Egalité des droits • On ne s’arrête pas, on marche le 5 mai

L’égalité des droits est une longue marche avec ses reculs, ses stagnations mais aussi ses avancées. La première leçon de l’adoption aujourd’hui du droit à se marier… ou pas, pour tous les couples quelque soit leur orientation sexuelle, est qu’il ne faut jamais abandonner un combat. Celui pour l’égalité des droits entre hétérosexuel-les et homosexuel-les aura été une longue lutte pour faire reculer l’obscurantisme. Ainsi la première proposition de loi « tendant à créer un contrat de partenariat civil » avait été déposée au Sénat par Jean-Luc Mélenchon le 25 juin 1990 (le PACS a été adoptée en 1999) et la première proposition de loi « clarifiant l’accès au mariage des couples de personnes de même sexe » le 8 juin 2004 par moi-même à l’assemblée nationale.

Finalement la droite est toujours pareille à elle-même : hier contre le divorce, contre la reconnaissance des enfants dits « adultérins », contre la pilule, contre l’IVG, contre le PACS et aujourd’hui contre le mariage pour tous. Sa vision réactionnaire de la société explique ses retrouvailles avec l’extrême-droite, jusqu’à faire tête de manifestation commune. Faute de trouver des raisons de s’opposer frontalement aux politiques économiques (politique d’austérité, pacte de compétitivité…) ou sociales (ANI), la droite s’est engouffrée dans l’opposition au mariage pour tous. Et dans ce contexte, l’UMP est responsable du climat d’homophobie qui a explosé dans notre pays ces dernières semaines. Sur ce terreau réactionnaire, la droite essaie de prospérer. Elle se sent d’autant plus à l’offensive que la majorité de la population se détourne de ce gouvernement qui n’avait pas pris beaucoup d’engagements mais qui malgré cela arrive quand même à décevoir.

Et c’est cela qu’on ressent avec l’adhésion à la marche du 5 mai qui remonte de partout. Le PS et le gouvernement ont bien essayé de dresser des contre-feux contre cet appel, y compris en demandant à Europe Ecologie les Verts de multiplier les tribunes de presse contre cette mobilisation. Mais rien n’y fait. Le résultat est là, de nombreux appels voient le jour et l’appel des écologistes pour le 5 rassemble de plus en plus de militants écologistes y compris d’EELV. Il nous faut encore amplifier cette mobilisation pour montrer clairement au pays qu’il existe une alternative à gauche et que cette alternative c’est le Front de Gauche. J’appelle toutes celles et ceux, bien au delà du Front de Gauche, qui veulent lutter réellement contre la finance et l’austérité, à marcher avec nous le 5 mai pour la 6ème République.

Marche citoyenne pour la 6ème République : 5 Mai

Un déplacement en car à Paris le dimanche 5 mai , pour la marche citoyenne pour la VI eme République est prévu depuis Montauban.

La participation financière sur la base de 50 participants n’excèdera pas 50 euros.
– départ de Montauban le dimanche 5 mai ,vers 3 h du matin
– retour à Montauban le lundi 6 mai, vers 1h du matin

Vous pouvez vous inscrire dès à présent sur ce mail :
jeannine-patrice.mgn@wanadoo.fr
ou par téléphone : 06 47 11 53 85
en laissant vos Nom et Prénom avec un n° de téléphone qui permettra de confirmer .

Soyons nombreux!

Faisons le maximum pour que ce rendez-vous politique soit un succès au moment où la droite dure et extrême appelle à une nouvelle manifestation, le même jour, contre le « Mariage pour tous » et contre nous, la Gauche de progrès.

Contre vents et marées, la lutte contre la LGV reste pertinente, la mobilisation reste à l’ordre du jour avec l’Alternative LGV82

Une LGV pas confirmée
Donc une gare incertaine
D’où une ZAD pour bluffer

2005 : Un débat public décrète un besoin de ligne à grande vitesse (LGV) pour Bordeaux-Toulouse

2010 : Le premier fuseau est présenté et entraîne deux types de réactions :

– ceux qui se mobilisent pour faire varier le tracé dans le fuseau.

– ceux qui refusent totalement la LGV.

2011 : Le projet avance du fuseau vers le tracé.

2012 : Le tracé est confirmé avec deux réactions :

– ceux qui veulent réduire les impacts du tracé.

– ceux qui refusent totalement la LGV au profit de l’alternative.

Le refus de la LGV s’explique suite à diverses études engagées :

– cette LGV c’est le prix de 400 maisons de retraite, autant dire un gouffre financier (8 milliards d’euros).

– ce gouffre financier vise à faire gagner quelques minutes aux utilisateurs de la LGV (l’alternative, 2 milliards c’est aussi bien).

– pendant ce temps le train du quotidien qui concerne plus de 90% des utilisateurs est sacrifié (ex : la ligne par Limoges).

– il suffit donc, pour le bien de tous, de déplacer l’investissement de la LGV vers les lignes existantes ; ça coûte moins cher et le bénéfice concerne tout le monde.

Montauban-Bressols : Une ZAD pour bluffer

2013 : D’un côté c’est l’heure de l’enquête d’utilité publique et de l’autre les autorités gouvernementales changent de politique et constatent qu’il y a mieux à faire qu’une LGV.

Donc nous assistons à un bras de fer gouvernemental entre les défenseurs de la LGV et ceux qui proposent de retarder le projet en le mettant « au congélateur ».

Or, tant qu’il n’y pas de déclaration d’utilité publique personne ne peut dire que le projet est arrêté sinon à quoi bon cette consultation ? Et cette déclaration est attendue pour 2014 !!!

En conséquence, M. Baylet et Mme Barèges, unis pour une fois à M. Malvy, pratiquent la politique du fait accompli. Ils veulent faire croire que tout est en place, que tout commence.

Or cette ZAD est aussi ridicule que le projet de LGV ! Presque toutes les gares LGV en campagne sont restées des zones vides, désertes et désertés. On veut nous faire croire que 15 trains vont s’arrêter quand des membres des autorités municipales reconnaissent que ce nombre ne devrait pas dépasser 8, les autres trains ne s’arrêtant pas.

Et la délibération au sujet de cette ZAD confirme ce que nous disons puisque le projet est pour six ans seulement ! Preuve d’une incertitude qui n’obligeait pas à se précipiter. Pour ceux qui ne le savent pas, rappelons qu’à Montbartier une zone logistique de 450 hectares est déjà en place. Euro Centre à Castelnau d’Estrefonds c’est seulement 250 hectares !

Le rapport Bianco – La commission Mobilité

Après bien d’autres rapports nationaux issus hier de l’UMP, le rapport Bianco, issu aujourd’hui du PS, confirme ce que nous disons : PRIORITE ABSOLUE à la rénovation des lignes existantes.

A la fin du mois de mai, ou début juin, une autre commission gouvernementale va rendre son verdict quant à la hiérarchisation des projets de LGV.

Nous savons qu’elle travaille dans le même esprit que le rapport Bianco en proposant la réalisation des travaux engagés, et le report des autres projets. La seule incertitude c’est le poids des lobbies qui vont tenter d’obtenir un délai plus ou moins long pour la ligne Bordeaux-Toulouse.

Les citoyens doivent donc faire entendre leur voix. Pour aller de Toulouse à Paris c’est 676 km par Limoges et 824 km par Bordeaux. Il faut donc redonner plus de moyens à la ligne par Limoges pour qu’elle puisse continuer à rendre de grands services à moindre coût.

Et quant à la ligne actuelle Bordeaux-Toulouse elle a besoin d’investissements et en particulier nous sommes totalement favorable à la construction d’un tronçon Saint-Jory-Matabiau pour faciliter le développement TER, tronçon qui peut trouver place à côté de la ligne actuelle sans trop de dégâts (avec la LGV ils veulent même faire deux lignes en plus à cet endroit !).

L’essentiel c’est l’information. Celle des opposants aux projets est interdite dans l’essentiel de la presse locale. Nous vous renvoyons au blog d’Alternative LGV Midi-Pyrénées (demandez sur google) et à l’adhésion à cette association qui peut vous aider à réagir.

Télécharger le document de Alternative LGV 82 

Médiapart • Accord «transatlantique» de libre-échange: les alertes de Mélenchon et Jadot

La résolution est courte mais les quelque 200 amendements déposés pourraient rallonger le texte d’origine. Les eurodéputés de la commission « commerce international » se prononceront jeudi à Bruxelles sur un chantier colossal : l’ouverture des négociations pour un accord de libre-échange entre l’Union européenne et les États-Unis. À terme, il s’agit de créer la plus grande zone de libre-échange au monde.

Le vote de jeudi, qui n’est qu’une étape, ne sera accompagné d’aucun débat. Le parlement veut aller vite, et inscrire le sujet à l’ordre de la session plénière de mai, à Strasbourg. Il était loin d’être acquis, mercredi en fin de journée, que l’« exception culturelle » chère aux Français soit explicitement exclue du champ des négociations. Le conseil européen pourrait lancer formellement les négociations dès juin.

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     Karel de Gucht, commissaire au commerce, et José Manuel Barroso, président de la commission, le 13 février, à Bruxelles. © CE.

Pour la gauche française au pouvoir, ces discussions sont risquées. Dans un récent entretien à Mediapart, Nicole Bricq, ministre du commerce extérieur, a précisé la position du gouvernement : ce sera un « oui, mais ». Oui à l’accord global, qui permettra de relancer la croissance en Europe. Mais à condition de fixer des « lignes rouges », comme l’exception culturelle, qui seraient exclues du champ des négociations.

Afin de lancer le débat, nous avons donné la parole à deux eurodéputés critiques des positions françaises : Jean-Luc Mélenchon, leader du Front de gauche, et Yannick Jadot, des Verts. Tous deux exhortent Paris à bloquer l’ouverture en juin des négociations, et doutent de la capacité de l’Europe à négocier d’égal à égal avec les États-Unis. Mais leur argumentaire diverge sur le fond. Entretiens

Jean-Luc Mélenchon : « C’est la réalisation du “choc des civilisations” »
Nicole Bricq défend l’objectif de l’accord, tout en posant une série de « lignes rouges » pour la négociation. Qu’en pensez-vous ?

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              Jean-Luc Mélenchon© Reuters
Le point de départ, ce n’est pas Nicole Bricq. Cela fait dix ans que cet accord se prépare. À l’origine, cela devait aboutir dès 2015. Et personne n’en parlait. Ce qui a changé, c’est que Barack Obama l’a évoqué, au début de son deuxième mandat. Et ce processus, jusqu’alors passé totalement inaperçu, est entré en lumière. Dans la foulée, Angela Merkel (chancelière allemande – ndlr) et José Manuel Barroso (président de la commission – ndlr) ont expliqué qu’ils trouvaient cela très bien. Ce grand marché transatlantique est l’aboutissement de la stratégie de dérégulation généralisée voulue par les Nord-Américains.

Que pensez-vous de la stratégie française ?

Il n’y aura pas de résistance côté français. Ils sont impliqués dans les négociations depuis dix ans, et les sociaux-démocrates ont toujours voté pour. Y compris des élus comme Benoît Hamon qui, lorsqu’il était eurodéputé, a voté pour une résolution sur le sujet. François Hollande n’en a cependant jamais parlé pendant la campagne présidentielle. Il avait parlé de réorientation de l’Europe, et il n’a rien fait. Mais là, il n’a même pas dit un mot sur ces négociations. Alors que cela change tout : s’ils font cela, il n’y aura plus d’espace européen.

Plus d’espace européen ?

Si l’on ouvre l’Europe de tous les côtés, et si l’on crée ce marché transatlantique, l’Europe se dilue. On va former une grande zone économique où le dollar sera dominant. Petit à petit, le plan économique rejoint le dessein politique : c’est la réalisation du « choc des civilisations », avec la formation d’un grand bloc occidental. Les Anglais, les Américains, eux, sont cohérents. Ils ont des visions. Ils ne lâchent rien. Nous, Français, sommes frivoles, disneylandiens. Des Bisounours. Au final, on est perdants.

Des défenseurs du projet, côté européen, disent que l’accord, bien négocié, sera l’occasion de relever les standards mondiaux en matière de commerce – une forme de libéralisation par le haut.

Je n’y crois absolument pas. Ce sera conforme à tout ce que les Nord-Américains ont pratiqué depuis vingt ans. On nous fait espérer du merveilleux, mais cela n’a aucune chance d’avoir lieu. Regardez ce que les États-Unis ont fait avec le Canada et le Mexique, quand ils ont fait l’Alena (l’Accord de libre-échange nord-américain, entré en vigueur en 1994 – ndlr). Dans la discussion, il y avait une liste de 300 produits protégés : les leurs. Et tous les autres produits étaient dérégulés : ceux des autres.

Les Français ont obtenu de Karel de Gucht, le commissaire au commerce, qu’il précise que l’exception culturelle sera protégée dans les négociations.

Admettons ! Alors maintenant, il faudrait être content de ne pas se faire dépouiller de tout. Sous prétexte d’une exception préservée, on nous ferait avaler tout le reste. Madame Bricq peut se raconter des romans, mais elle ne va pas peser trois grammes face aux Nord-Américains. Ces solfériniens sont de petits gamins qui ne comprennent rien à la géopolitique. Ils font preuve d’un atlantisme pavlovien. Enfin, les Allemands nous lâcheront face aux Américains.

Si vous étiez au pouvoir, que feriez-vous ?

Je bloquerais l’ouverture des négociations. Mais je ferais cela poliment. J’expliquerais à l’Europe qu’il faut encore discuter longtemps, pendant deux ans, trois ans, de la définition du mandat des négociations. Et je soumettrais le sujet au vote : au parlement, et pourquoi pas en organisant un référendum populaire.

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Vous avez refusé de voter la loi MEDEF ? Marchons ensemble le 5 mai !

Déjà signé par une minorité de syndicats, l’ANI, cœur de la politique de François Hollande, a été pareillement adopté à l’assemblée nationale avec seulement 141 voix pour. C’est peu dire que cette loi de régression sociale passe mal parmi les parlementaires de gauche.

Le Parti de Gauche salue les 58 députés de gauche (PS et l’ensemble des parlementaires FDG et EELV) qui ont été jusqu’à refuser de voter ce projet de loi. Malgré les rappels à l’ordre de Bruno Leroux, les députés EELV et la gauche du PS ont donc rompu les rangs en refusant que le Medef fasse la loi un an après la défaite de Nicolas Sarkozy.

Ces élus de la majorité gouvernementale doivent maintenant aller jusqu’au bout de leur logique. Nous les invitons à rejoindre leurs collègues du Front de Gauche dans la grande marche citoyenne du 5 mai. Ce sera l’occasion de réclamer des sénateurs de gauche qu’ils ne votent pas cette loi le 14 mai prochain. Et de dire, un an après, qu’une politique de gauche est nécessaire au pays.

Non au train de mesures libérales

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Missionné par le gouvernement sur la réforme ferroviaire, Jacques Auxiette vient de remettre ses recommandations au Premier ministre. Pour le Parti de Gauche ce rapport ne fait que reprendre le jargon employé par les protagonistes de la petite musique libérale visant à vanter les vertus de la régionalisation des transports ferroviaires pour mieux justifier des privatisations et l’ouverture à la concurrence.

Le Président PS des Pays de Loire renonce à la réunification dans une seule structure unifiée de RFF et de la SNCF et propose de s’en remettre à l’Autorité de Régulation des Activités Ferroviaires, instance qui n’a eu de cesse de promouvoir la libéralisation.

En préconisant la régionalisation de la gestion comme des tarifs des TER, le rapport habit sous l’apparence de « l’efficacité » le morcellement du service public ferroviaire et le recul du principe d’égalité des citoyen-ne-s devant le droit au transport sur tout le territoire national.

Pire, en prétextant la dette de RFF le rapport préconise de limiter les travaux d’entretien et de rénovation du réseau ferré ! Là c’est le « sérieux budgétaire » qui sert de justification pour l’accroissement des inégalités territoriales facteur d’aggravation de l’exclusion durable des populations les plus fragiles. Les cheminots ne sont pas oubliés, puisque est proposé sous couvert « d’efficience » et de « mobilité » de dégrader les conditions de travail afin d’accélérer le dumping social.

Sûr que propositions qui figurent dans le présent rapport vont ravir la commission européenne. Pour le parti de gauche, ce rapport confirme les continuités politiques entre l’époque sarkozyste et la Présidence Hollande… Rien d’étonnant puisque ce sont les mêmes qui tirent les ficelles, il n’y a que les marionnettes qui changent !

Soutien au Syndicat de la magistrature!

Syndicat_magistrature Depuis la publication sur le site de droite « Atlantico.fr » d’une pseudo « liste noire » du Syndicat de la magistrature, les attaques venant de l’UMP et ses affidés se succèdent contre celui-ci. En fait de liste noire, il s’agit d’un pan de mur rebaptisé « mur des cons » situé dans le local même du SM, où des photos de personnalités pour la plupart baron-ne-s de la Sarkozie (mais on y trouve aussi un certain Manuel Valls) sont affichées. Par une méthode déloyale (le filmage en caméra cachée d’un local syndical, donc privé), les auteurs de ce buzz s’en prennent surtout à une organisation de magistrat-e-s n’ayant jamais fait mystère de son orientation à Gauche. La ficelle est un peu grosse: feindre de découvrir que Brice Hortefeux, Claude Guéant, Nadine Morano ou Eric Besson représentent ce que le SM combat pour mieux s’en prendre à la « politisation » de ses membres et au syndicalisme original de transformation radicale de l’institution qu’il incarne. Faut-il que l’UMP craigne la justice pour s’en prendre ainsi à la deuxième organisation de magistrats en terme de représentativité (40% des voix en 2010)!

En ce jour triste pour le syndicalisme où une majorité parlementaire se réclamant de la Gauche a retoqué la loi d’amnistie sociale, le Parti de Gauche réaffirme son soutien à la liberté d’expression syndicale, y compris par la satire, qui plus est dans un cadre privé.

L’institution judiciaire a besoin du Syndicat de la magistrature, le Parti de Gauche ne tolérera aucune attaque contre le syndicalisme judiciaire qu’il représente avec force et sérieux!

Les 1er et 5 mai, on dit aussi : NON à la loi « made in MEDEF »

Nonaccordmadeinmedef Le gouvernement a décidé accélérer le vote de la loi « Made in Medef » au moyen du vote bloqué au Sénat où il n’avait pas la majorité. Mal lui en a pris : c’est raté ! Les sénateurs Front de gauche et EELV ont pu imposer mardi soir, lors de la conférence des présidents de la haute assemblée, que leur vote définitif ait lieu le 14 mai.

Le Sénat, en votant contre le texte issu de la CMP le 14 mai, peut donc obliger à la réouverture du débat.

Le gouvernement n’est donc pas parvenu à éviter deux écueils majeurs sur sa route : la manifestation du 1er mai et la marche du 5 mai. Du coup ces deux rendez-vous deviennent également l’occasion de dire non à l’adoption de l’ANI. Raison de plus pour que les parlementaires de gauche qui refusent cette loi de régression sociale se joignent à la grande marche citoyenne du 5 mai.

Le gouvernement veut censurer l’amnistie sociale

Ayrault_parisot Ce matin sur France-Info, Alain, Vidalies, ministre des relations avec le Parlement, affirmait que le gouvernement s’opposerait le 16 mai prochain au vote de la loi d’amnistie des syndicalistes et militants associatifs à l’assemblée nationale.

Déjà réduit au sénat en excluant les militants de RESF et les défenseurs de l’environnement, le texte y avait malgré tout trouvé une majorité. C’en était trop pour le gouvernement qui appelle à un nouveau coup de force contre la représentation nationale et sa propre majorité !

Pour justifier ce coup de poignard, le gouvernement use d’arguments lamentables et cherche à placer sur le même terrain les syndicalistes qui défendent l’emploi, les salariés et l’outil de travail, et les voyous qui placent leur argent dans les paradis fiscaux ou les hurluberlus qui menacent les partisans du mariage pour tous.

« Salariés taisez-vous, patrons vous avez les mains libres pour réprimer » : voilà le message du gouvernement qui choisit ainsi son camp : celui du Medef contre les travailleurs.

Le Parti de Gauche appelle solennellement les députés PS à refuser le diktat du gouvernement et du Président de leur groupe à l’Assemblée Nationale, Bruno Leroux, qui leur demandent de ne pas voter cette loi !

Tout ça suffit ! La manifestation du 1er mai et la marche citoyenne du 5 mai seront également l’occasion de soutenir l’amnistie des militants associatifs et syndicalistes.

Socialistes, rompez les rangs !

Un an après, quelle feuille de route pour le Front de Gauche ?

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Crédit photo photosdegauche.fr (xavier_aliot)

La coordination nationale du Front de Gauche a tenu le lundi 22 avril un séminaire prévu de longue date. Un an après le premier tour des élections présidentielles, cette réunion a été un moment utile pour faire le point et préparer la suite. Il m’est revenu d’effectuer l’intervention introductive côté PG. En voici la retranscription.

« La date de cette réunion correspond à l’anniversaire du premier tour des Présidentielles. Cela tient du hasard. Il tombe pourtant bien car ce carrefour calendaire permet de dresser le bilan de l’année écoulée et de se projeter sur l’année à venir. Car le FDG n’a pas pour fonction principale d’analyser l’actualité ni même de débattre de ses nuances internes. Tout cela est surement très précieux mais l’utilité du Front de Gauche c’est d’abord d’agir pour transformer la situation. Voilà ce à quoi nous devons nous atteler en nous fixant une feuille de route pour les 12 mois devant nous.

Quelle est la situation sur laquelle nous devons intervenir ? Un an après l’élection de François Hollande, le Front de Gauche se trouve confronté à une problématique : comment faire face à un gouvernement présumé de gauche qui sur le plan économique et social, au moins, fait une politique de droite ? Une politique d’austérité qui conduit à la récession et donc à l’échec aussi surement que la nuit succède au jour. Disons les choses autrement : comment éviter qu’au bout de cette impasse nos concitoyens ne redonnent le pouvoir à une droite extrémisée alliée ou pas à l’extrême droite ?

Cela revient à mettre en place une stratégie pour construire une majorité alternative appuyant une autre politique de gauche et obligeant dès lors le Chef de l’état à des choix. Le résultat de cette stratégie n’a évidemment rien de garanti mais nous n’avons pas d’autres solutions. Celle qui consisterait à faire pression sur le gouvernement dans l’espoir qu‘il change de politique ? Elle serait semeuse d’illusion. Car nous n’avons pas devant nous un gouvernement social-démocrate classique à qui nous reprocherions de faire des réformes trop timides, il s’agit d’un genre nouveau en France : un social libéralisme qui applique là sa politique libérale comme Blair ou Schroeder l’ont fait avant lui. Nous venons d’ailleurs d’en voir une démonstration supplémentaire. Vingt quatre heures après que 74 députés ont refusé de voter l’ANI, Monteboug, Hamon et Duflot, certains eux aussi que l’austérité conduit dans le mur, sont montés au front de manière concertée les 9 et 10 avril. Le recadrage de François Hollande n’a pas tardé : le 10 avril il les tançait et affirmait maintenir son cap. Le vote bloqué de l’ANI au Sénat entre dans ce cadre de reprise en main. Qu’espère le Président de la République ? Peu de choses en réalité de sa politique. Il parie sur des solutions exogènes. Pour lui la crise est cyclique, elle finira donc par passer. On le dit même persuadé que l’Allemagne devra finir par relâcher son étreinte monétariste. En attendant, il faut tenir en rassurant les marchés. Il se trompe lourdement : cette crise est systémique, la France ne pourra donc s’en sortir en se contentant de combiner patience et austérité.

S’il est illusoire de « pousser » ce gouvernement vers la gauche, nous devons par contre construire un rapport de force politique vis à vis de François Hollande.

Première condition : le FDG ne doit être assimilé en rien à la politique gouvernementale. C’est le plus grand écueil : tous les jours le pouvoir mediatico-politique ne cesse de réduire « LA » gauche à la majorité de JM Ayrault nous reléguant aux marges. Le PS en rajoute, ne cessant de nous intimer l’unité pour ne pas faire pas le jeu de la droite. Cette farce cynique bute sur une réalité : du TSCG à l’ANI, remake des accords compétitivité emploi, en passant par la TVA sociale censée contrebalancer en partie les 20 milliards de cadeaux aux entreprises du pacte de compétitivité sans oublier la nouvelle réforme des retraites promise à l’été, ce n’est pas nous qui donnons ainsi une victoire a posteriori à Nicolas Sarkozy et jouons du coup son jeu. Refusons de nous laisser intimider par ce théâtre d’ombre : nous devons clairement,, dans les actes et le verbe, nous opposer à cette politique d’austérité comme d’ailleurs la résolution stratégique du Front de Gauche de janvier 2013 nous invite à le faire.

Ensuite il faut… passer devant le PS, lui prendre le leader ship à gauche en combinant mobilisations, initiatives programmatiques et élections. La droite et l’extrême droite se mobilisent dans la rue en prenant le mariage pour tous comme prétexte, il nous revient de proposer au peuple de gauche de se lever sur les valeurs qui l’ont poussé à battre Sarkozy en mai 2012. Marche C’est la raison d’être de notre marche du 5 mai contre l’austérité et la finance et pour la 6ème République. Comme l’écrit si bien Roger Martelli aujourd’hui dans une tribune de l’Humanité, cette marche proclame qu’il faut « changer de politique et de système ». Changer de politique c’est combattre l’austérité, changer de système c’est proposer une 6ème république démocratique, sociale et écologiste. Tout cela est dans la droite ligne de la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon et du Front de Gauche qui s’est appuyée sur la cohérence d’un programme de gouvernement, « l’Humain d’abord », au point de contraindre François Hollande à orienter une partie de son discours contre la finance. Voilà le fil que nous devons reprendre dans toutes les initiatives que nous soutiendrons ou lancerons à l’avenir : mobilisations sociales, assises, marche des femmes contre l’austérité, Estivales… Ce sera aussi ce que nous devrons défendre lors des élections de 2014 si la situation ne conduit pas, d’ici là, à une accélération des rythmes y compris électoraux. A nous de saisir l’occasion des Européennes. Leur objet et leur scrutin à la proportionnelle peuvent nous donner l’occasion de passer devant le PS et provoquer le séisme politique espéré. Il reviendra alors à François Hollande de dire s’il opte pour la ligne nouvellement majoritairement à gauche, celle de la rupture… Dans tous les cas ce sera l’heure de la clarification. Dans cette stratégie, nous ne nions pas l’importance propre et les spécificités des Municipales qui auront lieu deux mois avant mais nous devrons aborder, sous peine d’être illisibles, ces deux élections avec la même cohérence : celle d’une stratégie d’autonomie conquérante vis à vis des listes soutenant la politique du gouvernement.

Une autonomie bien sûr rassembleuse. Il nous faut continuer à travailler à l’unité avec à ceux qui, dans la majorité, expriment leur refus de l’austérité : gauche du PS et EELV. Mais disons le, s’il faut évidemment oeuvrer à cet élargissement, et nous le faisons tous, ce ne peut en être le centre de gravité. Si nous saluons les parlementaires qui ont refusé de voter l’ANI, les signaux que ces personnalités voir courants nous renvoient sont hésitants. Le temps ne semble jamais venu pour eux que ce soit lors de la manifestion du 30 septembre ou du 5 mai. Il y a toujours de bonnes raisons pour qu’ils reportent cet engagement à notre côté. Quand ce refus n’est pas teinté d’agressivité à notre égard ou envers ceux des leurs qui ont le courage simplement de dire des choses en commun avec nous comme Eva Joly. Aujourd’hui nous ne sommes nullement certains qu’ils finiront par faire mouvement. Du coup notre stratégie tient compte d’eux, nous en espérons toujours à notre côté le 5 mai, mais ne peut pas dépendre d’eux.

La nécessité du rassemblement est décisive vis à vis des mouvements sociaux, des syndicats des associations qui contestent comme nous la politique gouvernementale. Bien sûr chacun à sa place, en toute indépendance, avec ses spécificités, jouant à tour de rôle les déclencheurs auxquels les autres viennent apporter leur solidarité. Mais les démarches qui associent les acteurs politiques que nous sommes et ceux des mouvements sociaux jusqu’à participer aux mêmes initiatives sont évidemment essentielles. La manifestation du 30 septembre, mais aussi la mobilisation en faveur de la loi d’amnistie sociale, en ont été la démonstration. Le 5 mai le prouvera encore.

Mais le Front de gauche doit toujours, et en priorité, avoir la volonté de rassembler le peuple. Ce qu’il est convenu d’appeler le peuple de gauche mais aussi le peuple tout entier. Ceux dont les repères se définissent toujours sur une échelle gauche/droite comme ceux pour qui ce n’est plus les cas, encore moins le cas depuis 12 mois, tant gauche et droite leur semblent pareillement responsables. Le FDG doit répondre à leur amertume et colère en parlant clair et en assumant la parole tribunicienne. Pour répondre à cette exigence, le Front de gauche doit plus que jamais se muer en Front du peuple soit la force qui, toujours, met l’implication citoyenne au centre de ses préoccupations. Les Assemblées citoyennes ont un rôle décisif à jouer et sur ce point nous sommes encore trop éloignés de ce qu’il faut réaliser.

Le Front de Gauche ne construira évidemment pas seul cette majorité alternative mais il doit assumer d’en être le déclencheur, le leader parce qu’il est le seul en situation de jouer ce rôle aujourd’hui.

La tâche est lourde. Elle est à la hauteur des enjeux historiques se dressant devant nous : face à cette contre révolution libérale et autoritaire débutée dans les années 80 avec Tatcher et Reagan et qui place aujourd’hui le monde en état d’urgence, nous devons plus que jamais assumer de favoriser le développement de la révolution citoyenne. Il n’y a pas d’autres issues. Nous avons un atout : le Front de Gauche.

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