Un philosophe pour une marée de costard-cravates
Arrivée au 8e Congrès ARF (Association des Régions de France) : « Décentralisation, l’heure des régions ». Où l’on se rend compte que patronat et politiques ont deux points communs. Le costard-cravate… Et la détestation de l’État. J’ai raté le speech d’Alain Rousset, Président PS de l’ARF, mais il paraît que ça a été un grand moment de piétinement de la notion de République une et indivisible, notamment sur l’expérimentation législative territoriale. La fête aux Jacobins 😉 Il aurait même déclaré qu’ « il nous faut aller vers l’exemple allemand des Länder ». Juste au moment où Angela Merkel déclare au nom du gouvernement allemand que « nous pourrions faire un pas en avant en accordant à l’Europe un véritable droit d’ingérence sur les budgets nationaux ». Joli sens du timing.
C’est à Laurence Laigo, qui s’exprime pour la CFDT : « si on veut pouvoir redistribuer de la richesse, il faut d’abord la créer » (donc croissance, compétitivité et tout le bras). Diable. Comment dire… Non ! Les richesses existent, bon sang, la répartition c’est pas demain, c’est maintenant ! … Mais tiens ? Que fait le philosophe Patrick Viveret au milieu des cravates du CEA, CGPME, CFDT, et BEI ? Eh bien il cite Aristote et dénonce le découplage économie spéculative / économie réelle… Et bigre, ça fait du bien.
Les services « au » public sont aux services publics ce que les charges sociales sont aux cotisations sociales.
Début d’après-midi, c’est au tour de Cécile Duflot. Je suis déçue. Connaissant le franc-parler de la Ministre, j’étais prête à twitter de petites phrases bien senties. Las, on assiste à un joli numéro ministériel de langue de bois bien techno (mince, ça vient vite quand même). Du coup, c’est dur d’en ressortir quelque chose, je prends en note des bouts de verbatim : « agir avec les territoires pour la décentralisation de demain… redressement et égalité des territoires… nouveau pas dans la territorialisation des politiques publiques… nouvelle articulation Etat / territoires… sur la croissance : ’la donne a changé, c’est en partant des territoires qu’on pourra aller vers ce que j’appellerais un nouveau modèle de développement’…’vous êtes le bon niveau pour élaborer des éléments structurants sur une échelle spatiale’… ». Bref. « Territorialisation, contractualisation, éléments structurants, échelle spatiale, gouvernance différenciée »… Je n’arrive même pas à en faire un twitt.
Ah si, voilà. La Ministre nous met en garde sur le fait que l’État est parfois « concurrent et peut vouloir penser à la place des territoires », avant de rappeler que l’État doit rester « animateur, négociateur, régulateur, garant de l’égalité mais sur les prérogatives qui sont les siennes et seulement celles ci ». Sur le fait de repenser l’articulation entre l’État et le local, de réinventer la socialisation entre État, usagers et acteurs locaux, aucun souci. Mais Cécile Duflot parle ensuite de « services « au » public« . Ah. On ne parle déjà plus de services publics ? Pour celles et ceux qui penseraient que ce n’est qu’un point de détail sémantique, rappelons que des services « au » public peuvent être assurés par le privé, et que la novlangue de l’Union européenne parle désormais de « services d’intérêt général » – SEIG et de SSIG (services économiques / services sociaux d’intérêt général). En effet, et je cite le Courrier des Maires : « l’UE ne distingue pas le service rendu par une entreprise privée et celui fourni par une entreprise publique. Seule compte la mission d’intérêt général remplie. La notion de SIG comprend à la fois les services marchands, dits services d’intérêt économique général (SIEG) et les services non économiques». CQFD. Les mots ont un sens. Les services « au » public sont aux services publics ce que les « charges » sociales sont aux cotisations sociales. Une subtile dérive vers les politiques libérales. Et vive la décentralisation.
Quand Vinci et Notre Dame des Landes prennent le dessus sur l’ARF (que dans ma tête hélas).
Tout au long de la journée, je continue à garder un œil sur ce qui se passe à Notre Dame des Landes, tout en laissant une oreille traîner à ce qui se raconte au Congrès de l’ARF. Peine perdue, plus le temps passe, plus les barricades tonnent, et moins j’arrive à me concentrer sur le ronron des discours institutionnels.
Dommage, la table ronde sur la transition énergétique est intéressante. Je me rebranche au moment de l’intervention de Thierry Salomon, de Negawatt qui nous explique qu’il faut « dire stop là où il y a des consommations énergétiques qui ne sont pas acceptables. On nous dit que c’est une question de libertés individuelles ? Mais alors faisons comme pour le Code de la route : bâtir un consensus collectif et citoyen sur ce qui est permis ou non ». Las, le communiqué du Président PS du Conseil Général de Loire sur les expulsions à Notre Dame des Landes achève de me déconcentrer. C’est mort. Le temps de rédiger un billet d’humeur et je m’enfuis. Ce soir pas de dîner de gala pour moi, je le sens pas là.
Illustrations : Expo réalisée par Acteurs Publics, la carte de France revisitée selon la densité et l’urbain métropolisé
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19 octobre 2012 | Classé Dans
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Commentaires fermés sur Extraits choisis très subjectifs du Congrès de l’ARF
19 octobre 2012 | Classé Dans
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Commentaires fermés sur Il combat qui le budget des socialistes ?
Le Parti de Gauche salue les réformes progressistes du Frente Amplio en Uruguay, dont le Sénat a adopté hier, à 17 voix contre 14, une loi légalisant l’Interruption Volontaire de Grossesse. Ratifiée par le président uruguayen José « Pepe » Mujica, la légalisation de l’avortement constitue une véritable avancée, pour les droits des femmes sur le continent latino-américain, malheureusement en retrait sur cette question. Il n’y a qu’à Cuba, et Guyana, que les femmes enceintes ont le droit d’interrompre pendant les trois premiers mois leur grossesse sans fournir de motif.
La nouvelle loi prévoit la possibilité d’un recours légal à l’IVG jusqu’à 12 semaines de gestation. Cependant, comme le remarquent certains mouvements féministes uruguayens, il faudra continuer à se battre pour que le droit des femmes à disposer de leurs corps soit réellement reconnu car le cadre prévu est potentiellement rigide et long. En effet, une femme souhaitant réaliser une IVG devra préalablement effectuer une consultation devant une équipe d’au moins trois professionnels qui l’informeront sur les risques médicaux, les alternatives et les programmes sociaux d’aide à la maternité ou à l’adoption. Après quoi, elle aura cinq jours de réflexion avant de confirmer ou non sa volonté. Les femmes mineures devront quant à elles obtenir soit le consentement parental, soit l’approbation d’un juge.
La réglementation fixant les modalités concrètes d’application de cette loi sera donc déterminante et les mouvements féministes uruguayens, forts de cette première victoire, continueront la bataille contre la stigmatisation des femmes tout au long d’un tel processus et pour une dépénalisation totale de l’IVG.
Le Parti de Gauche salue le courage politique du gouvernement uruguayen qui a lancé une réforme si controversée en Uruguay mais plus globalement partout en Amérique latine et qui ouvrira, nous l’espérons, une brèche pour les autres gouvernements progressistes du continent.
Nous soutenons toutes les luttes féministes émancipatrices pour instaurer l’égalité entre les femmes et les hommes et nous serons aux côtés des mouvements féministes et des progressistes uruguayens qui devront continuer à se battre pour garder cette avancée fragile et déjà menacée par l’opposition de droite qui promet l’abrogation de la loi en cas de victoire aux présidentielles de 2014.
19 octobre 2012 | Classé Dans
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Commentaires fermés sur Uruguay – Légalisation de l’avortement : le Parti de Gauche félicite le Frente Amplio
Monsieur le Président François Hollande, vous venez à votre tour de faire votre discours de Dakar ce 12 octobre 2012 avec belle déclaration annonçant que « le temps de la Françafrique est révolu » et quelques belles phrases sur la sincérité, la solidarité et la démocratie, sans oublier « la bonne gouvernance ».
Monsieur le Président François Hollande, si vous voulez vraiment en finir avec la Françafrique, nous vous suggérons de faire vôtres les propositions du Front de gauche dont voici quelques unes : en finir avec le soutien aux dictatures, redéfinir une coopération à l’écoute, revoir les conditions de l’aide publique au développement , soutenir le développement d’une agriculture paysanne auto-centrée et respecter la souveraineté agricole des pays africains, agir contre la prédation des terres, favoriser l’appropriation collective des biens communs africains par les Africain-e-s, co-inventer un nouveau modèle de développement avec les peuples africains, exiger et contrôler la transparence des pratiques des grandes entreprises françaises en Afrique, rendre aux Africains l’autonomie de gestion du Franc CFA, créer un rapport de force avec les structures internationales qui pillent l’Afrique, appuyer les dynamiques de renforcement régional et continental, ré-examiner la dette et l’annuler, soutenir les politiques d’éducation et d’enseignement supérieur, favoriser l’enrichissement réciproque de nos cultures, avoir une politique ouverte de circulation et de résidence des personnes, regarder en face notre histoire en soutenant la création de commissions d’enquête parlementaire pour faire la lumière sur les responsabilités de la France dans les atrocités commises durant la colonisation et sur les implications de la France dans les génocides, coups d’Etat et renversements militaires.
Ces propositions parmi d’autres sont détaillées dans le document intitulé « pour une nouvelle politique entre la France et l’Afrique » que nous avions publié à l’occasion de la campagne présidentielle et disponible sur le site « place au peuple 2012 »
Tout ceci, Monsieur le Président, nécessite une vraie volonté politique que nous n’avons pas perçue à ce jour ainsi qu’une continuité d’action qui semble contredite par les faits : baisse de l’APD, non respect des engagements financiers, maintien et renforcement du Franc CFA, maintien de l’Accord de Partenariat Economique (APE) qui livre aux multinationales les marchés africains, proposition d’aide dans les domaines de l’agroalimentaire, les télécommunications et les services financiers qui est en fait une façon d’imposer les multinationales françaises, proposition d’une aide pour négocier avec les multinationales minières et pétrolières, maintien des forces militaires françaises en Afrique.
Dans votre discours qui se veut le programme de la France en Afrique, vous déclarez que l’Afrique « est une terre d’avenir pour l’économie mondiale » et vous ajoutez « les grands pays émergents se tournent vers vous et investissent massivement » car c’est bien cela qui vous intéresse : non pas le développement auto-géré de l’Afrique mais son accompagnement par les soins intéressés du capitalisme français.
Vous indiquez ensuite : « le futur de l’Afrique se bâtira par le renforcement de la capacité des Africains à gérer eux-mêmes les crises africaines ». Or c’est sans vergogne que la France reste militairement présente en Côte d’Ivoire pour appuyer le régime de Ouattara, conduit au pouvoir par l’armée française et maintenu au pouvoir par des criminels de guerre. C’est sans vergogne que vous vous ingérer dans les affaires internes au Mali par le biais de la CEDEAO, en imposant un gouvernement prétendument d’union nationale et une solution militaire extérieure pour lutter contre les troupes mafieuses et islamistes du nord du pays.
Certains Africains commencent à dire que décidément on ne peut rien attendre de François Hollande. Devons nous leur donner raison ?
19 octobre 2012 | Classé Dans
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A l’occasion de son déplacement en Uruguay, Jean-Luc Mélenchon a été reçu hier par le Président José Mujica.
Vous trouverez ci-dessous la traduction du compte-rendu de cette rencontre publié sur le site de la Présidence uruguayenne.
« Parler avec Mujica c’est apprendre »
Le député français a affirmé que l’Europe doit se rapprocher de l’Amérique latine pour sortir de la crise
Le Président , José Mujica, a reçu dans le siège de l’éxécutif Jean-Luc Mélenchon, euro-député et co-président du Parti de Gauche en France, qui a souligné l’ intérêt qu’il a de rendre visite au mandataire uruguayen chaque fois que cela lui est possible. Discuter avec Mujica, c’est apprendre », a-t-il souligné. Il a partagé le point de vue du Président, sur le nécessaire rapprochement de l’Europe avec l’Amérique latine, pour la future réorganisation du monde.
Jean-Luc Mélenchon est un homme politique français, élu en 2009 député européen pour la circonscription sud-ouest sur la liste « Front de Gauche pour changer d’Europe ». Sa visite en Uruguay complète l’agenda des rencontres et réunions organisés à Buenos Aires, c’est une nouvelle occasion de rencontrer Pepe Mujica qu’il a présenté comme un « homme d’une grande simplicité mais avec une vision très large des choses ».
Mélenchon a affirmé que « parmi les dirigeants d’Amérique du Sud, Mujica est celui qui connaît le mieux la situation internationale et qui est capable d’expliquer et de voir les choses d’une façon qui nous aide à mieux les comprendre ».
Il a notamment signalé que la situation en France, dans un contexte de crise, affecte tous les pays du continent européen et du reste du monde. « Nous vivons un moment très difficile avec un chômage massif qui atteint 25% en Espagne, en France, ils mettent en place une politique d’ajustement très dure et l’activité s’est contractée considérablement. Le monde entier sera touché », a-t-il ajouté. Il a poursuivi en déclarant que l’Europe étant le principal acheteur et le premier producteur du monde, cela provoquera des récessions dans le reste de la planète. « Aujourd’hui, la récession en Europe va frapper la Chine, mais aussi le Brésil. Et du Brésil, cela va passer à d’autres pays qui entretiennent des relations commerciales avec lui », a-t-il pronostiqué.
Dans cette même idée, il a insisté sur l’importance de connaître la réalité de l’Amérique latine et de parler avec les latino-américains. « Avant, c’était l’Europe qui était le phare de l’Amérique du Sud, mais aujourd’hui, pour le mouvement progressiste, c’est l’inverse, nous étudions ce que vous faites et c’est une grande source d’inspiration pour nous », a-t-il déclaré.
De cette rencontre avec Mujica, sont ressorties deux pages de notes que Mélenchon a prévu de développer à son retour en France. « Parler avec Mujica, c’est apprendre, car il est conscient du risque encouru par l’Europe. Nous avons échangé sur la folie d’un modèle de civilisation qui nous impose de travailler toujours plus, de détruire toujours plus l’environnement. Pour moi, il est très important de bénéficier de son point de vue et de son expérience politique. Nous avons parlé principalement du nouvel ordre mondial, des liens qui nous unissent et de ce que nous pouvons faire ensemble et comment, selon Mujica, l’Europe doit se rapprocher de l’Amérique latine pour la réorganisation du monde », a-t-il reconnu.
Traduction Guillaume Beaulande
18 octobre 2012 | Classé Dans
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Journée d’action et de solidarité de la CES pour un contrat social pour l’Europe
Déclaration adoptée par le Comité exécutif de la CES lors de la réunion du 17 octobre 2012
1. Le Comité exécutif de la CES, réuni le 17 octobre 2012, appelle à une journée d’action et de solidarité le 14 novembre prochain en vue de mobiliser le mouvement syndical européen derrière les politiques de la CES telles que décrites dans le contrat social pour l’Europe. Cette journée prendra diverses formes : grèves, manifestations, rassemblements et autres actions.
2. Il exprime sa ferme opposition aux mesures d’austérité qui font plonger l’Europe dans la stagnation économique, voire la récession, ainsi qu’au démantèlement continu du modèle social européen. Ces mesures, loin de rétablir la confiance, ne font qu’aggraver les déséquilibres et créer des injustices.
3. Tout en soutenant l’objectif d’assainissement des budgets, le Comité exécutif considère qu’on ne pourra mettre fin à la récession que par un assouplissement des contraintes budgétaires et la suppression des déséquilibres. Ceci afin d’aboutir à une croissance économique durable, à la cohésion sociale et au respect des valeurs garanties par la Charte des droits fondamentaux.
4. La consolidation budgétaire a eu un impact plus néfaste qu’originalement prévu par les institutions, y compris la Commission européenne et le Fonds monétaire international (FMI). En effet, le FMI reconnaît, aujourd’hui, qu’il a fait de graves erreurs dans ses calculs concernant les conséquences des mesures d’austérité sur la croissance. Ces erreurs ont un impact incalculable sur la vie quotidienne des travailleurs et des citoyens que la CES représente, et remettent en cause le fondement des mesures d’austérité avancées par le pacte budgétaire et imposées par la Troika.
5. Le Comité exécutif prend acte de l’opposition qui grandit parmi les citoyens et les travailleurs des pays concernés et réaffirme son soutien aux syndicats affiliés qui luttent pour des conditions de travail et de vie décentes. Cette situation résulte du manque de coordination des politiques économiques et de l’absence de standards sociaux minimum en Europe. Dans un contexte de liberté de circulation des capitaux, cela a laissé libre cours à la concurrence entre les États, en particulier dans les domaines de la fiscalité, du coût du travail et des conditions sociales.
6. Il réitère que le dialogue social et la négociation collective sont des éléments centraux du modèle social européen. Il s’oppose fermement aux attaques frontales contre ces droits, aux niveaux national et européen. Le Comité exécutif de la CES appelle de façon urgente à l’adoption immédiate et à la transposition des accords des partenaires sociaux européens actuellement sur la table du Conseil.
7. Il rappelle que l’Union est tenue, de par le traité, « d’œuvrer pour le développement durable de l’Europe fondé sur une croissance économique équilibrée et sur la stabilité des prix, une économie sociale de marché hautement compétitive, qui tend au plein emploi et au progrès social, et un niveau élevé de protection et d’amélioration de la qualité de l’environnement ». Il rappelle aussi que le soutien de la CES au Traité de Lisbonne était basé sur la pleine application de ces principes.
8. Il note que des discussions sont actuellement en cours entre les institutions et les gouvernements concernant l’opportunité de nouvelles modifications des traités. Un changement de cap est nécessaire et la priorité doit être donnée à la résolution de la crise suivant les trois piliers de la proposition de la CES de contrat social qui reçoit un soutien croissant. Celui-ci s’articule autour du dialogue social et des négociations collectives, de la gouvernance économique pour une croissance et des emplois durables et de la justice économique, fiscale et sociale.
9. Il insiste sur le fait qu’une solidarité active, le progrès social et la responsabilité démocratique doivent faire partie du projet européen. Il considère essentiel qu’un protocole de progrès social soit une part intégrante et opérationnelle de tout nouveau traité. La CES évaluera, sur cette base, tout nouveau progrès de l’intégration européenne.
Source: Confédération Syndicale Européenne
18 octobre 2012 | Classé Dans
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Trois membres du Parti de Gauche de l’Ain ont participé à une réunion publique d’information sur les gaz de schiste le 12 octobre dernier à la mairie de Coligny.
Pourquoi là-bas ?
Car le Revermont est concerné au premier chef par le permis de forages des Moussières, qui s’étend sur 3 269 km² de l’Est du département de l’Ain jusqu’au Sud du Jura !
Le permis a été attribué en 2008 à la société britannique Celtic Petroleum pour la recherche et l’exploration d’hydrocarbures liquides et gazeux.
Ce permis a surtout été attribué dans l’opacité la plus complète, sans l’avis des communes et des populations autochtones.
Le permis des Moussières est un permis exclusif de recherche et il a été attribué comme tous les autres dans la même opacité.
Face aux enjeux financiers et politiques forts, nous constatons :
– l’absence de débats publics face à ces questions
– le lobbying puissant des industriels mondiaux
– un choix de consommation d’énergie avec encore une vision à très court terme
– l’absence de prise en compte réelle de la question environnementale
Le PG01 a par conséquent participé aux débats, aux côtés du Collectif Citoyen du Haut Bugey, du Collectif Citoyen Isère, de l’Association des Espaces Karstiques de l’Ain, de l’Ecocitoy’Ain, de Vigilence Information Santé.
Informations complémentaires : http://www.collectif-haut-bugey.com
Source: PG de l’Ain
18 octobre 2012 | Classé Dans
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Mais jusqu’où Manuel Valls ira-t-il dans l’imposture ? Oui, imposture ! J’utilise ce mot à dessein.
Depuis quatre mois, cet homme prend des poses et des postures devant tous les miroirs médiatiques flatteurs qui se dressent devant lui, mais quelle est son action réelle ? Evacuons les faux débats. Je ne sous-estime pas l’importance du droit à la sûreté pour tous les citoyens. C’est même la condition élémentaire de toute vie en société. Je crois indispensable l’existence d’une police républicaine qui fasse respecter la loi partout sur le territoire. Je juge aussi impératif d’empêcher le fanatisme religieux de progresser. Mais, là n’est pas le sujet. Pour l’heure, que fait M. Valls sinon reproduire les mêmes recettes et la même politique que celle de Nicolas Sarkozy ? Un sondage de ce matin affirme qu’il serait l’homme politique préféré des français. Quel baratin ! Quel enfumage ! Si l’on en croit la presse, particulièrement celle de droite, il serait même l’homme politique de la rentrée. Le Nouvel Obsd’ il y a 15 jours affirmait sans ambages qu’il serait « Le Vice-président »,sans que l’on sache trop de la part de la rédaction de cet hebdomadaire solférinien si c’est un constat ou un souhait. J’admets qu’il plait beaucoup à la droite. C’est vrai. Il se donne d’ailleurs du mal pour cela. C’est ce que démontrent toutes les études. Mais après ? En quoi son action à la tête du Ministère de l’intérieur marque-t-elle un début de rupture significative avec les Ministres de droite précédents ? En rien. Ou si peu.
Je ne développerai pas ici la façon désastreuse dont ce monsieur, qui avait qualifié Jean-Luc Mélenchon de« danger pour la démocratie » (subtil, non ?), gère le délicat dossier concernant « les roms », ni son refus d’appliquer ce qui était pourtant la proposition n°30 du candidat Hollande (c’est-à-dire le récépissé délivré par les forces de police après un contrôle d’identité), ni sa continuité dans les tracasseries concernant les personnes souhaitant obtenir un permis de séjour, ni cette mise en scène du risque terroriste islamiste (et ce silence sur le terrorisme en Corse qui ne cesse de tuer) qui produit une angoisse permanente téléscopant tous les débats sérieux, etc… Non. J’aborderai ici la posture, ou l’imposture laïque, de M. Valls, cette façon de concevoir l’exigence laïque à géométrie variable. Comment désormais prendre au sérieux ses déclarations appelant à une « République intransigeante » ou encore à une « laïcité exigeante » ? L’enflure du propos contraste avec ses actes. Il n’est d’ailleurs même pas l’héritier de Georges Clémenceau tel qu’il voudrait le faire croire. Je m’en expliquerai à la fin de ce billet. A propos de laïcité, il faut parler clair et il faut agir juste. Si l’on veut être compris de la part de ceux qui auraient la tentation de ne pas respecter nos lois laïques (et il est bien réel qu’ils existent), il faut soi-même être exemplaire.
A ce titre, son attitude comme Ministre de l’intérieur, et donc aussi Ministre du culte, depuis quatre mois est dangereuse et scandaleuse. De plus en plus, sa parole pour défendre la laïcité devient totalement inopérante. Comment demander à nos concitoyens de respecter la laïcité, quand on ne la respecte pas soi même ? Le dernier scandale en date a été révélé par l’Humanité d’hier. Avec ma camarade Pascale Le Néouannic, secrétaire nationale du PG en charge du combat laïque, nous avons immédiatement réagi par le communiqué suivant :
Manuel Valls piétine la laïcité
Dimanche 21 octobre, en prévoyant d’assister, comme porte-parole officiel de la République, aux cérémonies organisées par le Vatican pour la canonisation du Père Berthieu missionnaire colonial à Madagascar, le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, va piétiner la laïcité.
Ce mépris d’un principe majeur de la République n’est hélas pas un fait isolé.
Depuis plusieurs semaines, le ministre de l’Intérieur multiplie les gestes en direction des religions et contre la laïcité.
D’abord, il explique que la laïcité est un « principe, une méthode qui connaît ses adaptations »… Puis, il se rend à Strasbourg pour défendre le statut dérogatoire du Concordat en expliquant qu’il « n’y a pas de raison de le supprimer en prétextant l’exception qu’il représente ». Enfin, il assiste à une béatification de Louis Brisson en la cathédrale de Reims, ce qui fut une première dans l’histoire de notre République.
En se rendant prochainement à Rome, Manuel Valls s’apprête à bafouer une fois encore les principes de la loi de 1905. Cela doit cesser.
Ce voyage est la triste continuité d’un autre, celui de Nicolas Sarkozy, promoteur de la « laïcité positive » qui, lors de son discours à Latran, avait assumé une rupture avec la loi de 1905 de séparation des Eglises et de l’Etat. En mettant ses pas dans ceux de l’ancien Président, le ministre de l’Intérieur participe d’une reconfessionnalisation de l’espace civique qui sape les fondements de notre “vivre ensemble”. Le PG demande solennellement au ministre de l’Intérieur d’annuler ce déplacement. »
Vous avez bien lu. Le Ministre de l’intérieur de la République française va se rendre samedi prochain au Vatican pour participer à une cérémonie religieuse. C’est à peine croyable ! De quel droit ? Au nom de qui ? Pour faire quoi ? En quoi la République française doit-elle s’associer, et payer le déplacement d’un Ministre, à ce type de cérémonie ? Libre aux catholiques du monde entier de célébrer qui ils veulent, mais une République laïque ne doit en rien être présente à ce type d’évènement. C’est là une grave attaque contre la loi de 1905. Ce comportement ébranle une nouvelle fois tous nos principes fondamentaux. Chacun bien sûr doit pouvoir pratiquer son culte, vivre pleinement ses convictions spirituelles, mais un représentant de l’Etat laïque doit garder ses distances avec toute cérémonie, quelle qu’en soit le culte. D’autant qu’il serait particulièrement inacceptable qu’il participe à certaines cérémonies et non à d’autres, sous le seul prétexte qu’elles sont d’un culte minoritaire en France. Qui ne comprend pas la spirale dangereuse qui se mettrait ainsi à l’œuvre ? Que vient faire le Ministre de l’intérieur dans cette galère ?
Car enfin, M. Valls a-t-il lu préalablement les propos du pape Paul VI lorsqu’il fit le 17 octobre 1965 de Jacques Berthieu un « bienheureux » de l’Eglise catholique ? Les voici : « Voici donc un nouveau fils de France élevé aux honneurs de la béatification. La France, fille aînée de l’Église, a donné au cours de son histoire millénaire tant de fruits de grâce et de sainteté, tant de preuves de son attachement au siège de Pierre, tant de témoignages de sa générosité missionnaire, tant de désintéressement dans l’œuvre éducatrice des peuples, qu’elle a accomplie dans l’univers! C’est pour Nous une joie de le redire aujourd’hui, et de prier Dieu pour que cette noble nation demeure fidèle à ce glorieux passé et sache se montrer toujours riche en nouvelles initiatives et féconde en vocations missionnaires. »
En quoi la France républicaine a-t-elle à s’associer à ces propos ? En quoi a-t-elle à les cautionner ? Et depuis 1965, la situation a évolué. Le 19 décembre 2011, le cardinal Angelo Amato, préfet de la Congrégation des causes des saints, a été autorisé par Benoit XVI à promulguer des décrets reconnaissant des « miracles »attribués à l’intercession de ce « bienheureux ». C’est cela qui a ouvert la voie à sa prochaine canonisation. Pour juger Berthieu digne de devenir un saint, il faut accepter l’idée qu’il ait accompli des miracles. En quoi la France républicaine doit-elle être liée avec cet obscurantisme ?
Plus largement, en 2012, la République juge-t-elle la vie et le parcours de M.Jacques Berthieu comme exemplaire au point qu’un Ministre s’en mêle ? Cet homme eut un engagement dans la foi catholique total. Du point de vue de ses convictions, sa vie fut sans doute respectable. Mais cette existence d’engagement s’inscrit pleinement dans la politique coloniale de la France à la fin du XIXe siècle. Ce jésuite commença ses études théologiques à Vals (cela ne s’invente pas) en Ariège, puis il partit dans l’Océan Indien à la Réunion puis à Madagascar où il mourra, exécuté, le 8 juin 1896. Sa mort tragique n’est compréhensible qu’à la lumière de la brutale politique coloniale de la France. Sans cela, il ne se serait jamais rendu là-bas. Cette politique coloniale fut engagée lors d’un débat parlementaire resté célèbre en 1885. A cette occasion, Jules Ferry (auquel curieusement François Hollande a tenu à rendre hommage le jour de son investiture, tout en considérant que « sa défense de la colonisation fut une faute morale et politique » ), s’était exclamé : « Il nous faut Madagascar ».
Après de nombreuses péripéties et de manœuvres complexes qui dureront quelques années et qui permettront à la France de préparer son contrôle total de l’île, le ministre de la Guerre fait voter en 1894 au parlement un crédit de 65 millions de francs et l’envoi de 15 000 hommes. Devant l’opposition d’une grande partie des socialistes et des radicaux, la « question de confiance » est posée. La crainte d’une crise fait voter la guerre à une très large majorité. 8 000 des 15 000 militaires prévus sont des appelés du contingent tirés au sort sur l’ensemble du territoire national. On embarque en outre 6 000 mulets convoyés par 7 000 auxiliaires algériens. On équipera aussi cette armée de 5 000 voitures Lefebvre, qui avaient été efficaces sur les terrains plats et secs de l’Afrique occidentale. A Madagascar, elles se révèleront désastreuses.
Deux ans plus tard, le lieutenant-colonel Lyautey, en route pour la capitale de Madagascar, découvrira les traces laissées par l’expédition sur les quatre cents kilomètres de son parcours. Il évoquera « une retraite de Russie en avant ». Durant toute la campagne, 25 soldats seulement meurent au combat, mais 5773 de maladies diverses, essentiellement du paludisme, mais aussi de typhoïde, de dysenterie, de tuberculose et d’insolation. Très vite la quinine vient à manquer. Les pertes globales s’élèvent à 40%, du jamais vu dans une campagne coloniale récente. (cf. le site dormirajamais.org). En revanche, aucun chiffre précis n’a été établi à propos des victimes malgaches de cette expédition.
En conséquence de cette opération, la monarchie malgache, d’une grande faiblesse, s’effondrera en 1895 pour devenir un protectorat, puis en 1896 une colonie française. La présence des troupes françaises, qui assura son contrôle avec poigne, coûta la vie à beaucoup de malgaches qui résistaient. Logiquement, et tragiquement, elle suscita de nombreuses réactions violentes des différentes tribus et peuples qui habitaient l’île. C’est à cette occasion que Jacques Berthieu fut fusillé par des groupes armés malgaches.
Si j’ai raconté brièvement cette histoire c’est pour essayer de « contextualiser » les choses. Au-delà même de la participation d’un Ministre à une cérémonie religieuse, en quoi la mort tragique de Berthieu doit elle avoir une portée symbolique qui intéresse la République laïque de 2012 ? En rien à mes yeux.
Ironie ultime de l’histoire. Manuel Valls aime à raconter, devant ceux qui ne connaissent pas bien le passé, qu’il se réclame de Georges Clémenceau. Là aussi, l’imposture totale pointe le nez. De ce dernier, Valls ne retient que le Ministre de l’intérieur réprimant les mineurs en grève en 1906 et en désaccord avec Jean Jaurès ,ce qui est déjà assez pitoyable pour un socialiste.
Manuel Valls ferait mieux de se souvenir de deux actes bien plus intéressants de Clémenceau. Premièrement, en 1885, il s’oppose à Jules Ferry lors du débat parlementaire sur la politique coloniale. Avec courage, Georges Clémenceau ne voulait pas que la France envoie des troupes au Tonkin notamment, mais aussi à Madagascar. A cette occasion, il prononça un magnifique discours anti-colonialiste. Difficile donc, pour Manuel Valls, d’être en claire cohérence avec Clémenceau en allant rendre hommage à un homme qui, certes pour des raisons religieuses et non militaires, participa à l’aventure coloniale ouverte par le vote de 1885.
Deuxièmement, à la différence de M. Valls, Georges Clémenceau était un laïque conséquent. Au lendemain de la première guerre mondiale, il refusa toute présence officielle de son gouvernement à un Te Deum à Notre-Dame de Paris, donné en hommage aux morts. C’était pour lui une question de principe.
Il y a un siècle, on appelait Clémenceau « le tigre ». Aujourd’hui, concernant la laicité, comment nommer Manuel Valls ? Le tigre de papier ? Le chat qui miaule pour plaire aux religieux ? Si, le 21 octobre, il se rend au Vatican, il montrera une nouvelle fois à quel point le mot de « laïcité » n’a aucune signification dans sa bouche. Dans une France secouée par la montée des communautarismes, son attitude serait irresponsable.
18 octobre 2012 | Classé Dans
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Mme Merkel vient de jeter le masque en affirmant que « nous pourrions faire un pas en avant en accordant à l’Europe un véritable droit d’ingérence sur les budgets nationaux ».
C’est un nouveau pas, face à la résistance des peuples, pour imposer ses politiques ultra-libérales par le biais de la mainmise d’une structure non élue au détriment de la souveraineté budgétaire des représentants élus des peuples. Mme Merkel a une vision utilitaire de l’Europe au profit de la finance allemande. D’un côté, elle refuse la supervision bancaire sur l’ensemble des banques allemandes, de l’autre elle veut imposer à tous les travailleurs d’Europe la précarité que subissent déjà les travailleurs allemands.
Le Parti de Gauche s’oppose totalement à une telle vision de l’Europe et appelle le Parti socialiste et EELV à bien réfléchir avant de se jeter dans ce projet qui n’est que le fédéralisme du libéralisme au profit des multinationales et de la finance et au détriment des peuples.
18 octobre 2012 | Classé Dans
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La droite tchèque, au pouvoir depuis 2006, vient de subir une violente claque électorale. Lors des élections régionales et sénatoriales partielles du 13 Octobre 2012, le peuple tchèque a très largement sanctionné la politique d’austérité drastique mise en œuvre par le gouvernement.
Principale force de la coalition gouvernementale, l’ODS (conservateurs), a chuté de plus de 11% depuis les dernières élections régionales (2008) et de 8% par rapport aux élections législatives de 2010. Il ne remporte qu’une région sur 13.
A l’instar de ses homologues de droites et sociaux libéraux, le Premier ministre Petr Necas a vanté le courage politique que forment selon lui les mises en œuvres des « réformes nécessaires » et la politique de restriction budgétaire qui sont autant de captulations devant Bruxelles et les marchés.
Le fait le plus notable de ces élections, outre la sanction des politiques d’austérité, c’est la désaffection civique majeure de la population : seuls 30% des inscrits n’ont pas boudé les urnes.
Quoique les sociaux-démocrates du CSSD profitent de la désaffection des électeurs de droite et emportent 10 des 13 régions, cette élection n’est en rien une victoire pour eux. Le CSSD enregistre en effet une baisse de plus de 12% depuis les dernières élections régionales (2008) et ne gagne qu’un petit pourcent par rapport aux élections législatives de 2010. Il perd 3 régions.
Le seul parti à marquer des points dans cette élection est finalement le Parti Communiste de Bohème Moravie (KSCM). Déclaré « mourant » par les partis libéraux et sociaux-démocrates et par la presse tchèque, celui-ci progresse de 5,40% par rapport aux élections régionales (2008) et gagne près de 10% par rapport aux élections législatives de 2010. Contrairement à l’ODS et au CSSD, il gagne même 100 000 voix en dépit de la faible participation. Il gagne 2 régions.
Le Parti de Gauche se félicite que le peuple tchèque ait infligé une défaite cinglante aux tenants de l’austérité de droite comme sociaux-libéraux. Il espère que le KSCM saura se montrer à la hauteur de ses résultats dans les urnes qui l’engagent et qu’il saura aider à la remobilisation citoyenne nécessaire pour que le peuple tchèque reprenne enfin ses droits économiques et démocratiques.
18 octobre 2012 | Classé Dans
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Commentaires fermés sur République tchèque – L’austérité sanctionnée
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