Le Parti de Gauche dénonce avec fermeté les insultes et les violences dont a été victime le maire d’Hellemmes, Frédéric MARCHAND, suite à la manifestation contre l’installation d’un village d’insertion de 5 familles roms.
La cohabitation avec les familles roms n’est pas toujours simple au quotidien et suscite l’exaspération des populations locales. Néanmoins, de telles méthodes sont inacceptables en République !
Les villages d’insertion, s’ils sont aménagés intelligemment, constituent une solution pour sortir par le haut de ces problèmes de cohabitation. Il s’agit de petites structures (financées par l’UE) où des familles roms seront installées. Les ordures seront ramassées, les familles auront accès à l’eau et aux sanitaires,… bref rien à voir avec les campements sauvages, qui ont provoqué, à juste titre, l’émoi des populations locales.
Le Parti de Gauche et le Front de Gauche travaillent avec ténacité pour qu’à des problèmes humains soient apportés des solutions humaines, aux antipodes des actions qui nourrissent la xénophobie défendues à la fois par Manuel VALLS et l’UMP,..
Le Parti de Gauche salue le courage et la détermination de Frédéric Marchand et le soutient entièrement. Le projet d’implantation du village d’insertion à HELLEMMES ne sera accepté qu’au prix d’un important travail d’information et de concertation avec le soutien des habitants qui y sont favorables.
Le Parti de Gauche salue l’émergence du Collectif Hellemmois pour les Roms et son souci d’informer la population sans entrer dans une spirale de confrontation haineuse avec les opposants.
28 octobre 2012 | Classé Dans
National |
Commentaires fermés sur Insertion des Roms – Soutien au maire d’Hellemmes
Je sors d’une séance extraordinaire du Conseil régional d’Ile-de-France. Au menu, le SDRIF, ou Schéma Directeur de la Région Ile-de-France. En avez-vous entendu parler ? Non ? Cherchez bien. Un peu ? Vaguement ? Pas du tout ? C’est vraiment un problème car le SDRIF est le document censé planifier le développement de la région jusqu’en 2030 !
Hélas il fallait être vraiment très attentif pour être informé de l’adoption d’un nouveau SDRIF. Force est de constater que la Région n’a pas cherché à faire de ce débat l’affaire de tous les citoyens. La « concertation » a été menée selon le vice-président chargé du dossier « tambour battant ». L’expression est assez juste. Elle vient de ces soldats, les tambours, chargés de faire avancer à bon rythme les fantassins sur le champ de bataille. Mais ce qui est une qualité dans le monde militaire n’en est pas une dans les institutions démocratiques. Le débat préparatoire au SDRIF a été lancé au mois de juin, à la veille des vacances d’été. Seules pour l’essentiel quelques communes ou communautés d’agglomération ont pu faire remonter des contributions. Celles-ci portaient sur la vision qu’elles avaient du développement de leur propre territoire. Cette méthode n’a donc pas permis de faire ressortir les enjeux régionaux par-delà les intérêts particuliers locaux. Pour cela il aurait fallu procéder tout autrement en mettant les grands débats du SDRIF sur la place publique. Il aurait fallu en faire une question politique, nécessitant l’implication citoyenne, la controverse et l’arbitrage populaire. Il y avait de quoi faire. Ce texte de plusieurs centaines de pages balaie presque toutes les politiques régionales et nous engage à long terme. Il soulève des questions brûlantes. Comment faire reculer la place de la voiture ? Comment rapprocher les emplois des lieux d’habitation ? Comment garantir l’accès de tous aux services publics ? Comment loger tous ceux qui en ont besoin et résorber les inégalités territoriales ? Ce sont des sujets nécessairement conflictuels car ils brassent des intérêts considérables et remettent en question le modèle de développement actuel de l’Ile-de-France. Si elle l’avait voulu, la Région ne manquait pas de moyens pour lancer ces débats. La dernière campagne de communication régionale, qui porte sur l’avenir des jeunes, s’étale sur de nombreux 4 par 3. Dans le Parisien de cette semaine un numéro promotionnel rédigé par la Région est consacré à l’apprentissage. On y lit l’immense bêtise selon laquelle il faudrait remplacer le refrain « passe ton bac d’abord » par « passe l’apprentissage d’abord » niant la démocratisation qu’a représenté le bac professionnel qui date tout de même de 1985. Mais aucune affiche, aucun supplément promotionnel au Parisien n’a été édité pour faire connaître le SDRIF.
Cela nous désole et nous a conduits à déposer une motion demandant le report de la discussion sur le SDRIF qu’a présentée mon camarade Jean-François Pélissier.
La révision du Schéma Directeur de la Région Ile-de-France aurait pu être l’occasion de faire avancer un nouveau modèle de développement régional. C’est ce qu’a montré l’intervention de mon camarade Eric Coquerel.
Notre région souffre en effet d’un modèle de développement socialement et écologiquement intenable. Il concentre la richesse dans certains territoires et la pauvreté dans d’autres. C’est un résultat de l’adaptation à la mondialisation libérale. L’inégalité est en effet un invariant d’échelle dans le capitalisme de notre époque. Ce terme, invariant d’échelle, est utilisé en mathématiques au sujet des fractales, ces objets dont la structure se retrouve à toutes les échelles (ou dit autrement des objets donc chaque élément est aussi un objet fractal, un peu comme les poupées gigognes en quelque sorte). Dans ce cas d’espèce, cela signifie que les normes néo-libérales qui organisent la mise en concurrence dérégulée des territoires creusent les inégalités entre les Etats, puis, au sein des Etats, entre les régions, puis, au sein des régions, entre les communes, puis, au sein même des communes, entre les quartiers. Vu dans l’autre sens, cela signifie que pour lutter contre les inégalités que l’on constate localement, il faut les affronter régionalement, et résister à la logique capitaliste qui les organise mondialement. Ceci invalide la ligne qui domine la majorité régionale selon laquelle on peut lutter contre les inégalités tout en renforçant « l’attractivité » internationale de l’Ile-de-France pour participer victorieusement à la compétition mondiale des grandes métropoles. Le capitalisme de notre époque ajoute à cette injustice sociale une grave tare environnementale. La spécialisation des territoires qui découle de leur mise en concurrence multiplie les déplacements subis de personnes et de marchandises. Au final c’est du mal-vivre, surtout en banlieue, et une dégradation accrue de l’environnement par l’explosion du trafic automobile.
En fait ce SDRIF révisé n’avait aucunement l’ambition d’impulser la reconversion sociale et écologique de la Région et c’est pourquoi nous avons voté contre. Il s’agissait de mettre à jour la version précédente de 2008 en y intégrant le Grand Paris voulu par le président sortant. On retrouve ainsi dans ce document la vision par pôles de compétitivité qui était celle de Sarkozy. Un immense complexe universitaire est programmé sur les terres agricoles du plateau de Saclay, malgré l’absence de transports en commun (la ligne de métro censée desservir ne verra pas le jour avant 2025 annonce la ministre Duflot). La Défense, déjà tentaculaire, pourra être étendue avec 450 000 m² de bureaux supplémentaires. Un grand pôle d’affaires doit voir le jour à Roissy, avec à son côté une zone commerciale géante dans le triangle de Gonesse. Et pour relier ces pôles « de dimension mondiale » dans un réseau associant aéroports, universités et sièges sociaux du CAC 40, ce métro rapide (parce qu’il s’arrêtera le moins possible dans les bassins de vie) voulu par Sarkozy que Pierre Laurent avait si justement baptisé « métro classe affaires » pendant la campagne des régionales. La droite s’est d’ailleurs bruyamment réjouie : « votre SDRIF c’est le Grand Paris ». Il aurait été alors plus cohérent qu’elle vote pour comme le lui a fait remarquer le président du groupe socialiste Guillaume Balas !
Il est vrai que le tracé initial a été modifié pour mieux couvrir l’est parisien et relier des bassins de vie populaires. Il est vrai aussi que le Grand Paris a été complété d’un volet consacré à la modernisation du RER et notamment des lignes C et D. Mais comme nous l’avions dénoncé à l’époque, les financements promis par Sarkozy en contrepartie de la signature de Huchon n’étaient que des promesses verbales. Cécile Duflot a reconnu qu’il manquait au moins un milliard. Aujourd’hui on nous dit que le milliard manquant va réapparaître. Mais dans les couloirs chacun reconnaît que le calendrier sera très fortement rallongé. En plus, des travaux d’une telle ampleur financière dépendent de l’évolution de la situation budgétaire du pays et du bon vouloir des institutions indépendantes censées chargées dorénavant selon les termes du TSCG de contrôler les dépenses des Etats. Il faudra faire des arbitrages ! Qui les fera ? Le directoire de la Société du Grand Paris ? Le haut conseil des finances publiques ? Imaginez ce que seront leurs décisions vue la puissance des lobbies du CAC 40, des deux aéroport et des Grandes Ecoles coalisées pour donner la priorité à la partie du réseau qui doit les desservir dans l’Ouest parisien au détriment du plan de modernisation des RER ou des portions situées à l’Est, en Seine-Saint-Denis et même dans le Val-de-Marne qui est pourtant le tronçon consacré comme prioritaire.
C’est d’autant plus rageant de se retrouver dans cette situation que le président sortant a été sorti. Pourquoi appliquer le mauvais compromis signé avec Sarkozy quand nous pourrions en faire un meilleur avec le nouveau gouvernement ? L’exécutif de la Région craint peut-être qu’une rediscussion soit l’occasion saisie par l’Etat pour retirer ses billes ou par l’Union Européenne pour bloquer des projets très coûteux ? Décidément l’austérité est une machine à étouffer la volonté politique et à piétiner le droit des citoyens à changer les politiques conduites en leur nom. Heureusement tout n’est pas fini. Maintenant commence l’enquête publique sur le SDRIF. Alors ne ratez pas l’occasion de faire évoluer ce mauvais projet.
Blog d’origine : François Delapierre
28 octobre 2012 | Classé Dans
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Commentaires fermés sur SDRIF, un rendez-vous manqué
Nouveau rebondissement dans l’histoire de la « liste Lagarde ». Et nouvelles menaces sur la liberté d’information, en Grèce. L’Humanité a en effet été informée que l’éditeur Kostas Vaxevanis est recherché par la police. Un communiqué le confirme : il indique que, sur ordre du Procureur d’Athènes, « la police grecque exerce des recherches pour trouver et arrêter l’éditeur du magazine Hot Doc dans lequel a été publié la liste Lagarde ».
- Dernière minute. L’arrestation de l’éditeur Kostas Vaxevanis est confirmée.
Que contient cette liste ? Environ 2000 noms de riches Grecs qui ont des comptes en Suisse, dans la banque HSBC, échappant ainsi au fisc de leur pays. Cette liste avait été fournie aux anciens ministres du Pasok (celui de la Défense, Evangelos Venizelos et celui des Finances, Giorgos Papaconstantinou) par Christine Lagarde lorsqu’elle était ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie. Mais cette liste était visiblement vouée à disparaître. L’un des ministres, G. Papanconstantinou, déclarant qu’il ne savait plus à quel fonctionnaire il avait donné le CD contenant les noms, l’autre déclarant avoir perdu la clé USB avec les précieuses informations. Depuis, la France se tenait prête à la communiquer si le gouvernement grec la lui demandait. Il n’en fut rien.
Alors que la Grèce sombre dans une crise sans précédent, le magazine d’investigation Hot Doc a publié les noms, sans indiquer les comptes ni les sommes. Dans cette liste se trouvent des entrepreneurs ayant obtenu des subventions de l’Etat grec, avant la crise, pour ne pas fermer leurs usines – comme la famille Lamaras, magna du textile, des armateurs, des journalistes et trois personnalités politiques. Aussitôt, la police s’est mise à la recherche… de l’éditeur de la liste. « La police le recherche. Elle l’accuse de divulguer des informations personnelles », explique à humanité.fr Miguel Samotrakis, un des journalistes du magazine Hot Doc joint par téléphone. « La police est même venue dans les bureaux » poursuit le journaliste.
Kostas Vaxenakis, rapidement joint par l’Humanité, s’est dit « très inquiet ».
Bref, il ne fait pas bon dénoncer la corruption alors que des personnes impliquées dans l’affaire Siemens, par exemple (comme Michaël Christoforakos) ne sont pas inquiétées.
Alors que les mouvements sociaux se multiplient en Grèce, que la population – frappée à 25,3% par le chômage – devient chaque jour plus pauvre, et que le rejet de l’austérité est massif, ce sont désormais les journalistes qui semblent empêcher d’exercer leur métier. Déjà, en Grèce, certains ont surnommé Kostas Vaxevanis le « Julien Assange Grec ». Julien Assange est poursuivi pour la publication de documents confidentiels (câbles diplomatiques).
Cet épisode rappelle de sombres heures dans un pays sorti en 1974 de la dictature des colonels.
Source: L’Humanité
28 octobre 2012 | Classé Dans
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Commentaires fermés sur L’Humanité – Grèce: menaces sur la liberté d’information
Nouveau rebondissement dans l’histoire de la « liste Lagarde ». Et nouvelles menaces sur la liberté d’information, en Grèce. L’Humanité a en effet été informée que l’éditeur Kostas Vaxevanis est recherché par la police. Un communiqué le confirme : il indique que, sur ordre du Procureur d’Athènes, « la police grecque exerce des recherches pour trouver et arrêter l’éditeur du magazine Hot Doc dans lequel a été publié la liste Lagarde ».
- Dernière minute. L’arrestation de l’éditeur Kostas Vaxevanis est confirmée.
Que contient cette liste ? Environ 2000 noms de riches Grecs qui ont des comptes en Suisse, dans la banque HSBC, échappant ainsi au fisc de leur pays. Cette liste avait été fournie aux anciens ministres du Pasok (celui de la Défense, Evangelos Venizelos et celui des Finances, Giorgos Papaconstantinou) par Christine Lagarde lorsqu’elle était ministre de l’Economie, des Finances et de l’Industrie. Mais cette liste était visiblement vouée à disparaître. L’un des ministres, G. Papanconstantinou, déclarant qu’il ne savait plus à quel fonctionnaire il avait donné le CD contenant les noms, l’autre déclarant avoir perdu la clé USB avec les précieuses informations. Depuis, la France se tenait prête à la communiquer si le gouvernement grec la lui demandait. Il n’en fut rien.
Alors que la Grèce sombre dans une crise sans précédent, le magazine d’investigation Hot Doc a publié les noms, sans indiquer les comptes ni les sommes. Dans cette liste se trouvent des entrepreneurs ayant obtenu des subventions de l’Etat grec, avant la crise, pour ne pas fermer leurs usines – comme la famille Lamaras, magna du textile, des armateurs, des journalistes et trois personnalités politiques. Aussitôt, la police s’est mise à la recherche… de l’éditeur de la liste. « La police le recherche. Elle l’accuse de divulguer des informations personnelles », explique à humanité.fr Miguel Samotrakis, un des journalistes du magazine Hot Doc joint par téléphone. « La police est même venue dans les bureaux » poursuit le journaliste.
Kostas Vaxenakis, rapidement joint par l’Humanité, s’est dit « très inquiet ».
Bref, il ne fait pas bon dénoncer la corruption alors que des personnes impliquées dans l’affaire Siemens, par exemple (comme Michaël Christoforakos) ne sont pas inquiétées.
Alors que les mouvements sociaux se multiplient en Grèce, que la population – frappée à 25,3% par le chômage – devient chaque jour plus pauvre, et que le rejet de l’austérité est massif, ce sont désormais les journalistes qui semblent empêcher d’exercer leur métier. Déjà, en Grèce, certains ont surnommé Kostas Vaxevanis le « Julien Assange Grec ». Julien Assange est poursuivi pour la publication de documents confidentiels (câbles diplomatiques).
Cet épisode rappelle de sombres heures dans un pays sorti en 1974 de la dictature des colonels.
Source: L’Humanité
28 octobre 2012 | Classé Dans
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Ce sont pas les « cent familles » mais presque : les PDG des 98 plus grandes entreprises françaises ont lancé ce matin dans le JDD un ultimatum au gouvernement.
Ils exigent, en vrac et entre autres, 60 milliards de dépenses publiques en moins, 30 milliards d’exonérations de cotisations sociales en plus, la baisse de l’impôt sur les sociétés, la hausse de la TVA, l’exploitation des gaz se schiste… Le pire n’est pas dans le contenu de cette pétition – on connait leur crédo ultra libéral – mais dans ce qu’elle signifie : loin d’être sur la défensive comme l’étaient les organisations patronales en 1981 ou 1997, ces 98 PDG estiment manifestement avoir de bonnes chances de faire entendre tout ou grande partie de leurs exigences ! Quoi d’étonnant : le budget d’austérité en cours de discussion au parlement, les mises en cause régulières par le gouvernement du « coût du travail » au nom de la compétitivité et la publication prochaine du rapport Gallois les poussent à offensive.
Après avoir donné raison aux « pigeons », Jean-Marc Ayrault va-t-il accepter d’obéir aux exigences de ces rapaces ? Mieux vaut compter sur la mobilisation de la gauche syndicale et politique pour faire face à ces déclarations de guerre sociale que sur un gouvernement qui a manifestement de plus en plus de mal à se souvenir qui sont ses ayant droits.
Eric Coquerel, Secrétaire national du Parti de Gauche
28 octobre 2012 | Classé Dans
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Commentaires fermés sur Face à l’ultimatum des 98 rapaces : Résistance !
Je sors d’une séance extraordinaire du Conseil régional d’Ile-de-France. Au menu, le SDRIF, ou Schéma Directeur de la Région Ile-de-France. En avez-vous entendu parler ? Non ? Cherchez bien. Un peu ? Vaguement ? Pas du tout ? C’est vraiment un problème car le SDRIF est le document censé planifier le développement de la région jusqu’en 2030 !
Hélas il fallait être vraiment très attentif pour être informé de l’adoption d’un nouveau SDRIF. Force est de constater que la Région n’a pas cherché à faire de ce débat l’affaire de tous les citoyens. La « concertation » a été menée selon le vice-président chargé du dossier « tambour battant ». L’expression est assez juste. Elle vient de ces soldats, les tambours, chargés de faire avancer à bon rythme les fantassins sur le champ de bataille. Mais ce qui est une qualité dans le monde militaire n’en est pas une dans les institutions démocratiques. Le débat préparatoire au SDRIF a été lancé au mois de juin, à la veille des vacances d’été. Seules pour l’essentiel quelques communes ou communautés d’agglomération ont pu faire remonter des contributions. Celles-ci portaient sur la vision qu’elles avaient du développement de leur propre territoire. Cette méthode n’a donc pas permis de faire ressortir les enjeux régionaux par-delà les intérêts particuliers locaux. Pour cela il aurait fallu procéder tout autrement en mettant les grands débats du SDRIF sur la place publique. Il aurait fallu en faire une question politique, nécessitant l’implication citoyenne, la controverse et l’arbitrage populaire. Il y avait de quoi faire. Ce texte de plusieurs centaines de pages balaie presque toutes les politiques régionales et nous engage à long terme. Il soulève des questions brûlantes. Comment faire reculer la place de la voiture ? Comment rapprocher les emplois des lieux d’habitation ? Comment garantir l’accès de tous aux services publics ? Comment loger tous ceux qui en ont besoin et résorber les inégalités territoriales ? Ce sont des sujets nécessairement conflictuels car ils brassent des intérêts considérables et remettent en question le modèle de développement actuel de l’Ile-de-France. Si elle l’avait voulu, la Région ne manquait pas de moyens pour lancer ces débats. La dernière campagne de communication régionale, qui porte sur l’avenir des jeunes, s’étale sur de nombreux 4 par 3. Dans le Parisien de cette semaine un numéro promotionnel rédigé par la Région est consacré à l’apprentissage. On y lit l’immense bêtise selon laquelle il faudrait remplacer le refrain « passe ton bac d’abord » par « passe l’apprentissage d’abord » niant la démocratisation qu’a représenté le bac professionnel qui date tout de même de 1985. Mais aucune affiche, aucun supplément promotionnel au Parisien n’a été édité pour faire connaître le SDRIF.
Cela nous désole et nous a conduits à déposer une motion demandant le report de la discussion sur le SDRIF qu’a présentée mon camarade Jean-François Pélissier.
La révision du Schéma Directeur de la Région Ile-de-France aurait pu être l’occasion de faire avancer un nouveau modèle de développement régional. C’est ce qu’a montré l’intervention de mon camarade Eric Coquerel.
Notre région souffre en effet d’un modèle de développement socialement et écologiquement intenable. Il concentre la richesse dans certains territoires et la pauvreté dans d’autres. C’est un résultat de l’adaptation à la mondialisation libérale. L’inégalité est en effet un invariant d’échelle dans le capitalisme de notre époque. Ce terme, invariant d’échelle, est utilisé en mathématiques au sujet des fractales, ces objets dont la structure se retrouve à toutes les échelles (ou dit autrement des objets donc chaque élément est aussi un objet fractal, un peu comme les poupées gigognes en quelque sorte). Dans ce cas d’espèce, cela signifie que les normes néo-libérales qui organisent la mise en concurrence dérégulée des territoires creusent les inégalités entre les Etats, puis, au sein des Etats, entre les régions, puis, au sein des régions, entre les communes, puis, au sein même des communes, entre les quartiers. Vu dans l’autre sens, cela signifie que pour lutter contre les inégalités que l’on constate localement, il faut les affronter régionalement, et résister à la logique capitaliste qui les organise mondialement. Ceci invalide la ligne qui domine la majorité régionale selon laquelle on peut lutter contre les inégalités tout en renforçant « l’attractivité » internationale de l’Ile-de-France pour participer victorieusement à la compétition mondiale des grandes métropoles. Le capitalisme de notre époque ajoute à cette injustice sociale une grave tare environnementale. La spécialisation des territoires qui découle de leur mise en concurrence multiplie les déplacements subis de personnes et de marchandises. Au final c’est du mal-vivre, surtout en banlieue, et une dégradation accrue de l’environnement par l’explosion du trafic automobile.
En fait ce SDRIF révisé n’avait aucunement l’ambition d’impulser la reconversion sociale et écologique de la Région et c’est pourquoi nous avons voté contre. Il s’agissait de mettre à jour la version précédente de 2008 en y intégrant le Grand Paris voulu par le président sortant. On retrouve ainsi dans ce document la vision par pôles de compétitivité qui était celle de Sarkozy. Un immense complexe universitaire est programmé sur les terres agricoles du plateau de Saclay, malgré l’absence de transports en commun (la ligne de métro censée desservir ne verra pas le jour avant 2025 annonce la ministre Duflot). La Défense, déjà tentaculaire, pourra être étendue avec 450 000 m² de bureaux supplémentaires. Un grand pôle d’affaires doit voir le jour à Roissy, avec à son côté une zone commerciale géante dans le triangle de Gonesse. Et pour relier ces pôles « de dimension mondiale » dans un réseau associant aéroports, universités et sièges sociaux du CAC 40, ce métro rapide (parce qu’il s’arrêtera le moins possible dans les bassins de vie) voulu par Sarkozy que Pierre Laurent avait si justement baptisé « métro classe affaires » pendant la campagne des régionales. La droite s’est d’ailleurs bruyamment réjouie : « votre SDRIF c’est le Grand Paris ». Il aurait été alors plus cohérent qu’elle vote pour comme le lui a fait remarquer le président du groupe socialiste Guillaume Balas !
Il est vrai que le tracé initial a été modifié pour mieux couvrir l’est parisien et relier des bassins de vie populaires. Il est vrai aussi que le Grand Paris a été complété d’un volet consacré à la modernisation du RER et notamment des lignes C et D. Mais comme nous l’avions dénoncé à l’époque, les financements promis par Sarkozy en contrepartie de la signature de Huchon n’étaient que des promesses verbales. Cécile Duflot a reconnu qu’il manquait au moins un milliard. Aujourd’hui on nous dit que le milliard manquant va réapparaître. Mais dans les couloirs chacun reconnaît que le calendrier sera très fortement rallongé. En plus, des travaux d’une telle ampleur financière dépendent de l’évolution de la situation budgétaire du pays et du bon vouloir des institutions indépendantes censées chargées dorénavant selon les termes du TSCG de contrôler les dépenses des Etats. Il faudra faire des arbitrages ! Qui les fera ? Le directoire de la Société du Grand Paris ? Le haut conseil des finances publiques ? Imaginez ce que seront leurs décisions vue la puissance des lobbies du CAC 40, des deux aéroport et des Grandes Ecoles coalisées pour donner la priorité à la partie du réseau qui doit les desservir dans l’Ouest parisien au détriment du plan de modernisation des RER ou des portions situées à l’Est, en Seine-Saint-Denis et même dans le Val-de-Marne qui est pourtant le tronçon consacré comme prioritaire.
C’est d’autant plus rageant de se retrouver dans cette situation que le président sortant a été sorti. Pourquoi appliquer le mauvais compromis signé avec Sarkozy quand nous pourrions en faire un meilleur avec le nouveau gouvernement ? L’exécutif de la Région craint peut-être qu’une rediscussion soit l’occasion saisie par l’Etat pour retirer ses billes ou par l’Union Européenne pour bloquer des projets très coûteux ? Décidément l’austérité est une machine à étouffer la volonté politique et à piétiner le droit des citoyens à changer les politiques conduites en leur nom. Heureusement tout n’est pas fini. Maintenant commence l’enquête publique sur le SDRIF. Alors ne ratez pas l’occasion de faire évoluer ce mauvais projet.
Blog d’origine : François Delapierre
28 octobre 2012 | Classé Dans
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Commentaires fermés sur SDRIF, un rendez-vous manqué
Depuis le 16 octobre, l’agression subie par les habitants de la zone concernée par le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (44), a franchi un nouveau cran.
Parce qu’ils défendaient la préservation des terres agricoles, des écosystèmes, et ont mis en place des modes de vie alternatifs, les habitants de la ZAD (Zone d’aménagement différé renommée Zone A Défendre) et leurs familles ont été chassés de leurs maisons, 15 jours avant le début de la trêve hivernale, et ces maisons détruites, parfois illégalement, par les forces de l’ordre.
Nous condamnons la violence déployée depuis la semaine dernière lors des expulsions par les gendarmes mobiles et CRS envoyés par le gouvernement, qui illustre ainsi une nouvelle fois son soutien à la multinationale Vinci, maîtresse d’œuvre du projet d’aéroport.
Depuis plusieurs années les habitants et les paysans de Notre-Dame-des-Landes se battent contre un projet inutile, coûteux, destructeur de la nature et des terres agricoles (1600 hectares de terres agricoles et de bocage prévus pour la construction de l’aéroport, et des milliers d’autres pour les zones commerciales et industrielles sur les 20 kilomètres qui séparent Notre-Dame-Des-Landes de Nantes). Ces terres sont indispensables pour développer une agriculture saine et de proximité, leur destruction est une signe supplémentaire que le capitalisme est un modèle de développement économique irrationnel. Quand toutes les terres agricoles seront construites comment ferons-nous pour nous nourrir, et où ira se nicher la vie végétale et animale ?
Alors que le gouvernement n’a que la réduction des déficits à la bouche, comment peut-il justifier de gaspiller des centaines de millions d’euros, voire plus, pour construire un aéroport dont il n’arrive même pas à démontrer l’utilité sociale et dont le financement va être assuré par un partenariat public privé garantissant un retour sur investissement exorbitant à Vinci?
Depuis l’expulsion, les manifestations de soutiens et les actions entreprises un peu partout en France sont de plus en plus nombreuses et témoignent d’une résistance en marche.
Nous dénonçons les expulsions et destructions, l’occupation de la zone par les forces de l’ordre, la répression, ainsi que l’acharnement du 1er ministre J.M Ayrault, ancien maire de Nantes, à poursuivre le projet d’aéroport. Nous soutenons les initiatives de soutien à la lutte de Notre-Dame-des-Landes et appelons à rejoindre les comités de solidarité et de résistance pour stopper ce projet.
L’heure est à la convergence de toutes les initiatives pour faire reculer le gouvernement.
Signataires :
- Alter Ekolo
- Alternative Libertaire
- ATTAC
- Fédération Anarchiste
- Fédération pour une Alternative Sociale et Écologiste
- Gauche Anticapitaliste
- Ile-de-France Décroissance
- Initiative Pour un Autre Monde (IPAM)
- Les Alternatifs,
- Les Amis de la Confédération Paysanne
- Mouvement des objecteurs de Croissance
- Nouveau Parti Anticapitaliste,
- Parti de Gauche
- Parti Pour La Décroissance
- Relocalisons
- Union Syndicale Solidaires
28 octobre 2012 | Classé Dans
National |
Commentaires fermés sur Expulsions des opposants à l’aéroport de NDDL : Halte à la répression, stop à l’aéroport !
Le Parti de Gauche dénonce avec fermeté les insultes et les violences dont a été victime le maire d’Hellemmes, Frédéric MARCHAND, suite à la manifestation contre l’installation d’un village d’insertion de 5 familles roms.
La cohabitation avec les familles roms n’est pas toujours simple au quotidien et suscite l’exaspération des populations locales. Néanmoins, de telles méthodes sont inacceptables en République !
Les villages d’insertion, s’ils sont aménagés intelligemment, constituent une solution pour sortir par le haut de ces problèmes de cohabitation. Il s’agit de petites structures (financées par l’UE) où des familles roms seront installées. Les ordures seront ramassées, les familles auront accès à l’eau et aux sanitaires,… bref rien à voir avec les campements sauvages, qui ont provoqué, à juste titre, l’émoi des populations locales.
Le Parti de Gauche et le Front de Gauche travaillent avec ténacité pour qu’à des problèmes humains soient apportés des solutions humaines, aux antipodes des actions qui nourrissent la xénophobie défendues à la fois par Manuel VALLS et l’UMP,..
Le Parti de Gauche salue le courage et la détermination de Frédéric Marchand et le soutient entièrement. Le projet d’implantation du village d’insertion à HELLEMMES ne sera accepté qu’au prix d’un important travail d’information et de concertation avec le soutien des habitants qui y sont favorables.
Le Parti de Gauche salue l’émergence du Collectif Hellemmois pour les Roms et son souci d’informer la population sans entrer dans une spirale de confrontation haineuse avec les opposants.
28 octobre 2012 | Classé Dans
National |
Commentaires fermés sur Insertion des Roms – Soutien au maire d’Hellemmes
J’ai adhéré fin juin 2012, juste après les Législatives, au Parti de gauche Tarn-et-Garonne. J’ai été membre d’EELV durant trois ans. J’ai même été co-secrétaire du parti écologiste dans mon département et élu au Conseil politique régional de Midi-Pyrénées.
Militant écologiste, j’ai créé Sortir du nucléaire Tarn-et-Garonne fin 2009 puis j’ai créé un SEL en avril 2012. Je suis également membre de l’association Aire 82 qui milite pour un revenu d’existence ainsi que membre du SOL Tarn-et-Garonne, qui vient de lancer en septembre 2012 une monnaie locale dans le département.
Ancien journaliste en presse écrite durant huit ans, je suis désormais technicien conseil à la CAF.
Je suis parti d’EELV car j’étais contre l’accord national PS-EELV car il reniait toutes les convictions (sortie du nucléaire, non cumul des mandats, 6e République) du parti et car je souhaite une autre manière de faire de la politique et non d’un arrangement entre amis. Je n’ai pas non plus accepté la participation à un gouvernement productiviste et libéral que celui du PS.
Ayant voté non au traité de 2005, refusant cette Europe trop libérale et souhaitant de la radicalité dans les positions, je me suis tout naturellement porté vers le PG. Grand partisan d’Eva Joly durant la campagne des Présidentielles, j’ai finalement décidé en fin de campagne de voter pour Jean-Luc Mélenchon. J’apprécie sa verve, le panache, le sens de la pédagogie et le charisme.
De plus pour moi le PG est proche d’EELV sur le projet de transition écologique.
Sébastien Vives, 39 ans, ex élu et responsable départemental d’EELV, Tarn et Garonne
28 octobre 2012 | Classé Dans
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Commentaires fermés sur Elles, ils nous ont rejoint – Sébastien Vives
« L’eau n’est pas une marchandise et nous devons garantir le droit d’accès à tous ».
Tel était le mot d’ordre lancé par le collectif EAU, ce lundi 22 octobre à la réunion publique organisée à Avignon. Plus de quatre cents personnes étaient au rendez-vous afin de faire le point sur le contexte local, mais aussi pour entendre les témoignages de Gabriel Amard, président de la communauté d’agglomération des Lacs de l’Essonne, et de Didier Dumont, animateur du collectif EAU de la fédération CGT des services publics.
Comme l’air, l’eau est indispensable à la vie. Pourtant, certaines communes continuent de confier la gestion de leur approvisionnement en eau potable à la voracité des sociétés privées telles que Véolia et la SDEI. C’est ce qu’on appelle l’affermage. Or, lorsque l’on compare les factures, les tarifs du privé peuvent être 30% supérieurs à ceux du public ! On pourrait croire alors que les bénéfices récoltés servent à entretenir les canalisations, par exemple. Détrompez-vous ! Les multinationales estiment que, comme les coûts de l’entretien des réseaux sont plus élevés que le coût des pertes,dans des cas de fuites notamment, alors il n’est pas profitable et donc pas nécessaire de faire des réparations. Et le constat est effrayant. Aujourd’hui, c’est près de 40% de l’eau traitée qui est perdue dans des réseaux défectueux.
Néanmoins, il ne s’agit là que d’une volonté politique, affirme Gabriel Amard, même si le choix de la gestion publique traverse toutes les sensibilités : la gauche, comme la droite. Après avoir été maire de la ville de Viry-Chatillon, Gabriel Amard a été élu Président de la communauté d’agglomération des Lacs de l’Essonne. Il décide alors de faire le pari de la régie publique de l’eau, dès janvier 2006. Pari réussi, puisqu’aujourd’hui le tarif d’accès au service s’est vu diminué de 37%. Autre engagement tenu, la mise en place de la gratuité de trois litres d’eau par jour et par personne, indispensables à la survie. La démonstration est ainsi faite dans son livre « L’eau n’est pas une marchandise ! Vive la régie publique ! ». Il nous montre ce dont la gauche est capable lorsqu’elle décide de se réapproprier le service public au service de l’intérêt général.
Fin 2013, la plupart des contrats de délégation du Grand Avignon arriveront à échéance. Les communes, les syndicats intercommunaux et la COGA (Communauté d’Agglomération du Grand Avignon) vont pouvoir reprendre la main. Et cette volonté d’agir s’est vite faite ressentir lors du débat qui suivit l’exposé. Des usagers mais aussi des élus ont exprimé leur envie de faire avancer les choses, de mettre en place la régie publique de l’eau. Si au départ, certains pouvaient se montrer dubitatifs quant au résultat de cette gestion, tous sont ressortis convaincus de cette réunion et beaucoup sont prêts à s’engager dans cette aventure et à faire avancer la cause !
27 octobre 2012 | Classé Dans
National |
Commentaires fermés sur Parti de Gauche du Vaucluse – L’eau n’est pas une marchandise !
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