Luttes • Les « Ex-Doux » du Loiret ne se laisseront pas plumer !

Doux

Le Parti de Gauche soutient les salariés des « Volailles du cœur de France » dans leur lutte contre la fermeture de l’abattoir de Boynes (45). La colère des « Ex-doux » est profonde dans le Nord-Loiret où les plans sociaux s’accumulent !

En 2012, la cession de l’abattoir – propriété du pole frais Doux – au consortium DUC GLON SANDERS, filiale alimentaire du groupe SOFIPROTEOL, dont le Président n’est autre que Xavier Beulin, Président de la FNSEA, a permis à la direction de liquider 91 emplois sur les 172 que comptait l’entreprise. Ceci bien entendu dans le cadre d’un soi-disant plan de « sauvegarde » de l’emploi. À l’heure actuelle, sur les 91 licenciés de 2012, 70 d’entre eux sont encore inscrits a pole emploi !

Pour les 81 autres, sous couvert de maintien de l’activité, la direction de l’entreprise augmentait le temps de travail à 10 heures par jour pour répondre aux commandes des clients et ainsi promettre la pérennisation de l’entreprise. Ceci sans contrepartie financière pour les salariés. Moins d’un an plus tard, DUC se retire du montage financier en arguant un manque de débouché et des difficultés financières. Il faut savoir que 44 % des volailles consommées en France sont directement importées, et proviennent notamment du marché brésilien.

Aujourd’hui comme hier, les salariés ne se résignent pas et ne baissent pas la tête face à la fermeture annoncée pour février 2014. L’heure est toujours à la mobilisation. Ils ne lâcheront rien pour sauvegarder leur emploi et ne pas être les nouvelles victimes du gouvernement Ayrault, bien trop occupé à endiguer une colère « médiatique » des « bonnets rouges ». Le gouvernement perçoit-il que la colère de la rue n’est pas uniquement Bretonne ?

Stecco Power, Doux,…. Ça suffit ! Nous appelons à soutenir ce mouvement de lutte exemplaire que mènent les ex-salarié-es de Doux pour la sauvegarde de l’emploi et contre la financiarisation de l’économie ! Ils ne lâchent rien, nous non plus !

Marchons le 1er décembre !

Sur fond de chômage et de stagnation économique, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault poursuit une politique d’austérité catastrophique pour le pays. Pire, parce qu’identifié comme le gouvernement de la « gauche », il sème la confusion et désoriente toujours plus nos concitoyens. Cette fin d’année, marquée par le vote d’une réforme des retraites qui légitime et aggrave celle de Nicolas Sarkozy et par un budget d’austérité record, est en train d’achever ce qui reste de légitimité populaire à Jean-Marc Ayrault et François Hollande. C’est dans ce contexte qu’est survenue la « révolte » des Bonnets rouges. Constatons qu’il s’agit du premier mouvement de masse auquel le gouvernement cède. Alors que François Hollande est resté droit dans ses bottes pour refuser aux syndicats la moindre inflexion sur l’accord national interprofessionnel, la réforme des retraites ou la loi d’amnistie sociale, alors qu’aux côtés de son ministre de l’intérieur il a refusé au mouvement lycéen le moindre geste en faveur des élèves scolarisés expulsés du pays, fidèle en cela à une gestion autoritaire et à la politique du bouc émissaire, voilà qu’en quelques jours il laisse démanteler ses portiques et son écotaxe. Ce gouvernement de « gauche » a la particularité d’être compréhensif et faible avec les « pigeons », le Medef et, dans le cas des bonnets rouges, une alliance contestatrice dominée par la FNSEA , le Medef et la droite, voire le FN. A l’inverse, il se révèle dur et intransigeant avec ceux qui lui ont permis d’être là.

Le signal donné est terrible et pourrait donner des ailes à ce type de mobilisations dans lesquelles les justes revendications des salariés pour l’emploi sont dévoyées et manipulées au service des intérêts de l’agro-business, du patronat et de visions identitaires, réactionnaires voire antirépublicaines. Il n’est d’ailleurs pas un hasard que l’extrême droite se « déguise » depuis en « bonnets rouge » que ce soit sur les Champs-Elysées pour les cérémonies du 11 novembre ou ailleurs. Le FN et ses succursales ont très bien compris le terreau que représente ce mouvement de contestation qui nie les intérêts divergents des classes au profit d’une vision corporatiste de la société. Le fascisme a pratiqué ainsi dans les années 30.

C’est pourquoi il était essentiel que les syndicats appellent à la manifestation de Carhaix le jour même de celle de Quimper sur des bases claires de refus de l’austérité et pour l’emploi. C’est pourquoi, également, nous soutiendrons leur mobilisation du 23 novembre à Rennes. Mais il fallait aller plus loin et ne pas laisser l’extrême droite et la droite dévoyer toujours plus la colère populaire. Il revenait au Front de Gauche de proposer une initiative forte pour dire son opposition à la politique d’austérité du gouvernement, à commencer par les mesures les plus injustes de son budget. Au nom de la défense de l’impôt républicain, nous ne pouvons en effet que refuser le dispositif fiscal sur lequel est basé le budget 2014. Il est impossible d’imposer à la fois plus d’impôts injustes et d’abaisser les moyens pour les services publics et la protection sociale. Tout cela au nom d’une règle d’or imposée par Bruxelles aussi injuste que stupide et qui entraine les peuples de l’Union Européenne à la récession. Mais aussi de cadeaux au patronat puisque l’augmentation de la TVA sert à payer une partie des 20 MDS de cadeaux aux entreprises sans contrepartie décidée dans le cadre du pacte de compétitivité.

Voilà comment est née l’idée de la marche du 1er décembre à Paris. Elle aura pour objectif le « portique » de Bercy , que nous avons baptisé « du Medef » tant la politique du gouvernement et de son bras armé en la matière qu’est le Ministère des finances sert davantage les intérêts de l’organisation patronale et de la finance que du peuple. L’initiative proposée jeudi 7 novembre par Jean-Luc Mélenchon lors d’un meeting de soutien à Francis Parny, candidat du Front de Gauche à la mairie de Garges-Lès-Gonesse et responsable communiste, est devenue depuis mardi matin (cf. sa déclaration) un appel du Front de Gauche tout entier. La marche qui partira vers 13h30 aura pour mot d’ordre « pour la révolution fiscale, pour la taxation du capital, pour l’annulation de la hausse de la TVA » . Nous voulons l’ouvrir à toutes celles et tous ceux qui refusent la politique d’austérité du gouvernement à commencer par ce budget 2014. Nous la voulons dans l’esprit de la marche du 5 mai, annonciatrice de la majorité alternative à laquelle nous aspirons. D’ailleurs elle servira également à interpeller les parlementaires qui seront alors en plein débat sur le budget pour leur dire : ne votez pas cette aggravation de l’austérité.

La marche du 1er décembre devient donc notre objectif politique central en ce mois de novembre. Il faut la populariser, monter si possible des cadres unitaires de mobilisation allant plus loin que les seules forces du Front de Gauche en interpellant les forces politiques (EELV, NPA, socialistes critiques), syndicales et associatives avec lesquelles nous avons pris l’habitude de travailler ces derniers temps . Nous le ferons nationalement, il faut le faire dans les départements et les communes. Il est évident que cette marche s’inscrit pour le PG dans une démarche cohérente d’opposition à la politique du gouvernement qui nous amène à une prise de distance claire et à des listes autonomes des partis qui s’en reconnaissent aux élections municipales puis européennes. Dans la rue et dans les urnes, notre stratégie est la même, fidèle en cela au texte d’orientation du FDG. Marchons !

Eric Coquerel
Secrétaire national du Parti de Gauche

Attaques racistes contre Christiane Taubira : mettre les racistes au ban de la République

La République n’est pas un régime neutre. Elle est la victoire de l’humanité une et indivisible et de l’égalité contre tous les racismes.

Le racisme n’est pas une opinion. Les racistes doivent être mis au ban de la République. Leurs organes de presse sévèrement punis. Leurs expressions interdites.

L’évolution incroyable du niveau d’agressivité de l’extrême droite confirme l’alerte que nous avions lancée depuis la campagne présidentielle. Cette violence de l’extrême droite souligne la responsabilité écrasante de tous ceux qui l’ont dédiabolisée : en nous désignant comme cible principale, ils ont désarmé la riposte. L’ambiance reflétée par la une de l’hebdomadaire Minute vient donc de loin et les responsabilités sont amples dans le désarmement général qui l’a précédée.

FdG de l’agriculture • Propositions pour une nouvelle politique foncière

Alors qu’une nouvelle loi d’avenir de l’agriculture doit bientôt être soumise au Conseil des Ministres, le Front de Gauche de l’agriculture a présenté ses propositions sur le foncier agricole, résultat d’un travail de plusieurs mois associant syndicalistes, associations, élus et citoyens. L’objectif est de promouvoir une agriculture paysanne, écologique, productrice de produits de qualité, créatrice d’emplois et contribuant à la vie des territoires ruraux.

Pour le Front de Gauche, il faut d’abord protéger le foncier agricole, forestier et naturel face à l’artificialisation des terres –et aussi de lutter contre la spéculation foncière près des villes- grâce à un plan de protection généralisée du foncier agricole, forestier et naturel s’inspirant de la loi « littoral ». Des exceptions à la règle générale seraient possibles, sur décision des Commissions Départementales de Consommation des Espaces Agricoles (CDCEA), sur la base de critères stricts nationaux. Le rythme national d’artificialisation pour les dix ans à venir serait plafonné, à 10% du rythme actuel, soit 8.000 ha/an.

Les propositions visent d’autre part à inverser le processus actuel de concentration de la production. Des Etablissement Publics Ruraux (EPFR) régionaux et départementaux, reprendraient, en garantissant leur cohérence, les actuelles fonctions du contrôle des structures, des SAFER et de l’encadrement des fermages.

La nouvelle politique des structures reposerait sur l’existence d’une surface maximale d’exploitation par actif (80 ha pour un usage en grandes cultures dans des conditions moyennes de rendement) -applicable, y compris pour les sociétés, en cas d’installation, transmission, renouvellement de bail, agrandissement, division de l’exploitation, diminution du nombre d’actifs, ou encore de changement de l’orientation de la production. Pourront être ainsi libérées des terres au service de l’installation et des petites exploitations.

En matière d’intervention sur le foncier , l’EPFR préempterait systématiquement le foncier à la vente ou en cas de donation –ou en cas de vente, de cession ou de démantèlement d’une société- chaque fois qu’il s’agirait de favoriser les installations, les agrandissements de petites exploitations, les projets d’agriculture écologique ou les projets de collectivités territoriales visant à développer des circuits courts, avec un objectif annuel de 20.000 ha. Un prix de vente de référence du foncier serait établi par territoire.

La révision du droit du fermage viserait à renforcer le droit des fermiers, tout en encourageant la mise en location des terres agricoles.

La politique foncière proposée par le Front de Gauche pourrait ainsi constituer un outil efficace en faveur d’un nouveau modèle agricole . Les mesures proposées ne dépendent que de l’existence d’une véritable volonté politique nationale : à la différence de la PAC, il n’y a ici aucun besoin de consensus européen et il n’y a pas non plus de règles européennes contraignantes qui pourraient servir de justification pour ne pas s’engager sur cette voie.

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Gaz de schiste • M le Ministre de l’Ecologie, ne signez pas pour Hess Oil !

Le Ministre de l’Écologie s’apprêterait à signer les arrêtés de transfert de sept permis exclusifs de recherche de pétrole de schiste en Seine et Marne et dans l’Aisne en faveur de la société Hess Oil. Alors que la Ministre Batho avait refusé ces mutations, le Ministre Martin recule au premier coup de semonce. Par un communiqué du 8 novembre, le Ministre se défend de ne pas avoir d’autres choix et d’y être forcé par la justice.

Faux ! rétorquent des avocats spécialisés, qui révèlent en outre que l’Etat n’a pas jugé utile de présenter de mémoire en défense face à Hess Oil au Tribunal Administratif, et que ce dernier s’est contenté de demander au Ministère d’instruire les demandes. Elles peuvent donc être rejetées ! Et ce, conformément aux prises de position antérieures et répétées du Ministre, du Président de la République, et de la loi du 13 juillet 2011 interdisant la fracturation hydraulique, seule technique existante à ce jour, réaffirmée récemment par le Conseil Constitutionnel.

Signer ces arrêtés reviendrait à entériner de facto des permis de bafouer la loi, constituerait un grave reniement de la parole gouvernementale, et fournirait au lobby pétrolier une jurisprudence dangereuse sur d’autres permis.

L’absence de représentant de l’Etat au Tribunal Administratif conduit déjà le gouvernement à verser 420.000 euros de pénalités de retard à Hess Oil . 420.000 euros de fonds publics, en pleine période d’austérité et de détresse sociale… Arrêtons les dégâts !

Le Parti de gauche soutient la demande des avocats Arnaud Gossement et Olivier Meyer auprès du Ministre Martin pour ne pas signer ces arrêtés ( http://www.terraeco.net/Hydrocarbures-de-schiste-Monsieur,51963 ) et invite tous ses militants à signer et relayer la pétition initiée : http://www.petitions24.net/monsieur_le_ministre_ne_signez_pas

Décret Peillon sur les rythmes scolaires : entêtement ne fait pas raison

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Le décret Peillon organisant le nouveau temps scolaire crée la désillusion de ceux qui s’y étaient engagés et la colère de ceux qui le refusent depuis sa publication. En un mot, le mécontentement est à son comble.

Pétitions, journées d’action, réunions publiques, grèves … tous les moyens sont employés pour faire entendre raison au Ministre et pour abroger le décret.

Des parents d’élèves, des directeurs d’écoles, des enseignants, des territoriaux, des maires, des candidats à la municipale se retrouvent côte à côte dans les mobilisations pour demander le retrait du décret. Des communes ont dès à présent suspendu l’application du décret qu’elles avaient pourtant appliqué dès cette rentrée. Des maires annoncent qu’ils refuseront d’appliquer cette réforme à la rentrée 2014.

Le peuple, attaché à son école, se met en mouvement. Le Parti de Gauche est présent dans les mobilisations et sera le 14 novembre dans les rassemblements prévus dans la plupart des villes de France en soutenant le mouvement de grève et en se battant pour l’abrogation du décret.

Dès à présent, ses candidat-e-s porteront le mot d’ordre de désobéissance citoyenne dans la campagne des municipales pour refuser de mettre en œuvre une réforme qui instaure la rupture républicaine à l’école en rompant avec les 3 piliers que sont l’égalité, la laïcité et la gratuité.

 

Conférence de Varsovie : Le climat n’est pas à vendre !

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Alors même que le typhon aux Philippines marque de ses dizaines de milliers de morts la terrible réalité des catastrophes climatiques et la dramatique situation que vivent les pays du Sud, la conférence internationale des parties sur le climat vient de s’ouvrir à Varsovie. Malgré les enjeux soulignés par les derniers rapports du Giec et de l’OMM, les grands dirigeants qui s’y retrouvent s’apprêtent à y reproduire les vieilles recettes libérales qui nous ont mené dans le mur.

Pire, pour la première fois, ce sommet voit l’introduction dans les négociations de grandes entreprises privées, dont Arcelor Mittal qui a beaucoup bénéficié du marché carbone tout en continuant à licencier comme s’en souviennent les salariés de Florange.

L’intérêt général n’est pas soluble dans les intérêts des multinationales. Nous devons retrouver la maîtrise publique et citoyenne de ce bien commun qu’est le climat, ce n’est pas le privé qui le sauvera !

Le député européen du Parti de Gauche Jean Luc Mélenchon a voté lors de la dernière session plénière du Parlement Européen contre la proposition de résolution sur la conférence de Varsovie, au motif justement de ce cadre libéral maintenu et approfondi.

Le Parti de Gauche réaffirme son refus des mécanismes financiers, simple spéculation qui a prouvé son inefficacité pour répondre au dérèglement climatique. Il soutient l’appel de 140 organisations et réseaux du monde entier intitulé « Le secteur privé prend le contrôle sur la COP19 et le climat » et propose l’écosocialisme comme projet alternatif au capitalisme pour une bifurcation en profondeur de notre système productif permettant de concilier la préservation de nos écosystèmes et la justice sociale.

Le Parti de Gauche condamne enfin les mesures prises pour suspendre la libre circulation des personnes durant ce sommet et le contrôle aux frontières rétabli à cette occasion en Pologne dans le seul but de tenir à distance les empêcheurs de polluer en rond.

Le Front de Gauche appelle à une marche le 1er décembre

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Contre l’injustice fiscale et sociale, le Front de Gauche appelle à une grande marche le dimanche 1er décembre à Paris pour une révolution fiscale, la taxation du capital et l’annulation de la hausse de la TVA. Cette marche se dirigera vers le « portique » de Bercy, symbole de la politique du gouvernement Ayrault plus favorable au Medef et à la finance qu’aux salariés et à la grande masse de la population.

Cette manifestation aura lieu au moment du vote du budget d’austérité auquel nous nous opposons. Cette politique continue à entraîner le pays dans la stagnation économique, elle amène toujours plus de chômage et de licenciements. Après Sarkozy, elle aggrave l’injustice fiscale en augmentant les impôts pour la grande majorité de la population tout en multipliant les cadeaux au patronat et en continuant la destruction des services publics et de la protection sociale. C’est inacceptable et cela bafoue le principe républicain d’un impôt juste. La hausse de la TVA prévue le 1er janvier en est l’exemple le plus scandaleux puisque prévue pour pallier une partie des 20 MDS d’Euros accordés au patronat sans aucune conditionnalité. C’est pourquoi nous exigeons son annulation immédiate.

La colère populaire contre les conséquences de l’austérité est juste et légitime. La droite, le Medef, l’extrême droite essaient aujourd’hui de la dévoyer. Leurs objectifs n’ont rien à voir avec les intérêts du peuple : il ne faut pas les laisser faire.

C’est pourquoi le Front de gauche conçoit cette initiative comme la plus ouverte possible. Il appelle en conséquence tous ceux et celles, organisations et personnalités, qui refusent cette politique socialement et écologiquement désastreuse à prendre des initiatives localement et à faire de cette marche la leur. Nous sommes donc disponibles à la préparer ensemble.

Il est temps pour ceux qui ont voulu la défaite de Nicolas Sarkozy et enragent de voir sa politique continuer à être appliquée, de se mobiliser le plus largement possible dans l’unité.

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ESS : le compte n’y est pas

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Vient de s’ouvrir au Sénat le débat sur le projet de loi Hamon en faveur de l’économie sociale et solidaire. Si celui-ci a le mérite de donner un coup de projecteur sur les pratiques de ce secteur alternatif de l’économie, il fait fi des fondamentaux qui en forment le socle historique, comme levier de transformation sociale et écologique.

Sous prétexte d’ouvrir la porte à des entrepreneurs qui mènent une activité à caractère social, le projet de loi élargit le périmètre du secteur à des sociétés commerciales, qui ne respectent pas le principe élémentaire de la démocratie sociale, « une personne égale une voix ». Il fait ainsi l’impasse totale sur le fonctionnement des mutuelles et des associations, dans lesquelles les salariés n’ont souvent pas plus de droits que dans n’importe quelle autre entreprise du secteur privé. Se trouvent ainsi légitimés et, pire encore, éligibles au soutien de l’Etat, les praticiens du social business, qui font de la pauvreté une niche de marché.

Benoît Hamon, ministre de l’Économie sociale et solidaire, a par ailleurs rejeté notre proposition d’un droit de préemption aux salariés pour la reprise en coopérative de leur entreprise en passe d’être cédée. Au nom de la sacro-sainte « concurrence libre et non faussée », il entérine de fait le cadre de la compétition libérale entre les mutuelles, entre les associations, entre les coopératives.

L’économie sociale et solidaire est pourtant un ensemble de statuts et de pratiques alternatives qui permettent de préfigurer l’entreprise de demain, dans laquelle l’investisseur privé collectif ou public, le salarié, l’usager et le client se retrouvent à égalité de pouvoir dans la gestion de l’activité. A ce titre, les statuts de SCIC (société coopérative d’intérêt collectif) sont porteurs d’une nouvelle alliance entre le secteur public et les acteurs de l’ESS.

L’économie sociale et solidaire n’est pas un « tiers-secteur » sympathique pour les activités non rentables, comme le laisse entendre le projet de loi Hamon. C’est un outil à la disposition des travailleurs et des consommateurs qui veulent reprendre le pouvoir sur leur économie.

Une loi utile aurait intégré un véritable droit de préemption pour la reprise en coopérative par les salariés. Elle aurait soumis l’appartenance au secteur de l’ESS à un double engagement des structures candidates à mettre en œuvre à la fois un fonctionnement démocratique et des finalités sociales et écologiques.

 

Sociaux-libéraux, droite européenne : Alliés permanents

 Le Parti social-démocrate allemand (SPD) s’apprête à gouverner de nouveau avec la CDU d’Angela Merkel. Le 20 octobre dernier, la direction nationale du SPD a officiellement accepté le principe d’un tel gouvernement à une majorité écrasante : 85%. Jusqu’ici, le SPD n’avait officiellement ouvert que des « discussions » générales avec la CDU. Un pas a donc été franchi avec l’ouverture de « négociations » portant aussi bien sur le programme de la coalition que sur le partage des ministères. Le président du SPD Sigmar Gabriel a promis un référendum militant pour approuver le résultat des négociations avec Angela Merkel mais l’orientation est claire. Il a ainsi déclaré : « Nous voulons commencer des négociations en vue d’une coalition et nous accrocher à l’objectif de les mener à bien». Il a même précisé que son objectif est de « de rendre possible la formation du gouvernement avant Noël».

Cette attitude est la conséquence logique de l’orientation politique du SPD. Au Bundestag, le parlement allemand, il existe potentiellement une autre majorité que l’alliance avec Merkel. En effet, le SPD, les Verts et Die Linke détiennent 320 sièges sur les 630 que compte la chambre basse. Bien sûr, cette majorité est faible et elle supposerait que le SPD renonce à son orientation sociale-libérale. Mais elle existe. Si Angela Merkel est donc réélue chancelière d’Allemagne d’ici Noël, ce sera la responsabilité pleine et entière du SPD, allié de François Hollande.

Sur le fond, la future coalition SPD-CDU est un secret de polichinelle. Le SPD a toujours exclu de gouverner avec Die Linke et même avec son seul appui au moment de la formation du gouvernement. Le SPD partage la même orientation que la droite allemande. C’est vrai depuis plus d’une décennie et les réformes néolibérales de Gerhard Schröder au début des années 2000.

Malgré la défaite électorale et la percée de Die Linke en 2005, le SPD a poursuivi dans la même voie. En 2005, il a préféré s’allier avec la droite, portant Angela Merkel au pouvoir, qu’avec les Verts et Die Linke alors qu’une telle majorité existait déjà. Les quatre années de cette première grande coalition se sont soldées par une politique libérale d’une rare violence : report de l’âge de la retraite de 65 à 67 ans, hausse de la TVA de 16% à 19%, poursuite de l’Agenda 2010 de Schröder, nouvelle baisse de l’impôt sur les sociétés etc. Le SPD a été lourdement sanctionné en 2009, en obtenant seulement 23% des voix, son plus mauvais score depuis 1945.

Il n’a retenu aucune leçon. Cette année, après quatre ans dans « l’opposition », son candidat à la chancellerie Peer Steinbrück, était l’ancien ministre des finances d’Angela Merkel, celui-là même qui avait augmenté la TVA. Les électeurs ne sont s’y sont pas trompés en lui donnant en 2013, un score sensiblement identique à celui de 2009 (25,7% contre 23%, deuxième plus mauvais score depuis 1945).

Alliés dans 13 pays sur 28

L’alliance du SPD avec Merkel est donc logique. Elle est à l’image de l’alliance de toute la social-démocratie européenne avec la droite en Europe. En France comme en Allemagne les traités européens sont votés en chœur par les sociaux-libéraux et la droite. L’alliance de la droite et des sociaux-libéraux est une des manières qu’a trouvées l’oligarchie pour continuer à dominer les peuples européens, et poursuivre à marche forcée l’austérité. C’est la roue de secours quand l’escroquerie des soi-disant gouvernements « techniques » comme en Italie autour de Mario Monti ne prend plus et quand la fausse alternance cachant la vraie continuité, comme en France, Espagne ou au Portugal, ne suffit plus. Quand ce n’est pas suffisant, les deux camps s’allient pour appliquer ensemble l’austérité en contournant le jugement du peuple. C’est le cas en Grèce où depuis juin dernier le parti socialiste PASOK gouverne avec le parti de droite Nouvelle Démocratie, après l’avoir soutenu depuis deux ans et même longtemps gouverné avec le Laos, parti d’extrême-droite. C’est aussi le cas en Italie ou depuis la défaite de Mario Monti, le Parti Démocrate de centre-gauche gouverne avec le Peuple de la Liberté berlusconien.

Aujourd’hui dans l’Union européenne, on compte pas moins de 11 gouvernements alliant sociaux-libéraux et droite. Dans cinq pays, le PS dirige le gouvernement avec l’aide de la droite : Italie, Belgique, Danemark, Bulgarie, Croatie. Dans six autres pays, les sociaux-libéraux aident un premier ministre de droite à gouverner : Grèce, Irlande, Finlande, Pays-Bas, Slovénie, Luxembourg. Le total devrait monter à 13 pays sur 28 puisque des grandes coalitions de ce type doivent être finalisées dans les prochaines semaines en Allemagne et en Autriche. A la fin de l’année, c’est donc la moitié des pays de l’Union européenne qui sera gouvernée par une alliance de la prétendue gauche et de la vraie droite.

Si on ajoute les cinq pays où les sociaux-libéraux dirigent un gouvernement seuls ou avec des alliés de gauche, comme en France, François Hollande et ses alliés sont donc au pouvoir dans 16 pays sur 28 et demain dans 18 pays sur 28 ! Qu’attendent-ils pour « réorienter l’Europe » comme ils le promettent ? En fait, ils ne servent à rien de bon. Juste à être la roue de secours de la droite européenne.

 

Encadré 1 : Schulz : la capitulation de Hollande

Mardi 8 octobre, le Bureau national du PS français, « sur proposition du premier secrétaire Harlem Désir », a apporté en catimini son soutien au social-démocrate allemand Martin Schulz pour être le candidat du Parti Socialiste Européen à la présidence de la Commission européenne dans le cadre des élections de 2014. Ce vote en dit long. Le PS français ne présente aucun candidat. Et le candidat qu’il soutient est le symbole de la cogestion de l’UE avec la droite. Premièrement, Martin Schulz est président du Parlement européen depuis 2012 en vertu d’un accord de partage des postes à mi-mandat passé en 2009 avec la droite (le Parti populaire européen). Deuxièmement, le PS français soutient un dirigeant du SPD allemand au moment où celui-ci va s’allier avec Merkel !

Encadré 2 : « Stop Barroso », l’arnaque

Le PS veut aussi faire croire qu’il s’oppose à la droite européenne. Il multiplie les critiques contre José Manuel Barroso. Quelle hypocrisie ! Il cherche à masquer sa complaisance à l’égard de Barroso depuis dix ans. Déjà lors des européennes de 2009, le PS faisait campagne avec le slogan « Stop Barroso ». Pourtant, en 2004 et en 2009, Barroso n’a pu être désigné qu’avec l’aval des gouvernements sociaux-libéraux puisque c’est le Conseil des chefs d’Etat et de gouvernement qui propose le nom du président de la Commission. Ainsi, en 2009, pas moins de sept gouvernements sociaux-libéraux – alliés du PS – ont donné leur accord à la reconduction de Barroso ! La Commission Barroso 1 et la Commission Barroso 2 n’ont pu être constituées que grâce à l’accord entre le Parti Populaire Européen (droite) et le PSE. Entre 2004 et 2009, la Commission Barroso 1 comptait six commissaires membres du PSE. Depuis 2009, la Commission Barroso compte encore trois commissaires du PSE. Le 9 février 2010, les députés européens du PSE ont voté pour l’investiture de la Commission à la quasi-unanimité, avec la droite européenne ! Certes, les 13 députés européens du PS français ont voté contre cette investiture. Mais que vaut leur parole au milieu d’un groupe de près de 200 députés qui ont tous voté pour ? Rien.

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