A propos des « Fusillés pour l’exemple »

Mémorial

J’ai été invité demain à la remise officielle du rapport de la mission du Centenaire de la guerre de 1914-1918 présidée par l’historien Antoine Prost, au ministre chargé des anciens combattants. J’irai, même si j’ignore ce que contient ce rapport, tout en n’ayant aucun doute sur le sérieux du travail du grand historien qu’est M. Prost. Et, je ne connais aucune des conclusions ni préconisations qui seront proposées au gouvernement. Il y a quelques mois, lors de la rédaction de ce rapport, le Parti de gauche, comme d’autres formations politiques, avait été sollicité et j’ai été auditionné, avec mon camarade Pierre Yves Legras, notamment par les deux historiens Nicolas Offenstadt et André Loez sur notre position au sujet des « fusillés pour l’exemple ». Cet échange fut d’une grande richesse, puisqu’ils sont tous les deux parmi les meilleurs experts de la question. Longtemps mené, au lendemain de la guerre, par les organisations traditionnelles du mouvement ouvrier et par des associations comme la LDH ou la Libre Pensée, le combat pour la réhabilitation de ces fusillés a grandement avancé ces dernières années. Il semble que François Hollande veuille même faire quelques déclarations sur le sujet le 11 novembre prochain. Dans l’attente d’y voir plus clair, je publie les notes qui ont constitué le cadre de notre déclaration devant les membres de la commission. Une nouvelle fois, merci encore à mon ami Pierre Yves, qui a passé l’été à lire les précieux travaux du Général André Bach et qui a joué un rôle essentiel dans notre réflexion.

Fusillés pour l’exemple Déclaration devant la commission :

Le Parti de Gauche accorde dans son action politique une place centrale à la question de la bataille idéologique. A ce titre, nous prenons l’histoire et les tentatives d’instrumentalisation dont elle fait l’objet au sérieux. Nous nous sommes déjà mobilisés face aux entreprises de manipulations de l’histoire venues de l’extrême droite, spécialement du FN, mais aussi de la droite « buissonnienne ». L’histoire de la Première Guerre mondiale n’échappe pas notre vigilance. Héritiers de Jaurès, nous y sommes même particulièrement attachés.

Pour en venir à la question spécifique des fusillés de la Première Guerre mondiale, nous tenons quelques points majeurs pour solidement acquis, grâce aux travaux récents des historiens.

1) la Justice militaire fut en 1914-1918 une justice d’exception qui n’avait que l’apparence de la justice, même aux regards des normes répressives des armées de l’époque. Seule une définition extensive presque sans limite des qualifications de « désertion en présence de l’ennemi », « abandon de poste » ou « refus d’obéissance », infractions passibles de la peine de mort selon le code de justice militaire, assura la légalité et l’apparence de la légitimité à la répression militaire. C’est une justice militaire expéditive qui conduisait ses victimes, parfois en 24 heures, au poteau d’exécution, sous la pression plus ou moins directe du commandement, sans instruction sérieuse ou avec une instruction strictement à charge, et sans que l’accusé bénéficie d’une véritable défense.

Cette justice militaire fut aussi particulièrement répressive puisque les comparaisons internationales montrent que l’armée française se singularisa de sinistre façon par le nombre des condamnations à mort et plus encore celui des exécutions pendant la Grande guerre.

2) C’est bien « pour l’exemple » que l’armée française fusilla 600 de ses hommes.

Les historiens ont aujourd’hui accumulé les témoignages de la volonté du haut commandement français de rendre une justice « pour l’exemple ». Le cérémonial macabre des exécutions, devant le front des troupes, et la publicité donnée aux condamnations et aux exécutions, au sein de l’armée et jusque dans les communes d’origine des fusillés en attestent aussi largement.

Il est établi que la désignation des accusés releva très souvent de l’arbitraire, notamment pour réprimer les mouvements collectifs de désobéissance par la désignation de « meneurs ». De même, ce sont souvent moins les faits reprochés que des antécédents ou l’origine sociale qui conduisaient devant un peloton d’exécution.

Par delà la nature et la commission établie ou non des faits reprochés aux accusés, tous les fusillés furent moins soumis à une procédure judiciaire que désignés comme instruments pour servir par l’exemple d’une répression impitoyable à la tenue en main des troupes.

3) Les 600 combattants français fusillés ne doivent pas faire oublier que le nombre des victimes de la répression militaire est beaucoup plus élevé. On ne connaîtra jamais le nombre des exécutions sommaires de soldats par un officier, des hommes délibérément exposés comme punition à une mort quasi-certaine en première ligne ou même abandonnés dans le no man’s land séparant les lignes de tranchées, des condamnés aux travaux forcés qui furent envoyés pourrir et mourir dans les bagnes coloniaux. Il ne faudrait pas oublier non plus les dizaines de civils fusillés pour espionnage ou de soldats allemands exécutés pour pillage, sans avoir eu le droit de présenter au minimum leur défense.

alexis-corbiere-com-public-019m-jpg 4) Les fusillés pour l’exemple de 1914-1918 ne sont pas les victimes d’une barbarie anonyme ou d’une tragédie impersonnelle de l’histoire. S’il y eut des fusillés, c’est qu’il y eut des fusilleurs. La responsabilité incombe au haut commandement, en premier lieu à Joseph Joffre pour les années 1914-1915 et à Philippe Pétain en 1917. Ce sont les chefs des armées qui autorisèrent et encouragèrent même les pratiques disciplinaires les plus répressives et les plus expéditives. C’est Joffre qui exigea des autorités civiles qu’elles abandonnent leurs prérogatives judiciaires sur la masse des citoyens mobilisés. C’est Joffre qui réclama – et obtint – le recours aux conseils de guerre spéciaux responsables de la moitié des exécutions pendant les dix premiers mois de la guerre.

Mais cette responsabilité est partagée avec celle du pouvoir exécutif, du Président de la république Raymond Poincaré, du gouvernement de René Viviani et des ministres de la guerre Adolphe Messimy et Alexandre Millerand en 1914, de Paul Painlevé en 1917. C’est le gouvernement qui céda au pouvoir militaire, qui abandonna jusqu’au droit de révision et au droit de grâce pour les condamnés à mort, qui tint volontairement le Parlement dans l’ignorance de l’ampleur de la répression et de la carte blanche donnée à l’état-major pour réprimer. Il y a là une leçon politique qui ne devrait pas être oubliée à l’occasion des prochaines commémorations.

Ces points établis, quelle place donner aux fusillés dans la mémoire nationale et les commémorations du centenaire de la Première Guerre mondiale ?

1) Lionel Jospin a prononcé en novembre 1998, à Craonne, des paroles qui ont marqué un tournant dans les commémorations publiques. Elles peuvent encore aujourd’hui nous servir de point de repère. Oui, comme le disait Lionel Jospin, il faut que les fusillés « réintègrent aujourd’hui, pleinement, notre mémoire collective nationale. » Précisons que cette mesure de justice doit concerner à nos yeux l’ensemble des fusillés de la Grande guerre et pas seulement les mutins de 1917, et même plus largement toutes les victimes de la répression militaire.

2) Cette réhabilitation morale et civique ne pourra être que générale et collective. C’est la seule façon de rendre justice à l’ensemble des condamnés des conseils de guerre. C’est la seule façon de rendre justice aux victimes d’exécution sommaire, à ceux qui sont morts au bagne après que leur condamnation à mort a été commuée en peine de travaux forcés.

Nous savons aussi que les archives de la justice militaire ont perdues une partie – 20% ? – des dossiers et qu’une nombre considérable de dossiers sont aujourd’hui incomplets ou encore n’ont jamais contenu que des pièces à charge.

3) Faudrait-il pour autant interdire aux familles et aux associations qui défendent la mémoire des fusillés depuis bientôt un siècle, tout recours devant une cour de justice pour obtenir la révision des condamnations et la réhabilitation judiciaire des condamnés?

Nous pensons que la proposition de reconnaissance générale et collective n’exclut pas cette demande, portée notamment par la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) qui mène sur ce terrain une lutte exemplaire pour la justice et la démocratie depuis l’immédiat après-guerre. L’ouverture des archives de la Justice militaire et les travaux encore en cours des historiens permettent de découvrir des éléments nouveaux sur les faits eux-mêmes et sur le fonctionnement des conseils de guerre. Il y a sans doute matière à revoir des cas qui n’ont encore pas fait l’objet d’une révision par les tribunaux militaires et les cours spéciales de l’entre-deux-guerres.

Pour nous, les deux démarches ne se situent pas sur le même plan et peuvent être complémentaires. Il n’y a pas lieu de les opposer.

alexis-corbiere-com-public-monumentcaporaux01m-jpg 4) Reste que la mémoire des « fusillés pour l’exemple » ne doit pas occulter celle de l’ensemble des victimes de la guerre. L’armée française condamna à mort 2.400 de ses hommes et en fusilla 600. La guerre fit en France 1.300.000 morts et laissa 3 millions de blessés pour 8 millions de mobilisés au total. Réintégrer les fusillés de la grande Guerre dans la mémoire collective ne signifie pas privilégier ces morts sur telle ou telle autre catégorie de victimes. Le risque serait alors grand de construire une mémoire segmentée, voire une hiérarchie des victimes de la guerre, selon l’origine, la classe, l’affectation sur le front ou la façon la mort fut reçue.

Cette question de la place des fusillés dans la mémoire publique nous renvoie plus largement à celle du sens de la commémoration du 11-Novembre et du centenaire de la Première Guerre mondiale. Fusillés par l’armée française, tirailleurs africains expédiés de force dans les tranchées de Verdun ou lancés à l’assaut du Chemin des Dames, paysans, ouvriers et instituteurs écrasés sous les bombes de l’artillerie allemande et parfois de l’artillerie française, soldats gazés dans des abris de fortune ou la boue, grands blessés morts en 1919 ou 1920 après d’atroces souffrances, il n’y a pas lieu de célébrer aujourd’hui des morts plus nobles ou plus dignes de pitié, des victimes plus innocentes ou plus consentantes.

La mort des fusillés pour l’exemple, comme celle des autres combattants s’inscrit dans une même logique, celle d’une guerre de masse, moderne, industrielle et bureaucratique qui broya des dizaines de millions d’hommes et en tua 11 millions. Tous, les fusillés comme les autres, moururent non pas d’une tragédie sans cause ou d’un absurde enchaînement de circonstances sans responsables. De la même manière que l’on peut remonter de l’exécution des soldats aux responsabilités militaires et politiques qui permirent d’obtenir l’obéissance absolue des soldats sous peine de mort, il est possible et nécessaire de toujours mieux préciser les raisons et les responsabilités politiques, économiques et idéologiques de la guerre.

Pour nous, ce sont ces préoccupations d’éducation collective et de formation civique qui doivent présider aux commémorations à venir. C’est en tout cas dans cet état d’esprit que le PG compte y prendre toute sa part.

Quelles formes pour la commémoration ?

1) Nous pensons qu’il est temps de rompre avec une conception traditionnelle et pour tout dire conservatrice des cérémonies commémoratives. Est-il bien conforme aux valeurs de la République de s’en tenir à la mise en scène d’un peuple passif, devant les armées ou son écran de télévision pendant qu’un monarque, fut-il élu au suffrage direct, déclare une vérité officielle ?

Le PG soutient qu’il est possible de transformer la commémoration en un moment de réflexion politique, c’est à dire collective, en mettant à contribution intellectuels, savants et artistes comme les responsables politiques et les représentants du monde associatif et du mouvement social. Créations littéraires, théâtrales, musicales, expositions et lectures publiques, pourquoi ne pas associer toutes les formes de la créativité populaire au service de la célébration de la mémoire collective ?

De fait, la question des fusillés de la grande Guerre s’y prêterait particulièrement bien. D’une part, parce que le pouvoir politique et notamment le pouvoir exécutif n’est pas le mieux placé pour tenir le premier rang dans la commémoration des fusillés pour l’exemple à cause du rôle qu’il a joué aux moments où la répression aux armées fut la plus féroce. Ensuite, parce que c’est bien de la société que viennent les forces qui se mobilisent depuis plus de 90 ans pour obtenir la réhabilitation des condamnés.

2) Pour dire clairement les choses, le PG ne pourrait se satisfaire d’une présidentialisation de la mémoire collective, déjà trop exacerbée par Nicolas Sarkozy et ses conseillers « historiques » Patrick Buisson et Henri Guaino. Et s’il faut à tout prix, à l’inauguration du cycle commémoratif du centenaire de l914-1918, mettre à l’honneur une institution politique c’est au Parlement de tenir le premier rang. Que le souvenir des fusillés pour l’exemple comme celui de la Grande Guerre toute entière serve à rappeler que les parlementaires jouèrent un rôle décisif pour réduire la rigueur de la justice militaire dans le cas précis des fusillés. Et plus largement, que ces commémorations rappellent que c’est un régime parlementaire qui sut en 1914-1918 organiser et conduire la défense nationale, allant jusqu’à débattre en séance des choix stratégiques du commandement.

Après un quinquennat pendant lequel la pratique de l’histoire « bling bling » a pu encore, comme une évidence, accroître le champ d’intervention du présidentialisme exacerbé de la Ve République, saisissons l’occasion d’en finir, une fois pour toute, avec les usages et mésusages politiques de l’histoire.

Tract Travail du dimanche

Tract Travail du dimanche

Non monsieur Ravier, on ne peut pas rire de tout !

Monsieur Ravier, invité cher Thierry Ardisson, alors qu’il était interrogé sur la légalisation du canabis, a cru bon de comparer cela à un viol. Il s’est donc permis de dire : on a qu’à aussi légaliser le viol.

« Le viol n’est qu’un rapport amoureux qu’une des 2 partie souhaite. La 2éme pourrait faire un effort. »

Il y a là une attaque évidente du droit essentiel des femmes à disposer de leur corps ! Alors quoi, le viol serait une simple et banale affaire. On aurait donc le droit de faire subir aux femmes ce qu’on souhaite pour cause de sentiment amoureux, d’envie ou de frustration.

Le FN, qui depuis qu’il a à sa tête une femme, drague le vote des femmes, nous rappelle ces jours-ci qu’il est un parti profondément machiste qui considère que la femme est soit une mère et épouse, soit une dévergondée, qui hors de la tutelle de l’homme pourrait être considérée comme un objet, parfois récalcitrant.

Le FN n’est pas du côté des femmes ! Ces dernières semaines, deux de nos camarades ont reçu sur les réseaux sociaux des menaces de viols de plus violents. Quand Stéphane Ravier, leader du FN à Marseille, fait de telles sorties, nous ne pouvons qui voir une incitation au viol des plus scandaleuses.

Ses propos doivent être sanctionnés par la justice de la République qui ne doit pas faillir.

Le Parti de Gauche à Alternatiba !

Alternatiba

Après la calamiteuse conférence environnementale du gouvernement et les inquiétantes conclusions du dernier rapport du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), nous saluons chaleureusement l’initiative de plus de quarante organisations syndicales, associatives et environnementales d’organiser l’événement de la rentrée sur le terrain des alternatives et du climat.

Alternatiba prendra la forme d’un « village de transition vers le monde de demain » installé en plein Bayonne ce week end. Cette université populaire géante à ciel ouvert se fixe comme objectif de démontrer que l’alternative est possible, ici et maintenant !

10.000 personnes sont attendues à ce qui pourrait bien marquer l’An 01 de la convergence sociale et environnementale pour une véritable alternative.

Le Parti de Gauche appelle tous ses militants à soutenir cette initiative et à y participer.

Il y sera représenté par sa Secrétaire nationale à l’écosocialisme Corinne Morel Darleux qui débattra le dimanche 6 octobre à 14h avec Pierre Larrouturou du Collectif Roosevelt et Marc Soubitez représentant syndical de l’usine Bosch Vénissieux, dans un débat animé par Jade Lindgaard de Mediapart : « Face à la crise sociale et écologique, quels changements dans l’économie et la société ? ».

Ce débat sera filmé et retransmis sur Libération.fr

Plantu : dans le genre salopard, on ne fait pas mieux!

plantu

                                                                   Extrait de la une du « Monde », daté du 1er octobre 2013. 
Hier, dans un dessin paru dans « Le Monde », le dessinateur Plantu a fait un bond supplémentaire dans l’abject mépris contre les syndicalistes, notamment en ciblant ceux de la CGT.

Qui est-il donc, cet illustrateur-mysogine (on remarquera que dans son dessin ce sont deux hommes qui menacent pour l’un une petite fille, pour l’autre une jeune femme !), qui ose renvoyer dos à dos extrémisme et syndicalisme tout comme il l’avait précédemment fait en comparant Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen?

Aujourd’hui, nous pensons à toutes celles et ceux qui comme nous, se sentent agressé-e-s par cet amalgame, à ceux qui résistent quotidiennement contre les réformes injustes mis en place par les gouvernements successifs. Réformes qui vont à l’encontre de l’intérêt général. Les syndicalistes qui défendent une juste répartition des richesses, qui se battent contre les capitalistes qui ferment à tour de bras des entreprises pourtant viables, qui dénoncent l’ANI (accord qui détruit des acquis obtenus de haute lutte par le CNR), qui luttent contre la réforme des retraites annoncée par le gouvernement Ayrault, etc… Des syndicalistes qui, comme tout militant, se sont engagés pour construire un monde meilleur.

Dans ce dessin, Plantu méprise d’une manière insupportable ceux qui luttent pour le maintien des droits du travail, notamment le droit au repos du dimanche ou le refus du travail de nuit, pour le droit de pouvoir passer du temps en famille, pour le droit de bien vivre. Il dessine aussi un parallèle inacceptable entre intégristes et syndicalistes dénoncés tous deux comme oppresseurs des femmes, caissière le dimanche à Castorama étant semble-t-il le sumum de l’émancipation féminine version Plantu.

Plantu, bénéficiaire du prix « Doha Capitale Culturelle Arabe » (10 000 euros), qu’il a reçu des mains de l’ambassadeur du Qatar, pays promoteur bien connu des droits de la femme, s’était déjà illustré plusieurs fois dans la bassesse la plus abjecte. Aujourd’hui, il dépasse les limites en surfant sur le thème de l’ennemi intérieur. Il fait le sale travail du Front National : les intégristes et les syndicalistes sont mis dans le même sac. Pitoyable pantin au service de la haine.

Le Parti de Gauche dénonce la violence et l’agression de ce dessin et se tient résolument aux côtés des syndicalistes qui se battent pour l’intérêt de tous les salariés.

Plantu : dans le genre salopard, on ne fait pas mieux!

plantu

                                                                   Extrait de la une du « Monde », daté du 1er octobre 2013. 
Hier, dans un dessin paru dans « Le Monde », le dessinateur Plantu a fait un bond supplémentaire dans l’abject mépris contre les syndicalistes, notamment en ciblant ceux de la CGT.

Qui est-il donc, cet illustrateur-mysogine (on remarquera que dans son dessin ce sont deux hommes qui menacent pour l’un une petite fille, pour l’autre une jeune femme !), qui ose renvoyer dos à dos extrémisme et syndicalisme tout comme il l’avait précédemment fait en comparant Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen?

Aujourd’hui, nous pensons à toutes celles et ceux qui comme nous, se sentent agressé-e-s par cet amalgame, à ceux qui résistent quotidiennement contre les réformes injustes mis en place par les gouvernements successifs. Réformes qui vont à l’encontre de l’intérêt général. Les syndicalistes qui défendent une juste répartition des richesses, qui se battent contre les capitalistes qui ferment à tour de bras des entreprises pourtant viables, qui dénoncent l’ANI (accord qui détruit des acquis obtenus de haute lutte par le CNR), qui luttent contre la réforme des retraites annoncée par le gouvernement Ayrault, etc… Des syndicalistes qui, comme tout militant, se sont engagés pour construire un monde meilleur.

Dans ce dessin, Plantu méprise d’une manière insupportable ceux qui luttent pour le maintien des droits du travail, notamment le droit au repos du dimanche ou le refus du travail de nuit, pour le droit de pouvoir passer du temps en famille, pour le droit de bien vivre. Il dessine aussi un parallèle inacceptable entre intégristes et syndicalistes dénoncés tous deux comme oppresseurs des femmes, caissière le dimanche à Castorama étant semble-t-il le sumum de l’émancipation féminine version Plantu.

Plantu, bénéficiaire du prix « Doha Capitale Culturelle Arabe » (10 000 euros), qu’il a reçu des mains de l’ambassadeur du Qatar, pays promoteur bien connu des droits de la femme, s’était déjà illustré plusieurs fois dans la bassesse la plus abjecte. Aujourd’hui, il dépasse les limites en surfant sur le thème de l’ennemi intérieur. Il fait le sale travail du Front National : les intégristes et les syndicalistes sont mis dans le même sac. Pitoyable pantin au service de la haine.

Le Parti de Gauche dénonce la violence et l’agression de ce dessin et se tient résolument aux côtés des syndicalistes qui se battent pour l’intérêt de tous les salariés.

Hollande, menteur aux ordres de Bruxelles

Pour nos retraites

Dans le document qui retrace la « stratégie de politique économique de la France », envoyé ce matin à Bruxelles conformément à la méthode imposée par les procédures antidémocratiques de l’Union Européenne au détriment de la souveraineté budgétaire, le président de la République reconnaît que l’âge de départ à la retraite – effectif, mais pas légal – va faire un bond suite à l’allongement à 43 annuités de la durée de cotisation en 2035.

« A terme un assuré qui débute sa carrière à 23 ans (c’est la moyenne en France) ne pourra partir à la retraite au taux plein qu’à partir de 66 ans », est-il écrit noir sur blanc page 21.

Ce gouvernement ose dire qu’il refuse de repousser l’âge légal de départ en retraite à 65 ans. En réalité, il fait pire, car l’âge réel de départ en retraite sera au delà des 65 ans au nom du « critère déterminant au regard de la soutenabilité des finances publiques ».

L’hypocrisie de François Hollande est une insulte à tous les salariés. Ses petits arrangements bruxellois dans le dos des travailleurs montrent combien il a peur des réactions populaires. Et il a raison car s’il croit qu’il peut faire faire ses coups en douce sans que les travailleurs s’en rendent compte, il se trompe.

La colère populaire sera la juste réponse à ses mensonges que le Parti de Gauche va se charger de faire connaître.

Martine Billard, Co-présidente du Parti de Gauche

De la feuille de chou au blog politique

blog_syd_nath.jpg

La force du blog réside dans sa simplicité. Il faut 5 minutes pour le créer. Il ne nécessite aucune connaissance informatique particulière pour le gérer. Il n’existe aucun filtre entre vous et vos lecteurs. Il n’existe aucune interprétation, aucune déformation, aucune instrumentalisation entre l’auteur et le lecteur.
Les citoyens se remettent ainsi à écrire, à lire, parce qu’ils comprennent qu’aucun censeur leur expliquera quoi écrire, quoi comprendre. Bloguer ? Un jeu de citoyens d’un nouveau genre que beaucoup « d’experts » n’apprécient pas de voir mis entre de si nombreux claviers, entre de si nombreux écrans !
Il ne s’agit finalement que de la continuité historique avec les feuilles de choux qui ont accompagné l’implication populaire dans les tous les processus révolutionnaires.

Sydné Zana est rédacteur d’agauchepourdevrai.fr depuis novembre 2011. Initiateur du réseau des blogueurs pour la 6e République – les blogs 6.0 –, il est socio-démographe de formation et psychanalyste.
Nathanaël Uhl est consultant en communication publique et politique, rédacteur de lecridupeuple.org, il est un des fondateurs du réseau des blogueurs pour la 6e République.

http://www.graffic.fr/politique-a-gauche/105-de-la-feuille-de-chou-au-blog-politique-9782364880627.html

PSA • Syndicalistes en grève de la faim

PSA_Greve_Faim3.jpg Depuis le 18 septembre 2013, 7 syndicalistes Sud Auto de PSA Poissy (Yvelines) mènent une grève de la faim devant les grilles du pole tertiaire située au centre de la ville de Poissy.

Voilà trois ans (7 septembre 2010, 1er jugement) que ces travailleurs se plaignent d’être victime de harcèlement et de discrimination syndicale. Le jugement de 2010 a été confirmé en mai 2013 par la cour d’appel de Versailles qui a condamné la société PSA à verser des dommages et intérêts en réparation des préjudices consécutifs pour harcèlement et discrimination syndicale.

La direction vexée d’avoir reçu une leçon sur le droit du travail par des ouvriers de surcroit syndicalistes s’acharne sur eux avec violence et en toute impunité. Ils n’ont d’autre choix de répondre à cette violence qu’il leur est fait que par un acte tout aussi violent, la grève de la faim. (lire aussi : http://www.lepartidegauche.fr/actualites/communique/greve-la-faim-chez-psa-poissy-7-hommes-en-colere-25008)

PSA_Greve_Faim2.jpg Les militants du parti de gauche du 78 et 95 ont sonné l’alerte. Ils se sont rapidement mobilisés afin de leur apporter un soutien. Il aura fallu attendre 8 jours de grève de la faim et 2 communiqués du Parti de Gauche pour que la direction PSA daigne envisager une négociation avec les grévistes. Parallèlement elle s’est lancée dans une série de provocations totalement indignes.

Première provocation : la direction PSA invite les syndicalistes en grève de la faim à une première réunion de négociation à la cantine du personnel.

Deuxième provocation : La direction décide d’une réunion dans une salle qui fait marcher les syndicalistes un bon quart d’heure et leur fait monter 5 étages à pieds. A leur arrivée, un verre d’eau glacé leur est tendu (chacun sait que dans le cas d’une grève de la faim, les intestins sont très fragilisés et les risques de diarrhées conduiraient à une inévitable hospitalisation).

Troisième provocation : alors que le parti de gauche fait des interventions publiques pour dénoncer les difficultés à faire intervenir les pouvoirs publics dans le cadre d’assistance à personnes en danger, La direction PSA envoie un infirmier en blouse blanche et les poches vides à la rencontre des syndicalistes. La rencontre est éphémère car l’infirmier reconnait sous les yeux des militants du parti de gauche s’être déplacé sous la contrainte avec comme consigne de ne pas agir.

La conduite scandaleuse de cette société et ses capitaines d’industrie démontrent combien il n’y a rien d’humain dans le royaume de la finance. Comme des rois, ils s’installent dans une ville faisant régner la peur dans l’entreprise comme à l’extérieur. Un exemple ? Alors qu’un des grévistes nous avoue sa peine d’apprendre par sa femme au téléphone que leur fils se voit refuser la cantine depuis plusieurs jours, le parti de gauche intervient auprès de la mairie de Poissy (elle est située à 400 m des lieux de la grève).Ils nous aura fallu plusieurs jours pour les convaincre d’agir. Pour autant aucun service de la mairie à ce jour n’a jugé utile de se déplacer afin de constater ce qui reste de sa responsabilité sur la voie publique. Les services de la mairie aurait pu veiller aux besoins vitaux concernant l’hygiène (eau , sanitaire etc.) Par contre le déplacement du tout puissant patron de la société PSA venu se rendre compte sur place de la réalité de ce triste événement a donné lieu à un nettoyage complet de la ville (gazon tondu, trottoir nettoyé et tentative par la force de faire dégager les grévistes au petit matin).

PSA verse des centaines de millions d’euros chaque année à ses actionnaires. Quand la société (PSA, Renault, Sanofi) est en grosse difficulté pour conserver ses marges de bénéfices et garantir une distribution des dividendes elle reçoit le concours de l’état qui l’aide à équilibrer ses comptes.

Au moment où j’écris ces quelques mots, après 13 jours de grève de la faim, la PSA_Greve_Faim1.jpg direction PSA observe plus que jamais le dénouement de cet événement qui devient emblématique dans le Pays. Elle assure toutefois depuis ce lundi matin prendre « le temps » de mesurer la manière de rédiger un protocole d’accord qui pourrait satisfaire les deux partis. Ultime provocation.

Pour tenter de dissuader toute opposition aux cures d’austérité sociale, des patrons voyous promoteurs du libéralisme avec l’aval du pouvoir en place utilisent une politique répressive à l’encontre de l’action syndicale et progressiste. Le parti de Gauche exige la mise en place d’une véritable démocratie sociale respectueuse des libertés syndicales. L’humain d’abord !

Non à la liquidation de la société ODCF-Wayne Dalton, pillée par ses actionnaires !

Le 1er octobre la Cour d’Appel de Reims va se prononcer sur le sort de la société ODCF-Wayne Dalton, qui fabrique des portes de garages résidentielles à Reims, et de ses 64 salariés. L’actionnaire, le groupe japonais Sanwa, souhaite la liquidation de l’entreprise alors que ses ventes ont connu une hausse quasi continue et qu’elle est leader sur ses marchés. A cette fin, il a pillé le capital de la société et lui a ensuite imposé des prix de composants exhorbitants. La faillite lui permettrait de fermer à faible coût l’usine de Reims, tandis que les actionnaires se sont répartis 90 millions de dollars de dividendes ces 3 dernières années.

Cela s’appelle une faillite frauduleuse et c’est un délit. Mais ce délit n’est plus sanctionné dans notre pays. Les patrons et actionnaires de Sodimédical, Grandéco, Goss et maintenant ODCF-Wayne Dalton ont mis en faillite ces sociétés sans qu’à aucun moment les procureurs de la République ne jugent utile d’engager des poursuites à leur encontre. Les avocats d’affaire se passent le mot, et c’est désormais la nouvelle mode dans l’industrie : échapper au Code du Travail en passant par la faillite et donc les Tribunaux de Commerce, c’est-à-dire des patrons élus par des patrons.

Car tout le monde l’a compris : quand Manuel Valls déclare que sa responsabilité est de « mener une politique efficace » contre la délinquance, cela exclue la délinquance en col blanc. M. Dennis Stone, Président d’ODCF Wayne Dalton et homme de main du groupe Sanwa, circule librement entre ses bureaux au Texas et la France, sans jamais qu’un magistrat ou un policier ne s’intéresse à lui.

L’impossibilité du redressement d’ODCF Wayne Dalton n’ayant pas été démontrée, la société doit être placée en redressement judiciaire et non pas en liquidation. Justice doit être faite, et c’est la condition pour que les salariés se voient donner une chance de sauver leur usine.

Guillaume Etievant
Secrétaire National du Parti de Gauche à l’économie et au travail

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