Mobilisés contre la grosse poubelle nucléaire de Bure

festivalBonnet-Burre.jpg Demain et samedi 31 août, je serai présent avec des camarades à Bonnet, dans la Meuse pour la 4ème édition du « Petit festival contre la grosse poubelle de Bure ». Vous savez, Bure, c’est ce petit village où l’Agence Nationale pour la gestion des Déchets Radioactifs (ANDRA) a implanté un « laboratoire destiné aux recherches sur le stockage des déchets radioactifs en couches géologiques profondes ». Vaste programme ! En plus clair, Bure a été désignée pour être la poubelle de l’industrie du nucléaire. Un lieu où on enterre tous les déchets ultimes pour en faire cadeau à nos enfants. Parce que nucléaire, ça rime avec solidaire ! Faudra bien que les milliers de générations futures le soient pour accepter ce que nous leur laissons.
Il n’est nul besoin ici de re-préciser le fardeau que représentent les déchets nucléaires. Comme le clament assez les partisans de la sortie du nucléaire civil ou militaire, dont nous sommes, le meilleur moyen de combattre les déchets, c’est de ne pas en produire.Mais en attendant, non seulement, l’enfouissement n’est pas la bonne solution, mais la gestion quotidienne même des procédés d’enfouissement est inquiétante. Ajoutez à cela le mépris de la démocratie et de l’information aux citoyen-ne-s. À partir du travail de Jean-Marie Brom et de Michel Marie, que nous avons reçus il y a quelques jours au Remue-Méninges du PG, je vous livre quelques réflexions.

Non à l’enfouissement des déchets nucléaires.

Peut-être avez-vous déjà entendu l’argument selon lequel ne sont produits que 2 kilos de déchets par an et par habitant. C’est pas beaucoup, n’est-ce pas ? Sauf que nous sommes 66 millions d’habitants…
À Bure, on nous propose donc de les enfouir. Le site a été choisi après, parait-il, de longues et sérieuses études géologiques. Trois sites étaient en concurrence dans les années 90, et depuis Novembre 1993, les regards se sont fixés sur ce village de la Meuse. En 2006, le parlement a confié à l’ANDRA la mission de concevoir un stockage profond.
Bure présente en fait l’avantage d’être extrêmement rural. Une zone géographique très peu peuplée. Et moins il y a d’habitants, moins il y a de chances qu’il y ait de la résistance. Mais le véritable argument était à l’époque l’idéal géologique que représentait le sous-sol de la région pour accueillir un tel centre d’enfouissement.
On se rendra compte par la suite que ce n’est pas le cas, qu’il existe en profondeur des risques identifiés d’incendie, d’explosion et bien évidemment, de contamination. On ajoute à cela la durée de vie des bétons qui est très courte par rapport au temps de la radioactivité des déchets. La composition du sol, en outre, ne serait pas aussi parfaite pour implanter une telle installation comme on nous le dit. Enfin, les eaux de surfaces étant connectées à la Marne et à la Seine, comment se fait-il qu’on ne mesure par l’importance du risque pour tou-te-s, y compris Paris ?
Alors, mensonges de l’ANDRA ? Ce ne serait pas le premier.

Soulaine, le « pays du mensonge permanent ».

Dans le département voisin de l’Aube existe le plus grand centre de stockage en surface au monde, sur le territoire de Soulaine. En fonction depuis janvier 1992, cette poubelle devait à l’origine réceptionner les déchets de Faible et Moyenne Activité à Vie Courte (FAVC et MAVC). Une poubelle devant exister sur une période de 30 ans. Le problème est qu’on se rend compte aujourd’hui que son espérance de vie passe à 50 voir 60 ans. Pire, un second site a dû être créé sur le territoire voisin de Morvilliers. On nous avait par ailleurs annoncé que les déchets stockés n’auraient qu’une toxicité sur une durée de 300 ans. Il semblerait pourtant que des déchets de Plutonium, à la vie beaucoup plus longue, y soient stockés.
Voilà pourquoi le site de Soulaine est surnommé par les résistants à l’ANDRA : le pays du mensonge permanent. On notera donc une certaine opacité qui entoure tous ces sites ainsi que des promesses plutôt floues. Mais revenons à Bure.

Cigéo, Un projet fou et ridicule.

Cigéo, pour « Centre Industriel de stockage Géologique pour les déchets nucléaires ultimes », devait n’être à l’origine qu’un laboratoire de recherche. Des promesses de non entreposage avaient été faites alors que finalement, 1500 hectares d’emprise ont été réservés.
Cigéo donc, c’est 100 convois de 10 wagons par an, soit 100 000 wagons de déchets radioactifs qui doivent échouer sur ce site avec les risques d’irradiation en surface et de contamination de l’atmosphère que l’on connaît. Sur la contamination par exemple, la réglementation définit un seuil maximum de particules pouvant être évacuées lors d’un transport de déchets nucléaires. Ce seuil maximum est fixé à 4 becquerels (bq) par cm2. Mais des analyses ont déjà relevé des taux allant jusqu’à 126 Bq/cm2.. Une contamination notamment liée à la corrosion des emballages et à des soudures de couvercles défectueuses. On constate déjà, par ailleurs, un manque de filtre des rejets gazeux. Les colis présentent un risque d’accumulation excessive d’hydrogène à l’intérieur, produit par phénomène de radiolyse. Pour éviter les risques d’explosion, les colis ne sont donc pas étanches. Pour le stockage dans les alvéoles de Bure, une ventilation doit être inévitablement prévue pour évacuer, avec un débit de 500 à 650 m3/s afin de pouvoir ventiler l’ensemble des alvéoles. Il existe enfin des risques d’incendie : si un incendie devait se déclarer dans les galeries, la structure porteuse des installations du fond est conçue pour rester stable au feu seulement durant 2 heures. Le bitume est inflammable à partir de 350 degrés. Or, par le retour d’expérience sur des incendies en milieu souterrain, nous savons qu’ils donnent des températures généralement comprises entre 800 et 1200 °C.
Cigéo, c’est surtout des déchets radioactifs ultimes. Ce sont des déchets Haute Activité et Moyenne Activité-Vie Longue (HAVL et MAVL) qui concentrent 99,96 % de la radioactivité. Ils proviennent essentiellement des combustibles usés de nos 58 réacteurs répartis sur toute la France. Leur taux de radioactivité est de plusieurs dizaines de milliards de Bq par gramme. On trouve notamment dans les HA des radionucléides ayant une durée de vie de 3 millions d’années comme le chlore 36, d’autres à l’espérance de vie de 157 millions d’années comme l’Iode 129 sans parler du Thorium 232 qui monte à 140 milliards d’années. Vous avez bien lu.

Le stockage en surface, la moins mauvaise des solutions.

Cela vous suffit ? Allez, je vous donne encore un élément. Ces colis, il faut les faire descendre sous terre. Une manœuvre complexe et très sensible. Voilà pourquoi ne pourront être descendus qu’un maximum de 6 colis par jours. Or, me direz-vous, il y a bien des colis qui arrivent sur le site par train et doivent attendre. C’est ainsi qu’est organisé le stockage de ces colis… en surface. On nous dit donc que l’enfouissement est la meilleure des solutions, mais en attendant, il y a bien du stockage qui est fait en surface !
Moralité : Primo, l’enfouissement des colis va être long, très long. On estime qu’il faudra une centaine d’années pour tout descendre. Mais si un jour, l’évolution de nos connaissances et de nos technologies nous apprenait une autre façon de traiter ces déchets, il faudra bien remonter tout cela. On rajoutera donc cent ans de plus, pour tout remonter. Sans compter l’état des colis qui auront, n’en doutons pas, subi la corrosion et l’évolution normale des matériaux et de la couche géologique. Deusio, si l’enfouissement est montré comme la meilleure des solutions, du stockage en surface existera tout au long de la procédure d’enfouissement.
Voilà qui nous mène à notre position au Parti de Gauche. Nous disons non à l’enfouissement des déchets radioactifs quels qu’ils soient. Le stockage en surface reste indubitablement la moins mauvaise solution. Il permet de garder un œil sur tous ces déchets, de savoir où ils sont. Les générations futures vivront encore (tant qu’elles le peuvent) sur notre planète. Arrivera un jour où l’on oubliera cette poubelle laissée au 21ème siècle. Ensuite, le stockage en surface permet de contrôler l’évolution des colis et de parer, le cas échéant, à toute défaillance des emballages. Enfin, le stockage en surface, au plus près de la production, nous fera gagner un temps précieux à chaque fois que nous aurons de nouvelles solutions à proposer pour traiter du mieux possible ces déchets.

debatchaumont.jpgUn débat interdit.

  Le 10 juillet dernier, j’étais à Chaumont, en Haute-Marne. Il avait lieu une réunion-débat sur le Centre Cigéo. Une réunion coorganisée par les associations et collectifs engagés sur le sujet ainsi que Europe Écologie-Les Verts et le Parti de Gauche. Étaient présent-e-s Michel Marie du Collectif contre l’Enfouissement des Déchets Radioactifs (CEDRA), Bertrand Thuillier, scientifique spécialiste de la question ou encore Patricia Andriot, Vice-présidente (EELV) de la région Champagne-Ardenne ainsi que d’autres élu-e-s locaux… Le débat était animé par Michel Gueritte, président de l’association La QV-Ville sur Terre. Une centaine de personnes étaient présentes dans la salle.
Ce débat était organisé car il nous est aujourd’hui confirmé la volonté de faire passer en force ce désastre géologique en méprisant tout avis divergeant ou alternatif. En effet, la Commission Nationale du Débat Public a annulé pas moins de 6 réunions publiques en juin-juillet sensées permettre le débat avec les citoyens. En 2005-2006 déjà, lors du vote de la loi actant le principe de l’enfouissement des déchets nucléaires par l’ANDRA, le débat public avait conclu en faveur de la préférence pour la conservation des déchets en surface. La loi avait déjà méprisé cet avis, balayé d’un revers de la main le débat public.
C’est donc dans ce contexte que la Résistance s’organise. Ce week-end à Bonnet sera un grand moment de rencontres et de discussions autour de ce désastre annoncé.
Je pense y établir de nouveaux contacts. Dans le respect du combat citoyen qui est engagé, je formule le vœu que toutes les initiatives locales débouchent sur une initiative d’ampleur nationale. Comme le répètent les « Résistants » anti-enfouissement, cette question est posée à tout le pays. Leur slogan « Ni ici, ni ailleurs » en témoigne. À mon retour, je pense préparer le réseau des élu-e-s (PG) de la Gauche par l’exemple à une série d’initiatives d’information dans tout le pays, à partir de nos positions politiques dans les communes de France.

Conti, ce n’est pas fini !

contis.jpg

Conti, ce n’est pas fini !

Ce matin, le conseil des prud’hommes de Compiègne a invalidé 680 licenciements des salarié-es de l’usine Continental à Clairoix !

Le Parti de Gauche, qui s’est toujours tenu au coté des batailles des « Conti », se réjouit de cette décision. Elle récompense leur détermination : la fermeture du site en 2010 n’a en effet pas freiné leur lutte. Aujourd’hui le conseil des prud’hommes de Compiègne leur donne une nouvelle fois raison. Les 680 plaignants de Conti voient ainsi l’invalidation de leurs licenciements pour motifs économiques et défaut de reclassement. La multinationale Continental est prise la main dans le sac !

Il s’agit d’une nouvelle victoire car le 14 février dernier, c’est le tribunal administratif d’Amiens qui avait rendu un jugement identique pour 22 salarié-es qui avaient eux aussi vu leur licenciement économique annulé. Les salariés savent, certes, que le site ne réouvrira pas ses portes, mais en ne lâchant rien face à ces patrons voyous, ils pourront enfin prétendre a des dommages et intérêts. Une telle décision arrive malheureusement bien tard, et a permit à la multinationale de pouvoir agir à sa guise sans être inquiétée par la législation française.

Aujourd’hui, la direction de Conti peut encore faire appel du jugement rendu par le Conseil des Prud’hommes de Compiègne.

C’est pourquoi le Parti de Gauche, exige une nouvelle fois du gouvernement la Loi contre les licenciements boursiers ainsi que la Loi d’amnistie des syndicalistes et du mouvement social. En effet, si de telles lois étaient en vigueur, CONTINENTAL n’aurait jamais pu avoir la liberté de fermer le site de Clairoix.

Laurence Sauvage

Appel au rassemblement contre les gaz et huile de schiste

On aurait pu croire qu’au moins en France, face aux enjeux climatiques et grâce à la loi du 11 juillet 2011, la question des gaz et huile de schiste avait été enterrée.

Cependant, depuis que le Conseil d’Etat a renvoyé devant le Conseil Constitutionnel le 12 juillet dernier la QPC (Question Prioritaire de Constitutionnalité) qui concerne l’article 1 de la loi de juillet 2011 interdisant l’exploitation des mines d’hydrocarbure par fracturation hydraulique, et l’article 3 visant à abroger les permis de recherche ayant recours à cette technique, nous ne pouvons que constater qu’en se focalisant sur la technique tout en minimisant le problème de la fracturation, les lobbies se voient ouvrir une nouvelle porte d’entrée.

En effet le 30 août prochain, le préfet du Gard, Hugues Bousiges, va remettre aux maires de quinze communes1 un rapport prônant la recherche sismique. Celle-ci se base sur l’émission d’ondes acoustiques artificiellesqui, réfléchies par les couches géologiques, permettraient de produire une image du sous-solet donc d’évaluer les réserves. Pour ce faire, des camions de 20 à 30 tonnes parcourent le terrain, augmentant le risque en créant ces ondes, de provoquer des éboulements de roches dans l’eau souterraine, qui devient alors non-potable.

En outre, ne nous leurrons pas : toute recherche de gisement d’hydrocarbures aboutit inévitablement, en cas d’évaluation positive, à rechercher et favoriser son exploitation.

Le Parti de Gauche condamne fermement cette course folle au productivisme, et soutient l’appel des maires du Gard et des collectifs qui appellent au rassemblement contre toute extraction et l’exploitation des gaz et huile de schiste.

Le Parti de Gauche appelle donc ses militant-e-s à se mobiliser le vendredi 30 août à 14h, devant la préfecture de Nîmes.

http://www.stopaugazdeschiste07.org/spip.php?article603

 

Retraites : Nouvelle cure d’austérité pour les femmes

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Crédit photo photosdegauche.fr (octave_honorin)

Les femmes étaient déjà les premières victimes des politiques d’austérité menées par le gouvernement actuel. Temps partiels imposés, CDD, bas salaires… Et voilà que le gouvernement enfonce le clou avec son projet de réforme des retraites.

Jean-Marc Ayrault a beau jeu de souligner les inégalités dont sont victimes les femmes, sa réponse n’est pas à la hauteur du constat. Il propose en effet d’augmenter la cotisation, sur 4 trimestres par an, à l’ensemble des femmes à temps partiel pour leur permettre de percevoir une retraire équivalente au SMIC !

Pourtant nul besoin d’être sorti de l’ENA pour savoir que l’allongement de la durée de cotisation va lourdement pénaliser les femmes ayant eu des carrières interrompues. La mesure compensatoire proposée par le gouvernement, compensation journalière des congés maternels dans le calcul des retraites, ne concerne en moyenne que 16 ou 32 semaines sur plus de 2000 semaines d’activités au total ! De qui se moque-t-on ?

Une fois de plus, le premier ministre passe à côté de l’urgence : ce dont ont besoin les précaires, femmes comme hommes, c’est d’une réelle volonté politique de lutter contre le travail précaire, de supprimer le temps partiel contraint. Pour nous, la retraite doit être à 60 ans à taux plein, équivalente au SMIC pour toutes et tous…

Retraites : Nouvelle cure d’austérité pour les femmes

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Crédit photo photosdegauche.fr (octave_honorin)

Les femmes étaient déjà les premières victimes des politiques d’austérité menées par le gouvernement actuel. Temps partiels imposés, CDD, bas salaires… Et voilà que le gouvernement enfonce le clou avec son projet de réforme des retraites.

Jean-Marc Ayrault a beau jeu de souligner les inégalités dont sont victimes les femmes, sa réponse n’est pas à la hauteur du constat. Il propose en effet d’augmenter la cotisation, sur 4 trimestres par an, à l’ensemble des femmes à temps partiel pour leur permettre de percevoir une retraire équivalente au SMIC !

Pourtant nul besoin d’être sorti de l’ENA pour savoir que l’allongement de la durée de cotisation va lourdement pénaliser les femmes ayant eu des carrières interrompues. La mesure compensatoire proposée par le gouvernement, compensation journalière des congés maternels dans le calcul des retraites, ne concerne en moyenne que 16 ou 32 semaines sur plus de 2000 semaines d’activités au total ! De qui se moque-t-on ?

Une fois de plus, le premier ministre passe à côté de l’urgence : ce dont ont besoin les précaires, femmes comme hommes, c’est d’une réelle volonté politique de lutter contre le travail précaire, de supprimer le temps partiel contraint. Pour nous, la retraite doit être à 60 ans à taux plein, équivalente au SMIC pour toutes et tous…

La fin de la social-démocratie

La fin de la social-démocratie

La fin de la social-démocratie

La fin de la social-démocratie

Tract pour le 10 septembre

Voici un tract d’actualité, uniquement disponible en PDF.

Il est personnalisable localement avant impression.

Des champs sont prévus pour indiquer l’heure, le lieu et la ville de la manifestation la plus proche de chez vous.

Tout en bas du tract, un champs est prévu pour indiquer l’adresse d’un contact local.

Ce tract est un complément du 4 pages retraites.

Tract pour le 10 septembre

Ecole • L’austérité à l’assaut du périscolaire

Les taux d’encadrement réglementaires des activités périscolaires viennent d’être abaissés par décret paru au JO le 4 août 2013. Désormais, ce sera 1 animateur pour 14 enfants de moins de 6 ans (au lieu de 10) et 1 animateur pour 18 enfants de plus de 6 ans (au lieu de 14).

Le Parti de Gauche dénonce ces nouvelles dispositions qui s’inscrivent dans la logique de la politique d’austérité appliquée aux activités périscolaires. Ce décret résulte de plusieurs mesures dont nous avions dénoncé les insuffisances et les dangers : loi d’orientation pour la refondation de l’école de la République, acte III de la décentralisation dans le prolongement de la réforme des collectivités territoriales de Nicolas Sarkozy, décret sur les rythmes scolaires.

La réforme des rythmes scolaires menée à la hussarde par le ministre Vincent Peillon a aggravé la situation des municipalités devant faire face dans l’urgence à de nouvelles charges. En effet, ce sont des municipalités qui ont demandé l’abaissement des taux d’encadrement afin d’en alléger le poids financier. Déjà asphyxiées par des transferts de charges sans les financements correspondants et par des baisses des dotations sous les gouvernements de droite précédents, les collectivités locales en sont réduites à sacrifier de la présence humaine au mépris de l’intérêt, de la sécurité et de l’épanouissement des enfants.

Le Parti de Gauche regrette que, dans les faits et contrairement aux discours, l’éducation ne soit décidément pas une priorité. L’éducation n’a pas à contribuer aux politiques d’austérité aveugles.

Les solfériniens, des paroles et des actes

Solferiniens.jpg Les solfériniens qu’est-ce que c’est ? La réponse est dans leurs paroles et dans leurs actes. Le 6 mai dernier marque une nouvelle étape du déferlement de la lame de fond idéologique engendrée par le basculement du parti socialiste en parti solférinien. Les douze premiers mois d’activité gouvernementale nous ont offert un large panel de ces renoncements du verbe qui ont ouvert la porte à la déconstruction par les actes. Appuyé sur mes notes de blog de l’année écoulée, je vous livre sur ce site en téléchargement gratuit l’ouvrage « Les solfériniens, des paroles et des actes », qui met à jour ce processus. Avant de vous lancer dans la lecture, je vous invite à retrouver ci-dessous l’avant-propos en guise d’amuse-bouche.

Avant Propos

« Je ne suis pas le Président socialiste ». Pour abrupte qu’elle soit, la déclaration de François Hollande le 28 mars 2013 lors de son grand oral médiatique est un aveu savamment orchestré. Lui Président, il poursuit l’action qu’il a menée pendant plus d’une décennie à la tête du Parti socialiste (PS) et depuis 30 ans dans les arcanes de la rue de Solferino, siège du PS.

Après avoir progressivement renié l’héritage du mouvement progressiste et de l’humanisme radical, après s’être à dessein détaché des luttes et acquis de la classe ouvrière, François Hollande et les siens veulent faire de leur accession au pouvoir le grand bond par-dessus le socialisme : redistribution, souveraineté populaire, droit du travail, retraites, protection sociale, services-publics…, il n’est rien qui soit à l’abri de la remise en cause. Jusqu’au nom lui-même, « socialiste », qui leur pose problème comme en atteste la déclaration présidentielle.

« Trans-courants » dans les années 80, thuriféraires de la 3ème voie, dans les années 1990-2000, les dirigeants actuels du parti socialiste assument désormais comme les britanniques ou les italiens de ne plus se réclamer du socialisme. Ce n’est pas simplement avec le socialisme traditionnel qu’ils rompent ainsi. C’est aussi avec le socialisme républicain, cette spécificité française où universalisme, souveraineté populaire et indépendance sont si étroitement corrélés. Cet abandon les place de fait dans une position de soumission, un jour devant les banquiers, le lendemain devant la Commission européenne ou devant Mme Merkel.

Le tournant sémantique, comme toujours, traduit bien plus qu’un simple changement de terme. Si Hollande et les siens ne se réclament plus du socialisme, c’est qu’ils incarnent autre chose et qu’ils l’assument. A dire vrai, ils ne sont pas tous d’accord pour savoir quoi. Pour les uns c’est la social-démocratie. Pour les autres c’est le social- libéralisme. Pour d’autres encore c’est l’horizon démocrate. Leurs fondamentaux ne sont plus Robespierre, Jaurès ou Blum mais Clémenceau, Schröder ou Blair. Mais à défaut de savoir nommer ce qu’ils veulent être, ils expriment ce qu’ils ne sont plus.

Malgré ses efforts et ceux de la propagande des médiacrates bien-pensants, cette classe dirigeante du PS s’est coupée des militants et sympathisants socialistes. Elle est devenue le parti solférinien.

Celui qui dirige la République comme s’il s’agissait de diriger le PS et d’arbitrer entre des courants animés par le démon des ambitions personnelles.

Celui qui fait des courbettes devant le mur de l’argent pour avoir trop frayé avec l’oligarchie des puissants.

Celui qui capitule devant la droite allemande pour avoir trop partagé ses vues libérales.

Celui qui fait de la 5e République du coup d’état permanent l’outil de sa propre reproduction.

Celui qui déjà en 2005 voulait soustraire au peuple sa souveraineté lors du Traité sur la constitution Européenne (TCE), qui a voté sa resucée le Traité de Lisbonne sous Sarkozy et qui, une fois arrivé au pouvoir, s’est empressé d’avaliser le Traité sur la Stabilité, la coordination et la Gouvernance dans l’Union Européenne (TSCG) pour ne pas avoir à demander son avis au peuple.

Depuis le 6 mai 2012, les solfériniens, qu’ils soient au gouvernement ou qu’ils intriguent pour y entrer, font chaque jour la démonstration de leur transformation. C’est parfois dans les mots. C’est aussi dans les actes. Nous aurions tort de séparer les uns des autres tant ils participent d’une même offensive idéologique assumée. La cacophonie semble être la marque de fabrique du gouvernement Ayrault et pour autant il ne faut pas s’y tromper : les ballons d’essais sont comme sous Sarkozy une forme de gestion du pouvoir. Derrière les paravents individuels, les solfériniens jaugent des rapports de force, des résistances qui peuvent ou non s’exprimer, et poussent alors leur avantage au maximum en pensant éviter la cristallisation des colères.

Ainsi, le discours de la méthode solférinien frappe jusqu’aux fondamentaux de la République et du socialisme. Au nom de l’austérité, les solfériniens sont prêts à sacrifier l’unité et l’indivisibilité du peuple comme le promeut Marylise Lebranchu avec l’Acte 3 de la décentralisation. Ils déconstruisent l’universalité des droits comme s’y attèle Claude Bartolone. Harlem Désir et Jean-Marc Ayrault font eux des risettes aux Medef quand dans le même temps Vincent Peillon cible la gratuité et l’obligation scolaire… Leurs paroles sont les flèches du renoncement qui se mêlent à un état de confusion distillé par le système médiatique.

Mais pour donner des gages à leurs nouveaux vassaux et faire taire le peuple, les solfériniens ont besoin que leurs paroles s’accompagnent d’actes. Depuis leur arrivée sous les ors de la République, ils ont frappé et s’apprêtent à frapper encore et encore. Manuel Valls, comme son prédécesseur Claude Guéant, pourchasse les Roms, Vincent Peillon avalise pour l’Ecole le socle commun de François Fillon, Pierre Moscovici laisse les patrons se remplir les poches sur le dos des salariés, François Hollande impose l’austérité européenne…

Le Petit tour d’horizon qui vous est ici proposé sous formes de courtes chroniques un an après l’arrivée de François Hollande au pouvoir ne se veut bien sûr pas exhaustif. Les éléments les plus structurants de la politique gouvernementale, s’ils apparaissent au fil des pages, ne forment volontairement pas l’architecture de cet ouvrage. Ce qui est modestement mis en exergue, c’est comment des pratiques, des connivences, des actes politiques posés depuis un an, par le verbe ou par l’action, rompent avec un héritage et dessinent un nouvel horizon qui s’éloigne chaque jour un peu plus du socialisme. Là où certains voudraient voir des communications mal maîtrisées, force est de constater qu’il s’agit au contraire d’une lame de fond cohérente où la fabrique du langage a façonné le contenu politique et a substitué aux mots de l’émancipation et du combat, ceux de la conformité et de la soumission. Ce qui est appelé couramment la « novlangue » joue quotidiennement son rôle de propagande et de domestication des esprits. On la retrouve à chaque échelle de la vie : dans les journaux, à la télé, dans les publicités… bâtissant une imprégnation lente. Plus la langue du libéralisme est parlée, plus ce qu’elle porte se produit dans la réalité. C’est ainsi que deux phénomènes concomitants se produisent : des mots n’ayant pas le même sens se substituent l’un à l’autre progressivement (équité / égalité, égalité des chances / égalité des droits…) et des mots sont tellement utilisés qu’ils en perdent leur sens (démocratie participative, citoyenneté, lutte contre le terrorisme, crise…) ce qui les fait disparaître du champ de l’action concrète.

Le décryptage des paroles des solfériniens est en ce sens un éclairage de la rupture idéologique qui s’est opérée. Nous retrouvons dans leur bouche les mots des libéraux : le travail est un coût, les cotisations sociales sont des charges, les classes sociales sont des couches, les exploités des exclus…. En acceptant le langage des libéraux, ils ont décliné la politique qui s’y accole.

Ne rien céder sur les mots, s’approprier à travers la culture et le langage son propre destin est donc au cœur de la lutte. L’unité du peuple s’établit comme le décrit Gramsci avec la création d’« un nouveau sens commun, et par conséquent une nouvelle culture et une nouvelle philosophie qui prennent racine dans la conscience populaire avec la même force et le même caractère impératif que les croyances traditionnelles ».

Ces chroniques se veulent aussi un outil de lutte contre le rythme médiatique. Les éditorialistes aux ordres de l’oligarchie insufflent des temporalités où la superposition conduit à l’oubli des paroles et des actes. Pourtant, dans l’imaginaire collectif du peuple, les sorties quotidiennes du parti solférinien font leur œuvre et distillent le venin de l’affadissement et de la soumission à la doxa libérale.

Ces chroniques sont basées sur des notes de blog (www.cocq.wordpress.com) que j’ai commises depuis le 6 mai 2012 et que j’ai recontextualisées afin de leur donner sens et cohérence. Certaines peuvent prendre des formes spécifiques comme cette lettre ouverte à Luc Carvounas. D’autres se font à la première personne comme il est d’usage avec ce nouvel outil d’expression qu’est le blog politique. Enfin, le parti solférinien n’étant pas monolithique, nombreux sont ceux qui ont durant cette année échappé à ma plume. Qu’ils prennent garde, je ne les ai pas oubliés. Pour d’autres, les évènements écoulés m’ont amené à leur prêter une attention toute particulière comme c’est le cas par exemple du Président de la République. Qu’ils sachent que je ne les lâcherai pas.

Pour utile que je pense être la tâche de remettre en lumière les paroles et les actes des solfériniens, celle-ci ne peut faire sens que si nous y accolons un débouché politique. Cet héritage foulé au pied ici évoqué, ces combats et acquis galvaudés, cette aspiration à un idéal humain où l’émancipation individuelle et collective se réalise dans la vertu républicaine, c’est-à-dire la passion de l’intérêt général, nombreux sont ceux qui souffrent de les voir souillés. Le drapeau du socialisme, sa jonction avec l’écologie politique, son imbrication intrinsèque avec la République, d’autres l’ont désormais relevé. Le parti solférinien a finalement défini lui-même la nouvelle ligne de faille qui le sépare du peuple. Parallèlement, le Front du peuple se lève et se pose en rempart contre l’oligarchie mais aussi en terreau fertile pour voir éclore les lendemains qui chantent.

Solferino est la grande bataille de Napoléon le Petit comme aimait à nommer Victor Hugo. Celui qui avait au préalable pris le pouvoir par un coup d’état contre la IIème République a cru pouvoir flatter les prolétaires avant de remplacer la carotte par le bâton. Son visage s’est immanquablement révélé et le peuple a chassé cet empereur avide de la reconnaissance des puissances de l’argent et qui fricotait avec l’ennemi contre les siens. Les solfériniens peuvent croire que le 6 mai 2012 est leur apogée. Mais les mêmes causes produisent les mêmes effets. Le Front du peuple qui se lève sera là pour le leur rappeler.

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