On lâche rien !
« On lâche rien ! » tel est le slogan du troisième Congrès du Parti de gauche qui commence ce vendredi 22 mars à Bordeaux (Parc des expositions). Pendant trois jours près de 800 congressistes vont renouveler leurs instances et revoir les statuts du Parti qui aujourd’hui compte 12118 adhérents (dont un tiers de femmes !) mais aussi discuter de leur nouvelle plateforme « Osons ! ».
Un moment intense et nous n’en doutons pas riche en débats car ce texte doit donner les grandes orientations politiques pour les mois, l’année à venir.
Il sera d’ailleurs possible de regarder en direct les travaux et les interventions à partir de samedi matin sur le site du Parti de gauche. Il y sera question de solidarité avec les luttes en France et à l’étranger. Une centaine de représentants politiques dont Pierre Laurent et Christian Picquet ainsi que des responsables syndicaux et des dirigeants associatifs ont annoncé leur présence de même qu’une soixantaine de délégués internationaux parmi eux des Portugais, Espagnols, Grecs… qui se battent contre la dictature des banques et les plans d’austérité. Il sera également question d’écosialisme, le coeur de notre projet politique.
Dimanche, Martine Billard, co-présidente du Parti, conclura las travaux avant que commence, à 11H30, le meeting avec Jean-Luc Mélenchon.
Téléchargez la plateforme de synthèse du congrès 2013
Mise en examen de Nicolas Sarkozy
Après Jacques Chirac, voici le deuxième président de la Ve République inculpé pour des motifs extrêmement graves moralement. Dans les deux cas, la racine des problèmes est dans un modèle de démocratie où l’argent règne sur tout et sur tous, dans les choix politiques comme dans les pratiques personnelles. Vivement l’heure du coup de balai général sur le système. Et la refondation de notre République.
Communiqué de Martine Billard et Jean-Luc Mélenchon, co-présidents du Parti de Gauche
Les femmes en lutte pour l’égalité des droits
En France comme dans toute l’Europe, les femmes sont durement touchées par la crise. Ces effets sont accentués par les politiques d’austérité et de « compétitivité » mises en place par le gouvernement, en réponse aux exigences patronales.
Reportage dans la manifestation pour les droits des Femmes, vendredi 8 mars.
Accord MEDEF • Les questions pour bien le comprendre
Le 11 janvier 2013, le MEDEF a signé avec des syndicats minoritaires un accord sur l’emploi. Cet accord ne contient que ce que le MEDEF a exigé ou accepté. C’est donc un accord made in MEDEF. Aujourd’hui, le MEDEF exige que les députés et sénateurs le reprennent dans la loi «à la lettre». Mais ce n’est pas au MEDEF de faire la loi ! C’est aux citoyens de décider.
Questions – réponses pour mieux comprendre les périls de ce texte
Afrique • Pendant qu’à l’ONU s’organise la partition du Congo Kinshasa, Hollande regarde ailleurs
Au lendemain de la signature le 24 février 2013 de l’accord de paix des Nations unies pour la stabilisation de la partie Est de la République Démocratique du Congo, il apparait désormais clairement que le soutien des Etats-Unis à cet accord n’est pas le fait du hasard. Cet accord-cadre, considéré comme un plan régional de paix par son concepteur, avait été présenté pour la première fois le 28 janvier au sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba, mais huit dirigeants africains en majorité originaires de l’Afrique des Grands Lacs lui avaient réservé une fin de non recevoir. Plutôt réticente sur le projet, la SADC (Communauté de Développement de l’Afrique australe) a été presque réduite au silence, obligée de s’allier à la position des Nations unies. Or Washington est prêt à accompagner l’ONU pour appliquer la thérapie de la paix en RDC contre la partition du pays.
Dans une intervention le 11 février 2013 devant le think tank étatsunien, The Brookings Institution, le sous-secrétaire d’État aux Affaires africaines, Johnnie Carson, a formellement réitéré l’appui des États-Unis à un processus de paix sous l’égide de l’ONU pour la RDC en précisant que « la seule manière de procéder consiste à adopter une solution subtile bénéficiant de l’appui de la communauté internationale ».
Cette solution-miracle, selon Johnnie Carson, c’est-à-dire la paix contre la partition du pays, est celle qui a été expérimentée en Yougoslavie et au Soudan. The Brookings Institution a conçu l’idée selon laquelle la gouvernance et le respect des droits humains sont absents dans plusieurs pays africains qui se distinguent par leur étendue géographique et la densité démographique de leurs populations. Prenant le cas de la RDC, The Brookings Institution soutient que l’immensité de son territoire serait à la base des problèmes de gouvernance et autres conflits politiques qui secouent le pays. Cette conception fait le lit de la balkanisation de la RDC.
De la même manière, Steve Hege, coordonnateur du groupe des experts des Nations Unies sur la RDC, a déclaré devant une sous- commission de la chambre des représentants états-uniens, que la guerre qui sévit voici plus d’une décennie à l’Est de la RDC entre dans le cadre de la stratégie régionale rwandaise consistant à pousser à la création d’un Etat fédéral autonome à l’Est de la RDC. La création d’un tel Etat, confirme le chef des experts onusiens, profiterait économiquement à Kigali et la guerre qui se déroule à l’Est vise à créer cet espace.
Que dit cet accord-cadre ? Il incite la RDC à rétablir la démocratie et la réforme structurelle des institutions de l’Etat mais surtout à effectuer des progrès en matière de décentralisation. Il est demandé à la RDC d’empêcher les groupes armés de déstabiliser les pays voisins mais il est simplement demandé à la Région (sans nommer les bras armés des USA que sont le Rwanda de Kagamé et l’Ouganda de Museveni) de ne pas tolérer ni fournir une assistance ou un soutien quelconque à des groupes armés. L’ONU contredit ainsi le rapport de ses propres experts qui identifie clairement les responsables de ces pays dans la déstabilisation de la RDC.
L’accord en cours de signature entre le mouvement rebelle M23 et le gouvernement de Kabila risque de consacrer la main-mise de ces rebelles sur l’Est du Congo et de façon plus générale, des intérêts rwandais sur l’ensemble du pays surtout dans la police et l’administration, avec la complicité du pouvoir en place.
Le Parti de Gauche met en garde contre cette partition annoncée et exige du gouvernement français qu’il cesse immédiatement le soutien en formation et en équipement de la police congolaise.
Le Parti de Gauche dénonce la soi-disant « concertation » souhaitée par Kabila et soutient la volonté politique des partis d’opposition congolais de mettre en place un dialogue national avec une médiation internationale.
Le Parti de Gauche engage le gouvernement français à sortir de son indifférence à l’égard de cette situation dramatique pour le peuple congolais qui souffre par ailleurs du non-développement et de la misère afin de faciliter ce dialogue par tous les moyens diplomatiques à sa disposition.
2013 • 2013.03.20 – PSA
Communiqué de Jean-Luc Mélenchon • Blocus financier de Chypre
La décision du banquier central Mario Draggi de ne plus alimenter Chypre en euros jusqu’à ce que Chypre capitule intervient pourtant après un vote souverain du parlement national. C’est un acte d’agression inacceptable. Il montre que l’euro est non seulement un luxe Merkelien couteux mais aussi un dangereux moyen d’action contre la souveraineté d’un peuple. Il s’agit d’un abus de pouvoir, certes mais aussi d’une alarme qui doit être entendue.
La France ne peut cautionner cette violence sauf à l’autoriser contre elle-même le cas échéant. S’il faut désormais choisir entre la souveraineté du peuple et celle de l’euro, la France doit choisir le peuple.
La décision du banquier central est un tournant dans l’histoire de l’union européenne. Elle impose un choix : soit changer le statut de la banque centrale et donc celui de l’euro pour sécuriser la souveraineté des peuples, soit renoncer à l’euro Merkel.
Déclaration d’Alexis Tsipras sur Chypre
Il est clair que les dirigeants européens sont désormais engagés sur une voie ouvertement orientée contre les peuples d’Europe. La stratégie du gouvernement allemand, soutenue en Europe par le capital financier spéculatif, est une stratégie de colonisation de l’Europe du Sud en général, et de la Grèce et de Chypre en particulier.
Elle s’appuie principalement sur une forme d’extorsion dont la dette est le levier. Si la dette n’existait pas, ils l’auraient inventée pour pouvoir arriver à leurs fins.
Qui plus est, la décision prise vendredi dernier par l’Eurogroupe met en danger la stabilité du système financier dans l’ensemble de la zone Euro.
Il s’agit d’une bombe à retardement menaçant les fondements du système bancaire, non seulement à Chypre, mais partout en Europe.
Cette décision doit être annulée, avant qu’elle ne cause des dommages irréversibles.
Le gouvernement grec, représenté par MM. Stournaras et Samaras, n’a pas hésité, quant à lui, a apporté son soutien à des mesures inacceptables, véritables provocations, consistant à ponctionner directement les dépôts des citoyens Chypriotes, créant un précédent dangereux pour tous les pays de la zone Euro dont la situation financière est précaire.
Il s’agit bien d’un tournant historique, que le gouvernement Grec s’est permis de prendre dans le plus grand secret, sans tenir informé ni le peuple Grec, ni même son parlement.
C’est pourquoi j’ai demandé hier, dans une lettre au Président du parlement, que le gouvernement vienne s’expliquer immédiatement devant l’assemblée nationale de sa position lors de la réunion de l’Eurogroupe vendredi dernier.
Malheureusement sans succès, et sans que le gouvernement ne daigne motiver sérieusement son refus.
Pourtant, le gouvernement Grec n’a aucune légitimité à engager le pays dans la voie de la désintégration du système financier Chypriote, mettant le système financier de la Grèce lui-même en danger, sans en référer au parlement.
Nous demandons au Premier ministre, qui est le principal responsable de cette situation, de convoquer de sa propre initiative, et dès demain, une session extraordinaire du parlement, comme il en a le droit, et surtout le devoir.
Pour nous, il est évident que le but ultime du choix politique acté par l’Eurogroupe n’est pas le sauvetage de l’économie Chypriote, mais la mise en place d’une domination économique absolue dans une région géopolitiquement sensible.
Il s’agit clairement de mettre la main sur les ressources énergétiques de la République, à commencer par les hydrocarbures.
Et le Gouvernement grec a une responsabilité écrasante dans la décision qui a été prise.
En effet, le Premier ministre grec a enfermé le pays dans le carcan voulu par Mme Merkel, après avoir ruiné l’opportunité d’obtenir des avancées offerte après les dernières élections, oubliant toutes ses promesses de renégociation, et allant jusqu’à affirmer que « tout le monde a quelque chose à se reprocher » ; et il ne s’est pas arrêter en si bon chemin, qualifiant la zone d’influence économique de la Grèce d’ « européenne », avant d’accepter, sinon d’appeler de ses vœux, la mise sous tutelle de la République de Chypre.
Une fois encore, il ignore et méprise la nécessité de mettre en œuvre une politique étrangère multidimensionnelle, en même temps que la nécessité de l’implication populaire dans les affaires de la Grèce comme de Chypre.
Mais la résilience des peuples a ses limites.
C’est pourquoi nous exhortons le gouvernement :
- A revenir sur une décision qui consiste à acter la colonisation de Chypre et à détruire son économie.
- A demander la convocation immédiate d’un sommet extraordinaire de l’UE, où la Grèce pourra exposer clairement son refus d’entériner une telle option.
La décision du Parlement Chypriote, qu’elle advienne dans quelques heures ou dans les prochains jours, sera déterminante non seulement pour l’avenir de Chypre, mais sans doute aussi pour celui de l’ensemble de la zone Euro.
Un NON fier et fort du parlement chypriote à la volonté de dissoudre la République de Chypre serait en même temps un NON de tous les peuples d’Europe à l’impasse mortifère dans laquelle l’Union s’engouffre.
Il signalerait aussi que la résistance et la négociation ont leur place dans les moments même les plus difficiles.
D’autant plus que ces trois derniers jours, la simple perspective d’un tel refus a déjà entraîné un premier recul des dirigeants européens.
Que ceux qui pensent pouvoir sans cesse recourir au chantage et n’en finissent pas de jouer avec le feu, prennent désormais la mesure de leurs responsabilités.
Et qu’ils prennent conscience, surtout, qu’au-delà des gouvernements qui se laissent docilement contrôler – à l’instar des gouvernements grecs de ces dernières années – il y a des peuples qui ne sont pas prêts à se déclarer vaincus sans même s’être battus.
Les peuples d’Europe n’ont pas dit leur dernier mot.
Les peuples Grec et Chypriote seront à l’origine d’une réaction de l’ensemble des peuples d’Europe contre les projets destructeurs des dirigeants européens, ouvrant la voie à une autre Europe : une Europe démocratique ; une Europe de la solidarité et de la cohésion sociale.
Athènes, le 19/03/2013.
Traduction : Marin Aury (pôle traduction du Parti de Gauche)
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Gouvernement Ayrault • Démission de Jérôme Cahuzac: le révélateur
Crédit photo photosdegauche.fr (michel_soudais)
Le ministre du budget a démissionné de ses fonctions au moment où le parquet de Paris annonçait l’ouverture d’une information judiciaire contre X pour blanchiment de fraude fiscale. C’était le moins que l’on puisse attendre d’un ministre du budget mis en cause pour de tels faits.
Le sens de cet évènement ne saurait être minimisé. Il est un révélateur.
C’est un média indépendant qui a soulevé le problème et qui a dû défendre âprement son point de vue contre les aboiements des chiens de garde du système médiatique et politique du pays. Révélateur de la cécité volontaire bienveillante dont bénéficient les puissants. L’enquête s’oriente vers les liens passés de l’activité privée de l’ex- ministre avec des grands groupes soulignant la porosité des cercles de pouvoirs et leurs connivences. Révélateur des habitudes dorénavant ancrées qui gangrènent la vie sociale de l’oligarchie qui domine le pays.
C’est le président de la République qui annonce la démission du ministre. Le premier ministre était encore à la messe du pape ? Révélateur de l’ancrage monarchique de la présidence.
La première vague de réaction loin d’être le silence qui convient quand la justice engage son travail est un concert de louanges et de compassion pour le suspect. Révélateur de l’esprit de caste qui s’exprime avec autant d’ardeur pour fustiger l’amnistie des syndicalistes que pour plaindre un potentat.
Autant de faits qui signalent l’épuisement d’un modèle de démocratie et justifient le grand renouveau républicain que nous proposons avec la 6ème République .
Regards.fr • Éric Coquerel : « Une majorité alternative peut émerger »
Le Parti de gauche (PG) tient son congrès du 22 au 24 mars 2013. Lors de son conseil national de décembre dernier, le PG a adopté sa « plateforme de synthèse » fixant ainsi les grands axes du débat pour son 3ème congrès. Entretien avec Eric Coquerel, secrétaire national du Parti de gauche.
Regards.fr. Comment appréhendez-vous ce 3ème congrès du Parti de gauche ?
Eric Coquerel. C’est un congrès majeur. Le parti de gauche est passé de 4 000 militants à 12 000 aujourd’hui. Le parti n’est donc plus tout à fait le même. Il s’est profondément renouvelé. On pourrait parler de congrès fondateur. Il y a eu beaucoup de débats, de discussions et d’amendements qui ont précédé l’organisation de ce congrès. C’est un grand moment d’éducation populaire. Et c’est très encourageant. C’est le congrès d’un parti creuset pour qui le socialisme, la république et l’écologie restent les piliers mais aussi d’un parti tourné vers l’action.
Quels sont les enjeux du congrès ?
Ils sont de trois ordres. Il y a d’abord la définition de notre projet. C’est l’écosocialisme, mélange d’un socialisme débarrassé du productivisme et d’une écologie anticapitaliste. Ensuite il y a la question de l’autonomie. Elle est centrale. Il faut affirmer et assumer notre indépendance vis-à-vis des politiques social-libérale et donc vis-à-vis du gouvernement. Et puis enfin il y a la question de la stratégie ou comment construire une majorité alternative pour accéder aux responsabilités. Nous devons nous poser la question de la prise du pouvoir. Il faut aller vers un Front du peuple.
Quels sont vos relations avec les autres partis de gauche ?
Le parti socialiste mis à part, nous discutons et travaillons avec chacun d’entre eux. Ce qui nous intéresse c’est de savoir quelle va être l’attitude des partis de gauche sur l’accord « made in Medef » compétitivité-emploi. Le vote de ce texte est aussi structurant que le vote sur le TSCG. Cet accord est dramatique. Notre congrès a lieu quelques jours avant le débat au Parlement. Nous allons interpeller les députés. Les parlementaires EELV-Les Verts et de la gauche du PS se montrent très critique pour le moment. Mais comment voteront-ils ? C’est par ce type d’acte que peut commencer à se discerner une future majorité alternative de gauche.
Comment voyez-vous l’avenir du Front de gauche ?
Son avenir se joue principalement à travers l’affirmation de son autonomie. A ce titre, les échéances électorales de 2014 sont cruciales. Soyons cohérents jusqu’au bout : on ne peut pas aujourd’hui dénoncer la politique du gouvernement socialiste, ses politiques d’austérité etc. et partir main dans la main aux municipales avec le PS dans les villes qui auront une portée nationale. D’autant que dans un an le bilan du gouvernement sera encore plus inassumable. Les listes autonomes de premier tour, possiblement rassembleuse mais sur un contenu clairement en rupture avec la politique d’austérité, nous permettront de gagner en lisibilité. Mais aussi en crédibilité.