Marche du 5 Mai: Appel de dirigeants écologistes

Plusieurs dirigeants d’Europe Ecologie viennent de prendre la décision, aux côtés d’Eva Joly, d’appeler à se joindre à la marche du 5 mai pour la 6ème République.

Le Parti de Gauche salue leur décision et leur appel parce que nous pensons nous aussi que « La gauche et l’écologie ont besoin d’un sursaut démocratique » et que tout le monde doit y contribuer.

Au moment où tout est bon pour essayer d’imposer l’austérité, y compris la mise en scène médiatique d’une soit-disante majorité du peuple français pour un gouvernement « d’union nationale », il est fondamental que toutes celles et tous ceux qui veulent en finir avec la finance et l’austérité, qui aspirent à une nouvelle République démocratique, sociale et écologique, viennent le dire tous ensemble le 5 mai.

Manifestation du 1er mai

Agressés depuis 10 ans par les politiques de la droite libérale, les travailleuses et les travailleurs pensaient pouvoir défiler avec plus de sérénité le 1er mai 2013 après avoir chassé Sarkozy du pouvoir. Las, les mauvais coups continuent à tomber comme à Gravelotte. Du renoncement sur les licenciements boursiers au refus de l’amnistie sociale en passant par l’accord Made in Medef sur l’emploi ou le gel de la fonction publique, le gouvernement joue chaque jour un peu plus contre son camp.

Le Parti de Gauche sera lui présent partout en France dans la rue le 1er mai derrière les syndicats et aux côtés des travailleuses et des travailleurs qui résistent et ne se résignent pas au diktat de la finance et à l’horizon de l’austérité. Jean-Luc Mélenchon et Martine Billard, co-présidents du Parti de Gauche, seront ainsi sur le point fixe du Front de Gauche à Paris accompagnés de plusieurs responsables nationaux, quand d’autres secrétaires nationaux comme François Delapierre, Laurence Pache, Manuel Bompard, Marie-Laure Darrigade défileront à Marseille, Guéret, Toulouse ou Creil.

Le 5 mai, c’est la foule immense de ceux qui exigent une 6e République libérée des griffes de la finance et de l’oligarchie qui rechaussera ses souliers pour défiler à Paris entre Bastille et Nation.

Manifestation du 1er mai

Agressés depuis 10 ans par les politiques de la droite libérale, les travailleuses et les travailleurs pensaient pouvoir défiler avec plus de sérénité le 1er mai 2013 après avoir chassé Sarkozy du pouvoir. Las, les mauvais coups continuent à tomber comme à Gravelotte. Du renoncement sur les licenciements boursiers au refus de l’amnistie sociale en passant par l’accord Made in Medef sur l’emploi ou le gel de la fonction publique, le gouvernement joue chaque jour un peu plus contre son camp.

Le Parti de Gauche sera lui présent partout en France dans la rue le 1er mai derrière les syndicats et aux côtés des travailleuses et des travailleurs qui résistent et ne se résignent pas au diktat de la finance et à l’horizon de l’austérité. Jean-Luc Mélenchon et Martine Billard, co-présidents du Parti de Gauche, seront ainsi sur le point fixe du Front de Gauche à Paris accompagnés de plusieurs responsables nationaux, quand d’autres secrétaires nationaux comme François Delapierre, Laurence Pache, Manuel Bompard, Marie-Laure Darrigade défileront à Marseille, Guéret, Toulouse ou Creil.

Le 5 mai, c’est la foule immense de ceux qui exigent une 6e République libérée des griffes de la finance et de l’oligarchie qui rechaussera ses souliers pour défiler à Paris entre Bastille et Nation.

Non à la liquidation de l’argument militaire de la France

69-objets-materiaux-20110723_drapeau_tricolore
Austérité et atlantisme sont les maîtres mots du livre blanc de la Défense remis ce jour au président de la République. Ce sont deux dangers mortels pour la souveraineté et l’indépendance de la France.

Ce livre blanc est une nouvelle preuve de l’hypocrisie des solfériniens et de l’incohérence du gouvernement.
François Hollande annonce qu’il ne touchera pas à la dissuasion nucléaire mais il a accepté d’inscrire la France dans le projet atlantiste de bouclier anti-missile en Europe.
François Hollande annonce des moyens préservés pour le budget militaire mais le livre blanc prévoit des dizaines de milliers de suppressions d’emplois et la vente d’actions de l’Etat dans les industries de Défense.

Ce livre blanc marque un nouvel étiolement de la puissance militaire de la France. Il prépare les grandes phrases selon lesquelles « on ne peut rien faire sans les autres ». Air trop connu !
Le renoncement à l’indépendance et à la souveraineté est toujours présenté comme une fatalité indépendante de notre volonté.

Je refuse cette liquidation de l’argument militaire de la France. Loin de l’atlantisme et de l’austérité, la France doit construire une défense souveraine et altermondialiste.

Crédit photo photosdegauche.fr (michel_soudais)

Non à la liquidation de l’argument militaire de la France

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Austérité et atlantisme sont les maîtres mots du livre blanc de la Défense remis ce jour au président de la République. Ce sont deux dangers mortels pour la souveraineté et l’indépendance de la France.

Ce livre blanc est une nouvelle preuve de l’hypocrisie des solfériniens et de l’incohérence du gouvernement.
François Hollande annonce qu’il ne touchera pas à la dissuasion nucléaire mais il a accepté d’inscrire la France dans le projet atlantiste de bouclier anti-missile en Europe.
François Hollande annonce des moyens préservés pour le budget militaire mais le livre blanc prévoit des dizaines de milliers de suppressions d’emplois et la vente d’actions de l’Etat dans les industries de Défense.

Ce livre blanc marque un nouvel étiolement de la puissance militaire de la France. Il prépare les grandes phrases selon lesquelles « on ne peut rien faire sans les autres ». Air trop connu !
Le renoncement à l’indépendance et à la souveraineté est toujours présenté comme une fatalité indépendante de notre volonté.

Je refuse cette liquidation de l’argument militaire de la France. Loin de l’atlantisme et de l’austérité, la France doit construire une défense souveraine et altermondialiste.

Crédit photo photosdegauche.fr (michel_soudais)

Aulnay : PSA veut en finir dès aujourd’hui

Aulnay Ce matin, le groupe PSA est bien décidé à en finir et à faire passer son « plan de sauvegarde de l’emploi », qui se traduit par 11 200 suppressions d’emplois sur deux ans. A l’occasion du comité central d’entreprise qui se réunit ce lundi 29 avril, la direction du groupe va jouer sur du billard. A l’exception de la CGT, les organisations syndicales qui siègent au sein de l’assemblée consultative ont déjà signifié leur accord sur les mesures présentées par PSA. SUD, qui les refuse à l’instar de la CGT, n’est pas représenté au CCE. La fermeture du site d’Aulnay et les 1 400 suppressions d’emplois à l’usine de Rennes devraient donc bénéficier de l’imprimatur d’un CCE désemparé.

Le tribunal a en effet débouté la CGT et SUD de leur demande d’annulation du PSE vendredi 26 avril. Les deux syndicats devraient, selon toute vraisemblance, faire appel de la décision de justice. Ce qui amène PSA à accélérer le processus et le vidage de l’usine d’Aulnay. Pour ce faire, la direction bénéficie du désengagement total du gouvernement mais aussi des collectivités locales concernées. Ni la mairie d’Aulnay ni le conseil général de Seine-Saint-Denis ni le Conseil régional Île-de-France (pourtant concerné au regard de ses compétences en matière d’aménagement du territoire et de développement économique) n’ont dépassé le stade de la banderole de « soutien » aux salariés de PSA en grève depuis 3 mois. La CGT l’a encore rappelé vendredi dernier :

Force est de constater que les salariés n’ont bénéficié d’aucun soutien, ni de l’ancien gouvernement et encore moins de l’actuel, qui n’a fait que mettre des bâtons dans les roues à la mobilisation des salariés en se mettant clairement du côté des licencieurs et contre les travailleurs qui défendent l’emploi.

La direction de PSA continue à claironner qu’il y aura « zéro licenciements » en promettant des reclassements à Rennes comme à Aulnay. Les emplois détruits le seraient suite à des « départs volontaires » et à des non remplacements de départs en retraite. En matière de reclassements, les chiffres de départ – « 3 700 » pour le seul site d’Aulnay qui en emploie 3 000 – se sont considérablement réduits. La RATP, qui s’était engagée sur 1 000 reclassements, n’en confirme plus qu’une petite centaine. La SNCF avait aussi, par la voix de son PDG, fait de belles déclarations sur l’intérêt qu’elle portait aux salariés issus de l’automobile :

On souhaite aussi embaucher des gens expérimentés. On va embaucher 1 500 personnes sur l’entretien des voies, 900 personnes dans les ateliers du matériel (…) Il y a tout un savoir-faire dans les usines automobiles que nous savons, nous, utiliser à la SNCF.

Quelques mois plus tard, la SNCF annonce finalement 300 postes au total pour les PSA ! De la bouche d’un responsable de l’entreprise, pour le bassin d’Aulnay, ce chiffre se limite à 50 postes de travail dans la maintenance. Le reste sera réparti sur le reste des sites. Au final donc, les reclassements donnent : SNCF 50 postes ; RATP 100 ; Aéroports de Paris 100 ; ID Logistics 500. Soit un total de 750 propositions réelles, mais avec des pertes de salaire pouvant aller jusqu’à 660 € par mois. A noter que PSA s’est engagé à « compenser » les pertes de salaires à hauteur de 300 € par mois…

Le coût de l’ensemble des dispositifs liés au PSE s’élèvent, pour PSA, à plus d’un milliard d’euros. Une somme considérable pour nous autres mortels. Mais qu’en penser quand, mercredi 25 avril, le constructeur automobile a distribué 350 millions d’euros aux actionnaires, notamment sous forme de rachat d’actions ? Le tout, évidemment, sans qu’aucun ministre ne s’émeuve de cette mesure d’un cynisme sans bornes.

Côté CGT, on annonce déjà que, quel que soit le résultat du CCE, la lutte continuera…. lire la suite sur le Cri du Peuple

Le gouvernement se soumet une fois de plus aux lobbies patronaux

Après le cadeau fiscal de 20 milliards du pacte de compétitivité, après la pathétique loi bancaire, après l’accord « made in Medef » qui s’attaque au code du travail, François Hollande vient de franchir une nouvelle étape dans sa capitulation face aux lobbies patronaux. Dans une longue déclaration d’amour au patronat, il a notamment annoncé de nouvelles mesures de défiscalisation du capital. Le gouvernement créé notamment un nouveau régime fiscal sur les plus-value de cessions, dit «incitatif», visant à récompenser la « prise de risque », avec un abattement majoré à 85% au-delà de huit ans, contre 40% aujourd’hui. Il commencera à s’appliquer à 50% dès un an de détention des titres, ce qui va grandement favoriser les fonds spéculatifs. Le leader des pigeons, le multimillionnaire Carlos Diaz qui réside à San Francisco, a immédiatement déclaré sa satisfaction sur twitter : « Job done : François Hollande courtise le monde des affaires par des baisses d’impôts ».

Le Parti de Gauche dénonce cette politique qui favorise de manière démesurée les actionnaires. Cette défiscalisation du capital ne favorisera en aucune manière l’entreprenariat et l’emploi. Les véritables difficultés des petites entreprises sont dues à la difficulté d’accès au crédit et aux marges scandaleuses que les multinationales se font sur le dos de leurs sous-traitants. Pour soutenir l’entreprenariat, il faut investir massivement dans l’économie, sécuriser les salariés et lutter contre le capitalisme financier qui gangrène notre économie.

Le Parti de Gauche appelle tous les dirigeants des petites entreprises qui ne se reconnaissent pas dans cette capitulation du gouvernement à défiler le 5 mai pour exiger que le pouvoir en place tourne enfin sa politique vers l’intérêt général.

Hollande veut faire de l’école un nid de pigeons

Elle est belle la morale laïque de François Hollande. Son premier geste : offrir au Medef l’ »esprit » de nos enfants !

Hier, en cloture des assises de l’entrepreneuriat, François Hollande a proposé de  » stimuler l’esprit d’entreprise  » dans l’école. Plutôt que l’école de l’émancipation, François Hollande fait le choix de l’école de l’endoctrinement à la cupidité.

Une fois encore, François Hollande cède aux roucoulements des pigeons et balaye le collectif de travail qu’est l’entreprise pour légitimer « l’esprit d’entreprendre ». Pendant ce temps, la voie professionnelle nationale et publique continue d’être déconstruite, privant ainsi les salariés et ouvriers de notre pays du haut niveau de qualification lui permettant son émancipation.

A l’école comme dans le reste de la société il est temps d’en finir avec ces pratiques de classe. Il faut faire cesser la main mise de l’idéologie dominante d’une oligarchie sur les programmes scolaires.

Le Parti de gauche combat pour une laïcité totale des programmes de l’Education Nationale, libérant ainsi l’école et l’enseignement de la doctrine libérale et consummériste.

Yagg.Mag • Parti de Gauche: l’égalité au cœur de la Marche du 5 mai

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Le 5 mai prochain, au même moment que plusieurs autres manifestations des opposant-e-s à l’égalité des droits à Paris et en province, se tiendra la Marche citoyenne pour la 6ème République du 5 mai menée par le Parti de Gauche. Événement symbolique visant notamment à protester contre les politiques d’austérité, cette mobilisation fait aussi la part belle à la lutte pour l’égalité et pour les droits des minorités.

L’ÉGALITÉ AVANT TOUT
Lors de cette marche défilera le cortège «Égalité civile et civique» qui rassemblera l’ensemble des luttes des minorités LGBT et féministes, les droits des étrangers, des malades, et des personnes en situations de handicap. «Il est important de ne pas faire d’opposition entre les combats pour l’égalité civique et l’égalité sociale», explique à Yagg Jean-Charles Lallemand, secrétaire national du Parti de Gauche à l’égalité des droits. A la lecture de l’appel de ce cortège, l’égalité comme valeur républicaine représente en effet un mot d’ordre et doit être remise au centre des préoccupations pour servir de levier contre l’ensemble des discriminations: «La Constitution de notre 6ème République sociale devra proclamer que l’égalité des personnes devant la loi s’étend aussi sans distinction de sexe, d’orientation sexuelle, d’identité de genre ou d’état de santé». Lutte contre toutes les discriminations et les stéréotypes, sensibilisation à l’égalité homme/femme dès le plus jeune âge seront parmi les priorités du Parti de gauche: «Dans notre 6ème République sociale, les genres, les amours, les sexualités et les familles sont égales en dignité et en droit, à l’opposé du projet de société réactionnaire de la droite et de l’extrême-droite qui convergent pour défendre une même vision essentialiste des genres, traditionaliste de la famille et naturaliste de la parenté.»

«UN VISAGE D’OUVERTURE ET DE GÉNÉROSITÉ POUR NOTRE PAYS»
Invité récemment sur plusieurs plateaux de télévision, Jean-Luc Mélenchon n’a pas manqué de saluer l’avancée sociale historique que représente l’adoption du projet de loi pour l’ouverture du mariage et de l’adoption pour les couples de même sexe le 23 avril dernier: «Je crois que c’était un beau moment, car pour notre pays, c’est un visage d’ouverture et de générosité» a-t-il déclaré dans l’émission «C à vous». Sur son blog, le co-président du parti de gauche a félicité le travail et l’investissement de la députée Marie-George Buffet durant toute la durée des débats sur le projet de loi. Enfin, l’ancien candidat à la présidentielle n’a pas manqué de critiquer vivement la frilosité du gouvernement, notamment par rapport à la PMA. Pour Jean-Charles Lallemand, l’ouverture du mariage et de l’adoption n’est clairement pas suffisante: «Cela fait partie des grands acquis, mais l’égalité doit être portée jusqu’au bout, avec le projet de loi sur la famille, avec l’extension des droits hors mariage, mais aussi avec des droits comme le changement d’état civil libre et gratuit pour les personnes trans’.»

Lire la suite sur le site de Yagg.Mag

Les 50 jours qui ont changé l’Italie

Election_italie

La réélection de Giorgio Napolitano comme Président de la République italienne n’est pas un fait anodin bien au contraire. En 67 ans, la jeune République parlementaire s’était bien gardée d’élire pour un second mandat de sept ans un président qui peut être selon ses ambitions politiques un garant neutre de la Constitution ou le démiurge de l’action gouvernementale. Pour préserver l’initiative parlementaire, les présidents, à la fin de leur septennat, étaient faits pères de la République, nommés sénateurs à vie, et certains d’entre eux (comme Pertini et surtout Ciampi) allaient jusqu’à théoriser l’inconstitutionnalité d’un second mandat présidentielles bien qu’il eut été aisé pour eux de briguer un second mandat. Giorgio Napolitano lui même, depuis la chute du gouvernement Berlusconi et l’entrée en fonction au poste de Premier ministre de l’ex-commissaire européen Mario Monti, n’avait eu de cesse de répéter qu’il était indisponible pour un second mandat. Et il a continué de le dire jusqu’au flinguage de Romano Prodi par 101 grands électeurs du Parti Démocrate. Alors pourquoi ce tremblement de terre institutionnel, cette remise en cause radicale des us et coutumes de la République ?

Pour comprendre ce grand chambardement, il faut revenir un an et demi en arrière et comprendre ce qui s’est joué lors de la chute du gouvernement Berlusconi. Contrairement à ce qu’une lecture peu attentive pourrait laisser entendre le gouvernement, Berlusconi n’est pas tombé sous les coups de son opposition de centre gauche, aphasique depuis trois ans, ni grâce au travail important de la magistrature. Non : il s’est fait descendre par la Banque Centrale Européenne, la Commission Européenne et Bankitalia, la banque centrale italienne. En effet ce gouvernement largement corrompu et profondément réactionnaire avait un seul vrai défaut pour le pouvoir de la finance : celui de ne pas appliquer assez vite les mesures contenues dans la lettre de Juillet 2011 que Jean-Claude Trichet, Olli Rehn et Mario Draghi avaient envoyée à Berlusconi. Au moment de la chute du gouvernement Berlusconi, Giorgio Napolitano avait la possibilité de convoquer des élections anticipées et de remettre dans les mains du peuple souverain le choix des politiques à mettre en place. Mais il n’en fit rien. Pour complaire à la BCE et à la Commission Européenne il nomma Mario Monti président du Conseil. Les dix-huit mois qui suivirent auront été, en toute logique, marqués par une application violente des politiques austéritaires européennes.

Austerite Ce qui se jouait avec l’élection du président de la République c’était la poursuite à outrance de l’austérité et la casse de l’État social sur ordre de la Troïka puisque le Parlement issu des élections de février est divisé en trois blocs plus ou moins égaux. Il ouvrait une crise politique dans lequel d’aucuns virent le meilleur alibi pour passer d’une République parlementarisme à un présidentialisme revendiqué. C’est en ce sens il fallait lire la création des deux commissions de « sages » par Giorgio Napolitano entre le résultat des élections législatives et sa réélection. Ces deux commissions, composées par des personnalités de « centre-gauche », du « centre » et du « centre-droit », toutes très attentives aux injonctions bruxelloises avaient pour mission de réactualiser et amplifier la lettre de Juillet 2011 pour contraindre le futur Président de la République à obéir aux ordres de la finance. À ce moment-là, l’éventualité de la réélection de Giorgio Napolitano n’était pas à l’ordre du jour. On assistait donc à une situation ubuesque où un futur ex-président se chargeait de faire tracer la route de son successeur par une commission de prétendus sages. C’est aussi dans ce sens de la soumission aux diktats européens qu’il fallait comprendre le mandat d’explorateur que Giorgio Napolitano avait confié à Pierluigi Bersani juste après les élections. Le Président de la République avait en effet chargé l’ex-secrétaire national du Parti Démocrate (et grand perdant des élections) d’essayer de former un gouvernement. Ce mandat avait été donné à Bersani sans lui donner la possibilité de se présenter devant le Sénat, celle des deux chambres ou le PD n’avait pas la majorité. Il en avait pourtant absolument besoin pour y chercher la dizaine de votes qui lui manquaient et obtenir ainsi la confiance parlementaire nécessaire pour mettre sur pied un nouveau gouvernement.

C’est dans cette condition où l’agenda austéritaire européen doit à tout prix être confirmé que nous arrivons à la date de l’élection du Président de la République. Des quatre candidats réellement en lice un seul avait les caractéristiques nécessaires pour continuer à appliquer la lettre rénovée de Juillet 2011 : celui qui l’avait déjà acceptée, Giorgio Napolitano. Franco Marini, pourtant ex-président du Parti Populaire Italien, ex-démocrate chrétien, ne donnait pas assez de garanties à l’aile affairiste réactionnaire du Popolo Della Libertà (le parti de Berlusconi) sans qui aucun président n’était éligible durant les trois premiers tours de l’élection. Quant à Romano Prodi, le candidat phare du PD, il est apparu trop modéré aux ultralibéraux réunis autour de Mario Monti et à certains élus dans les files du Parti Démocrate ou trop droitier pour l’aile la plus à gauche de celui-ci qui lui préférait Rodotà, à l’instar de Sinistra Ecologia e Libertà (les sociaux-démocrates de Vendola) et des élus du Mouv5 étoiles de Grillo. Seule la continuité du personnel pouvait assurer la continuité des politiques d’austérité imposées contre sa volonté au peuple italien.

Napolitano_et_letta
Giorgio Napolitano et Enrico Letta

Ce n’est donc pas une surprise de voir qu’à peine confirmée la réélection de Giorgio Napolitano, tous les problèmes sur la composition du futur gouvernement semblent être tombés d’un coup. Une « Sainte-Alliance » PDL/PD/Scelta Civica (Monti) reconnaît dans Enrico Letta, un « jeune » (47 ans) démocrate chrétien et ex vice secrétaire (de droite) du Parti Démocrate, « l’homme providentiel » autour duquel former le nouvel exécutif. Pendant 24 heures, on donnait comme grand gagnant de la débâcle de Bersani, son ex-outsider lors des primaires de Décembre 2012 Matteo Renzi, mais on lui a préféré l’homme de la commission trilatérale et de l’Aspen Institute, qui a aussi l’avantage d’être le neveu de l’éminence grise de Silvio Berlusconi depuis son entrée en politique : Gianni Letta.

Cinq longues années d’austérité attendent désormais l’Italie parce qu’avec une majorité « présidentielle » qui dépasse les 2/3 des députés et sénateurs et le travail préparatoire des « sages » en matière de réformes constitutionnelles, tout est désormais possible, et tout sera rendu possible pour assurer le bon étranglement des classes moyennes et populaires pour la joie d’une oligarchie antidémocratique.

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