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Où est le changement ? – Les 100 premiers jours de François Hollande

En campagne, François Hollande a peu promis. Il avait néanmoins promis une chose. Le changement. Il s’était même fixé une échéance. Maintenant ! On peut donc évaluer dès aujourd’hui ses premiers pas.

Hollande reprend le traité Sarkozy

Le 11ème des « 60 engagements pour la France » du candidat François Hollande était clair : « je renégocierai le Traité européen en privilégiant la croissance et l’emploi, et en réorientant le rôle de la Banque centrale européenne ». Pourtant, dès le sommet européen des 28 et 29 juin, François Hollande s’est rallié au traité Merkel-Sarkozy. N’en déplaise à Jean-Marc Ayrault, les lignes n’ont pas bougé d’une virgule ! Le traité contient en particulier toujours la règle d’or budgétaire qui interdit les déficits publics ainsi que des mesures autoritaires pour la faire respecter. Pour habiller ce reniement, le nouveau président met en avant l’accord survenu autour d’un « pacte de croissance ». Pourtant, cet argument ne résiste pas à une analyse rapide. Le pacte en question était en grande partie déjà préparé du temps de Sarkozy. Surtout, avec à peine 120 milliards d’euros (fonds privés inclus), soit bien moins de 1% du PIB européen, il n’est absolument pas en mesure de compenser les politiques d’austérité. D’autant que celles-ci se poursuivent et seront encore aggravées par le traité que défend désormais François Hollande. En effet, le PS veut faire ratifier ce traité dès la rentrée au Parlement. Ratification d’un traité différent de celui promis pendant la campagne électorale et refus de consulter les Français par référendum : en matière européenne, François Hollande met ses pas dans ceux de Nicolas Sarkozy.

Les premiers pas d’Hollandréou

L’acceptation de ce traité austéritaire est cohérente avec le programme de François Hollande en matière de finances publiques. Le gouvernement de Jean-Marc Ayrault s’inscrit dans la continuité de celui de François Fillon dans ce domaine. Le point central est le retour à moins de 3% de déficit public dès 2013. Le PS reprend l’engagement de l’UMP auprès de la Commission européenne. La seule différence, mineure puisqu’elle se limite à douze mois, concerne le retour à l’équilibre budgétaire. L’UMP voulait 0% de déficit en 2016, François Hollande décale l’objectif à 2017. Pour respecter ces engagements, le gouvernement a annoncé des mesures drastiques : baisse des dépenses publiques, gel des dotations aux collectivités locales, suppression de deux postes de fonctionnaires partant à la retraite sur trois dans les ministères « non prioritaires » (c’est-à-dire hors Education, Intérieur et Justice). A titre d’exemple, il y aura davantage de suppressions de postes au ministère des Finances sous François Hollande que sous Nicolas Sarkozy !

La politique d’austérité se poursuit donc. Pourtant, fin juillet, l’Observatoire Français des Conjonctures Economiques a indiqué que le respect des engagements budgétaires de François Hollande entraînerait une hausse du chômage à plus de 11% et amputerait la croissance d’au moins 1 point. François Hollande promettait que croissance et discipline budgétaire iraient « de pair ». A peine trois mois après son arrivée au pouvoir, il met en œuvre la seconde alors même que la première est en berne. C’est logique car austérité et activité sont inconciliables.

Fiscalité : peut mieux faire
Les député-e-s Front de Gauche ont voté le collectif budgétaire de juillet. Il s’agissait en effet d’effacer la TVA sociale ainsi que les principaux cadeaux fiscaux consentis par Nicolas Sarkozy (rétablissement du barème de l’Impôt sur la fortune, suppression du bouclier fiscal). Mais on notera que la « réforme fiscale » promise pour juillet n’a pas été menée en intégralité, loin s’en faut. Le plafonnement des niches fiscales et l’augmentation du barème de l’Impôt sur le revenu avec les tranches à 45% et 75% ont été repoussées. Pour mieux reculer ? Le gouvernement réfléchirait à exclure certains revenus de la taxation à 75% qui ne serait que « temporaire ».

La politique des pansements

En matière sociale, la principale mesure promise par le candidat concernait le rétablissement de la retraite à 60 ans pour les salariés ayant commencé à travailler jeunes et ayant cotisé 41,5 années. Le décret en question a été pris peu de temps après l’élection présidentielle. Mais il ne saurait faire oublier l’acceptation de la réforme Fillon pour tous les autres salariés avec le maintien du report de l’âge de départ à 62 ans. Quant à la durée de cotisation nécessaire, elle ne fait pas partie des paramètres de la « négociation globale » sur les retraites promises par le candidat socialiste dans son engagement n°18. En matière salariale, le bilan est encore plus maigre. Corrigé de l’inflation, le « coup de pouce » attribué au SMIC au 1er juillet se limite à 0,6% soit 6,45 euros par mois ! Une pichenette : à peine de quoi se payer un carambar par jour, ou un café par semaine ! Ce refus d’engager un changement dans le partage des richesses n’est pas une surprise puisque François Hollande était le premier candidat socialiste de l’histoire à refuser de s’engager sur un montant pour le SMIC pendant la campagne électorale. Surtout, la politique de François Hollande est là encore cohérente avec son analyse de la situation. Dans son discours d’ouverture de la conférence sociale des 9 et 10 juillet, il s’est rangé à l’argument du MEDEF selon lequel l’industrie française souffrirait d’un problème de coût du travail trop élevé.

Dès lors, on ne peut pas être surpris de voir le gouvernement s’exclamer mais ne pas agir devant l’hécatombe des plans sociaux. Fralib, PSA ou Sanofi : les déclarations volontaristes d’Arnaud Montebourg ne font pas oublier qu’il a été jusqu’ici un ministre du redressement bien peu productif. Et pour cause, le gouvernement n’a pas fait voter les rares mesures promises par le candidat Hollande qui aurait pu l’y aider. Il en est ainsi de la loi dite « M’Réal » qui vise à obliger une entreprise à céder un site lorsqu’un repreneur se manifeste. La proposition de loi avait été déposée pendant la campagne par le PS avec comme premiers signataires François Hollande et Jean-Marc Ayrault. Mais les mêmes, arrivés entre temps au pouvoir, ne l’ont pas inscrite à l’ordre du jour pourtant peu chargé de la session extraordinaire du Parlement en juillet.

Hollande plie devant les banques
Alors que le candidat Hollande promettait d’attaquer son « véritable adversaire : la finance », les premiers mois de son gouvernement montre une intention tout autre. Ainsi, dans son « Agenda du changement », le candidat Hollande promettait une grande loi bancaire dès la session extraordinaire du Parlement en juillet afin de « remettre la finance au service de l’économie réelle ». Cette loi devait contenir la « séparation des activités de dépôt et des activités spéculatives, [la] lutte contre les produits toxiques et les paradis fiscaux ». Mais aucun projet de loi n’a été présenté en conseil des ministres et encore moins au Parlement. Et pour ne pas mécontenter les milieux financiers, le gouvernement a aussi renoncé au doublement immédiat du plafond du livret A.

En 2007, Nicolas Sarkozy avait frappé fort dès les premiers mois avec la loi TEPA (bouclier fiscal etc.), une loi sur la sécurité, le service minimum dans les transports et la loi sur l’autonomie des universités. Les 100 premiers jours donne l’impulsion et l’état d’esprit d’un nouveau pouvoir. François Hollande n’échappe pas à cette règle. Il le sait lui-même : toutes ses décisions sont cohérentes entre elles, mais aussi avec ce qu’il dit et écrit depuis longtemps, si l’on excepte les pas de côté auxquels il a été contraint devant la poussée du Front de Gauche. Sa stratégie est claire, c’est celle de la social-démocratie européenne : ne pas affronter la finance, ne pas se fâcher avec le patronat, ne pas s’opposer à l’Union européenne, vanter le compromis et en rester autant que possible aux symboles. Bien sûr, dans maints domaines le style et le fond sont moins violents qu’avec Sarkozy. Pour autant, cela ne fait pas « le changement ». Car face à cette crise on ne peut changer sans rompre.

Présentation et bon de commande du livre Où est le changement ? Les 100 premiers jours de Hollande

Région Île-de-France – La zone unique au tarif de la zone 1-2 : c’est nécessaire et possible !

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Dès ce 1er septembre  les détenteurs du Pass Navigo pourront circuler dans toute l’Ile-de-France les week-end et jours fériés.

Le groupe Front de Gauche & Alternatifs au Conseil régional d’Ile-de-France se félicite de cette mesure mais rappelle qu’elle ne constitue que la première étape vers une tarification unique généralisée à terme (« dézonage »).

En effet notre groupe défend l’instauration d’un Pass Navigo à tarif unique (tarif zone 1-2) pour toutes et tous. Son obtention est suspendue au vote par l’Assemblée nationale de la réforme du Versement Transport (taxe sur les entreprises qui bénéficient des investissements publics dans les transports) car ce n’est pas aux usagers qui subissent des déplacements contraints et de plus en plus onéreux de mettre la main à la poche.

Les socialistes avaient refusé de le faire au Sénat l’an dernier à la suite d’un amendement du Front de Gauche.

Avec le changement de majorité présidentielle cet objectif pourrait être à notre portée.

Les services publics font partie des outils permettant de réduire les inégalités sociales, territoriales et environnementales. Raison pour laquelle la mise en place d’un véritable service public des transports est un instrument du progrès social, écologique et pour une société du mieux vivre.

Nous appelons à la mobilisation de tous et toutes pour que l’essai soit transformé !

 

Écologie gouvernementale – Deux mois de cacophonie, deux jours de conférence, deux pincées de vernis vert.

C’était une des promesses du candidat Hollande : organiser une conférence de concertation sur les questions environnementales. C’était d’ailleurs quasiment le seul engagement sur ces questions d’un candidat qui n’a pas parlé d’écologie, si ce n’est pour rappeler à l’époque qu’il ne fermait pas la porte de l’extraction des gaz de schiste et qu’il ne fermerait qu’un réacteur nucléaire sur le quinquennat, en dépit des accords passés avec ses partenaires d’Europe Écologie les Verts.

Cette conférence environnementale, les 14 et 15 septembre, va se tenir après deux mois de la cacophonie la plus totale de la part du gouvernement sur l’écologie. Éviction de Nicole Bricq et poursuite des forages off shore en Guyane, lancement du nouveau surgénérateur Astrid, polémique autour du nucléaire et des gaz et huiles de schiste, promotion à côté de la plaque des véhicules électriques, position de retrait sur le volet bio de la Politique agricole commune, confirmation du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes… La liste est déjà longue et les premières décisions prises se révèlent extrêmement inquiétantes quant à la façade écologiste du gouvernement et son incapacité à faire face aux lobbies.

Sur le volet social de l’écologie, ce n’est pas plus réjouissant. La Ministre de l’Écologie Delphine Batho a en effet annoncé le contenu de la conférence environnementale : 5 tables rondes sur la biodiversité, l’énergie, la fiscalité, les risques sanitaires et la gouvernance. Rien d’affiché sur la question des emplois, de la reconversion industrielle ou de la relocalisation de la production. Pas même une réflexion sur les fameux « emplois verts » ou les nouveaux secteurs d’activité à développer ne semble réellement envisagée. Pour le gouvernement, les agendas sociaux et environnementaux seraient donc déconnectés l’un de l’autre ?

Le Parti de Gauche estime qu’il s’agirait là d’une très grosse erreur. Il n’est plus temps de discuter indéfiniment de la meilleure façon de verdir le capitalisme, il faut agir. Les questions écologiques ne sont pas séparables des questions sociales. Au contraire, elles devraient être la colonne vertébrale de la transition de notre société comme le propose la méthode de planification écologique.

Le Front de Gauche organisera un débat le dimanche 16 septembre, au lendemain de cette conférence environnementale, sur son stand à la Fête de l’Humanité avec des représentants d’associations, ONG et syndicats.

gaz de schiste – Lettre ouverte à Madame la Ministre de l’écologie

Voici, avec un peu de retard sur ce blog dû à une longue et douce pause estivale, le courrier que nous avons envoyé mi juillet, les six élu-e-s du comité de pilotage « Gaz de Schiste » de la Région Rhône Alpes, à la Ministre de l’écologie pour lui rappeler les engagements de la Région contre l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels et appeler à la réforme du code minier en y associant les collectivités et la société civile.

Reçu ce jour l’accusé de réception d’Arnaud Montebourg qui était en copie, c’est tout. Mais bon, c’est vrai qu’elle a été occupée à confirmer celui ci sur la filière d’avenir qu’est le nucléaire, à soutenir le projet d’aéroport de Notre Dame des Landes et à indiquer, précisément sur les gaz de schiste, que ma foi, si on trouvait une autre technique que la fracturation hydraulique… Le 22 septembre, journée internationale d’actions contre les gaz et huiles de schiste, ce serait pas mal de lui rappeler que le souci n’est pas seulement la fracturation, mais aussi les tonnes de gaz à effet de serre émis de la combustion de ces hydrocarbures. Car si ils sont extraits, j’imagine que ce n’est pas pour les poser sur une étagère ? Bonne rentrée…

Voir également ici l’article du Dauphiné Libéré sur le festival « Schiste alors ! » organisé par le collectif du Val de Drôme au début de l’été et ma proposition iconoclaste de centraliser la coordination non pas à Paris mais en Drôme Ardèche. Hé hé.

Lettre ouverte à Madame la Ministre de l’écologie, du développement durable, de l’énergie

Objet : Renforcer la législation française contre l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels

 Madame la Ministre de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie,

 Lorsque vous étiez députée, vous vous êtes investie dans le débat sur les hydrocarbures non conventionnels, soutenant la proposition de loi n°3690 visant à interdire leur exploitation en France [1]. De même, la Région Rhône-Alpes fut l’une des premières Régions à prendre position contre toute exploration et exploitation de gaz de schiste sur son territoire.

 En octobre 2010, un vœu rhonalpin déposé par le groupe Socialiste interpellait le gouvernement, lui demandant d’annuler le permis dit « de Montélimar » et de tout autre permis du même type situé dans le territoire régional. Le 25 février 2011, à l’initiative du groupe socialiste soutenue par les groupes de la majorité (délibératif), l’assemblée régionale votait une délibération titrée « Rhône-Alpes, une écorégion préservée, sans exploitation de gaz de schiste ». Le texte précise que la Région « se déclare opposée à toute exploration / recherche ou exploitation du gaz de schiste sur son territoire », « apportera son soutien aux collectivités territoriales et à tous les acteurs locaux (…) qui s’opposeront à l’exploration et à l’exploitation [de ces gaz] », et demande l’organisation par la CNDP d’un débat public national sur l’exploitation des gisements de gaz et de pétrole non conventionnels.

Ce débat a eu lieu à l’échelle régionale le 22 juin 2011. Une synthèse a été transmise au Premier Ministre de l’époque, M. Fillon[2].

 Tout récemment, les élu-e-s de la majorité du Conseil régional se sont accordés sur un projet de vœu à votre attention et à celle du Gouvernement en général, vœu qui sera présenté à notre prochaine Assemblée Plénière. Par ce dernier, nous souhaitons attirer votre attention et celle du gouvernement afin que :

– le ministère de l’Écologie continue de publier l’ensemble des pièces de tous les dossiers de permis ou de demandes de permis d’exploration d’hydrocarbures adressés à ses services et gèle leur instruction en attendant la réforme du Code minier ;

– la proposition de loi n°3690 du 13 juillet 2011, que le Premier Ministre avait lui-même portée, soit remise à l’ordre du jour parlementaire, sous la forme d’un projet de loi ;

– la question de l’extraction des gaz et huiles de schiste soit traitée dans le cadre de la conférence environnementale sur la transition énergétique et la biodiversité prévue à l’automne 2012 ;

– les collectivités territoriales, et plus largement l’ensemble de la société civile, soient associées à la réforme du code minier, par une procédure de concertation adaptée, cette réforme devant permettre plus de transparence dans la procédure relative à ce type d’activités extractives.

 Comptant sur votre vigilance pour des choix énergétiques en phase avec la nécessaire conduite de la transition énergétique, rappelée par le Président François Hollande le 21 juin, lors de la conférence « Rio+20 », nous vous serions gré de nous préciser la position de votre gouvernement sur ces dossiers.

Dans l’attente de votre réponse, nous vous prions de bien vouloir agréer, Madame la Ministre de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie, l’expression de notre haute considération. 

Le Comité de pilotage « Gaz de schiste » : 

Benoit LECLAIR (EELV)

Alain CHABROLLE (EELV)

Michèle EYBALIN (PSEA)

Olivier KELLER (EELV)

Corinne MOREL-DARLEUX (FdG)

Marie Helene RIAMON (PSEA)

 

Courrier International – Une utopie anti-crise en Andalousie

Juan Manuel Sánchez Gordillo a fait la une des journaux ces derniers jours après avoir mené une “expropriation forcée” de produits alimentaires dans plusieurs supermarchés, au côté de ses camarades du Syndicat andalou des travailleurs (SAT), pour les distribuer aux plus défavorisés. C’est dire si cet homme est un dirigeant singulier au sein de la classe politique espagnole. Anticonformiste, il a été critiqué pour ses dernières actions, y compris dans les rangs de la coalition de gauche Izquierda Unida [l’équivalent du Front de gauche français], dont son organisation, le Collectif uni des travailleurs-Bloc andalou de gauche, fait partie depuis 1986.

  • Andalousie
  • Sánchez Gordillo est un dirigeant historique du Syndicat des ouvriers agricoles (SOC), colonne vertébrale de l’actuel SAT. En outre, depuis 1979, il est maire de Marinaleda, une petite localité [de près de 3 000 habitants] de la région de Séville. Là, grâce à la participation et au soutien des habitants, il a lancé une expérience politique et économique originale qui a fait de ce village une sorte d’île socialiste dans la campagne andalouse.

    Avec la crise économique, Marinaleda a eu l’occasion de vérifier si son utopie sur 25 kilomètres carrés était une solution viable face au marché. Son taux de chômage actuel est de 0 %. Une bonne partie des habitants sont employés par la Coopérative Humar-Marinaleda, créée par les ouvriers agricoles eux-mêmes après des années de lutte. Longtemps, les paysans ont occupé les terres de l’exploitation agricole Humoso [qui appartenaient à un aristocrate] et à chaque fois ils étaient dispersés par la Guardia Civil [la gendarmerie espagnole]. “La terre est à ceux qui la travaillent”, clamaient-ils. En 1992, ils ont fini par obtenir gain de cause : ils sont désormais propriétaires de l’exploitation. Sur leur site web, ils précisent que leur “objectif n’est pas de faire des bénéfices, mais de créer des emplois par la vente de produits agricoles sains et de qualité”.

    Ils produisent des fèves, des artichauts, des poivrons et de l’huile d’olive vierge extra. Les travailleurs eux-mêmes contrôlent toutes les phases de la production, la terre appartient à “l’ensemble de la collectivité”. L’exploitation comprend une conserverie, un moulin à huile, des serres, des équipements d’élevage, un magasin. Quel que soit leur poste, les travailleurs reçoivent tous un salaire de 47 euros la journée et travaillent 6 jours par semaine, soit 1 128 euros par mois pour 35 heures par semaine [le salaire minimum est de 641 euros].

    En pleine saison, la coopérative emploie environ 400 personnes, une centaine au minimum. Mais chaque poste de travail n’est pas attribué à tel ou tel habitant : ils effectuent une rotation afin de s’assurer tous un revenu. “Travailler moins pour que tous aient du travail”, tel est le principe. Par ailleurs, certaines personnes travaillent de petites parcelles dont elles sont propriétaires. Le reste de la vie économique est constitué par des boutiques, des services de base et des activités sportives. Pratiquement, tous les habitants du village touchent autant qu’un travailleur de la coopérative.

    Dans un entretien accordé à Público le mois dernier, Gordillo lui-même expliquait les répercussions de la crise à Marinaleda : “Elle se fait un peu sentir dans les prix des produits agricoles, dans le financement. Nous avons des problèmes de trésorerie, mais nous vendons bien les produits… D’une façon générale, la crise a été moins sensible dans l’agriculture et l’alimentation, souligne-t-il. Ce qui se passe, c’est que les gens qui avaient quitté la campagne pour travailler dans le bâtiment reviennent et cherchent du travail. Résultat, il faut non seulement maintenir l’emploi existant, mais l’augmenter, tout en sachant que l’agriculture bio crée plus d’emplois que l’agriculture traditionnelle. Pour sauver l’agriculture de la crise et de l’enchérissement des moyens de production agricole, nous essayons un commerce horizontal, avec un dialogue de coopérative à coopérative, et nous établissons des relations avec d’autres pays où il existe des expériences de ce type.”

    Voir l’article sur le Courrier International

    Remue méninges, Estivales citoyennes – Des méninges remuées et des perspectives, l’exemple des fablabs

    La remise en route après la période estivale est toujours difficile. Or cette année elle l’est encore plus particulièrement. L’année scolaire dernière fut une intense période électorale et il est normal de faire une pause pour se vider l’esprit et se détendre. Néanmoins cette rentrée est motivante par les perspectives politiques qu’elle ouvre. L’absence de volontarisme politique, catastrophique vis-à-vis des attentes populaires de la part du pouvoir dit « socialiste », ainsi que l’absence d’élection cette année ouvre des débouchés intéressants dans l’élaboration de mesures programmatiques, celles-ci devant être des traductions concrètes des principes de la République sociale à laquelle on inspire (la fameuse « radicalité concrète » appliquée par les élus du Parti de Gauche et du Front de Gauche).

    Le « Remue méninges du Parti de Gauche » puis les « Estivales du Front de Gauche » ont marqué la fin d’une séquence politique particulière, mais également, par les différents débats et rencontres, éclairci l’horizon et défini les aspects généraux d’une véritable politique de gauche, pour les élections municipales et les territoriales de 2014. Parmi les ateliers auxquels j’ai assisté lors de ces quatre jours, je souhaite revenir sur un en particulier, car celui-ci est l’exemple même de cette radicalité concrète, possible et applicable. Je reviens donc sur un atelier consacré aux fablabs (contraction anglaise de laboratoire de fabrication) qui fut animé par la brillante camarade Corinne Morel-Darleux, Secrétaire nationale à l’écologie au Parti de Gauche et rédactrice du blog « Les petits pois sont rouges ». Avant de rentrer dans le détail signalons que les fablabs sont également appelés ateliers, recycleries  ou ressourceries communales et peuvent prendre des formes variées, en fonction de la situation et des capacités locales.

    Les fablabs, hérités de la tradition DIY (Do It Yourself : « fais-le toi-même ») apparaissent comme un moyen efficace de lutter contre la société productiviste qui pousse à une surconsommation matérielle et qui a des conséquences désastreuses, sur l’environnement et les conditions sociales. En mettant en avant le recyclage et la réparation d’objets «  démodés » ou « obsolètes », c’est l’essence même du système, basé sur l’obsolescence programmée, qui est remise en cause. Il ne s’agit plus de jeter mais de réfléchir comment un objet quelconque peut être réutilisé et ainsi éviter les gaspillages.  Mais créer un fablab sur une commune permet également de se réapproprier des savoirs et des compétences productives, savoir-faire qui disparaissent à mesure que les emplois sont délocalisés à l’autre bout du monde. De plus, cela permet d’amener un changement dans les mentalités en offrant réflexion sur l’utilité sociale et « réelle » des produits consommés. Les fablabs fournissent également un espoir important (quoiqu’il puisse paraître un peu trop «  techniciste »), grâce au développement des « imprimantes 3D », de pouvoir produire, via un partage de manière libre de plan de fabrication sur internet, des pièces nécessaires à la réparation d’objets divers. Pièces qui ne sont plus forcément conçues par les fabricants officiels, ce qui rend de fait, impossible la réparation. Enfin, les laboratoires de fabrication permettent également de redynamiser un quartier, une ville ou un territoire rural laissé à l’abandon. En effet, cette forme de « bricolage moderne » favorise le lien social et peut jusqu’à permettre l’intégration (ou la réintégration) par le travail d’individus qui s’en sont éloignés. La souplesse des formes et fonctions des ateliers communaux permettent d’envisager de nombreux projets et ainsi, d’offrir une réponse adaptée à chaque difficulté locale.

    Je ne rentre volontairement pas d’avantage dans les détails car ce point (avec beaucoup d’autres) est traité magistralement dans l’ouvrage «  Terre de Gauche, abécédaire des radicalités concrètes », coordonné par Gabriel Amard, venant de sortir aux éditions Bruno Leprince, dont certains des contributeurs sont des amis, mais tous des camarades. L’atelier comme le livre sont pour moi une véritable bouffée d’air pur. En effet, tandis que le TINA (« There is no alternative ») libéral semble triompher partout, et notamment au PS et chez ses supplétifs muselés, le Parti de Gauche et plus globalement le Front de Gauche nous montrent qu’il est toujours possible de résister à l’ordre capitaliste dominant… à condition de le vouloir.

    Source

     

    Nucléaire, NDDL – Delphine Batho attise le feu allumé par Montebourg

    Après la polémique déclenchée par Arnaud Montebourg c’est au tour de la Ministre de l’Écologie Delphine Batho d’attiser le feu. Loin de penser à l’urgente nécessité à changer nos modes de vie et leurs gaspillages, la nouvelle Ministre sombre dans tous les pièges du capitalisme vert !

    Selon la Ministre, nous continuerons donc « d’avoir durablement besoin » du nucléaire et le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes est « une infrastructure dont nous aurons besoin ». Dans un contexte de crise sociale et environnementale, pourquoi le Parti socialiste aux manettes ne s’interroge-t-il pas plutôt sur les « besoins » réels du peuple français tels que la hausse du Smic, le refus de l’austérité, et la transition énergétique ?

    Interrogée sur les « différences » avec la composante écologiste du gouvernement sur ces deux sujets, la Ministre déclare que ces différences sont « une richesse ». Gageons que certains ministres doivent à ce compte-là être en passe de devenir milliardaires ! Le Parti de Gauche a une autre conception de la répartition des richesses…

    Le Parti de Gauche réaffirme son opposition au projet inutile, coûteux et nuisible de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, comme il le fait depuis plus de trois ans aux côtés de la coordination des opposants, et sa défense d’une sortie progressive du nucléaire, rendue possible par la planification de la transition énergétique, qui passe par la sobriété et l’efficacité énergétique et le développement des énergies renouvelables.

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    Estivales citoyennes du Front de Gauche – Discours de clôture de Martine Billard


    Discours de Martine Billard en clôture des… par lepartidegauche

    L’heure est au rassemblement contre le traité européen

    Le gouvernement a décidé de faire ratifier le traité européen tout début octobre par le parlement. Il s’agit d’une décision importante pour la France comme pour le devenir de l’Europe.

    Le MEDEF vient d’appeler à la ratification sans condition du traité mis en place par Madame Merkel et Monsieur Sarkozy tout en continuant de réclamer de nouveaux cadeaux pour le patronat en termes d’allègement d’impôts et de cotisations sociales.

    Le Front de gauche tient à rappeler son opposition totale à ce pacte budgétaire qui renforcerait encore toutes les politiques conduisant à la fois à la régression sociale, à l’aggravation de la crise écologique, au déni démocratique et à la récession économique en Europe comme en France. Il entend donc mettre tout en œuvre pour que la France ne le ratifie pas. Le Front de gauche, pour sa part, se prononce pour l’organisation d’un référendum permettant de respecter la souveraineté populaire.

    Il salue les voix de plus en plus nombreuses qui à gauche, au Parlement, dans le monde syndical et dans la diversité du mouvement social s’élèvent contre la ratification de ce pacte budgétaire.

    Il estime nécessaire de mener une campagne rapide, dynamique et pédagogique afin de souligner les enjeux et les dangers liés à ce pacte budgétaire et de mettre le Président de la République, le gouvernement et les parlementaires devant leurs responsabilités.

    C’est dans ce cadre qu’il a lancé le principe d’une grande manifestation nationale contre ce traité afin de contribuer au rassemblement de toutes celles et ceux qui veulent défendre les chances d’une politique alternative aux logiques financières. Il propose cette initiative au « collectif de l’audit de la dette » dans la perspective de la réunion que celui-ci organise le 4 septembre prochain.

    Il partage le souci d’inscrire cette action dans la durée afin de créer les conditions en France et en Europe de combattre les politiques d’austérité et de construire une autre Europe.

    Il souhaite que la manifestation nationale, comme l’ensemble des initiatives prises, soit coorganisée par le maximum d’organisations associatives, syndicales et politiques. L’heure est au rassemblement, c’est la voix de l’efficacité et c’est urgent.

     

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