David Assouline conteste-t-il la légitimité de l’Assemblée Nationale ?

David_assouline En réaction au premier tour des élections législatives partielles dans deux circonscriptions des français de l’étranger, David Assouline, porte-parole du PS, a considéré ce matin que l’importante abstention discréditera la représentativité des députés qui seront élus.

Le Parti de Gauche se réjouit que le Parti Socialiste se pose enfin la question de la représentativité des élus face à l’océan d’abstention.

En effet, si l’abstention est massive dans les deux circonscriptions ayant voté ce dimanche, elle l’est également dans toutes les autres circonscriptions des français de l’étranger. Faut-il rappeler que ces élus l’ont été, dans le meilleur des cas, avec 26% de participation et dans tous les cas avec un nombre extrêmement faible de voix ?

Surtout, puisqu’il en est à se poser de bonnes questions en matière de démocratie, le PS pourrait s’inquiéter, avec le Parti de Gauche, du fait qu’aux législatives de 2012 le Parti Socialiste a recueilli seulement 16,5% des inscrits. Il dispose pourtant de 280 sièges. Avec ses alliés, le PS dispose de près de 60% des sièges à l’Assemblée Nationale.

Ainsi, ce que semble découvrir David Assouline, c’est l’entre-soi oligarchique que constituent nos institutions. Cet entre-soi donne plus d’importance à une désignation interne au sein du PS ou de l’UMP qu’au vote populaire.

La distorsion puissante entre la réalité et la « représentation » nationale est de nature à expliquer l’abstention chez nos compatriotes et en particulier parmi les ouvriers.

Oui, la question de la représentativité de l’Assemblée Nationale est posée. C’est pourquoi le Parti de Gauche en appelle à ce que le peuple reconquiert sa souveraineté par une Constituante et l’exerce dans une 6ème République.

Bastamag • Une Européenne sur trois travaille plus de 70 heures par semaine

Aspirateur

70 heures : c’est, en moyenne, le temps de travail hebdomadaire « global » des femmes européennes occupant une activité professionnelle à temps plein, soit le tiers d’entre elles. Ce « temps de travail global » prend en compte le temps de travail rémunéré et le temps de travail non rémunéré : les tâches ménagères, les soins aux enfants et aux adultes dépendants… Ce calcul a été réalisé par la fondation de Dublin, qui publie tous les cinq ans une enquête sur les conditions de travail en Europe [1].

Ce calcul met en évidence le fait que les femmes travaillent en réalité bien davantage que les hommes. Ceux-ci ont des horaires plus lourds en moyenne, mais en majorité dans le cadre de leur emploi rémunéré. Si les célibataires sans enfants travaillent 48 h par semaine, quel que soit leur sexe, la vie de couple marque un premier palier de progression vers l’inégalité. Alors que le temps de travail global des hommes grimpe d’une heure, celui des femmes augmente de six heures, pour arriver à 54 h hebdomadaires. Quand les couples ont des enfants, le travail global s’accroît encore : plus 70 heures de labeur pour les mères, contre 59 h pour les pères.

Le précédent rapport de la Fondation, publié en 2005, révélait que même les femmes qui occupent un emploi à temps partiel [2] travaillent au total deux heures de plus par semaine que les hommes embauchés à temps plein…

Lire la suite sur Bastamag !

La machine à voler le temps

Nous sommes en 1976. Yvon Gattaz ne préside pas encore le MEDEF. Patron de Radiall, il crée le club ETHIC. Son objectif : mener la bataille idéologique contre l’Union de la Gauche menaçante. Son orientation : néolibérale. Son emballage : réconcilier l’éthique et l’entreprise. Que propose-t-il face aux rémunérations patronales indécentes ? L’au-to-ré-gu-la-tion ! Cette idée aura une longue descendance. En 1995, Marc Viénot, président de la Société Générale, publie un rapport pour autoréguler les entreprises cotées. Puis un deuxième. Ensuite, Daniel Bouton édite un énième document posant les bases d’une autorégulation exigeante et moderne. C’est le successeur de Viénot à la Générale. L’autorégulation se pratique en rond, dans un tout petit cercle. Le MEDEF prend la relève et se dote d’un comité d’éthique. En 2008, Parisot adopte un code de bonne conduite avec l’AFEP (lobby des grandes entreprises). L’autorégulation bat son plein, les revenus des patrons du CAC s’envolent. Maurice Lévy, PDG de Publicis, se fait voter une indemnité de 5,4 millions d’euros pour le jour où il quittera le groupe, à 70 ans. Pour clause de non-concurrence… La crise des subprimes révèle les spéculations des banques autorégulées. Même Sarkozy fait mine de s’émouvoir. « L’autorégulation pour régler tous les problèmes, c’est fini ! » tonne-t-il en meeting en septembre 2008. Puis il va se rasseoir.

Nous sommes en 2013. Pierre Gattaz ne préside pas encore le MEDEF. Peut-être ne sera-t-il pas élu le 3 juin prochain. Mais c’est un fils spirituel d’Yvon, son père, qui représentera le grand patronat français. Il jurera à son tour promouvoir une autorégulation exigeante. Au PS, les héritiers sont moins bien élevés. Ils dilapident à tout va. Il ne leur reste désormais que l’adresse. Le solférinien Moscovici vient ainsi d’enterrer l’encadrement des revenus patronaux promis par Hollande. Le chef de Bercy-Batron explique dans les Echos qu’il a appris personnellement la bonne nouvelle à Parisot et au président de l’AFEP lors d’un récent rendez-vous. L’autorégulation se pratique décidément en tout petit cercle.

Nous sommes bientôt en juin et l’information fait la Une du mensuel Science et Vie. L’espérance de vie en bonne santé a reculé pour la première fois en France l’an dernier. Ce mouvement touche tous les pays capitalistes développés. Aux Etats-Unis, une étude publiée en mars démontre que la santé des baby-boomers actuellement âgés de 46 à 64 ans s’est dégradée par rapport à leurs parents. 43% d’entre eux souffrent d’hypertension, contre 23% pour la génération précédente. 73,5% d’hypercholestérolémie, contre moins de 34% précédemment. La proportion des diabétiques est passée de 12 à 15,5%.

Les apparences sont donc trompeuses. Le temps n’est pas suspendu. La roue capitaliste tourne et de plus en plus vite. D’immenses fortunes autorégulées s’amassent. L’humain est peu à peu broyé dans leurs machines à cash. L’intensité du travail se paie d’une explosion de l’arthrose et des troubles musculo squelettiques. La précarité fait dégringoler l’espérance de vie en bonne santé des femmes. Le chômage de masse nourrit les incapacités précoces. Le temps est traversé par cette lutte des classes dont Cahuzac nous assurait les yeux dans les yeux qu’elle n’existe pas. Gagné par les uns, il est perdu par les autres. Mercredi, la Commission européenne a exigé qu’on s’en fasse voler plus encore avec l’allongement de la durée de cotisation pour la retraite. Assez de temps perdu, assez de temps volé ! En décrétant qu’on le lui rende, le peuple ne veut que son dû.

Marseille, le scandale d’une manifestation anti-ROM !

Le Parti de Gauche condamne fermement la manifestation « contre les campements Roms illicites » organisée samedi 25 mai dans les 13-14ème arrondissements de Marseille.

Au-delà de cette manifestation, nous sommes indignés du soutien du maire socialiste de secteur à la manifestation. Les sirènes de l’électoralisme jouent le jeu du FN dans un secteur où il se porte déjà bien.

La forte présence d’un électorat FN ne peut pas justifier des prises de position totalement contraire aux valeurs humanistes qui devraient caractériser les représentants de la République élus sur des listes qui se disent de gauche.

Au contraire nous assumons de dire que les Roms ont le droit de vivre dignement en France et que l’État doit faire tomber les réglementations qui les empêchent de travailler.

Il est scandaleux que les ghettos de pauvres qui se créent dans les quartiers nord de Marseille et l’abandon flagrant dont les habitants sont les victimes provoquent haine et violence. La République ce sont les mêmes droits pour tous ceux qui vivent sur le même sol !

Le Parti de Gauche exige du gouvernement :

Hollande abandonne la souveraineté militaire de la France

L’allocution du 24 mai de François Hollande sur la Défense confirme le sacrifice de l’outil de défense sur l’autel de l’austérité, et l’abandon de notre souveraineté en la matière, dans la continuité de la politique de Nicolas Sarkozy.

24.000 nouvelles suppressions de postes seront opérées dans les armées d’ici à 2019 en plus des 54 000 décidées sous Sarkozy. Quant à la promesse de protéger l’industrie de Défense, comment y croire de la part d’un Président qui a, entre autres, choisi de sacrifier l’essentiel de la capacité de décision de l’État français au sein d’EADS ?

En annonçant une « nouvelle étape de la défense européenne » calquée sur la doctrine de la Smart defence conçue par l’OTAN, donc les États-Unis qui entendent par là « mutualiser pour mieux régner », François Hollande poursuit l’enfermement de la France dans le dispositif atlantiste. Il a cru utile de préciser, pour rassurer une oligarchie transatlantique qui le savait déjà, que « la défense européenne ne sera ni contre, ni sans les États-Unis ». Il aurait par honnêteté pu ajouter qu’elle se fera largement « pour eux » !

La France « peut parler parce qu’elle a les moyens aussi de se faire respecter », a précisé François Hollande. Cet « élément de langage » ne trompera pas ceux qui attendent que la puissance militaire de la France, nation à vocation universaliste depuis trop longtemps enfermée dans un cadre occidentalo-atlantiste, soit mise au service d’un autre monde.

Je demande solennellement au Président de la République d’ouvrir le débat sur les orientations de notre pays en matière de défense. L’abandon de ce pan décisif de la souveraineté de la République est un choix trop grave pour être décidé par quelques cénacles aux esprits formatés par des années de renoncement. Ici comme ailleurs, place au peuple !

Lisez l’actualité de la commission défense à ce sujet

Retour sur l’allocution du Président sur la Défense • Hollande sacrifie la souveraineté de la France

François Hollande a confirmé le 24 mai les orientations du récent Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale. C’est bien une poursuite de l’abandon de la souveraineté française en matière de défense, largement entamée sous le mandat de Nicolas Sarkozy, qui se dessine.

Defence-godasse En confirmant 24.000 nouvelles suppressions de postes dans les armées d’ici à 2019, en plus des 54 000 déjà décidées sous Sarkozy, et le gel d’un budget qui par le seul effet de l’inflation subira donc une forte baisse, le Président de la République sacrifie la défense nationale sur l’autel de l’austérité. Paul Quilès, Ancien ministre socialistes des Armées, peu suspect d’opposition radicale au gouvernement, ne s’y est pas trompé en déclarant que l’outil de défense sera « rogné jusqu’à l’os ».

De fait, les affirmations de François Hollande visant à rassurer ne sont que des formules creuses, voire mensongères. Que penser de l’annonce du maintien d’une capacité de projection de 66 000 soldats, alors même que la France ne dispose pas de moyens de transports en conséquence ? La promesse de relancer le programme d’avions de transport A 400 M, et plus largement de « protéger » l’industrie de Défense, peut-elle être prise au sérieux de la part d’un Président qui a laissé le gouvernement baisser la part de l’État français dans le capital d’EADS au profit des marchés financiers et de l’Allemagne, et abandonner son droit de veto dans cette entreprise stratégique ?

Et que dire de l’engagement à faire de la cyberdéfense une priorité de la part d’un Chef des armées qui a laissé le Ministère de la défense, sous la pression de l’OTAN, renouveler dans des conditions opaques le contrat qui le lie avec Microsoft, alors même que les programmes informatiques de cette firme sont truffés de dispositifs permettant aux services de renseignement étasuniens de s’y introduire sans la moindre difficulté ?

La seule chose à comprendre est que derrière ces effets d’annonce, c’est bien d’un approfondissement de la soumission de la France au dispositif atlantiste qu’il s’agit !

Déjà, en acceptant le bouclier-antimissile qui ouvrirait dans les faits la voie à un usage offensif de l’arme nucléaire sous l’égide des États-Unis, François Hollande avait porté atteinte à notre doctrine d’emploi de l’arme nucléaire, strictement dissuasive donc défensive, qui serait de fait rendue caduque. Que le bouclier anti-missile soit encore à l’état théorique change peu à l’affaire, car en matière nucléaire les mots comptent tout autant que les moyens.

En annonçant une « nouvelle étape de la défense européenne » qui mutualisera les moyens, au prétexte de contraintes budgétaires, le Président ne fait qu’appliquer la doctrine de Smart defence conçue par l’OTAN. Sous couvert de développer les capacités industrielles et militaires de l’Europe, ce programme tendra à enfermer chaque pays européens dans des capacités parcellaires, en sorte que seule l’OTAN, en tant que centre de commandement, disposera de capacités globales. Pire, au prétexte d’« interopérabilité » dans l’alliance atlantique, la smart defence programme la main-mise de l’industrie de défense étasunienne sur ce qu’il reste d’indépendant en Europe dans ce secteur.

La France, seul pays disposant encore (pour combien de temps ?) en Europe de capacités autonomes en matière terrestre, aérienne et maritime, a tout à y perdre. Les États-Unis, qui se redéploient en Asie-Pacifique tout en prônant de mutualiser pour mieux régner afin de maintenir l’Europe à l’état d’auxiliaire impérial, ont tout à y gagner.

Dès lors François Hollande n’avait pas besoin de préciser que « la défense européenne ne sera ni contre, ni sans les États-Unis » pour rassurer ces derniers. Par honnêteté il aurait néanmoins pu admettre qu’elle se fera largement « pour eux » !

Illustrations-accord-defense-france-uk La France est un pays qui « peut parler parce qu’il a les moyens aussi de se faire respecter », a précisé François Hollande. Cet « élément de langage » peut suffire à convaincre de dociles journalistes lors d’une conférence de presse officielle. Mais il ne trompera pas ceux qui attendent que la puissance militaire de la France, nation à vocation universaliste depuis trop longtemps enfermée dans un carcan occidentalo-atlantiste qui se ressert, soit mise au service d’un autre monde.

Puisque le Président de la République, à l’encontre des méthodes utilisée lors d’une intervention au Mali décidée en petit comité, mal pensée et promise à l’enlisement (voir notre communiqué sur les récents attentats au Niger), a également promis de renforcer le droit de regard du Parlement sur les questions de défense, le Parti de Gauche lui demande solennellement de rouvrir un large débat sur les orientations de notre pays en la matière. Il y va plus que jamais de la souveraineté de notre République ! Son abandon ne doit pas être décidé par quelques cénacles incapables de penser en dehors du cadre atlantiste.

Pour un référendum sur le grand marché transatlantique !

Grand-marche-transatlantique_page_01

Le Conseil national du Parti de Gauche dénonce le projet de Grand Marché Transatlantique. Ce texte livre notre pays et l’Union Européenne aux intérêts économiques et stratégiques des Etats-Unis. Il le fait en instaurant un libre échange qui s’exonère de toutes règles écologiques et sociales et plus globalement de toute protection au seul profit des Etats-Unis.

C’est le renoncement officiel et définitif à une Europe indépendante de l’impérialisme américain. Au contraire, ce traité renforce la domination de celui-ci sur un « bloc » occidental au service d’une guerre économique avec la Chine et les autres puissances émergentes, lourde de danger et contraire à nos intérêts. Par là même, il tourne également le dos à toute idée d’une Europe au service de rapports internationaux basés sur la coopération avec les pays du sud.

Nous ne voulons pas d’une Europe américaine. Le « GMT » est un texte aussi décisif pour les peuples que les traités de Rome, de Maastricht et du TCE. Ce texte a été préparé en catamini, il s’apprête à être adopté de la même manière : il ne peut en être question !

C’est pourquoi le CN DU PG, réuni ce 26 mai, exige un référendum sur le principe de ce GMT avant même toute ouverture de négociations officielles avec les Etas-Unis. A cette fin, nous proposons une campagne unitaire large en faveur du référendum avec les partis de gauche, associations, syndicats qui partagent nos critiques. Dès lundi nous allons prendre les contacts dans l’objectif de mettre en place un cadre unitaire pour populariser et obtenir ce référendum dans les mois à venir.

AU DIABLE CES SOLFERINIENS !

24 mai 2013 Moscovici vient de lâcher la bride aux patrons; il ne bloquera pas leurs salaires, il mise sur une » auto régulation intelligente » de la part des conseils d’administration , on croit rêver n’est-ce pas? Mais en échange, la part des  rémunérations de ces patrons supérieure à 1 000 000€ par an serait soumise à 75% d’impôt…pendant les 2 ans à venir …et que les entreprises  pairaient pour ces patrons intouchables décidément!
23 mai 2013 Deux des 5 syndicalistes de Roanne  trainés devant la justice en 2010  lors du grand mouvement contre la réforme des retraites ont été interpellés chez eux comme des malfrats (les autres sont recherchés). Auraient-ils mis la république en danger? Mais oui bien sûr, pensez donc ! Non seulement ils avaient, en 2010, graphité un mur, mais ils osent refuser de répondre à la convocation de ce 22 mai pour un prélèvement de leur ADN.
Le gouvernement vient d’interdire aux députés de discuter la loi proposée par le FdG sur l’amnistie des syndicalistes, ce n’est pas pour que ces gens-là s’autorisent encore à tenir tête à la répression syndicale.
Conclusion: avec ce gouvernement, mieux vaut compter parmi les capitaines d’industrie ou de spéculation financière que parmi ceux qui jettent toutes leurs forces dans la résistance collective aux violences sociales;  le PG comme l’ensemble du FdG soutient  leur combat génereux et légitime.
On ne baisse pas les yeux et on ne lâche rien!

Loi Peillon : un mauvais brouillon devient une mauvaise copie

Le Sénat a adopté dans la nuit du 24 mai la loi Peillon dite de refondation scolaire avec les voix des parlementaires socialistes – eelv – pcf.

Derrière les pseudos avancées la philosophie générale du texte reste la même.

Ce que le gouvernement fait mine de céder au Sénat, il s’apprête déjà à le reprendre à travers les décrets et le projet d’acte III de la décentralisation.

Le socle commun, amendé à la marge, demeure le cœur de la loi et l’outil de l’école libérale à plusieurs vitesses.

L’éducation qui devait être la priorité de Hollande se refonde finalement dans le moule de son prédécesseur.

Hollande au SPD: ”Ich bin ein Schröder”

Le journal “Les Echos” du jour, dans sa version électronique, n’en revient pas:

“Gerhard Schröder a longtemps servi de boussole à Nicolas Sarkozy. Qu’importe, François Hollande le prend à son tour pour modèle”.

Pourtant, lors de sa dernière conférence de presse du 16 mai, le président de la 5e république française l’a affirmé droit dans les yeux des journalistes: “je suis socialiste”. Il se défendait ainsi d’être un social-démocrate, ce qui signifie dans le langage médiacrate social libéral. Il se défendait ainsi de suivre à la trace la politique économique et sociale du sortant Sarkozy pourtant battu le 5 mai 2012 en raison du rejet de la politique qu’il menait. Mais devant Angela et ses paires allemands du SPD, réunis à Leipzig pour commémorer les 150 ans du parti social-démocrate d’outre Rhin ce jeudi 23 mai, il a enfin avoué la vérité. Il a enfin révélé qu’il avait un cap et qu’il entendait le suivre fermement. Il a donc cessé de mentir pour la première fois depuis son élection pour nous indiquer sa destination finale, le libéralisme financier.
Car les “réformes” de Schröder en Allemagne n’avaient nullement pour objectif d’améliorer les conditions d’existence des salariés allemands. Elles avaient pour objectif premier de transférer vers le secteur privé et donc le marché et ses places boursières ce qui restait encore à la puissance publique. Angela Merkel ne s’y trompe d’ailleurs pas et rend un hommage révélateur au SPD en lui adressant toute sa reconnaissance pour les services qu’il a rendus à son pays. Et quels services! La validation en tous points de la théorie économique libérale de l’offre avec son principal levier d’action, le désarmement de la puissance publique au profit de privatisations tous azimuts.

L’un des transferts vers le secteur privé et les bourses mondiales les plus emblématiques opéré par Schröder aura été celui des retraites. Depuis, les libéraux du monde entier ne cessent de célébrer le social démocrate allemand comme leur véritable héros chaque fois qu’ils cherchent à imposer à un état et ses dirigeants une privatisation de son système de retraite. Barroso, le libéral en chef de la commission européenne a été extrêmement clair, la France est le prochain état sur la liste, Hollande le prochain dirigeant à devoir s’exécuter. C’est donc en réponse à la bergère “commission européenne” que le berger Hollande défend, en Allemagne, le bilan libéral de Schröder en matière de retraite. En son temps, Schröder diminue le niveau de pension des futurs retraités allemands tout en allongeant significativement leurs durées de cotisation.

Ce faisant, il jettera sur le marché de l’assurance privée les salariés effrayés à l’idée de toucher une si maigre pension que leurs vieux jours ne seraient plus du tout heureux. D’autant que la peur est très largement entretenue par un vieillissement réel de la population allemande qui vit non seulement de plus en plus longtemps mais qui ne se “reproduit plus”. En langage clair, les couples d’Allemagne donnent naissance à peine à 1,4 enfants, ce qui est très insuffisant pour assurer le renouvellement des générations et donc une retraite par répartition. La capitalisation devient alors le principal moteur du système de retraite allemand. Les sociétés de financements privés des retraites investissent en masse dans les fonds de pension qui ont besoin de taux de rendement largement supérieurs à ce que l’économie réelle peut produire. La financiarisation extravagante de l’économie est en route. Elle aura pour conséquence de détruire l’économie réelle en raison d’une recherche obsessionnelle de rentabilité du capital au détriment de la rémunération du travail. Les “dégraissages” deviennent légions, le chômage explose, les déficits des régimes de retraite par répartition se creusent

Lire la suite sur le blog :  
« A Gauche pour de vrai »

« RetourSuivant »