« Il y a plus de délinquants dans les 500 plus grandes fortunes que dans n’importe quel camp de Roms »

goliasdelapierre  

Je répondais cette semaine aux questions de l’hebdomadaire Golias pour un assez long entretien sur mon livre.

Vous évoquez dans votre ouvrage, à de multiples reprises, l’existence d’un « lobby politico-sécuritaire ».

Qu’entendez-vous par cette formule ? On trouve dans ce lobby des responsables politiques, des cadres policiers, des dirigeants d’entreprises spécialisées ou de grandes entreprises du CAC 40, des experts autoproclamés, des journalistes. Cette bande se partage un butin sécuritaire aux profits extrêmement divers : parts d’audience médiatique, plus-values électorales, copieux marchés publics… Je veux vous aider à mesurer l’importance des enjeux en présence. Au plan politique, les ministres de l’intérieur ont les meilleures cotes sondagières et beaucoup sont désormais convaincus que cette fonction est le marchepied idéal vers l’Elysée. Au plan économique, savez-vous que la troisième entreprise privée du monde par le nombre de ses salariés est un groupe transnational de sécurité ? En France, le secteur de la sécurité privée pèse déjà plus de 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 200 000 salariés. Fichiers digitaux et génétiques, bracelets électroniques, nouvelles armes non létales, vidéosurveillance, diagnostics locaux de sécurité : toutes ces technologies policières sont aussi des marchandises au catalogue. Au plan médiatique, on sait depuis le 19e siècle que le traitement des faits criminels fait exploser les ventes de papier journal. Enfin, au plan intellectuel, beaucoup de financements européens et nationaux ciblent les recherches sur ces thèmes. Sous Sarkozy, la criminologie a bénéficié de la création d’une chaire au CNAM et d’une section spécifique au conseil national des Universités. Aucune discipline ne peut en dire autant. Il s’agit du couronnement du dispositif. Les intellectuels organiques du lobby sécuritaire, dont l’archétype est Alain Bauer qui est au croisement de tous ces mondes, fabriquent un discours commun qui donnent au lobby pollitico-sécuritaire une force d’imposition considérable. Pensez-donc, lorsqu’un policier, un expert, un élu et un journaliste défendent les mêmes idées sur un plateau de télévision, celui qui ne va pas dans leur sens passe pour un idéologue illuminé.

Sarkozy a donc réussi à installer un double dispositif particulièrement efficace. D’un côté, il a porté une approche très idéologique de la lutte contre la délinquance, qu’il a située dans la continuité de la mobilisation politico-culturelle de la droite contre « l’esprit de mai 68 » censé avoir « affaibli l’autorité ». De l’autre, il a créé de nombreux organismes en apparence purement techniciens : ONDRP, CNAPS, CSFRS… Un observateur aurait pu croire que le président commun à toutes ces instances, Alain Bauer, était livré avec la tribune. Ces institutions sont le moyen d’assurer la cohésion et la prédominance d’un lobby sécuritaire qui s’est vu peu à peu confier le soin de définir les menaces qui viseraient la sécurité intérieure et les réponses qu’elles appelleraient. Cette opération a été facilitée par l’attitude du PS qui s’est mis à dire que « la sécurité n’est ni de droite ni de gauche » alors qu’en réalité la tâche de ces « experts » est extrêmement politique. Le pire c’est que plusieurs de ces sécuritaires le savent très bien pour s’être nourris des écrits de Carl Schmitt qui expliquent que la fabrication de l’ennemi est le propre de la politique.

Votre livre aborde la question de « l’insécurité » et cite de très nombreuses études ou chiffres, parmi lesquelles des comparaisons entre les statistiques des assureurs et celles communiquées par le ministère de l’Intérieur sous Sarkozy. Vous dénoncez une manipulation. Comment celle-ci a selon vous été possible et comment se fait-il qu’elles aient pu rester si longtemps inaperçues ?

C’est d’abord la conséquence du poids du lobby politico-sécuritaire. Qui était chargé de publier et commenter les chiffres ministériels de la délinquance ? Bauer. Qui était invité ensuite sur les plateaux de radio et télé ? Le même… Mais c’est aussi la conséquence de la politique interne à la police et à la gendarmerie mise en place par Sarkozy. Lorsqu’il est entré place Beauvau, il a proclamé la culture du résultat. Il a invité chacun à le juger à l’aune des « chiffres de la délinquance » publiées par son ministère. Mais il a aussi annoncé qu’il évaluerait les fonctionnaires de police sur la même base. Des primes ont été mises en place pour inciter chaque commissariat à produire de bons chiffres. Or un thermomètre ne vaut plus rien s’il sert à évaluer celui qui le manipule. C’est comme si le ministre de l’éducation promettait de faire progresser le niveau des élèves tout en décrétant que la note de chaque enseignant dépendra de la moyenne de sa classe… La manœuvre de Sarkozy a été d’autant plus efficace que la statistique policière ne vaut rien. Il est extrêmement simple de faire baisser le nombre de délits en les requalifiant par exemple en contraventions. Les taux d’élucidation sont totalement faussés par les infractions autoélucidés : c’est le cas des délits d’usage sans revente de stupéfiants, de séjour irrégulier, de racolage passif, de recel… Interpeller sur la voie publique une prostituée en possession de cannabis et en situation irrégulière rapporte trois infractions élucidées. Soit autant qu’une filière de trafic d’héroïne avec dix personnes interpelées (on compte alors une seule procédure), plus un proxénète et un groupe de passeurs arrêtés, ce qui demanderait à chaque fois des heures d’enquête. Je donne dans mon livre de nombreux exemples de l’escroquerie sur les chiffres pratiquée sous Sarkozy. Vous verrez à quel point les manipulations peuvent être grossières. Mais si les chiffres ministériels ne nous disent presque rien sur la réalité de la délinquance, ils ont malheureusement un effet très concret en détournant l’activité des policiers vers des priorités imbéciles.

Que pensez-vous des élus locaux de gauche, socialistes, et parfois même communistes, qui disposent dans leurs villes des caméras de vidéo-surveillance ?

Ils se font pigeonner. Les caméras peuvent être utiles dans quelques cas bien spécifiques. Mais leur généralisation sur la voie publique est un attrape-nigaud. Car le dispositif est extrêmement couteux, au plus grand bénéfice de sociétés comme Veolia ou Vinci, tandis que les résultats sont très limités. Je donne l’exemple de la ville de Saint-Etienne où le coût par interpellation, pour des délits mineurs, se monte à 10 000 euros. La vidéosurveillance participe de l’illusion technicienne selon laquelle on pourrait améliorer la sécurité en réduisant la présence humaine. Bientôt il y aura des logiciels d’intelligence artificielle pour repérer les mouvements suspects. Et un jour des drones chargés de procéder aux interpellations. A force de déshumaniser les délinquants, décrits désormais comme des «ennemis intérieurs», on aura fini de complètement déshumaniser les policiers.

Par quel biais est-il selon vous possible de démasquer culturellement et politiquement cette idéologie sécuritaire ?

Il faut d’abord démonter un mensonge. On nous fait croire que ces politiques sécuritaires sont un nouvel arbitrage entre la sécurité et la liberté plus favorable au premier terme de l’alternative. En réalité, c’est une nouvelle conception de l’action policière et de l’action publique en général qui a fait la démonstration de sa totale inefficacité. C’est pourquoi il ne faut pas laisser passer la falsification des statistiques répétée en boucle qui veut faire croire que Sarkozy aurait été performant en la matière.

Votre livre est paru en pleine « affaire du bijoutier de Nice ». Le traitement de ce fait-divers tragique a-t-il selon vous dérogé au traitement médiatique et politique d’autres faits-divers ? Le problème de l’insécurité n’est-il pas par ailleurs un problème médiatique ?

Comme toujours, les médias ont ouvert un débat sur « la délinquance » à partir d’un fait divers. C’est très pénible car devant de tels drames beaucoup de personnes, dont moi, préfèreraient se taire. Ces vies brisées méritent davantage de silence et moins de commentaires. Néanmoins, les déclarations d’un Estrosi ont montré à quel point les débats sur la délinquance sont hautement politiques. Alors qu’il dénonce régulièrement la « culture de l’excuse » qu’il prête à la gauche, nous l’avons vu déclarer qu’il fallait comprendre le meurtrier. Et même l’absoudre avant tout procès ! Je suis tout à fait prêt à comprendre les motivations de cet homme mais je ne confonds pas les circonstances atténuantes et la légitime défense qui l’exonèrerait de toute responsabilité individuelle. De plus, la légitime défense n’autorise pas à tuer pour empêcher un vol. La vie humaine est en effet la valeur la plus élevée de notre société et c’est pourquoi le code pénal sanctionne plus lourdement le meurtre que le vol. Estrosi promeut donc un basculement très grave qui consacre comme valeur centrale la propriété privée, et donc le rapport de forces des puissants. Aucune société ne peut vivre en paix sur une telle base.

Les pensées ou figures critiques de l’idéologie sécuritaire sont régulièrement accusées de laxisme, de recourir à une « culture de l’excuse », et autres poncifs droitiers. Est-ce selon vous le fruit d’un clivage ancestral droite/gauche ? Est-ce selon vous le fruit d’une hégémonie culturelle tendant à se droitiser ? Que répliquez-vous à ces poncifs ?

C’est une forme d’intimidation qui me laisse de marbre. Car je ne partage pas la vision paternaliste qui situe le crime dans les « basses couches de la société ». S’il existe une délinquance de subsistance ou de survie, celle-ci a très fortement reculé. Ce qui émerge en revanche est une délinquance qui vise à monter plus vite les barreaux de plus en plus écartés de l’échelle sociale. Sa source n’est pas la pauvreté mais l’inégalité. En réalité la « culture de l’excuse » protège les fraudeurs du fisc, la délinquance patronale, les paradis fiscaux. Il y a plus de délinquants dans la liste des 500 plus grandes fortunes du monde que dans n’importe quel camp de Roms.

La Police jadis comptait des forces syndicales bien plus marquées à gauche qu’aujourd’hui, notamment du fait de la présence dans ses rangs de policiers communistes qui, s’ils étaient minoritaires, se faisaient parfois entendre. Votre livre est-il un plaidoyer afin que la gauche pense la fonction sociale de la Police et se réapproprie une « Police du Peuple » malgré un héritage libertaire ayant assimilé l’idée de Police à la défense des possédants et de l’ordre moral ?

Je suis républicain c’est-à-dire que je crois à la souveraineté populaire. Notre mystique républicaine célèbre le moment où la loi traduit la volonté générale. Mais dans les faits, les lois votées par le Parlement sont appliquées par des fonctionnaires chargés de cette mission. Ceux-ci sont nécessairement amenés à réinterpréter les normes légales, en tolérant telle ou telle infraction et en faisant appliquer bien plus fermement telle autre. Les libertaires ont raison de mettre en garde sur les risques qui s’attachent à l’exercice de la force, quand bien même celle-ci serait légitime. Mais nous ne pouvons pas nous désintéresser des forces chargées d’appliquer la loi. C’est vrai pour les policiers autant que pour les inspecteurs du travail.

Vous plaidez dans votre ouvrage pour une légalisation contrôlée du cannabis. Ne craignez-vous pas que, loin d’assécher un seul marché, les trafiquants n’en irriguent d’autres, comme celui de la cocaïne et des opiacés ?

Je pars d’un constat objectif : la pénalisation de la consommation de cannabis est un immense échec. Il y a en France quatre millions d’utilisateurs réguliers. Vu la facilité avec laquelle on peut se procurer la marchandise, c’est un « business » des plus simples à mettre en place. Puis, quand le trafic se développe, les trafiquants rentabilisent les « go fast » organisés pour amener le cannabis en France en transportant également d’autres drogues, notamment de la cocaïne et les concurrents potentiellement trop nombreux s’éliminent les armes à la main. C’est donc la situation actuelle qui favorise le passage du trafic de cannabis à d’autres stupéfiants qui sont, eux, mortels.

Les classes populaires sont majoritairement hostiles à cette légalisation. Ne prenez-vous pas le risque de vous aliéner de nombreux électeurs par cette proposition alors que parmi eux certains pourraient être sensibles à vos propositions de lutte contre la délinquance financière ?

Je n’ai pas fait ce livre pour répondre à une demande électorale. Je suis parti des réalités cachées par le lobby sécuritaire pour y apporter des réponses efficaces parce qu’humaines. D’ailleurs je constate que Sarkozy lui-même avait fini par mettre en place des politiques de contraventionnalisation du délit d’usage de cannabis sans revente dans le département des Hauts-de-Seine. Je suis dont prêt à un débat avec lui ou avec ses amis. Et si je suis aujourd’hui minoritaire, c’est à mes yeux une raison de plus de chercher à convaincre.

En quoi le Ministre de l’Intérieur Manuel Valls se différencie-t-il de Nicolas Sarkozy du temps où ce dernier était lui aussi à l’Intérieur ?

Sarkozy menait une politique de droite décomplexée, Valls mène une politique de droite complexée. Car il lui faut encore dire rituellement qu’il est de gauche. Mais sur le fond des dossiers c’est la continuité qui domine. Derrière les discours, Valls n’a pas remis en cause la politique du chiffre. Il a fait peu de réformes depuis qu’il est en place, pour l’essentiel une loi sur le terrorisme et une réforme du renseignement intérieur qui sont dans la droite ligne des politiques précédentes.

Si vous étiez Ministre de l’Intérieur, quelles seraient les priorités de votre action ?

Je ne crois pas à une énième réforme de la police et je pense que la seule attitude réaliste est d’y réaliser une révolution citoyenne. Ce qui reste de pensée réformiste de gauche sur le sujet se concentre en deux idées. D’un côté il faudrait passer d’une police qui protège l’Etat à une police au service du citoyen. Or je crois hélas que la police ne protège même plus l’Etat. La lutte contre la corruption que l’on voit se développer avec une décentralisation sans contrôle n’est clairement pas une priorité. Cela le serait encore moins si l’on confiait aux maires la maîtrise des politiques locales de sécurité. Les atteintes aux biens publics, je pense notamment à la fraude fiscale, bénéficient d’une grande complaisance et impunité. Aujourd’hui, la police –et plus généralement les dispositifs sécuritaires qu’ils soient publics ou privés- est davantage mise au service de l’oligarchie en place. L’Etat est largement désarmé. Je défends donc dans mon livre d’autres priorités, notamment la lutte contre la finance et le contrôle des capitaux et une action contre les dérives mafieuses dans nos territoires.

L’autre réforme classique à gauche est la défense de la police de proximité. Or je suis persuadé que si l’on envoie aujourd’hui des policiers même volontaires, patrouiller à pied dans les quartiers chauffés à blanc par les opérations de la BAC voire les opérations de « saturation de l’espace » confiées aux CRS, ils reviendront en furie si ce n’est pas avec des blessés. C’est ce qui me conduit à défendre le recours à la conscription pour rétablir le lien brisé entre la police et le peuple.

Martine Billard : « Cher Alain Vidalies, tais-toi ou démissionne »

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Cher Alain Vidalies,

De 2002 à 2012, nous nous sommes retrouvés régulièrement sur les bancs de l’Assemblée Nationale, bien qu’appartenant à des groupes politiques différents, pour défendre avec convictions les droits des salariés et la primauté du Code du Travail, qu’attaquaient régulièrement les gouvernements de droite au pouvoir à ce moment-là.

Ta nomination au gouvernement a été la suite logique de cet engagement et je t’en ai félicité. Mais en même temps je m’en suis inquiétée car j’ai pensé qu’une voix forte allait manquer dans l’hémicycle pour poursuivre les combats menés précédemment.

Malheureusement depuis un an, les faits me donnent raison. Déjà lors de la transposition de l’ANI dans la loi, plusieurs articles reprenaient ce contre quoi nous nous étions battus toi et moi avec nos autres collèges socialistes, communistes et du Parti de Gauche, sous les gouvernements de droite.

Mais en tant que ministre et plus particulièrement celui chargé des relations avec le Parlement, tu n’as qu’un choix : te taire ou démissionner.

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3 SUISSES : Victoire pour les Licenci’elles !

On se souvient tous de la réunion « Femmes en lutte » organisée le 13 février 2012 au siège de campagne du Front de Gauche. Parmi les femmes présentes (salariées de Lejaby, ParuVendu, Caissières d’Alberville, Sodimedical, 3Suisses), il y avait une délégation de 5 salariées des 3 Suisses.

247 d’entre elles, qui travaillaient dans les 35 boutiques appartenants à Otto Europe, filiale du groupe allemand Otto et réparties sur toute la France, avaient reçu en décembre 2011 leur lettre de licenciement économique – alors que le groupe venait d’annoncer un bénéfice de 181 millions d’euros sur l’exercice 2010/2011 – et avaient saisi les Prud’hommes pour licenciements injustifiés.

Le groupe OTTO, qui n’en était pas à son premier coup, avaient déjà procédé aux licenciements de 800 salariés en 2009, fermé quelques magasins Excédence en 2010, entrainant la encore plus de 70 licenciements et annoncé la fermeture des 35 boutiques 3Suisses en 2011.

Après 4 heures de discussions intenses avec Jean-Luc Mélenchon alors candidat à la présidentielle, Martine Billard, Co-Présidente du Parti de Gauche et une délégation du Front de Gauche, elles étaient reparties encore plus combatives et quelques jours après, l’association « Licenci’elles » voyait le jour et la résistance s’organisait avec plus de ténacité que jamais.

Aujourd’hui, les filles des « Licenci’elles », après des mois de lutte, ont enfin remporté la victoire tant attendue : les prud’hommes viennent d’annuler plus de 60 licenciements dits économiques et de condamner le groupe à leur payer des dommages et intérêts.

Le Parti de Gauche salue la résistance des salariées des ex-3suisses et rappelle au gouvernement que si la loi contre les licenciements boursiers était votée, les patrons voyous n’auraient plus la liberté de considérer les travailleurs comme variable d’ajustement afin de renforcer leurs comptes en banque déjà bien fournis.

Norvège : Inquiétante coalition gouvernementale bleu-brune

Norvege_xtreme_droite.jpg C’est fait. Lundi 30 septembre, trois semaines après la défaite du gouvernement de centre-gauche aux élections législatives, la Norvège s’est dotée d’un nouveau gouvernement. Dirigé par une femme, Erna Solberg, « la Merkel norvégienne », il procède d’une coalition entre le Parti conservateur et le Parti du progrès, un parti d’extrême-droite qui a un temps accueilli en son sein le criminel fasciste Anders Behring Breivik. Un gouvernement tellement à droite que les alliés traditionnels des conservateurs, le Parti chrétien-démocrate et le Parti du centre, ont refusé d’en faire partie, se contentant d’un soutien parlementaire.

Les premiers projets de réformes annoncent la couleur : la Norvège va virer à droite toute ! Alors que le royaume scandinave est officiellement devenue un pays laïque en mai 2012, la religion va pouvoir à nouveau peser sur la société norvégienne : réduction du congé paternité de 14 à 10 semaines, retour d’un enseignement religieux à dominante chrétienne dans plus de la moitié des écoles du pays, ou encore possibilité pour les médecins de refuser de faire hospitaliser une femme désirant pratiquer une interruption volontaire de grossesse. Dans le domaine économique, ce sera tout pour les riches : suppression de l’impôt sur les successions et réduction de l’impôt sur la fortune.

Le Parti de gauche sera extrêmement vigilant à l’égard de la politique réactionnaire conduite par ce gouvernement, traduction d’une radicalisation inquiétante de la droite partout en Europe. Il soutiendra toutes les luttes sociales et politiques qui s’y opposeront. Dans ce cadre, les forces incarnant l’autre gauche en Norvège auront une responsabilité particulière. Le Parti socialiste de gauche (Sosialistisk Venstreparti) et le Parti rouge (Rødt) devront être à l’avant-garde des luttes à venir. Contre la montée en puissance de l’extrême-droite et de ses idées, il ne faudra rien céder !

Lampedusa • En finir avec les politiques migratoires criminelles de l’Union européenne

Lampedusa

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Cent onze personnes sont mortes en mer et plus de deux-cent autres sont portées disparues. Depuis vingt ans, au moins 19 142 personnes ont trouvé la mort dans le canal de Sicile, pour 200 000 ayant pu débarquer. Près d’un candidat à l’immigration sur dix décède en tentant la traversée, dans l’indifférence coupable des autorités italiennes et européennes. Pire, le droit international maritime qui contraint tout navire à venir au secours de naufragés est ouvertement violé pour ces migrants.

Depuis sa signature en 1985, l’accord de Schengen, qui devrait pourtant assurer la libre circulation des biens et des personnes à l’intérieur des frontières de l’Europe, a transformé notre continent en une forteresse de la peur qui voit tous les ans mourir, dans le détroit de Gibraltar, le canal de Sicile et sur les côtes greco-chypriotes, des milliers de personnes à la recherche d’une vie meilleure. Beaucoup d’entre elles fuient actuellement les diverses situations de conflits armés, dont celui de Syrie, et sur lesquels les gouvernements européens et l’Union européenne (UE) versent des larmes de crocodiles hypocrites.

Depuis 2005, beaucoup de migrants ont perdu la vie en tentant d’échapper aux équipes militaires européennes de Frontex pour lesquelles l’UE dépense des millions.

En Italie, la loi Bossi-Fini de 2002 fixe des contingents d’immigration et crée le délit d’immigré clandestin et d’aide à l’immigration clandestine, délit qui s’applique aussi aux navires de pêche qui croisent dans le canal. Ces deux éléments accablent le gouvernement italien et les institutions européennes qui sont doublement coupables de la tragédie qui s’est déroulée jeudi 3 octobre.

Corridor

Le Parti de Gauche exige de l’UE et de ses États la mise en place d’un couloir humanitaire pour les migrants afin de mettre un terme au pouvoir des trafiquants sans scrupules qui font fortune sur leur malheur clandestin.

Il exige aussi la suppression de l’agence européenne Frontex aussi coûteuse qu’inutile.

Le PG exige enfin une remise en cause radicale des orientations de la politique européenne en matière de politique migratoire et de voisinage.
Il faut en finir avec la criminalisation des migrants.

Ouvrez les yeux Geneviève Fioraso !

Depuis plusieurs semaines, l’université de Montpellier est mobilisé contre des mesures de restriction budgétaire incluant notamment la fermeture de l’antenne de Béziers et le recours au tirage au sort pour les candidats à une première inscription en fac.

Face à la mobilisation, Geneviève Fioraso renvoie la responsabilité des difficultés budgétaires à la présidente de l’Université et à son équipe. Elle semble oublier, qu’otage des rapaces de la Commission Européenne, le gouvernement impose dans l’enseignement supérieur comme ailleurs le dogme de l’austérité. Plus de la moitié des universités françaises sont aujourd’hui en situation de faillite budgétaire.

Elle semble ne pas voir également les sinistres conséquences de la « loi Fioraso », prolongement de la LRU de Sarkozy, qui a imposé partout la gestion « managériale » des universités, remettant en cause l’égalité d’accès à l’enseignement supérieur sur tout le territoire et sacrifiant les étudiants considérés comme une charge trop coûteuse…

Après la réforme des retraites condamnant les jeunes à travailler jusqu’à 67 ans, après la destruction programmée de l’université sur l’autel de l’austérité, elle est bien loin la priorité à la jeunesse du candidat Hollande. Le Parti de Gauche propose que les financements du Crédit Impôt Recherche, niche fiscale dénoncé par la Cour des Comptes, soit enfin affectés aux universités. Il est plus que temps de balayer les logiques marchandes et austéritaires de l’université.

Oui, Marine Le Pen est d’extrême droite

FN le pen pere et fille   On connaissait les grosses ficelles de Jean Marie Le Pen, voici les câbles de Marine. Depuis aujourd’hui, la voilà qui menace même d’attaquer en justice « tous ceux qui diront qu’elle est d’extrême droite ». Incroyable et loufoque. On aurait presqu’envie de lui dire « Non mais allo quoi ! » C’est presque risible tellement c’est ridicule. Elle ose même dire que « les origines du FN ne sont pas d’extrême droite ». Connaît-elle l’histoire de son parti fondé le 5 octobre 1972 par une poignée de militants de l’extrême droite néo fasciste (comme François Duprat), ex collaborateur (comme François Brigneau), ex PPF (comme Victor Bathélémy), OAS ou autres groupuscules de la galaxie de l’extrême droite de l’époque (tel Jean-Pierre Stirbois) ? Ou, peut être, se moque-t-elle tout simplement de nous ?

Ne soyons pas étonné toutefois par cette astuce. Elle n’est pas originale. Depuis toujours l’extrême droite ne veut pas qu’on l’appelle extrême droite. Jamais elle n’a assumé ce terme et surtout depuis l’horreur de la seconde guerre mondiale. A quelques exceptions près, les fascistes français des années 30 refusaient aussi qu’on les appelle fascistes. Toujours, cette famille politique a cherché à camoufler sa véritable identité. Elle prospère dans la confusion. Son slogan, c’est « ni droite, ni gauche ». Moins les frontières politiques sont nettes, plus l’extrême droite est en forme. Parlant de lui, Jean Marie Le Pen, refusait systématiquement ce qualificatif et disait même parfois : « je suis, dans le fond, un démocrate churchillien ». Dans les années 80 et 90, personne ne le croyait bien sûr et cela ne faisait pas de doute qu’il était d’extrême droite (et même un vieux facho) pour la très grande majorité de notre pays.

Et voici que pour sa fille, les choses semblent moins nettes pour beaucoup de nos concitoyens, de journalistes ou observateurs. Où est né ce changement de perception ? Pourtant, Marine Le Pen s’est toujours revendiquée de la continuité de son père. Il n’existe aucune déclaration de sa part qui prendrait des distances avec les 60 ans d’engagement politique de papa (ici en photo dans un des premiers meetings du FN avec François Brigneau ancien militant du parti collabo RNP de Marcel Déat, que Mme Le Pen ne qualifiera peut être pas d’extrême droite, qui sait ?). Elle a également été élue présidente du FN en 2011 avec le soutien actif de son père et non contre lui ni ses idées. Elle l’a ensuite toujours défendu, affirmant qu’il « avait toujours eu raison ». Toujours, avec une belle constance et fidélité, elle s’est placé dans son sillage. Sans cela, sa carrière politique n’aurait d’ailleurs jamais existé. Elle est une pure héritière, qui a essentiellement bénéficié de son nom pour faire de la politique. Un précision toutefois, il existe bien une chose politique sur laquelle elle a pris ses distances avec son géniteur, c’est l’antisémitisme et les propos négationnistes. Tant mieux. Je ne sous estime pas la chose. Il faut dire que nous sommes désormais 70 ans après la seconde guerre mondiale. Les vieux collabos antisémites ne représentent plus une clientèle à flatter. Pour l’essentiel ils sont morts. Mais, pour autant, l’antisémitisme n’est pas la seule caractéristique de l’extrême droite. Le fascisme italien de Mussolini dans ses premières années n’était pas antisémite et de manière générale, les dictatures fascistes militaires qui ont saigné l’Amérique latine dans les années 70, n’étaient pas antisémites. Il existe d’autres exemples. Et puis, la présidente du Fn a remplacé le juif cible de toutes les abjections, par un autre bouc émissaire : l’immigré de confession musulmane. Depuis 2011,Marine Le Pen a substitué la rage antisémite de papa et de beaucoup des fondateurs du FN, en une rage contre nos concitoyens musulmans, ce qui ne change pas fondamentalement la nature de ce courant politique ni de ce parti. Pour le reste, elle a toujours affirmé avoir « les mêmes idées que mon père ». Une autre fois, elle a déclaré « Mon père a créé le parti, il a débroussaillé. Moi, mon objectif, c’est d’arriver au pouvoir. », ce qui ne peut être considéré comme une prise de distance politique avec lui. Une autre fois, toujours sur son père : « les idées sont les mêmes et c’est tout à mon honneur ». Et ainsi de suite…

Donc, c’est clair. Si quelqu’un affirme sérieusement que le FN de Marine Le Pen n’est pas d’extrême droite, il doit immédiatement soutenir la même chose concernant son père. Ridicule. Tout dans le FN, même « marinisé » reste d’extrême droite. Les termes qu’elle emploie, les thèmes qu’elle développe. Le ciblage systématique des étrangers comme responsables de la crise et du chômage. Sa haine des syndicats et du mouvement ouvriers organisé, c’est l’extrême droite. Sa haine des mouvements sociaux aussi. Le faux discours anticapitaliste mais qui jamais ne propose une autre répartition des richesses, c’est typique de l’extrême droite. Sa vision d’une histoire de France uniquement tournée vers « ses racines chrétiennes » perpétuellement exaltées et la baptême de Clovis vu comme l’acte de naissance de la France, c’est encore l’extrême droite. Son refus de condamner le gouvernement de Vichy et l’action du Maréchal Pétain, encore et toujours. Sa nostalgie d’une France coloniale idem. Ses amitiés internationales, en Italie par exemple, ce sont des forces clairement d’extrême droite.Tout cela, et bien d’autres choses encore, ce sont les thématiques de l’extrême droite depuis plus de 60 ans… Par exemple, dans son dernier discours à Marseille, lors de l’Université de rentrée du FN à la mi septembre, Marine Le Pen a répété 22 fois les mots « immigration », « étrangers », « clandestins », mais n’a jamais dit une seule fois les mots « retraite », « 60 ans », « SMIC » ou « loyers » . Ce vocabulaire est typique de l’extrême droite. Finalement, ce qui a changé, ce n’est pas tant le FN que le marigot politique dans lequel il patauge et ceux qui l’observe.

Car, en fait, la déclaration de Marine Le Pen se situe dans une offensive idéologique du FN, qui avance ses pions l’un après l’autre, et où le terrain sémantique est de première importance. Elle vole les mots pour des maux, les uns après les autres. Dernièrement, elle a sali le beau mot de laïcité en le rendant plus que suspect à l’oreille de beaucoup de nos concitoyens. Personne ne semble lui tenir tête, alors elle continue sa besogne. Les facilités dont bénéficie le FN pour faire ses méfaits ne cessent de m’étonner. Des inconscients lui soufflent dans les voiles et marchent au bord du précipice. Ce parti a bien compris désormais que pour construire sa petite entreprise, et diffuser son poison, il dispose à grande échelle d’alliés précieux et sournois. A une telle dimension, c’est nouveau. Pas un jour ne passe sans qu’un grand média ne fasse un article avantageux sur Marine Le Pen et le FN. Sitôt qu’un sondage bricolé annonce un hypothétique résultat lors de prochaines élections, parfois même en retrait de scores électoraux déjà atteint par le passé pour le Front national, des manchettes de journaux annoncent à coup de trompettes et sans recul de « fortes progressions » et des « poussées historiques ».A ce titre, la situation à Paris en est un exemple flagrant. A l’occasion des prochaines municipales, le FN est estimé exceptionnellement dans un sondage à 8 % et voilà le Parisien qui s’enflamme et interroge son candidat aux élections municipales en affirmant qu’ « à Paris, c’est assez nouveau, jusqu’ici votre parti n’a jamais réalisé de bons scores » … alors qu’un 1995 le FN avait obtenu plus de 10 % aux élections municipales…En écrivant cela, je ne cherche pas à nier que le FN dispose d’un contexte qui lui est très favorable et que cela se ressent, mais est-ce une raison pour en faire le personnage central de la période ? Je dis non.

Et ce n’est pas tout, sur le plan politique, pour son grand plaisir, de faux adversaires, sans consistance réelle, se mettent sur son chemin, dans le seul but de lui regonfler les pneus et lui dégager la route. On assiste ainsi au spectacle lamentable d’un Ministre de l’intérieur, totalement instrumentalisé par les mêmes média qui s’enthousiasmait pour DSK, qui veut nous faire croire qu’il lutte contre le FN… en parlant comme le FN. Sarko avait essayé la même recette, avec le résultat que l’on sait. Ainsi, depuis quelques semaines 15 000 à 20 000 roms présents sur le territoire national, en situation de grande pauvreté, sont montrés du doigt aussi bien par des responsables PS que UMP et leur difficulté sont montrées comme le quasi problème majeur du pays.

Depuis les années 80, le FN est le diable de confort, l’instrument utile du système politique, de cette oligarchie qui en réalité, en a fait sa chose. 40 ans après sa fondation, il est en passe de devenir sa dernière roue de secours en période de crise. L’utile repoussoir pour effrayer ceux qui tenteraient de s’éloigner du troupeau. Un décor de carton pâte se met en place pour faire croire que la seule opposition, à la politique du PS qui ressemble tant à celle de l’UMP, c’est le FN. C’est si commode. L’utilité du FN est une analyse partagée dans tous les états-majors. Tant ceux au service du retour de Nicolas Sarkozy que dans ceux de la rue de Solférino. En 2017, tout porte à croire que François Hollande rêve d’un second tour face à Marine Le Pen pour assurer une réélection et Nicolas Sarkozy voit l’existence de la Présidente du FN comme un caillou dans la chaussure de l’actuelle direction de l’UMP, empêchant que le leadership soit stabilisé à droite et permettant qu’il revienne, avec Patrick Buisson à la manœuvre, sur une ligne politique permettant « la fusion des deux droites », comprenez l’alliance avec le FN. Pour qu’elle soit possible sur le plan électoral demain, il faut qu’au plus vite elle existe sur le plan culturel. Dans ce jeu de dupe, la direction actuelle du FN pense qu’elle sortira vainqueur et que c’est sous son hégémonie que cette union verra le jour. A l’UMP on croit l’inverse. L’avenir dira qui mangera l’autre. Mais l’Histoire nous enseigne que ceux qui jouent avec l’extrême droite ont été de dangereux apprentis sorciers.

Alors, oui, Marine Le Pen et le FN sont d’extrême droite. C’est une évidence politique et historique. Ces menaces de plainte contre ceux qui affirmeraient l’inverse ne doivent effrayer personne. Il serait scandaleux qu’un juge ose condamner quelqu’un qui ne ferait que dire cette vérité. Mais gare. Après avoir porté plaintes contre Jean-Luc Mélenchon et son avocate Raquel Garrido (cliquez ici pour signer la pétition de soutien), coïncidence des calendriers, la voilà qui aujourd’hui a porté également plainte contre mon camarade François Delapierre. Son délit ? Avoir publiquement dénoncé la proximité entre elle et l’avocat d’affaire, ami de Jérome Cahuzac, le dénommé Philippe Péninque qui organise l’évasion fiscale. Je vous retranscris ici intégralement le communiqué que François a immédiatement envoyé à la presse :  » Des fascistes en porcelaine ? Les services de police m’ont informé ce matin d’une nouvelle plainte de la dirigeante d’extrême-droite Mme Le Pen et de son vieux compagnon d’extrême-droite Philippe Péninque dirigée cette fois contre moi. Ce dernier me reproche d’avoir souligné sa responsabilité dans le système de fraude fiscale passant par la Suisse dont a profité son ami Cahuzac. Mme Le Pen instrumentalise à nouveau la police et la justice au service de sa réputation. Nos fonctionnaires de police et nos magistrats ont pourtant autre chose à faire. D’autant que ce harcèlement procédurier ne nous fera pas taire. »

Honte à Marine Le Pen ! Et solidarité avec mes camarades Mélenchon, Garrido et Delapierre. Peu de journalistes se sont intéressés à ces honteuses et minables plaintes. Il y a quelques années, elles auraient fait scandale. Aujourd’hui, elles passent presque inaperçues. Elles montrent pourtant le visage d’une extrême droite qui veut faire taire ceux qui lui tiennent tête. Et quand elle triche aux élections, avec des faux tracts à Hénin-Beaumont, la presse garde le silence ou presque.

 

Ce qui change, je le répète, ce n’est pas le FN, ce sont surtout les forces politiques qui l’instrumentalisent et les journalistes qui l’observent. Et ce qui permet au FN de dire qu’elle n’est pas d’extrême droite, sans être immédiatement décrédibilisé tellement c’est idiot, c’est que des partis politiques, en première ligne duquel se situe le PS, ont fait exploser les anciens qualificatifs, ont sali le mot de « gauche » et ont rendu quasi incompréhensible pour des millions de gens la différence entre la droite et la gauche. L’extrême droite progresse toujours quand fasse à elle, il n’y a que confusion et incohérence.

La tâche du Front de Gauche, c’est dans ce brouillard idéologique, de faire oeuvre de clarté. C’est la condition pour lutter contre l’extrême droite : c’est à dire le FN présidé par Marine Le Pen.

Travail du dimanche : La meute médiatique est lancée

Travail dimanche  

  A écouter tous les médiacrates qui sévissent sur les chaînes de télévisions et de radios, la modernité serait de passer ses dimanches dans les centres commerciaux. Un air de déjà entendu. C’était sous les gouvernements UMP. Le plus grand centre commercial à côté de Marseille, Plan de Campagne, était ouvert tous les dimanches dans l’illégalité la plus totale. Que fit le gouvernement ? Une proposition de loi portée par le député UMP du coin. Et déjà les mots qui circulaient étaient les mêmes qu’aujourd’hui : souplesse, volontariat, emploi… La loi ainsi votée obligeait tous les travailleurs des zones touristiques à travailler le dimanche, consentant ou pas, sans compensation salariale, et élargissait les zones de dérogation.

  Les commerces, pour lesquels le travail du dimanche est toujours interdit, ont compris la leçon. Ils ouvrent dans l’illégalité. Puis, au nom de la liberté de travailler, ils font manifester devant les caméras, les salariés ainsi embauchés le dimanche. Bizarrement pour ce type de manifestation sur le temps de travail, les employés sont payés par les patrons mais lorsqu’il s’agit de défendre leurs droits, là pas de paiement des heures non travaillées et très souvent la répression. Les syndicats ont donc décidé à juste titre de poursuivre en justice pour obtenir le respect de la loi. Qui est montré du doigt par les médias ? Les patrons délinquants ? Non, les syndicats. Et immédiatement le chœur des ministres libéraux entame à l’unisson le grand air de la souplesse (on croirait entendre Raffarin) et de leur modernité synonyme de travailler plus pour pouvoir survivre.

  A écouter ces ministres et les éditorialistes grand prêtres du libéralisme, la rage nous prend et on a envie de leur dire : allez travailler, payés au SMIC horaire, tous les dimanches à la caisse d’un hypermarché et on verra si vous continuerez à vanter les mérites de votre modernité. Nous revendiquons le temps de vivre, le droit au bien vivre. Nous ne voulons pas d’une société dont le seul moteur serait la consommation entre Castorama et Mac Donald. Après l’allongement de la durée de cotisation nécessaire au départ en retraite, voilà maintenant la remise en cause du repos du dimanche. Mesdames et Messieurs du gouvernement, ne vous étonnez pas que le peuple se détourne de vous. Il a compris que vous défendiez les intérêts des patrons et pas ceux des travailleurs.

 

Debré fils fête la Ve du père Michel avec Hollande mais sans le peuple!

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Jean-Louis Debré, président du conseil constitutionnel, fête ce jeudi 3 octobre 2013 la Ve République rédigée, dans le plus grand secret, par son père Michel. Ainsi a-t-il convié plus de 200 ministres, tous les premiers ministres qui ont dirigé un jour un gouvernement de la Ve, tous les présidents. Et pour la première fois, un président « socialiste » a accepté l’invitation, confirmant ainsi l’engouement des Solfériniens pour la Ve. Il n’a pas oublié d’inviter également tout ce que le pays compte de représentants du pouvoir politique ou économique. Mais rien de cet anniversaire et de son organisation n’avaient filtré jusqu’à aujourd’hui. Le tout Paris du pouvoir avait donc reçu l’invitation d’un fils à célébrer une constitution écrite par son père, sans que les citoyens en soient informés, sans que les citoyens soient eux mêmes invités. Ainsi cette fête d’anniversaire, telle qu’elle se déroule sous nos yeux, donne à voir le véritable visage de la Ve République: un pouvoir absolu que se partage une cours de privilégiés, à l’abris du regard citoyen, dans le plus grand secret.

Médias • Jean-Luc Mélenchon face à Alain Minc sur le « modèle allemand » (débat Europe 1 Soir)

Les grands débats d’Europe Soir: l’Allemagne, un modèle à suivre?
Jean-Luc Mélenchon, coprésident du Parti de gauche face à l’essayiste Alain Minc.

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