#14N • Un pas est franchi pour l’union des peuples européens

14n-ici-presque-tout-est-ferme

Ce sont des centaines de milliers de travailleuses et travailleurs, de citoyennes et citoyens, qui ont battu le pavé des villes d’Europe, hier, contre l’austérité. Les poumons des sociétés européennes se sont coordonnés pour défendre le travail, la vie, contre les intérêts des banques et des marchés.

Massives dans les pays du sud de l’Europe, les grèves et les manifestations ont démontré la hauteur du rejet de l’austérité et des exigences de démocratie des peuples, face à la barbarie de la Troïka et aux renoncements de leurs gouvernements. Dans ces pays en grave récession économique, en pleine crise humanitaire, la jonction entre les travailleurs, les chômeurs et les précaires, entre le mouvement syndical et social est sur la bonne voie.

Les ripostes sociales et politiques sont encore inégales selon les pays ; le chemin est long. Mais un pas est franchi pour l’union des peuples européens. De cette effervescence naît un espoir pour l’avenir de l’Europe entière.

Le Parti de la gauche européenne tient à féliciter les salariés qui se sont mis en grève pour les droits de toutes et tous, ainsi que toutes les mobilisations et actions de solidarités qui se sont tenues partout en Europe.

14 Novembre • "L’austérité on n’en veut pas"

20121114_manif_austerite_0019
Quoi qu’en dise le président Hollande devant la presse rassemblée, les salariés ne voient pas la fameuse réorientation de l’Europe qui aurait justifié la ratification sans renégociation du TSCG, le traité rédigé par Sarkozy-Merkel.

 
Le virage austéritaire de l’Europe se confirme dans les politiques de chaque état. La Grèce vient d’adopter un nouveau plan de réduction des dépenses publiques qui n’aura pour conséquence qu’amplifier la récession et la crise sociale au prix de souffrances toujours plus grande pour la population. L’Espagne vote aujourd’hui même le budget le plus austère depuis la mort de Franco.
 
La France prend la même voie avec le budget le plus austère depuis la libération en terme de coupe dans les dépenses publiques. L’annonce de la hausse de la TVA pour compenser un crédit d’impôts aux entreprises est dans la même veine. Aux mêmes recettes gouvernementales succéderont les mêmes effets néfastes pour le peuple.
 
C’est pour lutter contre l’austérité et pour une Europe plus sociale que la CES (Confédération Européenne des syndicats) a appelé à manifester dans tous les pays d’Europe.
 
En France cet appel a été repris par une intersyndicale très large regroupant : CGT – CFDT – FSU – SOLIDAIRES et UNSA. Cette unité syndicale démontre bien le refus général de l’austérité.
 
Le Front de Gauche s’est bien évidemment associé à cette initiative et a appelé les citoyens à manifester avec leurs syndicats dans toutes les villes où une manifestation avait lieu.
 
20121114_manif_austerite_0086 A Paris, c’est à Montparnasse que les syndicats s’étaient donnés rendez-vous pour manifester en direction du siège du MEDEF.
 

Le point fixe organisé par le Front de Gauche a fait le plein de militants et l’accueil des manifestants est très chaleureux.
 
C’est un cortège très motivé et déterminé qui défile à paris ce 14 novembre aux slogans de « a bas l’austérité de Madrid à Athènes, de Rome à Paris ! » « Austerité, on en veut pas, de droite comme de gauche » Ou encore « en Grèce, la social-démocratie s’allie à la droite, en France la social-démocratie de Hollande s’allie au patronat ». Des pancartes faites mains affichaient le poing et la rose socialiste avec la mention MEDEF en dessous. 
  20121114_manif_austerite_0108
Au final ce sont plusieurs milliers de personnes qui auront battues le pavé à Paris, plusieurs dizaines de milliers en France et des centaines de milliers en Europe et qui se seront soulevés contre le dogme de l’austérité sans fin comme seule solution.
 

Ils ont crié fort qu’une alternative à l’austérité existait et qu’il pouvait exister une majorité dans les urnes pour la porter au pouvoir.

Crédit photo : Michel Soudais

Lettre ouverte de Françoise VERCHERE • "Cher Manuel"

Nddl_plan

« Cher » Manuel, 

Il paraît que tu es passé voir Stéphane Gatignon sous sa tente devant le Palais Bourbon pour lui dire ta compréhension. Il paraît que Claude Bartolone en a fait autant et que de l’argent aurait été promis pour Sevran. J’en suis heureuse. Tu conviendras que si un élu en arrive à une grève de la faim, c’est qu’il y a quelque chose de pourri au royaume…de notre République ! Stéphane Gatignon a tout à fait raison de dénoncer l’insuffisante redistribution de solidarité entre villes et agglomérations, sans doute pense-t-il qu’il faudrait un peu plus de socialisme et un peu moins d’intérêts égoïstes ? Mais les grands barons résistent autant à la redistribution qu’au non cumul des mandats.

En tout cas, je suis contente de voir la compréhension de membres éminents de l’État. Et je regrette que les grévistes de la faim du printemps dernier, agriculteurs et élus, n’aient pas été traités pareillement par les élus socialistes locaux…

Il est vrai que nous n’étions pas devant le Palais Bourbon mais au centre de Nantes. Il est vrai que chez nous, les trois «  grands barons », Jacques Auxiette, président de la Région, Philippe Grosvalet, président du Département et JMAyrault, président de Nantes-Métropole nous avaient par lettre signifié qu’une grève de la faim ne se justifiait que dans une dictature…Il est vrai aussi que nous ne demandions pas d’argent à l’État mais que nous lui proposions au contraire d’en économiser en arrêtant le projet inutile de Notre Dame des Landes…Tout cela explique sans doute qu’il nous ait fallu 28 jours de grève pour obtenir une toute petite concession de Jean-Marc Ayrault, venu sur le marché tout à côté serrer des mains mais qui n’a jamais eu le courage d’entrer sous notre tente !

2011_05_22_09.15.02_FeteNature_AM.Chabod_3515
Tu n’as pas, « cher » Manuel, eu l’occasion de nous rencontrer au printemps. Mais tu as envoyé depuis la mi-octobre beaucoup de forces de l’ordre pour détruire des maisons et tenter de vider de leurs habitants une ZAD devenue une Zone à Défendre pour eux. Peut-être devrais-tu regarder de près ce dossier d’aéroport ? Qu’il soit voulu par le premier ministre rend-il tous les socialistes sourds, aveugles et muets ?

« Cher »Manuel, samedi prochain, nous serons très nombreux à NDL. Le mieux serait que tu ne viennes pas et que tu ne te fasses pas représenter par tes gardes mobiles. On est mieux sans vous pour rebâtir et penser à un autre monde possible. Mais si tu veux en savoir plus sur cette «  petite affaire » d’aéroport inutile, nous sommes disponibles pour t’en parler. Il paraît que le gouvernement prône le dialogue. Pour l’instant, ici, on n’a pas encore vu mais on veut bien que tu nous montres comment c’est le dialogue maintenant et le changement aussi !

Sois sûr de la totale détermination des opposants à continuer leur juste combat.

Françoise Verchère,
Conseillère générale de Loire-Atlantique

Un débat sur l’énergie qui s’annonce… Atomique !

Le débat national sur l’énergie qui débute le 20 novembre et engagera dès 2013 la transition énergétique du pays commence sous de mauvais augures avec la désignation par le gouvernement des 5 membres du comité de pilotage.

Parmi eux l’ex présidente du directoire d’Areva Anne Lauvergeon ainsi que l’ancien administrateur général du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) et ancien Président du Conseil de Surveillance d’Areva Pascal Colombani* qui sont des partisans affirmés de l’énergie nucléaire.
Ces nominations sont inquiétantes pour le démarrage du débat public, et démontrent une fois de plus la puissance de ce lobby dont un des arguments clefs est l’affichage du nucléaire comme une énergie « propre », décarbonée et renouvelable.

Autant dire qu’après le mauvais signal des annonces de la conférence environnementale, le report de la fermeture de Fessenheim à 2016, la poursuite de la construction de l’EPR et programme de réacteur 4e génération ASTRID, le gouvernement PS/EELV ne prend pas le chemin d’un débat démocratique sur le sujet et encore moins de remise en cause du programme électronucléaire. Rien de nouveau donc par rapport au Grenelle de l’environnement de la présidence Sarkozy : dans ce domaine comme dans le domaine économique, la majorité présidentielle poursuit la politique développée par les gouvernements précédents de droite.

Le maintien de l’énergie nucléaire confine notre pays à un choix de civilisation incompatible avec un mode de développement respectueux de l’humain et de la planète. Il révèle aussi un problème démocratique là ou en France, comme ailleurs, les choix énergétiques devraient avant tout faire l’objet d’un large débat populaire.

Pour le Parti de Gauche, l’heure n’est plus à la poursuite du programme électronucléaire français, couteux néfaste et dangereux. L’urgence est à interroger nos besoins et nos consommations énergétiques. Ce débat sur la transition énergétique est indispensable. Celle ci implique pour nous la sobriété et l’efficacité énergétiques permettant, avec l’essor des renouvelables, la sortie du nucléaire. C’est possible dans le cadre d’un véritable programme de planification écologique avec la création d’un pôle public de l’énergie qui permettrait, en plus de la mise en place d’une filière de production d’énergies renouvelables, de redonner aux citoyens la place qui est la leur dans les choix énergétiques nationaux et de reconquérir leur souveraineté énergétique. Le Parti de Gauche appelle aussi de ses vœux la mise en place d’un droit à l’énergie, incontournable pour mettre un terme à la précarité énergétique, avec la gratuité des premières tranches d’électricité.

De telles mesures sont une alternative sérieuse à la dérive libérale-austéritaire de l’Europe que suit l’actuel gouvernement et renforcent la nécessité d’une VIe république débarrassée des jeux d’influences, des conflits d’intérêt néfastes à la démocratie.

* Notons que ce dernier est également président du conseil d’administration de Valeo, équipementier pour automobiles, et a été membre du conseil d’administration de l’Institut français du pétrole (IFP) de 2001 à 2006. Ceci rappelle que le lobby de l’énergie est une affaire de système et que ceux ci ne s’opposent pas forcément les uns aux autres, mais travaillent souvent en communauté d’intérêts, à la faveur d’institutions complaisantes.

Valérie Duviol, Corinne Morel Darleux, Mathieu Agostini et Arthur Morenas

#14N • Féministes contre l’austérité

Les féministes se mobilisent partout en Europe et en France en cette journée du 14 novembre.

En effet les femmes subissent plus durement les mesures d’austérité, faites de coupes dans les services publics et la protection sociale. Déjà, parce qu’elles forment partout la grande majorité des précaires, elles sont plus souvent au chômage et en sous-emploi. Ensuite, en tant que responsables principales de la famille, elles sont les premières usagères de ces services, les principales allocataires des prestations sociales et familiales. Du fait de leur recul et du démantèlement progressif de l’État social, les femmes sont contraintes d’assurer tout ce qui n’est plus pris en charge par la collectivité ; leur travail (invisible) dans la sphère privée augmente, leur rôle traditionnel dans la famille s’en trouve renforcé, au détriment de leur travail rémunéré, de leur autonomie, voire de leur santé.

Les femmes sont les premières touchées par les baisses d’effectifs et de rémunération dans le secteur public, car elles en constituent presque partout la majorité des employés. Premières touchées encore par les « réformes » des retraites qui ont été menées dans le cadre des restrictions budgétaires. Les droits des femmes sont menacés et régressent lorsque les coupes touchent les services de santé sexuelle et reproductive, les subventions aux organismes de lutte contre les violences faites aux femmes, ou encore lorsque de nombreuses maternités et centres d’IVG ferment, comme c’est le cas en France.

Nous appelons à la construction des résistances et des alternatives à l’austérité en France et en Europe.

Nous appelons à y porter les alternatives féministes pour une autre Europe.

Nous vous engageons à signer encore et toujours la pétition et à nous contacter à feministescontrelausterite@gmail.com

Film réalisé par Fatima Benomar

14 Novembre • Journée de mobilisation contre l’austérité


Pg14n

Reportages de France, d’Espagne, du Portugal et d’ailleurs…

Strasbourg
Par Josiane Nervi-Gasparini et Jean-Claude Val

Manifestation Venues des deux côtés de la frontière franco-allemande, 1500 personnes ont manifesté à Strasbourg contre l’austérité et pour l’emploi et la solidarité en Europe à l’appel de la CES et de l’intersyndicale locale. Derrière la banderole unitaire « L’Humain d’abord » du Front de Gauche du Bas-Rhin, les militants du Parti de Gauche accompagnés de leurs camarades de la GU, de la GA, du PCF, du PCOF, du CCA et de Femmes-Egalité ont apporté leur soutien aux organisations syndicales.

A l’issue d’une conférence de presse, Eric Coquerel, secrétaire national du Parti de Gauche, a rencontré les militants du Parti de Gauche du Bas-Rhin pour une séance d’éducation populaire intitulée « Etat, nation, République, Europe : quel espace pour la souveraineté populaire ? » avant d’effectuer la présentation de son livre « Au cœur du Front de Gauche » à la Librairie Kléber.

En soirée, un meeting franco-allemand pour une alternative politique aux politiques « austéritaires » a réuni près de 200 personnes à la Maison des Syndicats autour d’Eric Coquerel et de Karin Binder, députée du Bade Wurtemberg au Bundestag (Die Linke – Karlsruhe).

Karinbinder-dielinke

Ericcoquerel

Karin Binder est revenu sur la situation économique et sociale en Allemagne en dressant un tableau sombre pour des millions d’Allemands : des travailleurs aux retraités, une partie de la population allemande est progressivement plongée dans la précarité par la politique de casse sociale menée par le gouvernement Merkel.

 Pour sa part, Eric Coquerel est revenu sur la désillusion que représente aujourd’hui pour des millions de Français l’élection de François Hollande. A l’appui des propositions du contre-budget du Parti de Gauche, il a expliqué pourquoi et comment un gouvernement de gauche doit s’opposer aux politiques « austéritaires » en France et en Europe et en a appelé à la construction de l’alternative à gauche.

La présentation du livre et le meeting ont rassemblé près de 200 personnes.

Meeting de Montpellier
L
Parti de Gauche 34

montpellier 1Après avoir battu le pavé derrière les organisations syndicales en présence de plus de 2000 personnes, l’après-midi ; le Parti de Gauche de l’Hérault a organisé le soir même un meeting régional en présence de François Delapierre, secrétaire national du Parti de Gauche, sous la présidence de René Revol et Myriam Hubert, co-secrétaires départementaux.

Cet échange convivial s’est déroulé devant plus de 300 personnes enthousiastes bien décidées à en finir avec cette politique d’austérité.

Dans son discours, François Delapierre a souligné le caractère historique de cette journée, car pour la première fois les syndicats européens se sont mobilisés et ont organisé une mobilisation commune contre la politique européenne d’austérité et ce à travers toute l’Europe.

Son intervention a été ponctuée par trois témoignages : Le premier celui de Dimitri, camarade grec, qui a exposé l’état de détresse et d’urgence sociale de ces concitoyens. De retour de Grèce depuis peu, Il nous a fait part de la réelle attente des citoyens envers SIRIZA, considéré comme le seul recours possible qui permettra le retour à une démocratie sociale et populaire.

Le second témoignage, celui de Christian Allègre, délégué intersyndical de SANOFI, est revenu sur son combat contre le plan de suppressions de postes. Au-delà de l’aspect local qui touche l’antenne de Montpellier, il a insisté sur le fait que la recherche et le développement étaient plus que négligés en France, considérés comme des marchandises. Et que pour la direction de Sanofi seul le profit et la rentabilité compte.


Enfin, le dernier témoignage a ému toute la salle, Brigitte, postière à Montpellier, a expliqué la situation actuelle des salariés de la Poste depuis la privatisation, entre stress et détresse humaine. Elle a aussi insisté sur la pression subie par les salariés syndicalistes et sur toutes les pratiques de la direction qui ne correspondent plus à de réelles missions de services publics.

François Delapierre a conclu ce meeting en présentant le contre-budget défendu par le parti de Gauche et en insistant sur le fait que le réel changement social et économique est possible.

Ce rendez-vous s’est terminé par une salle chantant l’Internationale et des échanges fraternels autour d’un verre.

Francfort
par Pierre Arthuis

drapeauPour un petit problème de train, je suis arrivé avec 45 minutes de retard au rassemblement annoncé à 10h devant le siège de la DGB. Du coup tout était déjà fini, et les derniers militants étaient sur le retour. Le siège de la DGB avait été décoré des drapeaux des autres pays en grève (voir photos à la fin).

Le second rassemblement avait lieu devant le Consulat général de Grèce à 14h.
Des membres de Die Linke et du Deutsche Kommunistiche Partei étaient là avec quelques syndicalistes et des membres du mouvement Occupy.

Je sors mon drapeau du FdG, et me fait apostropher par Thomas, un autre français.

Traducteur, il revient de Florence 10+10 où il avait offert ses services. On discute pas mal, et il se dit assez enthousiaste. D’après lui, les mouvements sociaux européens semblent sortis de dérives un peu nationalistes pour aboutir à une véritable organisation européenne des luttes.

Un journaliste de hr1, la radio de la Hesse, en profite pour prendre quelques photos et poser des questions. Je bafouille dans un allemand encore approximatif que le FdG soutient la grève, et que nous participons également aux manifs en France.

discussionEnsuite je poursuis la discussion avec un camarade de Die Linke, assez content de pouvoir échanger avec un français, et un non-encarté. Au cœur du débat : le rôle d’éducation populaire des mouvements politiques, les objectifs qui doivent être ceux de la gauche radicale.

Après une pause-café pour se réchauffer, retour vers le Consulat à 18h pour le début de la manifestation. Nous avons été rejoints par des membres du MLPD (marxiste-léniniste), de ISL (parti-frère du NPA et de la GA), de la FAU (anarcho-syndicalistes), par les organisations de jeunesses des différents partis, ainsi que par pas mal de syndicalistes. On aperçoit également deux drapeaux de Izquierda Unida. Nous sommes à vue de nez entre 200 et 300 à partir. La manif avance dans une ambiance bonne enfant. Les travailleurs en lutte de Marendo sont là avec un porte-voix (ils rendront d’ailleurs visite à leur ancien employeur en chemin). A part eux, ce sont les anars et les jeunes de Die Linke qu’on entend le plus. Des slogans assez simples et efficaces : « Hoch die internationale Solidarität », « Anti-Anti-Anti-Kapitalismus » ou encore Staat, Nation, Kapital : Scheiße ».

Un membre de ISL vient discuter avec Thomas et moi-même. Il nous invite à participer à une soirée sur la politique française qu’il organise en décembre, avec la participation d’une camarade du NPA Strasbourg. Nous arrivons tranquillement devant la BCE, après avoir été rejoints en route notamment par les syndicalistes d’IG Metall.

Première prise de parole des organisateurs, pour annoncer que nous sommes trois fois plus qu’espéré initialement, soit entre 600 et 700. Puis les travailleurs de Marendo interviennent, évoquant la similarité entre leur sort et celui des travailleurs grecs, espagnols ou portugais.
Puis prise de parole de Janine Wissler, chef de la fraction Die Linke au parlement régional. Très bonne intervention, qui souligne que ce sont des intérêts de classe qui sont en jeu, les mêmes chez tous les travailleurs européens, et non des intérêts nationaux comme on voudrait
le faire croire. Elle rappelle que notre rôle est également de lutter contre le sort réservé aux migrants par l’UE (il y a eu des manifestations à ce sujet à Berlin récemment) et aux étrangers (référence entre autre à la montée d’Aube dorée en Grèce ?).

nuitPour terminer, un membre d’Occupy évoque les mobilisations à venir autour de la European Finance Week, et notamment la manifestation qui s’invitera aux fenêtres du dîner de clôture du 23 novembre. Nous constatons avec Thomas que contrairement à ce qui avait été demandé, certains ont pris un malin plaisir à ne pas dégager les voies de tram. Les carrefours alentours sont donc partiellement bloqués. On se sépare en chanson, avec une guitariste-chanteuse d’Occupy. Le camarde de Die Linke me demande de vous saluer (ce qui est donc fait), et chacun rentre chez soi.

Rome : Journée de mobilisation européenne
par Guillaume Mariel

rome

Il y a eu une très bonne participation ici en Italie à la grève générale du 14 Novembre malgré la faiblesse (voire l’inexistence pour la CISL et la UIL) des appels à la grève des organisations syndicales.

La CGIL a organisé ses petits cortèges dispatchés un peu partout dans les « préfectures » mais a obtenu un peu de participation. La grève étant de 4 heures (le matin) le gros des cortèges et des places s’est dissout avant 13h00. A noter que Susanna Camusso (secrétaire nationale CGIL) a tenu un discours presque de gauche en cette journée.


La FIOM, de son côté, a organisé son cortège à Pomigliano (usine FIAT ou 154 inscrits FIOM n’ont toujours pas été réintégrés sur le poste de travail alors que la justice s’est plusieurs fois exprimée en leur faveur), Maurizio Landini et Paolo Ferrero (Partito della Rifondazione Comunista) étaient présents. Bonne participation et revendications en ligne avec la plateforme de la CES.


Les vrais manifs, la vraie colère, les vraies charges de la police étaient du côté des quelques 300 000 étudiants et lycéens qui sont descendus dans la rue en dehors du cadre asphixiant des syndicats confédéraux (mais avec les syndicats de base, USB et COBAS) avec leurs enseignants, précaires ou non. 40 000 à Rome, 50 000 à Milan et 40 000 à Naples (juste pour mesurer la distance à Pomigliano les organisateurs revendiquent la participation de 7 000 personnes…) et 20 000 à Turin auto organisés et très remontés contre les politiques d’austérité qu’applique le gouvernement Monti (et qu’appliquera n’importe quel autre gouvernement qui sera élu lors des prochaines élections).


rome-police
Quant aux violences qui se sont répétées partout dans le pays (Turin, Padoue, Milan et surtout Rome) elles sont le résultat d’un cocktail dramatique fait de destruction de l’avenir, d’absence d’organisation politique légitime et crédible pour exprimer démocratiquement les justes revendications et surtout le choix manifeste de criminaliser le conflit social de la part du gouvernement. Déjà en Octobre, lors des premières manifestations étudiantes la violence policière avait été employée pour tenter de briser le mouvement, contraignant les étudiants et lycéens à poursuivre leurs actions de l’intérieur de leurs établissements (un grand nombre d’occupations de fac et lycées ont lieu en ce moment un peu partout).


Pour en ajouter un peu sur le côté pathétique des syndicats et partis politiques de centre gauche italien (PD PSI et SEL) après le matraquage systématique des étudiants, la CGIL a protestée contre les violents qui délégitiment les manifestations se maintenant équidistante de la police et des manifestants, le Parti Démocrate dans la même ligne condamne « toutes les violences ». SEL (Sinistra Ecologia e Liberta, scission social-démocrate de Rifondazione Comunista proche du PD) a tout de même demandé « officiellement que les matraqueurs soient reconnaissables au travers d’un numero d’identification visible sur les uniformes ». Quant au le Parti Socialiste Italien, il n’a rien à dire et ne dit rien, consternant. Seuls nos camarades de Rifondazione ont ouvertement lié la violence de la répression policière à un acte voulu et recherché de la part du gouvernement.

Ifs (périphérie de Caen)
par PG-14

Caen_(ifs)1 A l’esplanade François Mitterrand à Ifs, dans la périphérie de Caen, le meeting du Parti de Gauche  contre l’austérité a attiré du monde : plus de 200 personnes. Parmi eux le maire d’Ifs (div. gauche).
Durant près de deux heures, le secrétaire national à l’économie, Jacques Généreux, a présenté le  contre-budget rédigé par le parti. Cette rencontre a été aussi l’occasion pour le Front de Gauche  de démontrer, une fois de plus, l’unité, la force et la profondeur des aspirations à une véritable  politique de Gauche.
A la tribune se sont succédés des porte-paroles du PCF, de la Fase, de la GU, de la GA, des syndicalistes de Petroplus, de l’intersyndicale de la maternité de Vire pour exprimer leur rejet de la politique « austéritaire » du gouvernement Ayrault et présenter les lignes d’un programme économique responsable écologiquement et socialement. 

Caen_(ifs)_g%c3%a9n%c3%a9reux Les lois à abroger et celles qu’il faudrait proposer d’urgence ont été pointées : loi Bachelot, tarification à l’acte, interdiction des licenciements boursiers, etc. Cette liste se confond avec celle des reniements et des renoncements de l’ancien candidat à la présidentielle qui promettait  le changement. Ce défaitisme est du point de vue de la tradition de la Gauche une trahison. Disparu l’ennemi de la finance, disparu le régulateur des excès du capital promettant une ISF.

Pour justifier ces renoncements, F. Hollande a eu l’inconscience de déclarer que si la politique
a changé, la réalité, elle, n’a pas changé. Mais si la réalité n’a pas changé, c’est que le pouvoir n’a pas changé ! A ceci près que cette absence de changement, signifie plus gravement, pour un gouvernement qui se prétend de gauche, un renoncement à la politique.

Caen_(if)_2
L’absurdité économique du projet de budget placé sous le postulat de la compétitivité oblige à  conclure à l’improvisation et à l’incompétence. Le diagnostic sur les causes structurelles des déficits publics étant erroné, les remèdes proposés ne feront que les aggraver. La politique de compétitivité se traduira, si l’on n’y met pas un coup d’arrêt, au niveau européen par une  dépression économique profonde, des troubles sociaux et politiques graves.

Metz
par Kamal Berger

A Metz nous avons participé à la manif de 17h00 et organisé un meeting à 20h00.

Metz La  journée a commencé à 15h00 mercredi pour les militants du PG. Nous nous sommes retrouvés au point de rendez-vous de la manifestation pour y installer un point fixe, qui nous a permis accessoirement de faire la promotion de notre meeting pendant 2 heures. Nous avons pour certains rejoint la manifestation, les autres se sont attelés à la préparation de la salle du meeting.
L’appel des syndicats aura réuni un  millier de participants syndicalistes de tous bords.

Pour le meeting, la dimension européenne donnée par nos deux intervenants principaux Alexis Corbière pour le PG et Heinz Bierbaum pour Die Linke à permis aux citoyens qui s’étaient déplacés pour l’occasion, de bien prendre la mesure de la nécessité d’accentuer la solidarité entre les peuples qui subissent tous les mêmes mesures d’austérité.

Metz_2
Heinz Bierbaum a mis l’accent sur la journée du 14 novembre, qui selon lui n’est pas une date qu’il faudra considérer simplement, malgré la forte mobilisation dans toute l’Europe, comme une date historique, mais qu’elle s’inscrit comme le  début d’un mouvement initié dans la solidarité entre les peuples.

Alexis Corbière nous a, lui, repréciser les fondamentaux de gauche pour les comparer aux politiques menées en France et en Europe, avant d’enchaîner sur le contre-budget. La réunion s’est terminée comme il se doit par un pot de l’amitié.

Tours
Un millier de manifestants à Tours et parmi eux, les militants du Parti de gauche et du Front de gauche. Le soir c’était salle comble  pour le meeting anti-austérité organisé par le PG 37. La salle de de 100 places des Halles au centre de la ville débordait avec entre 30 et 50 personnes debout et dans le couloir. 
raquelLe meeting a été l’occasion de donner la parole aux animateurs du PG 37, aux partenaires locaux du FdG (pcf, g), partenaires syndicaux (sud CGT 37)  associatifs (convergences services publics), jean-Charles Lallemandaux jeunes du Front de Gauche et aux SN du PG Raquel Garrido et Jean-Charles Lallemand pour dénoncer l’austérité , les politiques libérales et les renoncements sur les luttes féministes et écologistes en cours en France, en Grèce et partout en Europe et proposer une alternative à gauche, à partir des exemples d’Amérique latine et des positions du Front de Gauche. 
A entendre les positions de François Hollande et du Gouvernement, nous ne sommes plus « l’autre gauche » : nous sommes la Gauche!

20h15 – Madrid, Espagne
par Céline Meneses

Ils_ne_nous_ferint_pas_taire

Il est 20H15. C’est au tour du leader d’UGT (prochje du PSOE). Le meeting de Lyon doit m’appeler dans quelques minutes. Je file. J’observe avec amusement que je ne suis pas la seule à rebrousser chemin pendant qu’il parle… Tout le monde sait ici qu’UGT et le PSOE ne soutiennent le mouvement que par obligation électorale. Et ça se voit. Je m’éloigne avec Dimitri vers un endroit où les téléphones captent. Nous marchons au rythme des tambours et du slogan « esta crisis no la pagamos » (« nous ne paierons pas cette crise »). Sur mon passage je croise un militant avec une pancarte « no nos callaran! » (« Ils ne nous feront pas taire »). Je ne voyais pas de meilleur slogan pour finir cette note.

19h15 – Madrid, Espagne
par Céline Meneses

19H15 Impossible de savoir combien on est mais une chose est sûre: nous sommes très TRES nombreux. Tant et tant qu’on n’arrive pas à se retrouver! Classique… On s’est arrêtés un instant à Cibeles. Les copains d’Izquierda Unida nous appellent. Ils sont sur la place Colon. On va essayer d’y arriver!

Entre nous, on se marre. Le gouvernement fait des annonces sur la grève basée sur la consommation d’électricité. Ils disent que la grève est moins suivie qu’en Mai dernier parce qu’il y a plus d’électricité consommée. « Ils nous prennent vraiment pour des cons » rit Jean-Baptiste « on est en Novembre, on a tous mis le chauffage, évidemment qu’on consomme plus! » Effectivement…

Plusieurs pancartes appellent à la démission du ministre de l’éducation. Je n’ai pas résisté à l’envie d’en prendre une en photo. Wert est en train de remettre en place le système d’education qui existait sous la dictature (http://www.lepartidegauche.fr/actualites/international/espagne-un-front-contre-austerite-17488).

Un camarade du réseau jeune du Parti de Gauche, Léonard, nous a retrouvé sur le chemin. Il est en Erasmus ici. Il me connaît. Il nous a donc rejoint sans hésiter. Lui aussi se demande combien on est. Il connaît peu l’Espagne. François prend ses coordonnées immédiatement.

On arrive sur la place Colon les discours des leaders syndicaux a commencé. Ils sont nombreux à parler. Toutes les rues alentours sont blindées de monde. Nous sommes des centaines et des centaines de milliers. Au micro, un leader syndical appelle à un référendum sur les réformes en cours « et si Rajoy perd, il devra démissionner ».

Le leader de CCOO prend la parole. Il présente un à un les représentant-e-s présent-e-s sur scène et remercie les grévistes et les manifestant-e-s. Nous sommes 1 million annonce-t-il! Pareil à Barcelone! Il salue aussi les manifestant-e-s de la place Syntagma à Athènes et les manifestant-e-s de Rome qui ont été brutalement chargés par la police. « Notre patrie n’est pas une bannière, notre patrie ce sont les rues dans lesquelles marchent les travailleurs ». Il parle d’Angela Merkel. Ouuuuuuh! Elle est longuement sifflée et copieusement insultée. Il appelle à défendre les travailleurs portugais qui ont manifesté si nombreux aujourd’hui. « Ou ils changent de politiques, ou nous change les hommes et les femmes politiques ».

17h00 – Madrid, Espagne
par Céline Meneses

17H il est tant de partir. Un dernier regard sur internet. Les policiers ont chargé à Cibeles. A Vigo, les rues sont remplies. On annonce plus de 150 000 personnes dans les rues… Dur de lâcher les infos mais il faut partir. Nous sommes attendus au Paseo del Prado par le reste du Front de Gauche Madrid. François nous a devancé. Thomas est parti chercher du monde place Santa Ana. Avec Dimitri on dévale à grandes enjambées la calle de las Huertas, la rue des bars par excellence. Incroyable mais vrai: 90% des bars sont fermés! Et dans cette rue emblématique des nuits madrilènes, la grève s’affiche partout sur les murs (graffitis) et les vitrines (pegatines).

Front_de_gauche_madrid On arrive au Paseo. Partout la foule se déplace avec drapeaux rouges (CCOO et UGT), drapeau de la République (et oui et pancartes. On retrouve les camarades du Front de Gauche. François, Jean-Baptiste, Simon, Leo, Johanna, Nicole, Thomas, Stéphanie, Antoine… Et il y en a d’autres qui arrivent! :) Nous avons tous une pensée émue pour notre camarade Juliette Estivill qui a été candidate ici en Mai et Juin et pour son suppléant Bruno Fialho et son directeur de campagne Alain Guillo. Ils n’ont pas pu venir mais ils sont présents en pensée avec nous :)

On rejoint la gare d’Atocha. Il y a du monde partout. Impossible de dire combien on est! Les bannières contre les expulsions locatives sont en tête du cortège. « Arriba, riba, riba, todos a luchar que se metan por el culo la reforma laboral! » (« Debout, debout, à la lutte tout le monde, qu’ils se mettent leur réforme du marché du travail dans le c…! ») chante tout le monde. La place est noire de monde!

Maxime, du Front de Gauche Madrid et du Parti Communiste Espagnol nous rejoint. On va pouvoir rejoindre les camarades d’Izquierda Unida. Les camarades sont loin. On cherche un moyen d’arriver jusqu’à eux.
Mais c’est dur: il y a tellement de monde! Une vraie marée humaine en cris et chansons… J’en ai le tourni! Les airs de mon enfance résonnent avec des paroles adaptées à l’occasion (« no nos corten las pensiones tralalala, no nos corten las pensiones tralalal » sur l’air de « vamos a contar mentiras »), les chants de la révolution de Puerta del Sol (« lo llaman democracia y no lo es »), et ses sifflets et ses klaxons assourdissants qui résonnent sans cesse!

Il y a de tout ici. Des très jeunes, des très vieux, des français (qui nous rejoignent), des médias (en nombre). BFM est là, mais ils n’ont pas voulu de nous sur leurs images « ça ne fait pas assez local »…. Bref! Tout à coup les mains se tendent « que no, que no, que no nos representan! Fuera el PP! Dimision! » (ils ne nous représentent pas! Dehors le PP! Démission! ») scandent les manifestants. « A la huelga cien, a la huelga mil, a la huelga madre yo voy tambié,, yo por ellos madre y ellos por mi » (« à la grève cents, à la grève mille, à la grève ma mère je vais aussi, eux pour moi et moi pour eux ») la vieille chanson des premières grèves espagnoles résonne sur le paseo. Je pense à ma famille…

« Cueste lo que cueste ! De Este a Oeste, de Norte a Sur, la lucha sigue! » (« Quoi qu’il en coûte, de l’est à l’ouest, du nord au sud, la lutte continue! »), « Se nota, se siente, el pueblo esta presente! »(« ca se voit, ca se sent, le peuple est présent »), « El pueblo unido jamas sera vencido! ». Les slogans traditionnels se succèdent sur l’air de « Hstas la Victoria siempre ». Un tableau de Goya redessinné montre le capitalisme mangeant la santé publique. C’est toute une histoire qui est dans la rue!

16h30 – Madrid, Espagne
par Céline Meneses

Hors de question d’inciter qui que ce soit à travailler. Les « indignés » se réunissent un peu partout sur les places pour déjeuner ce midi. Au menu: sandwichs et gourdes d’eau. François et moi on retrouve Thomas, un camarade du Front de Gauche Madrd, sur la place Santa Ana. Par chance, Thomas a un sandwich fromage huile d’olive ! Ouf ! Pas besoin de « trahir la consigne ».

Les_camarades_du_fg Thomas fait partie du mouvement dit « des indignés ». Il me parle du mouvement et me passe le texte adopté par consensus par la dernière assemblée générale. L’appel dénonce les coupes budgétaires, insiste sur le fait que les femmes sont les premières victimes de la précarisation mise en place et appelle à la « grève générale et grève de la consommation ». Thomas m’explique que des « indignés » font des rondes dans les boutiques pour expliquer l’importance de faire grève aujourd’hui et distribuer l’appel. Thomas s’interrompt. Au-dessus de nos têtes un hélicoptère tourne sans arrêt. « Ça te rappelle des souvenirs non ? » me dit Thomas qui sait que j’étais à Puerta del Sol en Mai 2011. « C’est comme ça depuis hier soir » me dit-il.

Une italienne arrive. Elle aussi est venue soutenir. Elle s’appelle Maria Francesca. Elle nous annonce qu’il y a eu beaucoup de blessés cette nuit, notamment à Valencia. Un garçon d’une dizaine d’années a été touché à la tête par les forces de police. A Rome, ces dernières sont en train de charger les manifestants, nous annonce-t-elle. Je lui demande combien de manifestants il y a à Rome. « Ils sont nombreux mais je ne sais pas combien » me dit-elle.

Num%c3%a9ro_avocat

Le numéro des avocats de service passe de main en main. Je retrouve mes habitudes d’il y a un an et demi. On doit toutes et tous écrire le numéro de téléphone de l’avocat et son nom sur notre bras. Si on nous arrête on sait qui faire appeler. Dimitri, un camarade, nous a rejoints. La discussion tourne maintenant autour du cortège à rejoindre. Va-t-on avec les grands syndicats (CCOO proche d’Izquierda Unida et UGT proche du PSOE qui a appelé à la grève du bout des lèvres), accusés d’être « flojos » (faibles) face aux patrons et aux gouvernements, ou va-t-on avec le cortège dit « des mouvements sociaux » où seront la CNT et d’autres ? Avec les camarades du Front de Gauche on a déjà fait notre choix : on sera avec nos camarades d’Izquierda Unida dans le cortège « officiel », même si nous sommes conscients des critiques qu’on peut faire aux syndicats. Notre but est le même. Que chacun aille dans le cortège qui lui semble le plus à son goût. Nous sommes nombreux malgré tout à déplorer qu’il y ait deux cortèges. Mais tant pis. Au bout du bout on sera ensemble : c’est tout ce qui compte !

On compte les détenus. On en était à 82 à 13H. Les leaders syndicaux ont dénoncé publiquement le fait que le gouvernement de Rajoy conçoit la manifestation comme un « trouble à l’ordre public » et pas comme un « droit constitutionnel« . En Espagne, constitutionnellement, toute manifestation est censée être permise pour peu qu’elle soit annoncée.

Ici_presque_tout_est_ferm%c3%a9

L’heure de la sieste est sacrée en Espagne. Rien n’est prévu entre 16H et 17H. On part donc prendre un café chez Thomas histoire de ne pas rompre la discipline de la grève générale. Les rues sont mortes. Magasins, cafés, tous sont fermés à de rares exceptions près (généralement les cafés et boutiques touristiques).

15h – Madrid, Espagne
par Céline Meneses

Madrid-journee-de-greve-generale Je suis à Madrid depuis hier soir. Ici la grève a commencé à 20h. Selon les syndicats, 80% des employés la suivent dans le pays avec un pic à 90% dans les transports. Deux des plus grosses usines du pays sont paralysées: Wolswagen à Pamplona et Seat à  Barcelone. Dans la nuit, des heurts ont eu lieu entre la police et les grévistes dans plusieurs endroits du pays. On déplore déjà une quinzaine de blessés.

Au Congrès, pendant que le peuple manifeste sa colère, le débat budgétaire bat son plein. Le budget 2013, le plus dur depuis la mort de Franco, doit en effet être voté aujourd’hui même. Si les députés du PSOE (équivalent PS) ont annoncé soutenir la grève, seuls les députés d’Izquierda Unida (équivalent Front de Gauche) descendront dans la rue avec les manifestants. Ils seront de retour pour le vote mais de toute façon l’issue de celui-ci ne fait aucun doute: le PP (équivalent UMP) a la majorité absolue au Congrès.

Avec François, mon camarade et hôte, on part faire une petite ronde.


Dans la voiture, François m’explique que ses collègues ont souvent des conjoints dans le privé. Ceux-ci font l’objet de menaces très explicites et n’osent pas toujours faire grève. Ici une personne sur 4 est au chômage et les licenciements sont devenus très faciles: il suffit à une entreprise de déclarer qu’elle pourrait perdre des bénéfices pour pouvoir licencier. François me rappelle aussi qu’entre la hausse de la TVA et la baisse des salaires, les gens ont du mal à faire encore l’effort de perdre une journée de salaire.

Il m’annonce aussi une bonne nouvelle: au lycée français où François travaille, une dizaine de professeurs en contrats français ont décidé de faire grève en solidarité avec les collègues en contrats espagnols. Un beau symbole!

Caceloradas_princesa

On arrive devant l’hôpital de la Princesa qu’ils sont en train de privatiser. A l’intérieur, une jeune femme nous explique qu’on est en train de privatiser six autres hôpitaux publics de la Communauté madrilène. L’hôpital de la Princesa recevait environ 500 000 patients par an. Les laboratoires de recherche etc étaient tous neufs. L’hôpital n’était pas déficitaire malgré les coupes budgétaires et l’ouverture de nouveaux services! Les soins les moins chers seront privatisés. Pas les plus chers qui resteront du domaine du secteur public. Sa privatisation est en fait un vrai cadeau au secteur privé.

Antonio, qui travaille en hématologie, nous fait monter au 3ème étage. Ils y ont coller un tableau montrant que les hôpitaux privés coûtent beaucoup plus chers que les hôpitaux privés pour un service identique, voire moindre. Une dame nous emmène vers une salle où personnels et patients préparent des bannières pour mettre sur le fronton de l’hôpital. Ici on manifeste sur le lieu de travail de 11H à 18H tous les jours! Cet hôpital a été l’un des plus grands hôpitaux de Madrid. Une infirmière qui a fait toute sa carrière ici depuis ses 16 ans veut absolument nous raconter l’histoire de cet hôpital. Le premier de Madrid. Sous la dictature l’hôpital était un vrai mouroir, nous raconte-t-elle. Elle nous raconte année après année les évolutions de l’hôpital, ses personnages clés. Sa voix tremble. Elle a les larmes aux yeux à chaque souvenir. François et moi sommes pressés… Mais comment ne pas écouter cette femme qui voit l’hôpital qu’elle a vu évoluer vers un rêve de médecine pour tous être bradé au non d’une idéologie barbare?

On sort. Escortés par les CRS, les gens arrivent en masse et de partout aux cris de « Sanidad Publica » pour défendre cet hôpital symbole de la santé publique. Les caceroladas résonnent dans la rue. On s’éloigne à regrets mais il faut partir. « Sanidad Publica! Sanidad Publica! » Les cris résonnent. Les sifflets et caceroladas aussi. La rue est maintenant bloquée. Les gens arrivent de partout. Applaudissent les groupes qui arrivent.  Et c’est comme ça partout depuis hier soir 20H. Devant les lycées publics, les entreprises publiques, les grosses entreprises en tous genre.

Les piquets de grève vont durer jusqu’à l’heure normale de sortie du travail (18h). Après on se rejoint tous pour la manifestation direction le lieu de toutes les luttes et de toutes nos victoires: la Puerta del Sol!

14 Novembre • Le Parti de Gauche mobilisé contre l’austérité

Pg14n

Le Parti de Gauche appelle à soutenir fortement mercredi 14 les manifestations syndicales contre l’austérité et en solidarité avec les grèves générales de Grèce, Espagne et Portugal. Ses militants seront dans les points fixes et cortèges du Front de Gauche organisés à cet effet dans toute la France. Le rendez-vous à Paris est situé Place St François Xavier à 14h.

Plusieurs de ses responsables nationaux seront ce soir en meeting dans les régions.

Huit meetings régionaux contre l’austérité :

Le Meeting Ile de France aura lieu vendredi 16 à 19h30 avec Jean-Luc Mélenchon et Pascale Le Néouannic, candidate dans la législative partielle de la 9ème circonscription du 92, Salle Japy, 2, rue Japy, 75011 Paris (métro Charonne)

Elles, ils nous ont rejoint • Thierry Lescant

Thierry_lescant

Pourquoi ai-je, à l’occasion de la campagne présidentielle 2012, décidé de m’engager d’abord dans le Front de Gauche puis en adhérant au Parti de Gauche ?

Deux éléments me semblent déterminants dans cette décision.

Premier élément : un engagement de près de 25 ans dans le militantisme syndical et plus largement dans les luttes syndicales et sociales

Tout au long de la construction des syndicats Sud et le l’union syndicale Solidaires nous avons alors fait le choix d’une organisation syndicale reposant sur deux piliers indissociables : la défense des droits des travailleurs et travailleuses au quotidien et la lutte pour une transformation radicale de la société.

Nous avons mené ces deux objectifs de front, prenant toute notre place dans les mobilisations sociales telles que Forum Sociaux, luttes sur l’immigration, luttes féministes, droit au logement… Mais une question s’et posée en permanence : quels débouchés politiques à toutes ces luttes unitaires ? Quel outil pertinent pour traduire en alternatives politiques et en transformation sociale les propositions, les réflexions, les victoires obtenues dans les luttes ? Quelle organisation capable de rassembler dans la construction d’une alternative politique crédible, l’ensemble des forces qui luttent ?

Après 10 années de responsabilités syndicales nationales, J’ai pu me poser plus clairement la question de l’engagement politique, que je ne peux concevoir comme une simple adhésion mais bien comme un engagement militant au quotidien, dans la réflexion, la construction et l’action.

Le Front de Gauche, avec la volonté d’unité de la gauche radicale, la réflexion permanente qui l’anime, la possibilité pour chacun et chacune de contribuer directement à ses chois politiques m’est apparu comme la structure la mieux à même de porter les revendications, les aspirations et le projet de société pour lesquels je luttais depuis des années. Les campagnes de 2012, ont été des opportunités de rencontre, d’échanges, de débat avec les militant-e-s du Front de Gauche.

Deuxième élément : la rencontre avec les militant-e-s du Parti de Gauche du XXe arrondissement de Paris

Depuis de nombreuses années, j’ai pu côtoyer des militant-e-s du PG dans les luttes sociales (logement, travailleurs et travailleuses sans-papiers….) comme Danièle Simonnet ou Eric Coquerel.. La candidature de Danièle aux législatives dans le XXe a sonné comme une évidence : si je pouvais soutenir une candidate pour ce scrutin, c’était bien celle avec qui j’avais partagé tant de luttes et qui dans son mandat parisien, associe intégrité et connaissance des dossiers. La rencontre avec les camarades du PG XXe a fini de me convaincre : un comité actif, inventif, ou le débat est permanent et la convivialité toujours présente, un comité qui porte à bout de bras cette idée du Front de Gauche, qui s’implique dans la construction du PG à Paris comme nationalement. Des hommes et des femmes qui m’ont fait confiance en me désignant comme co-secrétaire du PG XXe et en m’élisant au Conseil National du PG…

 

Thierry Lescant, syndicaliste, adhérent depuis 2012 dans le comité de Paris XX.

Front de Gauche Cergy • Le Cercle de Silence ne craint pas "les porcs du FAJ"

Cercle_de_silence

Le 16 novembre prochain, comme chaque troisième vendredi du mois depuis cinq ans, le Cercle du Silence se réunira à Cergy, square Columbia.
Ce groupement d’associations entend par cette action porter à la connaissance de la population l’inhumanité des conditions de détention de femmes, d’hommes et d’enfants sans-papiers.

Lors de son dernier rassemblement le 19 octobre, il a été perturbé par une dizaine d’individus portant des masques de porcs et ayant comme seul slogan un grognement porcin. Ces militants d’extrême droite se sont ensuite dispersés en criant : « France Action Jeunesse ».

Les associations anti-racistes du Val d’Oise ont décidé de porter l’action en justice et le Cercle de Silence souhaite rassembler l’ensemble des associations partenaires pour une concertation afin de décider ensemble des suites à donner à cet évènement.

Plus que jamais, aujourd’hui, et face à la réaction grandissante de l’extrême droite, il est nécessaire de venir en aide à toutes les familles présentes sur le sol français et d’exiger du gouvernement qu’il mette fin immédiatement à la traque qu’il a organisée ces derniers mois contre les Rroms et les familles sans-papiers. Cette politique ne fait que donner du grain à moudre aux fascistes et à la droiteextrême, qui ferait de l’étranger un fardeau « économique » et « social ».

Il est sûr que le Front de Gauche sera présent aux côtés des associations militantes anti-racistes pour la régularisation des sans-papiers et pour que finisse cette politique de boucs émissaires car en temps de crise c’est un jeu dangereux de désigner des populations fragiles. Ce n’est pas la chasse aux pauvres qu’il faut organiser mais la chasse à la misère !

Ces petits fachos porcinets n’entameront en tout cas pas notre détermination.

Source: L’Humanité

Conférence de Presse • François Hollande s’obstine dans l’erreur et refuse tout affrontement avec le pouvoir de la finance

F. Hollande a réaffirmé son obstination à se couler dans le moule libéral européen dessiné par le TSCG. En mettant comme priorité la lutte pour la compétitivité, la question de la dette et le coût du travail, il montre qu’il n’a pas l’intention de changer son orientation erronée. Il annonce même qu’en cas de croissance moindre que celle espérée, il ne dérogera pas à la règle des 3% ! Cette obstination est la récession assurée.

Au contraire, il a aussi annoncé la poursuite de la réduction des dépenses publiques, à hauteur de 60 milliards !, sous le prétexte fallacieux que celles-ci n’ont pas permis de vivre mieux qu’il y a cinq ans. Il a juste oublié que la population augmentait régulièrement et que le problème de fonds est l’objet de ces dépenses. Oui il faut plus de services publics, plus de justice sociale, une réorientation écologique de l’économie. Sa vision strictement comptable ne rompt donc pas avec les discours de droite.

Quant à son appel à la coopération entre salariés et actionnaires serait risible s’il ne traduisait son refus d’affronter réellement la finance.  La lutte pour rétablir plus de justice entre la part des salaires, celle des investissements et celle des dividendes n’est définitivement pas au programme de ce gouvernement.

L’utilisation de pirouettes humoristiques pour éviter de répondre au fonds montre l’incompréhension de l’urgence écologique.

Espérons qu’au moins sur le sujet de la réforme de la constitution, le Parti de Gauche se sera pas une fois de plus ostracisé dans les consultations annoncées.

Plus que jamais, le Parti de Gauche invite l’ensemble des citoyens et citoyennes à se mobiliser et à se joindre nombreux demain, mercredi 14 novembre, à la journée européenne contre l’austérité.

« RetourSuivant »