Austérité • La gauche européenne rejette le cadre financier pluriannuel du Conseil européen

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Le projet d’accord du Conseil européen sur le futur cadre financier pluriannuel de l’Union européenne pour les sept années à venir (2014 – 2017) est inacceptable.

Cet accord ouvre la voie à sept années d’austérité et de ralentissement économique en Europe et renie la notion de solidarité européenne.

Contrairement aux déclarations officielles, les chefs d’Etat et de gouvernement proposent des coupes dans des domaines tels que le Fonds Social Européen, qui concernent principalement les vies des citoyens européens en temps de crises.

Nous remarquons avec consternation que les chefs d’Etat européens ont choisi de frapper fort sur les citoyens les plus démunis : le budget dédié à l’aide alimentaire qui était d’environ 3,5 milliards d’euros pour la période 2007-2013 sera drastiquement réduit. Il ne sera que de 2,5 milliards d’euros pour les années 2014-2020 ; en sachant qu’il couvrira alors 28 et non plus 27 Etats. La solidarité est une fois de plus sacrifiée sur l’autel de l’austérité budgétaire alors que le nombre de personnes vivant en-deçà du seuil de pauvreté dans l’Union européenne est passé de 18 à 25 millions entre 2008 et 2012. C’est un dommage qui ne peut qu’alimenter le rejet croissant de l’Union Européenne par ses peuples.

Les violentes coupes budgétaires prévues pour la politique de cohésion et la politique agricole commune, respectivement amputées de 8% et de 16%, sont la conséquence directe de cet abandon. En délaissant ces politiques, qui constituent les politiques redistributives par excellence de l’Union Européenne, la décision est prise d’oublier une fois pour toutes le projet d’une Union basée sur la solidarité.

Nous sommes totalement opposés à la direction qu’ont prise les politiques européennes. Nous rejetons sans réserve les coupes budgétaires généralisées qui pénalisent tous les citoyens européens mais d’abord et avant tout la jeunesse, les agriculteurs, les pêcheurs, les chercheurs, les universités, les collectivités locales, les projets environnementaux.

Les aides d’Etat à l’agriculture, la pêche, l’industrie, et bientôt aux collectivités territoriales sont réglementées et, dans la plupart des cas, interdites par les dispositions des Traités établissant les règles du marché intérieur. La réorientation vers l’agriculture paysanne, plus respectueuse de l’environnement et des agriculteurs est totalement absente. La PAC continuera de bénéficier aux plus grandes exploitations et à celles qui polluent le plus. Sans les programmes européens financés à la hauteur des besoins et des enjeux, tout ce qui concerne la vie quotidienne des citoyens européens sera gravement atteint s’il n’y a pas de possibilité d’octroyer une aide budgétaire nationale supplémentaire.

Dès à présent, nous appelons tous les membres du Parlement Européen à poursuivre les efforts amorcés pour rejeter les politiques d’austérité sur lesquelles se sont entendus les chefs d’Etats et de gouvernement. L’Union européenne ne saurait et ne peut se résumer à une Europe libérale ayant pour unique objectif le seul marché commun. A ce rythme, l’idéal d’une Europe unie est condamné.

Nous ne pouvons accepter que des compétences étatiques soient systématiquement transférées des Etats à l’Union européenne pour que les politiques confiées se retrouvent sans cesse budgétairement affaiblies.

Nous militons avec fierté, unité et cohérence, pour un cadre financier pluriannuel de l’Union européenne qui ne prolonge pas l’austérité imposée aux Etats membres parce que nous savons que l’austérité ne mènera jamais à rien de positif, quel que soit le niveau auquel elle est appliquée.

Le vote sur la résolution du Parlement européen sur les Conclusions du Conseil européen sur le cadre financier pluriannuel ira au-delà de la dimension économique et sociale qui nous est si chère. De manière plus discrète mais tout aussi sérieuse, il en va aussi du respect du peu de démocratie européenne existant. Si le Parlement européen valide la décision des chefs d’Etats, il renoncera du même coup à ses pouvoirs de décision.

En effet, les dispositions des traités accordent au Conseil européen, qui rassemble les chefs d’Etats et de Gouvernement nationaux au niveau européen, le droit de déterminer le montant global du cadre financier pluriannuel et les montants globaux de chaque rubrique (cohésion, agriculture, etc.). Mais le Conseil a pris en otage les quelques instruments légaux de la démocratie européenne existant en définissant le cadre financier pluriannuel de l’Union Européenne 2014-2020 dans ses moindres détails. Le Parlement européen est donc mis devant le fait accompli et ne peut que l’accepter ou le rejeter en bloc ; cela excède largement les compétences des chefs d’Etat et de Gouvernement. C’est tout à fait inacceptable.

Nous rejetons totalement le cadre financier pluriannuel 2014-2020 proposé comme nous avons rejeté tous les mécanismes austéritaires, du Semestre européen au « Two pack », en passant par le « 6 pack », le MES et le traité Merkozy.

Nous avons besoin d’une autre Europe, refondée pour devenir une vraie démocratie. Une Europe dotée d’un budget redistributif, sans l’austérité en contrepartie, afin de permettre à tous ses citoyens de bien y vivre. C’est pour cette Europe-là que nous nous battons.

Nous adressons une solennelle mise en garde. La politique d’austérité sans fin et le pouvoir autoritaire des chefs d’Etat et de Gouvernement sur les budgets nationaux font coïncider reculs sociaux, recul de la souveraineté et recul de la démocratie. La résistance du peuple est inéluctable. Elle ne connaîtra pas de limite.

Strasbourg, le 12 mars 2013

Signataires :

Alexis Tsipras Président de Syriza
Jean-Luc Melenchon CoPrésident du Parti de Gauche
Martine Billard co- Presidente du Parti de Gauche
Cayo-Lara Coordinateur fédéral d’Izquierda Unida
Catarina Martins co-Presidents of Bloco de Esquerda
João Semedo co-Presidents of Bloco de Esquerda
Katja Kipping co-President de Die Linke
Bernd Riexinger co-President de Die Linke
Pierre Laurent Secrétaire national du Parti Communiste Français

Nikolaos Chountis GUE/NGL
Jürgen Klute GUE/NGL
Marisa Matias GUE/NGL
Jiri Mastalka GUE/NGL
Alda Sousa GUE/NGL
Younous GUE/NGL
Lothar Bisky GUE/NGL
Marie-Christine Vergiat GUE/NGL
Cornelia Ernst GUE/NGL
Patrick Le Hyaric GUE/NGL
Miloslav Ransdorf GUE/NGL
Sabine Wils GUE/NGL
Gabriele Zimmer GUE/NGL
Sabine Lösing GUE/NGL
Helmut Sholz GUE/NGL
Gregor Gysi DIE LINKE. au Bundestag
Martina Michels Comité des Régions
Diether Dehm DIE LINKE. au Bundestag
Wulf Gallert DIE LINKE. au Bundestag
Dimitrios Papadimoulis Syriza au Parlement hellénique
Francis Wurtz Ancien président de la GUE/NGL

Les avancées à reculons de Vincent Peillon

Peillon A l’occasion de l’examen par le Parlement du projet de loi d’orientation scolaire, nombreux sont ceux qui s’interrogent et se disent que tout ce qui peut être pris est bon à prendre. C’est à voir. Décryptage.

« A dire vrai, l’examen du projet de loi de refondation pour l’école qui démarre lundi 11 mars pourrait constituer le premier débat « normal » de la législature, entre une majorité globalement rassemblée et une opposition pas franchement remontée. ». Voilà la présentation que faisait le journal Le Monde dans son édition du 11 mars de l’arrivée au Parlement de la loi de refondation scolaire. Pour le journal de référence de l’oligarchie, un débat « normal » est donc un débat où la confrontation d’idées est absente, où le consensus est sacralisé. La loi d’orientation Peillon, qui fait discussion à défaut de faire débat, a donc tout pour leur plaire.

Les lecteurs avertis du journal auront constaté que le quotidien en profite pour glisser l’une des manipulations perfides dont il est coutumier : le Front de Gauche serait dans la majorité tandis que le consensus trouvé entre le parti socialiste et l’UMP autour du TSCG Sarkozy-Merkel serait balayé d’un revers de main afin de reconstruire artificiellement un échiquier politique binaire.

Pourtant, ces deux lignes qui décrivent les réactions à la loi d’orientation sont aussi éclairantes que toutes les analyses : à travers l’acquiescement des uns et l’assentiment tacite des autres, la loi Peillon apparait de fait pour ce qu’elle est : une occasion manquée, un renoncement et un prolongement. Voilà le prix à payer pour que toute la classe des bien-pensants y retrouve son compte !

Le non-dit initial qui permet de les contenter tous, c’est de ramener l’évolution de l’école publique au seul quinquennat sarkozyste. De fait, exit la déferlante libérale qui s’est abattue depuis des années sur l’institution scolaire et qui a remis en question jusqu’aux missions mêmes que la Nation doit affecter à son école. Partant de là, tout ce qui précède les agressions du précédent quinquennat est entériné. Ainsi en est-il du principe d’égalité des chances qui chapeaute tout l’édifice et que les libéraux ont réussi à faire avaler depuis une vingtaine d’années aux sociaux-démocrates. Ainsi en-est-il du socle commun de compétences institué par la loi d’orientation Fillon de 2005 (sous Jacques Chirac) qui segmente les savoirs et les connaissances entre ce qui serait suffisant pour la plèbe et ce qui est nécessaire pour les autres et institue ce faisant une école à plusieurs vitesses. Il en est jusqu’aux suppressions de postes pour lesquelles le référentiel demeure le début de l’ère Sarkozy. Là où Sarkozy avait supprimé 84.000 postes d’enseignants, Vincent Peillon se glorifie de remettre 60.000 postes de personnels divers et variés. Ce n’est pas une loi de refondation, c’est une correction à la marge des cinq dernières années !

Pas étonnant dans ces conditions que la droite, gênée par le bilan sarkozyste mais avide d’assouvir les desiderata du patronat, fasse profil bas. Car tout le corpus des libéraux et du Medef est validé : disparition des qualifications, adéquationnisme au travers de la régionalisation de l’enseignement professionnel, apprentissage plutôt que lycée professionnel…Les chasseurs de « mammouths » pavoisent avec des pans entiers de l’éducation nationale qui se retrouvent en passe d’être externalisés : orientation confiée aux régions via l’acte 3 de la décentralisation, activité péri-scolaires confiées à des collectivités locales sans le sou…Partout les officines privées fourbissent leurs armes pour monter à l’assaut d’une forteresse dont on a abaissé le pont levis.

Dans une période où la lutte des classes est exacerbée et se révèle au grand jour, la droite se voit encouragée et ne peut faire moins qu’essayer de pousser son avantage plus loin encore. C’est ce qu’elle fait quand elle propose de mettre en place ce qu’elle n’a pas osé imposer lorsqu’elle était aux commandes. Pour faire bonne figure, les libéraux nous ressortent ainsi à l’occasion du « débat » parlementaire leur école fondamentale, leurs attaques contre le temps de travail des enseignants, leurs élucubrations visant à faire disparaître le bac comme premier niveau de qualification… Voilà où conduit le ralliement aux fondamentaux de l’adversaire. Non Monsieur Peillon, on ne mange pas dans la main qui veut vous étrangler !

Sauf si le nœud coulant est devenu le sport national. C’est à se le demander lorsque l’on constate que Vincent Peillon profite de l’occasion pour détricoter un peu plus l’existant. Que sa loi d’orientation revienne sur la formation des enseignants qui avait été purement et simplement éradiquée par la droite, c’est bien la moindre des choses. Mais qu’au gré de cette reconstruction il en profite pour imposer les emplois d’avenir dans l’éducation nationale, voilà qui est fort de café. Non seulement il dénature ainsi l’ambition des pré-recrutements qui devaient permettre de concilier élévation du niveau de qualification pour les enseignants et garantie d’accès pour les étudiants issus de tous les milieux sociaux, mais il s’attaque au statut des enseignants déjà fragilisé par ses prédécesseurs en faisant rentrer dans l’école des statuts de droit privé toujours plus précaires. Avec Peillon, inexpérience se conjugue désormais avec précarité !

Quant à l’enseignement privé, il symbolise à lui-seul le statu quo bienveillant. Le gouvernement s’est bien gardé de revenir sur la loi Carle qui organise le financement des établissements privés du premier degré. Lorsqu’il s’est agi de déployer les postes, le privé était à la table. De même pour la réforme des rythmes scolaires, Peillon y va de son aumône pour octroyer aux établissements privés qui appliqueront sa réforme un financement dont ils devraient être légitimement exclus au regard du caractère propre qu’ils revendiquent si ardemment.

Dès lors, il est indécent de faire comme si nous n’avions pas vu la logique de ce texte. Amender des mesurettes, c’est en avaler la logique même. Il ne saurait être question sur un enjeu aussi structurant que l’éducation de se contenter de faire trois pas en avant sur un tapis roulant qui nous entraîne inexorablement en arrière. Il faut entendre ceux qui de bonne foi veulent « sauver les meubles » et prendre ce qui peut être pris. Mais pour en faire quoi ? Dans quel système éducatif ? Avec quelles finalités ?

Ce qui est fait le caractère républicain de notre école, c’est sa globalité : l’école est en prise avec les objectifs de sa période ! Comment aujourd’hui concevoir une « refondation » de l’école sans s’arrêter quelques instants sur les besoins pour notre Nation ? Dans ce projet de loi, pas un mot sur la nécessaire élévation des qualifications dont notre pays a besoin pour engager la transition énergétique. Pas un mot non plus sur l’objectif d’émancipation alors que résonne tout autour de nous les aspirations populaires, les marées citoyennes, les révolutions démocratiques. Pourtant, le bruit des bottes des conservateurs et fascistes en tous genres claque lui aussi sur le pavé, eux qui ne rêvent que de s’appuyer sur l’ignorance et la peur des peuples. La grandeur humaniste de notre école permet de dégager chaque individu des carcans obscurantistes, et partant de là permet l’émancipation de tout le genre humain. Refonder l’école, cela ne peut pas être se livrer à des comptes mesquins d’apothicaires et s’interdire de froisser les puissants.

Si cette loi avait été une loi de refondation, si elle avait rompu avec l’architecture libérale de notre système scolaire, si elle avait été mise en prise avec la société, nous aurions pu juger des avancées et de leurs limites dans un mouvement où la pente aurait été prise. Malheureusement, on en est loin. Derrière le vernis, la loi d’orientation Peillon reste celle de tous les renoncements. Elle est celle de la résignation au vieux monde.

Critique • Un documentaire pour débattre et construire Notre monde

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« Faire de la politique et si possible autrement. »

C’est l’incitation majeure à laquelle nous convie Notre monde, le film de Thomas Lacoste qui sort en salles le 13 mars. Trente-cinq intervenants parmi lesquels le philosophe Jean-Luc Nancy, l’anthropologue Françoise Héritier, le sociologue Luc Boltanski… se succèdent durant 2 heures face à la caméra pour décortiquer chacun un aspect de la réalité sociale et proposer une ou plusieurs pistes afin de remédier à la crise de civilisation sans précédent que nous traversons. 

De l’éducation à la justice et aux libertés publiques en passant par la santé, l’économie, le travail… les interventions ne se limitent pas à des expertises dispensées sur le mode magistral. Les citoyens sont convoqués pour devenir les acteurs principaux du changement, se saisir de ces propositions comme d’un point de départ à de réels débats dont certains extraits seront mis en ligne de manière régulière sur le site www.notremonde-lefilm.com dès les premières projections (voir sur le site également la liste des nombreuses avant-premières ou soirées exceptionnelles en présence d’intervenants).
Jean-Luc Nancy qui ouvre le film trace pour double perspective, les nécessaires élaborations d’une “pensée commune et d’une Commune pensée”.

Les propositions ne feront pas obligatoirement consensus et c’est tant mieux, la démocratie se nourrissant de contradictoire. Ainsi l’analyse des institutions et valeurs éducatives déborde le discours syndical ordinaire. La machine scolaire fabrique volontairement et pour l’essentiel de l’échec s’accordent à dire historiens et sociologues de l’éducation. Il est nécessaire d’initier rapidement une vraie révolution culturelle afin de casser la mécanique infernale qui, dès la maternelle, assigne à l’enfant, avec une image de lui même, une place et une classe sociales. De même dans le monde du travail, il est urgent d’en terminer avec la notion d’excellence. « Il n’y a pas de vie réussie ou de vie ratée, martelle Luc Boltanski. Personne n’est de trop. »

Seule omission que les adhérents du Parti de Gauche se feront fort de réintroduire dans les débats, la dimension écosocialiste qui, loin d’être un chantier parmi d’autres ou un supplément d’âme, constitue la colonne vertébrale du socialisme que nous voulons demain.

Manipulation journalistique pour la Collectivité Territoriale d’Alsace

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Hier, un journaliste de France Inter, Nasser Madji, m’appelle pour me faire réagir sur le projet de Collectivité Territoriale d’Alsace qui a fait l’objet d’un récent billet sur ce blog. Je le félicite de s’intéresser à ce sujet, seul de son espèce au milieu du silence sans failles des médias. Ne vous inquiétez pas, ça va venir dans l’actualité, nuance-t-il. Je comprends vite pourquoi. Après quelques questions sur ce que nous pensons de la Collectivité Territoriale d’Alsace, il m’apprend que Marine Le Pen lance le lendemain une campagne pour le « non » à Mulhouse. Tout s’explique ! C’est reparti comme en 2005… Il me demande ce que cela me fait d’être sur la même position que Le Pen. Vous l’auriez parié ? Mon billet de blog s’intitulait l’Alsace doit rester française, la campagne du FN dit je veux l’Alsace française. C’est la même chose a-t-il établi au terme d’une enquête impartiale et fouillée ! Je constate qu’il a au moins lu le titre de mon papier. Le reste lui est passé au-dessus la tête. Eh ça fait tout de même plus de 8000 signes, coco ! Après lui avoir fait remarquer que sans ce titre il ne se serait pas intéressé à ma note, ce qu’il admet volontiers, je lui explique patiemment en quoi notre vision de la France est en tout point opposée à celle du Front national. J’espère naïvement que l’oral suppléera l’écrit. La conversation dure une dizaine de minutes. Dix minutes que j’aurais mieux fait de consacrer à autre chose. Car son papier est déjà tout rédigé dans sa tête : le non, c’est le FN et le FdG est sur la même ligne que le FN. C’est ce qu’il expliquera dans le journal de 13h de France Inter. Nous utilisons les mêmes mots, les mêmes arguments, assène-t-il. Madji cite même le FN Alliot qui aurait admis son jacobinisme pour dire que nous reconnaissons la similitude de nos points de vue. Nasser Madji ne fait pas du journalisme, il agite un épouvantail au service du « oui », il récite les mantras d’Ayrault et du PS, « après nous Le Pen ». Il lui faut pour cela évacuer du tableau tout ce qui ne colle pas avec sa thèse, sans crainte de cacher les faits et déformer les propos. Jugez-en. Toutes les informations qui vont suivre sont accessibles sans sortir de son fauteuil, par Internet. Elles sont donc à la disposition des journalistes assis comme couchés. Et j’ai signalé chacun de ses points à Nasser Madji pour alléger son harassant travail.

D’abord, les auditeurs d’Inter n’auront pas le droit de savoir que les élus FN se sont prononcés à l’unanimité pour le « oui » lors du Congrès d’Alsace qui décida le referendum le 24 novembre 2012. Pas une voix d’extrême-droite n’a alors manqué pour la Collectivité Territoriale d’Alsace. Un détail ! C’est ensuite que la direction nationale du FN a exigé qu’ils reviennent sur leur vote et se prononcent pour le « non ». Cela mériterait une enquête pour en savoir plus. C’est ce qu’a fait un journaliste authentique pour La Croix. Quoi qu’il en soit, ce virage sur l’aile se fait dans la plus grande confusion et on ne sait pas dans quel mesure le FN alsacien suivra sur le terrain la consigne de Le Pen. Le site Rue 89 écrivait ceci en janvier : « Les élus du Front National n’ont pas non plus trouvé de position commune. Les militants seront interrogés afin de savoir dans quel camp fera campagne le FN alsacien. Trois élus FN ont voté contre, deux se sont abstenus vendredi. Leur chef de file, Patrick Binder, a envoyé cinq lettres remplies de suggestions à Philippe Richert : « Nous ne pouvons pas choisir en l’état. Il fallait, comme je vous l’avais écrit, commander un audit des services publics des collectivités, afin de mieux connaître ce que pourrait être la future collectivité. On aurait pu aussi créer un site web, doté d’un forum, où les Alsaciens auraient pu débattre, poser des questions et soumettre des idées. » » Il manquait un audit et un site web… admirez ces opposants en peau de lapin ! Quant au prétendu jacobinisme du FN, Madji se moque du monde. Binder déclare par exemple pour justifier son passage du « oui » à l’abstention puis au « non » : « C’est dommage, parce que je suis favorable à une province d’Alsace, mais sur des bases saines. Or là, ça s’est fait sans consulter le peuple alsacien dans une incohérence totale. » (à lire ici). Pour Binder il y a un « peuple alsacien » qui devrait disposer d’une « province d’Alsace ». Un minimum de bonne foi suffit pour comprendre qu’il s’agit d’une divergence fondamentale avec nous. Le FN est un parti ethniciste. C’est précisément ce qui permet de comprendre ses volte-faces et ses divisions internes. Les ethnicistes alsaciens se sont prononcés pour le « oui » parce qu’ils sont favorables à l’affirmation d’un peuple alsacien. Les ethnicistes français cherchent depuis à imposer le « non ». Quand ils parlent de l’Alsace française, c’est au nom d’un peuple français vu comme une unité ethnique. Pour nous, à l’inverse, la France n’est pas une nation ethnique. Le peuple français est un peuple politique. Ceux qui le composent sont venus de partout. La France est une construction politique : c’est l’espace où se définit et où s’applique une même loi, décidée par tous et qui s’applique à tous. C’est pourquoi le peuple français comme la République elle-même sont indivisibles. Et c’est pourquoi nous nous opposons depuis la première heure au projet de Collectivité Territoriale d’Alsace, à la différence du FN.

Lire la suite sur le blog de François Delapierre

Le Parti de gauche soutient l’association « Les Amis des peuples de la méditerranée »

Le Parti de Gauche soutient l’association « Les Amis des peuples de la Méditerranée » dans le cadre du procès engagé contre l’Etat d’Israël pour récupérer le Dignité Al Karama.

Nous comptons sur la Justice de notre pays pour condamner l’acte illégal et illégitime d’Israël, dont l’armée avait arraisonné le bateau en route pour Gaza, dans les eaux internationales, en juillet 2011.

Nous réaffirmons notre soutien à la lutte légitime du peuple palestinien pour ses droits et continuerons, quelque soit l’issue du procès, à combattre l’impunité de l’Etat d’Israël, qui se rend coupable de quantités de crimes en prolongeant sa politique de colonisation, de blocus et d’emprisonnement, au mépris de toutes les résolutions de l’ONU.

Nous appelons la France et l’Union européenne à appliquer des sanctions économiques et diplomatiques contre le gouvernement israélien jusqu’à ce qu’il respecte le droit international.

Accord Medef • Discussion autour du film Article 23


Article23 On ne dira jamais assez de bien de l’apport des réseaux sociaux de l’internet dans la lutte politique. Encore une belle rencontre grâce à quelques clics et mots échangés !

Contacté et invité par Jean-Pierre Delépine, c’est donc en grande pompe que le PG53 s’est rendu à la projection du film « Article 23 » (http://www.article23-lefilm.com/) ce dimanche 10 mars 2013.

« On oublie trop souvent que l’article 23 de la déclaration universelle des droits de l’homme stipule que chaque être humain a droit à un travail dans des conditions équitables et satisfaisantes…
Ne croyez pas que cela arrive par hasard ou même par fatalité…
Et, il n’y a pas plus de raison économique ou d’histoire de lutte pour rester compétitif qui puisse justifier de sacrifier les faibles pour ne garder que… L’élite.
Nous sommes juste en présence d’un système organisé par des gens qui visiblement ne savent pas faire autrement et qui sont d’ailleurs complètement dépassés par les évènements », note son auteur sur le site de ce film classé « art et essai ». Car c’est bien de cela qu’il s’agit, se demander ce que chacun de nous peut trouver derrière la fameuse « valeur travail » que l’on nous a tant érigée en valeur dans le modèle capitaliste. A travers un récit largement inspiré de faits réels, Jean-Pierre Delépine illustre la réalité de la souffrance et du stress au travail en dressant un portrait au vitriol des méthodes managériales et des coulisses des cabinets de recrutement. Tous sensibles que nous sommes à ces questions au Parti de Gauche, nous ne pouvons que penser au trop grand nombre de celles et ceux qui ont décidé d’en finir avec la vie, poussés à bout par leurs conditions de travail. Et ça tombe bien, ce film leur est dédié, à elles, à eux et à leurs familles dévastées.
Après le film, un peu sonnés par une réalisation volontairement percutante, on a envie de penser que le silence qui suit est encore de Jean-Pierre Delépine. Mais il ne vous en laissera pas le temps car il a beaucoup de choses à dire et il doit se lever le lendemain matin pour aller bosser. Il a cette particularité de ne pas être un professionnel du cinéma. Il se présente comme un homme ordinaire, ordinaire mais en colère. Ramassant ce qu’il a vu, entendu et vécu dans le monde du travail, avec peu de moyens mais la volonté de déplacer des montagnes, il nous offre « Article 23 », son premier film.
Au détour de la discussion engagée avec le public venu à la projection il nous livre quelques incontournables analyses politiques, inévitables considérations sur le sujet dont il est question. Facétieux, il chuchotera même à un moment sa préférence pour un programme de gauche dans le micro en glissant : « Votez Mélenchon ! ». Jean-Luc Mélenchon, le seul homme politique qui ne l’a pas ennuyé un instant durant la campagne présidentielle 2012, nous confiera-t-il plus tard avant que l’on se quitte.
Parce qu’il s’inquiète de la dégradation du climat social en France, parce qu’il redoute que « ça pète », il a souhaité parler du projet d’ANI (accord national interprofessionnel) qui, s’il est voté à l’Assemblée nationale, aggravera encore la situation sociale en démantelant le code du travail (tout est là : http://www.lepartidegauche.fr/actualites/actualite/toutes-les-actualites-informations-sur-accord-made-in-medef-20984).
Nous remercions Jean-Pierre de nous avoir sollicités pour présenter à son public un ANI qui nous veut du mal, un accord justement renommé « Made In Medef » par le Parti de Gauche. Comme nous nous en étions fait la réflexion lors de la manifestation du 5 mars en voyant nos concitoyens venir vers nous pour se procurer la brochure de décryptage du texte:

(http://www.lepartidegauche.fr/militer/kit/non-l-accord-made-in-medef-20989), le public du cinéma n’avait pas ou peu connaissance du contenu et des enjeux de l’ANI. Damned, que notre tâche est rude face à un système médiatique passant sous silence ce qui l’arrange et se contentant désormais de criminaliser les luttes sociales !
Mais nous sommes légions et nous ferons donc le travail, à travers la toile de l’Internet et sur le terrain, multipliant les belles rencontres comme celle de ce 10 mars.

Au fait camarades PG, Jean-Pierre Delépine est en tournée de présentation de son film dans toute la France. Contactez-le, rencontrez-le, discutez, désenfumez et comme toujours, ne lâchez rien !

http://www.facebook.com/Article23.lefilm

https://www.facebook.com/jeanpierre.delepine.9?fref=ts

Droits_de_l_homme

La loi d’orientation scolaire du renoncement

La loi d’orientation scolaire arrive enfin ce lundi au Parlement. Malgré le paravent d’une consultation jugée recevable par le ministre uniquement quand elle allait dans son sens, Vincent Peillon a dû recourir aux artifices des vacances d’été ou des rythmes scolaires pour détourner les regards de sa loi. Mais cette dernière apparaît aujourd’hui dans toute sa nudité. Pire, le gouvernement a profité du passage en commission pour renforcer les pires travers que recelait déjà le projet de loi Peillon.

L’égalité des chances reste l’ambition validant de fait une logique individualiste et de compétition entre élèves et entre territoires. Le socle commun institué par Fillon en 2005, confirmé par Peillon dans son projet de loi, est en passe d’être étendu au secondaire et représente désormais la clé de voute d’une école à plusieurs vitesses. Le cadre national est battu en brèche, le rôle prescripteur des régions étant renforcé, anticipant ainsi le futur acte 3 de la décentralisation. Même la priorité à l’éducation affichée par le gouvernement se heurte au mur de l’austérité et se traduit, au-delà de la question du nombre de postes, par la sanctuarisation du budget du ministère de l’éducation nationale…sur les bases de la fin du quinquennat précédent.

Pour le parti de Gauche, cette loi d’orientation est incompatible avec la construction d’une école de la réussite de toutes et tous. Elle se résout à préparer nos enfants à vivre dans une société où la finance règne en maitre. En cela, elle est celle de tous les renoncements.

Chavez brûle encore

Plus d’une semaine après sa mort, les cendres d’Hugo Chavez sont encore assez chaudes pour que les belles personnes continuent à cracher dessus.

Cela ne leur suffit pas de l’avoir si souvent calomnié de son vivant. Il leur faut piétiner sa dépouille, comme pour empêcher la créature démoniaque de revenir à la vie. Rien n’aura calmé leur haine ni leur peur.
Ni sa mort qui n’en fait plus un protagoniste des luttes politiques au Venezuela et lui interdit de se présenter à la prochaine présidentielle. Ni leur ignorance crasse, si manifeste dans le flot de contre-vérités délivré par les nécrologies officielles des médias dominants.

Leurs diatribes ne nous apprennent rien sur Chavez. Mais elles nous en disent tellement sur les antichavistes ! Chaque vision du monde désigne des ennemis. Après le décès de Stéphane Hessel, on nous demandait souvent : et vous, qu’est-ce qui vous indigne ? Certains d’entre nous répondaient la misère, d’autres l’arrogance de l’oligarchie. Cela nous décrivait assez bien. Eux répondent une semaine plus tard : Chavez. Cela les décrit parfaitement.

Ecoutons par exemple ce qu’en dit Parisot. Certains de ses reproches peuvent être écartés. Ils sont là pour compléter le décor. Cet « homme était un dictateur » assène-t-elle. Cette accusation commença lorsque Chavez fut accusé de vouloir devenir président à vie pour avoir proposé de supprimer la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels dans la Constitution. Un mensonge répété en boucle. Mais je ne peux croire que cela indigne Parisot qui est en train de faire changer les statuts du MEDEF pour pouvoir briguer un troisième mandat. « Ce pays importe tout, il ne fabrique rien » déclare-t-elle aussi contre le Venezuela bolivarien. Il n’y pas là non plus matière à indignation pour une dévote du libre-échange qui ne s’émeut guère de la dépendance croissante de la France aux industries étrangères. Qu’elle se rassure, le Venezuela produit au moins des sondages, en grande quantité puisque le pays a voté 16 fois sous le « dictateur » Chavez. Certes leur utilité productive est nulle. Cela n’a pas empêché le MEDEF de placer à sa tête une représentante de ce secteur, la patronne de l’IFOP, Laurence Parisot. En revanche, nous touchons du doigt sa haine et sa peur, presque palpables, lorsque, parlant de Chavez au présent, Parisot s’exclame : il « incarne le populisme dans toute son horreur ».

Le peuple, voilà l’horreur ! Voilà l’objet de l’indignation sans cesse renouvelée des puissants. Le peuple est le trait d’union répulsif des belles personnes. Commissaires européens, journalistes, sondeurs, experts de la caste, tous ont en commun le mépris de ce peuple qu’ils se font profession de rééduquer, de manipuler, d’anesthésier, de contourner. Populiste est logiquement leur suprême injure. Ils ont dansé après la chute du Mur de Berlin. Mais la fin de l’histoire n’a pas eu lieu. Les voilà qui regrettent presque les froides bureaucraties qui gouvernaient sans le peuple puis contre lui. Les repentis qui abondent dans leurs rangs renouent sans même s’en rendre compte avec leurs idoles staliniennes. Elles au moins réalisaient l’industrialisation du pays, ne parlaient pas la langue drue d’un Chavez et surtout n’incarnaient rien d’autre qu’un appareil dominant la société.

Chavez les horrifie car il est une image de ce surgissement populaire dans un monde où tout a été conçu pour le tenir à l’écart. Il incarne la hantise des oligarques : ce feu populaire qui jamais complètement ne s’éteint.

Canal+ • Rediffuser pour insulter le deuil de l’Amérique du Sud

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Enfin un point de vue hostile à Hugo Chavez à la télévision !

Comme si les torrents de boue médiatiques déversés depuis le décès de Chavez ne suffisaient pas, Canal + a décidé de rediffuser un documentaire délirant contre le bilan de son gouvernement.

Nous comprenons parfaitement que l’impératif premier de cette rediffusion est le remplissage au moindre coût des heures d’émission. Profitant de l’actualité, Canal+ veut capter l’émotion et les interrogations des téléspectateurs. Mais c’est pour injecter un poison de calomnies et de dénigrement propagandiste.

Ce que les téléspectateurs ne sauront pas, c’est que ce documentaire a été réalisé pendant la dernière campagne électorale présidentielle au Venezuela et qu’il est unilatéralement dédié à combattre l’image de Chavez. Il a été réalisé avec l’aide des seuls opposants et de certaines ambassades, sans aucun recoupement avec le point de vue adverse. Il contient un nombre considérable de pures affabulations, d’accusations sans preuve et de mensonges grossiers. Il reproduit sans recul la ligne argumentaire de l’opposition à l’époque de cette campagne. Chavez mort, on comprend que le film a seulement l’intention de se moquer de la ferveur populaire qui s’est exprimée dans tout le cône sud. Le racisme implicite et la haine anti populaire de cette attitude doivent être pointés.

Cet acte d’arrogance est délibéré en pleine semaine de deuil national dans neuf pays de l’Amérique du Sud. Ce soir Canal+ est une télévision du réseau d’influence nord américain.

Non à la privatisation du National Health Service

Nhs Le Parti de Gauche à Londres condamne la tentative de privatisation du NHS (Sécurité Sociale britannique) par le gouvernement britannique. Ce projet de loi s’inscrit dans le contexte de l’impasse austéritaire qui tire toute l’Union Européenne dans une terrible récession.

Depuis mars 2012 et le vote du Health and Social Care Act, l’Etat britannique ne se voit plus dans l’obligation de fournir un accès gratuit et universel à la santé. Les mobilisations de masse qui eurent lieu quand les parlementaires votèrent de force la loi fit bouger les lignes, et le gouvernement avait promis que les groupes de travail nouvellement créés ne seraient pas dans l’obligation d’ouvrir tous les services à la privatisation.
Toutefois, le gouvernement britannique vient de présenter devant le Parlement les régulations spécifiques pour l’application de cette loi, et ces nouvelles régulations donnent de fait à Monitor (l’entreprise en charge de la régulation financière du NHS) le pouvoir de forcer les privatisations, en particulier à travers la Section 75 du projet de loi.
Le Parti de Gauche Londres soutient le combat contre la privatisation du NHS, et nous réaffirmons notre soutien à toutes les personnes, tous les syndicats et organisations politiques dont les voix s’élèvent contre la dangerosité de ce projet.
Nous considérons de surcroît que le gouvernement a dupé ses électeurs en taisant leurs intention de privatiser le NHS, qui est pourtant selon tous les critères officiels économiquement “efficace”. Nous dénonçons les mensonges et la désinformation répandus dans leur tentative de justifier le démantèlement des services publics britanniques, ainsi que la création d’un marché de la santé, à l’américaine et à deux vitesses, basé sur un système injuste d’assurances privées.
Ce projet de loi est d’autant plus douteux que construit sur un conflit d’intérêts : 25% des parlementaires ayant voté pour le projet de loi possèdent en effet des actions dans des entreprises de santé privées, qui bénéficieraient financièrement de l’application de cette loi.
Cela constitue une agression majeure à l’encontre des progrès sociaux acquis après la Seconde Guerre Mondiale, qui incluaient la création d’un National Health Service en 1948. Le NHS est le dernier symbole de tout ce qui est cher au peuple britannique : une société juste et égalitaire où tous travaillent ensemble pour l’intérêt général, et où l’accès à la santé ne dépend pas de la capacité de chacun à montrer sa carte bancaire.
Le Parti de Gauche Londres dénonce aussi la manière dont le gouvernement fait passer la loi, qui sera votée dans l’urgence et dans le dos des citoyens le 1er avril. Tout cela est accompli dans le plus grand mépris d’un principe essentiel de la société britannique : la démocratie.

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