Syndicalisme – Le procès de l’acharnement

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Des centaines de personnes sont venues soutenir hier (Lundi 15 octobre) les cinq militants CGT,
 poursuivis pour avoir tagué des slogans sur les murs d’enceinte de la sous-préfecture lors du mouvement contre la réforme des retraites en septembre 2010.« En 2010, je faisais un meeting à Roanne, lorsque Serge Lenoir (secrétaire de l’union locale CGT-NDLR) m’a demandé de faire partie du comité de soutien aux cinq militants, lance au micro Éric Coquerel, secrétaire national du Parti de gauche. Je ne pensais pas que cinq mois après la défaite de Sarkozy, il faudrait se réunir de nouveau pour exiger la relaxe des cinq. » Et pourtant… Hier midi, ils étaient bel et bien plusieurs centaines, rassemblés devant la cour d’appel de Lyon, pour soutenir les cinq militants CGT de Roanne, appelés de nouveau devant la justice.

En septembre 2011, Cristel, Christian, Jean-Paul, Gérald et Didier, tous fonctionnaires et militants chevronnés, ont été condamnés par le tribunal correctionnel de leur ville à 2 000 euros d’amende avec inscription au casier judiciaire, pour avoir, l’année précédente, en plein mouvement contre la réforme des retraites, peint des slogans sur les murs d’enceinte de la sous-préfecture. Une condamnation prononcée alors même que la préfecture ainsi que le député UMP Yves Nicolin visé par les tags avaient retiré leur plainte : c’est le parquet qui a maintenu les poursuites. Sur les marches de la Cour d’appel fraîchement rénovée, c’est un véritable meeting pour la liberté syndicale qui s’organise avec des interventions de cégétistes, d’un porte-parole de la ligue des droits de l’homme, de la maire socialiste de Roanne, d’Éric Coquerel et du secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, pour réclamer la « relaxe immédiate » des cinq. Jacky Teillol, ancien secrétaire départemental de l’union départementale CGT de la Loire, et choisi pour présider le comité de soutien aux cinq car il a vécu la criminalisation de l’action syndicale dans l’affaire Manufrance il y a vingt ans, rappelle que 8 500 personnes ont rejoint ce comité et loue « l’esprit de solidarité, effective et affective » qui se manifeste. « De toute évidence, nous sommes face à des comportements revanchards de magistrats du parquet, appuie Michel Doneddu pour la confédération CGT. Mais le parquet est sous la tutelle du ministère de la Justice, la responsabilité du gouvernement est engagée dans cet acharnement judiciaire contre des syndicalistes. » Si la maire de Roanne « veut croire que l’ère de la criminalisation de l’action syndicale est révolue », Éric Coquerel, Pierre Laurent et la CGT rappellent la promesse du candidat François Hollande de promulguer une loi d’amnistie pour les syndicalistes. « Elle aurait pu être votée dès juillet, tout comme la loi empêchant les licenciements boursiers », s’emporte Pierre Laurent, qui souligne le contraste saisissant entre une « bande de pigeons écoutée en quelques heures par le gouvernement et des millions de salariés qui ont voté pour lui et qui ont du mal à se faire entendre ». L’audience d’appel durera à peine une heure. L’avocat général voit dans la peinture de slogans un «acte grave, qui montre un mépris du bien commun », et invite les juges à confirmer la condamnation « tout à fait pertinente » de Roanne, y compris l’inscription au casier qui fait peser sur les cinq fonctionnaires un risque de révocation. S’ils montrent leur bonne volonté en payant l’amende, ils pourront toujours demander par la suite la non-inscription, fait-il valoir. À l’inverse, Karine Thiebault, avocate des cinq militants, souligne à quel point « cette condamnation résonne comme une volonté de pénaliser l’action syndicale », puisqu’il n’y a « pas de plaignant, pas de victime, pas de trouble à l’ordre public et pas de délinquants », et demande la relaxe pure et simple, ou, à défaut, la dispense de peine, ou, au moins, la non-inscription au casier. La Cour d’appel rendra sa décision le 19 novembre.

 

Lettre ouverte de Françoise Verchère à Arnaud Montebourg

Cher Arnaud,

Tu ne te souviendras sans doute pas de moi, huit ans c’est long en politique et il s’est passé tant de choses, mais j’ai un gros défaut, je n’ai pas la mémoire courte…
C’était donc en 2004, nous venions de gagner le Conseil général de Loire-Atlantique, et tu m’as téléphoné pour me demander d’être candidate à la candidature au sein du PS pour les élections européennes au nom du Nouveau Parti Socialiste. J’ai dit oui, sottement, n’ayant pas vraiment compris que je n’étais qu’un pion dans ta stratégie personnelle et de courant. L’Europe m’intéressait et j’en avais envie de l’Europe Sociale qu’on prétendait construire à ce moment-là ! Tu ne m’as d’ailleurs pas rappelé pour m’expliquer comment j’étais passée d’une place éligible, d’après toi, à la dernière de la liste, tu avais dû perdre mon numéro que t’avait donné Philippe Grosvalet, aujourd’hui président du conseil Général.

Je te rassure, cette lettre n’a pas pour but de faire pleurer sur mon sort, je te rappelle juste cette anecdote parce que j’aurais vraiment eu plaisir ce matin à te faire un petit signe de la main quand ta voiture ministérielle est passée dans une rue de Bouguenais dont j’ai été maire de 1993 à 2007. Tu venais, avec du beau monde, visiter l’IRT Jules Verne, près de l’usine Airbus et de l’aéroport de Nantes-Atlantique. 

Et nous, nous étions une trentaine de militants (des antinucléaires, des employés du C.I.F et des opposants à Notre Dame des Landes), avec quelques banderoles et aucune exigence sauf celle de vous voir passer et de vous rappeler que nous existions. A vrai dire, nous t’avions même préparé Nddl-2011-10-03_11.18.12une jolie banderole : « Merci Monsieur Montebourg pour votre soutien à notre contestation du projet de Notre Dame des Landes. ». En effet, en octobre 2011, lors des primaires socialistes, tu avais répondu à la lettre que je t’avais envoyée au nom du Collectif des Élus doutant de la pertinence de l’aéroport (CéDpa) pour te demander ta position. Et tu avais répondu clairement : « Je vous le dis avec netteté, il faut tout reprendre depuis le début. » et encore : « l’aménagement du territoire au XXIème siècle ne peut plus se concentrer uniquement autour des grandes infrastructures ou équipements publics : il doit également développer une vision des territoires avec et pour les citoyens qui y vivent » et enfin : « Dans la VIème République que je défends les pouvoirs et contre-pouvoirs seront organisés de telle manière que jamais un projet qui divise autant ne puisse être adopté, au niveau national comme au niveau local. »
 Une remise à plat, c’était exactement ce que nous voulions et nous comptions donc sur toi pour en parler au Premier Ministre et au Président de la République. Nous venions juste te le rappeler. Mais alors que les RG et les forces de police présentes nous avaient –plutôt gentiment- tous installés d’un côté du trottoir, pour vous voir passer, soudain cinq minutes avant l’arrivée du cortège, les gardes-mobiles déguisés en robocops nous ont repoussés, rudement, relevant et portant ceux qui s’étaient assis, nous forçant à reculer pour que vous ne nous voyiez pas ! Sur ordre de qui ? Du premier ministre, parce que je ne l’aurais pas salué, lui ? Ou du ministre de l’Intérieur qui nous croit de dangereux gauchistes ? 

Vois-tu, cher Arnaud, depuis 2005, je ne crois plus beaucoup à la social-démocratie qu’incarne le PS, mais je croyais que nous étions toujours en démocratie, parce que le droit de manifester, surtout pacifiquement, me semblait à moi, élue de la République, un incontournable. Il n’en est rien visiblement. A Paris, il y a quelques semaines nous avons été « parqués » de longues heures devant le Musée Guimet pour que ni F.Hollande ni JMAyrault ne nous voient lors de la Conférence sur l’Environnement. Bis repetita ce matin Je suis sûre désormais que les lacrymogènes de gauche seront aussi violentes que celles de droite. Car le premier ministre, comme tout autoritaire sans vrai courage, reculera devant « les pigeons » mais tiendra à distance, manu militari, ceux qui croyaient que gauche devait rimer avec dialogue et respect des droits fondamentaux.

Quelques heures après, tu as devant la mairie de Bouguenais refusé de recevoir les anti aéroports au motif que le « débat démocratique avait eu lieu ». Pourrais-tu nous dire de quoi tu parles ? A notre connaissance, aucun débat, aucune discussion sur le fond, aucune réponse à nos arguments et chiffres n’ont eu lieu depuis ta lettre…Il s’est bien passé quelque chose effectivement, tu as été nommé Ministre, du Redressement Productif excusez du peu…Pour le redressement moral, qui implique notamment que les politiques tiennent leur promesse, j’attends avec impatience les propositions de Vincent Peillon…

Je regrette, cher Arnaud, de n’avoir pu te dire cela de vive voix mais reste à ta disposition bien évidemment au cas où le Premier Ministre t’autorisait, toi ou un autre ministre, à nous entendre enfin.

Françoise Verchère,
Conseillère générale de Loire-Atlantique
Coprésidente du CéDpa

Cher Arnaud – Lettre ouverte de Françoise Verchère à Arnaud Montebourg

 

Manuel Valls piétine la laïcité

Dimanche 21 octobre, en prévoyant d’assister, comme porte-parole officiel de la République, aux cérémonies organisées par le Vatican pour la canonisation du Père Berthieu missionnaire colonial à Madagascar, le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, va piétiner la laïcité.

Ce mépris d’un principe majeur de la République n’est hélas pas un fait isolé. Depuis plusieurs semaines, le ministre de l’Intérieur multiplie les gestes en direction des religions et contre la laïcité.

D’abord, il explique que la laïcité est un « principe, une méthode qui connaît ses adaptations »… Puis, il se rend à Strasbourg pour défendre le statut dérogatoire du Concordat en expliquant qu’il « n’y a pas de raison de le supprimer en prétextant l’exception qu’il représente ». Enfin, il assiste à une béatification de Louis Brisson en la cathédrale de Reims, ce qui fut une première dans l’histoire de notre République.

En se rendant prochainement à Rome, Manuel Valls s’apprête à bafouer une fois encore les principes de la loi de 1905. Cela doit cesser.

Ce voyage est la triste continuité d’un autre, celui de Nicolas Sarkozy, promoteur de la « laïcité positive » qui, lors de son discours à Latran, avait assumé une rupture avec la loi de 1905 de séparation des Eglises et de l’Etat. En mettant ses pas dans ceux de l’ancien Président, le ministre de l’Intérieur participe d’une reconfessionnalisation de l’espace civique qui sape les fondements de notre “vivre ensemble”.

Le PG demande solennellement au ministre de l’Intérieur d’annuler ce déplacement.

 

François Hollande : le capital imposé comme le travail ?

Alors que le 14ème engagement du projet présidentiel de François Hollande mettait noir sur blanc « les revenus du capital seront imposés comme ceux du travail », Laurent Maffeïs, du secteur « Etudes et arguments » du Parti de Gauche, nous décrit la manière dont le gouvernement a progressivement détricoté cet engagement dans le budget 2013, jusqu’à conserver concrètement tous les privilèges du capital qui ont été mis en place sous les gouvernements de droite.

La Francophonie doit être un instrument d’émancipation

La Francophonie doit être un instrument d’émancipation des peuples ayant le français en héritage et non pas celui de la perpétuation de l’impérialisme français.

Monsieur le Président François Hollande, vous venez de vous afficher à Kinshasa avec un bon nombre de dictateurs ayant en commun certes la langue française mais surtout la corruption et l’oppression de leurs peuples.

Cette enceinte politique qu’est devenue la francophonie institutionnalisée, sert en particulier à cautionner des élections par l’envoi d’observateurs qui rendent un avis complaisant pour le pouvoir en place au grand bénéfice des intérêts économiques français mais au détriment des peuples concernés. Vous qui n’avez que le mot démocratie à la bouche Monsieur le Président, et qui aimez tellement en bon social-libéral vous abriter derrière les institutions nationales et  dans le cas présent internationales, sachez que l’Organisation Internationale de la Francophonie est l’un des instruments de cette démocratie virtuelle  qui ne répond d’aucune façon aux besoins des peuples. Vos promesses de démocratie, Monsieur le Président, nous l’avons vu récemment en France au sujet du TSCG, n’engagent que ceux qui y croient, alors qu’il s’agirait de  prendre des dispositions concrètes pour atteindre cet objectif.

Cette OIF est aussi, sous couvert de la prévention des conflits et de multilatéralité, devenue une extension du domaine de la lutte interventionniste guerrière de l’impérialisme français : Monsieur le Président, vous  servir de cette possibilité consacrée par la déclaration de Saint-Boniface adoptée par l’OIF en mai 2006, pour faire intervenir des forces armées africaines n’appartenant pas au périmètre de la CEDEAO au Mali serait-il dans vos intentions ? Il est vrai que cela permettrait au dictateur tchadien Idriss Deby de sortir de son isolement diplomatique et à la France de continuer à justifier sa présence militaire permanente dans la région. C’est peut-être, malgré nos mises en garde, la vraie raison de votre venue à Kinshasa : après tout serrer la main du dictateur Kabila ou rencontrer à la va-vite l’opposition, pourquoi pas, si la vraie raison est autrement plus stratégique. Comme par hasard, le Qatar désormais grand oncle financier de la France et dont on connaît la passion pour la langue française, fait son entrée dans l’amicale francophone et devient un ami de la famille.

La francophonie, il nous importe de vous le rappeler Monsieur le Président François Hollande, se devrait d’être essentiellement un vrai espace d’échanges culturels et linguistiques, autour de la langue française certes mais aussi dans le respect des langues locales et dans leur promotion ce qui générerait un nouvel équilibre dans la relation entre la France et les pays amis francophones qui sont aussi, doit-on le rappeler, le plus souvent d’anciens pays colonisés par la France. La langue française ne doit pas être traitée seulement comme une langue de communication et de commerce, elle ne doit plus être la langue de l’oppression, vecteur du capitalisme et de l’impérialisme, mais redevenir la langue de l’émancipation des peuples, celle de la Révolution française, celle qui porte les valeurs universelles de liberté, d’égalité et de fraternité.

Communiqué unitaire, Adresse à F. Hollande – Menace d’intervention à Notre Dame des Landes

Monsieur le Président,

L’ampleur des effectifs policiers mobilisés dans la région nantaise et les manœuvres  qu’ils ont engagées  depuis quelques jours ont alarmé la population de Notre Dame des Landes, qui s’attend à une opération imminente d’expulsion massive des jeunes habitants de la ZAD, Zone à Défendre. 
Cette zone de bocage préservé, enrichie de leur présence et de leur travail, est celle-là même qui doit être détruite et bétonnée pour la construction de cet aéroport si largement controversé, mais cher au premier ministre Jean-Marc Ayrault.

L’opposition populaire est de plus en plus large, et les prises de position de plus en plus nombreuses contre ce projet dont il a été prouvé qu’il était nuisible, inutile et gaspilleur de fonds publics, en pleine période de restriction budgétaire.

Nous vous demandons de faire arrêter toutes les opérations policières et les expulsions qui jetteraient environ 150 jeunes dans la rue, à quelques jours de la trêve hivernale !
Il est encore temps d’ouvrir  un véritable débat avec une nouvelle étude complète du dossier, menée par des acteurs indépendants et fiables, avant que la situation ne devienne irréparable.
Le 15 octobre 2012.

Alternatifs, Fase, Gauche Anticapitaliste, Gauche Unitaire, NPA, Parti de Gauche.

Inégalités en Europe – 12ème festival de Esquerra Unida i Alternativa (Gauche unie et Alternative)

Les 5 et 6 octobre a eu lieu à Barcelone le 12ème festival de Esquerra Unida i Alternativa (« Gauche Unie et Alternative » EUiA) : journées de réflexion sur « L’Europe des inégalités » suivie de leur fête sous le titre de « temps de lluita » (« temps de luttes »). Ces journées de véritable éducation populaire et de fraternité marquent l’entrée en campagne de la coalition en vue des élections anticipées convoquées par le gouvernement de droite de Artur Mas (CIU) le 25 novembre prochain.

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Samedi et dimanche matin : Conférences-débats et atelier « L’Europe des inégalités »

Ouverture_des_journees_sur_l_europe_des_inegalites_Ouvert par le coordinateur général d’EUiA, Joan Josep Nuet, le colloque coorganisé par la Fundació l’Alternativa, le PGE et EUiA, se proposait de faire le point sur les politiques publiques des pays européens dans les secteurs de la santé et de l’éducation. Des intervenants de tout premier plan, chercheurs, universitaires et responsables d’organisations professionnelles, ont tenté d’établir un diagnostique des souffrances qui affectent aujourd’hui l’ensemble des citoyens.

Retours sur les débats :

– La santé et l’éducation, fers de lance de l’intervention publique auprès des citoyens et champs d’observation privilégiés pour mesurer les dégâts générés par la crise, ont vu leurs potentiels d’intervention cisaillés par les politiques d’austérité décrétées par l’UE et perdre par là même leur pourvoir régulateur. L’espérance de vie recule, un processus de ghettoïsation sociale et territoriale avance à marche forcée, le fossé entre riches et pauvres s’accroît pour devenir abyssal et le processus de marchandisation de cet espace régalien gagne chaque jour plus de terrain…, les dégâts sont considérables.

– Ces journées de réflexion animées par Antoni Barbarà, président de la « Funcació l’Alternativa », ont permis de poser une analyse critique du contexte social européen et d’avancer un certain nombre de solutions pour lutter contre une précarité sans cesse renouvelée. Parmi les orateurs, Vicenç Navarro de l’Université Pompeu Fabra de Barcelone et blogueur régulier sur le site web Público nous a brossé un panorama du modèle social européen face aux attaques du libéralisme ; Joan Benach, responsable du groupe de recherche sur les inégalités dans le secteur de la santé de l’université Pompeu Fabra, est intervenu sur le thème des déterminants sociaux, inégalités devant la santé et la logique néolibérale. Quant au secteur de l’éducation, c’est Sonja Crivelli, qui comme responsable du groupe de travail sur l’éducation au sein du PEE, a ouvert le bal en proposant un état des lieux de l’enseignement en Europe au travers de son exposé intitulé « L’éducation publique en danger ».L_europe_des_inegalites_table_ronde__

– Sont aussi intervenus, Carme Borrell de l’Agence de Santé publique de Barcelone/Catalogne, sur le thème des différences socio-économiques entre les villes européennes ; Juan Mena, responsable du secteur de l’éducation à EUiA a quant à lui élaboré une comparaison des différents systèmes d’éducation en Europe, enfin Mauricio Valiente du PCE/ Izquierda Unida, responsable des études sur l’immigration et Miren Etxezarreta, économiste, ont respectivement proposé un regard critique sur les politiques d’accueil des immigrants et sur les inégalités qu’engendre le capitalisme dans nos sociétés européennes. Pour conclure cette longue liste d’orateurs, citons aussi les analyses d’Elizabeth Gautier de la fondation Transform qui a porté sa réflexion sur les limites du concept d’inégalité et de ses alternatives ainsi que l’intervention d’Angels Martínez Castells, économiste spécialiste de la santé publique, qui examinait les valeurs sociales européennes face à la montée des inégalités… que du très haut niveau… enfin, les tables rondes ont par l’intermédiaire des différents porte-parole présents comme Maite Mola (PEE/PCE), Olga Athaniti (Akao/Syriza), Ricardo Gayol (IU) ou Ruben Bejerano (député IU) permis d’élaborer à partir des conclusions de ce séminaire un véritable réquisitoire sous la forme de déclaration officielle.

Samedi 6 octobre : 12ème fête de EUiA « temps de lluita » (« temps de luttes »)

L_europe_des_inegalites_meetingSamedi 6 octobre était organisée la fête d’EUiA au cours de laquelle devaient prendre la parole l’euro-député d’IU Willy Meyer, Juliette Estivill du Parti de Gauche, Olga Athaniti d’Akoa/Syriza, Maite Mola du PCE ainsi que les principaux responsables du parti EUiA comme Juan Josep Nuet et le coordinateur fédéral d’IU Cayo Lara.

La tonalité des débats devait être donnée dès l’ouverture avec l’intervention de Juliette Estivill qui établissait un bilan critique du gouvernement français, en rappelant que depuis maintenant plus de 100 jours, l’austérité budgétaire était plus que jamais à l’œuvre et sera même renforcée avec le vote du TSCG. Et de rappeler l’opposition initiale du Front de Gauche au traité Merkozy qui devait se cristaliser au cours de la manifestation du 30 septembre dernier avec un rassemblement de près de 100 000 personnes entre les places de la Nation et d’Italie à Paris.

Pour sa part, la représentante de Akoa/Syriza, Olga Athaniti devait nous décrire au travers d’un exposé très détaillé les souffrances et privations qu’endure au quotidien la population grecque.

Puis sur un registre plus formel, le président de la Fundació l’Alternativa, Toni Barbarà, informait l’auditoire des conclusions des journées de « l’Europe des inégalités » en prônant la mise en place d’une nouvelle confluence politique et sociale pour faire front au néolibéralisme à l’œuvre dans toute l’UE.

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Enfin, Maite Mola du PEE/PCE et Willy Meyer devaient successivement intervenir sur les nouveaux modèles politiques que nous propose l’Amérique latine en réservant une place toute particulière à Hugo Chávez et de rappeler que d’un point de vue opérationnel, les forces de gauche européennes devaient poursuivre leurs efforts de mobilisation et d’organisation pour faire face à la montée en puissance des politiques conservatrices développées dans toute l’Europe mais aussi pour accéder enfin aux responsabilités.

Ces deux journées ont recentré le débat politique sur les vrais problèmes qu’affrontent les gens au quotidien et non pas de nébuleux projets nationalistes qui n’ont, in fine, qu’un objectif, détourner l’attention des citoyens face aux défis que posent les politiques publiques européennes dans le cadre d’une paupérisation toujours plus grande de la population car comme l’a dit Joan Josep Nuet, coordinateur général de EUiA, lors de son intervention au meeting de clôture de EUiA en s’adressant aux Catalans « Nous ne serons jamais ni libres ni indépendants si nous n’arrêtons pas les coupes ».

Reconversion industrielle et écologique – Que fabriquent Montebourg et Hamon ?

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Gandrange, Fralib, Alizay, Petroplus… Ils sont de plus en plus nombreux, ces salariés et syndicalistes, à porter des alternatives aux fermetures d’usines. Grande nouveauté : elles consistent non seulement à sauver des emplois, mais répondent à des préoccupations écologiques. Que font Arnaud Montebourg, ministre du « redressement productif » et Benoît Hamon, à l’Économie sociale et solidaire, pour les soutenir ? Alors que le Front de gauche critique l’absence de vision du gouvernement, Basta ! dresse le bilan.

Retouver l’intégralité de l’article sur www.bastamag.net

…et deux (journalistes) de plus

Je ne pensais pas nécessaire d’y revenir. Dans un billet publié la semaine dernière,  «où il est question du Venezuela et de deux journalistes», j’ai déjà raconté la manière dont Robert Ménard m’a piégé en faisant réaliser une interview de moi pour un site que je ne connaissais pas (et pour cause,  puisqu’il n’était pas encore [...]

Je ne pensais pas nécessaire d’y revenir. Dans un billet publié la semaine dernière,  «où il est question du Venezuela et de deux journalistes», j’ai déjà raconté la manière dont Robert Ménard m’a piégé en faisant réaliser une interview de moi pour un site que je ne connaissais pas (et pour cause,  puisqu’il n’était pas encore ouvert), par une intervieweuse militante d’extrême-droite. Eh oui toutes sortes de gens ont une carte de presse dans notre pays. Mais plutôt que de signaler cette manœuvre ou s’ils tenaient vraiment à saluer la fourberie de leur confrère plutôt que de moquer mon imprudence, les journalistes Abel Mestre et Caroline Monnot du Monde ont choisi de me mettre en scène d’une manière particulièrement vicieuse, sans avoir même cherché à me contacter. Dans un magnifique collage marabout-de ficelle (Le Gallou = Ménard = Delapierre = Mélenchon), ils concluent ainsi un papier de leur blog consacré à une initiative du militant d’extrême-droite Le Gallou. Après avoir signalé que ce Le Gallou a donné une interview au site de Robert Ménard (et Dominique Jamet), les voilà qui ajoutent qu’une militante d’extrême-droite « y réalise des entretiens, comme celui avec… François Delapierre, le bras droit de Jean-Luc Mélenchon.» Rien de plus car c’est leur chute. Mais en ne prétendant rien ils suggèrent tout. Pour ceux qui n’auraient pas compris le sous-entendu, les points de suspension sont là pour signaler qu’il y a des choses non dites que chacun peut compléter par lui-même. Ces manières sournoises me blessent au plus haut point. Je note leur extraordinaire continuité avec la technique de Ménard. Lui non plus ne se hasarde pas à me prêter la moindre proximité avec l’extrême-droite, et pour cause. Il ne m’interroge pas sur le projet éditorial  de son site qu’il préfère me cacher car il sait que je n’y adhèrerais pas. Il se contente de me faire interviewer par une militante d’extrême-droite (sur le moment je ne le sais pas!), laissant chacun imaginer ce qu’il veut, exactement comme le font Mestre et Monnot. Venant de Ménard j’aurais dû m’en douter. Mais l’attitude des deux autres me surprend. Se rendront-ils compte un jour de ce que ces méthodes peuvent provoquer ? Ont-ils la moindre idée de ce qu’une chute qu’ils jugent piquante peut représenter d’infamant pour une personne ? J’aimerais vraiment qu’ils le réalisent. Pour les aider à changer leur point de vue je leur propose une autre fin pour leur papier. Une fin qui ne contient bien sûr que des faits incontestables.

« On retrouve certains des participants de la journée de la Réinformation dans une initiative lancée récemment par Robert Menard, le site Boulevard Voltaire. Jean-Yves Le Gallou, qui avait accueilli M. Menard l’an passé,  y a publié une tribune lundi 8 octobre.
Le journaliste Robert Ménard semble ainsi assumer dorénavant dans le monde de la presse un rôle de passeur entre diverses mouvances situées à l’extrême-droite, après avoir longtemps occupé la présidence de l’ONG Reporters sans Frontières puis la direction générale d’un centre pour la liberté de l’information à Doha au Qatar, doté d’une subvention annuelle de 3 millions de dollars par l’émir de ce pays. Il n’est pas le seul journaliste à avoir bénéficié des subsides de cette dictature ultraréactionnaire. Elle a notamment décerné un prix de 10000 dollars à Plantu, dessinateur vedette du Monde, un journal où officient également les spécialistes des «populismes de droite»… Abel Mestre et Caroline Monnot. »

 

Verdict de Créteil : des victimes condamnées au silence !

Le verdict rendu mercredi par le tribunal de Créteil soulève à juste titre l’indignation. Les peines prononcées (trois condamnés avec sursis ; un condamné à un an ferme ; dix acquittés) envoient un message dramatique à la sociéte et particulièrement aux victimes. Il aura fallu attendre 2 jours sous la pression des associations féministes pour que le parquet se pourvoit en appel. La procureure déclarait à ce titre : « Le verdict est trop éloigné du réquisitoire de l’avocate générale, à la fois sur les peines prononcées et sur certains acquittements. Il ne correspond pas au déroulement des crimes et à leur appréciation ».

Faut-il redire que les viols ne sont pas des faits divers mais une marque que notre société reste profondément inégalitaire :  75 000 femmes sont victimes de viols chaque année, seules 10% d’entre-elles portent plainte et 2% des violeurs seulement sont condamnés.

Il est plus que temps que la société se donne les moyens de combattre le crime qu’est le viol ! Cela signifie se donner les moyens d’écouter la parole des femmes victimes, les reconnaître et les protéger.

Le Parti de Gauche se joint aux rassemblements appelés par les associations féministes ce lundi afin d’exiger que soit votée d’urgence une véritable loi-cadre contre les violences faites aux femmes.

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