L’écosocialisme : le républicanisme du XXIe siècle ?

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Des OGM à Fukushima, l’évidence de la crise ­écologique interpelle chaque jour le citoyen. Or le souci de soi et celui de la nature ne suffisent plus, même s’ils prêtent à penser, pour construire notre avenir, si nous ne leur associons pas une conscience politique.

Le socialisme et l’écologie ont en commun de refuser la primauté de la rentabilité à court terme du capitalisme. Si le premier semble proclamer l’humain d’abord et le second l’écosystème avant tout, ils devraient se rejoindre pour considérer que l’expansion capitaliste doit être stoppée, pour la défense du principe d’égalité d’un côté et de la protection du monde naturel qui nous entoure de l’autre. Tous les mouvements qui ont pensé l’émancipation collective et le progrès de la vie humaine ont en commun la recherche de l’intérêt général. Aujourd’hui, l’émancipation humaine exige de ne pas aliéner le cadre naturel, et la valorisation des conditions naturelles de notre ­existence sur Terre est impossible sans des exigences fortes pour la vie sociale contre l’ensemble des formes de domination. Telle est la perspective écosocialiste, synthèse des traditions socialistes, écologistes et républicaines, qui nous invite notamment à relire Marx et Rousseau.

Penseur matérialiste, Marx ­comprend l’homme comme un ­vivant, intégré dans la nature dans laquelle il agit par l’intermédiaire du travail, lieu de l’interaction entre le corps de l’homme et son environnement. Si le travail possède une dimension émancipatrice, car il permet un progrès dans les conditions de subsistance, le capitalisme le dénature en en faisant une aliénation pour le travailleur et considère finalement la nature comme un simple moyen pour la production de profits. On ne saurait cependant, à l’instar de la deep ecology, opposer l’homme et la nature, faire de cette dernière une valeur transcendante qui s’imposerait à lui. Il s’agit de penser les conditions d’émancipation au sein de la nature. Parce qu’il n’est porté que par la logique de l’intérêt individuel à court terme, le capitalisme ne peut être moralisé, sain et régulé. Son dépassement dans une économie populaire, écologiquement et socialement planifiée, est nécessaire.

De manière plus surprenante encore, la pensée républicaine, inspirée par Rousseau, peut y voir un renouveau de sa propre tradition. Non pas le Rousseau des Rêveries, mais bien celui des textes politiques, et de l’incompatibilité de l’intérêt général et des intérêts particuliers. Critique souvent ignoré des vices de l’économie de marché, Rousseau développe un républicanisme radical qui s’affirme contre le despotisme aussi bien que contre la dictature en herbe des lois de l’économie. Les seules lois qui s’imposent aux hommes sont celles qui sont issues de la volonté générale du peuple. La survie de l’humanité dans des conditions raisonnables implique que l’idéal républicain soit associé à une redéfinition de l’intérêt général à l’aune du bien ­commun universel, incluant notamment les éléments de première nécessité à toute vie humaine, comme l’eau.

Loin de toute doctrine sociale-libérale ou de tout capitalisme vert, la formule conceptuelle de l’écosocialisme rassemble deux notions qui se retrouvent autour d’une finalité unique : la préservation du bien naturel universel et la promotion de l’égale dignité des hommes. La crise que nous vivons pose l’impossibilité de poursuivre l’accumulation du capital, c’est-à-dire de prolonger un développement du seul point de vue de la croissance du profit. Si tout républicanisme est un humanisme, vivere civile et buen vivir deviennent indissociables. Pour une émancipation de tous, la République sociale ne pourra donc être que la République écologique.

Christophe Miqueu : Auteur de Penser la République, 
la guerre et la paix sur les traces de 
Jean-Jacques Rousseau (éditions Slatkine) 
et de Spinoza, Locke et l’idée de citoyenneté. Une génération républicaine à l’aube 
des Lumières (« Classiques » Garnier).

Benoît Schneckenburger : Auteur d’Apprendre à philosopher 
avec Épicure (Ellipses) et de Populisme, le fantasme des élites (Bruno Leprince éditions).

Luttes • La Fonction publique, c’est pour le service public, pas l’austérité, la compétitivité et la rentabilité

La journée d’action unitaire dans la Fonction publique rappelle au plus grand nombre qu’il ne peut y avoir de service public, outil de l’intérêt général, sans une Fonction publique préservée des assauts de l’austérité, de la compétitivité et de la rentabilité. 

Pour le Parti de Gauche, la précarité dans la Fonction publique doit être éradiquée ! Qu’attend le gouvernement pour lancer un vaste plan de titularisation, augmenter les salaires, mettre en place le statut unique de la fonction publique quand on y dénombre 870.000 précaires et que 25% des agents ont un salaire au niveau du SMIC ?

Pour le parti de Gauche, la compétitivité et la rentabilité doivent être étouffées ! Pourtant, après la RGPP et les 150.000 suppressions de postes sous Sarkozy, le gouvernement Ayrault prolonge le mouvement avec la MAP (modernisation de l’action publique) et 10 milliards de coupes budgétaires dans les dépenses publiques pour financer le crédit d’impôt au profit des entreprises. 

Pour le Parti de Gauche, la mise en concurrence des territoires, des agents et des usagers doit cesser ! L’acte III de la décentralisation représente pourtant une attaque frontale contre le cadre républicain dont le service public est le garant. 

Le Parti de Gauche sera donc jeudi 31 janvier aux côtés des agents et des usagers du service public qui défileront partout en France à l’appel de la CGT, de la FSU et de Solidaires. Jean-Luc Mélenchon et François Cocq, secrétaire national au service public seront présents dans le cortège parisien.

Service Public et Fonction Publique : Non à l’austérité !

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Service public et fonction publique • Non à l’austérité !

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Le Front de gauche a une nouvelle boussole

Boussole J’inaugure là mon nouveau blog. Je n’avais pas eu le temps depuis des mois de remplir l’ancienne version de mon blog, peu pratique il est vrai. En cette nouvelle année, j’ai donc pris de bonnes résolutions : j’ai pris l’engagement de davantage d’assiduité. Et on verra si mes taches militantes, mon mandat d’élu et mes occupations professionnelles me le permettront dans la durée. Mais le texte que je souhaitais présenter aujourd’hui mérite assurément d’inaugurer ce blog. « Imposer une alternative à l’austérité », tel est son nom, n’est rien de moins que le document d’orientation du Front de Gauche pour les mois à venir.

Revenons d’abord sur sa genèse. Depuis novembre, une commission comprenant un représentant de chaque composante du Front de Gauche s’est vu en effet déléguer la tache d’élaborer un texte d’orientation stratégique par la coordination nationale. Nous nous sommes ainsi retrouvés plusieurs fois par semaine avec Marie-Pierre Vieu, pour le PCF, Danielle Obono et Jean-claude Mamet, se relayant pour Convergence et Alternative, Pierre Gayral (Les Alternatifs), Pierre Cours-Salies (FASE), Alain Faradji (GU), Ingrid Hayes (GA), Christian Pierrel (PCOF), Michel Jallamion (R&S).

Je vous indique ces noms car l’histoire du Front de Gauche, c’est aussi les contributions et les efforts personnels mis par des hommes et des femmes pour avancer et franchir des étapes. De prime abord celle-ci n’était pas la plus aisée. Tout l’automne les médias ne nous racontaient-ils pas divisés sur notre analyse du gouvernement, les élections à venir, ce qu’il convenait de faire, notre ambition ? Et j’en passe. Et les responsables socialistes, jusqu’au premier en titre, de renchérir au moyen de ficelle si grosse qu’elle ressemble à la corde avec laquelle ses dirigeants rêvent manifestement d’étrangler le Front de Gauche : il y aurait le gentil PCF et son secrétaire national Pierre Laurent et le méchant Jean-Luc Mélenchon (pour mieux nous jouer la fable d’un homme seul reprise par Cahuzac, vous observerez que dans notre cas on oublie toujours d’évoquer le PG et ses 12 000 adhérents). Et comme la machine a du mal à embrayer, ces mêmes dirigenats socialistes n’hésitent à aller plus loin : « les communistes devraient se souvenir qu’ensuite il y a les municipales » (variante se voulant plus optimiste et en apparence aimable mais dégoulinante de certitude méprisante : « les communistes reviendront bien sûr au principe de réalité »). Seulement voilà, loin de nous éloigner, tout cela nous a encore davantage rapproché. Il est ainsi difficile de ne pas s’apercevoir que depuis quelques semaines nos discours convergent en accéléré. Il n’y a pas meilleure réponse au chantage. A la conférence de presse du lancement de la campagne « l’alternative à l’austérité c’est possible », des journalistes ont beau reposer plusieurs fois la même question, les réponses des responsables du Front de Gauche s’accordent. Pierre Laurent rappelle tous les votes de refus des textes gouvernementaux à l’assemblée nationale et au Sénat pour asséner : « nous sommes clairement opposés à cette politique et nous avons des propositions alternatives qui correspondent à ce que veulent une majorité de ceux qui ont voulu le changement au printemps dernier ». J’ai cherché cette phrase le lendemain dans la presse et ne l’ait retrouvé que dans l’Humanité. Dommage que d’autres quotidiens, ceux même qui nous demandent sans cesse depuis des mois si l’idée de s’opposer « à la politique du gouvernement » ne nous divisait pas, n’aient pas cru bon la noter avec attention. Aujourd’hui, en lisant notre texte stratégique, ils vont pouvoir se rattraper. Car rarement le Front de Gauche n’aura parlé d’une voix aussi cohérente et fluide. Il faut savoir que le Front de gauche a produit peu de texte d’orientation stratégique depuis sa création. Le dernier datait du 1er avril 2011. Il fixait un cadre pour les élections présidentielles et européennes. Cette rareté dit l’importance de tels textes. Pour y avoir également largement contribué, pour le PG, je sais que le texte de 2011 autorisait pas mal de doubles lectures possibles. C’était normal puisque la période qu’il traitait était encore largement à écrire. Nous ne bénéficions pas alors de la validation par les faits, la campagne présidentielle et l’attitude des différentes forces en présence n’étant encore que pronostics. Même étayés sur une analyse sérieuse cela ne suffit pas à s’imposer comme vérité aux autres. Un exemple pour bien me faire comprendre : nous avions à cette époque de larges débats entre nous pour savoir s’il fallait mettre en avant la proposition de débats publics avec les socialistes avant même d’entrer en campagne. Ceux de nos camarades au FDG qui défendaient cette nécessité voulaient ainsi mettre cette question au cœur de la campagne : sur quelles mesures d’urgence la gauche devrait-elle s’entendre pour répondre aux attentes populaires ? Ou quelque chose d’approchant. Ce débat ne manquait pas d’intérêt mais il a été résolu en trois coups de cuillère à pot par François Hollande ! Ce dernier n’aura eu de cesse, dès le début de sa campagne, d’annoncer que tout le monde était bienvenu dans son gouvernement mais sur son programme et rien que sur son programme. La grande question des débats publics devenait caduque, l’un des joueurs ayant déclaré forfait. On voit donc que si nous avions connu le film avant d’écrire son scénario supposé, nous aurions gagné du temps et certainement produit un texte encore plus limpide.

Fort de cette expérience, nous n’avons cette fois pas recommencé. Il est vrai aussi que nos étions moins pressé par le temps à l’aube de la nouvelle période qui s’ouvrait pour le Front de Gauche après l’élection de François Hollande. La première fois que nous avons discuté de la nécessité d’un texte stratégique, c’était fin juillet 2012. A l’époque nos camarades du PCF avançaient l’objectif de « faire réussir la gauche ». Au Parti de Gauche, nous ne nous retrouvions pas dans ce slogan qui laissait supposer que nous voulions faire réussir la politique du gouvernement. Or il avait déjà pris des décisions – dont celle fondatrice d’accepter le Traité Merkozy sans en changer une seule ligne – qui, pour nous, devaient nous conduire à éviter d’être assimilés à sa politique. Notre approche différait donc sensiblement. Mais de part et d’autres, nous avons alors convenu que ce n’était pas la peine de se crisper sur des compromis difficiles et que mieux valait attendre quelque mois supplémentaires pour vérifier la pertinence de nos pronostics. Les faits, têtus comme chacun sait, et la politique du gouvernement ont tranché. De TSCG en pacte de compétitivité, de budget d’austérité en approbation complice de l’accord sur l’emploi voulu par le MEDEF, nous nous sommes donc retrouvés en ce début d’année sur notre opposition commune à cette politique et la nécessité de construire une « majorité alternative » comme il est dit dans le texte.

« IMPOSER UNE ALTERNATIVE A L’AUSTERITE » adopté par la coordination nationale du Front de Gauche ce 28 janvier fera date. Il est à lire dans son ensemble car, comme souvent dans ce genre d’exercice, chaque phrase a été pesée. A neuf organisations, les discussions peuvent parfois s’allonger sur un mot. C’est l’exercice du genre. Mais justement, et c’est là la grande et bonne nouvelle pour le Front de Gauche, le résultat ne diffère pas d’un texte d’orientation qui aurait été adopté par le même parti : analyse de la période, ligne proposée, vocabulaire et mots clefs employés qui valent autant de concepts aujourd’hui communs : ce texte est d’une rare homogénéité. Un peu plus de cinq ans après sa création le Front de Gauche n’est certes pas un seul parti mais on voit ainsi qu’il est bien plus qu’une alliance. Je l’ai dit, découvrir sa cohérence impose sa lecture complète. Mais je ne résiste pas au plaisir pour conclure cette note de livrer quelques extraits qui, de mon point de vue, révèlent le plus cette convergence de vue.

J’ai assez dit combien l’analyse de la politique du gouvernement y est claire : « Face aux choix de l’austérité et du renoncement, nous entendons opposer ceux de la solidarité, de la démocratie, un nouveau type de progrès humain et écologique Cela implique de créer les conditions politiques pour que le peuple s’en mêle et de construire les rassemblements populaires et majoritaires pour les imposer ». Puis, plus loin, « aujourd’hui le gouvernement applique une politique social libérale assumée » qui le conduit dans cette « spirale infernale des politiques qui, menées dans d’autres pays européen, ont conduit à l’échec entrainant la régression sociale et la précarisation de masse ».

C’est clair, net et sans détours. Le positionnement et les responsabilités du Front de gauche le sont tout autant : « Nous nous revendiquons de la majorité populaire qui a permis de chasser Nicolas Sarkozy (…) Pour autant, nous avons indiqué dès le départ que nous ne nous retrouvions pas dans la majorité présidentielle et gouvernementale formée autour des 60 engagements du candidat F. Hollande, qui ne constituaient pas une réponse à la hauteur de la crise, en France et en Europe »

La suite ? « Nous n’attendrons pas 2017. Le Front de Gauche doit être à la hauteur des espoirs placés en lui. Dans la nouvelle période qui s’est ouverte, le Front de gauche veut être actif et réactif. Il doit être capable de s’adresser aux classes populaires pour faire la démonstration qu’une politique alternative à l’austérité est possible à gauche et qu’elle peut être majoritaire. C’est une condition pour faire exister au plus tôt une majorité permettant de mettre en œuvre des mesures alternatives. » L’enjeu est résumé est peu de lignes : « La politique du gouvernement Ayrault conduit à l’échec. C’est une raison de plus de s’opposer à cette politique. En effet, nous ne nous résignons pas à ce que la droite extrémisée voir l’extrême droite représentent à terme l’alternative. Pour cela, le Front de Gauche entend, dans les mobilisations et les élections à venir, œuvrer à des solutions de gauche immédiates face à la crise, et à la construction d’une politique et d’une majorité alternative. »

Majorité alternative dont nous décrivons la méthode d’élaboration : « Le Non au TSCG a déjà constitué un premier indicateur de cette majorité potentielle. Nous nous adressons à toutes celles et ceux qui, à gauche, quelles que soient leur préférence et appartenance politique, veulent agir et ne se retrouvent pas dans les choix d’austérité du gouvernement. Nous savons déjà que des convergences sont possibles avec des secteurs, des militants et des responsables socialistes et EELV, et plus largement avec l’ensemble de celles et ceux qui aspirent au changement. Nous nous adressons donc fortement aux militants associatifs et syndicaux. Nous nous tournons également vers les courants issus de l’écologie radicale et de l’extrême gauche qui partagent cette démarche. Nous voulons ainsi donner plus de force et de poids encore aux idées antilibérales et anti-productivistes. Nous sommes prêts à débattre fraternellement, à agir ensemble, à mener des campagnes, mêmes sur des points partiels. Nous voulons un Front de Gauche capable d’impulser un rassemblement majoritaire et donc ouvert.

C’est la condition pour qu’un véritable gouvernement au service du peuple et de ses besoins sociaux et environnementaux puisse être constitué en France. Un gouvernement qui inverse enfin le cours mortifère des politiques d’austérité qui enfoncent toute l’Europe dans la récession et dans la pauvreté. Un gouvernement qui mène une politique internationale au service de la paix et de solidarité entre les peuples, à l’inverse des politiques d’agressions et de domination »

Pour cela nous assumons ensemble l’ambition de faire émerger « un front du peuple qui s’adresse et rassemble toutes celles et tous ceux qui, dans les classes populaires, parmi les salarié-e-s, la jeunesse, se sont rapprochés de nous pendant la campagne, qui s’en rapprocheront, veulent reprendre la parole avec le Front de Gauche. Un Front du peuple qui s’adresse plus largement à tous ceux et celles qui, quelqu’ait été leur vote en mai et juin dernier, veulent continuer le combat pour une véritable alternative à la logique du système capitaliste »

Enfin après, avoir rappelé l’importance des mobilisations et décrit notre feuille de route pour 2013 – batailles unitaires, campagne « l’alternative à l’austérité c’est possible », mobilisation contre le vote au parlement de l’accord du Medef et interpellation forte des députés de gauche pour qu’ils ne le transcrivent pas dans la loi – nous ne laissons pas de côté la question des élections municipales et européennes. Même si nous renvoyons à d’autres discussions dans le Front de Gauche le soin de définir « Les formes concrètes des rassemblements permettant de réaliser ces objectifs », nous affirmons que ‘l’Urgence de rompre avec les politiques d’austérité traversera les municipales. « Lors de ce scrutin, le Front de Gauche sera à l’offensive et souhaite faire élire un maximum d’élus défendant les positions du Front de gauche. Nous voulons infliger une nouvelle défaite à la droite et faire reculer l’extrême droite. Nous voulons faire de cette élection et des prochaines municipalités des points d’appui pour refuser la logique d’austérité du gouvernement, l’asphyxie des collectivités. Nous voulons mettre en œuvre des politiques communales pour le développement du service public et de toutes les personnes les plus touchées par la crise, impulser des radicalités concrètes, favoriser un nouveau développement de la démocratie active, mettre en place des politiques écologiques audacieuses dans les villes comme à la campagne ». La boussole est donc solidement arrimée sur le pont du bateau.

Une boussole qui sert également à décrire notre approche stratégique des Européennes : « Le Front de Gauche est pour une grande part l’émanation des forces qui se sont opposées au TCE au Traité de Lisbonne puis au TSCG. Nous dirons qu’il faut plus que jamais sortir des diktats de ces traités. Nous défendrons notamment le contrôle démocratique de la BCE et un profond changement de ses missions au service de l’emploi, de l‘industrie et la transition écologique, la rupture avec la politique de l’euro fort et une harmonisation fiscale et sociale par le haut. Nos propositions en matière européenne inscrites dans l’Humain d’abord sont plus que jamais d’actualité face à la construction libérale de l’UE. Elles favorisent des nouvelles convergences possibles avec les syndicalistes, militant-e-s des droits civiques, sociaux, et écologiques, du mouvement progressiste européen, militants et responsables d’ EELV et de l’aile gauche du PS. Des alliances sont possibles pour des propositions alternatives à la logique du capitalisme financiarisé et du productivisme en France comme en Europe où nous entendons également renforcer nos liens avec les forces de la gauche antilibérale européenne »

L’enjeu national se résume en une phrase : « Dans ce scrutin à la proportionnelle, et peut-être sur une seule circonscription nationale ce qui serait souhaitable, le Front de gauche entend s’engager dans ce scrutin avec de grandes ambitions : celle de bousculer le rapport de force à gauche en notre faveur étant essentielle. ».

Coordination_fdg-20130125 La conclusion du texte est du même tonneau. Elle coule de source sans circonvolutions parfois propres aux textes d’accord politiques. Je cite : « Nous avons donc, en tant que Front de gauche, un rôle historique : rassembler pour construire une alternative de gauche rompant avec les logiques libérales et social libérales. Cet objectif est non seulement un enjeu important pour la France mais aussi pour l’Europe. Car nous sommes persuadés que si la rupture intervient en notre faveur dans un pays, elle sera au moins aussi contagieuse que l’austérité que nous subissons tous.

L’histoire nous a montré que les périodes de crise et de récession que nous vivons ont toujours engendré des bouleversements. Quelle sera l’issue de cette crise ? Une régression civilisationnelle ou la révolution citoyenne ? »

Le tout dernier mot revenant au peuple : « Il n’y a aucune fatalité à l’austérité et à la résignation, les peuples peuvent changer leurs destins. Une autre politique est possible et elle peut être majoritaire. Plus que jamais nous nous mettons au service de cette ambition. Place au peuple ! »

Voilà je vous laisse à la lecture du texte complet qui est en pièce jointe sur le blog. Avec la campagne contre l’austérité marquée par un meeting réussi à Metz, un texte fonctionnement du Front de Gauche sur lequel je reviendrai dans ce blog et ce texte stratégique mais dont je peux déjà dire qu’il met l’accent sur la nécessité d’une implication citoyenne à travers le développement des assemblées citoyennes et des Fronts thématiques, je trouve que l’année 2013 commence bien pour le Front de Gauche.

France 3, bourreau de la Révolution Française ?

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Jean-Luc Mélenchon et Alexis Corbière, secrétaire national du Parti de Gauche, ont adressé aujourd’hui une lettre à M. Rémy Pflimlin, Président de France Télévision, pour protester contre le contenu d’une émission du magazine d’histoire, « L’ombre d’un doute », diffusée sur France 3, sous le titre « Robespierre, bourreau de la Vendée ? ».
 
Son contenu indigne est un offensant et grossier plaidoyer à charge contre la révolution de 1789, truffé d’erreurs et dangereusement orienté vers une banalisation de l’idée de génocide.
 
MM. Mélenchon et Corbière demandent à M. Pfimlin d’accorder au plus vite un droit de réponse aux nombreux historiens et universitaires qui ont déjà protesté contre les mensonges et approximations scandaleuses de cette émission.
 
Ils ont adressé copie de leur lettre à M. Olivier Schrameck, nouveau Président du CSA, afin qu’il prenne les mesures nécessaires pour que les émissions historiques diffusées sur le service public fassent preuve de rigueur et de sérieux. 

Extrait du courrier envoyé au Président de France Télévision :

« …Le contenu idéologique, politique et historique, de cette émission de 52 minutes la range clairement dans l’arsenal de la propagande grossière. Elle reprend à son compte toutes les calomnies et les mensonges contre-révolutionnaires et anti-républicains d’inspiration d’extrême droite et monarchistes, qui persistent depuis plus de deux siècles. »

Luttes • Tapis rouge pour le Medef, entrée de service pour les salariés

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Hier, les salariés d’une vingtaine d’entreprises (Fralib, Sanofi, PSA, Candia …), où sont en cours des plans massifs de licenciements, manifestaient près du ministère du travail pour exiger que l’engagement de campagne de François Hollande d’une loi contre « les licenciements boursiers » soit tenu.

Visiblement ce gouvernement et le PS préfèrent recevoir le Medef que les travailleurs qui eux n’ont pas eu droit au ministre ! Pourtant ils venaient remettre une proposition de loi contre les licenciements dits boursiers. Mais ils sont repartis bredouilles.

Pour l’entourage du premier ministre, ce ne serait pas un sujet ! Pour les milliers de travailleurs victimes de ces licenciements pendant que leurs actionnaires s’en mettent plein les poches, c’est très concret.

Assez de mépris ! Si ce gouvernement persiste à n’écouter que les intérêts des patrons, il ne faudra pas qu’il se plaigne des réactions des travailleurs !

Le Parti de Gauche avec l’ensemble du Front de Gauche est aux côtés des salariés en lutte et exige que cette loi soit débattue et votée au parlement. Il y a urgence !

Front de Gauche • Texte d’orientation stratégique : Imposer une alternative à l’austérité

Le Front de gauche a rendu public lundi 28 janvier le document « Imposer une alternative à l’austérité «. C’est un événement marquant et utile pour le Front de gauche : Il n’est rien de moins que le document d’orientation du Front de Gauche pour les mois à venir. Le Front de gauche a produit peu de texte d’orientation stratégique depuis sa création. Le dernier datait du 1er avril 2011. Il fixait un cadre pour les élections présidentielles et européennes. Cette rareté dit l’importance de tels textes. Mais celui marque une autre étape pour notre démarche. Rarement le Front de Gauche n’aura en effet parlé d’une voix aussi cohérente et fluide. Que ce soit sur l’analyse de la période et de la politique du gouvernement, la ligne stratégique proposée, le vocabulaire, les mots et concepts clefs employés, le résultat ne diffère pas d’un texte d’orientation qui aurait adopté un même parti. Ce n’est évidemment pas le cas mais cela montre qu’en un peu plus de cinq ans le Front de Gauche est devenu bien plus qu’une alliance. C’est la meilleure réponse à ceux qui glosent et en réalité espère la division au sein du Front de Gauche. Ajoutons que ce texte d’orientation se double d’un document sur le fonctionnement qui est une première. Il entérine les structures de coordination et d’élaboration apparus pendant la campagne présidentielle : coordination nationale, conseil national… mais surtout il met l’accent sur l’implication citoyenne à travers le développement des assemblées citoyennes et des Fronts thématiques. Une convention nationale du Front de Gauche est même prévue dès cette année. Avec la campagne contre l’austérité marquée par un meeting réussi à Metz, son engagement dans les mobilisations et ces deux documents, le Front de Gauche dispose de bons outils pour prendre un nouvel élan. Et faire émerger ce Front du peuple auquel se réfère notre texte d’orientation stratégique commun.

Eric Coquerel
SN aux relations unitaires

IMPOSER UNE ALTERNATIVE A L’AUSTERITE
Agir ensemble et développer le Front de Gauche

Introduction

La crise systémique du capitalisme s’accroit. Elle est amplifiée dans l’Union Européenne par les traités qui laissent les marchés maîtres du jeu. Elle frappe de plein fouet les peuples, creuse les inégalités sociales, aggrave la crise écologique et exacerbe les tensions internationales. Désormais la récession touche ou menace une part grandissante des Etats, la baisse de l’activité étant visible partout y compris en Allemagne.

Ces politiques d’austérité vont à l’encontre de l’exigence des peuples et s’accompagnent d’une dérive autoritaire. Elles ne sont pas seulement injustes, elles ne marchent pas ! Leur violence renforce le nombre de celles et ceux qui refusent de capituler, l’affrontement s’aiguise : il se pose toujours plus en termes de choix de civilisation. Un grand mouvement de résistances au diktat de l’oligarchie financière et pour la démocratie, touche le continent sud-américain, le monde arabe et le proche orient, l’Europe… Les grèves, manifestations, révoltes parfois empreintes de pratiques alternatives sur les terrains de la production de la consommation et de la solidarité se développent dans les pays les plus touchés par la récession. C’est le cas de l’Espagne, du Portugal ou de la Grèce. Dans ce dernier pays, le peuple et les travailleur-euse-s ont reconnu dans Syriza une alternative politique au chantage et véritable putsch imposé par la Troïka devant laquelle les gouvernements sociaux libéraux et libéraux ont capitulé.

C’est dans ce contexte que le mot d’ordre « L’humain d’abord » a rencontré les aspirations de millions de citoyen-ne-s de notre pays.

Ce système mortifère ne peut échapper à des bouleversements Mais la question est posée des développements qui peuvent intervenir et de leur nature. La voie de la régression, le repli xénophobe et nationaliste ne sont pas exclus. Ils peuvent apparaître comme une issue pour des populations désorientées et désillusionnées par des décennies d’alternances.

En France, la défaite en mai 2012 de Nicolas Sarkozy, le co-auteur avec Merkel du TSCG, et l’arrivée au pouvoir de François Hollande auraient pu constituer une étape positive dans le rapport de force qui se joue en France comme en Europe, ouvrir un espace pour une autre voie que celle de l’austérité. Sous la pression de la campagne du Front de Gauche, le candidat socialiste n’avait-il pas été amené à désigner la finance comme son principal adversaire et fixer une renégociation comme condition préalable à la ratification du traité européen ?

Ce n’est pas la voie suivie aujourd’hui par le gouvernement. La question du changement reste donc entière. Nous voulons y répondre. Face aux choix de l’austérité et du renoncement, nous entendons opposer ceux de la solidarité, de la démocratie, un nouveau type de progrès humain et écologique Cela implique de créer les conditions politiques pour que le peuple s’en mêle et de construire les rassemblements populaires et majoritaires pour les imposer.

La création du Front de Gauche s’est révélée déterminant sur l’évolution politique et sociale de notre pays. Née de la campagne et de la victoire de 2005, elle concrétise depuis 2008 l’aspiration à l’unité et à l’émergence d’une nouvelle force à gauche capable de bouleverser le paysage politique. Après des premiers succès enregistrés lors des Européennes, régionales puis cantonales, le résultat obtenu par Jean-Luc Mélenchon, meilleur score pour un candidat à gauche du PS depuis 1981, a confirmé les espoirs suscités.

Il s’agit aujourd’hui pour le Front de Gauche d’aborder une nouvelle étape. Par ce texte nous voulons apporter des éléments de réponse, en termes de perspectives stratégiques.

1 -Une campagne inédite qui a rendu possible la défaite de Sarkozy

Ces 4 millions de votes et 11% des voix faisant du Front de Gauche la deuxième force à gauche, valident notre choix du rassemblement: nous sommes devenu-e-s du coup utiles aux yeux d’un bien plus grand nombre d’électeur-trice-s que si nous nous étions présentés divisés. Au delà de leur résultat, les campagnes présidentielle et législative de 2012 ont signifié un saut qualitatif réussi pour notre rassemblement qui s’est élargi et renforcé comme le démontrent les nouvelles forces qui l’ont rejoint. Ce rassemblement a favorisé l’engagement de dizaines de milliers d’hommes et de femmes de gauche, syndicalistes, militants associatifs, intellectuels, citoyens qui ont permis la dynamique de la campagne. Plus largement, il a esquissé le Front du peuple auquel nous aspirons. A travers les marches, les meetings, les écoutes collectives, les occupations de places publiques, les actions d’éducation populaire, etc. C’est déjà l’esprit de la révolution citoyenne que nous appelons de nos vœux qui s’est manifesté.

Sans nos 4 millions de voix et notre engagement entre les deux tours, il n’y aurait pas eu de défaite de Nicolas Sarkozy. Nos thèmes de campagnes nous ont permis de préempter des terrains majeurs de la confrontation politique et du débat d’idée. En imposant l’exigence de s’attaquer à la finance, Le Front de Gauche a contribué à re-politiser le débat présidentiel et législatif. Il a redonné le sens du combat collectif et de la fierté d’être de gauche, à restructurer plus largement des repères de classes face au FN et à la droite, à contenir la volonté de ceux qui au PS et à EELV comptaient dès l’après présidentielle recomposer avec le centre.

En ce sens, l’élection de François Hollande a largement dépassé le sens initial voulu par le candidat socialiste : il s’agit donc bien d’une victoire à la fois pour nous et pour le peuple de gauche, et plus largement pour tout le peuple. Ensemble, nous avons renvoyé la droite dans l’opposition et chargé cette élection d’une aspiration réelle au changement.

2 – Le Front de gauche : deuxième force à gauche

Il y a désormais une force politique qui pèse dans le paysage, en terme politique, idéologique et électoral. Elle est capable de lancer des initiatives qui trouvent une mobilisation de masse. C’est un point d’appui essentiel pour renforcer les luttes qui se développent, renforcer des convergences sociales et politiques, favoriser un nouvel élan populaire.

Cela, nous l’avons vérifié dans la mobilisation unitaire contre le TSCG et de la manifestation du 30 septembre où notre proposition a rencontré celles des syndicalistes, des forces de résistance exprimées dans des mouvements comme Attac, la fondation Copernic, les collectifs pour un audit citoyen de la dette publique et remobilisé celles et ceux qui avaient contribué au NON en 2005.

De même, l’action du Front des luttes dans les entreprises ou celle des fronts thématiques révèle la possibilité de dynamiques communes. Le mouvement social (syndicalisme, associations de luttes) est lui aussi porteur d’une dimension politique. Le Front de gauche travaille à la complémentarité de proposition et d’action entre ses objectifs et ceux qui émergent des luttes.

Pour nous, la question clé de toute transformation de la société reste celle du renforcement du mouvement populaire et des mobilisations citoyennes, au plan national comme européen. C’est pourquoi nous serons présents dans toutes les mobilisations sociales et initiatives, qui participent à la construction d’une autre Europe (comme par exemple l’Altersummit) et ainsi créer les conditions d’une bataille plus forte pour les prochaines échéances européennes.

3 – La nouvelle période ouverte par l’élection de François Hollande : Une politique social-libérale assumée

Si la victoire du 6 mai contre Sarkozy est importante, l’enjeu reste de se débarrasser des politiques néolibérales qui ont gravement déstructuré/restructuré la société.

Aujourd’hui le gouvernement applique une politique social libérale assumée. Elle est marquée par la soumission aux logiques du capitalisme financiarisé, le refus d’engager la bataille avec la finance et de reprendre au capital la part des richesses qu’il ne cesse d’amasser au détriment de la collectivité et par un productivisme qui, tout en sacrifiant les filières industrielles, n’envisage pour relancer l’activité qu’une croissance déconnectée de la satisfaction des besoins sociaux et des exigences de la transition écologique. Sa volonté de rassurer les marchés a entraîné le renoncement à ces maigres promesses de campagne : le Traité Merkozy a été ratifié sans aucune modification, la loi de programmation budgétaire et le budget 2013 sont marqués par l’austérité et la baisse des dépenses publiques, le pacte de compétitivité issu du rapport Gallois marque la conversion revendiquée du PS à la politique de l’offre et de la baisse du coût du travail.

La vraie fausse menace de nationalisation d’Arcelor Mittal qui se termine en abdication devant Mittal sur fond de mensonges aux salariés, dresse le tableau d’un action gouvernementale qui permet au patronat et au Medef d’être toujours plus à l’offensive et d’être renforcés dans leur rapport de force vis à vis des syndicats. En témoigne l’accord sur l’emploi qui marque une étape supplémentaire dans la voie de la flexibilité et de la casse du code du travail.

En choisissant une politique d’austérité et la poursuite d’exonérations aux entreprises sans aucune contrepartie, le gouvernement est entré dans cette spirale infernale des politiques qui, menées dans d’autres pays européen, ont conduit à l’échec entrainant la régression sociale et la précarisation de masse.

Alors qu’il s’agirait de relancer l’activité par la relocalisation de l’emploi, le soutien de projets innovants, l’aide à la recherche et au à la relance de l’activité par la mobilisation du crédit, l’obtention de nouveaux droits salariés, le choix a été fait par le Premier Ministre Jean Marc Ayrault de porter les réductions budgétaires à 60 milliards sur 5 ans, notamment en asphyxiant les collectivités locales.

Alors que 75 % des investissements publics sont financés à l’échelle locale, ce choix conduit à la récession. Le projet de nouvelle étape en matière de réforme des collectivités, dit acte III de la décentralisation renforce la mise en concurrence des territoires au détriment de la démocratie locale et en particulier des communes et des services publics. Cela entérinerait la remise en cause de l’unicité de la République, remettant en cause le principe même d’égalité.

Les femmes sont parmi les premières victimes de la crise. Or les annonces du gouvernement en la matière en sont bien loin des mesures urgentes nécessaires : les moyens et la loi ne sont pas à la hauteur des besoins pour la lutte contre le sexisme et contre les violences ; pas de prise en compte sérieuse des dégâts de la loi HSPT, des demandes de maternités et de centres IVG ; la parité renvoyée aux conclusions d’un rapport Jospin peu ambitieux ; le refus de revaloriser les salaires et de lutter contre le temps partiel imposé rendant illusoire l’égalité salariale H/F ; la petite enfance renvoyée aux collectivités territoriales et au secteur privé… Une véritable politique d’égalité entre femmes et hommes est bien incompatible avec les politiques d’austérité.

Après les ravages causés par les politiques racistes et xénophobes de la droite « décomplexée », il y avait un enjeu politique et symbolique fort à marquer, le début du mandat du sceau de la lutte anti discriminations et pour l’égalité des droits. Au lieu de quoi, le gouvernement et la majorité ont fait le choix du reniement et de la répression : absence d’un véritable ministère de l’Egalité, refus d’instaurer les procédures de lutte contre le contrôle au faciès, recul sur le droit de vote des étrangers aux élections locales, politique restrictive en matière de régularisation des Sans-papiers, poursuite de l’expulsion des Roms … En se dérobant ainsi aux valeurs d’égalité et de solidarité de la gauche, le gouvernement concède du terrain à la droite extrêmisée dans la bataille idéologique.

Il en va de même sur la question de la démocratie. Deux revendications majeures sont absentes des conclusions de la commission Jospin sur la rénovation de la vie politique : le droit de vote des étrangers et la proportionnelle. Et que dire de son incapacité d’amnistier les militant-e-s syndicaux, écologistes et associatifs condamnés par le pouvoir UMP ? Que dire enfin, de la répression de mobilisations comme à Notre dame des Landes ? Tout cela continue à criminaliser les mouvements sociaux et citoyens.

Face à cette politique, les réactions populaires, y compris dans l’électorat qui a permis la victoire de François Hollande, sont contrastées. L’expectative, la colère et la volonté de se battre, le désarroi et le renoncement se mêlent. Les mobilisations sociales, notamment dans les entreprises touchées ou menacées par des plans de licenciement, sont importantes et témoignent d’une attente populaire et des capacités de résistance. Les salarié-e-s y ouvrent à la fois des voies alternatives et de réponses à la crise. Ils révèlent leurs aspirations à prendre leurs affaires en main pour sauver l’emploi et leur activité sous de multiples formes : des propositions de nationalisation comme à Arcelor-Mittal aux coopératives comme ceux de Fralib, inventant des nouvelles démarches novatrices sociales et écologiques liant producteur-trice-s et consommateur-trice-s.

Des mobilisations plus globales seront facilitées si une alternative politique, y compris dans sa dimension gouvernementale, gagne en crédibilité sur la scène sociale et politique.

4 – Les responsabilités du Front de gauche

Dans cette période, la politique du Front de gauche a été cohérente. Nous nous revendiquons de la majorité populaire qui a permis de chasser Nicolas Sarkozy et une droite qui n’ont eu de cesse de détricoter avec brutalité les acquis sociaux issus de la Libération et des luttes populaires, d’affaiblir la démocratie, de fragmenter avec acharnement la société française.

Partie prenante de cette aspiration de gauche et aile marchante de la volonté de changement qui s’est exprimée, nous avons porté légitimement des exigences fortes. Pour autant, nous avons indiqué dès le départ que nous ne nous retrouvions pas dans la majorité présidentielle et gouvernementale formée autour des 60 engagements du candidat F. Hollande, qui ne constituaient pas une réponse à la hauteur de la crise, en France et en Europe. Jugeant que la politique annoncée était trop différente de celle que nous portions , que la volonté politique affichée de réduire les déficits publics ne pouvait que conduire à l’austérité, nous avons refusé l’entrée dans le gouvernement puis le vote de confiance au gouvernement Ayrault. Dès lors que le gouvernement s’est moulé dans le creuset de l’austérité, nous avons combattu et voté contre le Traité Merkozy, rejeté les orientations de la loi de programmation budgétaire, nos parlementaires n’ont pas adopté le budget 2013, ont voté cotre la loi sur la santé et la Sécurité sociale (PLFSS), le pacte de compétitivité…

Nous n’attendrons pas 2017. Le Front de Gauche doit être à la hauteur des espoirs placés en lui. Dans la nouvelle période qui s’est ouverte, le Front de gauche veut être actif et réactif. Il doit être capable de s’adresser aux classes populaires pour faire la démonstration qu’une politique alternative à l’austérité est possible à gauche et qu’elle peut être majoritaire. C’est une condition pour faire exister au plus tôt une majorité permettant de mettre en œuvre des mesures alternatives.

Le développement de mobilisations sociales d’ampleur, convergentes, sera nécessaire pour inverser le rapport des forces, faire reculer les libéraux, les marchés financiers, et essayer d’imposer au gouvernement toutes les mesures pourtant indispensables qu’il se refuse à prendre. Nous appuyons donc ces mobilisations unitaires sur tous les fronts de lutte (sociale, politique, idéologique), et nous les aidons dans le respect de l’autonomie de chacun.

5 – Agir pour des rassemblements majoritaires.

Nous voulons que les propositions contenues dans le programme « L’Humain d’abord » et dans les aspirations politiques exprimées dans les luttes de résistance (sociale, démocratique, écologique), gagnent du poids dans les débats qui parcourent les forces de gauche (gauche du PS, EELV), qu’elles déterminent d’autres choix, et permettent d’aboutir à des victoires, même partielles. Ce serait un point d’appui précieux pour que nous puissions bousculer la donne.

Voilà la démarche que le front de gauche entend promouvoir. La politique du gouvernement Ayrault conduit à l’échec. C’est une raison de plus de s’opposer à cette politique. En effet, nous ne nous résignons pas à ce que la droite extrémisée voir l’extrême droite représentent à terme l’alternative. Pour cela, le Front de Gauche entend, dans les mobilisations et les élections à venir, œuvrer à des solutions de gauche immédiates face à la crise, et à la construction d’une politique et d’une majorité alternatives.

Le Non au TSCG a déjà constitué un premier indicateur de cette majorité potentielle. Nous nous adressons à toutes celles et ceux qui, à gauche, quelles que soient leur préférence et appartenance politique, veulent agir et ne se retrouvent pas dans les choix d’austérité du gouvernement. Nous savons déjà que des convergences sont possibles avec des secteurs, des militants et des responsables socialistes et EELV, et plus largement avec l’ensemble de celles et ceux qui aspirent au changement. Nous nous adressons donc fortement aux militants associatifs et syndicaux. Nous nous tournons également vers les courants issus de l’écologie radicale et de l’extrême gauche qui partagent cette démarche. Nous voulons ainsi donner plus de force et de poids encore aux idées antilibérales et anti-productivistes. Nous sommes prêts à débattre fraternellement, à agir ensemble, à mener des campagnes, mêmes sur des points partiels. Nous voulons un Front de Gauche capable d’impulser un rassemblement majoritaire et donc ouvert.

C’est la condition pour qu’un véritable gouvernement au service du peuple et de ses besoins sociaux et environnementaux puisse être constitué en France. Un gouvernement qui inverse enfin le cours mortifère des politiques d’austérité qui enfoncent toute l’Europe dans la récession et dans la pauvreté. Un gouvernement qui mène une politique internationale au service de la paix et de solidarité entre les peuples, à l’inverse des politiques d’agressions et de domination.

6 – Développer, renforcer le Front de gauche.

Nous avons vocation à élargir le Front de Gauche et continuer à cheminer dans la diversité de ce que nous sommes. Nous voulons enraciner notre force et accroître son rayonnement en favorisant la mise en mouvement de toutes celles et ceux qui veulent en être partie prenante.

Nous ambitionnons un front du peuple qui s’adresse et rassemble toutes celles et tous ceux qui, dans les classes populaires, parmi les salarié-e-s, la jeunesse, se sont rapprochés de nous pendant la campagne, qui s’en rapprocheront, veulent reprendre la parole avec le Front de Gauche. Un Front du peuple qui s’adresse plus largement à tous ceux et celles qui, quelqu’ait été leur vote en mai et juin dernier, veulent continuer le combat pour une véritable alternative à la logique du système capitaliste.

A toutes celles et ceux-là, dès maintenant, nous donnons rendez-vous.

7 – Les élections municipales et européennes

Ces élections municipales et européennes feront l’objet d’un débat spécifique entre nos organisations mais nous en traçons quelques traits.

Il est en effet probable, si rien n’est venu bouleverser la situation, que l’année 2014 pose encore plus l’urgence de rompre avec les politiques d’austérité pour répondre aux exigences populaires.

Cette urgence traversera les municipales. Elles constitueront la première échéance électorale post présidentielle et législatives. Lors de ce scrutin, le Front de Gauche sera à l’offensive et souhaite faire élire un maximum d’élus défendant les positions du Front de gauche. Nous voulons infliger une nouvelle défaite à la droite et faire reculer l’extrême-droite. Nous voulons faire de cette élection et des prochaines municipalités des points d’appui pour refuser la logique d’austérité du gouvernement, l’asphyxie des collectivités. Nous voulons mettre en œuvre des politiques communales pour le développement du service public et de toutes les personnes les plus touchées par la crise, impulser des radicalités concrètes, favoriser un nouveau développement de la démocratie active, mettre en place des politiques écologiques audacieuses dans les villes comme à la campagne.

Les formes concrètes des rassemblements permettant de réaliser ces objectifs sont à définir et préciser. Cette discussion entre les forces du Front de Gauche va s’engager sans tarder. Nous prévoyons également au printemps une réunion sur le contenu programmatique que nous pourrions défendre dans cette campagne.

De même les élections européennes constitueront un rendez-vous essentiel pour le Front de Gauche, à la fois à dimension nationale et européenne.

Ces élections sont les seules qui se tiennent au même moment dans toute l’Europe. Or la mise en œuvre simultanée de l’austérité dans toute l’Union facilite la compréhension de ses enjeux. Nous savons que la réorientation de la politique de l’UE est indissociable du combat que nous menons nationalement pour desserrer l’étau des politiques libérales et se doter de marges de manœuvre permettant une alternative politique. Alors que partout les peuples européens ont été dessaisis du droit de se prononcer sur le TSCG, ce scrutin peut se transformer en un référendum européen contre les politiques austéritaires. Il peut renforcer l’idée qu’une autre Europe est nécessaire.

Le Front de Gauche est pour une grande part l’émanation des forces qui se sont opposées au TCE au Traité de Lisbonne puis au TSCG. Nous dirons qu’il faut plus que jamais sortir des diktats de ces traités. Nous défendrons notamment le contrôle démocratique de la BCE et un profond changement de ses missions au service de l’emploi, de l‘industrie et la transition écologique,, la rupture avec la politique de l’euro fort et une harmonisation fiscale et sociale par le haut. Nos propositions en matière européenne inscrites dans l’Humain d’abord sont plus que jamais d’actualité face à la construction libérale de l’UE. Elles favorisent des nouvelles convergences possibles avec les syndicalistes, militant-e-s des droits civiques, sociaux, et écologiques, du mouvement progressiste européen, militants et responsables d’ EELV et de l’aile gauche du PS. Des alliances sont possibles pour des propositions alternatives à la logique du capitalisme financiarisé et du productivisme en France comme en Europe où nous entendons également renforcer nos liens avec les forces de la gauche antilibérale européenne.

Dans ce scrutin à la proportionnelle, et peut-être sur une seule circonscription nationale ce qui serait souhaitable, le Front de gauche entend s’engager dans ce scrutin avec de grandes ambitions : celle de bousculer le rapport de force à gauche en notre faveur étant essentielle.

Municipales et Européennes peuvent ainsi constituer deux moments importants pour faire évoluer le débat et les rapports de force, la perspective d’une autre issue politique que la politique d’austérité aujourd’hui menée par le gouvernement Ayrault en France tout comme par l’Union européenne.

Conclusion

Face à la crise, une course de vitesse est engagée entre deux types de réponses possibles : l’une démocratique et solidaire et l’autre autoritaire et porteuse de profondes régressions sociales.

Ainsi en France, si au lendemain de sa défaite, l’UMP est entrée dans une crise de succession, la droite n’en reste pas moins à l’offensive sur le plan politique et idéologique.

Le poids du FN, le mandat puis la campagne extrêmement droitière de Nicolas Sarkozy, ont renforcé son extrémisation. La porosité constatée entre son électorat et celui du FN lors des deuxièmes tours des élections législatives opposant la gauche au FN en est un indice inquiétant. Une recomposition globale, est en cours au lendemain de laquelle droite et extrême droite aspirent à prendre le pouvoir pour imposer leurs choix iniques.

Nous avons donc, en tant que Front de gauche, un rôle historique : rassembler pour construire une alternative de gauche rompant avec les logiques libérales et social libérales. Cet objectif est non seulement un enjeu important pour la France mais aussi pour l’Europe. Car nous sommes persuadés que si la rupture intervient en notre faveur dans un pays, elle sera au moins aussi contagieuse que l’austérité que nous subissons tous.

L’histoire nous a montré que les périodes de crise et de récession que nous vivons ont toujours engendré des bouleversements. Quelle sera l’issue de cette crise ? Une régression civilisationnelle ou la révolution citoyenne ?

Face à la haine de l’autre, au repli sur soi, à la vision ethnique des sociétés, l’affrontements entre les peuples, la tentation totalitaire, nous faisons le pari d’une société de répartition et contrôle des richesse, de la justice sociale, de l’égalité des droits, de la démocratie active, de la planification écologique, de la solidarité internationale.

Et nous ne sommes pas seuls. Partout, des points d’appuis existent dans le monde pour dessiner un autre avenir : en Amérique du sud et, plus près de nous, en Europe notamment dans les pays où des rassemblements comme celui du Front de Gauche se multiplient. Nous prenons évidemment toute notre place dans cette chaîne. C’est dire l’importance de notre rôle à l’avenir et donc de nos choix.

Il n’y a aucune fatalité à l’austérité et à la résignation, les peuples peuvent changer leurs destins. Une autre politique est possible et elle peut être majoritaire. Plus que jamais nous nous mettons au service de cette ambition. Place au peuple !

Adopté par la coordination nationale du Front de gauche le 21 janvier, les neuf organisations politiques qui le composent (PCF, Parti de Gauche, Gauche unitaire, FASE, PCOF, République & Socialisme, Convergences & Alternative, Gauche Anticapitaliste, les Alternatifs) et présenté au Conseil National du FDG du 25 janvier où il a fait l’objet d’un accord unanime.

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Texte sur le fonctionnement du Front de Gauche
LE DÉVELOPPEMENT DU FRONT DE GAUCHE

Le Front de Gauche (FDG) constitue une démarche politique inédite qui associe des organisations politiques et des citoyens, dont de nombreux militants syndicaux et associatifs, dans la construction commune d’une ambition politique qui réponde aux attentes populaires et soit en rupture avec les logiques imposées par les marchés financiers.

Evoquer le développement du Front de Gauche, implique un préambule. La question majeure c’est : comment donne-t-on envie de rejoindre le FDG à tous ceux, issus notamment des classes populaires et de la jeunesse, n’ayant jamais milité ou il y a longtemps, qui ont soutenu notre campagne ?

Cela revient à poser la question de l’utilité du FDG. C’est donc d’abord une réponse politique : la nécessité d’une stratégie claire, d’initiatives concrètes, de bonnes campagnes, du soutien aux mobilisations et, de notre progression dans l’ancrage de nos idées et à travers les élections. C’est cela qui donnera envie de rejoindre notre démarche, de construire le FdG. La manifestation du 30 septembre l’a démontré car sa préparation a sensiblement remobilisé les assemblées citoyennes.

Cela passe par une élaboration commune, une démarche permanente de co-construction où chaque composante peut apporter son apport, son expérience. Pour cela, il faut bien sûr les cadres qui permettent ces actions communes, l’élaboration collective et des instances qui permettent de se coordonner, de prendre des décisions et de les mettre en application. Car si le Front de Gauche n’est pas un parti, ce n’est plus seulement une alliance électorale, il s’agit donc d’un mouvement, d’une force politique qui se veut l’outil d’une dynamique populaire. Cela appelle à des formes d’organisation pérennes, à la fois ouvertes, souples mais également efficaces et capables de répondre aux aspirations à le rejoindre. Pour les besoins de la campagne présidentielle, ces structures permanentes se sont étoffées. Il s’agit déjà de s’accorder sur leur continuité voir leur évolution et de les compléter pour permettre davantage d’implication citoyenne.

Le développement du Front de Gauche jusqu’à maintenant s’est appuyé sur trois exigences qu’il faut poursuivre :

Les assemblées citoyennes (AC)

Les assemblées citoyennes sont essentielles car elles ont vocation à représenter des formes du développement et de l’élargissement du FDG, réunissant largement citoyen-ne-s, militant-e-s associatifs, syndicalistes, politiques, membres ou non d’un parti. Ce sont à la fois des lieux de discussion, d’élaboration et d’action. C’est à partir de leur développement que l’on pourra multiplier l’implication citoyenne. Nous voulons donc les développer, partout : dans les localités, les lieux de travail.

Une assemblée citoyenne se crée en associant tous les partis du FdG existants sur une localité ou un lieu de travail. Aucune exclusive vis-à-vis d’une des composantes du FDG n’est légitime de même qu’un seul parti ne peut parler au nom du FDG. Sur le terrain plusieurs formes d’AC existent. Certaines fonctionnent en association parfois avec le dépôt de statut officiel, d’autres non. Nous ne privilégions aucune forme d’AC. Il est surtout besoin de trouver les moyens de l’adhésion du plus grand nombre à ces assemblées et aux activités qu’elles développent, en respectant le principe d’un fonctionnement au consensus entre tous les participants qu’ils soient membres d’une organisation politique du FDG ou non. Ces expériences feront l’objet d’un échange dans le Front de gauche pour en faire le bilan.

Toutes les formes intégrant citoyen-ne-s et militant-e-s non encarté-e-s peuvent être envisagées, notamment dans les équipes d’animation locales du FDG qui préparent les Assemblées citoyennes.

A ce stade le consensus est la seule méthode de décision possible localement comme nationalement. Sachant que le « consensus n’est pas l’unanimité et suppose, pour pouvoir fonctionner au jour le jour, qu’il y ait à la fois une volonté inclusive partagée et une « abstention bienveillante » de ceux qui ne sont pas d’accord, sauf dans les cas décisifs. Les décisions locales sont de toutes façons prises dans le respect des positions nationales du FDG charge aux AC de les impulser et de les adapter localement et de prendre des décisions en ce qui concerne les questions locales.

Il faut également assurer à l’échelon national un meilleur suivi collectif des AC au sein de la coordination des assemblées citoyennes.

Fronts thématiques (FT)

Ils sont essentiels car représentent aujourd’hui des formes concrètes très précieuses d’intégration du FDG et sont également des moyens d’élargir le FDG notamment aux militants syndicaux, associatifs, animateurs de mouvements sociaux. Nous voulons donc les développer, nationalement et dans les territoires

Ce sont à la fois des lieux d’élaboration programmatique, d’actions et d’une expression commune du FDG sur nombre de question. Toutes les composantes peuvent participer à un Front thématique. Chacun se créant avec l’accord de toutes les composantes et après discussion de son objet, la coordination nationale ayant pour rôle d’aider à dépasser les contradictions au besoin.

Par contre, il est nécessaire que le travail des FT irrigue davantage le FDG dans son ensemble. S’il n’est pas opportun que chaque décision des FT soit validée par la coordination (sauf problème repéré par la coordination des FT qui dans ce cas appelle la coordination à trancher), il est par contre souhaitable que les propositions des FT nourrissent les discussions du Conseil national, les Assemblées Citoyennes et qu’elles aient le maximum d’écho au-delà des rangs du FDG.

La constitution de FT locaux doit être encouragée là où c’est possible.

Le Front des luttes

Le Front des luttes rassemble l’ensemble des militant-e-s du mouvement social et syndical, dans ou proche du Front de gauche, engagé-e-s dans les mobilisations du monde du travail et/ou en soutien à celles-ci. Il est un cadre d’élaboration et d’intervention du Front de gauche au service des salarié-e-s. Il est animé par une équipe d’animation pluraliste, constituée des représentant-e-s de chacune des composantes du Front de gauche qui le souhaite et de membres non encarté-e-s du conseil national. Il a un rôle consultatif et propositionnel auprès de la coordination nationale qu’il rencontre de manière régulière, il participe à l’animation du conseil national.

Rencontres nationales

Des conventions nationales du Front de gauche sont impératives.

Elles auront à la fois pour but de donner de la visibilité au Front de gauche et à l’implication citoyenne qu’il entend représenter et permettre les échanges entre les acteurs du Front de gauche, membres des AC et de toutes les structures du FDG comme des Fronts thématiques. Chacune aura un objet précis parmi les questions politiques et thématiques qui développent l’activité du Front de Gauche. La première aura lieu cette année au cours du 2ème semestre

D’autre part des réunions nationales pourront être décidées par la coordination nationale sur des thèmes précis et sur un périmètre décidé par elle.

Les estivales, université d’été du Front de Gauche, seront organisées chaque année.

Le Conseil national

L’objectif est de le rendre encore plus légitime, représentatif et utile qu’il ne l’est aujourd’hui. La priorité est qu’il soit le carrefour d’expériences sociales diversifiées, de représentants de combats collectifs, de militants syndicalistes, associatifs, de personnalités intellectuelles, culturelles… Le CN a un rôle d’initiative, consultatif et propositionnel. Ce rôle accru nécessite d’élargir et diversifier le CN. Toutes les forces du FDG doivent y être représentées. Il faut l’élargir de manière évolutive, sans brusquer artificiellement les rythmes de structuration aux animateurs du FDG, animateurs des FT et notamment du Front des luttes, voir des AC et personnalités du mouvement social.

Les associations qui souhaitent adhérer au FDG, dans le respect de leurs statuts, pourront être représentées au CN. Il faut des réunions régulières : deux fois par trimestre. La coordination du Front de Gauche travaillera à une proposition d’élargissement du CN sur le principe de la double parité.

La coordination nationale

Elle doit rester l’instance exécutive et, en dernière instance, décisionnelle. Il faut la rendre plus efficace et permettre que ses décisions soient mieux mises en application.

Elle est constituée des représentant-e-s des composantes politiques du FDG, et Il faudra sans doute réfléchir à sa composition en fonction de l’élargissement récent du FDG.

Dans le souci de refléter la composition du CN entre membres des composantes politiques du FDG et non membres de ces organisations, deux membres du Conseil National non membres d’un des partis seront coopté-e-s à la coordination.

Entre les réunions de la coordination, un secrétariat mettra en œuvre les décisions prises. Il a pour fonction de s’occuper des affaires régulières et est composé d’un membre par composante du FDG. Des commissions ad’ hoc seront également mises en place : ex sur un texte, sur une campagne,… pour préparer les décisions de la coordination

Site Internet du FDG

Il faut développer de nouveau le site internet. Le plus simple est de poursuivre place au peuple pour en faire une expression collective du FDG et de coordination entre les AC, FT etc… Un comité de rédaction composé de tous les partis du FDg en lien avec une équipe technique est en charge de la validation du contenu du site du FDG.

Finances

Pour le moment, au delà des budgets que chacun des partis engage déjà, il y a des budgets communs ponctuels. Une clé de répartition pérenne entre les neufs composantes du FDG doit être définie.

Il est important notamment que les décisions budgétaires soient prises et suivies par les dirigeants politiques qui décident des différentes actions.

Cette démarche se concrétisera par un protocole financier entre les composantes du Front de Gauche. Ce protocole contiendra une clef de répartition financière entre les différentes organisations et indiquera une méthode permettant d’envisager les dépenses prévisionnelles que chacun sera amené à engager.

Un calendrier annuel de travail

La visibilité du front de gauche dépend d’initiatives nationales publiques rassemblant toutes les composantes du front de gauche. Depuis les présidentielles, les Estivales puis notre contribution décisive à la manifestation du 30 septembre, ont permis cette visibilité. Il nous faut avoir régulièrement des initiatives nationales. La programmation d’initiatives sur l’année même si une telle programmation peut toujours être revue est nécessaire.

C’est dire combien l’organisation de la campagne nationale « l’alternative à l’austérité, c’est possible ! » est importante pour relancer une nouvelle dynamique du Front de Gauche. Des espaces de « forums » évoqués plus avant dans ce texte peuvent être programmés comme une forme de débat public à l’initiative du Front de Gauche.

La coordination avec les parlementaires FDG

La nécessité de rencontres régulières entre les parlementaires de nos groupes à l’Assemblée Nationale, au Sénat et au Parlement Européen avec les organisations politiques du Front de Gauche est utile; elles seront organisées en tant que de besoins par consensus mutuel.

Gestions des instances

Toutes les « instances » du FDG, à tous les niveaux, doivent être coordonnées et gérées de façon collective. Assemblées citoyennes, coordination du FDG des luttes, des Fronts thématiques et des ateliers législatifs, coordination nationale, Conseil national et coordination du CN, etc… L’ensemble des coordinations des « instances » FDG devra permettre le pluralisme entre les composantes politiques du FDG, chacune d’entre elle devant être paritaire.

Des forums politiques co-organisés avec d’autres forces

Si le FDG ambitionne de construire une majorité alternative aux politiques d’austérité, il doit proposer des cadres de débat, rencontre, etc…. Cela pourrait prendre la forme de forums politiques, par exemple, sur la question de la lutte contre l’austérité, pour élaborer des propositions de lois…

Adopté par la coordination du Front de Gauche le 28 janvier

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Front de Gauche • Texte d’orientation stratégique : Imposer une alternative à l’austérité

Le Front de gauche a rendu public lundi 28 janvier le document « Imposer une alternative à l’austérité «. C’est un événement marquant et utile pour le Front de gauche : Il n’est rien de moins que le document d’orientation du Front de Gauche pour les mois à venir. Le Front de gauche a produit peu de texte d’orientation stratégique depuis sa création. Le dernier datait du 1er avril 2011. Il fixait un cadre pour les élections présidentielles et européennes. Cette rareté dit l’importance de tels textes. Mais celui marque une autre étape pour notre démarche. Rarement le Front de Gauche n’aura en effet parlé d’une voix aussi cohérente et fluide. Que ce soit sur l’analyse de la période et de la politique du gouvernement, la ligne stratégique proposée, le vocabulaire, les mots et concepts clefs employés, le résultat ne diffère pas d’un texte d’orientation qui aurait adopté un même parti. Ce n’est évidemment pas le cas mais cela montre qu’en un peu plus de cinq ans le Front de Gauche est devenu bien plus qu’une alliance. C’est la meilleure réponse à ceux qui glosent et en réalité espère la division au sein du Front de Gauche. Ajoutons que ce texte d’orientation se double d’un document sur le fonctionnement qui est une première. Il entérine les structures de coordination et d’élaboration apparus pendant la campagne présidentielle : coordination nationale, conseil national… mais surtout il met l’accent sur l’implication citoyenne à travers le développement des assemblées citoyennes et des Fronts thématiques. Une convention nationale du Front de Gauche est même prévue dès cette année. Avec la campagne contre l’austérité marquée par un meeting réussi à Metz, son engagement dans les mobilisations et ces deux documents, le Front de Gauche dispose de bons outils pour prendre un nouvel élan. Et faire émerger ce Front du peuple auquel se réfère notre texte d’orientation stratégique commun.

Eric Coquerel
SN aux relations unitaires

IMPOSER UNE ALTERNATIVE A L’AUSTERITE
Agir ensemble et développer le Front de Gauche

Introduction

La crise systémique du capitalisme s’accroit. Elle est amplifiée dans l’Union Européenne par les traités qui laissent les marchés maîtres du jeu. Elle frappe de plein fouet les peuples, creuse les inégalités sociales, aggrave la crise écologique et exacerbe les tensions internationales. Désormais la récession touche ou menace une part grandissante des Etats, la baisse de l’activité étant visible partout y compris en Allemagne.

Ces politiques d’austérité vont à l’encontre de l’exigence des peuples et s’accompagnent d’une dérive autoritaire. Elles ne sont pas seulement injustes, elles ne marchent pas ! Leur violence renforce le nombre de celles et ceux qui refusent de capituler, l’affrontement s’aiguise : il se pose toujours plus en termes de choix de civilisation. Un grand mouvement de résistances au diktat de l’oligarchie financière et pour la démocratie, touche le continent sud-américain, le monde arabe et le proche orient, l’Europe… Les grèves, manifestations, révoltes parfois empreintes de pratiques alternatives sur les terrains de la production de la consommation et de la solidarité se développent dans les pays les plus touchés par la récession. C’est le cas de l’Espagne, du Portugal ou de la Grèce. Dans ce dernier pays, le peuple et les travailleur-euse-s ont reconnu dans Syriza une alternative politique au chantage et véritable putsch imposé par la Troïka devant laquelle les gouvernements sociaux libéraux et libéraux ont capitulé.

C’est dans ce contexte que le mot d’ordre « L’humain d’abord » a rencontré les aspirations de millions de citoyen-ne-s de notre pays.

Ce système mortifère ne peut échapper à des bouleversements Mais la question est posée des développements qui peuvent intervenir et de leur nature. La voie de la régression, le repli xénophobe et nationaliste ne sont pas exclus. Ils peuvent apparaître comme une issue pour des populations désorientées et désillusionnées par des décennies d’alternances.

En France, la défaite en mai 2012 de Nicolas Sarkozy, le co-auteur avec Merkel du TSCG, et l’arrivée au pouvoir de François Hollande auraient pu constituer une étape positive dans le rapport de force qui se joue en France comme en Europe, ouvrir un espace pour une autre voie que celle de l’austérité. Sous la pression de la campagne du Front de Gauche, le candidat socialiste n’avait-il pas été amené à désigner la finance comme son principal adversaire et fixer une renégociation comme condition préalable à la ratification du traité européen ?

Ce n’est pas la voie suivie aujourd’hui par le gouvernement. La question du changement reste donc entière. Nous voulons y répondre. Face aux choix de l’austérité et du renoncement, nous entendons opposer ceux de la solidarité, de la démocratie, un nouveau type de progrès humain et écologique Cela implique de créer les conditions politiques pour que le peuple s’en mêle et de construire les rassemblements populaires et majoritaires pour les imposer.

La création du Front de Gauche s’est révélée déterminant sur l’évolution politique et sociale de notre pays. Née de la campagne et de la victoire de 2005, elle concrétise depuis 2008 l’aspiration à l’unité et à l’émergence d’une nouvelle force à gauche capable de bouleverser le paysage politique. Après des premiers succès enregistrés lors des Européennes, régionales puis cantonales, le résultat obtenu par Jean-Luc Mélenchon, meilleur score pour un candidat à gauche du PS depuis 1981, a confirmé les espoirs suscités.

Il s’agit aujourd’hui pour le Front de Gauche d’aborder une nouvelle étape. Par ce texte nous voulons apporter des éléments de réponse, en termes de perspectives stratégiques.

1 -Une campagne inédite qui a rendu possible la défaite de Sarkozy

Ces 4 millions de votes et 11% des voix faisant du Front de Gauche la deuxième force à gauche, valident notre choix du rassemblement: nous sommes devenu-e-s du coup utiles aux yeux d’un bien plus grand nombre d’électeur-trice-s que si nous nous étions présentés divisés. Au delà de leur résultat, les campagnes présidentielle et législative de 2012 ont signifié un saut qualitatif réussi pour notre rassemblement qui s’est élargi et renforcé comme le démontrent les nouvelles forces qui l’ont rejoint. Ce rassemblement a favorisé l’engagement de dizaines de milliers d’hommes et de femmes de gauche, syndicalistes, militants associatifs, intellectuels, citoyens qui ont permis la dynamique de la campagne. Plus largement, il a esquissé le Front du peuple auquel nous aspirons. A travers les marches, les meetings, les écoutes collectives, les occupations de places publiques, les actions d’éducation populaire, etc. C’est déjà l’esprit de la révolution citoyenne que nous appelons de nos vœux qui s’est manifesté.

Sans nos 4 millions de voix et notre engagement entre les deux tours, il n’y aurait pas eu de défaite de Nicolas Sarkozy. Nos thèmes de campagnes nous ont permis de préempter des terrains majeurs de la confrontation politique et du débat d’idée. En imposant l’exigence de s’attaquer à la finance, Le Front de Gauche a contribué à re-politiser le débat présidentiel et législatif. Il a redonné le sens du combat collectif et de la fierté d’être de gauche, à restructurer plus largement des repères de classes face au FN et à la droite, à contenir la volonté de ceux qui au PS et à EELV comptaient dès l’après présidentielle recomposer avec le centre.

En ce sens, l’élection de François Hollande a largement dépassé le sens initial voulu par le candidat socialiste : il s’agit donc bien d’une victoire à la fois pour nous et pour le peuple de gauche, et plus largement pour tout le peuple. Ensemble, nous avons renvoyé la droite dans l’opposition et chargé cette élection d’une aspiration réelle au changement.

2 – Le Front de gauche : deuxième force à gauche

Il y a désormais une force politique qui pèse dans le paysage, en terme politique, idéologique et électoral. Elle est capable de lancer des initiatives qui trouvent une mobilisation de masse. C’est un point d’appui essentiel pour renforcer les luttes qui se développent, renforcer des convergences sociales et politiques, favoriser un nouvel élan populaire.

Cela, nous l’avons vérifié dans la mobilisation unitaire contre le TSCG et de la manifestation du 30 septembre où notre proposition a rencontré celles des syndicalistes, des forces de résistance exprimées dans des mouvements comme Attac, la fondation Copernic, les collectifs pour un audit citoyen de la dette publique et remobilisé celles et ceux qui avaient contribué au NON en 2005.

De même, l’action du Front des luttes dans les entreprises ou celle des fronts thématiques révèle la possibilité de dynamiques communes. Le mouvement social (syndicalisme, associations de luttes) est lui aussi porteur d’une dimension politique. Le Front de gauche travaille à la complémentarité de proposition et d’action entre ses objectifs et ceux qui émergent des luttes.

Pour nous, la question clé de toute transformation de la société reste celle du renforcement du mouvement populaire et des mobilisations citoyennes, au plan national comme européen. C’est pourquoi nous serons présents dans toutes les mobilisations sociales et initiatives, qui participent à la construction d’une autre Europe (comme par exemple l’Altersummit) et ainsi créer les conditions d’une bataille plus forte pour les prochaines échéances européennes.

3 – La nouvelle période ouverte par l’élection de François Hollande : Une politique social-libérale assumée

Si la victoire du 6 mai contre Sarkozy est importante, l’enjeu reste de se débarrasser des politiques néolibérales qui ont gravement déstructuré/restructuré la société.

Aujourd’hui le gouvernement applique une politique social libérale assumée. Elle est marquée par la soumission aux logiques du capitalisme financiarisé, le refus d’engager la bataille avec la finance et de reprendre au capital la part des richesses qu’il ne cesse d’amasser au détriment de la collectivité et par un productivisme qui, tout en sacrifiant les filières industrielles, n’envisage pour relancer l’activité qu’une croissance déconnectée de la satisfaction des besoins sociaux et des exigences de la transition écologique. Sa volonté de rassurer les marchés a entraîné le renoncement à ces maigres promesses de campagne : le Traité Merkozy a été ratifié sans aucune modification, la loi de programmation budgétaire et le budget 2013 sont marqués par l’austérité et la baisse des dépenses publiques, le pacte de compétitivité issu du rapport Gallois marque la conversion revendiquée du PS à la politique de l’offre et de la baisse du coût du travail.

La vraie fausse menace de nationalisation d’Arcelor Mittal qui se termine en abdication devant Mittal sur fond de mensonges aux salariés, dresse le tableau d’un action gouvernementale qui permet au patronat et au Medef d’être toujours plus à l’offensive et d’être renforcés dans leur rapport de force vis à vis des syndicats. En témoigne l’accord sur l’emploi qui marque une étape supplémentaire dans la voie de la flexibilité et de la casse du code du travail.

En choisissant une politique d’austérité et la poursuite d’exonérations aux entreprises sans aucune contrepartie, le gouvernement est entré dans cette spirale infernale des politiques qui, menées dans d’autres pays européen, ont conduit à l’échec entrainant la régression sociale et la précarisation de masse.

Alors qu’il s’agirait de relancer l’activité par la relocalisation de l’emploi, le soutien de projets innovants, l’aide à la recherche et au à la relance de l’activité par la mobilisation du crédit, l’obtention de nouveaux droits salariés, le choix a été fait par le Premier Ministre Jean Marc Ayrault de porter les réductions budgétaires à 60 milliards sur 5 ans, notamment en asphyxiant les collectivités locales.

Alors que 75 % des investissements publics sont financés à l’échelle locale, ce choix conduit à la récession. Le projet de nouvelle étape en matière de réforme des collectivités, dit acte III de la décentralisation renforce la mise en concurrence des territoires au détriment de la démocratie locale et en particulier des communes et des services publics. Cela entérinerait la remise en cause de l’unicité de la République, remettant en cause le principe même d’égalité.

Les femmes sont parmi les premières victimes de la crise. Or les annonces du gouvernement en la matière en sont bien loin des mesures urgentes nécessaires : les moyens et la loi ne sont pas à la hauteur des besoins pour la lutte contre le sexisme et contre les violences ; pas de prise en compte sérieuse des dégâts de la loi HSPT, des demandes de maternités et de centres IVG ; la parité renvoyée aux conclusions d’un rapport Jospin peu ambitieux ; le refus de revaloriser les salaires et de lutter contre le temps partiel imposé rendant illusoire l’égalité salariale H/F ; la petite enfance renvoyée aux collectivités territoriales et au secteur privé… Une véritable politique d’égalité entre femmes et hommes est bien incompatible avec les politiques d’austérité.

Après les ravages causés par les politiques racistes et xénophobes de la droite « décomplexée », il y avait un enjeu politique et symbolique fort à marquer, le début du mandat du sceau de la lutte anti discriminations et pour l’égalité des droits. Au lieu de quoi, le gouvernement et la majorité ont fait le choix du reniement et de la répression : absence d’un véritable ministère de l’Egalité, refus d’instaurer les procédures de lutte contre le contrôle au faciès, recul sur le droit de vote des étrangers aux élections locales, politique restrictive en matière de régularisation des Sans-papiers, poursuite de l’expulsion des Roms … En se dérobant ainsi aux valeurs d’égalité et de solidarité de la gauche, le gouvernement concède du terrain à la droite extrêmisée dans la bataille idéologique.

Il en va de même sur la question de la démocratie. Deux revendications majeures sont absentes des conclusions de la commission Jospin sur la rénovation de la vie politique : le droit de vote des étrangers et la proportionnelle. Et que dire de son incapacité d’amnistier les militant-e-s syndicaux, écologistes et associatifs condamnés par le pouvoir UMP ? Que dire enfin, de la répression de mobilisations comme à Notre dame des Landes ? Tout cela continue à criminaliser les mouvements sociaux et citoyens.

Face à cette politique, les réactions populaires, y compris dans l’électorat qui a permis la victoire de François Hollande, sont contrastées. L’expectative, la colère et la volonté de se battre, le désarroi et le renoncement se mêlent. Les mobilisations sociales, notamment dans les entreprises touchées ou menacées par des plans de licenciement, sont importantes et témoignent d’une attente populaire et des capacités de résistance. Les salarié-e-s y ouvrent à la fois des voies alternatives et de réponses à la crise. Ils révèlent leurs aspirations à prendre leurs affaires en main pour sauver l’emploi et leur activité sous de multiples formes : des propositions de nationalisation comme à Arcelor-Mittal aux coopératives comme ceux de Fralib, inventant des nouvelles démarches novatrices sociales et écologiques liant producteur-trice-s et consommateur-trice-s.

Des mobilisations plus globales seront facilitées si une alternative politique, y compris dans sa dimension gouvernementale, gagne en crédibilité sur la scène sociale et politique.

4 – Les responsabilités du Front de gauche

Dans cette période, la politique du Front de gauche a été cohérente. Nous nous revendiquons de la majorité populaire qui a permis de chasser Nicolas Sarkozy et une droite qui n’ont eu de cesse de détricoter avec brutalité les acquis sociaux issus de la Libération et des luttes populaires, d’affaiblir la démocratie, de fragmenter avec acharnement la société française.

Partie prenante de cette aspiration de gauche et aile marchante de la volonté de changement qui s’est exprimée, nous avons porté légitimement des exigences fortes. Pour autant, nous avons indiqué dès le départ que nous ne nous retrouvions pas dans la majorité présidentielle et gouvernementale formée autour des 60 engagements du candidat F. Hollande, qui ne constituaient pas une réponse à la hauteur de la crise, en France et en Europe. Jugeant que la politique annoncée était trop différente de celle que nous portions , que la volonté politique affichée de réduire les déficits publics ne pouvait que conduire à l’austérité, nous avons refusé l’entrée dans le gouvernement puis le vote de confiance au gouvernement Ayrault. Dès lors que le gouvernement s’est moulé dans le creuset de l’austérité, nous avons combattu et voté contre le Traité Merkozy, rejeté les orientations de la loi de programmation budgétaire, nos parlementaires n’ont pas adopté le budget 2013, ont voté cotre la loi sur la santé et la Sécurité sociale (PLFSS), le pacte de compétitivité…

Nous n’attendrons pas 2017. Le Front de Gauche doit être à la hauteur des espoirs placés en lui. Dans la nouvelle période qui s’est ouverte, le Front de gauche veut être actif et réactif. Il doit être capable de s’adresser aux classes populaires pour faire la démonstration qu’une politique alternative à l’austérité est possible à gauche et qu’elle peut être majoritaire. C’est une condition pour faire exister au plus tôt une majorité permettant de mettre en œuvre des mesures alternatives.

Le développement de mobilisations sociales d’ampleur, convergentes, sera nécessaire pour inverser le rapport des forces, faire reculer les libéraux, les marchés financiers, et essayer d’imposer au gouvernement toutes les mesures pourtant indispensables qu’il se refuse à prendre. Nous appuyons donc ces mobilisations unitaires sur tous les fronts de lutte (sociale, politique, idéologique), et nous les aidons dans le respect de l’autonomie de chacun.

5 – Agir pour des rassemblements majoritaires.

Nous voulons que les propositions contenues dans le programme « L’Humain d’abord » et dans les aspirations politiques exprimées dans les luttes de résistance (sociale, démocratique, écologique), gagnent du poids dans les débats qui parcourent les forces de gauche (gauche du PS, EELV), qu’elles déterminent d’autres choix, et permettent d’aboutir à des victoires, même partielles. Ce serait un point d’appui précieux pour que nous puissions bousculer la donne.

Voilà la démarche que le front de gauche entend promouvoir. La politique du gouvernement Ayrault conduit à l’échec. C’est une raison de plus de s’opposer à cette politique. En effet, nous ne nous résignons pas à ce que la droite extrémisée voir l’extrême droite représentent à terme l’alternative. Pour cela, le Front de Gauche entend, dans les mobilisations et les élections à venir, œuvrer à des solutions de gauche immédiates face à la crise, et à la construction d’une politique et d’une majorité alternatives.

Le Non au TSCG a déjà constitué un premier indicateur de cette majorité potentielle. Nous nous adressons à toutes celles et ceux qui, à gauche, quelles que soient leur préférence et appartenance politique, veulent agir et ne se retrouvent pas dans les choix d’austérité du gouvernement. Nous savons déjà que des convergences sont possibles avec des secteurs, des militants et des responsables socialistes et EELV, et plus largement avec l’ensemble de celles et ceux qui aspirent au changement. Nous nous adressons donc fortement aux militants associatifs et syndicaux. Nous nous tournons également vers les courants issus de l’écologie radicale et de l’extrême gauche qui partagent cette démarche. Nous voulons ainsi donner plus de force et de poids encore aux idées antilibérales et anti-productivistes. Nous sommes prêts à débattre fraternellement, à agir ensemble, à mener des campagnes, mêmes sur des points partiels. Nous voulons un Front de Gauche capable d’impulser un rassemblement majoritaire et donc ouvert.

C’est la condition pour qu’un véritable gouvernement au service du peuple et de ses besoins sociaux et environnementaux puisse être constitué en France. Un gouvernement qui inverse enfin le cours mortifère des politiques d’austérité qui enfoncent toute l’Europe dans la récession et dans la pauvreté. Un gouvernement qui mène une politique internationale au service de la paix et de solidarité entre les peuples, à l’inverse des politiques d’agressions et de domination.

6 – Développer, renforcer le Front de gauche.

Nous avons vocation à élargir le Front de Gauche et continuer à cheminer dans la diversité de ce que nous sommes. Nous voulons enraciner notre force et accroître son rayonnement en favorisant la mise en mouvement de toutes celles et ceux qui veulent en être partie prenante.

Nous ambitionnons un front du peuple qui s’adresse et rassemble toutes celles et tous ceux qui, dans les classes populaires, parmi les salarié-e-s, la jeunesse, se sont rapprochés de nous pendant la campagne, qui s’en rapprocheront, veulent reprendre la parole avec le Front de Gauche. Un Front du peuple qui s’adresse plus largement à tous ceux et celles qui, quelqu’ait été leur vote en mai et juin dernier, veulent continuer le combat pour une véritable alternative à la logique du système capitaliste.

A toutes celles et ceux-là, dès maintenant, nous donnons rendez-vous.

7 – Les élections municipales et européennes

Ces élections municipales et européennes feront l’objet d’un débat spécifique entre nos organisations mais nous en traçons quelques traits.

Il est en effet probable, si rien n’est venu bouleverser la situation, que l’année 2014 pose encore plus l’urgence de rompre avec les politiques d’austérité pour répondre aux exigences populaires.

Cette urgence traversera les municipales. Elles constitueront la première échéance électorale post présidentielle et législatives. Lors de ce scrutin, le Front de Gauche sera à l’offensive et souhaite faire élire un maximum d’élus défendant les positions du Front de gauche. Nous voulons infliger une nouvelle défaite à la droite et faire reculer l’extrême-droite. Nous voulons faire de cette élection et des prochaines municipalités des points d’appui pour refuser la logique d’austérité du gouvernement, l’asphyxie des collectivités. Nous voulons mettre en œuvre des politiques communales pour le développement du service public et de toutes les personnes les plus touchées par la crise, impulser des radicalités concrètes, favoriser un nouveau développement de la démocratie active, mettre en place des politiques écologiques audacieuses dans les villes comme à la campagne.

Les formes concrètes des rassemblements permettant de réaliser ces objectifs sont à définir et préciser. Cette discussion entre les forces du Front de Gauche va s’engager sans tarder. Nous prévoyons également au printemps une réunion sur le contenu programmatique que nous pourrions défendre dans cette campagne.

De même les élections européennes constitueront un rendez-vous essentiel pour le Front de Gauche, à la fois à dimension nationale et européenne.

Ces élections sont les seules qui se tiennent au même moment dans toute l’Europe. Or la mise en œuvre simultanée de l’austérité dans toute l’Union facilite la compréhension de ses enjeux. Nous savons que la réorientation de la politique de l’UE est indissociable du combat que nous menons nationalement pour desserrer l’étau des politiques libérales et se doter de marges de manœuvre permettant une alternative politique. Alors que partout les peuples européens ont été dessaisis du droit de se prononcer sur le TSCG, ce scrutin peut se transformer en un référendum européen contre les politiques austéritaires. Il peut renforcer l’idée qu’une autre Europe est nécessaire.

Le Front de Gauche est pour une grande part l’émanation des forces qui se sont opposées au TCE au Traité de Lisbonne puis au TSCG. Nous dirons qu’il faut plus que jamais sortir des diktats de ces traités. Nous défendrons notamment le contrôle démocratique de la BCE et un profond changement de ses missions au service de l’emploi, de l‘industrie et la transition écologique,, la rupture avec la politique de l’euro fort et une harmonisation fiscale et sociale par le haut. Nos propositions en matière européenne inscrites dans l’Humain d’abord sont plus que jamais d’actualité face à la construction libérale de l’UE. Elles favorisent des nouvelles convergences possibles avec les syndicalistes, militant-e-s des droits civiques, sociaux, et écologiques, du mouvement progressiste européen, militants et responsables d’ EELV et de l’aile gauche du PS. Des alliances sont possibles pour des propositions alternatives à la logique du capitalisme financiarisé et du productivisme en France comme en Europe où nous entendons également renforcer nos liens avec les forces de la gauche antilibérale européenne.

Dans ce scrutin à la proportionnelle, et peut-être sur une seule circonscription nationale ce qui serait souhaitable, le Front de gauche entend s’engager dans ce scrutin avec de grandes ambitions : celle de bousculer le rapport de force à gauche en notre faveur étant essentielle.

Municipales et Européennes peuvent ainsi constituer deux moments importants pour faire évoluer le débat et les rapports de force, la perspective d’une autre issue politique que la politique d’austérité aujourd’hui menée par le gouvernement Ayrault en France tout comme par l’Union européenne.

Conclusion

Face à la crise, une course de vitesse est engagée entre deux types de réponses possibles : l’une démocratique et solidaire et l’autre autoritaire et porteuse de profondes régressions sociales.

Ainsi en France, si au lendemain de sa défaite, l’UMP est entrée dans une crise de succession, la droite n’en reste pas moins à l’offensive sur le plan politique et idéologique.

Le poids du FN, le mandat puis la campagne extrêmement droitière de Nicolas Sarkozy, ont renforcé son extrémisation. La porosité constatée entre son électorat et celui du FN lors des deuxièmes tours des élections législatives opposant la gauche au FN en est un indice inquiétant. Une recomposition globale, est en cours au lendemain de laquelle droite et extrême droite aspirent à prendre le pouvoir pour imposer leurs choix iniques.

Nous avons donc, en tant que Front de gauche, un rôle historique : rassembler pour construire une alternative de gauche rompant avec les logiques libérales et social libérales. Cet objectif est non seulement un enjeu important pour la France mais aussi pour l’Europe. Car nous sommes persuadés que si la rupture intervient en notre faveur dans un pays, elle sera au moins aussi contagieuse que l’austérité que nous subissons tous.

L’histoire nous a montré que les périodes de crise et de récession que nous vivons ont toujours engendré des bouleversements. Quelle sera l’issue de cette crise ? Une régression civilisationnelle ou la révolution citoyenne ?

Face à la haine de l’autre, au repli sur soi, à la vision ethnique des sociétés, l’affrontements entre les peuples, la tentation totalitaire, nous faisons le pari d’une société de répartition et contrôle des richesse, de la justice sociale, de l’égalité des droits, de la démocratie active, de la planification écologique, de la solidarité internationale.

Et nous ne sommes pas seuls. Partout, des points d’appuis existent dans le monde pour dessiner un autre avenir : en Amérique du sud et, plus près de nous, en Europe notamment dans les pays où des rassemblements comme celui du Front de Gauche se multiplient. Nous prenons évidemment toute notre place dans cette chaîne. C’est dire l’importance de notre rôle à l’avenir et donc de nos choix.

Il n’y a aucune fatalité à l’austérité et à la résignation, les peuples peuvent changer leurs destins. Une autre politique est possible et elle peut être majoritaire. Plus que jamais nous nous mettons au service de cette ambition. Place au peuple !

Adopté par la coordination nationale du Front de gauche le 21 janvier, les neuf organisations politiques qui le composent (PCF, Parti de Gauche, Gauche unitaire, FASE, PCOF, République & Socialisme, Convergences & Alternative, Gauche Anticapitaliste, les Alternatifs) et présenté au Conseil National du FDG du 25 janvier où il a fait l’objet d’un accord unanime.

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Texte sur le fonctionnement du Front de Gauche
LE DÉVELOPPEMENT DU FRONT DE GAUCHE

Le Front de Gauche (FDG) constitue une démarche politique inédite qui associe des organisations politiques et des citoyens, dont de nombreux militants syndicaux et associatifs, dans la construction commune d’une ambition politique qui réponde aux attentes populaires et soit en rupture avec les logiques imposées par les marchés financiers.

Evoquer le développement du Front de Gauche, implique un préambule. La question majeure c’est : comment donne-t-on envie de rejoindre le FDG à tous ceux, issus notamment des classes populaires et de la jeunesse, n’ayant jamais milité ou il y a longtemps, qui ont soutenu notre campagne ?

Cela revient à poser la question de l’utilité du FDG. C’est donc d’abord une réponse politique : la nécessité d’une stratégie claire, d’initiatives concrètes, de bonnes campagnes, du soutien aux mobilisations et, de notre progression dans l’ancrage de nos idées et à travers les élections. C’est cela qui donnera envie de rejoindre notre démarche, de construire le FdG. La manifestation du 30 septembre l’a démontré car sa préparation a sensiblement remobilisé les assemblées citoyennes.

Cela passe par une élaboration commune, une démarche permanente de co-construction où chaque composante peut apporter son apport, son expérience. Pour cela, il faut bien sûr les cadres qui permettent ces actions communes, l’élaboration collective et des instances qui permettent de se coordonner, de prendre des décisions et de les mettre en application. Car si le Front de Gauche n’est pas un parti, ce n’est plus seulement une alliance électorale, il s’agit donc d’un mouvement, d’une force politique qui se veut l’outil d’une dynamique populaire. Cela appelle à des formes d’organisation pérennes, à la fois ouvertes, souples mais également efficaces et capables de répondre aux aspirations à le rejoindre. Pour les besoins de la campagne présidentielle, ces structures permanentes se sont étoffées. Il s’agit déjà de s’accorder sur leur continuité voir leur évolution et de les compléter pour permettre davantage d’implication citoyenne.

Le développement du Front de Gauche jusqu’à maintenant s’est appuyé sur trois exigences qu’il faut poursuivre :

Les assemblées citoyennes (AC)

Les assemblées citoyennes sont essentielles car elles ont vocation à représenter des formes du développement et de l’élargissement du FDG, réunissant largement citoyen-ne-s, militant-e-s associatifs, syndicalistes, politiques, membres ou non d’un parti. Ce sont à la fois des lieux de discussion, d’élaboration et d’action. C’est à partir de leur développement que l’on pourra multiplier l’implication citoyenne. Nous voulons donc les développer, partout : dans les localités, les lieux de travail.

Une assemblée citoyenne se crée en associant tous les partis du FdG existants sur une localité ou un lieu de travail. Aucune exclusive vis-à-vis d’une des composantes du FDG n’est légitime de même qu’un seul parti ne peut parler au nom du FDG. Sur le terrain plusieurs formes d’AC existent. Certaines fonctionnent en association parfois avec le dépôt de statut officiel, d’autres non. Nous ne privilégions aucune forme d’AC. Il est surtout besoin de trouver les moyens de l’adhésion du plus grand nombre à ces assemblées et aux activités qu’elles développent, en respectant le principe d’un fonctionnement au consensus entre tous les participants qu’ils soient membres d’une organisation politique du FDG ou non. Ces expériences feront l’objet d’un échange dans le Front de gauche pour en faire le bilan.

Toutes les formes intégrant citoyen-ne-s et militant-e-s non encarté-e-s peuvent être envisagées, notamment dans les équipes d’animation locales du FDG qui préparent les Assemblées citoyennes.

A ce stade le consensus est la seule méthode de décision possible localement comme nationalement. Sachant que le « consensus n’est pas l’unanimité et suppose, pour pouvoir fonctionner au jour le jour, qu’il y ait à la fois une volonté inclusive partagée et une « abstention bienveillante » de ceux qui ne sont pas d’accord, sauf dans les cas décisifs. Les décisions locales sont de toutes façons prises dans le respect des positions nationales du FDG charge aux AC de les impulser et de les adapter localement et de prendre des décisions en ce qui concerne les questions locales.

Il faut également assurer à l’échelon national un meilleur suivi collectif des AC au sein de la coordination des assemblées citoyennes.

Fronts thématiques (FT)

Ils sont essentiels car représentent aujourd’hui des formes concrètes très précieuses d’intégration du FDG et sont également des moyens d’élargir le FDG notamment aux militants syndicaux, associatifs, animateurs de mouvements sociaux. Nous voulons donc les développer, nationalement et dans les territoires

Ce sont à la fois des lieux d’élaboration programmatique, d’actions et d’une expression commune du FDG sur nombre de question. Toutes les composantes peuvent participer à un Front thématique. Chacun se créant avec l’accord de toutes les composantes et après discussion de son objet, la coordination nationale ayant pour rôle d’aider à dépasser les contradictions au besoin.

Par contre, il est nécessaire que le travail des FT irrigue davantage le FDG dans son ensemble. S’il n’est pas opportun que chaque décision des FT soit validée par la coordination (sauf problème repéré par la coordination des FT qui dans ce cas appelle la coordination à trancher), il est par contre souhaitable que les propositions des FT nourrissent les discussions du Conseil national, les Assemblées Citoyennes et qu’elles aient le maximum d’écho au-delà des rangs du FDG.

La constitution de FT locaux doit être encouragée là où c’est possible.

Le Front des luttes

Le Front des luttes rassemble l’ensemble des militant-e-s du mouvement social et syndical, dans ou proche du Front de gauche, engagé-e-s dans les mobilisations du monde du travail et/ou en soutien à celles-ci. Il est un cadre d’élaboration et d’intervention du Front de gauche au service des salarié-e-s. Il est animé par une équipe d’animation pluraliste, constituée des représentant-e-s de chacune des composantes du Front de gauche qui le souhaite et de membres non encarté-e-s du conseil national. Il a un rôle consultatif et propositionnel auprès de la coordination nationale qu’il rencontre de manière régulière, il participe à l’animation du conseil national.

Rencontres nationales

Des conventions nationales du Front de gauche sont impératives.

Elles auront à la fois pour but de donner de la visibilité au Front de gauche et à l’implication citoyenne qu’il entend représenter et permettre les échanges entre les acteurs du Front de gauche, membres des AC et de toutes les structures du FDG comme des Fronts thématiques. Chacune aura un objet précis parmi les questions politiques et thématiques qui développent l’activité du Front de Gauche. La première aura lieu cette année au cours du 2ème semestre

D’autre part des réunions nationales pourront être décidées par la coordination nationale sur des thèmes précis et sur un périmètre décidé par elle.

Les estivales, université d’été du Front de Gauche, seront organisées chaque année.

Le Conseil national

L’objectif est de le rendre encore plus légitime, représentatif et utile qu’il ne l’est aujourd’hui. La priorité est qu’il soit le carrefour d’expériences sociales diversifiées, de représentants de combats collectifs, de militants syndicalistes, associatifs, de personnalités intellectuelles, culturelles… Le CN a un rôle d’initiative, consultatif et propositionnel. Ce rôle accru nécessite d’élargir et diversifier le CN. Toutes les forces du FDG doivent y être représentées. Il faut l’élargir de manière évolutive, sans brusquer artificiellement les rythmes de structuration aux animateurs du FDG, animateurs des FT et notamment du Front des luttes, voir des AC et personnalités du mouvement social.

Les associations qui souhaitent adhérer au FDG, dans le respect de leurs statuts, pourront être représentées au CN. Il faut des réunions régulières : deux fois par trimestre. La coordination du Front de Gauche travaillera à une proposition d’élargissement du CN sur le principe de la double parité.

La coordination nationale

Elle doit rester l’instance exécutive et, en dernière instance, décisionnelle. Il faut la rendre plus efficace et permettre que ses décisions soient mieux mises en application.

Elle est constituée des représentant-e-s des composantes politiques du FDG, et Il faudra sans doute réfléchir à sa composition en fonction de l’élargissement récent du FDG.

Dans le souci de refléter la composition du CN entre membres des composantes politiques du FDG et non membres de ces organisations, deux membres du Conseil National non membres d’un des partis seront coopté-e-s à la coordination.

Entre les réunions de la coordination, un secrétariat mettra en œuvre les décisions prises. Il a pour fonction de s’occuper des affaires régulières et est composé d’un membre par composante du FDG. Des commissions ad’ hoc seront également mises en place : ex sur un texte, sur une campagne,… pour préparer les décisions de la coordination

Site Internet du FDG

Il faut développer de nouveau le site internet. Le plus simple est de poursuivre place au peuple pour en faire une expression collective du FDG et de coordination entre les AC, FT etc… Un comité de rédaction composé de tous les partis du FDg en lien avec une équipe technique est en charge de la validation du contenu du site du FDG.

Finances

Pour le moment, au delà des budgets que chacun des partis engage déjà, il y a des budgets communs ponctuels. Une clé de répartition pérenne entre les neufs composantes du FDG doit être définie.

Il est important notamment que les décisions budgétaires soient prises et suivies par les dirigeants politiques qui décident des différentes actions.

Cette démarche se concrétisera par un protocole financier entre les composantes du Front de Gauche. Ce protocole contiendra une clef de répartition financière entre les différentes organisations et indiquera une méthode permettant d’envisager les dépenses prévisionnelles que chacun sera amené à engager.

Un calendrier annuel de travail

La visibilité du front de gauche dépend d’initiatives nationales publiques rassemblant toutes les composantes du front de gauche. Depuis les présidentielles, les Estivales puis notre contribution décisive à la manifestation du 30 septembre, ont permis cette visibilité. Il nous faut avoir régulièrement des initiatives nationales. La programmation d’initiatives sur l’année même si une telle programmation peut toujours être revue est nécessaire.

C’est dire combien l’organisation de la campagne nationale « l’alternative à l’austérité, c’est possible ! » est importante pour relancer une nouvelle dynamique du Front de Gauche. Des espaces de « forums » évoqués plus avant dans ce texte peuvent être programmés comme une forme de débat public à l’initiative du Front de Gauche.

La coordination avec les parlementaires FDG

La nécessité de rencontres régulières entre les parlementaires de nos groupes à l’Assemblée Nationale, au Sénat et au Parlement Européen avec les organisations politiques du Front de Gauche est utile; elles seront organisées en tant que de besoins par consensus mutuel.

Gestions des instances

Toutes les « instances » du FDG, à tous les niveaux, doivent être coordonnées et gérées de façon collective. Assemblées citoyennes, coordination du FDG des luttes, des Fronts thématiques et des ateliers législatifs, coordination nationale, Conseil national et coordination du CN, etc… L’ensemble des coordinations des « instances » FDG devra permettre le pluralisme entre les composantes politiques du FDG, chacune d’entre elle devant être paritaire.

Des forums politiques co-organisés avec d’autres forces

Si le FDG ambitionne de construire une majorité alternative aux politiques d’austérité, il doit proposer des cadres de débat, rencontre, etc…. Cela pourrait prendre la forme de forums politiques, par exemple, sur la question de la lutte contre l’austérité, pour élaborer des propositions de lois…

Adopté par la coordination du Front de Gauche le 28 janvier

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Texte stratégique du Front de Gauche • Imposer une alternative à l’austérité

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Texte stratégique du Front de Gauche • Imposer une alternative à l’austérité

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