Gaz de schiste – Encore une bataille gagnée
Gaz de schiste. Mobilisation citoyenne vs extractivisme : 2-0
Il est des luttes locales dont la portée en dépasse le cadre et les enjeux. Et celle que mènent les nombreux collectifs citoyens contre l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste est de celles-ci, car ce n’est pas seulement de trous dans la terre et de la quantité de gaz qui en jaillira dont il est question. Certains ne manqueront d’ailleurs pas de souligner qu’il s’agit là d’un enjeu national et qu’il est indispensable d’aller chercher cette ressource pour faire face à la crise et rééquilibrer notre balance commerciale : nous gardons un œil sur vous messieurs Ayrault, Montebourg et Gallois…
Mais nous sommes au moins d’accord sur un point : oui, il s’agit bien d’un enjeu dont le cadre dépasse le caractère local des luttes. Nous le répétons d’ailleurs depuis le début au Parti de Gauche : ni ici, ni ailleurs ! Et on ne lâchera rien. Car ce n’est pas en continuant à fuir sur le chemin miné de l’extractivisme que nous engagerons le pays dans la voie de la transition écologique dont François Hollande s’est fait le chantre lors de la conférence environnementale. Espérons que le grand débat national sur l’énergie, qui doit s’ouvrir dans les jours à venir, sera l’occasion de donner enfin la parole au peuple sur un sujet qui échappe à tout contrôle démocratique depuis de trop nombreuses années.
En juillet 2011 déjà, la mobilisation citoyenne exceptionnelle avait une première fois fait reculer gouvernement et industriels avides de profits en amenant la majorité de l’époque à adopter une loi qui, bien qu’insatisfaisante, interdisait l’emploi de la technique de la « fracturation hydraulique », seule connue à ce jour pour extraire le gaz de schiste. 1-0.
Les permis de recherche accordés n’ont pas pour autant tous été abrogés : la « fracturation hydraulique » ne bénéficiant d’aucune définition officielle, il n’a pas été difficile pour leurs détenteurs de contourner cette loi bancale en déclarant ne pas faire appel à cette technique. C’est le cas de la société Mouvoil, dont nous nous réjouissons de l’annonce du 30 octobre de reporter ses travaux sismiques imminents sur le permis « Bassin d’Alès » (07-30). Les fortes mobilisation et pression populaires portent leurs fruits quand le bon sens est du côté du peuple. 2-0.
Bien que cette victoire soit fragile et provisoire, nous la savourons à sa juste valeur en ces temps moroses où s’abattent des averses de gaz et de matraques sur nos amis et camarades en lutte contre la construction de l’absurde et inutile aéroport de Notre Dame des Landes (44) : c’est à eux que vont nos pensées, en espérant leur donner un peu de baume au cœur.
No gazaran !
Quand le PS censure Mitterrand
Dans un clip diffusé lors de son congrès, à Toulouse, le Parti socialiste reprend un extrait du discours de François Mitterrand, à Épinay, en 1971. Un détail gênant a été coupé au montage…
Peu avant le discours de clôture du congrès socialiste par Harlem Désir, son nouveau Premier secrétaire, le PS diffuse, dimanche 28 octobre, un clip à la gloire de ses anciens dirigeants depuis le congrès d’Épinay.
Mais une phrase historique de l’ancien Président de la République a été sciemment coupée au montage. Signe d’un passé que le Parti socialiste de François Hollande voudrait oublier.
Michel Soudais, rédacteur en chef adjoint à Politis, a retrouvé la version originale :
Voir l’article original sur politis.fr
Voir le clip socialiste dans son intégralité
Elles, ils nous ont rejoint – Maurice Duval
Rapidement dit, depuis les années 70, j’étais proche des idées de la LCR. Après 1983, les espoirs se sont amenuisés, même celui revu à la baisse d’avoir une réelle sociale démocratie au pouvoir. Le PS avait pris le virage libéral. La LCR semblait vouloir rester dans l’opposition et refusait de se donner les moyens d’une victoire. Quand au PC, il avait en ces temps-là accepté une alliance avec les sociaux libéraux, ce qui je pense le desservit grandement. La gauche anti-libérale était réduite à une pluralité de petits groupes sans efficacité aucune alors que pour une partie de la population demeurait toujours l’attente d’un changement radical. Plus récemment, la LCR créa le NPA qui devait être un grand rassemblement des anti-libéraux. L’espoir fût de courte durée une fois encore. Depuis longtemps je cherchais à me détourner du et de la politique pour ne pas tant souffrir du constat d’incapacité de la gauche, mais en vain. La politique me rattrapait toujours car je ne peux supporter tant d’injustice sociale, tant de misère… Comment dans ce contexte ne pas vouloir agir pour mettre « l’Humain d’abord » ? Le vote sur le traité européen fût une nouvelle bouffée d’espoir, mais à chaque fois il était plus fragile, comment aurait-on pu y croire après tant de tentatives et tant d’échecs ? L’union fût une fois encore impossible.
Enseignant la sociologie et l’ethnologie je tentais de sensibiliser mes étudiants. Leur réponse était majoritairement toujours la même : « Monsieur sur le constat vous avez raison, ce monde est pourri, mais on ne peut rien y changer ». Seule une petite minorité croyait que le changement était possible. En outre, le rejet de tout parti était virulent. Plus le temps passait et plus je pensais à la vérité dramatique du propos de R. Luxembourg : ce sera « le socialisme ou la barbarie ». Puis, il y eu le Parti de Gauche et le Front de Gauche. Je les observais avec intérêt mais sans trop y croire, habitué que j’étais désormais à l’échec de toute tentative d’union, une sorte de virus qui vouait à l’échec toute possibilité de changement radical de société. Cependant le discours du Parti et du Front de Gauche m’enchantait vraiment (et m’enchante toujours), car à la perspective politique qui place l’humain au centre, s’ajoutait la scansion constante de l’appel à l’unité des anti-libéraux. Certes, cela implique de faire des compxromis mais le succès de la gauche doit et ne peut se faire qu’avec des compromis s’ils sont sans compromission. Des compromis oui, des compromissions non ! Telle est ma devise. Je regardais cependant ce Front de Gauche avec 2 craintes : 1) qu’il éclate pour raison de conflit interne -car enfin l’union du PC et du trotskysme est une véritable prouesse- et 2) qu’il s’associe au sociaux-libéraux. Mais non, il n’éclatait pas, au contraire, l’union des différentes composantes était bien réelle malgré la difficulté et il semblait ne pas se lier au PS. Je suis donc devenu sympathisant conservant encore mes doutes pour un temps. Puis, quand j’ai vu qu’il n’y avait pas d’alliance avec la droite déguisée en gauche, je suis devenu adhérent, totalement adhérent.
Pour conclure, je dirai que j’ai retrouvé l’espoir de voir la gauche anti-libérale au pouvoir, et cela redonne un sens et un souffle à mon existence.
Maurice Duval, ethnologue, PG section Montpelier Est
Les Jeunes FGTB et les Métallos Wallonie-Bruxelles – Nous ne devons rien, nous ne payons rien !
Les Jeunes FGTB et les Métallos Wallonie-Bruxelles appellent les organisations syndicales et mouvements sociaux belges à se mobiliser en masse, pour rejoindre le mouvement de solidarité européen, en organisant une grève générale le 14 novembre.
Le Comité exécutif de la Confédération Européenne des Syndicats, réuni le 17 octobre 2012, a appelé à une journée d’actions et de solidarité le 14 novembre prochain. Cette journée prendra plusieurs formes : grèves, manifestations, rassemblements et actions diverses.
Nous ne pouvons pas nous contenter d’ « actionnettes » contre l’austérité! Les jeunes syndicalistes et leurs camarades métallurgistes veulent montrer avec fermeté qu’en Belgique, nous sommes solidaires et nous ne voulons pas de l’austérité ni en Grèce, ni en Espagne, … ni chez nous !
Nous devons nous mobiliser fortement pour montrer, lors de l’Accord Interprofessionnel et à tous les niveaux Européens, que les travailleurs n’acceptent plus de subir la dictature des marchés financiers !
En Europe :
Derrière les appels à plus de compétitivité, de flexibilité et de stabilité, se cache un plan qui vise à faire payer la crise, encore et encore, aux travailleurs européens, avec ou sans emploi, alors que les profiteurs de la crise – acteurs financiers et grosses fortunes – seront non seulement dispensés de toute responsabilité mais seront également les bénéficiaires directs de ces mesures.
Les éléments qui composent le Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance (TSCG) sont déjà appliqués en Grèce, en Irlande, en Espagne et au Portugal et les populations de ces pays sont en train de payer « cash » l’addition d’un repas qu’ils n’ont pas consommé !
En Belgique :
Des budgets viennent d’être gelés pour terminer l’année 2012 et en cette veille de constitution du budget 2013, l’état doit trouver 4,5 milliards d’euros… Accepterons-nous encore une fois de nous serrer la ceinture ?
Les Jeunes FGTB et les Métallos veulent rappeler que d’autres solutions que l’austérité existent, ce n’est pas une fatalité !
La Belgique doit revenir sur sa position et s’opposer au Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance.
Ce traité condamnera les pays d’Europe à une austérité permanente et à une dégradation sans fin de leur état d’endettement.
Nos dirigeants politiques doivent avoir le courage de dire non aux décisions européennes qui sont appliquées en Grèce et qui ne fonctionnent pas !
Le Gouvernement ne prend pas ses responsabilités et se cache une fois encore, derrière les politiques antisociales prônées par la Commission européenne en annonçant des taxes injustes supplémentaires, des coupes sombres dans les budgets publics, des sauts d’indexation….
Une mobilisation historique !
Le 14 novembre doit être un tournant pour le mouvement syndical et social européen pour stopper la régression sociale. Ces mesures sont indécentes et font reculer la civilisation !
Organisons-nous ! Prenons contact avec nos délégués, nos permanents, revendiquons clairement à nos organisations syndicales que nous voulons faire de la journée du 14 novembre une journée de grève générale européenne!
Le 14 novembre, tous les travailleurs européens seront solidaires contre l’austérité !
Contact Jeunes FGTB : Moreau Céline 0498 / 31 42 35
Contact MWB : Jean-Michel Hutsebaut 0475 / 46 50 61
Incompétence des généraux
Nous avons déjà montré comment la ratification du TSCG et la programmation d’une austérité budgétaire historique engage notre pays dans une vis sans fin de récession économique. La stratégie du gouvernement implique également un cercle vicieux politique cette fois, une pente auto-entretenue d’affaiblissement idéologique et politique face à la droite et au patronat.
La gestion par le PS du débat sur la compétitivité en est une consternante illustration. Pour préparer les esprits à son budget de rigueur, le gouvernement a choisi de commander à Louis Gallois un rapport sur ce thème, marotte du MEDEF et de Sarkozy. S’il avait demandé un rapport sur la lutte contre le chômage, le recul des services publics, les conséquences du libre-échange ou les dégâts de la financiarisation de l’économie, il aurait mis la droite et le patronat sur le reculoir. Mais l’action résolue sur chacun de ces terrains est incompatible avec le choix qu’il a fait de se soumettre à l’Europe austéritaire. Il veut au contraire convaincre de remettre ces aspirations à plus tard.
Comme Napoléon s’enfonçant en Russie ou une armée régulière pénétrant dans la jungle tenue par la guérilla, le gouvernement s’est dès lors délibérément placé sur le terrain de l’adversaire. Les médiacrates n’ont eu qu’à ressortir leurs vieux éditoriaux sur le coût du travail encore tout frais pondus de l’ère Sarkozy. Dans tous les journaux, le MEDEF a tribune ouverte ! Plus les ministres roucoulent des « mots d’amour au patronat », comme l’a revendiqué Moscovici dans une formule sidérante, plus celui-ci hurle au vol et au racisme anti-patrons. Il a fallu que le JDD fasse sa Une sur les 98 patrons, ces champions de l’auto-augmentation de salaires qui expliquent sans vergogne que le travail coûte trop cher, et que la presse en parle comme d’un « ultimatum à Hollande » pour que les ministres PS se fâchent un peu. On verra combien de temps durera leur sursaut d’orgueil. En attendant, nous comptons les pertes sur le terrain de la bataille idéologique.
Plus le pouvoir courtise les patrons, plus il déçoit les syndicats, plus il se coupe des électeurs qui lui ont donné une majorité dans les urnes pour en finir avec la soumission sarkozyenne aux exigences du MEDEF. La base sociale et politique du gouvernement se rétrécit donc comme peau de chagrin. Il devient dès lors encore plus exposé à la moindre campagne de presse, à la première campagne bien organisée de lobbying patronal comme on l’a vu avec l’affaire des « pigeons ». Chaque recul en annonce un autre, aggravant de nouveau le décrochage avec tous ceux qui voulaient le changement. Dans le camp d’en face c’est tout l’inverse. Chaque victoire arrachée réveille l’appétit et l’ardeur des patrons. Ils sont en train de gagner le troisième tour social ! Ils ont perdu l’élection, mais ils sauvent l’un après l’autre leurs « acquis sociaux » distribués par Sarkozy. Et ils espèrent même mordicus en obtenir de nouveaux, comme par exemple le transfert massif des cotisations patronales sur les ménages.
L’incompétence des généraux se donne d’autant plus libre cours que c’est la troupe salariée qui déguste. La superbe retrouvée du patronat se traduit aussi sur le terrain par la multiplication des plans de licenciement. De telles décisions ne sont pas seulement économiques, elles traduisent aussi un rapport de forces social. Le capital se sent capable d’extorquer toujours plus au travail. Il se regroupe derrière ses chefs de guerre. Et nous ? Puisque le gouvernement nous met à découvert, c’est à nous de nous défendre.
Éducation – Une refondation sans rupture
Ce n’est pas une refondation, c’est un recyclage ! Une concertation, un rapport, un discours de François Hollande, et au final une loi d’orientation qui derrière le vernis acte la prolongation sans se soucier de l’existant.
Bien sûr, il y a une phraséologie habile. Le bilan tiré d’une éducation nationale qui fonctionne plutôt bien, loin des discours déclinistes, fait du bien. Il est même quelques préconisations qui vont dans le bon sens comme la proposition de mettre « plus de maîtres que de classes », ou encore rétablir une formation des enseignants digne de ce nom.
Mais attention, le diable est dans les détails. Il n’y aura finalement plus de maîtres que de classes qu’au primaire, et dans certains établissements. La réforme de la formation des enseignants, si elle est relancée, en appelle d’abord aux emplois d’avenir et s’exonère de la titularisation des plus de 100 000 précaires de l’éducation nationale. La mise en œuvre générale est assujettie au carcan auto-contraint de l’austérité. Vincent Peillon déclarait ainsi le 14 octobre que son ministère contribuerait à « l’effort redistributif ». Comme si après 5 ans de sarkozysme, le budget 2013 de l’éducation nationale, par-delà des créations de postes, nécessitait de passer sous les fourches caudines de la rigueur !
A vrai dire, une grande part des attentes est déjà mort-née. Peut-il en être autrement quand l’école et la société sont présentées comme des ensembles disjoints ? Un cloisonnement mortifère est dessiné entre les inégalités à l’école et celles qui se sont creusées dans notre pays. Une illusion est ainsi crée visant à faire croire que c’est par l’Ecole que l’on changera la société, implicite capitulation devant un prétendu côté inéluctable de la crise. En cela, cette loi d’orientation est déjà celle de l’austérité.
Pour les ruptures, il faudra repasser. L’autonomie qui met en concurrence les établissements, les disciplines, les personnels et au final les élèves est prolongée sous couvert « d’aide personnalisée aux établissements ». François Hollande déclarait même le 9 octobre « qu’il s’agira de différencier, dans le cadre de leur contrat d’objectifs, les moyens en fonction des spécificités territoriales, sociales et scolaires de chacun des établissements ». Le socle commun, vecteur d’une école à plusieurs vitesses est lui consacré. Mieux, ou pire, Peillon valide l’individualisation au service du socle.
Il s’agit là d’un double renoncement grave à l’universalité de l’éducation. L’individualisation d’abord, présentée comme seule réponse à la difficulté scolaire, sous-entend la naturalisation des causes de l’échec scolaire. Hier le gouvernement triait les élèves en fonction de leurs capacités supposées. Aujourd’hui, la difficulté scolaire est appréhendée comme un face à face entre l’élève et les apprentissages, sans que la société qui l’entoure soit prise en considération.
Le « socle commun » ensuite, segmente les savoirs entre ce qui serait suffisant pour la plèbe (le socle) et ce qui est nécessaire pour une caste de privilégiés (les programmes). La brèche ouverte par la droite est aujourd’hui une digue enfoncée. Après les savoirs, le « socle commun » définit par rebonds les programmes puis les diplômes, substituant aux qualifications rattachées à l’individu des compétences propres au poste de travail. « C’est tout l’intérêt de l’approche par compétences, (…), qui donne sens aux apprentissages en liant savoir et action, savoir et résolution de problèmes, que ce soit dans le futur cadre professionnel ou dans la vie quotidienne ». Voilà typiquement ce qui conduit à l’adéquation et aux stages en entreprises plutôt qu’à l’acquisition d’un haut niveau de qualification pour être maître de son propre avenir durant tout son parcours professionnel. Si on se souvient de la volonté de François Hollande de substituer le contrat à la loi, celle-là même qui reconnaît les diplômes dans les conventions collectives, c’est bien l’ensemble de l’architecture socioprofessionnelle qui est menacée par la logique libérale.
Ce n’est malheureusement pas le seul cadre républicain menacé par cette loi d’orientation. En voulant que « l’organisation du temps périscolaire complémentaire fasse l’objet d’une décision locale concerté », François Hollande s’en prend à l’égalité territoriale. Il décharge l’Etat de ses responsabilités sur les collectivités locales, selon leur capacité et volonté, alors même que, austérité faisant loi, elles sont mises au pain sec par le gel de leurs dotations pour les deux prochaines années.
Ce texte assume d’ailleurs clairement de préparer à la décentralisation. « La concertation a inscrit sa réflexion dans le cadre du nouvel acte de la décentralisation. De nouveaux transferts sont préparés concernant le service public d’orientation et les régions se sont vues octroyer une responsabilité directe dans l’évolution de la carte des formations professionnelles ». La loi de décentralisation pourtant toujours en discussion aurait donc selon le rapport déjà octroyé de nouveaux pouvoirs… En ciblant l’orientation et la formation, la décentralisation vise d’abord toute la voie professionnelle. Selon François Hollande, « deux réformes seront donc nécessaires : la complémentarité entre les formations en apprentissage et celles sous statut scolaire et la définition d’une carte des formations que les régions prépareront en dialogue avec l’Etat ». Les régions se substitueront donc à l’Etat pour décider de la carte des formations. Quant à la lubie libérale du tout apprentissage, il se verra étendu, sous couvert de « complémentarité », en troquant des fermetures de sections en lycées professionnels contre des ouvertures en apprentissage. Pas étonnant finalement quand on sait qu’après les 71 fermetures de lycées pro depuis 2002, pas une ouverture n’est prévue et le funeste bac pro en 3 ans est même conforté…
Enfin, la laïcité est la grande absente du rapport. La seule fois où le mot apparaît, c’est pour évoquer « la morale laïque » qui a pour mission « le pluralisme raisonnable ». Autant dire la « laïcité ouverte ». Au-delà, pas un mot sur l’enseignement privé, rien sur la loi Carle, rien sur le concordat, rien sur ces territoires de la République abandonnés au privé où il n’existe pas une école publique à 40 kms à la ronde, rien sur la loi Debré de 1959 qu’il faudrait abroger. Stop ! Fonds publics à école publique !
L’émancipation évoquée dans le discours ne saurait masquer ces renoncements. Pire, elle est déformée et racornie dans les faits, rattachée à une prétendue « culture juvénile » ou aux « normes culturelles » des jeunes, comme si l’idéologie dominante ne s’était justement pas d’abord attaquée aux enfants et aux jeunes. L’école doit au contraire être le lieu de la rupture avec les déterminismes, quels qu’ils soient. C’est l’école républicaine qui par ses contenus et ses pratiques doit créer les conditions de l’émancipation. Là réside le caractère laïque et humaniste de l’école républicaine pour en faire l’école du peuple.
PSA Finance – Où sont les contreparties à la garantie de l’Etat ?
Le gouvernement vient d’accorder sa garantie à hauteur de 7 milliards d’euros à la filiale financière du groupe PSA, groupe privé côté qui vaut moins de 2 milliards aujourd’hui, et est détenu à 25% par la famille Peugeot. Cette garantie permettra à la filiale PSA Finance de continuer à se refinancer sur les marchés (PSA Finance ne possède pas de dépôts bancaires) pour assurer son activité de prêts aux clients particuliers et aux concessionnaires, malgré la dégradation de la notation du groupe PSA.
Le Parti de Gauche s’interroge sur ce modèle économique qui conduit un constructeur automobile à faire réaliser 40% de son résultat opérationnel par sa filiale bancaire pour ensuite appeler l’Etat à son secours.
L’Etat prétend offrir cette garantie pour maintenir l’emploi (plus de 2 600 salariés dans PSA Finance, dont plus de 800 en France), et afin de contribuer à la pérennité de la filière automobile française. Or, quelles contreparties l’Etat obtient-il de son engagement massif ? Aucune, sinon deux ridicules sièges au Conseil d’Administration (un représentant de l’Etat et un des salariés), et un comité de suivi de la garantie. Rappelons que si PSA fait défaut, ce seront les contribuables français qui payeront l’addition jusqu’à 7 milliards d’euros.
Le Parti de Gauche exige des engagements fermes et écrits en termes d’objectifs de maintien de l’emploi et d’investissement dans l’avenir de la filière automobile, de la part de la direction et de la famille Peugeot. Il apporte son soutien entier aux 8000 salariés du groupe menacés de licenciements.
Guillaume Etievant, président de la Commission économie
Jacques Généreux, secrétaire national à l’économie
Ecole : le patronat exige, Ayrault exécute
Interrogé par le journal Le Parisien-Aujourd’hui en France le mardi 30 octobre, Jean-Marc Ayrault vient de faire une démonstration de zèle toute personnelle : le patronat exige, il exécute !
Vendredi 26 octobre, dans une tribune publiée dans Le Figaro, Laurence Parisot et Michel Pébereau appelaient au nom du Medef à faire « découvrir l’entreprise et les métiers dès la 6ème », reprenant en cela les propositions du ministre de l’éducation Vincent Peillon. Ils n’ont pas eu besoin de le répéter : Jean-Marc Ayrault affirmait ce matin qu’ « il faut que dès l’école primaire, en CP, on puisse aller voir les entreprises ».
Le Parti de Gauche considère l’enfant comme un être en construction, qui doit pouvoir se forger par lui-même ses propres représentations. L’école n’a pas pour tâche de préparer le jeune au monde tel qu’il est mais doit lui permettre de le mettre à distance, de prendre du recul. Sans cette mise à distance des idéologies patriarcales, économiques, politiques comme des représentations cultuelles et du poids des traditions, aucune émancipation n’est possible.
Le Parti de Gauche refuse donc que dès le plus jeune âge, avant même qu’il ait acquis cette liberté de jugement, le modèle qui lui soit proposé et donc imposé soit celui de l’entreprise, de sa gestion managériale, de ses rapports de force et de classe.
Pour le Parti de Gauche, il faut relever le défi de l’école comme espace à préserver au service de l’émancipation citoyenne contre toute perspective de soumission au patronat. L’école de la République ne saurait répondre aux injonctions du Premier Ministre et devenir un outil de domination au service d’un dogme économique.
Un troisième pôle nationaliste en formation au Japon ?
Shintarô Ishihara a démissionné de son poste de gouverneur de la préfecture-ville de Tôkyô qu’il assurait depuis 1999. Ishihara souhaite fonder un « troisième pôle » (第三極) dans le paysage politique japonais dominé par les deux mastodontes que sont le Parti Démocrate (de centre-droit) et le Parti Libéral Démocrate (droite). Cette notion de troisième pôle n’est pas sans rappeler la troisième voie dont se réclament nombre de partis nationalistes et groupuscules fascistes de par le monde. Ishihara a fondé en 2010 son propre parti, Tachiagare Nippon, qui semble t-il sera le noyau dur de ce courant unitaire nationaliste qui est déjà en discussion avec d’autres organisations politiques dont le très libéral « Minna no tô » (みんなの党 – Votre Parti). Le secrétaire général de « Tachiagare Nippon » a interpellé Ishihara s’est demandé si la différence idéologique n’était pas trop grande entre les deux partis. L’intéressé a rétorqué que “ce courant unitaire n’aurait aucun sens si il n’y avait pas de collaboration électorale”.
Écrivain et journaliste de métier, il obtient le prix Akutagawa (équivalent du Goncourt) pour son roman « La saison du soleil » à 23 ans. En 1965, il adhère au Parti Libéral Démocrate et couvre la guerre du Vietnam en 1967 pour le journal libéral Yomiuri (vendu à des millions d’exemplaires, beaucoup plus que les quotidiens nationaux français). Il abandonnera sa carrière de journaliste pour faire de la politique. Son ami, l’écrivain Yukio Mishima, regrettera cette décision. Ce dernier est connu pour être l’une des dernières personnes à s’être suicidée par le rituel du seppuku (éventrement) – un geste glorifié par de nombreux nationalistes pendant la période d’expansionnisme du Japon entre 1930 et 1945 – suite à un mauvais accueil de son discours en faveur du Japon traditionnel et de l’Empereur lors d’une prise d’otage au ministère de la Défense.
Il est élu député du Parti Libéral Démocrate en 1968 à la chambre des conseillers (assemblée nationale). En 1972, c’est à la chambre des représentants (sénat) qu’il est élu puis sera réélu sept fois de suite en tant que député. Il échoua à l’accession à la gouvernance de Tôkyô en 1975 par le socialiste sortant. C’est alors qu’il fonde un courant hostile à la République Populaire de Chine et proche de Taïwan avec d’autres du PLD. Il fera partie également deux fois du gouvernement pendant les décennies 70 et 80 en tant que directeur de l’agence de l’environnement puis ministre des Transports. À noter qu’en 1988, il est élu président de la Japan-Israel Friendship Association (http://www.israel-japan.org/)
Élu une première fois avec 1,6 million de voix à la gouvernance de la préfecture-ville de Tôkyô il sera largement réélu en 2003 avec 3 millions de voix puis en 2007. Pendant cette dernière campagne électorale, le premier ministre de l’époque Shinzô Abe a fait campagne avec lui. Monsieur Abe est également issu du Parti Libéral Démocrate et est connu pour ses relants nationalistes et ses visites régulières au sanctuaire Yasukuni de Tôkyô qui vénère des criminels de guerre japonais ayant commis des atrocités dans les pays colonisés par le Japon dans les années 30 et pendant la seconde guerre mondiale. Shinzô Abe a été réélu à la présidence du Parti Libéral Démocrate le 26 septembre 2012 alors que des élections législatives anticipées devraient avoir lieu suite à une dissolution de la diète (chambre basse du Parlement japonais). Ces élections anticipées seront convoquées en novembre par le premier ministre Yoshihiko Noda (Parti Démocrate), élu en septembre 2011, en contrepartie de l’adoption avec le Parti Libéral Démocrate et ses alliés de la loi sur l’augmentation de la TVA japonaise (dont le taux a doublé).
Il quitte le navire du Parti Libéral Démocrate le 10 avril 2010 avec d’autres membres pour fonder le parti « Tachiagare Nippon » (立ち上がれ日本 – « Debout, Japon ! ») dont le nom ainsi que la position sur l’échiquier politique n’est pas sans rappeler le parti « Debout la République » de Nicolas Dupont-Aignan dont les propos récents étaient en faveur d’un rapprochement avec le Front National. Tachiagare Nippon a deux représentants à la diète et trois conseillers au sénat. C’est un parti constitué de nombreux conservateurs et nationalistes qui aspirent à retrouver un Japon ancestral basé sur le système patriarcal. Malgré sa dissidence avec le Parti Libéral Démocrate il est soutenu par ce dernier ainsi que par le New Komeitô et remporte une quatrième fois la gouvernance de Tôkyô en 2011. Face à lui, l’ancien conseiller communiste Akira Koike fait 10,35 %. En 2012, pendant ce qui a été perçu à l’étranger comme une crise diplomatique pour la souveraineté de quelques rochers abritant des ressources en mer de Chine (les îles Senkaku officiellement sous administration japonaise mais revendiquées depuis peu par la République Populaire de Chine), il en profite pour déverser sa haine à l’encontre de la Chine et déclare qu’il rachètera les îles à son propriétaire. Le premier ministre, Yoshihiko Noda, le prend de court et les rachète au nom de l’État japonais.
Nos camarades du Parti Communiste Japonais tirent un bilan désastreux du passage de Ishihara à la tête de Tôkyô : arrêt des constructions de nouveaux logements, suppression de moyens à l’hôpital pour enfants et dans la formation, baisse du budget des mesures de prévention des catastrophes naturelles et affaiblissement du filet de sécurité des citoyen-ne-s de Tôkyô.
Le train de vie luxueux de Ishihara et son absentéisme en mairie sont également critiqués de même que le népotisme qui favorise ses proches collaborateurs et sa famille. Il part également en laissant un déficit de 150 milliards de yens (environ 1,5 milliard d’euros) pour l’accueil des Jeux Olympiques de 2016 à Tôkyô. Et ce, au détriment des mesures envers les personnes âgées dans le besoin, dont le nombre est en hausse à Tôkyô comme partout au Japon. Ses petites phrases font également l’objet de vives critiques. Ishihara se demande en effet si les personnes handicapées lourdement ont une personnalité. Il a également remis en question la prostitution de femmes de confort coréennes et chinoises pendant la seconde guerre mondiale. Enfin, il s’est fait remarqué au lendemain du séisme du 14 mars 2011 en estimant qu’il s’agissait d’une punition divine. Son négationnisme est sans faille. En effet, il a insisté pour que que la guerre d’agression menée par le Japon pendant la seconde guerre mondiale soit embellie dans les manuels scolaires en prenant des mesures contre les professeurs s’y opposant.
La formation de ce « nouveau parti unitaire de Ishihara » est à surveiller de près.
La solution n’est pas dans le repli nationaliste mais dans l’ouverture et l’entraide entre peuples.
François Delbrayelle
Un troisième pôle nationaliste en formation au Japon ?
Shintarô Ishihara a démissionné de son poste de gouverneur de la préfecture-ville de Tôkyô qu’il assurait depuis 1999. Ishihara souhaite fonder un « troisième pôle » (第三極) dans le paysage politique japonais dominé par les deux mastodontes que sont le Parti Démocrate (de centre-droit) et le Parti Libéral Démocrate (droite). Cette notion de troisième pôle n’est pas sans rappeler la troisième voie dont se réclament nombre de partis nationalistes et groupuscules fascistes de par le monde. Ishihara a fondé en 2010 son propre parti, Tachiagare Nippon, qui semble t-il sera le noyau dur de ce courant unitaire nationaliste qui est déjà en discussion avec d’autres organisations politiques dont le très libéral « Minna no tô » (みんなの党 – Votre Parti). Le secrétaire général de « Tachiagare Nippon » a interpellé Ishihara s’est demandé si la différence idéologique n’était pas trop grande entre les deux partis. L’intéressé a rétorqué que “ce courant unitaire n’aurait aucun sens si il n’y avait pas de collaboration électorale”.
Écrivain et journaliste de métier, il obtient le prix Akutagawa (équivalent du Goncourt) pour son roman « La saison du soleil » à 23 ans. En 1965, il adhère au Parti Libéral Démocrate et couvre la guerre du Vietnam en 1967 pour le journal libéral Yomiuri (vendu à des millions d’exemplaires, beaucoup plus que les quotidiens nationaux français). Il abandonnera sa carrière de journaliste pour faire de la politique. Son ami, l’écrivain Yukio Mishima, regrettera cette décision. Ce dernier est connu pour être l’une des dernières personnes à s’être suicidée par le rituel du seppuku (éventrement) – un geste glorifié par de nombreux nationalistes pendant la période d’expansionnisme du Japon entre 1930 et 1945 – suite à un mauvais accueil de son discours en faveur du Japon traditionnel et de l’Empereur lors d’une prise d’otage au ministère de la Défense.
Il est élu député du Parti Libéral Démocrate en 1968 à la chambre des conseillers (assemblée nationale). En 1972, c’est à la chambre des représentants (sénat) qu’il est élu puis sera réélu sept fois de suite en tant que député. Il échoua à l’accession à la gouvernance de Tôkyô en 1975 par le socialiste sortant. C’est alors qu’il fonde un courant hostile à la République Populaire de Chine et proche de Taïwan avec d’autres du PLD. Il fera partie également deux fois du gouvernement pendant les décennies 70 et 80 en tant que directeur de l’agence de l’environnement puis ministre des Transports. À noter qu’en 1988, il est élu président de la Japan-Israel Friendship Association (http://www.israel-japan.org/)
Élu une première fois avec 1,6 million de voix à la gouvernance de la préfecture-ville de Tôkyô il sera largement réélu en 2003 avec 3 millions de voix puis en 2007. Pendant cette dernière campagne électorale, le premier ministre de l’époque Shinzô Abe a fait campagne avec lui. Monsieur Abe est également issu du Parti Libéral Démocrate et est connu pour ses relants nationalistes et ses visites régulières au sanctuaire Yasukuni de Tôkyô qui vénère des criminels de guerre japonais ayant commis des atrocités dans les pays colonisés par le Japon dans les années 30 et pendant la seconde guerre mondiale. Shinzô Abe a été réélu à la présidence du Parti Libéral Démocrate le 26 septembre 2012 alors que des élections législatives anticipées devraient avoir lieu suite à une dissolution de la diète (chambre basse du Parlement japonais). Ces élections anticipées seront convoquées en novembre par le premier ministre Yoshihiko Noda (Parti Démocrate), élu en septembre 2011, en contrepartie de l’adoption avec le Parti Libéral Démocrate et ses alliés de la loi sur l’augmentation de la TVA japonaise (dont le taux a doublé).
Il quitte le navire du Parti Libéral Démocrate le 10 avril 2010 avec d’autres membres pour fonder le parti « Tachiagare Nippon » (立ち上がれ日本 – « Debout, Japon ! ») dont le nom ainsi que la position sur l’échiquier politique n’est pas sans rappeler le parti « Debout la République » de Nicolas Dupont-Aignan dont les propos récents étaient en faveur d’un rapprochement avec le Front National. Tachiagare Nippon a deux représentants à la diète et trois conseillers au sénat. C’est un parti constitué de nombreux conservateurs et nationalistes qui aspirent à retrouver un Japon ancestral basé sur le système patriarcal. Malgré sa dissidence avec le Parti Libéral Démocrate il est soutenu par ce dernier ainsi que par le New Komeitô et remporte une quatrième fois la gouvernance de Tôkyô en 2011. Face à lui, l’ancien conseiller communiste Akira Koike fait 10,35 %. En 2012, pendant ce qui a été perçu à l’étranger comme une crise diplomatique pour la souveraineté de quelques rochers abritant des ressources en mer de Chine (les îles Senkaku officiellement sous administration japonaise mais revendiquées depuis peu par la République Populaire de Chine), il en profite pour déverser sa haine à l’encontre de la Chine et déclare qu’il rachètera les îles à son propriétaire. Le premier ministre, Yoshihiko Noda, le prend de court et les rachète au nom de l’État japonais.
Nos camarades du Parti Communiste Japonais tirent un bilan désastreux du passage de Ishihara à la tête de Tôkyô : arrêt des constructions de nouveaux logements, suppression de moyens à l’hôpital pour enfants et dans la formation, baisse du budget des mesures de prévention des catastrophes naturelles et affaiblissement du filet de sécurité des citoyen-ne-s de Tôkyô.
Le train de vie luxueux de Ishihara et son absentéisme en mairie sont également critiqués de même que le népotisme qui favorise ses proches collaborateurs et sa famille. Il part également en laissant un déficit de 150 milliards de yens (environ 1,5 milliard d’euros) pour l’accueil des Jeux Olympiques de 2016 à Tôkyô. Et ce, au détriment des mesures envers les personnes âgées dans le besoin, dont le nombre est en hausse à Tôkyô comme partout au Japon. Ses petites phrases font également l’objet de vives critiques. Ishihara se demande en effet si les personnes handicapées lourdement ont une personnalité. Il a également remis en question la prostitution de femmes de confort coréennes et chinoises pendant la seconde guerre mondiale. Enfin, il s’est fait remarqué au lendemain du séisme du 14 mars 2011 en estimant qu’il s’agissait d’une punition divine. Son négationnisme est sans faille. En effet, il a insisté pour que que la guerre d’agression menée par le Japon pendant la seconde guerre mondiale soit embellie dans les manuels scolaires en prenant des mesures contre les professeurs s’y opposant.
La formation de ce « nouveau parti unitaire de Ishihara » est à surveiller de près.
La solution n’est pas dans le repli nationaliste mais dans l’ouverture et l’entraide entre peuples.
François DELBRAYELLE
Article proposé par Céline Meneses
Secrétariat international du Parti de Gauche – En charge des questions européennes
Membre du Bureau Exécutif du Parti de la Gauche Européenne
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