Sud Ouest – TV7 • « Le Medef va dicter sa loi »
Coprésidente avec Jean-Luc Mélenchon du Parti de gauche, l’une des grandes composantes du Front de gauche avec le Parti communiste, l’ex-députée Martine Billard était de passage à Bordeaux avant le congrès national du parti, qui se déroulera du 22 au 24 mars à Bordeaux-Lac. Elle a répondu aux questions de la rédaction pour le « Zoom “Sud Ouest”-TV7 ».
Jean-Luc Mélenchon a une position un peu discordante par rapport à l’ensemble de la classe politique sur l’intervention de l’armée française au Mali. Pourquoi ?
La situation au Mali est celle d’un État déliquescent dont les islamistes profitent. Au Parti de gauche, nous pensons simplement que l’intervention militaire n’est pas une bonne solution sur le long terme. Si elle permet sur le moment de stopper l’avancée des islamistes, elle risque de créer plus tard une forte instabilité dans la région. Et puis, il est regrettable qu’une telle intervention soit lancée sans débat du Parlement. On pensait que le Parti socialiste, qui avait critiqué cette absence de débat sous la droite, s’y prendrait autrement.
Le Front de gauche pense que ce n’est pas au Medef et aux partenaires sociaux de faire la loi. Mais en 1936, pendant le Front populaire, les négociations ont permis d’arriver à des lois…
À l’époque, le contexte était très différent. De grandes grèves ont obligé le patronat à négocier. La situation n’est vraiment pas la même. Et la question essentielle est de savoir si la loi doit être supérieure au contrat ou l’inverse. Au Parti de gauche, nous sommes contre cette conception d’un contrat supérieur à la loi. Car un contrat est le résultat d’un rapport de forces, et c’est donc le Medef qui va dicter la loi.
Mais le gouvernement est à gauche et fait pression sur le Medef ?
Ce gouvernement a accepté la doxa libérale selon laquelle le problème est le coût du travail, alors que nous pensons que c’est le coût des dividendes.
Mais pourquoi préjuger du fait que le rapport de force sera mauvais pour les salariés ?
Parce que c’est toujours le cas en période de crise. Le patronat essaie toujours d’imposer sa loi. Dans les grandes entreprises qui n’ont pas de difficultés économiques, les salariés peuvent avoir des négociations équilibrées. Mais, dans une petite entreprise ou une entreprise en difficulté, vous allez avoir un chantage. Renault dit par exemple : « Il faut accepter l’augmentation du temps de travail et la réduction des salaires. »
La situation est difficile, et vous demandez des choses impossibles pour les entreprises…
Il y a eu 44 milliards de dividendes distribués en 2011, plus qu’en 2010. Beaucoup d’entreprises n’ont pas de difficultés.
Vous êtes devenu un parti d’opposition ?
Nous sommes en désaccord avec la politique gouvernementale. C’est une cohérence très nette. À partir du moment où François Hollande a accepté le principe des politiques d’austérité, nous ne pouvons plus être en accord.
Sud Ouest – TV7 • « Le Medef va dicter sa loi »
Coprésidente avec Jean-Luc Mélenchon du Parti de gauche, l’une des grandes composantes du Front de gauche avec le Parti communiste, l’ex-députée Martine Billard était de passage à Bordeaux avant le congrès national du parti, qui se déroulera du 22 au 24 mars à Bordeaux-Lac. Elle a répondu aux questions de la rédaction pour le « Zoom “Sud Ouest”-TV7 ».
Jean-Luc Mélenchon a une position un peu discordante par rapport à l’ensemble de la classe politique sur l’intervention de l’armée française au Mali. Pourquoi ?
La situation au Mali est celle d’un État déliquescent dont les islamistes profitent. Au Parti de gauche, nous pensons simplement que l’intervention militaire n’est pas une bonne solution sur le long terme. Si elle permet sur le moment de stopper l’avancée des islamistes, elle risque de créer plus tard une forte instabilité dans la région. Et puis, il est regrettable qu’une telle intervention soit lancée sans débat du Parlement. On pensait que le Parti socialiste, qui avait critiqué cette absence de débat sous la droite, s’y prendrait autrement.
Le Front de gauche pense que ce n’est pas au Medef et aux partenaires sociaux de faire la loi. Mais en 1936, pendant le Front populaire, les négociations ont permis d’arriver à des lois…
À l’époque, le contexte était très différent. De grandes grèves ont obligé le patronat à négocier. La situation n’est vraiment pas la même. Et la question essentielle est de savoir si la loi doit être supérieure au contrat ou l’inverse. Au Parti de gauche, nous sommes contre cette conception d’un contrat supérieur à la loi. Car un contrat est le résultat d’un rapport de forces, et c’est donc le Medef qui va dicter la loi.
Mais le gouvernement est à gauche et fait pression sur le Medef ?
Ce gouvernement a accepté la doxa libérale selon laquelle le problème est le coût du travail, alors que nous pensons que c’est le coût des dividendes.
Mais pourquoi préjuger du fait que le rapport de force sera mauvais pour les salariés ?
Parce que c’est toujours le cas en période de crise. Le patronat essaie toujours d’imposer sa loi. Dans les grandes entreprises qui n’ont pas de difficultés économiques, les salariés peuvent avoir des négociations équilibrées. Mais, dans une petite entreprise ou une entreprise en difficulté, vous allez avoir un chantage. Renault dit par exemple : « Il faut accepter l’augmentation du temps de travail et la réduction des salaires. »
La situation est difficile, et vous demandez des choses impossibles pour les entreprises…
Il y a eu 44 milliards de dividendes distribués en 2011, plus qu’en 2010. Beaucoup d’entreprises n’ont pas de difficultés.
Vous êtes devenu un parti d’opposition ?
Nous sommes en désaccord avec la politique gouvernementale. C’est une cohérence très nette. À partir du moment où François Hollande a accepté le principe des politiques d’austérité, nous ne pouvons plus être en accord.
Et pourtant elle tourne
Depuis Mots Croisés, nous savons que Cahuzac ne croit pas à la lutte des classes. Il n’y a même jamais cru ! Ne dénonçait-il pas il y a un an la politique de classe de Sarkozy « président des riches » ? Pffft… par la grâce de l’élection d’un président acquis à la ligne démocrate, les classes sociales auraient fait la paix dans un monde Bisounours du gagnant-gagnant ? Une semaine aura suffi pour pulvériser cette fantaisie.
Dès le 28 octobre, les 98 patrons des plus grosses entreprises françaises listaient leurs revendications dans une lettre ouverte à Hollande qui fit quelque bruit. Comment le successeur du président des riches accueillit-il cette volonté de ressusciter la lutte des classes ? Il renonça à toute lutte et obéit immédiatement au premier chapitre de la missive, « compétitivité », qui exigeait une baisse du prix du travail financée par une hausse de la TVA et une diminution des dépenses publiques.
Le deuxième point de cette plateforme revendicative était intitulé « emploi et formation ». Après avoir affirmé leur soutien aux contrats de génération de Hollande, les grands patrons réclamaient un « dialogue social ouvert très en amont pour permettre aux entreprises de s’adapter aux aléas de la conjoncture ». C’est là encore ce qu’a demandé François Hollande aux organisations syndicales réunies la semaine dernière au siège du MEDEF.
Débarrassé de l’héritage de la lutte des classes, Hollande a repris l’agenda des grands patrons mais aussi leur rhétorique, répétant en boucle que le droit du travail, en diffusant la « peur d’embaucher » chez les patrons, serait fauteur de chômage.
Selon le MEDEF, pour créer de l’emploi il faut en effet faciliter les licenciements. C’est ce que prévoit l’accord signé vendredi. On sait déjà que l’adaptation « aux aléas de la conjoncture » quand elle est si déprimée consiste à licencier massivement. Cela se passe sous nos yeux. Cela se fait encore plus violemment dans les rares pays européens où le marché du travail est plus dérégulé qu’en France. En Espagne ou au Portugal, le taux de chômage a bondi à 25%. Plus il est facile de licencier, plus les patrons anticipant la crise réduisent leurs effectifs… et aggravent la crise elle-même. Une mécanique connue des étudiants en première année d’économie sous le nom savant « d’anticipations négatives » qui n’a donc pas dû échapper à Hollande.
Si cet accord était repris par la loi, de nombreuses garanties individuelles et collectives seraient supprimées… renforçant le pouvoir de classe du patronat. Ceci n’étant plus un problème pour les sociaux-libéraux, « croient »-t-ils au moins encore à l’égalité des citoyens dans l’entreprise qui était pour Jaurès le cœur du socialisme ? En exigeant que les parlementaires se contentent de « transposer » l’accord dans la loi, ils contournent aussi cette exigence d’égalité républicaine !
D’ailleurs ce dimanche nos adversaires (de classe) soutenaient la manifestation contre l’égalité devant le mariage entre les citoyens de toutes orientations sexuelles. L’ordre moral qui postule l’inégalité naturelle vient toujours à la rescousse de l’ordre social inégalitaire. Ceux qui croient à la lutte des classes combattront donc l’accord voulu par le MEDEF et manifesteront aussi dimanche 27 pour l’égalité. La bonne nouvelle c’est que la droite était moins nombreuse qu’annoncé. Pensez donc, on nous promettait presqu’autant de monde qu’en juin 1968 ! Cahuzac n’avait alors que 16 ans. Mais il ne croyait déjà pas à la lutte des classes.
Libération • Laïcité: En finir avec le double jeu
Crédit photo photosdegauche.fr (michel_soudais)
Triste sort que celui de la laïcité dans notre pays. Evoquée sur un mode incantatoire, elle ne cesse d’être bafouée dans les faits. Et ce en particulier dans le domaine scolaire.
Le secrétaire général de l’enseignement catholique, Eric De Labarre, tente aujourd’hui d’enrôler les élèves de ces écoles contre le mariage pour tous, projet émancipateur programmé par les représentants du peuple. Habillage rhétorique : les fameux «débats». De qui se moque-t-on en prétendant que ces débats ne sont pas un appel déguisé à manifester ? Un enseignant de l’école publique commettant le millième de ce genre de détournement serait vertement rappelé à la déontologie laïque. Pourquoi donc cette hargne déguisée en «discussion civique» ? Parce que le mariage pour tous relativise le mariage chrétien traditionnellement hétérosexuel et tourné vers la procréation, en en faisant désormais une option libre parmi d’autres, et non plus une structure obligée. La charge est lancée au nom de la «nature».
Pourtant l’avènement d’une conception plus universelle de la relation entre deux êtres humains, fondée sur l’amour, le mariage pour tous, assorti de tous les droits afférents, n’est pas moins «naturel» que le mariage patriarcal traditionnel, ni moins équilibrant pour d’éventuels enfants adoptés ou nés grâce à la PMA. L’hypocrisie, en l’occurrence, est de faire dire à la «nature» ce que la religion veut lui faire dire. On cache ainsi le prosélytisme religieux mais cela ne doit tromper personne. Le Ministre de l’Education Nationale a donc raison de s’indigner. Mais il ne peut éviter de remonter à la cause première de cette faute juridique enveloppée par la rhétorique jésuitique des «débats». Et cette cause, c’est la Loi Debré elle-même.
La Loi Debré du 31 décembre 1959 organise le financement public d’écoles privées sous contrat tout en leur demandant d’observer la neutralité dans l’enseignement des programmes nationaux. Mais la même loi leur reconnaît un caractère propre, nom pudique et jésuitique donnée à leur orientation religieuse. En guise de neutralité de l’enseignement, c’est en fait un pouvoir de prosélytisme financé sur fonds publics qui est offert. Hypocrisie, duplicité, contradiction. Autant dire que cette loi antilaïque veut marier la carpe et le lapin : la liberté de conscience des élèves, et le caractère propre des écoles. Et ce alors que l’école publique, laïque, ouverte à tous, souffre d’un manque de moyens qui tend à compromettre sa mission éducative. Où est la laïcité dans tout cela ? Et l’égalité des citoyens ? Imaginons que des libres penseurs athées demandent de l’argent public pour financer des écoles privées dont le caractère propre serait l’humanisme athée et la faculté de le promouvoir avec l’argent des contribuables croyants. Ces derniers se sentiraient trompés. «Ne fais pas à autrui ce que tu ne veux pas qu’on te fasse…» Pour les religieux responsables des établissements privés ainsi financés, c’est tout bénéfice. Ils ont le beurre (la faculté de prosélytisme auprès de la jeunesse) et l’argent du beurre (les fonds publics pourtant payés par des contribuables athées ou agnostiques). Ces derniers se trouvent ainsi contraints de financer contre leur gré la diffusion d’une foi qu’ils ne partagent pas.
L’Eglise catholique vient de montrer le peu de cas qu’elle faisait de la laïcité. Elle a voulu freiner l’élévation du particulier à l’universel. Le mariage hétérosexuel traditionnel et sa codification juridique machiste ont été sacralisés par les trois religions du Livre quand elles ont confondu les préjugés inspirés par un patriarcat d’un autre âge et la volonté supposée éternelle de leurs dieux respectifs. L’irremplaçable mérite de la laïcité est de délivrer la loi commune de la tutelle religieuse et d’en faire un principe d’émancipation individuelle et collective, tout en laissant chacun libre de choisir son mode d’accomplissement. On peut mesurer l’enjeu de la laïcisation du droit pour des émancipations sociétales décisives. Entre autres, la dépénalisation de l’interruption volontaire de grossesse (1975), la suppression de la notion de «chef de famille» des livrets de mariage français (1983), la construction de formes relationnelles nouvelles comme le PACS (1999), la pénalisation des stigmatisations homophobes (2001), et enfin aujourd’hui l’avènement du mariage pour tous. A rebours de ces progrès, l’Eglise se sert des écoles qu’elle contrôle pour empêcher l’émancipation laïque. Il y a peu, les responsables des écoles privées se sont opposés aussi à l’enseignement laïque de la morale, qu’ils récusent au nom d’un enseignement religieux de la morale. Que vont-ils faire dans les écoles qu’ils contrôlent ? Seront-ils loyaux et fidèles à la République qui les finance ? Ou ne retiendront-ils que le caractère propre pour maintenir leur prosélytisme religieux tout en empochant l’argent public ? Monsieur De Labarre a choisi. Mettant à profit la contradiction interne de la loi Debré, il exacerbe leur caractère propre…Et ce tout en se prétendant partie prenante du service public d’éducation ! De façon très jésuitique sont choisis des éléments de langage propres à camoufler le prosélytisme. Ainsi du détournement de l’éducation sexuelle, définie sans équivoque dans les programmes nationaux de la République. Pour preuve la révision prosélyte de ces programmes, appliquée à l’ensemble du parcours scolaire :
«Le projet spécifique de l’enseignement catholique attaché à la formation intégrale de la personne humaine, réfère l’éducation affective, relationnelle et sexuelle à une vision chrétienne de l’anthropologie et l’inscrit dans une éducation plus large à la relation qui concerne tout le parcours scolaire »
Quant à la droite cléricale, dite aussi «sociale» sans doute par goût du paradoxe, elle contrefait la définition de la laïcité. «La laïcité, c’est le respect de toutes les religions» dit Laurent Wauquiez (Le Figaro du 6 Janvier). Trois erreurs en une formule. D’abord le respect porte non sur les religions mais sur la liberté de croire, qui n’implique nullement que les croyances et les opinions soient en elles-mêmes respectables. Je ne respecte ni la croyance raciste ni une religion qui brûle les hérétiques ou proclame l’infériorité de la femme. Ensuite, si respect il doit y avoir il ne saurait se réduire à la liberté de croyance religieuse. La liberté de se choisir athée ou agnostique, ou de n’avoir aucune croyance, est tout aussi respectable, sauf à faire des discriminations. Enfin la laïcité n’est pas qu’une attitude : elle se définit comme cadre juridique du vivre ensemble fondé sur des principes de droit universels et non sur un particularisme religieux. Liberté de conscience et autonomie de jugement, égalité de droit, sens du bien commun à tous : tel est le triptyque fondateur d’un idéal plus actuel que jamais.
Il est grand temps que la gauche laïque ose enfin être elle-même.
Henri Pena-Ruiz, Philosophe, écrivain, ancien membre de la commission Stasi, auteur de « Dieu et Marianne. Philosophie de la laïcité » (PUF) et de « Marx quand même » (Plon).
Egalité des droits • Dans la rue le 27 janvier !
Crédit photo photosdegauche.fr (octave_honorin)
La France réactionnaire, le front des religieux unis à l’extrême-droite, a lancé le gant au visage de la République. Quel que soit leur nombre, ils ont été trop dans la rue dimanche 13 janvier pour dire leur rejet de l’égalité des droits. Les citoyens de notre pays doivent se mobiliser pour imposer la fin des discriminations les 19 et 27 janvier.
Au-delà de la bataille des chiffres, la France des conservateurs, réactionnaires, bornés – cette France si bien dénoncée par Simenon entre autres – s’est affichée dans les rues de Paris, dimanche 13 janvier, pour s’opposer au mariage pour tous. Sous le vocable neutre de « manif pour tous », un dangereux amalgame de religieux de tous cultes, de militants d’extrême-droite (du Front national au Bloc identitaire), de sympathisants UMP a décidé de faire bloc dans la rue au « nom des valeurs » contre l’égalité des droits. Malgré des consignes strictes pour faire bonne figure, les dérapages ont eu lieu, dévoilant le vrai visage de cette France de toutes les peurs.
C’est même un des porte-paroles de la manifestation, Xavier Bongibault, qui a donné le ton en comparant François Hollande à « un homme arrivé au pouvoir en 1933 ». Lors de la précédente manifestation contre l’égalité des droits, en novembre 2012, il avait déjà comparé « le gouvernement et les associations LGBT » et « un homme que l’Allemagne a bien connu à partir de 1933 ». Les pancartes « avortement + mariage homo = euthanazi » étaient dès lors légitimes. Les quelques 15 000 « bénévoles » recrutés et formés pour « filtrer » les manifestants ont-ils mangé la consigne ? Reste que la majorité des manifestants se caractérise par sa tristesse de nature à décourager dans les vendeurs de sandwiches qui espéraient remplir leur caisse.
Qu’ils aient été 100 000 ou 800 000, ils ont été très nombreux pour rappeler qu’une part notable de la population de notre pays se fiche comme une guigne que François Hollande ait été élu sur un programme comprenant le mariage pour tous. Assurément, la mobilisation de la « France qui a peur » a été dopée par les atermoiements du président de la République qui a concédé, autour du Congrès des maires de France, une « liberté de conscience » avant d’en revenir à la loi républicaine. Elle a aussi profité des reculades sur la Procréation médicalement assistée (PMA) renvoyée au débat parlementaire, malgré les assurances initiales données aux associations. Enfin, les retards accumulés dans l’examen de ce texte conjugués à la dégradation de la confiance envers l’exécutif ont donné des ailes aux manifestants de dimanche.
Les associations en pointe du combat pour l’égalité des droits ont plus que jamais besoin de la mobilisation de l’ensemble des forces de progrès. Le mariage, l’adoption et la PMA pour tous figurent dans l’agenda de la gauche de progrès au même titre que la défense du Code du travail ou les licenciements boursiers. C’est la position qu’a rappelée le Front de gauche dans un communiqué en date du 9 janvier. Il s’agit d’une position républicaine visant à éradiquer toutes les formes de discriminations qui existent encore dans notre pays.
C’est pour cela que le Parti de gauche sera dans la rue le 19 janvier à l’occasion des rassemblements décentralisés organisés en Province et le 27 janvier pour la manifestation nationale à Paris. Si le président de la République tergiverse sur la tenue de ses engagements, il appartient au peuple, aux millions de citoyens et de citoyennes qui ont voté François Hollande en mai dernier, de lui rappeler sa parole.
Nathanaël Uhl
Lire et voir :
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actualites/communique/front-gauche-appel-manifester-les-19-27-janvier-2013-20304
Le Medef est entrain d’obtenir du gouvernement PS ce qu’il n’avait pu arracher à l’UMP
Le Medef a obtenu tout ce qu’il voulait : les licenciements seront plus faciles, les délais de recours plus courts et la possibilité d’aller en justice plus difficile.
Les salariés n’obtiennent que des miettes et au lieu de durcir les conditions d’utilisation des CDD, la taxation introduite ne concerne même pas tous les CDD et pourra être contournée sans problème.
Et si la demande patronale de nouvelles exonérations est acceptée, ce sont 40 millions qui seront économisés par le patronat sur le dos de l’Unedic.
Cet accord c’est plus de précarité, moins de droits pour les travailleurs et plus de droits pour les patrons. C’est la flexibilité sans la sécurité. C’était donc ça l’accord « historique » décrit par François Hollande dans son discours sur la compétitivité?
Le Parti de Gauche appelle les travailleurs à se regrouper derrière les syndicats qui ont d’ores et déjà dénoncer cet accord pour empêcher que cette énorme régression sociale soit ratifiée au Parlement. Nous appelons les députés de gauche, qui sont majoritaires, à s’opposer à ce recul incroyable des droits des salariés. Le Parti de Gauche invite les assemblées citoyennes à constituer des délégations pour aller à leur rencontre afin de présenter les arguments de rejet du texte.
L' »accord » sur l’emploi ne doit pas devenir une loi !
Le Front de gauche regrette la signature des accords sur l’emploi. Ce texte inspiré par le MEDEF marque une avancée pour celui-ci. Cette organisation patronale s’en est d’ailleurs aussitôt réjouie. S’il y a sécurisation c’est celle qui permet plus de flexibilité ! Le CDI est toujours plus attaqué comme norme de notre droit du travail. La hiérarchie des normes est contestée : les salariés ne pourront plus refuser un avenant à leur contrat de travail si un accord d entreprise le prévoit. Sur bien des aspects, cet accord rompt avec notre modèle social et républicain.
Cet accord est en réalité minoritaire puisque les syndicats qui, à juste titre, le refusent, qu’ils aient participé ou non à la négociation, sont ensemble les plus représentatifs des salariés.
La bataille n’est donc pas finie : ce texte ne vaut pas loi.
Le Front de gauche soutiendra les mobilisations des organisations syndicales qui, lui étant opposées, interpellent le Parlement pour qu’il ne le vote pas en l’état. Majoritaires à l’assemblée nationale, les parlementaires PS et Europe Ecologie –Les Verts ont une lourde responsabilité : ils peuvent refuser cette régression sociale. Nous appelons les assemblées citoyennes et toutes les structures du Front de Gauche à interpeller leurs député-e-s et sénateur-trices de gauche. Ce texte ne doit pas passer !
Front de Gauche • Appel à manifester les 19 et 27 janvier 2013
Le Front de Gauche appelle à manifester massivement les 19 et 27 janvier 2013
En faveur du droit au mariage et à l’adoption pour toutes et tous
Et du recours à la PMA pour les couples de femmes
Ce dimanche 13 janvier, une nouvelle manifestation est prévue par les mouvements politiques et sociaux opposés au mariage, à l’adoption, à la filiation et à la PMA pour tou-te-s. Depuis plusieurs mois, ces secteurs, enhardis par la frilosité du gouvernement et de la majorité parlementaire, mènent une importante offensive idéologique pour empêcher l’avancée politique et sociale majeure que représente l’adoption d’une telle loi.
Les débats sur la « loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe » offrent en effet l’occasion historique de supprimer les inégalités en droits qui légitiment les discriminations envers les personnes LGBT. C’est l’honneur et la responsabilité de toute la gauche non seulement d’assumer fièrement les valeurs égalitaires et progressistes inhérentes à ce combat mais aussi de mener bataille pour faire avancer toute la société dans cette voie. Telle est en tous les cas la position que nous défendons au Front de gauche. Comme l’affirme notre programme partagé L’Humain d’abord : « Nous adopterons une loi pour l’égalité qui éradiquera toute discrimination. Les droits du PACS seront renforcés. Le droit au mariage et à l’adoption sera reconnu aux couples homosexuels. Les femmes lesbiennes auront accès à la procréation médicalement assistée. » C’est le sens et le contenu de la proposition de loi N°119 déposée notamment par Marie-George Buffet « tendant à lever les discriminations reposant sur le sexe, le genre et l’orientation sexuelle en matière de filiation ».
Nous défendons le droit au mariage pour toutes et tous par conviction raisonnée que la liberté de choix est essentielle à chacune et chacun, et que l’égalité devant la loi, comme norme de la société, est porteuse d’un message sans équivoque qui délégitime les discriminations.
Nous défendons le droit à l’adoption parce que nous pensons que les personnes LGBT ne forment pas de moins bons parents que les autres et qu’ils ont autant d’amour à transmettre à des enfants.
Nous défendons aussi l’intégration du droit à la procréation médicalement assistée pour les femmes lesbiennes car, une fois évacuée la conception qui assigne une valeur inférieure à celles et ceux qui s’écartent d’une soi-disant norme hétérosexuelle, le cœur du débat est la filiation fondée sur l’engagement parental. Les lois de bioéthique ont consacré la valeur de l’engagement du compagnon stérile lors d’une PMA avec don de sperme : le compagnon de la mère a accès aux mêmes facilités pour faire reconnaitre sa filiation qu’un père biologique. Cette vérité selon laquelle ce sont l’amour et l’engagement parental qui fondent la filiation doit nécessairement s’appliquer pour les couples de femmes lesbiens. Dans un couple de femmes, aussi bien la parturiente que celle qui l’accompagne sont mères toutes deux. Par ailleurs, une femme seule recourant à la PMA a un projet parental tout aussi cohérent qu’une personne seule qui adopte.
C’est pourquoi, le Front de Gauche exige du gouvernement qu’il s’engage fermement et publiquement sur ces trois revendications légitimes et demande à la majorité parlementaire de les voter.
Dans le même temps, le Front de Gauche regrette la gestion calamiteuse de ce dossier par le gouvernement et ses continuelles hésitations, retours en arrière qui ont aboutit à affaiblir le soutien populaire largement majoritaire il y a encore quelques mois à cette loi. S’ajoutent à ces revirements le fait que le Gouvernement, en plein débat sur l’égalité des droits, a annoncé son renoncement à lever l’interdiction systématique du don du sang pour tout homme ayant des rapports sexuels avec des hommes, qui était un autre engagement de campagne de François Hollande ainsi que de toute la gauche.
Après la manifestation pour l’Egalité du 16 décembre à Paris, le Front de Gauche sera de nouveau présent sur les prochaines mobilisations début 2013, afin de réclamer une grande loi d’égalité et non une loi « à minima »: le 19 janvier sur les mobilisations décentralisées partout en France et le 27 janvier lors de la grande manifestation nationale à Paris.
Paris le 9 janvier 2013
Sur BFM TV: la conférence salariale
Alexis Corbière à « Le soir BFM » le 10-01-2013 par lepartidegauche
Voici donc le débat d’hier soir, sur BFM TV avec Sandrine Mazetier (députée PS et vice-présidente de l’Assemblée nationale), Geoffroy Didier (Secrétaire national UMP et conseiller régional) etEmmanuel Lechypre (journaliste économique à BFM TV). L’objet de notre débat était de faire le point sur la négociation entre les représentants des syndicats de travailleurs et les représentants patronaux qui devraient se conclure aujourd’hui.
Mon idée centrale fut de réaffirmer qu’il y a beaucoup trop de flexibilité dans le marché du travail.Laurent Parisot a répété plusieurs fois : « Nous avons besoin de flexibilité pour créer des emplois ». C’est faux. Tous les gens sérieux savent que c’est l’inverse. Les droits sociaux protégeant les salariés, contenus dans le code du travail, ne sont pas un obstacle à l’emploi. Au contraire, il a permis que la France soit moins frappée par la hausse de chômage que les autres pays européens où la précarité est plus prononcée dans le droit du travail. Entre le début 2008 et la mi-2012, elle est un des trois seuls pays, avec l’Autriche et l’Allemagne, où l’embauche des 25-29 ans s’est globalement maintenu alors qu’il a baissé dans les autres pays. Et le fameux modèle danois, où s’applique la « flexésécurité », le taux d’emploi y a reculé de 4,5 points.
Bref, ne cédons pas au baratin patronal qui veut obtenir toujours plus. Je suis résolument du coté des syndicats qui ne veulent rien céder, ne lâcher aucun acquis pour les travailleurs, la moindre progression de la précarité. Ce n’est pas pour cela que Nicolas Sarkozy a été battu en mai 2012. Un gouvernement de gauche ne peut rester les bras ballants devant un tel enjeu qui concerne plus de 22 millions de salariés. Il n’est pas un arbitre neutre entre deux partis (travailleurs et employeurs) qu’il place à équidistance. Pour le Front de Gauche, c’est clair. Il faut une loi qui interdise les CDD à plus de 5 % dans les grandes entreprises et 10 % dans les PME.
Pour être fort, les syndicats ont besoin de partis politiques de gauche qui parlent clairet qui puissent être des points d’appui face à l’offensive patronale. Ils peuvent compter sur toutes les forces du Front de Gauche, et évidement du Parti de Gauche.
Affaire à suivre sur les conclusions de cette prétendue « négociation » , sur la base d’un texte rédigé par le Medef, et qui n’est qu’un jeu de dupe à mes yeux et dont les travailleurs ont tout à craindre…
Et, ce bras de fer si rude entre patrons et salariés et une nouvelle illustration pour ceux qui en doutent, les naïfs et les cyniques, que la lutte des classes et bien une réalité vivante.
Alexis Corbière, Secrétaire national
Violences policières • Tentative d’expulsion d’un papa sans papier
Tentative d’expulsion d’un papa sans papier, tabassé au sol par 5 policiers !
Le Parti de gauche exprime son indignation. M. Ribeiro, un papa sans papier d’un petit garçon de 6 ans que le ministère voulait expulser, a refusé d’embarquer. Cinq policiers l’auraient violemment tabassé au sol !
Pas plus que sous Sarkozy, nous ne pouvons tolérer l’intolérable !
Après les expulsions des deux grévistes de la faim de Lille et du jeune majeur pakistanais toujours en prison à Karachi, l’année 2013 s’entame comme elle s’est conclut : avec la poursuite des expulsions de personnes sans papiers comme sous Sarkozy !
Le Parti de Gauche salue le courage de M. Ribeiro et de tous les militant-e-s, autour du Réseau Education sans Frontière qui se sont mobilisé-e-s contre son expulsion. Cette désobéissance civique honore la République quand la poursuite de la chasse aux sans papiers la déshonore, aujourd’hui comme hier.
Le Parti de Gauche exige la libération immédiate de M. Ribeiro actuellement en centre de rétention, il doit être rendu à son fils et rejoindre sa femme !
Le Parti de Gauche réaffirme son exigence de l’arrêt des expulsions et de la fermeture des centres de rétention. L’ensemble des cas actuels d’expulsions démontre que la circulaire Valls est inopérante pour satisfaire nombre de régularisations. C’est la loi qu’il faut changer !
Danielle Simonnet, Conseillère de Paris, secrétaire nationale du Parti de Gauche