Une rentrée à grande vitesse
La rentrée politique du Front de Gauche témoigne mieux qu’un discours du chemin parcouru lors de la séquence électorale qui a précédé les vacances scolaires.
Les 4 millions de voix de la présidentielle changent sous nos yeux le paysage politique du pays. Elles donnent un écho presque fulgurant aux analyses sur les 100 jours du gouvernement Ayrault exposées par Jean-Luc Mélenchon lors d’un entretien au JDD. N’oublions jamais que nous sommes notre premier média ! La vitesse de propagation de nos idées est facteur du nombre et de la mobilisation des émetteurs que constituent chacun de nous. Sur ces deux critères la mouvance constituée par le Front de Gauche est à un niveau sans précédent. La propagation à la fois diffuse et rapide des orientations du Front de Gauche dans et par le peuple lui-même déborde les frontières des organisations et appartenances partidaires. Elle contraint dès lors à nous répondre, ce qu’ont fait sur un mode souvent désastreusement injurieux les dirigeants socialistes et écologistes. Souvenons-nous de l’été dernier… Nous avions lancé en conclusion de notre Remue-méninges une offre publique de débat. Celle-ci est restée sans réponse pendant toute la campagne !
L’acquis de la présidentielle explique aussi le succès des premières Estivales du Front de Gauche. Malgré des conditions de préparation effroyablement difficiles, en plein congés estivaux, sans un seul courrier envoyé, au lendemain de campagnes harassantes, une foule immense et studieuse a assuré le succès de ces journées. Qui était là ? Beaucoup de nouveaux militants. Une force jeune, demandeuse d’action et donc de points d’appui concrets pour mener bataille : expériences transmises et partagées, matériel, initiatives populaires. En témoignent les librairies dévalisées, l’affluence dans les amphithéâtres sur le développement du Front de Gauche (dimanche à 9h !), le tour souvent très concret des discussions en atelier.
La thèse journalistiquement dominante du « double échec » de la présidentielle et des législatives est donc démentie. L’obstination du système médiatique à la répéter à rebours des faits n’est pas seulement une manifestation de son incurable panurgisme. C’est aussi un effort pour dégonfler la menace que représenterait une telle force pour peu qu’elle soit sûre d’elle-même. Dans le contexte de l’aggravation programmée des politiques d’austérité, contre le vote des Français, 4 millions de personnes politiquement déterminées à combattre l’oligarchie représenteraient une immense difficulté pour les puissants. La responsabilité du Front de Gauche en cette rentrée est donc essentielle. Nous sommes en mesure d’exprimer politiquement la résistance à l’austérité et la possibilité de la révolution citoyenne que notre campagne présidentielle a permis d’esquisser. C’est ce que nous ferons face au traité européen Merkozy désormais défendu par Hollande. Le Front de Gauche appelle à une grande marche le 30 septembre prochain. La présidentielle n’a pas été une parenthèse. L’attente de changement, le retour du peuple, des questions sociales et des figures de lutte et de résistance n’ont pas disparu avec le départ de Sarkozy. 6 mois après le coup de tonnerre de la Bastille, le Front de Gauche repart au combat pour faire place au peuple.
Remue méninges – Intervention de Jean-Luc Mélenchon le vendredi 24 août 2012
Remue méninges 2012 par lepartidegauche
Nucléaire – Arnaud Montebourg rallume le débat
Le ministre du redressement productif s’est à nouveau prononcé en faveur de l’industrie nucléaire ce dimanche 26 août. C’est, selon ses propres mots, « une filière d’avenir ». Tous les arguments et les mensonges habituels sont ressortis pour l’occasion : coût de la filière, emploi, risque nucléaire évincé.
Le ministre est semble-t-il bien mal avisé quand dans le même temps, les 264 tonnes de barres radioactives du réacteur 4 de Fukushima ne sont plus protégées que par un bâtiment branlant et une bâche en plastique. Loin d’être réglée, la situation y est en effet toujours aussi dramatique et instable, au point que si un nouveau typhon faisait s’écrouler la piscine, les émissions radioactives alors relâchées seraient plusieurs milliers de fois supérieures à celles d’Hiroshima.
Contrairement à ce que disent les dirigeants d’EELV, ce n’est ni un acte isolé ni une provocation. Arnaud Montebourg a reçu le soutien du ministre de l’Intérieur Manuel Valls mais également du Président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone, de quoi donner le ton pour le débat à venir sur la transition énergétique promis par le gouvernement. Ce n’est pas non plus une surprise. C’est au contraire le strict programme présidentiel de François Hollande mais aussi le contenu de l’accord entre le PS et EELV qui n’a jamais rien promis d’autre que la poursuite du nucléaire.
Pour le Parti de Gauche, les seuls investissements pertinents dans la filière du nucléaire sont ceux qui permettraient de créer une filière de démantèlement des centrales. Nous proposons de sortir du nucléaire en investissant à la fois dans une filière industrielle de production et de recyclage des énergies renouvelables ainsi que dans la sobriété énergétique (isolation des bâtiments, agriculture, transports en commun, fret, relocalisation de l’économie). Une tel plan permettrait la création de centaines de milliers d’emplois et le maintien du droit à l’énergie pour toutes et tous.
Sortir du nucléaire est une question trop sérieuse pour que le Peuple n’en décide pas.
PSA – Montebourg veut « museler » les syndicalistes
La plaisanterie Montebourg a assez duré ! En appelant les organisations syndicales de PSA Peugeot Citroën à « la responsabilité économique », le ministre du redressement productif va trop loin et ce discours s’apparente à celui que nous venons de subir pedant 5 ans sous un gouvernement sarkozyste.
Pour lui, les syndicats « doivent avoir en tête de construire l’avenir »… Méconnaît-il autant les organisations syndicales pour tenir un discours aussi méprisant envers celles et ceux qui luttent quotidiennement pour sauvegarder l’emploi en France ? Mettre sur un même plan de responsabilité ceux qui perdent leurs emplois et les actionnaires qui se sont partagé de larges dividendes, c’est la politique de Ponce Pilate.
L’argument stipulant que « les syndicats doivent penser à tous ceux qui restent, les 100.000 salariés de Peugeot », ne tient pas la route. En effet, en luttant pour sauvegarder leur emploi, les syndicalistes pensent également, et à juste titre, à ceux qui ne sont pas encore concernés par cette annonce, et œuvrent non seulement pour les 8.000 emplois actuellement susceptibles d’être supprimés, mais aussi pour que ne viennent se rajouter des milliers d’autres dans les années à venir.
Le Parti de Gauche soutient les salariés de PSA dans leur combat et sera présent dans toutes les actions que les organisations syndicales engageront afin de sauver le site d’Aulnay. Il appelle Arnaud Montebourg à se reprendre en proposant des lois à même de faire face aux plans de licenciements : lois d’interdiction des licenciements, droit de préemption et de véto pour les salariés…
Réquisitoire très politique du Procureur de la République au procès de Sylvain Fresneau.
La procureure de la République a prononcé un réquisitoire très politique à l’encontre de Sylvain Fresneau, porte-parole de l’ADECA (Association de Défense des Exploitants Concernés par l’Aéroport de Notre-Dame des Landes), lors de l’audience qui s’est tenue aujourd’hui à Saint-Nazaire.
Alors qu’elle venait d’indiquer que « la politique [n’avait] pas sa place dans le prétoire », la procureure a osé réclamer – en plus d’une amende de 10€ par jour pendant 80 jours et l’interdiction de détenir des armes – l’interdiction de participer à une manifestation politique pendant un an.
Sylvain Fresneau a eu pour seul tort de participer, avec son tracteur, à une manifestation de protestation à l’occasion de l’ouverture des enquêtes publiques relatives à la construction de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
Il est l’un des animateurs de la lutte contre cet aéroport inutile et écologiquement aberrant.
La teneur de ce réquisitoire, quelques jours seulement après la condamnation à des peines de prison ferme et d’amende de deux opposants à la ligne THT liée au futur réacteur nucléaire EPR de Flamanville, est inquiétante.
Le refus de François Hollande de prendre les mesures nécessaires à l’amnistie des syndicalistes condamnés lors de la présidence de Sarkozy donne-t-il le signal du maintien d’une fermeté exacerbée contre les syndicalistes en lutte ?
Le Parti de Gauche, représenté lors de l’audience par Martine Billard, exige la totale relaxe pour Sylvain Fresneau.
Jeudi 30 août – Jean-Luc Mélenchon à la rencontre des salariés de Sodimédical
Jean-Luc Mélenchon se rendra jeudi 30 août après-midi à Plancy l’Abbaye (Aube), pour rencontrer les salariés de Sodimedical et leur renouveler son soutien.
Malgré une ordonnance rendue le 11 juillet par la Cour d’appel de Reims, et une dizaine de décisions de justice en leur faveur, les Sodimedical n’ont perçu aucun salaire depuis octobre 2011. Le groupe allemand Lohmann et Rauscher use de tous les stratagèmes pour ne pas payer ce qui leur est dû.
La proposition faite hier par la Direction régionale des entreprises, mandatée par Arnaud Montebourg, d’octroyer un RSA exceptionnel au cas par cas est clairement insuffisante !
On ne peut se contenter de fournir les morceaux de sparadrap pour combler la plaie béante laissée par les patrons voyous de Lohmann et Rauscher.
Un jugement a été rendu, il doit à présent être appliqué, sans plus attendre !
Europe – Non au traité de l’austérité
Estivales citoyennes du Front de Gauche – Discours de clôture de Jean-Luc Mélenchon
Discours de Jean-Luc Mélenchon en clôture des… par lepartidegauche
Entre stigmatisation et répression, la Valls des Roms se poursuit.
Le Parti de Gauche est consterné par la politique répressive menée en série vis à vis des Roms en France.
Pas moins de trois démantèlements de camps de Roms ont eu lieu ces dernières 48 heures: 60 personnes ont été évacuées d’un immeuble dans le 7ème arrondissement de Lyon dimanche soir, 70 (dont plusieurs mineurs scolarisés) à Evry lundi matin et ce matin près de 180 personnes à Saint Priest dans le Rhône, installées depuis plusieurs mois.
Dans la ville dirigée jusqu’en juin dernier par Manuel Valls, pis encore la décision a été prise suite à un arrêté municipal pris vendredi 24 août. Pourtant, une audience devant un juge des référés était prévue pour ce mardi matin.
Cette mesure précipitée va à l’encontre du droit puisqu’en l’espèce le campement illicite d’Evry n’a pas été démantelé suite à une décision de justice.
Le gouvernement n’apaise pas en rien la stigmatisation et les propos xénophobes, racistes et discriminants dont les Roms font l’objet. Bien au contraire, il les condamne à l’errance. A leur extrême précarité, la peur d’être chassé manu militari est de nouveau présente.
Même situation qu’il y a deux ans, suite au discours de Grenoble de Nicolas Sarkozy, à tel point que des familles à Massy ont anticipé leur expulsion en quittant leur campement dimanche soir.
Nous ne pouvons que regretter le manque de concertation préalable avec les associations, les collectivités concernées et les familles. Concertation à laquelle le Premier Ministre s’était engagé, lors de la tenue de la réunion interministérielle il y a quelques jours à Matignon, avant toute évacuation, et ce, afin que des solutions alternatives durables d’hébergement et de relogement soient proposées.
Certes, leurs « conditions de vie sont insupportables » mais les Roms sont des citoyens européens qui subissent une loi d’exception : la France, comme l’ont fait l’Irlande et l’Italie, doit lever immédiatement les mesures transitoires qui les empêchent quasiment d’accéder au marché du travail. Là serait la voie d’une véritable politique d’inclusion sociale en faveur de la population Roms que la France des Droits de l’Homme, sous un gouvernement qui se veut de gauche, doit engager.
Sur ce sujet comme sur d’autres, il serait temps de tourner le dos à la politique menée par Sarkozy et Guéant.
Gouvernement – Réaction à l’intervention de J.M. Ayrault
Depuis quelques jours on pouvait se demander si le Premier Ministre n’avait pas été remplacé par un duo Manuel Valls-Arnaud Montebourg pour fixer l’axe politique du gouvernement.
Gageons que la réprimande de Jean-Marc Ayrault sur France2 ce soir rappelant qu’il fallait s’en tenir aux 60 propositions de François Hollande va beaucoup impressionner Arnaud Montebourg. Quant à Manuel Valls, il peut visiblement continuer à jouer au vice-Premier ministre sans que le Premier ministre y trouve à redire.
Finalement la seule information nouvelle en dehors des commentaires sur le chômage est que le Premier ministre n’a «pas l’intention de changer de braquet ».
Et c’est bien là le problème ! Le braquet de J.M. Ayrault n’a pas la dimension nécessaire pour affronter la crise et la finance.
Avec aussi peu de volonté, les chiffres catastrophiques du chômage en juillet risquent malheureusement de poursuivre leur envolée.