Appel à soutien de Maître Raquel Garrido contre Marine Le Pen

Jeudi 27 juin au matin sur France Inter, Marine Le Pen propose l’abolition du droit du sol et l’arrêt de tous les droits sociaux pour des étrangers au chômage depuis plus de 6 mois. Il y a eu bien peu de réactions en dépit du caractère anti-républicain de ces propos.

Le 19 juin, Jean-Marie Le Pen a été définitivement condamnée pour négation de crimes contre l’humanité. A cette heure il est toujours président d’honneur du FN. Il y a eu bien peu de réactions malgré la gravité de cette condamnation.

Le 25 juin, Maître Raquel Garrido était mise en examen suite à une plainte de Marine Le Pen pour des propos tenus dans le cadre de sa mission de défense de son client Jean-Luc Mélenchon dans l’affaire des faux tracts de la candidate Frontiste à Hénin-Beaumont.

En poursuivant un avocat directement dans l’exercice de ses fonctions, le Front national affiche sa conception des droits de la défense, composante essentielle des droits de l’homme et des libertés individuelles et donc de la démocratie.

Jusqu’où les laisserons-nous aller ? Nous ne comptons pas rester sans réaction. C’est pourquoi le PG se félicite que 25 organisations politiques, associatives et syndicales, parmi les plus significatives du pays, se soient déjà rapidement mobilisées pour soutenir Raquel Garrido et exiger le retrait de cette plainte.

Parmi elles on note des syndicats : Syndicat de la Magistrature, Syndicat des Avocats de France, FSU, Union Syndicale Solidaires, Vigilance et Initiatives Syndicales Antifascistes (VISA).

Des associations : SOS Racisme, FASTI, MRAP, LDH, FASTI, Association la gauche par l’exemple, ANECR, Femmes Egalité, Réseau ruptures…

Des partis politiques : l’ensemble des forces du Front de Gauche, le NPA, Gauche Avenir, le MJCF, Europe Ecologie – Les Verts, Utopia

La pétition qu’elles soutiennent a récolté en quatre jours près de 4500 signatures uniquement par le « bouche-à-oreille ». Parmi les premières signatures, outre les responsables des organisations signataires et de nombreux avocats, on distingue :

Henri Peña-Ruiz, philosophe, écrivain, maitre de conférences à l’IEP

Benjamin Stora, historien

Caroline Fourest, essayiste et journaliste

Pierre Marcelle, journaliste

Jean-Louis Comolli, cinéaste

Didier Daeninckx, écrivain

Marc Blondel, ancien secrétaire général de Force Ouvrière

Caroline Mecary, Avocate au Barreau de Paris, Conseillère Régionale Ile-de-France Europe Ecologie Les Verts

Gilbert Mitterrand, Président et Emmanuel Poilane, Directeur de la Fondation Danielle Mitterrand France Libertés

Patrick Appel-Muller, Directeur de l’Humanité

Pierre Khalfa, co-président de la fondation Copernic, membre du Conseil Scientifique d’ATTAC

Jeannette Habel, maître de conférences à l’Institut des Hautes Etudes d’Amérique Latine

Ali Ramdham, Président de l’appel des Tunisiens de France pour une République citoyenne

Josée Pépin, membre du collectif de défense de l’hôpital Tenon

Didier Minot, fondateur de Récit (Réseau des écoles de citoyens)

Zinn-Din Boukhenaïssi, délégué général du CNLRQ

No Pasaran !

La loi Fioraso, la continuité de l’ère Sarkozy !

Geneviève Fioraso

La promesse de Hollande d’abolir la loi Pécresse n’a pas été tenue, la loi Fioraso est une véritable loi LRU 2. Vincent Feltesse, le rapporteur, lui-même l’a dit à l’Assemblée : « ce n’est pas une loi de rupture ! ». L’enseignement supérieur fonctionne comme un laboratoire de nos services publics : la pénurie budgétaire alliée à un modèle libéral pousse les établissements à une privatisation rampante. Cela remet en cause le droit de tous et toutes à une éducation de qualité et la cohésion de l’enseignement supérieur et de recherche sur le territoire national.

1) Une « autonomie » renforcée, des universités féodalisées

Le principe d’« autonomie », au cœur de la loi Pécresse, est réaffirmé clairement. Cette autonomie notamment financière (gestion du patrimoine immobilier, des salaires etdes emplois d’enseignants) a pourtant, d’ores et déjà, conduit la moitié des universités françaises à des budgets déficitaires. Cette impasse budgétaire, loin de ne toucher que les universités les plus modestes, ébranle même les plus grands établissements : en déficit de plusieurs millions, l’université Paris-1 Panthéon-Sorbonne va ainsi devoir réduire de 10% son offre d’enseignement pour l’année à venir. Que ce soit la LRU1-Pécresse sous Sarkozy ou la LRU2-Fioraso sous Hollande, le gouvernement organise la pénurie dans les universités.

Parallèlement à ce renforcement de l’autonomie, le rôle régulateur et égalisateur de l’Etat est encore affaibli. Dans le même temps, le rôle de la région dans la définition et la conduite des politiques universitaires est nettement renforcé. Ce qui se dessine c’est donc une université reféodalisée, où les instances nationales, dessaisies au profit d’exécutifs régionaux ou locaux, ne pourront plus assurer la qualité et l’homogénéité de l’offre universitaire sur le territoire (par exemple, avec suppression de l’habilitation nationale des diplômes), et où les mesures discrétionnaires risquent de se multiplier. À ce titre, l’adoption par les sénateurs d’un amendement EELV prévoyant la fin des qualifications nationales pour les enseignants (CNU), n’est pas un accident de parcours. Cette disposition relève d’un réel agenda politique libéral de déconstruction du système universitaire français et annonce l’avenir. La ministre ne l’a d’ailleurs pas rejeté mais a seulement suggéré de « laisser du temps au temps ».

2) Le gouvernement ne fait toujours pas confiance à la communauté universitaire

Si le gouvernement veut des universités « autonomes » sur le plan financier, il veut une communauté universitaire étroitement encadrée. Qu’il s’agisse de la vie de l’université ou de conduite de la recherche, défiance et contrôle sont à l’ordre du jour.

Ainsi, la gouvernance démocratique au sein de l’université n’est pas rétablie. Au contraire, le président de l’université conserve des droits exorbitants. Au sein du conseil d’administration, la présence des membres nommés, qui n’ont souvent aucune légitimité universitaire (« personnalités du monde économique », représentants des collectivités) reste importante. Pire : le président de l’université est désormais désigné par tous les membres du CA et non plus par les seuls membres élus.

En outre, est mis en place un nouvel échelon institutionnel, pour le moins obscur, la Communauté d’Université, dont les instances dirigeantes risquent d’être composées sans aucune transparence. Même défiance en ce qui concerne la recherche. L’agence d’évaluation instituée par la LRU-Pécresse, l’AERES, n’est pas supprimée malgré les engagements de Hollande. Elle doit être remplacée par une autre autorité administrative non élue, le Haut Conseil d’Evaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur (HCERES), qui procède de la même logique et conserve le même type de missions.

3) Des universités en concurrence les unes avec les autres

Le regroupement des établissements, jusque là encouragé, est désormais obligatoire. C’est au niveau des regroupements d’universités que se fera désormais la contractualisation avec l’Etat. La recomposition de la carte universitaire continue.

Dans le contexte aveuglément concurrentiel créé par l’autonomie, il n’est pas difficile d’imaginer à quoi cette carte ressemblera : des pôles d’« excellence », déjà bien pourvus, concentreront toujours plus de ressources (fonds publics et privés, meilleurs étudiants, enseignants prestigieux, diplômes cotés…) tandis que les universités de second rang, reléguées, fragilisées, devront réduire leurs activités, ou les réorienter pour survivre. Ce qui se dessine, c’est bien une université hyperconcurrentielle et un véritable marché de l’enseignement supérieur !

4) Vers l’entreprise-Université

La loi Fioraso rapproche encore l’université de l’entreprise : elle assigne à l’enseignement supérieur une nouvelle mission, le « transfert des résultats vers le monde économique », oblige les universités à accueillir dans leurs CA des représentants du monde économique, pousse les établissements à assurer « la formation à l’entrepreunariat » et la préparation des étudiants « aux entretiens d’embauche »…

Mais l’université n’est pas seulement invitée à faire une place à l’entreprise. Elle est appelée à devenir elle-même entreprise. En effet, l’autonomie et la concurrence généralisée soumettent les établissements à des contraintes rentabilité et les obligent à intégrer les logiques du privé. Pour trouver des fonds, les universités « autonomes » emprunteront vaillamment les pistes déjà explorées par certaines d’entre elles : hausse des frais d’inscription (et donc endettement des étudiants), concentration sur les filières « profitables », externalisation de certaines activités, adaptation aux besoins du « tissu économique local », partenariat avec des entreprises privées, marchandisation des cours (développement du marché numérique de l’enseignement par l’intermédiaire des Massive Open Online Courses, MOOCs).

* * *

Aujourd’hui plus que jamais, l’urgence c’est l’abrogation de la LRU comme de la loi Fioraso. L’urgence, c’est enfin une loi de programmation qui dote vraiment toutes les universités de moyens de former les étudiants et de mener une politique de recherche libre et s’attaque enfin à la précarité dans les universités: à quoi bon 5 000 postes sur 5 ans face à 50 000 précaires ?

Obama : Oreilles ouvertes et yeux fermés

Les intérêts américains n’ont pas de prix, et surtout pas celui de la marche vers la démocratie.

Evoquant le second surgissement du peuple égyptien pour refuser les politiques des Frères musulmans et de Mohamed Morsi, Barak Obama a ainsi appelé, dans un amalgame misérable, « toutes les parties à la retenue ».

Cherchant à discréditer le mouvement et à servir son fidèle allié godillot Morsi, il a fait allusion aux « agressions » pour récuser le fait que ce soient des « manifestations pacifiques ».

Barak Obama ferme les yeux, ouvre les oreilles, et pense avec son portefeuille.

Portugal • Echec au roi Barroso à Lisbonne

Le ministre portugais des Finances Vitor Gaspar a démissionné lundi 1er juillet.

C’est un pion essentiel de Bruxelles, metteur en scène de l’austérité et de la saignée du peuple portugais, qui a cette fois été poussé vers la sortie.

C’est lui, qui répondant aux injonctions de la Troïka avait négocié le retour du Portugal sur les marchés au prix de coupes claires dans la fonction publique, de baisses des salaires et de l’envolée du chômage.

Vitor Gaspar a dû se résoudre au fait que sa potion était inefficace mais aussi indigeste pour les portugais qui depuis des mois résistent au diktat de la Commission Européenne et à la politique d’asservissement du gouvernement libéral de Pedro Passos Coelho.

Les libéraux sont aux abois et incapables de proposer une autre issue que la fuite en avant. Le portugais Barroso et sa bande ont ainsi déjà demandé au gouvernement de son propre pays de « maintenir le rythme des réformes ». Pedro Passos Coelho s’est aussitôt exécuté en nommant Maria Luis Albuquerque, ancienne secrétaire d’Etat au Trésor, et responsable des privatisations qui frappent le Portugal, pour prendre la place de Vitor Gaspar.

Les pions tombent à Lisbonne et les fous restent à Bruxelles.

Le budget 2014 ne sera ni socialiste ni écologiste

Dans son rapport d’information sur le budget 2014, Christian Eckert, député solférinien, est plus que clair. Il faut intensifier la rigueur pour les salariés, amplifier la politique de l’offre et ses moscocaseneuvecahuzac.jpg exonérations de cotisations patronales. Il faut vendre au secteur privé des pans entiers de la richesse publique tout comme il faut revoir à la baisse les revenus de solidarités et de redistributions. Ainsi, Christian Eckert file-t-il droit dans les pas de Didier Migaud, président de la cour des compte, qui lui même file droit dans ceux de la commission européenne de José Manuel Barroso. Le gouvernement, quant à lui, a clairement choisi d’orienter la France dans une direction qui ne sera ni socialiste, ni écologiste. Car Hollande et Ayrault sont désormais les premiers « ouvriers » d’une Europe libérale qui ordonne, d’un Medef, qui exige, obtient et se réjouit à en jouir.

Le budget fixe la ligne de démarcation entre une majorité gouvernementale et son opposition. C’est vrai d’une commune, comme c’est vrai d’un département ou d’une région, comme c’est vrai d’un état. Si vous votez pour, vous appartenez à la majorité, si vous votez contre, vous êtes dans l’opposition. Cette règle est simple, cette règle est claire, cette règle est limpide. Car le budget, autrement dit les choix de dépenses, d’investissements et de recettes, détermine la politique que vous entendez mener, détermine votre orientation idéologique. Le budget pour la France de 2014 sera, sans aucun doute, l’un des plus droitier de ces 20 dernières années:

En définitive, le volet « dépense » du budget 2014 met clairement au pied du mur les ministres écologistes du gouvernement, mais également tous les ministres socialistes qui se défendent d’être des solfériniens et revendiquent leur orientation socialiste.

Passons maintenant au volet recette du budget 2014. Trois hausses fiscales sont à prévoir pour venir renforcer les recettes traditionnelles. Une augmentation de la taxe sur l’assurance vie, sur le diesel et surtout une augmentation générale de la TVA au delà ….  Lire la suite sur le blog « A Gauche pour de vrai »

Call Expert : Le soutien de Jean-Luc Mélenchon

Callexpert

Jean-Luc Mélenchon était à Lézan dans le Gard ce dimanche pour la fête du Parti Communiste. Il a rencontré une délégation de salariés de Call-Expert. Voilà la lettre qu’il a adressé aux juges du tribunal de commerce :

Lettre JLM

Retrouvez tous les infos du Parti de Gauche du Gard sur leur site.

Autour du « modèle » Fralib, appel à la convergence des luttes

Le carrefour des luttes organisé vendredi 28 juin sur le site de Fralib à Gémenos a été un succès. Des centaines de salariés en lutte ont partagé leur expérience. Au menu : convergence des luttes et radicalité des perspectives. Reportage d’Emmanuel RIondé à lire dans son intégralité sur le site de la revue Regards.

Fralib Regards
Crédit photo E.R

Le soleil et un léger mistral étaient de la partie vendredi 28 à Gémenos. Juste ce qu’il fallait de météo pour parfaire une journée qui de bout en bout, s’est avérée être une réussite. Au lendemain d’un concert de soutien organisé avec le Front de gauche à Martigues, les salariés de Fralib voulaient rassembler sur leur site des salariés en lutte venus de tout le territoire. Pour parler coordination, organisation, convergence. Objectif réussi : près d’une quarantaine d’entreprises étaient représentées. Et les salariés ont pu, dans une ambiance conviviale (exemple : paella, rosé et grandes tables) et fraternelle (exemple : ukulélé et percus sur les poubelles pour une version sauvage d’On lâche rien), mettre en commun et partager leur vécu et leur expérience de bagarre pour l’emploi. Les Fralib, qui ont franchi lundi 24 juin le cap symbolique des 1000 jours de lutte étaient cités par tous comme un « modèle » en terme de longévité, de combativité mais aussi de projet de reprise alternative. C’est ce que dit Daniel, de l’entreprise Pilpa à Carcassonne, dont les salariés, après un an de lutte, s’apprêtent à déposer un projet de reprise en SCOP .

A Pilpa comme ailleurs, le refrain est désormais archi-connu : au nom d’une « rentabilité » subitement décrétée insuffisante, les patrons revendent, démantèlent, restructurent, délocalisent, licencient. Une logique globale du seul profit des actionnaires, face à laquelle les résistances isolées pèsent peu. Et qui nécessite des réponses offensives. C’est ce qu’a développé Olivier Leberquier lors du meeting en fin de matinée, s’exprimant au nom des salariés et des syndicats CGT et CGC de Fralib : « Notre initiative aujourd’hui s’inscrit dans une démarche de coordination des luttes, de cohérence, de combativité, de rassemblement, d’unité des salariés. Nous pensons utile, efficace de faire converger tous nos combats pour la défense de l’emploi et du potentiel industriel national notamment. (…) Nous sommes porteurs de réelles exigences bien d’actualité pour un vrai changement de société. Nous voudrions notamment souligner l’importance fondamentale de la réappropriation par les travailleurs de leurs moyens de production et des nationalisations démocratiques qui sont des moyens pour y parvenir. Il n’y a que les luttes qui peuvent nous permettre de reprendre aux patrons ce qu’ils nous ont pris ! La preuve en est faite avec notre lutte… »

Regards Lire la suite du reportage avec d’autres interviews de salariés en lutte sur le site de Regards

6ème République • Musique pour la Sixième République

La 6ème République vaut bien une « Cumbia » !

A partir du discours de Jean-Luc Mélenchon pour la 6ème République, les musiciens  Harry et Xavier Veynand ont créé ce morceau :

 
 

A écouter sans modération !

Musique: composition, interprétation instrumentale, réalisation de Harry Veynand et Xavier Veynand.
Image: création Pierre Gérard pour Commune Communication.


S’impliquer pour une refonte de nos institutions démocratiques, par une 6ème République, est plus que jamais nécessaire.
Cette initiative musicale a pour visée d’encourager à s’informer, faire vivre l’échange et le débat, et, car tel est le propre du culturel, de donner matière à penser.

Bien que dépassant toute considération partisane, notre responsabilité d’artistes engage à nous positionner. Ainsi, parmi les formations politiques et leurs porte-parole prônant la 6ème République, nous avons choisi d’ utiliser et d’articuler des extraits parmi les explications tenues par Jean-Luc Mélenchon, pour plusieurs raisons.

Tout d’abord le timbre de sa voix, la clarté pédagogique de son discours, ainsi que son rythme dynamique, s’accordent singulièrement à la musique entrainante et chaleureuse que nous souhaitions créer dans l’idée de faire honneur à un peuple en mouvement, sachant que l’acte poétique, aussi bien que politique, s’accomplit en marchant!
Mais, avant tout, car la nécessaire implication citoyenne, et refonte du peuple français dans l’idéal démocratique et républicain auquel nous aspirons, sont au coeur de la parole de Jean-Luc Mélenchon, et de la ligne de sortie de crise par le haut proposée par le Front de Gauche.

Nous avons donc souhaité renforcer, par la musique, certains des propos éclairants et points essentiels, tirés de ses nombreuses interventions dans les médias en faveur de ce changement de République, afin de favoriser et de redoubler l’expression de ce fil de pensée, au delà de la confusion d’un système médiatique.

« Tout témoignage responsable engage une expérience poétique de la langue. » (J. Derrida)

Liberté, Egalité, Fraternité – Sixième République!


Paroles:
« Liberté, Egalité, Fraternité.
Le peuple français se constitue dans la politique. Il est défini par le fait qu’il se constitue en nation, par un acte démocratique qui est la Constitution.
Cela nous distingue d’innombrables autres peuples, et c’est pourquoi les révolutions françaises n’ont de force et de profondeur que si elles sont universalistes.

Comment, comment, comment! Sixième République.
Le peuple français a besoin de se refonder.
Comment, comment, comment! Sixième République.

Le peuple souverain va faire cette république. La Sixième République résulte d’un processus démocratique.
Si la Loi s’applique à tous, et à tous de la même manière, alors personne n’est exclu de l’action populaire.
L’acte fondateur de la Sixième République, c’est l’acte qui fait que le peuple se saisit de la règle du jeu commune, pour se refonder lui-même.

Comment, comment, comment! (X2)
Donner un but qui soit plus grand que nous. Le Révolution Citoyenne.
Comment, comment, comment!
Un front du peuple, qui a une vocation révolutionnaire.

Révolution parce qu’on change, les institutions politiques
Nous changeons la hiérarchie des normes
D’abord la solidarité et la coopération et à la fin la compétition.

Pourquoi? (X4)
(parce que)

L’hyper-présidence déresponsabilise toute la hiérarchie des pouvoirs à l’intérieur de la République,
et donc facilite la contamination de la présence de l’argent, qui lui est devenu roi dans la société et cherche à tout instant, à s’approprier la bonne décision.

On doit changer ce pays par le haut, en changeant ses institutions
Deuxièmement, on doit lutter contre l’austérité, ce n’est pas la bonne politique
Troisièmement, il faut affronter la finance

Comment, comment, comment!
Nous élirons une constituante pour changer de république.
Comment, comment, comment!
Est-ce que quelqu’un a une autre idée?

Comment concilier l’activité spontanée du peuple et la stabilité institutionnelle
Une solution technique, c’est le referendum révocatoire
La création des droits citoyens dans l’entreprise, c’est à dire de faire prévaloir l’intérêt général dans l’entreprise.
Les biens communs de l’Humanité doivent être protégés
on ne prend pas plus dans la nature, que ce que la nature est capable de reconstituer. Donc, la règle verte.

C’est la Sixième République! »

Pierre Gattaz, nouveau patron d’un Medef « de combat »

Pierre_Gattaz.jpg Pierre Gattaz est depuis le 3 juillet au matin, le nouveau patron du Medef (Mouvement des entreprises de France) et cela pour une durée de 5 ans. Après Laurence Parisot qui avait représenté le secteur des services, son élection voit le retour en force de l’industrie dans la direction du syndicat patronal. Mais pour les salariés, la différence ne sera pas vraiment sensible. On connaît le bilan de la première qui entendait faire de la précarité la règle naturelle du travail. On devine le programme du second à ses déclarations : « Je suis apolitique. Je suis pour un Medef de combat. »

« Accompagner » l’inflexion sociale-démocrate

« Pas contre le gouvernement, prend-il soin de préciser, mais contre la crise. » Une telle orientation ne dérangera pas François Hollande gagné aux méthodes austéritaires que l’on connaît et qui conviennent parfaitement au Medef. Si bien que Pierre Gattaz peut même songer à proposer ses bons offices pour « accompagner encore plus » l’inflexion sociale-démocrate prise par le gouvernement Ayrault. Il irait jusqu’à envisager une cogestion économique du Medef et du gouvernement et rêve qu’ensemble, ils puissent « piloter le projet de loi de finances 2014 ».

Celui qui se défend d’être un héritier a de qui tenir. Son père, Yvon, l’a précédé dans la carrière. Président du CNPF (l’organisation patronale antérieure au Medef) de 1981 à 1986, il professait une philosophie de l’histoire sans équivoques : « Les syndicats ont été nécessaires au XIXe siècle, utiles puis abusifs au XXe. Inutiles et nuisibles au XXIe, ils doivent donc disparaître. » Il ne faut guère attendre une vision plus subtile de la réalité sociale de la part du fils. D’autant qu’elle est conforme à ses intérêts. La famille se classe au 277e rang des fortunes françaises et contrôle à 87% l’entreprise Radiall spécialisée dans les composants électroniques. Lui-même, sans rivaliser avec les salaires des dirigeants du Cac 40, bénéficie tout de même d’un salaire de 300.000 euros par an et clame qu’il « ne faut pas avoir peur de s’enrichir ».

Un homme d’influence

Son programme, son personnage, sa détermination ne pouvaient que lui attirer le soutien des fédérations patronales les plus influentes comme les assurances (FFSA), les banques (FBF) ou la métallurgie (UIMM). Il a trouvé dans cette Union des Industries et des Métiers de la Métallurgie dont il est un des animateurs un lieutenant à la hauteur de ses ambitions : Jean-François Pilliard qui en est le délégué général. Il sera chargé des affaires (anti)sociales. Un choix qui en dit long si l’on se rappelle qu’Eugène Schneider avait ainsi formulé l’objectif de l’UIMM naissante : « organiser l’entente des patrons afin de résister aux grèves des ouvriers. » L’orientation n’a pas molli avec le temps. Ainsi en 1972, l’Union a financé une campagne de tracts, autocollants et affiches pour dénoncer le Programme commun de la gauche. Très récemment, en 2007, la presse a révélé l’existence d’une caisse noire pour faire face à d’éventuelles grèves. L’origine de ces fonds n’est pas clairement identifiée et proviendrait de retraits en liquide et de détournement de fonds publics. En octobre prochain, l’UIMM comparaîtra devant le tribunal correctionnel de Paris en tant que personne morale pour travail dissimulé dans l’affaire des retraits de fonds suspects (à hauteur de 16,5 millions d’euros) entre 2000 et 2007. Mais Pierre Gattaz a aussi dans sa manche le GFI (Groupe des Fédérations Industrielles) qu’il préside et qui, regroupant 80% de l’industrie nationale, constitue une force de frappe certaine. Il est également membre du think tank patronal La Fabrique de l’Industrie, initié par le GFI, l’UIMM et le fameux Cercle de l’industrie. Ce cercle, création de Dominique Strauss-Kahn pour faire du lobbying au niveau européen, fonctionne avec une double vice-présidence, l’une représentée par une personnalité de l’UMP et l’autre du PS. Pierre Moscovici était vice-président de ce Cercle jusqu’à sa nomination comme ministre de l’Économie en 2012. Il y a croisé Louis Gallois qui a présenté le « Pacte pour la compétitivité de l’industrie française » au gouvernement Ayrault et qui est à l’origine du l’origine du « choc » fiscal réclamé par le milieu patronal. Ou bien encore Didier Migaud, nommé par Sarkozy premier président de la Cour des Comptes qui estime indispensable périodiquement et encore très récemment de réaliser de nouveaux tours de vis.

Faire payer les salariés

Ainsi, malgré les haussements de ton et les postures combattantes que Pierre Gattaz ne manquera pas d’adopter à l’égard du gouvernement après son intronisation à la tête du Medef, il ne devra pas lui être trop difficile de se faire entendre. L’oligarchie, d’accord sur l’essentiel, ne fait pas de sectarisme sur les détails. François Hollande a – certainement pour montrer ses bonnes dispositions – décoré en avril dernier Yvon Gattaz de la Grand-croix de la Légion d’honneur. Les revendications du fils devraient trouver l’oreille du gouvernement Ayrault. Il répète déjà sa prestation: « Dès le 4 juillet, annonce-t-il, je rappellerai au gouvernement qu’il faut arrêter de nous asphyxier avec les prélèvements obligatoires et les charges. » Cette argumentation pas tout à fait nouvelle vise concrètement à faire « transférer 50 milliards d’euros de charges sur le travail vers la fiscalité ». Pour financer l’opération, une première moitié proviendrait d’une hausse de 3 points de TVA et serait ainsi directement ponctionnée sur les ménages, la seconde moitié résulterait d’une baisse des dépenses publiques qui pénaliserait les mêmes.

Un dialogue social sous conditions

Les intentions comme le message sont clairs. Le nouveau Medef sera de combat, contre les salariés dont il n’est curieusement guère question, les concepts abstraits d’entreprise, de charges, de travail, etc. mobilisant son champ lexical. Et il peut compter sur la bienveillance d’un gouvernement élu en principe sur un tout autre programme. Ce qui dispense Pierre Gattaz d’en faire trop et lui permet de s’afficher démocrate : « Le dialogue social, je le revendique, fortement, hautement, au niveau du terrain en priorité. » Mais si l’on entend bien, sa « priorité » rappelle les réflexions du père sur le rôle des syndicats devenus aujourd’hui ringards et nuisibles . Sa conception du dialogue social vise l’inversion de la primauté des accords nationaux sur les accords de branche, puis d’entreprise et d’établissements. Déterminer les modalités du travail au plus petit niveau, celui de l’entreprise, est le rêve ultime des libéraux précisément hostiles aux représentations organisées des salariés. D’ailleurs chez Radiall, dans l’entreprise familiale, les syndicats ont longtemps brillé par leur absence. Et lorsqu’il a fallu se résoudre à en supporter un, il a d’abord été « maison ». Certes, avec la représentation des syndicats nationaux, les choses ont changé, mais manifestement pas l’état d’esprit de la dynastie Gattaz. Admirateur de Churchill, son dernier rejeton semble vouloir reprendre sa rhétorique: « Je n’ai rien d’autre à vous offrir que de la sueur, des larmes et du sang… » Au seul profit de sa classe, bien sûr.

Laurence Parisot,chantre du travail précaire

A la tête du Medef depuis 2005, Laurence Parisot aura été huit ans la représentante des intérêts du grand patronat. Son début de mandat fut marqué par des déclarations d’intention claires : « la liberté de penser s’arrête là où commence le code du travail » ou « la vie, la santé, l’amour sont précaires, pourquoi le travail échapperait-il à cette loi ? ». A cet égard Mme Parisot se déclarait en parisot_porte_tronche-324x300.jpg 2006 favorable à une modification de l’article 34 de la constitution pour enlever le droit du travail et la protection sociale des compétences législatives du parlement. Le remplacement de la loi par le contrat était un de ses principaux cheval de bataille, c’est désormais chose faite avec le vote des accords nationaux interprofessionnels (ANI) et la mise en place de la « conférence sociale » par le gouvernement solferinien (méthode que François Hollande entend constitutionnaliser !). Elle fut aussi l’un des partenaires privilégiés de Nicolas Sarkozy dans son travail de sape du programme du Conseil National de la Résistance. Elle a agit dans le sens de la remise en cause des 35 heures en appuyant les heures supplémentaires défiscalisées, avec pour objectif affiché de mettre fin à toute limitation du temps de travail. Dans le même sens, elle a soutenu et poussé Nicolas Sarkozy à reculer l’age de départ à la retraite à 65 ans. Enfin, et cette fois avec l’aval du tandem Hollande/Ayrault, elle a entamé la mise en place de la flexibilité du travail avec l’ANI au début de l’année.

Malheureusement, la futur ex patronne du Medef (son mandat termine le 3 juillet 2013) ne va pas disparaître de l’actualité puisque Jean-Marc Ayrault envisage de nommer Laurence Parisot au Conseil économique, social et environnemental. Elle serait nommée au titre de « personnalités qualifiées »… ce qui en dit long sur la politique du gouvernement Ayrault vis à vis du grand patronat.

Arthur et Boris Morenas

Oncle Sam, que vous avez de grandes oreilles !

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On ne sait ce qui est le plus stupéfiant. Sont-ce les révélations sur l’espionnage de l’Union européenne par les services états-uniens ? Ou alors la surprise qu’elles provoquent chez les dirigeants de l’UE ? Il faut croire que la rhétorique de l’unité du « monde libre » pendant la guerre froide, prolongée par la thèse de l’unité de l’« Occident » dans le « choc des civilisations », a fait oublier à nos lamentables dirigeants européens que la puissance dominante du monde a une position et des intérêts distincts des leurs. Oui les Etats-Unis sont un empire qui mène une politique active pour maintenir son hégémonie. La naïveté des chefs européens est feinte ou alors elle est accablante ! Ces aigles croyaient-ils vraiment que Washington dépense la moitié du budget militaire de la planète entière uniquement pour faire la guerre au terrorisme ? Pensaient-ils que l’impérialisme états-unien était menacé par le mollah Omar et sa mobylette ? La prétendue « guerre contre le terrorisme » sert davantage à enrôler ce genre de pigeons sous la bannière étoilée, et accessoirement à faire main basse sur le pétrole, talon d’Achille de l’Empire, qu’à éliminer des terroristes qui s’avèrent plus nombreux après chaque invasion. Ce qui menace l’hyperpuissance états-unienne est en fait l’ascension de la Chine ou le risque que la Russie se rétablisse du martyr qui lui a été imposé par le fantoche ami du FMI, Eltsine. Cela aurait pu être l’Union européenne si celle-ci était devenue une puissance autonome et non un protectorat de l’OTAN livré à son tour au FMI et à ses politiques de destruction massive. Il était donc logique que l’Empire nous espionne puisqu’il est l’Empire et que la puissance de celui-ci n’est pas compatible avec l’existence de rivaux, quand bien même ceux-ci seraient des alliés.

Bien sûr, si les faits ne nous surprennent pas, leur découverte change tout. D’abord l’UE ne peut rester inerte. Un signe de faiblesse supplémentaire encouragerait des comportements toujours plus arrogants à notre encontre. Même Pasqua en son temps avait expulsé des espions états-uniens qui se faisaient passer pour de simples diplomates. Cela crée un climat de travail. Ensuite, beaucoup de nos concitoyens s’étranglent en découvrant le comportement de « l’ami américain ». Ils comprennent plus vite et encore mieux notre slogan « non à l’Europe américaine ». Le travail de préparation des opinions au grand marché transatlantique est à l’eau. Excellent ! Rappelons la manière dont le GMT nous a été vendu. Il s’agirait d’un accord mutuellement profitable où les enjeux de rapports de forces n’auraient dès lors aucune place. Si Obama a proposé de relancer ce projet, c’est pour notre bien commun… bien sûr ! Alors son système d’écoutes est sans doute l’équivalent de l’émetteur mis dans la chambre de Bébé pour rassurer des parents débordant d’affection ! L’attitude des Etats-Unis est une raison de plus d’arrêter les négociations sur le GMT. Il faut rappeler que le mandat de négociation est resté secret au nom de l’efficacité diplomatique. Il n’a été porté à la connaissance ni des citoyens ni des parlementaires. En revanche la partie états-unienne y avait accès depuis les bureaux bruxellois de l’OTAN. Hier l’efficacité diplomatique justifiait de violer les principes démocratiques. Aujourd’hui il faudrait y renoncer pour ne pas vexer l’Oncle Sam ? L’ami américain a, de part et d’autre d’un large sourire, de bien grandes oreilles. Il a aussi de grandes dents.

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