Retraites mal traitées : un scandale déguisé en réalisme.

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Les retraites mal traitées. Réalisme ? Non. Mystification et régression. Invoquer seulement l’évolution du rapport entre « actifs » et « passifs » et l’élévation de l’espérance de vie pour élever l’âge légal de départ à la retraite et la durée de cotisation est irrecevable. On prétend le faire au nom de la pure économie. Mais celle-ci n’existe pas sans dimension sociale. Ainsi le coût social du chômage ou du surmenage ne figure pas dans les livres de comptes des entreprises. Pourtant il existe. Le capitalisme fait semblant de l’ignorer. Sous son nom pudique de libéralisme il promeut une économie irresponsable et assistée en laissant ces coûts à la charge de la collectivité: coûts humains, coûts écologiques, coûts sociaux. En détruisant la retraite à 60 ans, le gouvernement impose une honteuse régression sociale. Pour cela il néglige cinq paramètres majeurs. Qu’on en juge.

-Premier paramètre oublié :l’écart entre les espérances de vie selon le niveau social. Depuis que l’âge légal de la retraite a été fixé à 60 ans, en 1981, l’espérance moyenne de vie a progressé de six ans. Mais pas pour tout le monde. Tous les chiffres convergent : entre un ouvrier et un cadre supérieur, l’écart des espérances de vie s’est accru ces dernières années pour s’élever à 7 ans. 7 ans, c’est beaucoup. L’usure liée à une tâche pénible, voire au stress d’une rentabilité obsessionnelle, abrège la vie. Pire, l’espérance de vie en bonne santé n’est que de 63 ans pour les hommes et 64 pour les femmes, avec un écart de sept ans là aussi entre un ouvrier et un cadre. Dans une société marquée par de telles inégalités, comment peut-on oser dire « On vit cent ans ; on ne peut s’arrêter de travailler à soixante ». Qui vit cent ans ? Pour les plus démunis, qui meurent avant les autres, la retraite à soixante ans est un droit essentiel et une garantie. Point de vue partisan ? Sans doute, autant que son opposé. Mais si une société est juste et bien fondée quand elle réserve aux plus démunis un sort décent, ce point de vue est finalement universel.

-Deuxième paramètre oublié: le lien entre l’âge de la retraite et l’espérance de vie.
La pénibilité influe de façon négative sur l’espérance de vie. Retarder l’âge de la retraite, dans ce cas, c’est rendre la mort plus rapide. D’autant que l’inégalité devant la maladie et la mortalité s’est accrue. Les dépassements d’honoraires et le renchérissement des soins, la privatisation des services publics et les coupes sombres dans les budgets sociaux pour faire payer au peuple l’irresponsabilité des spéculateurs, pèsent évidemment plus lourd sur les personnes les plus démunies. Une nouvelle figure de la misère moderne émerge. L’affaiblissement du système de santé publique atteint en premier lieu ceux qui ne peuvent le compenser par l’argent. Bref travaillez plus longtemps, soyez plus stressés par les nouvelles cadences infernales de la rentabilité, et soyez soignés en proportion de vos moyens : voilà la recette pour faire régresser l’espérance de vie des plus démunis. Et l’on voudrait entériner cette régression en faisant sauter le dernier rempart que constitue le droit de partir à la retraite à 60 ans ! Car ce n’est pas le moduler que de décider d’emblée de l’abolir et de lui substituer l’arbitraire du cas pas cas.

-Troisième paramètre oublié : l’accroissement de la productivité du travail. 
Depuis 25 ans, celle-ci a augmenté de 50%, selon le chiffre généralement admis de 2 % de progression par an. Bref un « actif » d’aujourd’hui produit dans le même temps beaucoup plus de richesse qu’un actif de 1985. Qu’a-t-on fait d’une telle plus-value ? Faut-il admettre par principe que les gains de productivité du travail ne doivent profiter qu’au capitalisme, et raisonner sans signaler ces gains ni la monopolisation de la richesse accrue qui a été produite ? Où est le progrès partagé par tous ? Quelle mauvaise conscience pousse les tenants de l’idéologie dominante à souligner abstraitement les progrès de l’espérance de vie et des conditions de travail, comme s’il s’agissait de privilèges alors qu’ils ne constituent qu’une modeste part du progrès général ? Les privilèges réels sont d’un ordre. Ils sont incommensurables aux droits sociaux conquis de haute lutte. Ils concernent ceux qui jouent leur mobilité dans la luxueuse classe affaire de la mondialisation libérale et n’éprouvent aucun problème pour prendre soin d’eux-mêmes.

-Quatrième paramètre oublié :l’écart croissant entre les revenus du travail et ceux du capital. 
20 années de croissance à 2% l’an donnent 40 % d’augmentation de la richesse nationale. Qui en a profité ? Le partage de la valeur ajoutée issue du travail humain de ces vingt dernières années s’est effectué en faveur du capital, dont les revenus ont progressé bien plus vite que ceux du travail. Ne peut-on mettre à contribution le capital autrement que par une augmentation dérisoire de 1% pour l’impôt sur les plus hauts revenus ou par une aumône prélevée sur les dividendes ? En fait le chômage a servi à comprimer les salaires tout en induisant sur le marché du travail un rapport de force entièrement défavorable aux salariés. Et le résultat est là. Les profits du capital ont pris plus de 8 points de richesse nationale aux salaires entre 1983 et 1990. Les plus grandes entreprises du CAC 40 ont affiché des profits records (en 2004, 54 milliards d’euros, en 2005, 80 milliards, en 2006, 100 milliards), et distribué des dividendes en proportion, alors que les salaires étaient pratiquement gelés. Pour Total, les dividendes versés ont grimpé de 15% et les salaires de 2,2% : pour la Société Générale, les chiffres sont respectivement de 32% et de 2,7% ; pour Renault, de 28,5% et de 4,6% (pour 2004-2005) … (Sources : Les Echos et la Tribune). Les machines ont remplacé les hommes. Mais on persiste à ne faire cotiser que les travailleurs. Ainsi malgré des gains de productivité qui compensent le déséquilibre démographique, le déficit des retraites s’est accru. Il est plus que temps de mettre sérieusement à contribution les revenus du capital.

-Cinquième paramètre oublié :la pression du chômage sur le coût du travail. 
Il est paradoxal d’en appeler à un allongement du travail alors que le chômage se maintient autour de 10 % de la population active et qu’il frappe notamment nombre de seniors remplacés par des personnes plus jeunes et moins payées. Les Services publics et la Sécurité Sociale, gages d’une bonne santé de toute la population sont sacrifiés. Saisissant contraste avec les parachutes dorés et autre stock options de ces professeurs d’austérité qui ne se l’appliquent pas à eux-mêmes ! Si le taux de chômage officiel était réduit de moitié, le déficit des retraites, grâce aux cotisations de ceux qui auraient retrouvé un emploi, serait lui aussi réduit de moitié. Madame Parisot a osé déclarer « L’amour et la santé sont précaires. Pourquoi le travail devrait-il échapper à la loi ?». Cet éloge de la précarité qui comprime les coûts salariaux en dit long sur l’idéologie qui se déguise en science économique pour mieux nous en imposer. C’est la même personne qui vient d’affirmer que la retraite à 60 ans était une illusion et qui n’a pas de mots assez durs pour les 35 heures ! 

Réfléchissons. Le programme de l’ultralibéralisme a déjà existé, avant les lois sociales conquises dans le sang et les larmes. C’était au dix neuvième siècle…En Europe, en 1837, la semaine de travail durait environ 72 heures. Et l’espérance de vie pour les ouvriers était en moyenne de 43 ans. Enrichissez-vous ! Chaque dimanche était jour d’aumône. Le fameux supplément d’âme d’un monde sans âme. Est-ce le retour à cet âge d’or du capitalisme que veulent nos dirigeants ? Qui peut encore prétendre que la lutte des classes est d’un autre âge ?

 

Retraites mal traitées :

un scandale déguisé en réalisme.

par Henri Pena Ruiz, philosophe et écrivain, membre du Parti de Gauche.

Tribune publiée dans Le Monde 25 juin 2010

 

 

Henri Pena Ruiz, philosophe et écrivain, membre du Parti de gauche.
Dernier ouvrage paru : La solidarité, une urgence de toujours. 
Editions Rue des écoles Paris 2010

 

L’AGRICULTURE EN DEBAT DANS LE TARN ET GARONNE

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Le vendredi 28 Juin, le PG proposait une rencontre- débat, dans une ferme de Montauban

Sur le thème suivant :
pour une agriculture qui nourrit les êtres humains
qui permet aux paysan-ne-s de vivre décemment
qui préserve les ressources pour les générations à venir.

A la tribune se sont succédés :

  • Laurent Levard Président de la Commission Nationale « agriculture » du Parti de Gauche
  • Josian Palach porte parole de la Conf’ 82 en charge de la filière laitière au niveau européen
  • Régis Hochart Secrétaire National de la Conférence Paysanne
  • Bernard Bouyssou co-président de « Bio Tarn et Garonne

 

Devant un public majoritairement constitué d’agriculteurs locaux, les intervenants ont exposés les dérèglements actuels de la filière lait, du secteur de production des fruits et légumes,des circuits de distribution, ainsi que les difficultés d’installation des jeunes agriculteurs liées à la question de la politique foncière.
Le débat s’est ensuite engagé à partir de l’exposé des propositions du Parti de Gauche. 
Celui-ci, a permis de dégager l’intérêt de tous pour ces propositions, dont certaines, déjà engagées dans le département permettent aux producteurs de se réapproprier les circuits de distribution et de desserrer l’étau de la concurrence « libre et faussée » des pays à bas salaire.

Tous, agriculteurs et consommateurs se sont quittés sur cette conclusion que, la résistance aux choix politiques, privilégiant les intérêts financiers des multinationales est urgente ,et qu’une autre politique guidée par l’intérêt général est possible.

 

QUELLES RAISONS POUR REFUSER LA LGV ?

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Réunion publique de Grisolles le 8 juin
Une petite centaine de personnes ont participé à cette réunion de Grisolles. Parmi elles des citoyen-ne-s qui jusque là n’avaient guère réfléchi au sujet, un petit nombre confiait avoir évolué du « oui bien sûr » au « non surtout pas! »
Les animateurs des partis politiques initiateurs de la réunion ont développé les raisons surtout écologiques et sociales qui étayent leur opposition.
Bernard Faucon Lambert, président de la communauté de commune du Val d’Albret (46) a justifié la demande formulée par l’asso d’élus de Lot – Garonne d’une étude indépendante sur les avantages et les inconvénients comparés de la LGV et de la modernisation de la ligne existante. L’investissement financier prévu à la charge des collectivités, alors qu’il s’agit d’une compétence d’Etat, est si colossal que le devoir des élus c’est de s’assurer que l’investissement est nécessaire à un aménagement du territoire au service de l’intérêt général.
Jean-Paul Damaggio pour sa part met en lumière, tout le non dit des positions politiques de Midy-Pyrénées et l’opacité, inacceptable en démocratie, des positions prises en particulier sur le financement des collectivités (plus d’infos sur le blog de la brochure)
Tract_LGV.pdf
Intervention du Parti de Gauche :

Concernant ce projet de LGV, lorsqu’on lit la presse, lorsqu’on écoute les déclarations des politiques on a l’impression que la LGV est une évidence, une nécessité qui s’impose à tous, que c’est le progrès !

Et que la seule question qui se pose maintenant est : « où la faire passer ? »

Certains nous diront qu’à l’époque où nous étions opposé à la création d’un nouvel aéroport, nous proposions tous le TGV plutôt que l’avion. Et bien oui, il faut dire oui au TGV plutôt qu’à l’avion mais oui au TGV par forcement oui à la LGV … l’amalgame entre TGV et LGV est souvent fait dans les déclarations des uns et des autres : Ce soir il sera bien question du projet de LGV : du projet qui consiste à implanter une nouvelle Ligne à Grande Vitesse en supplément des lignes actuelles.

Est-ce que ce projet va dans le sens de notre idéal de société ? Nous ne le pensons pas.

Mais pour se faire sa propre opinion, encore faut-il avoir les informations pour pouvoir juger.

Nous pensons que sur cette affaire, toutes les informations, n’ont pas été données aux citoyens pour leur permettre de juger du bien fondé d’un tel projet :

Est-ce que vous pensez avoir eu suffisamment d’information pour peser les avantages et inconvénients d’une nouvelle LGV ?

Pensez-vous avoir eu toutes les informations sur les différents choix possibles pour relier Toulouse à Paris ?
On nous propose d’un côté de construire une nouvelle ligne prévue pour de la très haute vitesse pour gagner de précieuses minutes nous dit-on alors que d’un autre côté on nous fait passer par Bordeaux et donc allonger le trajet Toulouse-Paris de 125 km !
Pourquoi abandonner l’alternative Paris Orléans Limoge Toulouse ?

On nous vent la LGV comme solution au développement du Fret : hors les lignes actuelles sont loin d’être saturées et la future LGV ne prévoit pas de transporter de fret !

 

Savez-vous comment sera financé le projet ?
Savez-vous quelle est le niveau de participation de la région et du dept ?
Savez-vous que vos impôts locaux serviront à financer la ligne Tours-Bordeaux ?

Depuis la décision de 2005 de lancer le projet de LGV,
la conjoncture économique a évolué :
> la réforme des collectivités va amputer les budgets des régions et départements,
> a-t-on encore les moyens de se lancer dans des projets d’une telle ampleur alors que la priorité est clairement au développement des transports de proximité :
On ne pourra pas, à la fois mettre l’argent dans la LGV et dans le TER.

Dans notre consommation courante, nous avons appris à recycler nos déchets.
A tout les niveaux, en tant que citoyen mais aussi en tant qu’élus quand il s’agit de prendre des décisions qui impactent tout le monde, et à fortiori pour des projets d’infrastructure importants :
il est grand temps d’apprendre à réutiliser et à adapter ce que nous avons déjà plutôt que de créer toujours du neuf « ailleurs ».

Pour revenir au projet d’aéroport contre lequel je pense beaucoup d’entre vous se sont battus : Sur des bases de croissance toujours plus forte, on nous a fait croire qu’un nouvel aéroport était nécessaire, qu’en était-il ? La contre-étude citoyenne a montré le contraire.
On s’appuie sur les mêmes arguments pour nous faire croire qu’une nouvelle LGV s’impose à nous mais : A t’on vraiment besoin d’une LGV ? N’y a t’il pas de solutions alternatives?

Rencontre-Débat sur l’agriculture

agriculture

POUR UNE AGRICULTURE
*qui nourrit les êtres humains
*qui permet aux paysans de vivre décemment
*qui préserve les ressources pour les générations à venir

RENCONTRE – DEBAT
proposée par le Parti de Gauche du Tarn et Garonne
le vendredi 18 juin 2010 à 20h30
à la ferme de Laurent DAVICINO
1011 chemin de Mataly à Montauban (sortie de Montauban prendre la route de Castelsarrasin, puis à droite en face des « Coulandrières »)

avec
Josian PALACH porte-parole de la Confédération Paysanne 82 et
en charge de la filière laitière au niveau européen
Régis HOCHART Secrétaire National de la Confédération Paysanne
Bernard BOUYSSOU co-président de « Bio Tarn et Garonne »

et
Laurent LEVARD président de la commission nationale « agriculture » du Parti de Gauche

 

Crise agricole, crise alimentaire, crise écologique,

paysans, consomm’acteurs … tous concernés

 

La filière lait est au bord du gouffre, les produits laitiers restent coûteux pour le consommateur, les industriels du genre Danone dégagent d’énormes profits: où est l’erreur?

 

Des producteurs sont contraints de vendre leurs fruits ou leurs légumes à des prix inférieurs à leur prix de revient et pourtant le consommateur doit les payer toujours aussi (plus?) cher. Les intermédiaires et la grande distribution étranglent les paysans: y aurait-il moyen que ceux-ci se réapproprient, au moins en partie, leurs circuits de distribution?

Ainsi pourraient-ils, maitrisant collectivement des circuits courts, desserrer l’étau de la concurrence « libre et faussée » des pays à bas salaires, inhérente à l’Europe de Lisbonne et aux règles de l’OMC.

 

De jeunes agriculteurs galèrent pour s’installer. Les terres disponibles sont acquises par des exploitants déjà en activité ou vendues pour d’autres usages plus profitables; une autre politique foncière pourrait-elle résoudre ces contradictions au profit d’une agriculture paysanne enracinée dans son terroir?

 

Assurer la souveraineté alimentaire des populations, c’est la fierté des paysan-ne-s, l’objectif de leur travail .

– Dès lors, quel sens donner à des subventions sur des produits qui, vendus au pays du sud, vont y faire mourir l’agriculture, ruiner les paysan-ne-s et y détruire la souveraineté alimentaire?

– Et voilà que des terres arables sont accaparées pour produire, à coup d’OGM , des agro-carburants pour «alimenter» des moteurs au lieu de nourrir des êtres humains! Tant pis pour la bio-diversité et le bilan carbone!

A qui profitent ces hérésies quand des populations meurent de faim?

Dans tous ces dérèglements,

aucune fatalité, mais des choix politiques

au service d’intérêts financiers,

de multinationales de l’agro-alimentaire en particulier pour qui « l’intérêt général »

n’est qu’un concept subversif à combattre.

Réunion – Débat sur la LGV à Grisolles

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Mardi 8 Juin, 20h30 à l’espace socio-culturel de Grisolles
Avec Jean-Paul Damaggio, auteur du livre « Ils disent non à la LGV Toulouse-Bordeaux » et Bernard Faucon-Lambert, coprésident de l’association d’élus ALTernative LGV, Lot-et-Garonne.
Une nouvelle Ligne Grande Vitesse en supplément des lignes actuelles ?

Pour gagner combien de temps ? Pour quelle part de la population ? A quel prix ? Au détriment de quoi ? Qui va payer ? Le fret est-il concerné ? Et le développement des TER ? Quel impact sur l’environnement naturel et humain ? Quel impact sur l’économie locale ? Sur le foncier ? Pour quelle politique d’aménagement du territoire ?

L’analyse de ce projet de nouvelle ligne montre qu’en plus de dégrader l’environnement naturel et humain :

 

Ne vaut-il pas mieux donner la priorité au développement d’un service public ferroviaire de qualité : améliorer les voies existantes, restaurer l’efficacité des lignes nationales, compléter le maillage TER et la desserte des gares ?

Nous animerons cette réunion, Parti de Gauche 82 avec le NPA 82