Changer de gouvernement ? Non, appel à une Constituante !
On entend et lit les médias, même les réputés comme étant les meilleurs du lot, expliquer et démontrer à leur manière que le Front de Gauche serait populiste. Il est critiqué depuis qu’il existe, avec amplification au fil du temps, comme faisant le lit de l’extrême droite représenté en France par le Front National en la personne de Marine Le Pen. Mais on a découvert à l’occasion de l’affaire Cahuzac, qu’ils jouent dans une cour semblable.
De son côté le Front de Gauche répète à l’envi que tous ce trompent de cible : ceux qui font le lit de l’extrême droite en France est le Parti Socialiste et la majeure partie de ses représentants par une politique identique à celle de la droite. Ce qui change sont les méthodes, le personnel (et encore, le haut personnel des ministères reste identique), ce ne sont que les plus visibles qui ont l’air d’être différents mais ils conduisent les mêmes politiques, voire en pire, car avec une étiquette « gauche » ils peuvent faire passer des choses que les autres, de droite, ne pouvaient faire passer. Je l’avais, en son temps, résumé et envisagé brièvement dans un billet de novembre 2011 : Pauvres cons avec Hollande vous aurez pire qu’avec Sarkozy, sur lequel je reçus des commentaires d’engueulade ! Malheureusement on en voit les applications chaque jour un peu plus rudes, et le billet se révèle avoir un regain de succès des temps-ci.
Ce matin j’ai parcouru quelques blogs et médias, comme à l’accoutumé, avant d’écrire ce billet. Mon deuxième choix, après avoir lu le billet de Mélenchon appelant à une marche pour la 6ème République le 5 mai, se porta sur le blog de Paul Jorion.
l’Europe est la première fautive de ce qui se passe à la tête de l’État français
En effet mon appréciation de la situation française je la place dans un contexte général économique et de règlements de l’Europe. Il est absolument impossible de résumer les nuances et divers aspects qui sont traités sur le blog de Paul Jorion, cependant, il y est démontré que l’Europe est la première fautive de ce qui se passe à la tête de l’État français.
En favorisant les paradis fiscaux, l’expatriation des capitaux pour pratiquer l’optimisation fiscale, maintenant d’application commune puisque légale, l’Europe rend inefficace toute possibilité de faire rentrer des impôts à hauteur des besoins de chaque pays, la conséquence économique est que les états ne pourront jamais, plus particulièrement la France mais pas qu’elle, atteindre les objectifs rendus obligatoires par les traités et accords successifs pris autant par le PS que par l’UMP.
Il faudrait être aujourd’hui un chef d’entreprise, un particulier fortuné, un investisseur lambda imbéciles pour ne pas en profiter, chanteurs et footballeurs compris.
Donc tous ces braves gens, banques comprises, entendent qu’on leur rembourse leur perte quand ils ont fait de mauvais placements, mais que les profits soient exclusivement pour eux, le peuple n’a qu’à verser au tronc.
Qu’est la 5ème République ?
Si l’on se penche plus particulièrement sur le cas français, on remarquera qu’il a une constitution, la 5ème, faite exprès pour résister à tous les chocs les plus violents. En effet de Gaulle la fit faire pour ça. Et elle a eu mainte fois l’occasion de démontrer qu’elle tient devant n’importe quel choc. La raison est que l’exécutif est indéboulonnable.
Les pendants de cette stabilité à toute épreuve sont :
- que la démocratie est à peine respectée. Les assemblées ont peu de pouvoir, et nous y sommes tellement habitués que nous n’en attendons rien, et sommes même surpris si elle refuse quelque loi que l’exécutif aurait décidé
- en découle que les partis PS et UMP sont construits à partir de cette norme : quand on a le pouvoir, par élection, en France, on ne risque rien.
- l’important est donc de remporter les élections à la tête de l’état et peu importe du pourquoi ni du comment. Les partis seront donc construit dans ce but, et tous les militants, depuis la base, obéissent à ce principe, sans même se poser de question.
- un exemple est le NON au traité de 2005. Les nonistes, majoritaires dans le pays, n’ont reçu que mépris à l’intérieur du Parti Socialiste, encore à ce jour, ils ne sont pas considérés comme « fiables » car eux avaient eu la force de refuser le système quand le fond ne leur convient pas. Mais ceux-là sont rares.
Il nous faut donc revenir à la démocratie
Oui vous lisez bien, je dis bien que nous ne la connaissons plus en France.
et pour cela tenter notre dernière chance en changeant de République.
Quand j’entends la droite crier au remaniement, je me dis que vraiment ils vivent tous dans la même cour, un remaniement changerait-il quoique ce soit ? NON, car ce n’est pas une affaire de personnel. Non c’est une affaire plus grave : ce sont les structures qui induisent ce genre de personnel, qu’il faut changer. Ce que devrait crier la droite comme le PS c’est :
Appelons à une constituante
C’est le rêve que j’ai, que je forme à chaque critique ces jours-ci. Ne voient-ils pas que c’est tout le personnel qu’il faut changer ? Si, mais ce n’est pas leur intérêt.
Il nous faut donc que des gens neufs, non encore compromis, arrivent aux commandes, et forment une Assemblée Constituante.
J’espère que c’est bien cela que nous réclamerons dans les rues le 5 mai prochain. Et seulement là, avec un chemin semé d’embuches, mais qui aura seulement ainsi une chance de trouver des solutions grâce à la coopération du Peuple, que nous avons pourront avoir la Démocratie en France.
voir les autres billets qui traitent du même sujet :
Partageux
Le cri du peuple
à gauche pour de vrai
Rénovitude
Letang-moderne
des pas perdus
Ouvrons les fenêtres
Nul besoin de mesurer l’ampleur de la magnitude sismique qui secoue le pays aujourd’hui : elle est puissante ! Le pays ou plutôt l’oligarchie politico-financière, dont les turpitudes le salissent. Nous sommes peut-être à la bifurcation attendue et cela moins d’un an après l’élection de François Hollande.
Ce n’est pas un replâtrage de façade qui arrangera les choses. Il faut changer en profondeur la politique économique, refuser l’austérité et dans le même temps appeler au changement du régime ossifié qu’est la 5ème République. Il revient à chaque force de prendre des initiatives en fonction du rôle qu’elle occupe sur le champ politico-social. Le 9 avril nous devrons massivement nous mobiliser derrière les syndicats contre la loi Made in Medef. Le 1er mai sera, nous l’espérons et nous ferons tout pour, une grande journée de mobilisation contre les politiques d’austérité. Le Front de gauche s’active sur ce terrain : ses parlementaires bataillent à l’assemblée à coup d’amendements contre l’ANI, Pierre Laurent appelle avec justesse à suspendre l’agenda parlementaire pour convoquer une session spéciale contre l’évasion fiscale, partout nos militants distribuent tracts et organisent des meetings. Mais chacun sent bien que c’est de fond en comble qu’il faut transformer ce pays. Qu’il faut revenir à nos mots d’ordre de campagne qui ont fait le succès de la Bastille, du Capitole, de Toulouse : une constituante pour la 6ème République. Nous ne sommes d’ailleurs pas les seuls à le réclamer. Dans une note de blog remarquée, et proche en bien des points de ce que réclame le Front de Gauche, Noel Mamère l’a dit sans fioritures. (http://blogs.rue89.com/chez-noel-mamere/2013/04/03/avec-laffaire-cahuzac…). On sait qu’Eva Joly appuie aussi cette idée de changement de république. Il m’étonnerait que cette « tête dure » se calme là dessus aujourd’hui. Côté Front de Gauche, Clémentine Autain nous a proposé une réunion en urgence pour réfléchir ensemble à une prise de parole publique pour un processus constituant et la 6ème République.
Tout montre la nécessité d’agir. Voilà pourquoi le Parti de Gauche a décidé de proposer une marche pour la 6ème République un an après l’élection présidentielle. Le communique ci-dessous l’explique. François Hollande est aujourd’hui devant un choix, bien plus rapidement même que nous l’imaginions : continuer ainsi et aller à l’échec inévitable ou briser cette spirale infernale. Il existe une majorité alternative pour cela. Elle est encore peu discernable car pour l’heure écologistes et socialistes de gauche, hors quelques voix fortes, restent entre deux eaux mais elle existe. Je dis à ceux-là qu’il est temps de rompre les rangs. Le vote contre l’ANI en est un moyen évident, appeler à manifester avec nous le 5 mai un autre. Car notre proposition se veut large. Elle s’adresse d’abord évidemment à nos partenaires du Front de Gauche. Nous sommes certains qu’elle nous deviendra donc commune rapidement tant son besoin est évident. Et au delà à tous ceux et toutes celles qui à gauche ont voulu un vrai changement en mai dernier. Plus largement au peuple qui seul peut dénouer la situation. Allez au travail, la journée ne va pas être assez longue. Ouvrons les fenêtres pour respirer l’air du large.
Communiqué de presse du Parti de Gauche
LE 5 MAI POUR LA SIXIEME REPUBLIQUE
La faillite morale d’un homme éclaire celle du système auquel il appartenait. Un monde de connivence qui unit des amis de l’argent sans odeur à travers tous les partis du système officiel ! Une longue chaine de cyniques unis par le mensonge relie les Le Pen à Cahuzac, et un proche du Président, son trésorier de campagne, boucher- libraire qui trafique avec un comparse chinois pour ouvrir des comptes offshore !
Ainsi une caste de serviteurs des oligarques qui parle en commun la langue de la finance internationale a fini de pourrir un système de monarchie quinquennale. Il concentre les pouvoirs et dilue toutes les responsabilités morales et politiques. Aux abois, le chef de l’état ne trouve à proposer qu’une mesure d’interdiction d’exercice d’un mandat électif pourtant déjà censurée par le Conseil constitutionnel ! C’est dire l’inconsistance d’une équipe qui ne sait plus que faire pour se tirer d’affaire.
L’issue pour notre pays déshonoré par ces mœurs et ces balbutiements incohérents est dans le peuple. C’est à lui de définir la règle du jeu démocratique qui permettra de restaurer la République vertueuse à laquelle il aspire. C’est une Assemblée Constituante qui doit nous permettre de commencer cette sixième république au nom de laquelle nous nous sommes mobilisés en masse à la Bastille au Capitole et Au Prado pendant la campagne présidentielle l’an passé.
Le Parti de Gauche propose une marche citoyenne pour la sixième république le 5 mai, jour anniversaire du deuxième tour de l’élection présidentielle, jour anniversaire de l’ouverture des Etats Généraux de 1789, journée mondiale des « mains propres ».
Le 5 mai pour la 6ème République
La faillite morale d’un homme éclaire celle du système auquel il appartenait. Un monde de connivence qui unit des amis de l’argent sans odeur à travers tous les partis du système officiel ! Une longue chaine de cyniques unis par le mensonge relie les Le Pen à Cahuzac, et un proche du Président, son trésorier de campagne, boucher- libraire qui trafique avec un comparse chinois pour ouvrir des comptes offshore !
Ainsi une caste de serviteurs des oligarques qui parle en commun la langue de la finance internationale a fini de pourrir un système de monarchie quinquennale. Il concentre les pouvoirs et dilue toutes les responsabilités morales et politiques. Aux abois, le chef de l’état ne trouve à proposer qu’une mesure d’interdiction d’exercice d’un mandat électif pourtant déjà censurée par le Conseil constitutionnel ! C’est dire l’inconsistance d’une équipe qui ne sait plus que faire pour se tirer d’affaire.
L’issue pour notre pays déshonoré par ces mœurs et ces balbutiements incohérents est dans le peuple. C’est à lui de définir la règle du jeu démocratique qui permettra de restaurer la République vertueuse à laquelle il aspire. C’est une Assemblée Constituante qui doit nous permettre de commencer cette sixième république au nom de laquelle nous nous sommes mobilisés en masse à la Bastille, au Capitole et au Prado pendant la campagne présidentielle l’an passé.
Le Parti de Gauche propose une marche citoyenne pour la 6ème République le 5 mai, jour anniversaire du deuxième tour de l’élection présidentielle, jour anniversaire de l’ouverture des Etats Généraux de 1789, journée mondiale des « mains propres ».
Crédit photo photosdegauche.fr (lucas_gomez)
Face aux ajustements structurels… L’Ecosocialisme
Telles les pestes du Moyen Age, les programmes d’ajustement structurels parcourent le Sud de l’Europe détruisant l’ économie des ménages, écrasant les droits sociaux, fermant les sources de travail, précarisant des vies. En enterrant également les attentes du peuple face aux partis politiques qui se succèdent dans les gouvernements avec les mêmes échecs. Face à l’alternance de partis de droite et sociaux-démocrates, on dirait que la seule chose que décident les électeurs de l’Europe Méridionale, c’est le rythme et la façon dont leurs droits sociaux vont être liquidés.
Face à cette situation, les gauches, souvent appelées » les gauches radicales », sont en train d’adopter une nouvelle alternative pour répondre à ces moments qui menacent la vie sociale, l’intégrité des personnes, l’environnement, l’ensemble des êtres vivants : l’Écosocialisme. Il a été présenté au Congrès National du Parti de Gauche qui s’est déroulé à Bordeaux, du 22 au 24 mars. Ce parti a fondé le Front de Gauche avec le Parti Communiste Français et d’autres petits partis, en 2012, avec Jean-Luc Mélenchon comme candidat à la présidence et a remporté un score historique de 11% de voix au premier tour.
Les axes principaux de la proposition du Parti de Gauche, qui sont vus favorablement par d’autres partis européens et du Nord de l’Afrique sont : l’écosocialisme comme objectif ; la planification écologique comme programme et la révolution citoyenne comme stratégie. L’Écosocialisme cherche à dépasser les impasses du capitalisme productiviste consumériste qui conduit la planète à la catastrophe écologique et de la social-démocratie qui pense que le problème de la justice sociale, de la redistribution de la richesse va se résoudre en augmentant la production. C’est-à-dire, le vieil appât qui consiste à dire que « pour partager le gâteau de la richesse, il faut d’abord qu’il soit plus grand ». Nous appelons ces voies des impasses parce qu’elles le sont pour la plupart, non pas pour les grands bénéficiaires de ce modèle excluant, productiviste, extractif : le capital financier international ; les gouvernements qui lui sont soumis ; les organismes internationaux tels que le Fonds Monétaire International, la Banque Centrale Européenne et les entreprises multinationales.
L’Écosocialisme ne pretend pas n’être qu’une belle utopie mais une alternative concrète, radicale à l’actuel système économique et politique en vigueur en Europe du Sud. Une alternative humaniste, oui, mais pas seulement, parce que la survie de l’espèce humaine dépend de la survie de tout l’écosystème dans lequel nous sommes interdépendants, les humains, les animaux, les végétaux et toute la planète. C’est un projet de justice socialiste qui met de côté la logique productiviste et polluante de « l’industrialisme » expérimenté par le socialisme de l’Europe de l’Est. Il fonde le renouvellement de la pensée socialiste sur l’émancipation de la personne, la démocratisation radicale du pouvoir et de l’éducation, une nouvelle façon de produire et de consommer.
L’économie que propose l’Écosocialisme s’adresse aux besoins humains, elle est opposée à la « politique de l’offre », défendue par les néolibéraux. Il ne s’agit pas seulement de produire, quels qu’en soient les coûts et ensuite promouvoir la consommation en inventant des besoins, mais de produire selon les besoins humains réels. Elle interroge la propriété privée des moyens de production et les relations du travail en même temps qu’elle protège l’appropriation sociale de ces biens et le développement de propositions alternatives d’économie sociale et solidaire au travers d’expériences coopératives et d’autogestion. À contre-courant des diktats de la « troïka » de la Banque Centrale Européenne (BCE), du Fonds Monétaire International (FMI) et de la Commission Européenne (tous présidés par des européens du sud), l’Écosocialisme défend la souveraineté de la politique budgétaire, la nationalisation des services bancaires. Il pose la question de la relance de l’économie par l’austérité mais en échange, il propose de la relancer au moyen de nouvelles activités économiques qui tiennent compte de l’empreinte écologique générée, qui réduisent des émissions, qui « décarbonisent » l’industrie, qui créent des énergies propres. Il est nécessaire également de rompre avec les traités de libre échange qui ont favorisé le « dumping » de la main-d’œuvre et de la nature et, décidés à combattre les pays, c’est tout cela qui affecte le plus les conditions de vie de leurs ouvriers et détruit le plus leurs ressources naturelles.
Étant donné que l’Écosocialisme est un projet à réaliser de façon urgente, étant donné les catastrophes environnementales et économiques du capitalisme productiviste et financier, il faut un « savoir-faire » immédiat. Il doit se construire depuis la base, depuis la convergence des différentes luttes « des vrais gens ».
L’objectif est d’agir et de convaincre, et non pas de se rassurer entre personnes convaincues. Il s’agit de développer, de reprendre et multiplier les initiatives alternatives déjà en cours, en termes de défense des territoires, de ressources naturelles, d’expériences d’économie sociale, de solidarité, de non-violence, d’aide mutuelle.
Mais, surtout, on a besoin de la révolution citoyenne car l’alternance électorale e les simples changements de chapelle ne suffisent pas. Pour contrecarrer le pouvoir des oligarchies il est nécessaire de construire au jour le jour les contre-pouvoirs et la souveraineté populaire dans tous les aspects de la vie sociale, dans les luttes quotidiennes des gens. Les 18 thèses du manifeste pour l’Écosocialisme le soulignent très bien : « Ni avant-garde illuminée, ni dictature verte, ni repli ethniciste, nous défendons donc la voie démocratique de la révolution citoyenne » Le peuple n’est pas le problème, il est la solution à la crise actuelle de la civilisation humaine.
Ainsi présenté, l’Écosocialisme est une alternative radicale et démocratique à la crise qui affecte et révolte en ce moment la Grèce, l’Italie, l’Espagne, le Portugal, l’Irlande, Chypre et un peu moins la France.
Il faudra voir comment il peut se conjuguer avec les expériences en marche en Amérique Latine, aussi bien celles concernant le « bien vivre » des collectivités indigènes, que celles de l’écosocialisme Latino-américain du XXIème siècle et d’autres que peuvent présenter d’autres collectivités, organisations et partis de la Grande Patrie.
– Víctor M. Quintana est conseiller au Frente Democrático Campesino de Chihuahua et chercheur/professeur à la Universidad Autónoma de Ciudad Juárez
Traduction : Francois Bague – Pôle Traduction du PG
A la niche !
Les aboiements de Marine le Pen sont bien ceux d’un caniche fidèle.
Marine le Pen savait pour le compte suisse de Jérôme Cahuzac, elle qui ne dément pas les affirmations de son conseiller Péninque, qui assure avoir ouvert le compte en 1992 et en avoir fait part à la présidente du Front National.
Qu’a donc fait Marine le Pen depuis tout ce temps ? Rien, sinon vociférer pour faire le bruit de fond et pour ne pas gêner un système dont elle est l’un des pions serviles.
Marine le Pen est bien la digne fille de son père. Depuis l’héritage des Ciments Lambert dont a profité Jean-Marie Le Pen, toute cette famille fait partie de l’oligarchie et prospère au sein d’un système qui en retour les utilise pour faire diversion.
Lamentable caste de l’entre-soi.
Du balai !
Marinne en eaux troubles
Le clan des blondes s’est partagé la tâche pour tenter de tirer parti du grand remue ménage de ce début de Printemps. L’homme politique est en soldes, et la Ve République en doute.Sans en avoir l’air, la droite identitaire embouche les trompettes du « tous pourris » et demande qu’on en rende compte sur le champ.Je m’éxécute donc, après avoir aujourd’hui même été avisé que les histoires de famille n’avaient pas fini de faire remonter des profondeurs les connivences liant l’oligarchie et celles et ceux qui dînent à sa table.Etre l’héritier d’un cimentier n’a jamais aidé à dresser des murs contre les retours de bâton.
Le Front National 1992-1996, condamné pour avoir vendu une investiture.
Le Front National 2002, condamné pour avoir utilisé de manière dévalorisante l’image d’une personne.
Le Front National 2002, condamné pour avoir utilisé sur son site les clichés protégés de l’AFP.
Le Front National 2008, condamné pour avoir utilisé sans autorisation, en la détournant, la célèbre photo du « Che au béret et à l’étoile ».
Le Front National 2007-2009, condamné à rembourser plus de 6,3 millions d’euros de dettes majorées de près de 600 000 euros d’intérêts à Fernand Le Rachinel.
Le Front National 2009, condamné à détruire ses tracts.
Le Front National 2010, condamné à retirer ses affiches litigieuses.
1995, trois colleurs d’affiches du Front National ont été condamnés pour le meurtre d’Ibrahim Ali-Abdallah.
2004, un membre du Front National dont l’identité n’a pas été révélée a été mis en examen et écroué pour la profanation de 127 tombes du cimetière juif de Herrlisheim.
2007, un membre du Front National dont l’identité n’a pas été révélée a été mis en examen pour l’assassinat de Karim Zaiter, un pilote de quad, la veille de Noël, puis incarcéré. Il affirme avoir tiré au hasard sur un des engins qui tournaient sur le square sans vouloir tuer.
2009, quatre membres du Front National dont les noms n’ont pas été révélés ont été condamnés pour coups et blessures après avoir attaqué un homme noir une fois le repas patriotique organisé par le FN terminé.
Alexandre Gabriac (FN) 2007, mis en examen pour ses liens étroits avec un commando d’extrême-droite ayant tenté de cambrioler un stand de tir à Saint-Andéol-le-Château, dont l’aventure s’est terminée par le meurtre du Gendarme Ambrosse.
2009, condamné pour apologie de crime contre l’humanité, injures à caractère raciste et violences volontaires ayant entraîné une incapacité de travail supérieure à 8 jours
Alexandre Simonnot (FN) 2006-2010, condamné pour avoir détruit un préservatif géant à l’occasion de la journée mondiale contre le Sida.
Antoinette Martinet (FN) 1997 à 1998, condamnée pour provocation à la haine, à la violence et à la discrimination.
Bruno Gollnisch (FN) 2004-2007, condamné en première instance et par le Conseil d’État pour contestation de l’existence de crime contre l’humanité (négationnisme), la Cour de Cassation va pourtant casser sans renvoi l’arrêt de la cour d’appel. 2008-aujourd’hui, poursuivi en justice pour incitation à la haine raciale.
Bruno Mégret (Fondateur du MNR et membre du FN) 1998, condamné pour avoir tenu des propos sur l’inégalité des races. 2002-2002, condamné pour avoir envoyé aux frais de la commune de Vitrolles plusieurs milliers de lettres appelant à parrainer sa candidature pour l’élection présidentielle.
2006, condamné pour détournement de fonds.
Calude Jaffres (FN) 1997, condamné pour usurpation de fonction.
Catherine Mégret (FN) 1998 et sa Mairie de Vitrolles furent condamnés pour discrimination et incitation à la discrimination.
2002, condamnée pour avoir envoyé aux frais de la commune de Vitrolles plusieurs milliers de lettres appelant à parrainer la candidature de son époux pour l’élection présidentielle.
2006, condamnée avec son mari pour détournement de fonds.
Cédric Bégin (FN) 1999-2002, condamné pour détention sans autorisation de munitions et d’armes, condamné pour incitation à la haine raciale.
Christophe Klein (FN) 1999-2002, condamné pour provocation à la discrimination raciale.
Claude Jaffrès (FN) 1997, condamné pour abus d’autorité et usurpation de fonction.
Daniel Simonpieri (FN puis UMP), condamné pour favoritisme, fausses factures et emploi fictif. Condamné pour harcèlement moral.
Denis Monteillet (FN) 1995, condamné pour avoir inscrit plusieurs personnes de son voisinage sur la liste présentée par son parti au municipales sans les avoir prévenues. Le Conseil d’Etat a annulé les élections des conseillers municipaux FN pour « liste irrégulière ».
Emilien Bonnal (FN) 1985, ex-candidat FN aux cantonales et municipales, a été reconnu coupable de meurtre, alors qu’il collait des affiches pour le FN, pour avoir tué Abdallah Moktari, 23 ans ; qui l’avait insulté. 8 ans de prison.
Francis Watez (FN) 1995, condamné pour incitation à la discrimination raciale pour avoir
collé des affiches proclamant : « Musulmans, Barbaresques, Algériens, terroristes ou non, tous dehors » et »Refuser l’intégration de ces sauvages est un devoir national ». (2 ans d’inéligibilité et 50 000 F d’amende).
François Nicolas-Schmitt (FN) 1997, condamné pour détournement de fonds.
Gilles Lacroix (FN) 1997-1997, condamné pour complicité de violence en réunion, avec arme et préméditation et pour complicité de destruction de biens.
Georges Theil (FN) 2001, condamné pour contestation de crimes contre l’Humanité. 2004-2006, de nouveau condamné pour contestation de crimes contre l’humanité.
Guy Cannie (FN) 2009-2011, condamné pour escroquerie en bande organisée.
Jacky Codvelle (FN) 1990, condamné pour avoir mis le feu à la voiture du député du Rhône et maire PS de la ville, Jean Jacques Queyranne pour fêter le 14 juillet.
Jacques Bompard (FN) 2008-2010, mis en examen pour prise illégale d’intérêt.
Jacques Coutela (FN) 2011, mis en examen pour incitation à la haine raciale suite à son apologie d’Anders Behring Breivik, auteur des attentats d’Oslo.
Jean Holtzer (FN) 1990, ex-candidat FN aux cantonales a été reconnu coupable de vol à main armé pour avoir braqué une banque (8 ans fermes). Cet ancien avocat général avait un jour réclamé la peine de mort pour une histoire identique.
Jean-Claude Poulet (FN) 1992, condamné pour avoir battu sa femme pendant quinze ans pour « la stimuler au travail… Il fallait que je la stimule assez fréquemment »
Jean-Marc Maurice (FN) 2004 à 2009- 2010 à 2011, 6 condamnations. Condamné pour outrage à agent dépositaire de l’autorité publique, vol, escroquerie, banqueroute, travail dissimulé et non déclaré, abus de bien sociaux.
Jean-Marie Le Chevallier (FN), condamné pour subornation de témoin dans l’affaire du meurtre de son directeur de cabinet.
Jean-Yves Douissard (FN) 1999-2002, condamné pour incitation à la haine raciale.
Joël Klein (FN) 1998, condamné pour coups et blessures sur un Nord-Africain.
Laurent Mirabeau (financier de JM LePen) 1994, condamné pour escroquerie et exercice illégal de la profession de banquier.
Louis Aliot (FN) 2008, condamné pour diffamation.
Louis de Noëll (FN) 1997, condamné pour détournement de fond. Il avait utilisé de l’argent de la société dont il est le gérant pour s’acheter un appartement à Paris, un autre à Perpignan et une villa sur la mer. 1 an avec sursis et 50000F d’amende.
Marc Georges (FN) 1995, condamné pour avoir blessé par balle un jeune homme.
Marc Lyoen (FN) 1997, condamné pour avoir employé des clandestins.
2008 : Candidat régulier du F.N condamné cette fois pour fraude au RSA. L’ancien dirigeant départemental du FN devra payer une amende de 500 euros et rembourser 15 000 euros au Conseil Général de Maine et Loire.
Marcel Mazières (FN) 1995, condamné pour avoir envoyé à un professeur de philosophie une lettre anonyme injurieuse. Extrait : « Vous transformez nos classes en goulag politique, votre aspect physique est disgracieux et, apprenant que vous êtes homo, cela est risible ».
Marine Le Pen (FN) 2008, condamnée pour diffamation.
Pascal-Bernard de Leersnyder (FN) 1991, condamné pour actes de torture sur un enfant de cinq ans.
reconnu coupable de violence sur mineur pour avoir appris l’allemand au fils de sa compagne à coup de poing (jusqu’au sang) et pour lui avoir plongé la tête dans les WC ( « Il n’était pas digne de la salle de bains » ). 13 mois de prison dont 10 fermes.
Patrick Bassot (FN) élu dans le Vaucluse 2012, a été condamné à 1.000 euros d’amende pour « incitation à la discrimination, à la haine et à la violence à l’encontre des immigrés ».
Patrick Binder (FN) 2010-2011, condamné pour injure publique et provocation à la haine raciale. 2004-2005, condamné pour injures racistes en public.
Philippe Bernard (FN) 2004-2008, mis en examen pour faux et falsification, abus de confiance et escroquerie.
Philippe Viard (FN) 1998, mis en examen et probablement condamné depuis pour discrimination en raison de l’origine, de l’appartenance ou la non-appartenance vraie ou supposée à une ethnie, une nation ou une religion non déterminée. Condamné pour injures et pour délit de fuite après avoir renversé un enfant.
Pierre Van Dorpe (FN) 1989, condamné pour avoir tiré à l’aide de son fusil à pompe sur un groupe de jeunes d’origines maghrébine en blessant au dos l’un d’eux parce qu’il faisait trop de bruit. Le FN lui paye ses 15 000F de caution. 15 mois avec sursis.
Raynald Liekens (FN) 1994, condamné pour le meurtre d’une juive. Il a déclaré : « Elle était plus gentille avec moi que personne ne l’avait été jusque-là. Mais, quand j’ai appris qu’elle était juive, j’ai décidé de la tuer car les juifs sont les ennemis de la race blanche ».
Richard Jacob (FN) 2010-2011, condamné pour outrage et rébellion.
Roger Fabregues (FN) 1996, condamné pour trafic de drogues. Il avait profité d’un voyage au Maroc pour importer du haschisch (2 ans de prison).
Sylvain Ferrua (FN) 1996, condamné pour proxénétisme 1 ans avec sursis et 50000 F d’amende.
Tanguy Deshayes (FN) 2008-2009, mis en examen pour menaces de mort, il a confirmé en être l’auteur. Quelques années auparavant il avait été condamné pour bagarre ainsi que pour port d’arme.
Valls et André (FN), condamnés pour violence avec arme.
Xavier Voute (FN) 1997, condamné pour avoir aspergé de gaz lacrymogène des militants de Ras l’Front (mouvement anti-FN).
Yannick Lecointre (FN) 2010-2011, condamné pour trafic de drogue (transport, détention, acquisition, cession et emploi non autorisés de stupéfiants).
Jean-Marie Le Pen (FN) : reconnu coupable par le tribunal administratif de fraude fiscale
(Redressement de 1,4 Millions de Francs), reconnu coupable d’apologie de crime de guerre dont la déportation pour l’édition d’un disque sur lequel on peut entendre « un hymne du parti nazi » et « Vive Hitler », reconnu coupable d’antisémitisme insidieux, reconnu coupable de banalisation d’actes jugés constitutifs de crimes contre l’humanité (11/10/1989) pour avoir qualifié les chambres à gaz de « point de détail » de la 2ème guerre mondiale, reconnu coupable de captation d’héritage, 5000F à verser, reconnu coupable d’agression d’un candidate socialiste, 3 mois avec sursis, 20 000F d’amende, 2 ans d’inéligibilité, reconnu coupable d’avoir tenu des propos sur l’inégalité des races avec B.Megret. Condamné à verser 10 000F a L’UEJF (Union des Etudiants Juifs de France) et à publier à ses frais le jugement dans 3 hebdomadaires (30 000F par publication).
Liste de ses condamnations :
1960, condamné pour menaces de mort proférées à l’encontre d’un commissaire de Police.
1964, condamné pour coups et blessures volontaires.
1969, condamné pour coups et blessures volontaires.
1971, condamné pour apologie de crime de guerre.
1986, condamné pour antisémitisme insidieux.
1986, condamné pour apologie de crimes de guerre dont la déportation.
1987, condamné pour provocation à la haine, à la discrimination et à la violence raciale.
1991, condamné pour trouble manifestement illicite à l’ordre public.
1991, condamné pour banalisation de crimes contre l’humanité et consentement à l’horrible.
1992, condamné pour diffamation.
1993, condamné pour injure publique.
1995, condamné pour oublis de plus-value boursière et sous-estimation de loyer.
1996, condamné pour avoir tenu des propos ayant gravement porté atteinte au président du tribunal d’Auch.
1997, condamné pour avoir injurié l’association Ras l’front (mouvement anti-FN) de « mouvement de tueurs de flics ».
1997, condamné pour avoir injurié le président de SOS-Racisme.
1997, condamné pour banalisation de crimes contre l’humanité et consentement à l’horrible.
1998, condamné pour injures publiques et violences sur personne dépositaire de l’autorité publique dans l’exercice de ses fonctions.
1998, condamné pour avoir présenté une tête en carton à l’effigie de Catherine Trautmann.
1998, condamné pour avoir déclaré « Je crois à l’inégalité des races ».
1999, condamné pour incitation à la haine raciale et apologie de crime de guerre.
2002, condamné pour avoir reproduit sans autorisation un reportage de treize photographies prises par l’AFP.
2004, condamné pour provocation à la haine raciale.
2005, condamné pour incitation à la haine raciale.
2008, condamné pour complicité d’apologie de crimes de guerre et contestation de crime contre l’humanité.
Source ( http://blogs.mediapart.fr/blog/lilith13/050612/les-condamantions-et-mises-en-examen-du-front-national-et-de-ses-membres)
Et s’il fallait en rajouter
http://www.lemonde.fr/politique/article/2013/04/03/un-proche-de-marine-le-pen-a-ouvert-le-compte-de-m-cahuzac-chez-ubs-en-1992_3153137_823448.html
http://www.lesinrocks.com/2013/04/03/actualite/portait-de-lelu-megalo-le-plus-condamne-de-france-11380716/
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2013/03/26/97001-20130326FILWWW00607-le-pen-defend-une-republique-immorale.php
Le Pen et Péninque, l’autre nom de l’oligarchie
« Jérôme Cahuzac n’est qu’un autre nom de l’oligarchie. » En meeting contre l’austérité et contre l’accord national interprofessionnel, mercredi 3 avril à Malakoff, François Delapierre a rappelé une évidence. Par la nature même de ses fonctions, ce 18e « salopard » s’est révélé comme serviteur de l’oligarchie. Par la nature de ses délits révélés par Médiapart, il s’est montré comme membre de l’oligarchie. Une oligarchie à laquelle, les révélations continuant, appartient aussi Marine Le Pen.
Pour nous autres, engagés dans le combat contre l’extrême-droite depuis des années, pas de découverte. L’héritière du manoir de Montretout est une millionnaire soucieuse de ses intérêts de classe. Son ami, le député d’extrême-droite Jacques Bompard a annoncé le 27 mars avoir déposé une proposition de loi visant à instaurer « un droit à l’emploi »de 20 heures par semaine pour tous les chômeurs, auprès des collectivités ou du privé, en échange de leur indemnisation. C’est-à-dire que, pour bénéficier d’une indemnisation, les chercheurs d’emploi devraientobligatoirement et gratuitement travailler 20 heures chaque semaine. Bompard explique doctement : « Les titulaires d’un minimum social aient une activité d’intérêt général, afin d’inciter chacun à prendre un emploi, plutôt qu’à vivre de l’assistanat ». Le « virage social » du FN a du plomb dans l’aile.
Mais l’affaire Cahuzac-Le Pen révèle combien l’héritière, ses amis et son parti sont partie intégrante de l’oligarchie. Au-delà de la longue liste des condamnations que collectionnent les membres les plus en vue du F-Haine. C’est en effet un ami très proche de la Le Pen qui a ouvert le compte en Suisse de Jérôme Cahuzac. L’homme a un nom, un visage et une adresse, comme tous les avocats d’affaire, comme tous les membres de la classe des exploiteurs. A l’époque, il était spécialisé dans les montages fiscaux, ces opérations qui ont permis de sortir 600 milliards d’euros du pays.
(Photo : Michel Soudais)
Comme le relève le quotidien Le Monde, Philippe Péninque, 60 ans, n’est pas un inconnu pour ceux qui suivent les affaires de l’extrême-droite. Ce type est un ex-membre du GUD, un syndicat étudiant d’extrême droite radicale qui a notamment initié les violences ayant émaillé la dernière manif de la honte. Péninque est aussi ancien membre fondateur d’Egalité et réconciliation, le groupuscule d’Alain Soral dont Dieudonné est proche. Péninque fait aujourd’hui partie des conseillers officieux de Marine Le Pen, on les voit même ensemble arpenter les marchés en pleine campagne électorale.
Mais les relations entre l’extrême-droite et Cahuzac ne se limitent pas à cette simple ouverture de compte, que Péninque revendique totalement en répondant volontiers aux demandes d’interview sur les chaines d’infotainment ce 4 avril au matin. Au début des années 90, Jérôme Cahuzac fraye en plein « Gud business », explique encore Le Monde :
« Une bande virile, un univers clos, où on ne fait des affaires que dans l’entre-soi. Eymié et Peninque jouent les « rabatteurs ». Le premier adresse des clients au spécialiste des implants capillaires. Le second, grand manitou des activités du clan, s’occupe, lui, de l’argent et des affaires. »
La Le Pen pourra venir jouer les innocentes, crier que les révélations du Monde constituent « une attaque contre elle », la réalité est là, cruelle. Elle fait bien partie de la caste des exploiteurs, des fraudeurs, des tricheurs.
Elle le reconnaît à demi-mots, d’ailleurs, pour qui sait lire. Mon ami pour de vrai, Syd, a mis en exergue hier une nouvelle fort révélatrice de cet état d’esprit. C’est lui qui a rappelé que l’héritière millionnaire « préfère une république immorale ». Ce propos, prononcé lors d’une conférence de presse, avait vocation à justifier sa rencontre fort courtoise avec Gaston Flosse, l’élu le plus condamné et corrompu de France. Ah qu’elle est belle cette oligarchie, qui ne vit que dans l’entre soi, toujours prompte à voler au secours d’un de ses membres.
Vous me direz, pour revenir à l’affaire Cahuzac-Le Pen, que l’héritière ne pouvait pas savoir que l’ami de ses amis avait un compte en Suisse. Philippe Péninque l’a d’ailleurs affirmé ce matin encore : « Marine Le Pen n’a appris l’existence de ce compte qu’au travers des aveux de Jérôme Cahuzac ». Vous me permettrez de me porter en faux. Pour avoir côtoyer, en la combattant jusqu’à Vitrolles, l’extrême-droite, je connais les pratiques de cette famille politique. Ces organisations-là sont de type barbouzardes. Elles accumulent des dossiers, lesquels deviennent autant d’instruments de pression ou d’intimidation. Certes, à l’époque, l’héritière n’avait que 22 ans mais son père, lui, était bien en activité.
Assurément, ils savaient et ont choisi de ne rien dire. Dans l’entre-soi de l’oligarchie, on n’abat pas ses cartes pas plus qu’on ne tire sur un ami. Comme l’écrit Arthur Fontel, « dans cette affaire, l’extrême droite française montre son vrai visage. Ses membres s’accommodent très bien su système capitaliste dont ils sont les bénéficiaires patentés. »
Lire aussi:
http://iberenexil.org/?p=1295
http://rocknrouge.wordpress.com/2013/04/04/larbre-qui-cachait-une-foret-brune/
Grèce • Signons la pétition contre les violences et les tortures policières
Aujourd’hui en Grèce, les violences sociales des politiques capitalistes de la Troïka (FMI, BCE, UE) et les violations des processus parlementaires par le gouvernement en place vont de pair avec les violences policières. La torture est la seule réponse faite aux citoyens qui élèvent la voix est la réponse contre le sort que leur inflige un pouvoir qui ne veut rien lâcher. Les exactions policières de plus en plus courantes sont l’expression d’une oligarchie prête à utiliser la violence sans limite pour maintenir ses avantages au détriment d’un peuple spolié.
Les violences d’Etat légitiment les nombreux actes barbares perpétrés par Aube dorée notamment vis-à-vis des immigrés, violences dont la police est souvent complice. A l’heure où le peuple lutte quotidiennement pour sa survie et pour que subsiste l’intérêt général, ce climat rappelle les heures les plus sombres de l’Histoire grecque
Un rapport d’Amnesty International concernant la violence arbitraire des forces de l’ordre grecque a même été publié qui dénonce ces violences récurrentes. Mais le gouvernement de coalition en place ose dire qu’il n’en aurait pas eu connaissance.
A l’initiative des étudiants et travailleurs grecs de Paris, une pétition du Comité grec contre la torture qui dénonce cette situation circule désormais sur les réseaux web français.
Le Parti de Gauche soutient cette initiative et encourage tou-te-s les militant-e-s et tous les citoyen-ne-s à faire connaître et signer cette pétition le plus largement possible.
Signez la pétition sur : http://initiativegrecqueaparis.wordpress.com/2013/03/29/petition-contre-la-torture-et-larbitraire-de-la-police-grecque/
Le trésorier de campagne de François Hollande a investi aux Caïmans
En plein scandale Cahuzac, la révélation tombe au plus mal. Jean-Jacques Augier, 59 ans, homme d’affaires et figure discrète du monde de l’édition, qui fut le trésorier de François Hollande pendant la campagne présidentielle de 2012, voit son nom apparaître dans les documents auxquels Le Monde a eu accès. Ceux-ci montrent qu’il est actionnaire de deux sociétés offshore dans les îles Caïmans, par le biais de son holding financier Eurane.
L’enquête conduite par Le Monde, sur la base des fichiers du consortium d’investigation américain ICIJ, a permis d’établir qu’une société dénommée International Bookstores Limited a été constituée en 2005 par plusieurs actionnaires, dont M. Augier, dans ce paradis fiscal des Caraïbes sous souveraineté britannique.
Non sans un certain embarras, M. Augier confirme les faits, mais affirme n’avoir « ni compte bancaire personnel ouvert aux Caïmans ni investissement personnel direct dans ce territoire ». « J’ai investi dans cette société par l’intermédiaire de la filiale d’Eurane en Chine, Capital Concorde Limited, un holding qui gère toutes mes affaires chinoises, précise ce proche du chef de l’Etat. L’investissement dans International Bookstores apparaît au bilan de cette filiale. Rien n’est illégal. »
CAP SUR LA CHINE
Polytechnicien, énarque de l’emblématique promotion Voltaire et ancien (et brillant) inspecteur des finances, M. Augier doit l’origine de sa fortune à son mentor dans le monde des affaires, André Rousselet, l’ami intime de François Mitterrand, qui le recrute en 1987 pour diriger la compagnie de taxis G7, alors mal en point. Il en repart treize ans plus tard, la société redressée et fortune faite, avec un parachute doré de 11 millions d’euros.
En 2004, poussé par l’appel du large, M. Augier met le cap sur la Chine où il a l’ambition d’implanter un nouveau modèle de librairies à l’occidentale. Il y investit une partie de sa fortune. C’est dans ce cadre qu’il crée, en 2005, International Bookstores avec deux associés, un Français installé en Chine comme lui, Jacques Rougeaux, un ingénieur centralien, et un homme d’affaires chinois.
Trois ans plus tard, en 2008-2009, M. Augier, toujours installé en Chine, où il conduit ses affaires, participe à la création d’une deuxième entité offshore, également localisée aux Caïmans, cette fois avec plusieurs actionnaires internationaux, des tour-opérateurs parmi lesquels des Européens.
Sur ces deux opérations, M. Augier accepte de s’expliquer. Selon l’éditeur français (propriétaire du magazine Books et, depuis janvier 2013, de Têtu, le premier magazine de la communauté homosexuelle), International Bookstores a été créé aux Caïmans à la demande d’un de ses partenaires chinois de l’époque, un certain Xi Shu, très en vue dans le pays, propriétaire d’un réseau de librairies.
Lire : Xi Shu, l’énigmatique partenaire chinois de Jean-Jacques Augier
POUSSÉ PAR UN PARTENAIRE ASIATIQUE
Intéressé par l’expérience européenne de M. Augier, Xi Shu souhaitait s’associer à lui, en lui cédant une partie du capital de ses librairies. Mais à la condition sine qua non de créer une structure de portage des actifs aux Caïmans, un montage alors très à la mode auprès des entrepreneurs chinois.
S’agissait-il, pour ce haut dignitaire chinois, de ne pas payer d’impôt sur sa plus-value de cession ? Toujours est-il que l’homme d’affaires français accepte et acquiert, avec M. Rougeaux, environ 30 % du capital d’International Bookstores, dont il prend la direction. L’ingénieur français s’occupe de monter la structure. Et puis très vite, dès 2006, survient le clash avec Xi Shu. M. Augier estime avoir été trompé. Les librairies, dit-il s’être rendu compte, sont endettées. Il démissionnera sans pouvoir revendre ses parts. M. Augier affirme aujourd’hui ne pas savoir ce que fait la société.
Quant à la deuxième entité offshore, constituée en 2008-2009 avec des voyagistes de plusieurs pays, et qui porterait un investissement que M. Augier se refuse à dévoiler, l’éditeur affirme une fois encore qu’elle a été créée à la demande de ses partenaires en affaires, aux Caïmans. Elle aurait été depuis rapatriée à Hongkong.
UN « CARACTÈRE AVENTURIER »
« Vous me trouvez léger ?, répond-il au Monde, qui l’interroge sur le calendrier de ce second montage, en pleine crise financière mondiale, au moment de la déclaration de guerre des pays du G20 contre les paradis fiscaux. C’est à mettre sur mon caractère aventurier. Peut-être ai-je manqué de prudence. » Peut-être, en effet. Car deux questions se posent à la suite des investissements offshore de l’éditeur français. La première concerne bien sûr la légalité de ces opérations et le fait de savoir si M. Augier – un Français ayant des activités internationales, et ayant créé pour les abriter une société, Eurane, dont le patrimoine est effectivement distinct de son patrimoine personnel – s’est mis en infraction vis-à-vis de la loi française.
La loi est claire : selon l’article 209-B du code général des impôts, si une société française détient une entité juridique dans un pays doté d’un régime fiscal privilégié, directement ou par une filiale, et que cette entité n’a pas d’activité économique réelle mais porte des actifs dits « passifs » (des dividendes, des prêts, etc.), alors elle est imposable en France. Et ce, au prorata de son investissement offshore. M. Augier ne semble pas se placer dans ce cas de figure. Il affirme d’ailleurs que ses opérations sont légales et déclarées.
Mais comment le vérifier s’agissant d’entités qui ne publient pas leurs comptes ? De plus, M. Augier ne s’est-il pas mis en risque dans une société dont il ne peut se retirer ? La seconde question est évidemment d’ordre éthique. Même si ces opérations sont légales, fallait-il qu’un inspecteur des finances, membre de l’un des grands corps de l’Etat, et porteur des valeurs de la République, participe à de tels montages, cautionnant ainsi l’opacité financière des territoires offshore ? Sous couvert d’anonymat, un haut fonctionnaire livre cet élément de réflexion : « Nous vivons dans un monde où le contrôle des changes a été supprimé, mais où les pays ne sont pas à égalité de droits en terme de fiscalité. Il y a un maquis de règles, et la vie des affaires autorise beaucoup de choses. Beaucoup de gens confondent la loi et la morale. L’impôt, c’est une affaire de loi. Si on veut traiter le sujet de l’opacité financière, on est dans tout autre chose. Une autre dimension où chacun est juge. »
Lire aussi le portrait : Jean-Jacques Augier, un ami de trente ans du président de la République
Affaire Cahuzac et gouvernement à la dérive
L’affaire Cahuzac démontre, s’il en était encore besoin, à quel point le mélange entre la finance, la politique et les médias atteint un niveau plus que néfaste pour la démocratie. Lorsqu’on regarde le parcours de Jérôme Cahuzac, peut-on encore se déclarer surpris ? Adhérent au PS en 1977, à une époque où celui-ci se réclamait encore de la lutte de classes, cela ne l’empêche pas de privilégier la recherche du fric à toute autre chose en passant de chirurgien au service de tous à spécialiste des implants capillaires, spécialité bien plus rentable. Le mélange des genres s’installe avec le passage en cabinet ministériel de Claude Evin, ministre de la santé, pour ensuite créer une société de conseil utilisant les relations précédemment tissées avec les laboratoires pharmaceutiques.
Cela démontre une première chose : il faut en finir avec ses allers et retours entre cabinet ministériel et grands groupes privés. Le plus surprenant dans cette histoire est qu’il ait pu être choisi ensuite comme ministre du budget. Chargé de la lutte contre la fraude fiscale, il n’a pas hésité à mentir avec aplomb, convaincu d’être au dessus des lois. Comme tant d’autres avant lui, à droite bien-sûr (rappelons-nous la mise en examen d’Eric Woerth, ministre du budget de Sarkozy, l’affaire Takieddine et, plus loin, les affaires des HLM de Paris, les marchés truqués d’Ile-de-France…) Mais la gauche est aussi contaminée : DSK aurait pu être président de la République sans l’affaire du Sofitel de New York…
Non, Cahuzac n’est pas un cas individuel, c’est tout un système qui se sert les coudes le plus longtemps possible et qui ne rejette un des siens que lorsqu’il n’est plus possible de faire autrement. Le point commun : le sentiment d’impunité de l’oligarchie. Or quelles sont les réponses du gouvernement : rien sur le renforcement de la législation et des moyens pour lutter contre la fraude fiscale, des réformettes de la constitution à la marge (le non cumul des mandats pas avant 2017 et la proportionnelle, une fois de plus disparue) et la proposition de François Hollande d’interdire de mandat électif une personne condamnée pour fraude fiscale alors que la peine d’inéligibilité existe déjà est très rarement et très légèrement appliquée.
Oui, il y a quelque chose de pourri lorsque la recherche du pouvoir et de la richesse passe avant les valeurs de gauche, lorsque le PS ne s’inquiète plus de l’éthique individuelle des aspirants aux postes gouvernementaux.
D’un côté donc cette affaire, de l’autre des « couacs » à répétition avec l’absurde taxe à 75 % que le gouvernement est bien en peine de concrétiser car mal conçue dès le début, ou avec l’acte 3 de la décentralisation reporté et éclaté tellement il pose problème. Ce gouvernement n’a plus de cap. Ou plutôt, la soumission à la finance comme seul horizon montre de plus en plus ses limites, comme cela a été le cas avant en Grèce, en Espagne et au Portugal. Il est donc plus que temps de faire du ménage et de changer de République.Oui, la 6ème République est plus urgente que jamais.
Martine Billard,
co-présidente du Parti de Gauche