Soutien aux cheminots de toute l’Europe, NON au 4e paquet ferroviaire

Mardi 25 février à Strasbourg aura lieu devant le Parlement Européen un grand rassemblement de tous les cheminots de l’Union européenne pour dire NON au 4e paquet ferroviaire. C’est en effet aussi à ce moment là que les députés européens devront voter sur ce 4e paquet, qui est une marche de plus franchie vers la libéralisation totale du système ferroviaire en Europe.

Quelle est loin l’Europe ecosocialiste pour laquelle au Parti de Gauche nous nous battons quand on voit ce qui est proposé dans ces textes! C’est clairement la mise en concurrence à l’échelle européenne des activités de transport ferroviaire au détriment des conditions sociales et du service public qui est visée. Les parlementaires européens doivent s’opposer à cette logique stupide qui consiste en la séparation des activités de gestion de réseau des activités de transport de personnes et de marchandises.

Les conséquences seront désastreuses pour les travailleurs comme pour les usagers, puisque les deux formes les deux faces d’une même médaille. Avec le recourt de plus en plus systèmatique à l’intérim et aux contrats précaires , avec la réduction des effectifs et l’augmentation de l’externalisation et de la sous-traitance; c’est le service public qui se voit une nouvelle fois victime de l’Europe austéritaire

La libéralisation du fret ferroviaire a eu pour conséquence sa baisse continue depuis 2006 au profit du transport routier grand émetteur de gaz à effet de serre. Voulons nous voir le transport de voyageurs suivre la même voie?

NON au 4e paquet ferroviaire, NON à la libéralisation du rail et au démantèlement des services publics !

Ayrault partira et son aéroport ne se fera pas

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Crédit photo Vincent Christophe Le Roux

La manifestation contre le projet d’aéroport de Notre dame des Landes a été une grande réussite. Preuve est faite que la mobilisation se renforce, loin de s’essouffler comme le pronostiquait le gouvernement de Ayrault et Valls. Elle exprime surtout la montée d’une conscience civique nouvelle en France. Les citoyens n’acceptent plus le productivisme aveuglé et destructeur dont les grands projets inutiles sont l’expression la plus aberrante.

J’ai participé avec Martine Billard et mes camarades du Parti de Gauche à une manifestation familiale, pacifique et bon enfant. Mais il est vrai que le gouvernement pariait sur des violences pour discréditer le mouvement. Il a pris des mesures d’organisation du parcours et de ses abords qui multipliaient les provocations. Bien sûr nous condamnons totalement le recours aux violences et aux dégradations. Mais nous nous n’oublions pas la sauvagerie de la violence déployée contre les cabanes de la zone de résistance à la construction de l’aéroport ! Elle n’avait pas soulevé la même protestation de la part de Valls et Ayrault. Ils avaient même traité les jeunes occupants de « kystes ». Le premier ministre veut faire oublier la réussite de la manifestation. Il veut criminaliser ceux qui s’opposent à lui et à son Grand Projet Inutile. Il veut en profiter pour resserrer la muselière des ministres EELV.

Quand une poignée de « bonnets rouges » patronaux saccagent des portiques ou que des traditionnalistes cassent tout sur leur trajet Ayrault leur cède tout. Mais lorsque 50 000 personnes défilent contre le projet de Jean Marc Ayrault, ce seraient des criminels ?

Rien n’y fera. Une très large majorité des français est opposée à ce projet. Ayrault partira et son aéroport ne se fera pas.

Zéro gaspillage : reprenons en main la gestion des déchets !

arton3810-1e30c.jpg Emballages, publicités, objets à usage unique, appareils électroniques dépassés ou cassés… Nos poubelles débordent ! Reprendre en main la gestion des déchets, aujourd’hui confiée à des multinationales qui en tirent profit, c’est possible ? Zero déchets, c’est possible ? De la commune à l’Europe, fixer des objectifs politiques plus contraignants est une nécessité. Un point de vue défendu par des responsables du Front de gauche, dont Danielle Simonnet, candidate à la mairie de Paris.

Les écosocialistes que nous sommes n’auraient pas manqué ça : le premier congrès du mouvement Zero waste (« zéro déchets ») France s’est tenu samedi 1er février à Bobigny, dans l’enthousiasme qui caractérise souvent les acteurs de ce secteur.

Le mouvement Zero waste est mondial. Il milite à la fois pour moins de déchets et moins de gaspillage : un bon début, selon nous ! Il vise à fédérer les actions qui fonctionnent, pour mieux démontrer que l’objectif « zéro déchets » est une question de volonté politique. Nous y participons, pour dénoncer le capitalisme productiviste qui génère ce problème écologique majeur, des inégalités sociales ahurissantes, mais aussi pour apprendre des autres, de leurs points de vue, de leurs expériences, et avancer avec eux. Cette journée a été riche. Là encore, « l’humain d’abord » n’est pas un vain mot. Cette tribune est à la fois la restitution de ce que nous avons glané, et un engagement dans le sillage de ces précurseurs.

La face « déchets » du capitalisme

On ne peut être qu’effarés par le volume de nos poubelles : des tas d’emballages de denrées qui pourraient être vendues en vrac, des publicités qui squattent notre boite aux lettres, de jouets en plastique que l’on n’a pas demandés… Évidemment, on ne compte pas le « vieux téléphone » (au moins deux ans !), le grille pain bon marché qui fait des étincelles au bout de trois ou quatre ans… On oublierait presque la nourriture gâchée, et les épluchures qui pourraient fertiliser la terre. Cette production effrénée d’emballages et d’objets, certains électriques ou électroniques, dont la principale caractéristique est d’être à usage unique ou de courte durée, pose un problème écologique directement lié à notre système économique.

Vous ne savez pas quoi faire de vos déchets ? D’autres savent ! En France, les déchets sont gérés à plus de 90% par le secteur privé, avec de juteux bénéfices. Parmi les multinationales les mieux implantées sur le marché mondial des déchets, plusieurs sont françaises. Les mêmes entreprises détiennent la quasi-totalité des marchés de collecte de déchets, d’exploitation des incinérateurs et des décharges dans notre pays : Veolia, (Veolia propreté), Suez, (SITA et Novergie), TIRU (dont EDF détient 51%). Un marché mondial qui représente des centaines de milliards de chiffre d’affaires.

Les activités liées aux déchets sont le premier poste de dépense publique en matière d’environnement en France : 15,7 milliards d’euros ! Il s’agit de l’argent de nos impôts, ainsi que de l’écotaxe payée à l’achat, reversée à un éco-organisme agréé par l’État. Dans les Conseils d’administration de ces éco-organismes, on retrouve les multinationales (lire l’enquête de Basta ! sur le sujet). Les décisions seront-elles prises en fonction de critères environnementaux ? Une place sera-t-elle faite aux associations de récup, aux biffins, aux ressourceries ? Non. Ces multinationales ont trouvé là, non pas un tas d’ordures, mais un tas d’or. Et elles ne le partagent avec personne. C’est donc bien une privatisation des bénéfices et une socialisation des pertes, et des gaz à effet de serre pour tout le monde !

Le problème écologique est là : on n’élimine pas les déchets !

Ce qui ne pourra pas aller au recyclage (qui concerne 20% des ordures ménagères) ira en décharge (36%), à l’incinérateur (30%). Ou encore dans une usine de tri mécano-biologique (TMB), la nouveauté industrielle, vendue comme la solution « clé en main » pour les collectivités locales qui doivent faire face à des millions de tonnes de déchets. Après l’incinération d’une tonne de déchets, il reste encore 300 kg de mâchefers à enfouir et 6000 m3 de fumées, sans compter les effluents liquides pour le traitement de celles-ci.

Les déchets sont la troisième grande pollution, après celle de l’eau et de l’air : du début à la fin de la chaîne, le capitalisme productiviste exploite les ressources minières et génère des déchets dont on ne sait plus que faire, qui contribuent à renforcer l’effet de serre (ils représentent 20% des émission de gaz), et à polluer les sols et les airs.

Lors de la journée Zero waste, plusieurs collectifs ont présenté leur combat : le collectif 3R qui lutte à Ivry-sur-Seine contre l’incinération et le projet du Syctom d’implantation d’une usine TMB méthanisation, l’association ARIVEM qui a obtenu l’arrêt du projet d’usine TMB et méthanisation à Romainville. Ce n’est pas une lubie de riverains : ces associations ont étudié la question des déchets et proposé un projet global où les citoyens reprennent en main les affaires de la cité et ces objets abandonnés, dont le statut change : le déchet de l’un fait le gagne-pain de l’autre.

« Zero déchets », c’est possible ?

Des villes ont repensé le chemin des déchets : pour qu’il y en ait moins, que les objets soient conçus pour être réemployés ou recyclés, qu’ils soient mieux triés pour rendre le traitement possible. A Capannori (Lombardie, Italie), ville exemplaire, et dans des dizaines de villes du monde, il ne reste que 10% des déchets à enfouir. Plus du tout d’incinération : l’économie a été relocalisée pour éviter les conditionnements coûteux en emballage, des emplois ont été créés massivement pour accompagner tous ces changements.

Cela coûte-t-il cher ? Certainement moins que l’incinérateur ! Les dépenses publiques ont diminué. Et cette expérience a été mise en place très rapidement. La créativité des citoyens est immense : création de commerces sans emballages, mise en place de ressourceries – avec des génies de la réparation de tout, y compris des ordinateurs et autres téléphones, ameublement prodigieux… Finie l’obsolescence !

On parle beaucoup d’économie circulaire… Réduisons la taille du cercle !

Nous nous reconnaissons dans la démarche « aucun déchet à l’incinérateur ». Actuellement, la réglementation en vigueur est celle de l’Union européenne. L’Europe fixe la hiérarchie des déchets via une directive cadre, qui indique clairement le chemin : d’abord éviter de produire des futurs déchets, pour préserver les ressources naturelles, ensuite réemployer, recycler et au final mettre en décharge. Mais comme toute « politique » communautaire, sa mise en œuvre est soumise aux pressions des lobbys. Rien n’est planifié concernant le trajets des déchets. Et les contournements sont réguliers, notamment pour les déchets électriques et électroniques, ou des cartons que l’on retrouve à l’autre bout de la planète. L’incinération n’est jamais remise en question : c’est un marché trop lucratif.

Nous nous battons pour qu’une autre Europe émerge, débarrassée de son carcan libéral, qui fixera des objectifs politiques contraignants pour la préservation de l’écosystème. A chaque échelon, notamment celui de la démocratie municipale, nous voulons faire émerger une filière publique des déchets répondant à des grands principes :

– Des normes d’éco-conception, pour bannir l’usage unique.

– Une fiscalité taxant l’obsolescence et favorisant les pratiques de sobriété, de réemploi et de recyclage.

– La planification de la réduction du volume des déchets avec des objectifs précis,en généralisant le tri fin à la source, et en faisant du compost, réemploi et recyclage localement.

– Le passage en régie publique de la collecte et du traitement des déchets, en impliquant les salariés dans l’accompagnement des citoyens vers un tri précis, et des pratiques de récup ou de compostage.

– Le soutien financier à la création d’outils citoyens et locaux, pour promouvoir le réemploi et le recyclage : ressourceries, associations de récup (qui pourraient coopérer, y compris avec de grosses entreprises si besoin, pour organiser les collectes en porte-à-porte par exemple), consignes, mise en place de couches lavables en crèche, vente en vrac chez les commerçants,…

– La fin de l’incinération et du tri mécano-biologique.

Nous invitons les citoyens à fouiller leur poubelle : mêlons-nous de ce qui nous regarde ! Les multinationales ne sauraient continuer à imposer leurs désirs, pour toujours plus de profits, toujours plus d’inégalités, et toujours moins d’écologie.

Danielle Simonnet, conseillère de Paris, candidate du Front de gauche à la mairie de Paris
Mounia Benaili, candidate du Front de gauche à Juvsiy-sur-Orge
Tifen Ducharne, membre du bureau national du Parti de gauche
Danielle Laumont, candidate du Front de gauche aux Sables d’Olonne
Corinne Buzon, candidate du Front de gauche à Romainville
Christelle Galtier, co-secrétaire du Parti de gauche de l’Aveyron
Maxime Laisney, candidat du Front de gauche à Chelles
Mathieu Agostini, candidat du Front de gauche aux Lilas
Pierre Ducret, candidat du Front de gauche à Paris 19ème

Soutien aux salarié-e-s de l’usine Jeannette à Caen

images.jpg Les salarié-e-s de la biscuiterie Jeannette, entreprise spécialisée dans la madeleine, fleuron historique de l’agroalimentaire bas-normand depuis 1850, subissent une situation insupportable.

En effet, bien que le niveau d’endettement de l’entreprise soit nul et que les perspectives commerciales favorables, la biscuiterie s’est vue refuser un prêt bancaire destiné à investir dans du nouveau matériel. Ceci aurait permis de se conformer aux normes européennes, d’accroître la production et donc de créer de nouveaux emplois.

Cependant, la dernière usine caennaise, vieille de plus de 150 ans a été placée en liquidation judiciaire. Ce sont 36 salarié-e-s qui ont été licenciés car 750 000€ manquaient sur les 2.1 millions nécessaires.

La Banque Publique d’Investissement (BPI), fierté du gouvernement, censée soutenir les entreprises en difficultés, a déconseillé aux banques de prêter, empêchant ainsi à la Jeannette d’obtenir la totalité de l’emprunt nécessaire. Le gouvernement a donc littéralement laissé tombé les 36 salarie-e-s qui occupent désormais leur usine pour protester contre sa destruction.

Un courrier a été envoyé au Commissaire du redressement productif, agissant sous les ordres du ministre A.Montebourg, afin qu’il se mobilise pour trouver un repreneur ou à défaut obtienne de meilleures indemnités que celles pressenties. Ce courrier est resté sans réponse.

Le Parti de Gauche soutient les salarié-e-s de la Jeannette et somme le gouvernement de réellement agir face à la casse industrielle dans le Calvados comme partout dans le pays.

17 millions de français hors GMT

Après la région Ile de France la semaine dernière, le Conseil régional PACA vient d’adopter une motion exigeant l’arrêt des négociations du Grand Marché Transatlantique.

Ainsi les deux plus grandes régions françaises, soit 17 millions d’habitants au total, sont désormais déclarées zone hors GMT.

C’est un énorme point d’appui pour la mobilisation nécessaire contre cet accord de libre échange qui livre les citoyens pieds et points liés aux intérêts des multinationales et place toujours plus l’Europe dans l’orbite des Etats-Unis.

C’est la preuve que lorsque les élus de la République sont appelés à s’exprimer sur cette négociation anti-démocratique, ils votent contre. Raison sans doute pour laquelle le Président de la République a refusé un vote à notre assemblée nationale sur ce sujet.

C’est la démonstration qu’une majorité alternative, de contenu, est possible. Sur proposition du groupe PG-Alternatifs en Ile de France et du groupe FDG en PACA, à chaque fois on a retrouvé côte à côte les partis du FFDG, les groupes EE-LV et, dans le sud, beaucoup de socialistes, à l’instar de Michel Vauzelle (député et President de la Région), pour voter ensemble contre un projet pourtant défendu par le chef de l’état. A l’inverse, en votant contre cette motion, le FN a, en PACA, révélé sa duplicité : pour la souveraineté populaire et contre le libéralisme sur les plateaux, il se révèle atlantiste et pour le maintien du système dans les assemblées…

Ce vote est la preuve que la mobilisation citoyenne peut arriver à percer le mur du silence médiatico-politique sur cette question. Il nous convainc également toujours plus de faire des élections européennes un référendum sur le GMT. Voter pour nos listes sera voter pour l’arrêt des négociations.

Contre l’Ayraultport de Notre-Dame-des-Landes, ce 22 février, Nantes, place de la préfecture

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Crédit photo Vincent Christophe Le Roux   

Nombreux étaient les militants du Parti de gauche à manifester samedi 22 février contre l’aéroport de NDDL. Parmi eux, Martine Billard, Jean-Luc Mélenchon co-présidents, Raquel Garrido, Jean-Charles Lallemand, Benoit Schneckenburger, secrétaires nationaux, Bertrand Seys, Lione Debraye et Selin Ersoy, membres du BN.

« Je respecte le droit de manifester, concédait François Hollande fin 2012, mais en même temps, il y a aussi la force du droit et la primauté de la volonté, non seulement de l’Etat mais aussi des élus et au-delà même des alternances politiques. » L’avertissement ne s’adressait pas aux futurs Bonnets rouges vent debout contre l’écotaxe et la fiscalité en général, mais aux citoyens, aux associations, aux partis, aux riverains de Notre-Dame-des-Landes qui contestaient hier comme aujourd’hui d’y voir installé le nouvel aéroport de Nantes.
Le projet, qui remonte aux années 60, remisé après la crise pétrolière de 1973, a refait surface au début des années 2000. Comme s’il ne s’était rien passé durant 40 ans et que l’objectif de développement d’une région passait toujours par les mêmes extensions quantitatives. Un gros aéroport serait plus censé attirer les compagnies aériennes, multiplier les lignes, accroître les échanges et profiter à l’économie locale qu’un petit. Aussi, la messe a vite été dite et le projet a été reconnu d’utilité publique en 2008.
Au nom de l’intérêt général, on n’allait pas plus s’embêter avec une poignée d’agriculteurs qui n’auraient qu’à aller planter leurs choux ailleurs qu’avec quelques grenouilles et bécasses présentes sur la lande. Mais contre toute attente et en dépit des promesses des lendemains qui chantent, la résistance s’est organisée contre cette volonté de réquisition qui n’est pas sans rappeler le Larzac. Et les opposants ont épluché jusqu’au trognon le bien-fondé économique du projet, souligné la nécessité du maintien d’une agriculture aux portes de la cité nantaise, se sont inquiétés des dégâts irréversibles causés à la flore, à la faune, aux réserves en eau du territoire convoité.
A en croire les promoteurs du projet, l’aéroport actuel de Nantes-Atlantique ferait pâle figure dans les plans de vol internationaux pour ne posséder qu’une seule piste. De quoi décourager les investisseurs dont il est question dans les JT de 20h. Mais surprise, il a été plébiscité par les compagnies aériennes en 2012 comme le meilleur aéroport européen. La direction nationale de l’aviation civile lui a décerné pour sa part un A. Un collectif de 200 pilotes, opposés au transfert, a certifié qu’il n’y avait aucun risque de saturation en perspectives. L’aéroport suisse de Genève, de même configuration, accueille entre trois et quatre fois plus de passagers (14 millions par an) sans le moindre problème.
Il n’est ainsi pas fantaisiste de se demander si la dépense des 556 millions d’euros publics (hors taxes et sans les inévitables dépassements) s’avère si indispensable et ne va surtout profiter à l’entreprise Vinci, chargée des travaux.
Des concessions ont pourtant été faites à l’esprit du temps. Les travaux envisagés ont été repeints en vert. Quatre ans, pas moins, après avoir décidé de l’utilité publique du projet, l’on s’est inquiété de ses impacts environnementaux. A défaut d’éviter le béton, il a été envisagé de mettre le bocage en pièces détachées. Dans une vaste perspective de « compensation », il a été prévu, avec des garanties toutes théoriques, de déplacer les mares, les haies, les espèces sur la base d’un improbable système de quotas. Au bout de cette véritable délocalisation des écosystèmes, un développement forcément durable…
Ça n’a évidemment pas convaincu. Mais ni les occupations du site, expulsées de manière musclée, ni les rassemblements festifs et massifs, ni la formidable chaîne humaine de 25 km qui a encerclé la zone de Notre-Dame-des-Landes l’an passé n’ont pour l’instant été entendus. Ils font monter le volume ce 22 février pour que cette importante question démocratique soit prise en considération. Car en dehors d’une gestion toute bureaucratique et dépassée de ce projet d’aéroport, il s’agit bien d’entendre les citoyens qui refusent que se perpétuent des modèles économiques condamnés et des choix de vies dont ils ne sont pas les véritables acteurs. Mettre du plomb dans l’aile à ce fantasme d’Ayraultport est de salubrité publique et citoyenne.

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Crédit photo Vincent Christophe Le Roux

 

Visite d’une délégation du Parti de gauche au Salon de l’agriculture

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Une délégation du Parti de Gauche se rendra au Salon de l’agriculture le lundi 24 février de 15h à 17h 30. La délégation sera conduite par Eric Coquerel, secrétaire national et conseiller régional Ile-de-France, Danielle Simonnet, secrétaire nationale et candidate du Front de Gauche à la Mairie de Paris, Laurence Pache, secrétaire nationale et conseillère régionale du Limousin, et Laurent Levard, membre du bureau national responsable de l’agriculture,

Pour le Parti de Gauche, en cette année électorale, les questions agricoles constituent un enjeu important. C’est le cas au niveau des des communes, ou les candidats du Parti de Gauche proposent des mesures de soutien à l’agriculture paysanne et écologique et aux circuits courts de proximité au service d’une alimentation saine de l’ensemble de la population. C’est le cas également au niveau européen où, après une réforme de la PAC qui n’a pas permis de rupture avec les logiques productiviste et du libre-échange, le GMT négocié dans le secret par la Commission européenne, constitue une nouvelle menace pour notre souveraineté alimentaire.

La délégation du parti de gauche rencontrera notamment la Confédération paysanne, le Modef, des représentants de l’agriculture biologique et l’interprofession bovine.

Toulouse, nous ne lâchons rien

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Toulouse est aujourd’hui la quatrième ville de France, et sera demain la troisième. C’est aussi une ville où le Parti Communiste a fait le choix de l’alliance avec les solfériniens. C’est dire si la manière dont la campagne est menée sera scrutée par toutes et tous.

Le choix du PC de sortir de la stratégie du Front de Gauche est regrettable, d’autant plus que les autres organisations du Front de Gauche (PG, GA, CA et FASE, rejoints ensuite par le PCOF) ont travaillé dès le printemps 2013 pour obtenir la liste la plus large possible en multipliant les contacts avec le PC mais aussi avec EELV et le NPA.
La semaine dernière encore, nous avons appelé à l’unité… sans réponse. Face à la ligne du PS, vouée aux marchés et à la politique de l’offre, nous pouvons construire une vraie opposition de gauche. Nous ne nous résignons pas à la division et continuerons jusqu’au dernier moment à construire l’unité. A l’heure où, même sur les questions sociales, la reculade s’amplifie, c’est un impératif de présenter un front uni de gauche face aux attaques venant d’un gouvernement qui cède en tout à une droite réactionnaire de plus en plus arrogante. Mais nous sommes des têtes dures. Nous ne reculerons pas face aux urgences qui sont les nôtres et continueront à nous battre pour l’unité
En attendant, la campagne continue. Réquisitions des logements institutionnels vacants, retour en régie municipale de l’eau dès 2015 et premiers mètres cubes gratuits, des transports en communs plus nombreux et gratuits… Partout, nous portons les radicalités concrètes. Ce ne sont pas seulement des mesures mais un projet, celui de « l’humain d’abord », que nous déclinons sur chaque sujet de la vie quotidienne. A chaque fois, c’est le pouvoir d’achat, la redistribution, la remise en cause de la logique du profit qui mènent nos actions. Nous rappelons à nos adversaires, chaque jour, que derrière les chiffres, il y a des visages.
Des visages, le 6 février, devant le siège d’Airbus Group, il y en avait 396, recouverts d’un masque blanc. Ceux des 396 suppressions de postes d’EADS, parce qu’un patron a décidé que toutes les activités devaient rapporter 10% de rentabilité. Cette logique financière née à Bruxelles produit ses effets désastreux à Toulouse. Ce jour là, une seule tête de liste était présente, que ce soit à la manifestation sur l’emploi et les salaires, ou aux côtés des salariés d’EADS : Jean-Christophe Sellin qui conduit notre liste « A Toulouse, Place au peuple ». Nous sommes aux côtés de ceux qui luttent, de ceux qui résistent et nous ne lâchons rien.

Pacte de responsabilité: l’austérité jusqu’en 2017

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François Hollande a annoncé un nouveau cadeau aux actionnaires. Avec son « pacte de responsabilité », il annonce vouloir supprimer les cotisations sociales patronales versées à la branche famille de la Sécurité Sociale. Cela représente 35 milliards d’euros de recettes annuelles pour la Sécu. Mais F. Hollande parle de « 30 milliards » car il n’entend pas supprimer les cotisations payées par les employeurs publics, soit environ 5 milliards d’euros.

Dans le détail, F. Hollande propose d’ajouter 10 milliards d’euros de baisses de cotisations sociales aux 20 milliards d’euros déjà offerts au patronat sous la forme du Crédit d’impôt compétitivité (CICE) voté en novembre 2012. F. Hollande laisse même le soin au MEDEF de choisir les modalités de cet ajout. Première option, supprimer en même temps le CICE et la totalité des cotisations familiales : le patronat perdrait 20 milliards d’euros d’une main pour en gagner 30 de l’autre. Deuxième option, garder le CICE et lui ajouter un complément en supprimant une partie des cotisations familiales à hauteur de 10 milliards d’euros. Dans les deux cas, cela revient à ponctionner 10 milliards d’euros supplémentaires dans la poche des salariés pour les donner aux employeurs. C’est-à-dire à baisser les salaires puisque les cotisations sociales font partie du salaire socialisé, versé sous forme de prestations sociales.

Confirmation économique malgré l’échec
C’est une aggravation de l’orientation libérale de F. Hollande et une confirmation du choix de la « politique de l’offre » qui vise à baisser le prétendu « coût du travail » pour « alléger les contraintes des entreprises » en espérant que celles-ci finissent par embaucher. F. Hollande a même franchi un cap idéologique en reprenant une théorie archaïque formulée en 1803 par l’économiste libéral Jean-Baptiste Say selon laquelle « l’offre crée la demande ». Le prix Nobel d’économie Paul Krugman a violemment critiqué F. Hollande dans un éditorial du New York Times : « ce qui est choquant, c’est qu’il ait épousé des doctrines de droite discréditées depuis longtemps. […] Des conservateurs mal avisés et bornés ont bien entendu été à l’initiative de ces politiques, mais elles ont ensuite été reprises et mise en œuvre par des politiciens invertébrés et lâches de la gauche modérée. […] C’est le cas de M.Hollande, qui en annonçant sa volonté de réduire les impôts sur les entreprises tout en diminuant les dépenses (sans plus de détails) pour en supporter le coût, a déclaré “c’est sur l’offre que nous devons agir,” […] Cela est tout simplement faux, […].Tous les faits montrent que la France est en excès de ressources productives, à la fois en travail et en capital, lesquels restent inutilisés du fait d’une demande trop faible. […] Lorsque M.Hollande devint le leader de la deuxième économie de la zone euro, certains espéraient qu’il prendrait un autre tournant. Au lieu de quoi, il s’est recroquevillé comme les autres dans ce que l’on pourrait appeler un effondrement intellectuel. Et la seconde dépression européenne se poursuit…». Les enquêtes mensuelles réalisées par l’INSEE invalident aussi la politique de F. Hollande : seuls 19% des employeurs disent rencontrer des problèmes d’offre !

Cette politique est un échec comme le montre la hausse continue du chômage avec plus de 1000 inscrits supplémentaires à Pôle Emploi par jour depuis mai 2012. Mais F. Hollande s’entête : pour lui, si sa politique ne marche pas, ce n’est parce qu’elle ne va pas dans le bon sens, c’est parce qu’elle ne va pas assez loin !

Tournant politique
Si l’annonce du « pacte de responsabilité » marque bien un tournant, c’est sur le plan politique. Avec cette annonce, F. Hollande balaye définitivement son projet présidentiel. Jusqu’ici, il y avait renoncé point par point. Avec le « pacte de responsabilité », c’est la logique globale qu’il foule aux pieds. En effet, le 26 janvier 2012, le candidat Hollande avait promis « un quinquennat en deux temps ». D’abord le « redressement » et les « réformes structurelles », « ensuite, il y aura le deuxième temps du quinquennat […]: alors nous pourrons aller plus loin dans la redistribution et c’est là que nous pourrons regarder les questions de rémunération et de réformes sociales ». Or dans sa conférence de presse du 14 janvier, F. Hollande a pris le contre-pied de ce discours. Il annonce que « d’ici 2017 » et la fin du quinquennat, il poursuivra la même politique : la fin des cotisations familiales est un « objectif d’ici 2017 ». Une nouvelle loi de programmation des finances publiques pour réaliser « 50 milliards d’euros d’économies supplémentaires » portera sur la période 2015-2017. Il n’y aura donc aucune « redistribution » mais bel et bien une aggravation de l’austérité.

Le changement de logique politique est confirmé par la décision « d’engager la responsabilité du gouvernement devant l’Assemblée nationale » comme le permet l’article 49-1 « sur [un] programme ou éventuellement sur une déclaration de politique générale ». Jean-Marc Ayrault l’a utilisé, comme de coutume, au début de mandature. Avec ce nouveau vote de confiance, la logique est claire : contraindre les députés PS, PRG, MRC et EELV a validé ce cap « jusqu’en 2017 » dès ce printemps. En somme, F. Hollande met les parlementaires de sa majorité au pied du mur : ils doivent s’opposer lors de ce vote ou se taire jusqu’à la fin du quinquennat. Le gouvernement ayant précisé que vote de confiance aurait lieu à l’Assemblée « entre le 25 mai et le 30 juin » prochain, les élections européennes du 25 mai seront l’occasion d’adresser un clair vote de défiance populaire à F. Hollande. Avant de voir grossir l’opposition de gauche au Parlement ?

Paroles, paroles…

F. Hollande prétend vouloir des contreparties « claires, précises, mesurables et donc vérifiables » au pacte de responsabilité. Mais que vaut cette parole puisqu’il a précisé qu’il voulait des contreparties « peu nombreuses » et qu’« il ne peut être question d’indications générales. Mais pas davantage de critères inadaptés à la diversité des entreprises » ? Il n’a jamais donné de chiffres par exemple sur le nombre d’emplois que les employeurs devraient créer. Sans compter qu’il n’a jamais évoqué ni les pouvoirs de contrôle de « l’observatoire des contreparties » que présidera J.-M. Ayrault, ni la moindre sanction en cas de manquement à celles-ci. Or que vaut une « contrepartie » sans contrôle ni sanction en cas de non application ? Surtout quand on sait que le précédent cadeau, le Crédit d’impôt compétitivité a été offert « sans conditions» et « sans contrôle fiscal » dixit Moscovici. Si Hollande veut des contreparties, qu’il commence par en appliquer sur le cadeau précédent avant d’en faire un nouveau !

14 février 1913

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Le 14 février 1913, de retour à Lhassa, le 13e Dalaï-lama, Thubten Gyatso, édite une proclamation réaffirmant l’indépendance du Tibet. Cette indépendance avait été une première fois déclarée en 1912 par une lettre réclamant le pouvoir spirituel et temporel sur cette région pour le Dalaï-lama, c’est à dire l’instauration d’une théocratie.
Alors que Lhassa est sous autorité chinoise puis mandchoue depuis le quatorzième siècle, le Dalaï-Lama réclame le « grand Tibet » qui inclue le Yunnan et le Sichuan, soit un quart de la surface de la Chine. Cette déclaration d’indépendance est faite alors que la Chine est occupée par les troupes britanniques qui jouent de révoltes intérieures contre le gouvernement républicain du Guomindang.
Ce concept de Tibet indépendant sera tour à tour utilisé par les diverses puissances coloniales pour déstabiliser la Chine. Cette invention est également utilisée par les nazis qui envoient des expéditions pour appuyer les troupes japonaises dans leur conquête de la Chine. C’est ainsi que le SS Henirich Harrer, proche d’Himmler, devient le précepteur de l’actuel dalaï-lama. Ce dernier restera en contact avec le vieux nazi jusqu’à sa mort au point de l’inviter parmi les personnalités soutenant l’indépendance du Tibet lors d’un congrès international à Londres en 1994, aux côtés d’un autre SS, Beger l’ethnologue d’Auschwitz.
Ces soutiens à l’indépendance loin d’émanciper le peuple tibétain en font une société au fonctionnement proche de l’Ancien régime : servage, peine de mort, torture, lutte contre l’homosexualité… En 1959 les USA financent pourtant la révolte des moines tibétains face au régime communiste chinois qui y avait aboli le servage et abrogé les codes tibétains qui classaient la population en trois catégories et neuf classes. Depuis, la scolarisation des enfants du Tibet concerne 81% d’entre eux là où il n’y en avait que 2% au temps béni des traditions, de même pour l’espérance de vie passée de 35, 5 à 67 ans.
L’actuel Dalaï-lama participe de cette géostratégie hostile à la Chine en étant financé par les USA et protégé par l’Inde qui accueille et protège le « gouvernement tibétain en exil ».

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