Notre-Dame-des-Landes • Non à l’Ayraultport

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Crédit photo photosdegauche.fr (michel_soudais) 
 
 

 
On manifestait dans plusieurs villes de France samedi 14 novembre pour protester contre le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes. A Paris la manifestation unitaire rassemblait 2000 manifestants joyeux et pacifiques, de tous âges. Ils brandissaient les drapeaux du Front de Gauche, du Parti de Gauche, des Alternatifs, d’ATTAC, de la Gauche anticapitaliste …et même d’Europe Ecologie-Les Verts. Ne manquaient pas non plus les pancartes individuelles inventives. Emmenée par sa fanfare, cette manifestation déterminée mais bon enfant est parvenue sans encombre au bout de son parcours, la place de l’Hôtel de Ville, protégé des excès qu’elle n’aurait pas commis par une armée de CRS en tenue de combat. Pas moins de trente véhicules de police veillaient sur l’Hôtel de Ville. Sur le parcours d’autres uniformes protégeaient les façades des banques, à l’exclusion de tout autre commerce.

On ne regarde pas à la dépense quand il s’agit de préserver les bénéfices de VINCI dans le cadre d’un juteux partenariat Public-Privé en sa faveur. Quand il s’agit aussi de protéger les jouissances d’amour propre du féodalisme local.

Ce projet d’aéroport est un défi au bon sens écologique et il ne répond pas à des besoins de déplacement qui sont satisfaits par ailleurs. Il constitue un déni de démocratie en s’asseyant sur une opposition populaire de 40 ans.

L’intérêt général doit se faire entendre ! Les slogans « Ayrault casse toi, la ZAC n’est pas à toi »et « Vinci dehors, non à l’aéroport » auront toute leur place dimanche prochain lors de la manifestation pour la réoccupation des terres agricoles organisée à Notre Dame des landes. Jean-Luc Mélenchon, co-secrétaire du PG et Corinne Morel-Darleux, secrétaire nationale, y seront. Le Parti de Gauche organise un transport par bus. Que tous ceux qui le peuvent s’inscrivent.

 

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Crédit photo photosdegauche.fr (michel_soudais)

Lire aussi : http://www.lepartidegauche.fr/actualites/communique/communique-parti-gauche-toutes-tous-notre-dame-des-landes-le-17-novembre-17865

Le contre-budget du Parti de Gauche

Illustration_contre-budget_pg « There is no alternative » est l’attitude adoptée par le gouvernement Ayrault, incapable de répondre à l’urgence de la crise actuelle. Dans la lignée de Schröder, Zapatero et Papandréou, la majorité PS-EELV reprend les recettes injustes et inefficaces de la social-démocratie européenne : hausse de la TVA, baisse de la dépense publique et des investissements, réformes favorables au capital et non aux salaires, absence de transition énergétique à la hauteur des enjeux écologiques, etc. Or une autre logique est possible ! Le contre-budget présenté par le PG le démontre. Le partage des richesses et l’investissement public pour la planification écologique y sont les moyens d’une relance de l’activité et de l’assainissement des finances publiques.

Une autre logique : à bas l’austérité

Alors que le gouvernement baisse les bras face à la finance et laisse se multiplier les plans sociaux, le contre-budget du PG prévoit la création d’un pôle financier public, via la nationalisation des activités de dépôt des banques privées. Cela permettrait d’investir massivement pour relancer l’activité et notamment aider les salariés à préempter les usines menacées de fermeture ou sauver la sidérurgie française en nationalisant Arcelor Mittal. En parallèle, nous obligerions les entreprises qui licencient malgré une activité viable à rembourser les aides publiques. Celles-ci seraient aussi strictement conditionnées à des critères sociaux et écologiques de relocalisation.

À l’opposé de l’absurde règle d’or, du dogme de la croissance infinie, nous proposons de suivre la règle verte en impulsant une planification écologique, avec des investissements massifs pour la conversion écologique de l’outil productif, des circuits de distribution et de consommation.

Relancer l’activité et faire reculer le chômage

Nous relevons donc le défi de mieux répartir la fabuleuse richesse créée par le travail des salariés pour la réaffecter aux usages les plus utiles au progrès écologique et social. Notre contre-budget 2013 s’émancipe ainsi de la pensée unique, réunissant PS et UMP, qui, sous prétexte de réduire les déficits, impose une cure d’austérité sans précédent au peuple. Nous misons au contraire sur la relance de l’activité pour attaquer le chômage.

Notre budget instaure donc immédiatement une dynamique macroéconomique favorable à l’emploi et aux productifs plutôt qu’aux spéculateurs. Il est accompagné d’une nouvelle politique du financement des entreprises, et notamment des facilités de crédit pour les PME permettant de soulager leur trésorerie. Un exemple très concret : une PME de 100 salariés qui investit 6 millions d’euros en empruntant à taux très bas proche de zéro grâce à un pôle financier public économiserait jusqu’à 341 euros par mois et par salarié par rapport à un prêt à 8 %. Cela correspond environ au montant de l’augmentation du SMIC à 1 700 euros bruts.

Soutenir le pouvoir d’achat populaire

Le contre budget du PG permet de soutenir la demande intérieure par une hausse du pouvoir d’achat et une redistribution des revenus :

Au service de l’emploi, notre budget soutient aussi la redistribution des heures travaillées grâce au retour à la retraite à 60 ans, à l’application réelle des 35h et à la refiscalisation des heures supplémentaires. Une amélioration des conditions de travail financée par la suppression des exonérations de cotisations inefficaces (20 milliards sur 28) et la taxation des revenus financiers des entreprises.

Taxer la rente plutôt que le travail

Notre budget fait le choix du travail contre la rente. Il est conçu pour le peuple et non sous la dictée des « experts », des lobbies et de l’Union européenne. À mille lieux des préconisations de l’aberrant rapport Gallois et des exigences du MEDEF, nous proposons de prendre l’argent là où il dort pour le dépenser utilement :

Un budget qui rapporte plus qu’il ne coûte

Dès la première année, les ressources nouvelles prévues dans le contre budget du PG s’élèvent au total à plus de 130 milliards d’euros. Ces marges de manœuvres permettraient de financer 100 milliards d’euros de dépenses nouvelles dés 2013 au service du progrès social et écologique. Comme le programme l’Humain d’abord, notre budget rapporte plus qu’il ne coûte. Il permettrait donc de stopper la spirale d’appauvrissement de l’Etat et de réduire effectivement la dépendance du pays face à la dette et aux marchés financiers. Nous proposons d’ailleurs d’économiser 20 mds d’euros dès 2013 sur les intérêts de la dette (47 mds d’euros au total). C’est possible en faisant acheter par notre pôle financier public des obligations d’Etat à taux très réduits. Les banques publiques du pôle pouvant ensuite se refinancer auprès de la BCE pour rompre l’actuel circuit absurde de la dette publique vendue au prix fort aux banques privées.

Un budget qui dépense pour l’Humain d’abord

Nous mettrions en place les investissements écosocialistes qui s’imposent dont 55 Mds € pour partager les richesses et abolir l’insécurité sociale. 16 Mds € seraient aussi affectés en 2013 au financement de la planification écologique et pour donner la priorité à une agriculture paysanne saine. Nous stopperions l’aberrant projet de l’aéroport de Notre-Dame des Landes et investirions plus de 16 Mds d’euros dans des projets utiles socialement et écologiquement soutenables : création d’un pôle public de l’énergie, investissement dans les énergies renouvelables, sortie du nucléaire, plan pour le transport ferroviaire, etc. Un budget de gauche choisit l’émancipation humaine plutôt que les intérêts financiers des puissants : nous investirions donc massivement dans l’éducation, la recherche, la culture et l’éducation populaire à hauteur de 15 Mds d’euros de dépenses nouvelles. Nous donnerions des moyens pour la justice, l’égalité entre les territoires et les quartiers populaires et ainsi œuvrer pour une 6ème République à la hauteur de la devise Liberté, Égalité, Fraternité, capable de faire progresser la paix dans le monde et construire une défense souveraine et altermondialiste (4 Mds €).

Quelques mesures chiffrées
  • Plan d’urgence pour le logement, pour financer notamment 200 000 nouveaux logements sociaux par an : – 32 Mds €
  • Revalorisation du point d’indice des fonctionnaires pour remédier au décrochage constaté depuis 2000 : – 11,4 Mds €
  • Doublement en 5 ans de l’utilisation des énergies renouvelables : – 9 Mds €
  • Doublement du budget de l’enseignement supérieur et la recherche sur 5 ans, création de 5000 postes d’enseignants-chercheurs et d’agents techniques: – 4,6 Mds €
  • Scolarité obligatoire de 3 à 18 ans : – 3 Mds €
  • Multiplication des moyens de la justice par 4 sur 5 ans : – 2,7 Mds €
  • Plan national de remise aux normes énergétiques de 700 000 logements et bâtiments publics : – 2,5 Mds €
  • Mise en place d’un service public de la petite enfance (création de 100.000 places en crèche) et renforcement des moyens de la protection de l’enfance : – 2,3 Mds €
  • Arrêt des reconduites à la frontière des sans-papiers : économie de 0,5 Md €
  • Sortie du traité de l’Atlantique Nord et arrêt de la participation aux opérations OTAN : économie de 0,5 Md €

Un budget d’intérêt général

Contrairement au budget austéritaire de Jean-Marc Ayrault, le nôtre est juste et efficace économiquement. Il permettrait une sortie de crise par la relance de l’activité et la planification écologique. La réforme fiscale radicale que nous proposons entraînerait une hausse soutenable du taux de prélèvements obligatoires de 45 à 49% de la richesse produite (soit le niveau du Danemark par exemple). En se concentrant sur les hauts revenus et le capital, ce contre-budget permettrait de rendre au travail, à l’économie réelle et au peuple 7,5% de la richesse créée, en la reprenant au capital.

Boris Bilia et Damien Prat

Voir :

Le contre-budget 2013 du Parti de Gauche : présentation

Alors que chaque jour le gouvernement Ayrault démontre un peu plus sa soumission aux injonctions du patronat et des actionnaires, le Parti de Gauche propose un contre-budget qui développe une logique complètement différente.
Guillaume Etievant, responsable de la Commission Economie du Parti de Gauche, présente dans cette vidéo ce « budget 2013 » qui permet une sortie de crise par le haut grâce à une relance par la demande.
En supprimant les nombreux cadeaux fiscaux faits au plus riche et en réorientant les investissements vers l’intérêt général, ce contre-budget rapporte plus d’argent qu’il n’en coûte et démontre concrètement en quoi le Front de Gauche propose une l’alternative face à l’austérité.

Convention Jospin • Pour un renouveau démocratique sans les femmes !

La commission présidée par Lionel Jospin a remis son rapport à François Hollande
Crédit photo lemonde.fr

Le rapport Jospin a enfin été remis au gouvernement. Si son but affiché était le « renouveau démocratique » de nos institutions, force est de constater que son ambition et sa portée renforce le monarchisme présidentiel et le bipartisme. Sur la place des femmes en politique, en particulier, les conclusions dénotent un désintérêt, voire un rejet pur et simple, des aspirations émancipatrices des féministes.

L’égalité femme/homme est encore une fois la grande oubliée ! Les partis, UMP en tête, les plus réfractaires à la place des femmes en politique auront toujours le droit de payer (fort peu) pour ne pas à avoir à respecter la loi. Le Parti de Gauche demande l’arrêt des subventions publiques pour les partis ne respectant pas la parité !

L’ajout d’une dose minime de proportionnelle aux législatives ne changera qu’à la marge la représentation nationale, alors qu’avec 26,9% de femmes à l’Assemblée Nationale aujourd’hui, la France est un des mauvais élèves de l’Union Européenne. Le Parti de Gauche exige un mode de scrutin qui permette la parité des candidatures mais aussi la parité des élu-es à l’assemblée !

Enfin, loin d’interdire le cumul des mandats, la commission Jospin entérine un modèle politique pour une poignée d’hommes inamovibles. Le Parti de Gauche rappelle que seul le mandat unique notamment pour les parlementaires permettrait réellement d’introduire la mixité surtout si était aussi abordée la question du cumul dans le temps.

Confier la réflexion sur l’avenir de nos institutions à quelques “personnalités” sans implication citoyenne n’aboutit qu’à afficher quelques mesurettes qui ne régleront pas la crise démocratique qui elle va continuer à s’aggraver.

Le Parti de Gauche, comme il l’a fait durant les campagnes présidentielles et législatives continuera sans relâche à militer pour une 6ème république garantissant une plus grande implication citoyenne et donnant aux femmes enfin la possibilité de s’investir durablement dans la sphère publique.

Les insubmersibles

Les insubmersibles :  experts ou pantouflards qui naviguent de cabinet en commission ou en mission d’étude gouvernementale quels que soient les gouvernements.

Raquel Garrido invitée du oui/non sur LCI

 Raquel Garrido était l’invitée du oui/non de Michel Field sur LCI le mercredi 7 novembre 2012.  

Jean-Luc Mélenchon sera à Notre-Dame-des-Landes • Toutes et tous à Notre-Dame-des-Landes le 17 novembre !

Nddl_resistance1Jean-Luc Mélenchon, co-président du Parti de Gauche, se rendra samedi 17 novembre à Notre-Dame-des-Landes pour protester contre le projet d’aéroport.

Le Parti de Gauche s’oppose depuis sa création au projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes car c’est :

En lançant les opérations d’expulsion des occupant-e-s de la zone, de destruction de leurs habitats et de leurs biens, Jean-Marc Ayrault, ancien maire de Nantes et actuel Premier ministre, a choisi de mettre la force publique au service d’intérêts privés.

Le Parti de Gauche appelle ses militant-e-s à participer à la mobilisation qui se développe partout en France.  
Il sera présent à la manifestation parisienne du 10 novembre qui partira à 14h du métro Belleville. 
Il appelle à organiser le déplacement le plus massif possible à la manifestation nationale du 17 novembre et à y participer en nombre. Une délégation nationale du PG y sera présente.

Corinne Morel-Darleux, Secrétaire nationale à l’Ecologie

Marianne 2 – Tribune • Eau :Gérard Collomb fait le choix de surfacturer les Lyonnais

 TOURNERET/SIPA

Lundi 12 novembre, le conseil de la Communauté urbaine du Grand Lyon devrait se prononcer sur la délégation de service public pour l’eau potable. Confier la gestion de cette ressource au privé est un choix à courte vue qui ne préserve que les intérêts financiers des multinationales. Je connais un peu la situation pour m’être rendu à Lyon cinq fois en deux ans, à la demande d’élus ou d’usagers pour promouvoir la gestion publique de l’eau. Le Maire de Lyon et président du Grand Lyon, qui pourtant voit toujours grand pour son agglomération, passe à côté d’une chance historique de mettre en place une politique de l’eau basée sur le seul intérêt général. 

Le conseil communautaire du 12 novembre sera sous haute pression, si j’en crois mes collègues Maires et Vice-Présidents Front de Gauche. Ils me font état des appels qu’ils reçoivent de l’entourage de Gérard Collomb, pour manifester la « solidarité de gestion » dont ils devraient faire preuve. Comme si les votes socialistes et UMP ne suffisaient pas pour que cette décision passe ! « Bien sûr qu’elle va passer ! Pas besoin de menacer, Monsieur Collomb ! ». Faut-il rappeler que le vote dans une assemblée est libre et que nul ne peut le contraindre ? C’est même illégal. 

Alors pourquoi Monsieur Collomb s’entête ? Faut-il chercher la réponse en dehors du sujet ? Dans la stratégie de développement de son agglomération ? Dans ses convictions politiques toujours plus social-libérales ? La priorité accordée au capitalisme financier par Gérard Collomb n’a-t-elle donc aucune limite ? Pas même quand il s’agit d’un bien commun indispensable à la vie ? 

« 3 jours sans eau et nous sommes morts ! L’eau est l’égal de l’air et du rayon de soleil », nous a enseigné Danielle Mitterrand. Mais rien ne les arrête et ils vont courber l’échine devant les rapaces de la finance, qui, calculette à la main, établissent le rendement financier de leur contrat. De l’aveu même d’un élu lyonnais qualifié sur le sujet, pendant une réunion publique à Villeurbanne le 24 octobre dernier, « Il faut reconnaître qu’on a obtenu des avancées, puisque Gérard Collomb ne voulait pas de la gestion publique. Un cahier des charges bien bordé et une marge bénéficiaire de seulement 5 % par an », ajoute-il ! Mais si pour les marchands d’eau il y a 100 millions d’euros de chiffres d’affaires, ça veut dire 5 millions d’euros ! Et sur dix ans, 50 millions d’euros de bénéfices pour les actionnaires sur le futur contrat si bien négocié ! Ainsi, quand de plus en plus de citoyens peinent à payer leurs factures, le maire (PS) de Lyon se féliciterait sans vergogne de 50 millions d’euros de surfacturation sur le dos de ses concitoyens ? De qui se moque-t-il ? Et puis la facture ne s’arrête pas là puisque nous savons calculer qu’avec les frais de siège et les mécanismes de remontées financières à la holding, ce sera au moins le double. Cent millions d’euros ! que les actionnaires dégageront en profits sur la facture des Lyonnais. Pourtant d’autres, comme Paris ou Viry-Chatillon, ont fait le choix inverse. Une autre voie est possible pour les Lyonnais. 

Une Délégation de service publique (DSP) ne vaut jamais une régie publique. Parce qu’elle ne refacture ni frais de sièges, ni dividendes, ni impôts sur les sociétés. Les  résultats de fin d’année sont reversés dans le compte de l’année suivante et ne s’évaporent pas dans les bénéfices du délégataire. Cela permet plus d’investissements sur le réseau, pour protéger la ressource en eau et ne pas facturer des milliers de m3 d’eau qui fuient dans la nature. Face à l’opacité de la gestion des multinationales, la transparence de fonctionnement d’un conseil d’exploitation de régie peut être renforcée en l’ouvrant  aux représentants d’usagers, associations de familles et de consommateurs. L’usager est enfin traité comme un usager de service public et non comme un consommateur ou un client. Sans objectifs de rentabilité financière, la régie permet de bâtir une tarification juste et écologique : la suppression des parts fixes, la gratuité des mètres cubes indispensables à la survie ; la progressivité du tarif pour distinguer les consommations indispensables, de confort et de luxe ; la distinction entre l’usage domestique et l’usage professionnel… 
  
Voilà la démarche démocratique dans laquelle aurait pu s’engager Monsieur Collomb ! Au contraire, tout était déjà ficelé avant le débat avec les usagers, la commission des services publics locaux ou les élus des conseils municipaux. C’était pourtant le moment de se poser les bonnes questions. Ce contrat vieux déjà de 30 ans a déjà largement rempli les poches de Véolia, avec l’un des accès au service de l’eau les plus chers de France et un taux de renouvellement moyen sur la période de 0,5 % (d’où le rendement très faible à 78 % seulement), et des marges annoncées à 12 % mais auxquelles il faut ajouter les marges réalisées par les sous-traitant affiliés à Veolia de près de 18%.  

Alors que vaut l’argument fallacieux de Monsieur Collomb qui met en avant la baisse immédiate de la part fixe (15 € par an !) pour les usagers ? On croit rêver quand on sait que les délégations prolongées ont fait chuter leurs prix d’en moyenne 20 %. L’intégration des personnels ne tient pas non plus la route. Gérard Collomb invoque le fait qu’en intégrant une régie, les salariés de Véolia jusque là dévolus au contrat seraient embauchés « pour la vie ». Le simple fait qu’il le regrette marque la considération qu’il a du service public. Mais plus encore, c’est faux : les agents d’une régie publique de l’eau (EPIC loi 1926) sont régis par des contrats de droit privé. 

Pour améliorer la DSP, Gérard Collomb propose de mieux contrôler le délégataire… C’est à dire d’embaucher 15 à 20 fonctionnaires pour surveiller une mission de service public effectuée par une société privée, dans une structure supplémentaire dédiée. Cela invalide d’un coup l’argument précédent et c’est double peine pour les usagers du Grand Lyon : ils payeront le service plus cher en DSP et une part de leurs impôts ou de leur facture d’eau servira à financer le contrôle de cette DSP. 

Enfin, la question du calendrier est troublante. Il était possible d’organiser un large débat avant d’opérer un choix, l’agenda le permettait. Mieux encore, avec tous les travaux d’hypothèses effectués en amont pour permettre aux citoyens de se faire une opinion, les élections municipales de 2014 auraient pu servir à trancher ce débat, pour ensuite soit créer une régie, soit repartir en DSP. 

Il est du coup limite juridiquement et incorrect politiquement d’annoncer qu’on prend une décision maintenant à propos de ce contrat. En effet, il ne sera appliqué qu’après les prochaines échéances électorales et engagera la prochaine équipe communautaire. Ce contrat d’une durée minimale de 8 ans sera signé en 2015. Il s’imposera même aux deux prochaines équipes communautaires ! C’est faire fi du débat citoyen validé par le suffrage universel. 

La durée de 8 ou 10 ans pose un dernier problème. La part des investissements réalisés par le délégataire (même si elle est allégée) sera amortie sur la durée du contrat. Plus la durée est courte, plus le montant du remboursement des emprunts est élevé. Compte tenu du montant de la part fixe, les compteurs sont en plus payés plusieurs fois par les usagers durant la durée du contrat. En cas de gestion en régie publique, c’est sur la durée d’usage des matériaux que les investissements peuvent être amortis, c’est à dire 12 ans, 30 ans ou plus. 

Cette précipitation calendaire est troublante et demande à être éclaircie. Reste à espérer que ce choix n’est pas conditionné par des éléments extérieurs au dit contrat, et que seule la gestion de l’approvisionnement en eau justifie ce choix. 

Gabriel Amard est directeur et coordonnateur du Guide de la gestion publique de l’eau, auteur de L’eau n’a pas de prix, Vive la Régie publique (Editions Bruno Le Prince) et président de l’Association nationale des élus du Parti de gauche et apparentés – La Gauche par l’exemple.

La Tribune de Marianne 2 du 9 novembre 2012

Communiqué du Parti de Gauche • Le rapport Jospin n’est qu’un pis-aller !

Les préconisations de la commission Jospin, faites ce jour, sur la rénovation et la déontologie de la vie publique sont affligeantes en ce qu’elles annoncent de nouvelles capitulations face au lobby des cumulards et des partisans du bi-partisme et qu’elles préconisent de renforcer la monarchie présidentialiste.

C’est la confirmation que le débat organisé -à huis clos- entre les représentants de l’entre-soi ne pouvait déboucher que sur des querelles de mots sur le non cumul des mandats et une dosette de proportionnelle. On est d’autant plus loin d’une VIe République que tout a été fait pour exclure toute implication citoyenne jusque dans la composition même de la commission où aucun représentants associatifs, syndical ou militants de la liberté de presse n’étaient conviés. 
 
Pire ce sont les non-dit de la commission face aux atteintes aux libertés publiques fondamentales qui montrent la réalité de l’ampleur de la crise démocratique actuelle.

Pas un mot sur l’expulsion honteuse d’Aurore Martin et les mensonges sur les conditions de son arrestation et de son extradition. Rien non plus des silences du gouvernement face à la criminalisation de l’action syndicale. Rien encore contre l’opération de « maintien de l’ordre » qui frappe les militants non violents qui s’opposent à la construction de l’aéroport de Notre Dame des Landes, ni de l’abandon de l’engagement du droit de vote aux étrangers, promis par le candidat Hollande en 2012 et par le Parti socialiste depuis trente ans.

Pour le Parti de Gauche le rapport Jospin sert en fait de pis-aller à une actualité si prompte à mettre sous l’éteignoir la trop longue liste des renoncements du gouvernement surtout quand ceux-ci sont salués par l’UMP et le Medef.

Pascale Le Néouannic, Secrétaire nationale du Parti de Gauche

Rapport Jospin • Le non-cumul, c’est pour quand ?

A l’occasion de la sortie du rapport Jospin, un petit retour sur l’engagement n°48 le non cumul des mandats, un changement que nous attendons toujours…

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