Ecosocialisme • Le Manifeste !
L’écosocialisme c’est le mélange détonnant d’un socialisme débarrassé du productivisme et d’une écologie farouchement anticapitaliste. C’est un projet d’émancipation qui défend à la fois les droits humains et l’écosystème qui rend nos vies possibles, qui replace le système productif et l’économie au service du progrès humain et des besoins réels. En un mot, c’est le bien vivre.
Et on peut dire que depuis les Assises pour l’écosocialisme lancées à l’initiative du PG le 1er décembre dernier, les choses vont vite et bien ! Tribunes dans la presse, reprise de nos positions, échos jusqu’en Hongrie ou au Royaume uni, dossier dans L’Huma et sollicitations diverses, le projet écosocialiste ne laisse pas indifférent ! Nous avons ainsi reçu près de 140 amendements au Projet de Manifeste qui avait été soumis au débat. Et en voici enfin la version finale, amendée et repeignée, « 18 thèses pour l’écosocialisme ».
Ce « Premier Manifeste » est une étape essentielle de ce qui se veut un processus permanent. Il sera discuté lors des Assises décentralisées qui s’organisent un peu partout en France avec nos partenaires, notamment GA, et au sein du Comité des Assises qui s’est mis en place pour co-organiser la deuxième édition nationale des Assises en décembre 2013. Il a vocation à être largement diffusé et sera traduit dans plusieurs langues.
Dès la semaine prochaine, il sera porté par Jean Luc Mélenchon en Algérie, Tunisie, et au Maroc. En France, après le succès des Assises de l’Héraut, ce sera au tour de Marseille le 9 février et de Nice le 23 février, et des initiatives se préparent à Clermont Ferrand, dans l’Aveyron, en Champagne Ardennes, Poitou-Charentes, au Havre, à Grenoble, Valence, Lyon, Toulouse, dans le Doubs, à Brest, dans l’Essonne, l’Aude, le Gard, et les Pyrénées Orientales…
L’écosocialisme est en marche !
Communiqué de la GUE/NGL • Assassinat de Chokri Belaïd, c’est la démocratie tunisienne qui est visée
Le groupe de la Gauche Unitaire Européenne -Gauche Verte Nordique (GUE/NGL) condamne avec la plus grande fermeté le lâche assassinat à Tunis de l’avocat Chokri Belaïd secrétaire général du Parti Patriote Démocratique Unifié, et membre dirigeant du Front Populaire.
Il exprime sa vive émotion et transmet ses condoléances et sa solidarité à l’égard de son épouse, ses deux filles, son parti, le Front populaire et le peuple tunisien dans son ensemble.
Chokri Belaïd était une des figures de la Révolution tunisienne. Il s’est toujours opposé à la violence politique et défendait aujourd’hui comme hier la démocratie et la justice sociale.
Le groupe GUE/NGL comprend l’émotion suscitée par ce lâche assassinat mais appelle le peuple tunisien à ne pas céder à la provocation et à la spirale de la violence.
La GUE/NGL demande aux autorités du pays de tout mettre en oeuvre pour que les coupables soient rapidement identifiés et demande que des mesures soient adoptées immédiatement pour protéger les autres leaders du Front populaire.
Plus que jamais, l’UE doit aider la démocratie tunisienne. Elle a déjà trop perdu de temps. Elle doit agir concrètement pour soutenir la démocratie tunisienne et ouvrir de vraies perspectives de développement pour le peuple tunisien. Pour cela, elle doit créer les conditions d’un véritable partenariat avec la Tunisie et non se contenter de remettre sur la table ce qui l’était déjà sous Ben Ali. Elle doit permettre le rapatriement immédiat des avoirs gelés du dictateur déchu, mettre en place un moratoire et un audit sur la dette tunisienne et annuler la dette extérieure odieuse, au lieu de faire pression pour instaurer une zone de libre-échange qui aggraverait la situation économique du pays.
Il en va de la survie de la démocratie en Tunisie, mais aussi de la paix dans toute la région.
Strasbourg, 06/02/2013
A gauche pour de vrai! • Gaz de Schiste: le 3eme acte de la pression du CAC40 sur Hollande
Tout le monde s’en souvient, ou presque. Nous étions en plein milieu de l’automne 2012. La saison où les nuits deviennent moins longues que les jours, la saison où les fleurs se fanent, où les paysages s’assombrissent. C’est la saison précise que les principaux patrons de France choisissent pour porter une attaque en règle contre le monde du travail, une offensive massive en faveur des intérêts du CAC 40 dont ils sont à la fois les bénéficiaires, mais également les serviteurs. Ils en vivent et doivent le faire vivre. Tel est leur rôle de patrons désormais gestionnaires de rendement et non plus de créateurs d’activité. Leur arme, une simple lettre de 2 pages, rédigée autour de 3 idées. D’ores et déjà, François Hollande a mis les deux genoux à terre en accédant aux 2 premières exigences du CAC 40. Mettra-t-il face à terre en cédant sur la 3e exigence?
Acte I : l’allègement des cotisations sociales.
La première des exigences des 98 patrons les plus puissants de France était banale et récurrente. Réduire le montant des cotisations sociales des entreprises au motif que le niveau « de charge » rend les entreprises françaises inaptes à la compétition économique mondiale. La conséquence pour les salariés sera une augmentation de la TVA pour combler le manque à gagner de la sécurité sociale. Cette thèse découle de la matrice idéologique induite par le concept de la politique économique de l’offre plutôt que de la demande. Il faut, selon la doctrine libérale, tout faire pour encourager la production. Au risque de connaître une crise massive de surproduction, comme en 1929, comme en 2008… Ce modèle économique ne se soucie nullement de l’épuisement des ressources naturelles, nullement des dégâts produits sur l’environnement. Il s’agit de produire toujours plus, puis d’endetter les ménages et les états pour rendre possible l’écoulement de la surproduction. Ce modèle a donc besoin de ressources énergiques en quantité et surtout peu onéreuses. Hollande, en accordant un crédit d’impôt de 20 milliards aux entreprises en guise d’allègement des cotisations patronales, en relevant la TVA pour financer le manque à gagner a donc mis un premier genou à terre.
Acte II : le démantèlement des règles sur le marché du travail.
Pour encore accroitre leurs marges, ces patrons du CAC 40 ont absolument besoin du dumping social. Il est indispensable de pouvoir mettre en concurrence les salariés de tous les pays sur la base d’une moins-distance. Il convient alors d’aligner le salarié français sur le salarié polonais par exemple, plutôt que d’aligner le salarié polonais sur le salarié français. Ainsi, en facilitant considérablement les possibilités de licenciement via un simple refus de mutation, en ayant la possibilité de réduire le temps de travail et donc la rémunération de leurs « ressources humaines », ils ouvrent la brèche à la compétition salariale. Ils l’avaient déjà essayé lors du TCE et de la fameuse directive Bolkestein qui consistait à appliquer le droit du travail du pays d’origine du salarié européen dans le pays d’accueil. À travers la « flexibilité » du marché du travail il faut en réalité comprendre « la fluidité » des salariés, des ouvriers sur le territoire européen et au delà. Et sur ce point encore, le grand patronat, celui que le Medef défend becs et ongles, a absolument besoin de ressources énergétiques abondantes et à bas coûts. Sinon, les salariés ne se déplaceront pas, les migrations massives de mise en concurrences entre ouvriers, employés, techniciens, cadres européens ne se feront pas. En déclarant partout que l’ANI, cet accord exclusif du Medef sur le contrat de travail, sera intégralement retranscrit dans la loi, Hollande met un 2e genou à terre.
Acte III : les gaz de schistes, la ressource d’énergie abondante et peu chère.
On comprend mieux, dès lors que l’on applique la grille de lecture des réelles intentions des grands patrons du CAC 40, pourquoi, dans leur lettre, ils en viennent à évoquer la question des gaz de schiste. Car franchement, A gauche pour de vrai!, on voyait comme un cheveu dans la soupe cette soudaine inquiétude des grands patrons pour l’environnement en plein milieu d’une lettre d’exigences financières. Jusqu’à ce que nous réalisions que l’augmentation du prix du pétrole et donc du prix de l’essence précarise le projet de mise en concurrence des salariés européens. Si l’énergie est trop chère, ils ne prendront pas la route… Jusqu’à ce que nous réalisions également que dans le modèle économique de l’offre, une énergie abondante et peu onéreuse est une condition indispensable à la surproduction. Voilà donc pourquoi, à l’heure où le baril de pétrole dépasse allègrement les 100 $ régulièrement, à l’heure où l’uranium est de plus en plus complexe à exploiter dans des régions souvent instables politiquement, voilà donc pourquoi le CAC 40 exige l’exploitation des gaz de schistes.
François Hollande mettra-t-il face à terre ?
Souvenons-nous comment un certain David Assouline, porte-parole du parti socialiste, fêtait le jour où la TVA n’avait pas augmenté. C’était le 1er octobre 2012. Puis, souvenons-nous comment Jean-Marc Ayrault annonçait la mise en oeuvre de la TVA anti sociale un mois plus tard. Souvenons-nous comment François Hollande prétendait obtenir un accord historique sur le contrat de travail en promettant l’adhésion de tous les syndicats de salariés. Le gage d’un accord juste et équitable pour le monde du travail. Pour obtenir, au final, un accord Medef, signé dans les locaux du Medef. Souvenons-nous encore comment les membres du gouvernement en charge de l’environnement et de l’énergie repoussaient vigoureusement l’exploitation des gaz de schiste. Jusqu’à ce que les ministres essentiels à la politique de l’offre, à l’image de celui qui est en charge du redressement productif, donc de la production, donc de l’offre, appellent au pragmatisme et envisagent des expérimentations…
De la guerre à la finance à l’alliance avec le CAC 40.
La guerre à la finance n’aura donc duré que le temps d’un discours. La promesse de la justice sociale à peine le temps d’une campagne électorale. Aujourd’hui, l’alliance de François Hollande avec le CAC 40 est totale. Elle est même saluée par la présidente du Medef, par le président de la commission européenne, un certain Barroso, le maitre d’oeuvre du libre échange sauvage et de la financiarisation de l’Europe. Portant, l’impact de la mise en oeuvre à la lettre de la politique de l’offre sur la cohésion sociale et l’avenir environnemental est immensément néfaste, partout en Europe. Et ils en ont conscience nos artisans de la compétition sauvage mondiale. Tellement conscience qu’ils reconnaissent à travers la bouche même de François Hollande, la défiance des peuples d’Europe à l’égard de leurs politiques.
Lire la suite sur le blog « A gauche pour de vrai! »
Dans les Universités, le Parti de Gauche face à la finance
La LRU votée dès l’été 2007 est la loi emblématique du quinquennat de Nicolas Sarkozy. Le gouvernement Hollande a refusé de l’abroger car le Parti Socialiste a toujours défendu l’autonomie des universités.
Il a fait voter un budget d’austérité en décembre qui ne répond pas aux besoins. La preuve, le nombre d’Universités en déficit n’a jamais été aussi important.
Le Parti de Gauche a décidé de lancer une campagne à destination des étudiants pour dénoncer cette transformation de l’enseignement supérieur en marché, au détriment de la qualité de l’enseignement et du droit de tou-te-s à l’éducation.
Cette campagne réaffirme le programme porté par Jean-Luc Mélenchon à l’élection présidentielle :
- Abrogation de la loi LRU et de la réforme IDEX
- Restauration du cadre national des diplômes
- Démocratisation des conseils centraux des Universités
- Doublement du budget des Universités sur 5 ans avec la création de 5000 postes
Cette campagne de tracts et d’affiches (en PJ) sera complétée par une série de réunions publiques dans les universités pendant les mois de février-mars.
Vous pouvez également retrouver la campagne sur Internet : univ.lepartidegauche.fr
Petroplus • Le PG à Petite-Couronne aux côtés des salariés
A l’appel de l’intersyndicale des salariés de la raffinerie Petroplus de Petite-Couronne, les partis politiques étaient conviés à apporter leur soutien ce mardi 5 février à quelques heures de l’expiration du délai pour déposer les offres sur la raffinerie et ses 470 salariés auprès de l’administrateur judiciaire de Rouen.
Accompagné de d’une trentaine de militants du PG de Seine-Maritime dont notre conseiller régional de Haute-Normandie Christian Gauthier, Eric Coquerel est intervenu au nom du PG quelques minutes après le député socialiste Guillaume Bachelay :
« Je viens surtout vous apporter le soutien plein et entier de Jean-Luc Mélenchon, qui ne pouvait être présent aujourd’hui car retenu au parlement européen, et de tous les militants du PG. Je dirais même toute notre fraternité et notre reconnaissance envers votre combat exemplaire.
Sachez qu’en ces heures cruciales, vous n’êtes pas seuls. Nous sommes beaucoup de militants, d’élus et plus largement de concitoyennes et concitoyens à se sentir solidaires de votre lutte. Nous sentons bien que se joue dans des entreprises comme ici beaucoup plus que votre propre sort, déjà si important.
En ce moment, à travers les luttes dans l’automobile, dans la métallurgie ou la raffinerie, c’est l’avenir de l’industrie qui se joue.
Veut-on oui ou non conserver de l’industrie, des usines, des capacités de productions dans des secteurs stratégiques pour notre pays ? Alors il ne suffira pas de regretter, de dire « on vous a compris mais… » : on ne peut laisser ces décisions au main des marchés, des actionnaires, d’entreprises comme Shell qui vous a abandonné à des financiers avec l’espoir en outre que vous ne vous en sortiez pas pour ne pas concurrencer ses propres activités de raffinerie qu’elle a délocalisées.
La solution vient de ceux qui sont garants de l’intérêt général et non du court termisme des marchés.
Il faut un coup d’arrêt à l’escalade destructrice en cours, il faut le porter ici.
Car le gouvernement a les clefs en main. Guillaume Bachelay a expliqué tout à l’heure que le gouvernement donnera sa « garantie la plus forte possible aux salariés ». Il n’en est qu’une : de tout mettre en oeuvre pour que le site redémarre y compris, si un repreneur n’est pas trouvé, par la nationalisation !
Car enfin si le gouvernement récuse un repreneur parce qu’il est iranien c’est donc que cette raffinerie appartient à un secteur stratégique pour notre pays. Et si c’est le cas et qu’il refuse le dossier qui paraissait le mieux bouclé financièrement, alors il doit nationaliser.
Et que l’on ne nous dise pas qu’il n’y a pas les moyens. Nous en proposons un rapide : de prendre une infime partie des 20 milliards de crédit d’impôts alloués aux entreprises sans condition dans le cadre du pacte de compétitivité. Au moins voilà de l’argent qui servirait à l’emploi et à l’industrie.
Vous salariés et vos syndicats vous avez largement rempli votre part de travail : vous avez sauvé votre outil de production ce qui a même débouché sur une loi dite « Petroplus » légitimant ainsi votre décision ; vous avez montré qu’il n’y avait pas de surcapacité de raffinage en France mais au contraire des importations, vous avez suscité des appels d’offres… Vous défendez l’intérêt général qui réclamerait un grand pôle public de l’énergie. C’est maintenant au gouvernement et au partis qui le soutiennent de prendre leurs responsabilités.
La raffinerie doit redémarrer de façon pérenne avec la totalité des salariés !
Rencontre PG/EELV • Déclaration commune
Deux délégations du Parti de Gauche et d’Europe Ecologie-Les Verts se sont rencontrées le mardi 29 janvier au siège de ces derniers. Les deux délégations étaient conduites respectivement par Jean-Luc Mélenchon et Martine Billard, co-président-e-s du PG, et Pascal Durand secrétaire national de EE-LV.
Les deux partis souhaitaient cette rencontre depuis longtemps. Au-delà de leurs choix différents vis-à-vis du gouvernement, ils constatent l’existence de convergences sur plusieurs dossiers et ressentent le besoin d’établir des passerelles pour travailler sur le fond. C’est pourquoi ils ont pris la décision d’organiser des « ateliers de l’écologie politique concrète ».
Une première série de thèmes a été décidée : l’éco-industrie, la transition énergétique et la mer. Ont été évoqués également, la fiscalité écologique et le logement.
Les deux partis ont prévu de se revoir, le PG invitant d’ores et déjà officiellement EE-LV à son congrès des 23 et 24 mars.
PG : Eric Coquerel, SN aux relations unitaires PG
EELV : David Cormand, SN aux relations unitaires EELV
La Banque de France n’est pas la Banque Noyer !
Le projet Noyer de réorganisation de la Banque de France est inacceptable. Il participe du coup d’état financier à l’œuvre à l’échelle européenne. Le gouverneur de la Banque de France prétend en effet s’affranchir des missions d’intérêt général assignées à cette banque qui appartient à tous les Français.
A l’heure où le président de la République déclare vouloir inverser la courbe du chômage, Christian Noyer veut supprimer 2500 emplois dans cet établissement public fortement excédentaire.
Il veut fermer 20 succursales consacrées à l’activité de traitement des dossiers de surendettement des particuliers, alors qu’il s’agit d’une mission confiée par la loi. Face aux critiques, il prétend que les surendettés n’auront qu’à déposer leur dossier par Internet.
La fermeture programmée de 40 des 72 caisses pose également des problèmes de sécurité dans le traitement des billets.
Enfin, l’activité de notation crédit gratuite auprès des PME et ETI serait drastiquement concentrée.
La Banque de France n’est plus la Banque des 200 familles. Elle n’est pas davantage la Banque Noyer. L’Etat, actionnaire unique, doit reprendre la main en suspendant ce plan et en organisant un débat public. Le Parti de Gauche soutient le projet intersyndical qui affirme l’ambition de la Banque de France au service des citoyens, des banques, des entreprises, et marque une volonté de développement.
A l’heure où l’Assemblée débat de la réforme bancaire, il faut remettre l’intérêt public aux commandes de la Banque des banques.
Luttes • Solidarité financière avec les salariés en grève de PSA Aulnay !
Après l’annonce de la direction de fermer le site d’Aulnay, où plus de 3.300 emplois sont menacés, les salariés ont entamé une grève reconductible depuis le mercredi 16 janvier.
Aujourd’hui, la mobilisation s’organise et les actions sont quotidiennes. La production est bloquée et l’usine d’Aulnay est depuis occupée.
Ce mardi 5 février, à l’appel de l’intersyndicale, et afin de soutenir activement et financièrement les grévistes ainsi que les 4 militants menacés de licenciements, une délégation du Parti de Gauche, emmenée par Martine Billard, Co-Présidente du Parti de Gauche et Laurence Sauvage, Secrétaire Nationale en charge des luttes sociales, sera présente auprès des salariés en lutte.
Petroplus • Le gouvernement va-t-il enfin prendre ses responsabilités ?
C’est ce que se demandent les 550 salariés de PETROPLUS alors que demain 5 février est la date limite de dépôt des offres de la part des repreneurs potentiels.
Les salariés, en lutte depuis près d’un an, en appellent à la volonté politique du gouvernement pour sauver le site de Petit-Couronne. Ils appellent Arnaud Montebourg, Ministre du redressement productif à prendre ses responsabilités, à œuvrer à une véritable politique de soutien de l’industrie en France et, aujourd’hui plus que jamais, à tenir l’engagement qu’il avait pris de tout mettre en œuvre pour sauver la raffinerie. Ils revendiquent également la nationalisation du site et à la création d’un pole public de l’énergie dans lequel le raffinage serait intégré.
Demain mardi 5 février 2013, Eric Coquerel, Secrétaire National du Parti de Gauche sera présent au rassemblement qui se tient devant la raffinerie de Petit Couronne à partir de 12 heures.
Laurence Sauvage
SN en charge des luttes sociales et du Front des luttes au Parti de Gauche
Un accord qui fait mal
Il n’a pas fallu longtemps pour constater les conséquences de l’accord Medef sur la flexibilité du travail. Côté patronal, il encourage déjà les licenciements. Le lendemain, le patron de Renault a relancé son projet d’un « accord de compétitivité » qui vise à arracher le gel des salaires et la hausse du temps de travail, tout en annonçant près de 8000 suppressions d’emplois. Celui de Goodyear a estimé la voie libre pour mettre en œuvre la fermeture du site d’Amiens-Nord programmée depuis sept ans mais contrariée par la mobilisation ouvrière et cinq décisions de justice. Si l’absurde crédit d’impôt reversé aux entreprises était au moins assorti de contreparties, ou si la loi sur les licenciements boursiers avait été votée, l’Etat aurait les moyens de contenir cette hémorragie contagieuse !
Côté syndical, les conséquences sont encore plus dramatiques. La signature de quelques organisations contre l’avis de syndicats majoritaires a produit une fracture d’une profondeur inédite depuis la réforme des retraites. Deux blocs sont en train de se former entre lesquels les oppositions se radicalisent. Ainsi, après la décision patronale de fermer le site Goodyear d’Amiens Nord, le dirigeant d’une confédération syndicale qui n’est même pas représentée sur place en rend responsable la CGT, unique représentant des ouvriers de l’usine. Ce coup de poignard dans le dos n’est pas seulement contraire aux traditions de solidarité ouvrière. Il dégrade concrètement le rapport de forces. Les chiens de garde médiatiques se sont immédiatement rués dans la brèche. Il fallait avoir l’estomac bien accroché pour entendre sur le service public ce chroniqueur économique répliquer à propos de la perte d’espérance de vie des salariés de Goodyear passés aux 4X8 : « On dirait du Zola, c’est sûr que c’est moins fatigant d’être au chômage ». La haine de classe est aussi fréquente dans les médias dominants que l’homophobie dans les discours des députés UMP contre le mariage pour tous. Les deux méritent la même indignation.
Hélas, loin de chercher à rassembler les travailleurs, le gouvernement a choisi un camp et apporte son renfort à l’offensive du MEDEF. Les mêmes qui enjoignent aux députés de ne pas changer une ligne de l’accord MEDEF au nom de l’autonomie syndicale n’hésitent pas à dire aux organisations ouvrières ce qu’elles ont à faire. Après l’épisode lamentable de la négociation en direct d’Ayrault et d’Arcelor Mittal excluant les syndicalistes, Montebourg estime que les demandes du PDG de Renault sont « modérées » et invite les syndicats à « s’emparer de toutes les possibilités de cet accord » alors qu’il n’est pas signé et que plusieurs le combattent en appelant à des grèves massivement suivies !
Nous ne sommes pas spectateurs de ces conflits. Une solidarité de classe nous unit aux travailleurs piétinés par l’arbitraire des décisions actionnariales, désignés à la vindicte par des patrons seuls responsables des stratégies industrielles désastreuses de leurs groupes. Mais c’est aussi l’intérêt général qui commande de les soutenir. Le pays a besoin d’une industrie puissante, pour des raisons écologiques autant qu’économiques et sociales. Et pour réduire le chômage, il faut combattre les licenciements. Nous avons un rôle d’aide concrète, comme les caisses de grève. Mais aussi politique : montrer l’alternative aux politiques austéritaires, démonter les bobards patronaux. Nous serons donc avec nos drapeaux dans toutes les initiatives, notamment l’action intersyndicale contre l’accord MEDEF dont le principe a été annoncé ce lundi.