Adieu camarade Lothar

Lothar Bisky
Crédit photo Michel Soudais (Politis)

Lothar Bisky nous a quitté hier, mardi 13 Août 2013.

L’annonce de sa mort nous a tous tristement surpris.

Nous regretterons l’homme politique qu’il était devenu « pour quelques mois puis je retourne a mes films » en 1989 et qu’il n’avait jamais cessé d’être depuis. Le bâtisseur, aux côtés d’Oskar Lafontaine et de Gregor Gysi notamment, de Die Linke. L’ancien président du Parti de la Gauche Européenne et du groupe parlementaire de la Gauche Unie Européenne – Gauche Verte Nordique.

Nous regretterons le journaliste, cinéaste et le professeur qui avait lutté avec ses étudiants pour une culture émancipée en RDA.

Nous regretterons aussi et surtout l’homme, notre camarade, sa bienveillance, son espérance volontaire en la jeunesse allemande et européenne.

Tu vas manquer à la toute la Gauche européenne et au cinéma allemand Lothar. Mais sois-en sûr camarade professeur: tes camarades du Parti de Gauche ne t’oublieront pas.

Attaques anti-musulmans: nous ne laisserons pas faire !

L’été 2013 a été émaillé de passages à l’acte violents visant des personnes en raison de leur appartenance réelle ou supposée à la religion musulmane, comme à Argenteuil ou en Gironde.

Le dernier événement en date fait froid dans le dos : l’interpellation d’un militaire soupçonné de projeter une attaque à main armée contre les fidèles musulmans de Vénissieux pendant les fêtes de l’Aïd, après le jet par le même individu d’un engin explosif contre une autre mosquée.

La laïcité, gage de la liberté de conscience, a permis à la France de sortir des guerres de religion qui l’ont meurtrie des siècles durant, est directement et gravement mise en cause par ces agissements. Les masques tombent : le militaire interpellé ne cache pas ses liens avec l’extrême droite qui n’a elle-même jamais admis la laïcité, mais ne cesse de l’instrumentaliser contre l’islam et le judaïsme.

Le Parti de Gauche exprime sa totale solidarité aux musulman-e-s de France en proie à ces attaques ignobles.

Le Parti de Gauche s’étonne du silence assourdissant des plus hautes autorités de l’État et notamment de Manuel Valls, ministre des Cultes, face à de tels événements.

Pour notre part, nous ne nous tairons pas et nous ne laisserons pas faire !

Gaz de schiste : les pétroliers américains s’enfoncent dans la brèche

Le 6 août, le pétrolier américain Hess Oil a commencé à forer sur la plateforme de la Petite Brosse, à Jouarre (Seine-et-Marne) et ce, malgré une forte mobilisation qui a réuni plus de 500 personnes devant le site samedi dernier, suite à l’appel du collectif du pays Fertois « pour un rassemblement contre le pétrole de schiste ».

Le forage en cours a fait l’objet d’une simple procédure de déclaration, sans étude d’impacts et sans enquête publique. Pourtant, le Conseil d’État a jugé le mois dernier que ce type de forage ne pouvait être conduit sous le régime de la déclaration en raison des risques graves qu’il présente pour

l’environnement et a enjoint le premier ministre « d’abroger ou de modifier » dans un délai de six mois le décret permettant cette hérésie.

Or si le gouvernement parle beaucoup, il agit peu. Le pétrolier américain Hess Oil a profité de l’atonie ministérielle et s’est empressé de lancer ce forage avant le changement de cadre juridique.

Le Parti de Gauche se joint au Collectif « non au pétrole et gaz de schiste et de houille » pour dénoncer ce forage exploratoire et demande l’arrêt immédiat des travaux.

Le Parti de Gauche demande au premier ministre de cesser de tergiverser sur le sujet et d’abroger l’article 4 du décret du 2 juin 2006 comme l’y enjoint le Conseil d’État.

Le Parti de Gauche fera preuve de la plus grande vigilance lors de la réforme du code minier prévue pour 2014 qui doit être présentée par le ministre du Redressement productif qui ne manque jamais une occasion de montrer son appétence pour les gaz et huiles de schiste.

L’UMP et le PS suppriment discrètement le référendum obligatoire

referendum-italie.jpgJ’apprends dans les DNA que l’UMP et le PS ont voté en toute discrétion la suppression du référendum en cas regroupement de départements, de changement de limites d’une région, de regroupement de régions et de fusion d’une région et des départements qui la composent.

Dans les quatre cas, la loi impose un vote au suffrage universel, et pour une fois l’exigeance démocratique est forte puisqu’il faut l’accord de la majorité absolue des suffrages exprimés représentant au moins le quart des électeurs inscrits, ce qui détonne à une époque où la majorité des édiles se satisfait, sans mot piper, d’être élu dans un océan d’abstention.

Au creux de l’été, comme sont faites les meilleures réformes anti-démocratiques, Hervé Gaymard (UMP) et Olivier Dussopt (PS) ont ainsi fait voter un amendement au Code Général des Collectivités Territoriales.

Cela pourrait avoir pour conséquence de refaire voter les alsaciens qui avaient voté NON à la création d’une Collectivité Territoriale d’Alsace. Procès d’intention? Pas du tout.

Rappellons-nous du précédent européen, où l’habitude a été prise de refaire le suffrage lorsque les peuples ne votent pas selon les desideratas oligarchiques. En France, c’est le vote NON de 2005 qui a été contourné sans vergogne.

Pour une fois que le peuple avait le dernier mot.. on lui supprime! La réforme doit maintenant être étudiée au Sénat. Je m’attends au pire. Dans cette 5ème République où la souveraineté est concentrée entre les seules mains du Président de la République, la suppression d’un référendum populaire c’est une broutille. En fait, ces fous rêvent de supprimer le peuple! 

Retour de Notre Dame des Landes

Du soleil, du biniou et pas un seul mot en « isme »

NDDL_20130803-1.jpg De retour de NDDL où nous étions ce week end. Coups de soleil, sourires unitaires et comme un avant goût de victoire… Un encouragement à continuer. Mais bon sang, enterrons ce projet que l’année prochaine on puisse aller se baigner 😉

J’ai eu le plaisir de retrouver sur place compagnons de lutte et camarades du PG, venus de pas moins de 9 départements du grand Ouest et au-delà.

Cette année les copains tenaient un joli stand « verre de rage et vert de rouge » : une sandwicherie politique unitaire avec les autres organisations du Front de Gauche présentes, où l’on pouvait causer en mangeant des sandwichs nommés « buen vivir », « la tomme, pas l’atome » ou encore « veni, vidi, Vinci ». Grand succès, une idée à garder. Et côté unité, s’y distribuait le tract unitaire signé cette année de GU, GA, PG, Alternatifs, FASE et PCF 56 et 85… On progresse :)

NDDL_20130803-4.jpg Ma camarade du Bureau National Laurence Pache est brillamment intervenue avec Jef Pellissier des Alternatifs dans un atelier sur les transports et l’aménagement du territoire, vite squatté par le bon vieux débat sur jacobinisme et décentralisation… Et je suis intervenue quant à moi (voir en fin de billet) au nom de l’ensemble des organisations du FDG présentes sur la grande scène entre deux concerts le samedi soir, sur fond de tests de biniou et d’installation de scène. Rock’n roll.

Côté infos, sur NDDL la lutte n’est pas finie. Je n’en dirai pas trop ici mais plusieurs recours juridiques sont encore en cours… Des dates importantes à surveiller à la rentrée, la vigilance sera de mise sur place fin septembre – début octobre, on reste en veille. Prêts à se mobiliser.

NDDL_20130803-3.jpg Cette année le rassemblement a fait un sacré saut en terme de qualité et d’orga logistique. Impressionnant. Un lâcher de lampions illuminés dans le ciel étoilé samedi soir à pleurer de beauté…

De belles rencontres, avec la Parisienne Libérée notamment, venue chanter Le fol aéroport…, des retrouvailles et échanges d’infos avec les décroissants, Thomas Coutrot d’Attac, les copains de Bizi!, de Greenpeace suite à leur incursion sur le site de Tricastin, des Amis de la Terre, ou encore d’Utopia et bien sûr de l’Acipa, du COPAIN et du Cédpa.

On a évidemment causé austérité, retraites et Grand Marché Transatlantique, et j’ai pris des contacts intéressants sur ce dernier sujet en vue du débat que j’organise à la Fête de l’Huma. J’ai aussi pu échanger un peu sur place avec les camarades qui luttent contre le projet Erscia dans le Morvan et la méga-décharge à Nonant les Pins. A noter enfin, sur le front du combat écologique, que le rassemblement de samedi contre le pétrole de schiste sur le site de Jouarre dans le 77 a également réuni plusieurs centaines de personnes, en plein milieu de l’été et avec la gare fermée c’est pas mal du tout !

Voilà. Des vidéos ne devraient pas tarder, l’été le combat continue… Mais cette fois moi je pars en vacances :)

Belle fin d’été, et rendez-vous au remue méninges !

***

NDDL_20130803-2.jpg Pour mon intervention au cœur du rassemblement de Notre Dame des Landes cette année, sur la grande scène entre deux concerts du samedi soir, j’ai décidé de faire court et sans un seul mot en « isme ». C’était notre quatrième été dans les champs de Notre Dame des Landes, on sait tous pourquoi on est là. Et puis c’est l’été.

Du coup, pour m’inspirer, j’ai relu tous mes billets et communiqués sur le combat depuis un an, depuis le rassemblement de juillet dernier. Et bon sang… Quelle année ! Alors je me suis dit que finalement ce serait pas mal de prendre le temps, avec le recul, de revenir sur quelques dates clés. Parce que franchement on n’a pas chômé.

Le 16 octobre d’abord. A 15 jours de la trêve hivernale, c’est expulsions et répression policière sur la ZAD, des averses de gaz et de matraques, les maisons détruites. Pour déloger 150 jeunes civils désarmés, ce gouvernement qui se dit de gauche envoie pas moins de 1200 CRS, gardes mobiles, gendarmes et policiers.

17 novembre, marche de soutien et de réoccupation. 40.000 jeunes, paysans, tracteurs, élus, clowns et militants. Tous unis. Cette fois les médias dominants ne peuvent pas faire autrement que d’en parler, et Notre Dame des Landes commence à ressembler à une sacrée épine dans le pied.

24 novembre. Jean-Marc Ayrault n’a visiblement toujours pas pris la mesure de ce qu’il se passe à Notre-Dame-des-Landes. La colère monte partout en France, des collectifs se créent. Un monde fou rassemblé à Nantes. Réprimés par des lances à eau, 6.000 manifestants crient « libérez la ZAD », « Ayrault t’es foutu, la vraie gauche est dans la rue » et appellent à sa démission. L’inénarrable Valls parle de « kyste », toujours élégant. Et un peu partout en France, de Marseille à Niort, les façades des locaux du PS se font tagger.

25 novembre. Après 40 jours de répression, Ayrault annonce le report de 6 mois des travaux de défrichement et lance une commission pour, comme il dit, appeler « à l’apaisement ».

Apaisés, je ne sais pas, mais toujours motivés. Le collectif d’élus Cédpa saisit la justice européenne pour un recours en matière de loi sur l’eau. Le 8 décembre a lieu la 3e journée européenne contre les Grands Projets Inutiles et Imposés, en avril c’est « Sème ta ZAD », le 11 mai c’est une grande chaîne humaine sur la « Zone à Défendre ».

Entre-temps, le 9 avril, la commission du dialogue a remis ses conclusions. Elle met à mal les arguments des pro-aéroport : tous sont jugés disproportionnés ou problématiques. La commission préconise de reporter le projet, le premier ministre s’empresse de répliquer qu’il se fera quand même. Vinci se frotte les mains. E nous… Ben nous on lâche rien.

A chaque étape, à chaque acte de répression, à chaque confiscation, chaque déni, on a répondu mobilisation et démocratie.

Et il faut dire que le gouvernement nous a aidé… A sa manière, en tombant les masques. Volte-faces sur l’extraction des gaz et huiles de schiste, autorisation des 44 tonnes sur la route, forages off-shore, report de la fermeture de Fessenheim, parodie de débat public sur l’enfouissement des déchets à Bure, débat national sur la transition énergétique tronqué…

Jusqu’à la dernière perle de l’été… Encore du Ayrault tout craché. En visite en Malaisie cette semaine, il a déclaré : « La France n’est pas hostile à l’huile de palme ». L’huile de palme qui provoque déforestation et accaparement de terres vivrières, perte de biodiversité côté producteurs et obésité pour les consommateurs… Contrairement a ce que semble penser M. Hollande, ses Ministres devraient partir en vacances, vraiment. Tous, loin, et vite.

Ce gouvernement qui se dit socialiste et écologiste, n’est ni l’un, ni l’autre. Son programme c’est chasse aux Roms, cadeaux au patronat, risette aux lobbies et collusion d’intérêts, avec une seule boussole politique : l’austérité. Enfin, l’austérité… Quand ça les arrange. Parce qu’en attendant Notre Dame des Landes, c’est au bas mot 131 millions pour l’État.

Ça coûte cher, ça détruit, et en plus on ne nous demande pas notre avis. Tout ça pour faire plaisir à une petite oligarchie. Les Vinci, Veolia, Monsanto, Chevron ou Total… Mais on n’est pas au casino ici, et nos terres ne sont pas un terrain de Monopoly.

Ce qui se joue ici est tellement important, pour la démocratie et pour le climat, on n’a pas le droit de perdre ce combat. Alors on continue, jusqu’à l’enterrement total du projet. Et là, on fera la fête comme jamais. Les Camille, paysans, ZADistes, élus, clowns et activistes… Bravo pour la lutte ! Merci à vous.

Pour une protection solide contre les OGM

Après la décision du Conseil d’Etat

Pour une protection solide contre les OGM

Le Conseil d’Etat a cassé le 1er août dernier la mesure de suspension de ’autorisation de cultiver du maïs OGM Monsanto 810 qui avait été prise par la France en 2012. Le lendemain, le Président de la République a annoncé qu’un nouveau moratoire serait décidé.

Le Front de Gauche demande qu’une interdiction soit effectivement mise en oeuvre avant les semis de l’an prochain, mais sur une base juridique solide, ce qu’avait refusé de faire le gouvernement précédant. Du fait de la dissémination des gènes, la culture d’OGM est incompatible avec la culture et avec l’apiculture sans OGM. L’interdiction de la culture des OGM en France doit ainsi être clairement justifiée au nom du droit fondamental à produire et consommer sans OGM.

Tract unitaire NDL

Tract_unitaire_NDL_recto-verso_NB_1.jpg

Tract_unitaire_NDL_recto-verso_NB_2.jpg

Téléchargez le document

Gaz de schiste et Notre Dame des Landes • Le combat écologique continue l’été !

pg-non-merci-gaz-schiste.jpeg Face à l’urgence climatique, et à l’appel du collectif « Non aux gaz et pétrole de schiste du pays fertois » (ci-après), le Parti de Gauche réaffirme son opposition à l’extraction des gaz et huiles de schiste et invite l’ensemble de ses militant-e-s a se joindre au rassemblement qui aura lieu ce samedi 3 aout sur la plateforme de Jouarre (77).

Appel du collectif : Alerte forage pétrole de schiste en Seine et Marne

Rassemblement au lieu-dit La Petite Brosse, sur le territoire de la commune de Jouarre (77640)
Samedi 3 août à partir de 14h, devant la plateforme d’exploration pétrolière érigée par l’entreprise Hess Oil. Depuis le 14 juillet, le jour de la déclaration de François Hollande « tant que je suis président, il n’y aura pas d’exploration du gaz de schiste en France » une foreuse est pourtant installée sur la plateforme de Jouarre. Certes, à Jouarre, comme pour toutes les plateformes du bassin parisien, les pétroliers ne cherchent pas du « gaz de schiste », ils cherchent du « pétrole de schiste ». Et la déclaration du Président de la République ne concerne que le gaz. Par ailleurs, le discours officiel de Hess Oil France, prétendant ne chercher que du « pétrole conventionnel », est en contradiction avec les documents administratifs les autorisant à forer. Ces autorisations, données en 2010, concernent uniquement la recherche de pétrole « non-conventionnel », c’est-à-dire le « pétrole de schiste ». Le démarrage du forage est imminent. Le 3 août, en venant devant la plateforme qui sera en activité ce jour là, vous pourrez dire votre opposition à cette première phase d’exploration du pétrole de schiste.

Pour cette manifestation, prévoir des vêtements noirs !

Contact collectif du Pays Fertois « non au pétrole de schiste, ni ici, ni ailleurs, ni aujourd’hui ni demain » : collectifdupaysfertois@ laposte.net

-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-

Le PG sera également présent ce même week end au grand rassemblement des opposants au projet d’aéroport de Notre Dame des Landes, comme tous les ans.

La transition énergétique est urgente, nos terres ne sont pas un terrain de Monopoly. Même l’été. Le PG reste mobilisé.

vignette nddl

Honte au maire de Wissous : l’eau est un droit humain !

eau_douce.jpg
Depuis début juillet, le campement de familles Rroms de la ZAC des Hauts de Wissous subissent une précarité en eau de plus en plus forte. Le responsable ? C’est le maire (PS) de Wissous, dans l’Essonne, Régis Roy-Chevalier qui a fait couper les accès à l’eau dont ils disposaient.
Dans cette zone industrielle, cinq bornes incendie apportent la ressource en eau. Faute de la part de la mairie d’avoir pris les dispositions pour leur apporter les solutions sanitaires nécessaires, les familles s’approvisionnent depuis un an sur ces points d’eau. Mais le 6 juillet dernier, trois de ces cinq bornes ont été fermées par la municipalité. Une quatrième vient d’être asséchée le 24 juillet. La dernière borne se trouve à 1 kilomètre du camp.

Le Parti de Gauche ne peut que condamner cette attitude irresponsable de la part de la municipalité de Wissous. Cent cinquante vies humaines, dont un tiers d’enfants, et la santé des familles présentes sont en jeu.
Il y a un an, ces familles Rroms avaient déjà du quitter Massy à la suite d’un incendie ayant ravagé leur campement.

Pourtant, l’accès à l’eau est un droit humain !

Alors que le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC) reconnaît implicitement le droit à l’eau et à l’assainissement dans ses articles 11 et 12.
Alors que le 28 juillet 2010, l’Assemblée générale de l’ONU a reconnu l’accès à une eau de qualité et à des installations sanitaires comme étant un droit humain.
Alors que le Code de l’action sociale et des familles dans son article L115-3 dispose que « toute personne ou famille éprouvant des difficultés particulières, au regard notamment de son patrimoine, de l’insuffisance de ses ressources ou de ses conditions d’existence, a droit à une aide de la collectivité pour disposer de la fourniture d’eau, d’énergie et de services téléphoniques dans son logement. »
On ne peut tolérer que des élu-e-s responsables laissent des gens, quelque soient leurs origines ou leurs catégories sociales, dans une telle précarité en matière d’accès à l’eau et à l’assainissement.

robinet.jpg

Le Parti de Gauche dénonce l’attitude électoraliste des élu-e-s qui ne cherchent qu’à capter un électorat aux idées nauséabondes de haine et de rejet des Rroms. On apprend par ailleurs que l’accès aux activités de la manifestation Festiv’Eté, qui propose aux jeunes de la commune des jeux autour de plans d’eau et de structures gonflables, a été refusé aux enfants Rroms.
Le Parti de Gauche réitère son attachement à la reconnaissance de l’accès à l’eau et à l’assainissement comme étant un droit humain inaliénable pour qui que ce soit.
Le Parti de Gauche condamne ces actes de stigmatisation et d’agression envers des familles qui ne demandent qu’à s’intégrer et à vivre le plus dignement et sereinement possible.

Entretien de Jean-Luc Mélenchon à Place au peuple

jlm_estivales.jpg

Pour la deuxième fois consécutive, signe de sa vitalité, le Front de Gauche organise des Estivales les 23 et 24 août à Grenoble. La plupart des formations tiendront leurs universités propres à proximité pour ensuite faire front, ensemble, lors de ce rendez-vous à Grenoble. Il est donc à nouveau fondamental de se retrouver aux Estivales à quelques mois des élections européennes ?

Jean-Luc Mélenchon : Evidemment qu’il est important de se retrouver dans des estivales !

Je crois que cela fait partie de ces merveilles du Front de Gauche auxquelles on n’est pas assez attentifs. L’existence-même du Front de Gauche depuis maintenant 2009, donc depuis 4 ans, est très courte dans l’histoire politique. Pour autant, il a franchi victorieusement toutes les étapes et tous les défis qu’il avait à relever. Nous sommes neuf organisations différentes ! En quatre ans, le Front s’est élargi d’une manière spectaculaire, puisque nous l’avons commencé en 2009 à deux partis, le PCF et le PG. Puis est arrivée la Gauche Unitaire qui était une première scission du NPA, qui a été suivie ensuite au fil du temps de 3 autres scissions supplémentaires qui nous rejoignaient. La FASE, le PCOF, les Alternatifs aussi ont intégré le front au fur et à mesure des garanties de viabilité qu’il donnait et des succès qu’il remportait : le premier étant fondateur, celui des élections européennes de 2009. Ainsi, la diversité des cultures de référence dans nos rangs est considérable. Il ne faut pas la sous-estimer. Il ne faut pas sous-estimer ce qui peut séparer, du point de vue de la doctrine, le Parti Communiste des Ouvriers de France de République et Socialisme, pour prendre deux exemples qui me semblent bon à mettre en parallèle. Et même, cela n’empêche rien. Et même souvent cela permet beaucoup d’audace.

En 2014, nous allons nous trouver de nouveau au début d’un cycle politique déterminé par la façon avec laquelle les peuples répondront à la question européenne. Ce sera fondateur une nouvelle fois. 2009, c’était l’écho lointain, mais le premier écho suivant le référendum de 2005 sur le traité constitutionnel. Car, c’est en 2005 que notre gauche s’est avancée sur la scène, qu’elle a commencé à se donner à voir comme un tout cohérent politiquement autour d’un objet commun qui était le vote « non » à l’Europe libérale. Bien sûr, cette autre gauche existait avant. Mais en 2005, elle va pour la première fois unie à la rencontre du suffrage universel et elle s’inscrit dans une logique qui devient majoritaire. A partir de 2009, nous travaillons à ce que cette majorité qui est apparue en 2005 prenne un contour politique, adopte un programme politique et entraîne la société française. Voilà notre défi. Le Front de Gauche porte un projet à vocation majoritaire.

Depuis 2009 et la fondation du Front de Gauche, nous avons, étape par étape et à chaque pas, vérifié la force de notre alliance et son opportunité politique. Beaucoup de gens ne savent pas cela. Quand nous avons commencé le Front de Gauche, les communistes mettaient un S à Front-s et pas nous. Ainsi, pour eux, il aurait fallu faire des fronts de gauche à chaque élection alors que nous, nous voulions faire un parti unique. Pour finir, ni l’un ni l’autre n’a eu raison. La vie a tranché, un parti unique n’a pas de sens. La formule de la coalition que nous vivons est bien plus efficace et d’un autre côté, il n’y aura pas des fronts remis en cause à chaque élection. Il n’y en a qu’un. Nos congrès respectifs ont validé cette démarche. Il a une structure permanente, la coordination, qui se réunit d’ailleurs au siège du Parti Communiste tous les lundis. Pour autant, ne sous-estimons à aucun moment le fait que nous sommes une formation récente, que nous sommes fragiles et que « ça ne marche que si ça marche » comme dit Oskar Lafontaine. Comme la bicyclette, ça ne marche que si ça avance. À partir du moment où cela arrête d’avancer, ça tombe. Et n’oublions pas que nous ne sommes pas entourés d’amis. Tout au contraire. Pour le système nous sommes la mauvaise nouvelle qui trouble le ronron de l’alternance face au Front national. Notre vocation majoritaire ne fait pas sourire autant que le croient les blasés et les aigris. Ainsi le Parti Socialiste s’emploie en permanence à chercher les failles entre nous, sans oublier sa presse et ses réseaux d’influence qui mènent une campagne de dénigrement permanent pour créer un pare-feu, protéger l’avance du FN et mettre la pression sur les plus fragiles des membres du Front de gauche.

Et les Estivales s’inscrivent dans cette séquence de construction politique ?

Oui, c’est dans cette chaîne d’événements que prennent place les Estivales. Les Estivales correspondent à ce qui, chez les autres, s’appelle une université d’été. C’est un rite qu’ont pratiquement tous les partis français. Mais ils l’ont pour leur propre compte, il n’existe aucun cas d’une structure collective comme le Front de Gauche tenant une réunion de fin d’été. Le PS réuni ses barons à La Rochelle mais les MRC et le MUP de Robert Hue n’y ont droit qu’à des strapontins de commensaux. Nous, nous préparons et menons tout en collectif. La première fois, nous étions un peu tâtonnants. On avait déjà le schéma en tête, en tout cas au Parti de Gauche on le voyait comme cela. Chacun tenait son université d’été, parce que chacun a besoin de son propre temps de rencontre, spécifique à ses propres adhérents et ensuite on faisait une mise en commun. Et comme toujours dans le Front de Gauche, les choses se sont réglées pragmatiquement, par le consentement de la base au sommet. J’insiste sur cette idée. Les communistes, pour prendre cet exemple, se sont intégrés au Front de Gauche et l’ont pleinement assimilé en tant que structure collective tout comme nous, le Parti de Gauche, au fur et à mesure, par des délibérations de leurs adhérents. À la sortie des élections européennes de 2009, la première rencontre suivante avec le suffrage universel, c’était les élections régionales. Beaucoup disaient qu’une majorité de régions communistes préféreraient faire une alliance avec le Parti Socialiste plutôt que de maintenir le cadre autonome du Front de Gauche. Ce n’est pas cela qui s’est passé. Pourquoi ? Parce que les adhérents communistes ont voté, il ne faut jamais perdre de vue cette dimension démocratique du Front de gauche. Et la même chose s’est produite au Parti de Gauche en dépit du fait que les accords minoraient partout sa place. Il ne faut pas passer à côté des difficultés que nous avons surmontées. Il y a eu des difficultés dans l’attelage qu’est le Front de Gauche et à chaque fois elles ont été surmontées par le vote des adhérents qui ont collectivement décidé que l’on continuait le Front de Gauche, qu’on le nourrissait, qu’on l’amplifiait. Le Front de Gauche n’est certes pas un parti unifié mais il n’en est pas moins une structure confédérale qui a un régime démocratique interne. Dans les faits, ce sont nos adhérents respectifs qui décident l’orientation.

Lire la suite sur Place au peuple !

← Page PrécédentePage Suivante →