
A l’occasion de son déplacement en Uruguay, Jean-Luc Mélenchon a été reçu hier par le Président José Mujica.
Vous trouverez ci-dessous la traduction du compte-rendu de cette rencontre publié sur le site de la Présidence uruguayenne.
« Parler avec Mujica c’est apprendre »
Le député français a affirmé que l’Europe doit se rapprocher de l’Amérique latine pour sortir de la crise
Le Président , José Mujica, a reçu dans le siège de l’éxécutif Jean-Luc Mélenchon, euro-député et co-président du Parti de Gauche en France, qui a souligné l’ intérêt qu’il a de rendre visite au mandataire uruguayen chaque fois que cela lui est possible. Discuter avec Mujica, c’est apprendre », a-t-il souligné. Il a partagé le point de vue du Président, sur le nécessaire rapprochement de l’Europe avec l’Amérique latine, pour la future réorganisation du monde.
Jean-Luc Mélenchon est un homme politique français, élu en 2009 député européen pour la circonscription sud-ouest sur la liste « Front de Gauche pour changer d’Europe ». Sa visite en Uruguay complète l’agenda des rencontres et réunions organisés à Buenos Aires, c’est une nouvelle occasion de rencontrer Pepe Mujica qu’il a présenté comme un « homme d’une grande simplicité mais avec une vision très large des choses ».
Mélenchon a affirmé que « parmi les dirigeants d’Amérique du Sud, Mujica est celui qui connaît le mieux la situation internationale et qui est capable d’expliquer et de voir les choses d’une façon qui nous aide à mieux les comprendre ».
Il a notamment signalé que la situation en France, dans un contexte de crise, affecte tous les pays du continent européen et du reste du monde. « Nous vivons un moment très difficile avec un chômage massif qui atteint 25% en Espagne, en France, ils mettent en place une politique d’ajustement très dure et l’activité s’est contractée considérablement. Le monde entier sera touché », a-t-il ajouté. Il a poursuivi en déclarant que l’Europe étant le principal acheteur et le premier producteur du monde, cela provoquera des récessions dans le reste de la planète. « Aujourd’hui, la récession en Europe va frapper la Chine, mais aussi le Brésil. Et du Brésil, cela va passer à d’autres pays qui entretiennent des relations commerciales avec lui », a-t-il pronostiqué.
Dans cette même idée, il a insisté sur l’importance de connaître la réalité de l’Amérique latine et de parler avec les latino-américains. « Avant, c’était l’Europe qui était le phare de l’Amérique du Sud, mais aujourd’hui, pour le mouvement progressiste, c’est l’inverse, nous étudions ce que vous faites et c’est une grande source d’inspiration pour nous », a-t-il déclaré.
De cette rencontre avec Mujica, sont ressorties deux pages de notes que Mélenchon a prévu de développer à son retour en France. « Parler avec Mujica, c’est apprendre, car il est conscient du risque encouru par l’Europe. Nous avons échangé sur la folie d’un modèle de civilisation qui nous impose de travailler toujours plus, de détruire toujours plus l’environnement. Pour moi, il est très important de bénéficier de son point de vue et de son expérience politique. Nous avons parlé principalement du nouvel ordre mondial, des liens qui nous unissent et de ce que nous pouvons faire ensemble et comment, selon Mujica, l’Europe doit se rapprocher de l’Amérique latine pour la réorganisation du monde », a-t-il reconnu.
Traduction Guillaume Beaulande
18 octobre 2012 | Classé Dans
National

Journée d’action et de solidarité de la CES pour un contrat social pour l’Europe
Déclaration adoptée par le Comité exécutif de la CES lors de la réunion du 17 octobre 2012
1. Le Comité exécutif de la CES, réuni le 17 octobre 2012, appelle à une journée d’action et de solidarité le 14 novembre prochain en vue de mobiliser le mouvement syndical européen derrière les politiques de la CES telles que décrites dans le contrat social pour l’Europe. Cette journée prendra diverses formes : grèves, manifestations, rassemblements et autres actions.
2. Il exprime sa ferme opposition aux mesures d’austérité qui font plonger l’Europe dans la stagnation économique, voire la récession, ainsi qu’au démantèlement continu du modèle social européen. Ces mesures, loin de rétablir la confiance, ne font qu’aggraver les déséquilibres et créer des injustices.
3. Tout en soutenant l’objectif d’assainissement des budgets, le Comité exécutif considère qu’on ne pourra mettre fin à la récession que par un assouplissement des contraintes budgétaires et la suppression des déséquilibres. Ceci afin d’aboutir à une croissance économique durable, à la cohésion sociale et au respect des valeurs garanties par la Charte des droits fondamentaux.
4. La consolidation budgétaire a eu un impact plus néfaste qu’originalement prévu par les institutions, y compris la Commission européenne et le Fonds monétaire international (FMI). En effet, le FMI reconnaît, aujourd’hui, qu’il a fait de graves erreurs dans ses calculs concernant les conséquences des mesures d’austérité sur la croissance. Ces erreurs ont un impact incalculable sur la vie quotidienne des travailleurs et des citoyens que la CES représente, et remettent en cause le fondement des mesures d’austérité avancées par le pacte budgétaire et imposées par la Troika.
5. Le Comité exécutif prend acte de l’opposition qui grandit parmi les citoyens et les travailleurs des pays concernés et réaffirme son soutien aux syndicats affiliés qui luttent pour des conditions de travail et de vie décentes. Cette situation résulte du manque de coordination des politiques économiques et de l’absence de standards sociaux minimum en Europe. Dans un contexte de liberté de circulation des capitaux, cela a laissé libre cours à la concurrence entre les États, en particulier dans les domaines de la fiscalité, du coût du travail et des conditions sociales.
6. Il réitère que le dialogue social et la négociation collective sont des éléments centraux du modèle social européen. Il s’oppose fermement aux attaques frontales contre ces droits, aux niveaux national et européen. Le Comité exécutif de la CES appelle de façon urgente à l’adoption immédiate et à la transposition des accords des partenaires sociaux européens actuellement sur la table du Conseil.
7. Il rappelle que l’Union est tenue, de par le traité, « d’œuvrer pour le développement durable de l’Europe fondé sur une croissance économique équilibrée et sur la stabilité des prix, une économie sociale de marché hautement compétitive, qui tend au plein emploi et au progrès social, et un niveau élevé de protection et d’amélioration de la qualité de l’environnement ». Il rappelle aussi que le soutien de la CES au Traité de Lisbonne était basé sur la pleine application de ces principes.
8. Il note que des discussions sont actuellement en cours entre les institutions et les gouvernements concernant l’opportunité de nouvelles modifications des traités. Un changement de cap est nécessaire et la priorité doit être donnée à la résolution de la crise suivant les trois piliers de la proposition de la CES de contrat social qui reçoit un soutien croissant. Celui-ci s’articule autour du dialogue social et des négociations collectives, de la gouvernance économique pour une croissance et des emplois durables et de la justice économique, fiscale et sociale.
9. Il insiste sur le fait qu’une solidarité active, le progrès social et la responsabilité démocratique doivent faire partie du projet européen. Il considère essentiel qu’un protocole de progrès social soit une part intégrante et opérationnelle de tout nouveau traité. La CES évaluera, sur cette base, tout nouveau progrès de l’intégration européenne.
Source: Confédération Syndicale Européenne
18 octobre 2012 | Classé Dans
National

Trois membres du Parti de Gauche de l’Ain ont participé à une réunion publique d’information sur les gaz de schiste le 12 octobre dernier à la mairie de Coligny.
Pourquoi là-bas ?
Car le Revermont est concerné au premier chef par le permis de forages des Moussières, qui s’étend sur 3 269 km² de l’Est du département de l’Ain jusqu’au Sud du Jura !
Le permis a été attribué en 2008 à la société britannique Celtic Petroleum pour la recherche et l’exploration d’hydrocarbures liquides et gazeux.
Ce permis a surtout été attribué dans l’opacité la plus complète, sans l’avis des communes et des populations autochtones.
Le permis des Moussières est un permis exclusif de recherche et il a été attribué comme tous les autres dans la même opacité.
Face aux enjeux financiers et politiques forts, nous constatons :
– l’absence de débats publics face à ces questions
– le lobbying puissant des industriels mondiaux
– un choix de consommation d’énergie avec encore une vision à très court terme
– l’absence de prise en compte réelle de la question environnementale
Le PG01 a par conséquent participé aux débats, aux côtés du Collectif Citoyen du Haut Bugey, du Collectif Citoyen Isère, de l’Association des Espaces Karstiques de l’Ain, de l’Ecocitoy’Ain, de Vigilence Information Santé.
Informations complémentaires : http://www.collectif-haut-bugey.com
Source: PG de l’Ain
18 octobre 2012 | Classé Dans
National
Mais jusqu’où Manuel Valls ira-t-il dans l’imposture ? Oui, imposture ! J’utilise ce mot à dessein.
Depuis quatre mois, cet homme prend des poses et des postures devant tous les miroirs médiatiques flatteurs qui se dressent devant lui, mais quelle est son action réelle ? Evacuons les faux débats. Je ne sous-estime pas l’importance du droit à la sûreté pour tous les citoyens. C’est même la condition élémentaire de toute vie en société. Je crois indispensable l’existence d’une police républicaine qui fasse respecter la loi partout sur le territoire. Je juge aussi impératif d’empêcher le fanatisme religieux de progresser. Mais, là n’est pas le sujet. Pour l’heure, que fait M. Valls sinon reproduire les mêmes recettes et la même politique que celle de Nicolas Sarkozy ? Un sondage de ce matin affirme qu’il serait l’homme politique préféré des français. Quel baratin ! Quel enfumage ! Si l’on en croit la presse, particulièrement celle de droite, il serait même l’homme politique de la rentrée. Le Nouvel Obsd’ il y a 15 jours affirmait sans ambages qu’il serait « Le Vice-président »,sans que l’on sache trop de la part de la rédaction de cet hebdomadaire solférinien si c’est un constat ou un souhait. J’admets qu’il plait beaucoup à la droite. C’est vrai. Il se donne d’ailleurs du mal pour cela. C’est ce que démontrent toutes les études. Mais après ? En quoi son action à la tête du Ministère de l’intérieur marque-t-elle un début de rupture significative avec les Ministres de droite précédents ? En rien. Ou si peu.
Je ne développerai pas ici la façon désastreuse dont ce monsieur, qui avait qualifié Jean-Luc Mélenchon de« danger pour la démocratie » (subtil, non ?), gère le délicat dossier concernant « les roms », ni son refus d’appliquer ce qui était pourtant la proposition n°30 du candidat Hollande (c’est-à-dire le récépissé délivré par les forces de police après un contrôle d’identité), ni sa continuité dans les tracasseries concernant les personnes souhaitant obtenir un permis de séjour, ni cette mise en scène du risque terroriste islamiste (et ce silence sur le terrorisme en Corse qui ne cesse de tuer) qui produit une angoisse permanente téléscopant tous les débats sérieux, etc… Non. J’aborderai ici la posture, ou l’imposture laïque, de M. Valls, cette façon de concevoir l’exigence laïque à géométrie variable. Comment désormais prendre au sérieux ses déclarations appelant à une « République intransigeante » ou encore à une « laïcité exigeante » ? L’enflure du propos contraste avec ses actes. Il n’est d’ailleurs même pas l’héritier de Georges Clémenceau tel qu’il voudrait le faire croire. Je m’en expliquerai à la fin de ce billet. A propos de laïcité, il faut parler clair et il faut agir juste. Si l’on veut être compris de la part de ceux qui auraient la tentation de ne pas respecter nos lois laïques (et il est bien réel qu’ils existent), il faut soi-même être exemplaire.
A ce titre, son attitude comme Ministre de l’intérieur, et donc aussi Ministre du culte, depuis quatre mois est dangereuse et scandaleuse. De plus en plus, sa parole pour défendre la laïcité devient totalement inopérante. Comment demander à nos concitoyens de respecter la laïcité, quand on ne la respecte pas soi même ? Le dernier scandale en date a été révélé par l’Humanité d’hier. Avec ma camarade Pascale Le Néouannic, secrétaire nationale du PG en charge du combat laïque, nous avons immédiatement réagi par le communiqué suivant :
Manuel Valls piétine la laïcité
Dimanche 21 octobre, en prévoyant d’assister, comme porte-parole officiel de la République, aux cérémonies organisées par le Vatican pour la canonisation du Père Berthieu missionnaire colonial à Madagascar, le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, va piétiner la laïcité.
Ce mépris d’un principe majeur de la République n’est hélas pas un fait isolé.
Depuis plusieurs semaines, le ministre de l’Intérieur multiplie les gestes en direction des religions et contre la laïcité.
D’abord, il explique que la laïcité est un « principe, une méthode qui connaît ses adaptations »… Puis, il se rend à Strasbourg pour défendre le statut dérogatoire du Concordat en expliquant qu’il « n’y a pas de raison de le supprimer en prétextant l’exception qu’il représente ». Enfin, il assiste à une béatification de Louis Brisson en la cathédrale de Reims, ce qui fut une première dans l’histoire de notre République.
En se rendant prochainement à Rome, Manuel Valls s’apprête à bafouer une fois encore les principes de la loi de 1905. Cela doit cesser.
Ce voyage est la triste continuité d’un autre, celui de Nicolas Sarkozy, promoteur de la « laïcité positive » qui, lors de son discours à Latran, avait assumé une rupture avec la loi de 1905 de séparation des Eglises et de l’Etat. En mettant ses pas dans ceux de l’ancien Président, le ministre de l’Intérieur participe d’une reconfessionnalisation de l’espace civique qui sape les fondements de notre “vivre ensemble”. Le PG demande solennellement au ministre de l’Intérieur d’annuler ce déplacement. »
Vous avez bien lu. Le Ministre de l’intérieur de la République française va se rendre samedi prochain au Vatican pour participer à une cérémonie religieuse. C’est à peine croyable ! De quel droit ? Au nom de qui ? Pour faire quoi ? En quoi la République française doit-elle s’associer, et payer le déplacement d’un Ministre, à ce type de cérémonie ? Libre aux catholiques du monde entier de célébrer qui ils veulent, mais une République laïque ne doit en rien être présente à ce type d’évènement. C’est là une grave attaque contre la loi de 1905. Ce comportement ébranle une nouvelle fois tous nos principes fondamentaux. Chacun bien sûr doit pouvoir pratiquer son culte, vivre pleinement ses convictions spirituelles, mais un représentant de l’Etat laïque doit garder ses distances avec toute cérémonie, quelle qu’en soit le culte. D’autant qu’il serait particulièrement inacceptable qu’il participe à certaines cérémonies et non à d’autres, sous le seul prétexte qu’elles sont d’un culte minoritaire en France. Qui ne comprend pas la spirale dangereuse qui se mettrait ainsi à l’œuvre ? Que vient faire le Ministre de l’intérieur dans cette galère ?
Car enfin, M. Valls a-t-il lu préalablement les propos du pape Paul VI lorsqu’il fit le 17 octobre 1965 de Jacques Berthieu un « bienheureux » de l’Eglise catholique ? Les voici : « Voici donc un nouveau fils de France élevé aux honneurs de la béatification. La France, fille aînée de l’Église, a donné au cours de son histoire millénaire tant de fruits de grâce et de sainteté, tant de preuves de son attachement au siège de Pierre, tant de témoignages de sa générosité missionnaire, tant de désintéressement dans l’œuvre éducatrice des peuples, qu’elle a accomplie dans l’univers! C’est pour Nous une joie de le redire aujourd’hui, et de prier Dieu pour que cette noble nation demeure fidèle à ce glorieux passé et sache se montrer toujours riche en nouvelles initiatives et féconde en vocations missionnaires. »
En quoi la France républicaine a-t-elle à s’associer à ces propos ? En quoi a-t-elle à les cautionner ? Et depuis 1965, la situation a évolué. Le 19 décembre 2011, le cardinal Angelo Amato, préfet de la Congrégation des causes des saints, a été autorisé par Benoit XVI à promulguer des décrets reconnaissant des « miracles »attribués à l’intercession de ce « bienheureux ». C’est cela qui a ouvert la voie à sa prochaine canonisation. Pour juger Berthieu digne de devenir un saint, il faut accepter l’idée qu’il ait accompli des miracles. En quoi la France républicaine doit-elle être liée avec cet obscurantisme ?
Plus largement, en 2012, la République juge-t-elle la vie et le parcours de M.Jacques Berthieu comme exemplaire au point qu’un Ministre s’en mêle ? Cet homme eut un engagement dans la foi catholique total. Du point de vue de ses convictions, sa vie fut sans doute respectable. Mais cette existence d’engagement s’inscrit pleinement dans la politique coloniale de la France à la fin du XIXe siècle. Ce jésuite commença ses études théologiques à Vals (cela ne s’invente pas) en Ariège, puis il partit dans l’Océan Indien à la Réunion puis à Madagascar où il mourra, exécuté, le 8 juin 1896. Sa mort tragique n’est compréhensible qu’à la lumière de la brutale politique coloniale de la France. Sans cela, il ne se serait jamais rendu là-bas. Cette politique coloniale fut engagée lors d’un débat parlementaire resté célèbre en 1885. A cette occasion, Jules Ferry (auquel curieusement François Hollande a tenu à rendre hommage le jour de son investiture, tout en considérant que « sa défense de la colonisation fut une faute morale et politique » ), s’était exclamé : « Il nous faut Madagascar ».
Après de nombreuses péripéties et de manœuvres complexes qui dureront quelques années et qui permettront à la France de préparer son contrôle total de l’île, le ministre de la Guerre fait voter en 1894 au parlement un crédit de 65 millions de francs et l’envoi de 15 000 hommes. Devant l’opposition d’une grande partie des socialistes et des radicaux, la « question de confiance » est posée. La crainte d’une crise fait voter la guerre à une très large majorité. 8 000 des 15 000 militaires prévus sont des appelés du contingent tirés au sort sur l’ensemble du territoire national. On embarque en outre 6 000 mulets convoyés par 7 000 auxiliaires algériens. On équipera aussi cette armée de 5 000 voitures Lefebvre, qui avaient été efficaces sur les terrains plats et secs de l’Afrique occidentale. A Madagascar, elles se révèleront désastreuses.
Deux ans plus tard, le lieutenant-colonel Lyautey, en route pour la capitale de Madagascar, découvrira les traces laissées par l’expédition sur les quatre cents kilomètres de son parcours. Il évoquera « une retraite de Russie en avant ». Durant toute la campagne, 25 soldats seulement meurent au combat, mais 5773 de maladies diverses, essentiellement du paludisme, mais aussi de typhoïde, de dysenterie, de tuberculose et d’insolation. Très vite la quinine vient à manquer. Les pertes globales s’élèvent à 40%, du jamais vu dans une campagne coloniale récente. (cf. le site dormirajamais.org). En revanche, aucun chiffre précis n’a été établi à propos des victimes malgaches de cette expédition.
En conséquence de cette opération, la monarchie malgache, d’une grande faiblesse, s’effondrera en 1895 pour devenir un protectorat, puis en 1896 une colonie française. La présence des troupes françaises, qui assura son contrôle avec poigne, coûta la vie à beaucoup de malgaches qui résistaient. Logiquement, et tragiquement, elle suscita de nombreuses réactions violentes des différentes tribus et peuples qui habitaient l’île. C’est à cette occasion que Jacques Berthieu fut fusillé par des groupes armés malgaches.
Si j’ai raconté brièvement cette histoire c’est pour essayer de « contextualiser » les choses. Au-delà même de la participation d’un Ministre à une cérémonie religieuse, en quoi la mort tragique de Berthieu doit elle avoir une portée symbolique qui intéresse la République laïque de 2012 ? En rien à mes yeux.
Ironie ultime de l’histoire. Manuel Valls aime à raconter, devant ceux qui ne connaissent pas bien le passé, qu’il se réclame de Georges Clémenceau. Là aussi, l’imposture totale pointe le nez. De ce dernier, Valls ne retient que le Ministre de l’intérieur réprimant les mineurs en grève en 1906 et en désaccord avec Jean Jaurès ,ce qui est déjà assez pitoyable pour un socialiste.
Manuel Valls ferait mieux de se souvenir de deux actes bien plus intéressants de Clémenceau. Premièrement, en 1885, il s’oppose à Jules Ferry lors du débat parlementaire sur la politique coloniale. Avec courage, Georges Clémenceau ne voulait pas que la France envoie des troupes au Tonkin notamment, mais aussi à Madagascar. A cette occasion, il prononça un magnifique discours anti-colonialiste. Difficile donc, pour Manuel Valls, d’être en claire cohérence avec Clémenceau en allant rendre hommage à un homme qui, certes pour des raisons religieuses et non militaires, participa à l’aventure coloniale ouverte par le vote de 1885.
Deuxièmement, à la différence de M. Valls, Georges Clémenceau était un laïque conséquent. Au lendemain de la première guerre mondiale, il refusa toute présence officielle de son gouvernement à un Te Deum à Notre-Dame de Paris, donné en hommage aux morts. C’était pour lui une question de principe.
Il y a un siècle, on appelait Clémenceau « le tigre ». Aujourd’hui, concernant la laicité, comment nommer Manuel Valls ? Le tigre de papier ? Le chat qui miaule pour plaire aux religieux ? Si, le 21 octobre, il se rend au Vatican, il montrera une nouvelle fois à quel point le mot de « laïcité » n’a aucune signification dans sa bouche. Dans une France secouée par la montée des communautarismes, son attitude serait irresponsable.
18 octobre 2012 | Classé Dans
National
Mme Merkel vient de jeter le masque en affirmant que « nous pourrions faire un pas en avant en accordant à l’Europe un véritable droit d’ingérence sur les budgets nationaux ».
C’est un nouveau pas, face à la résistance des peuples, pour imposer ses politiques ultra-libérales par le biais de la mainmise d’une structure non élue au détriment de la souveraineté budgétaire des représentants élus des peuples. Mme Merkel a une vision utilitaire de l’Europe au profit de la finance allemande. D’un côté, elle refuse la supervision bancaire sur l’ensemble des banques allemandes, de l’autre elle veut imposer à tous les travailleurs d’Europe la précarité que subissent déjà les travailleurs allemands.
Le Parti de Gauche s’oppose totalement à une telle vision de l’Europe et appelle le Parti socialiste et EELV à bien réfléchir avant de se jeter dans ce projet qui n’est que le fédéralisme du libéralisme au profit des multinationales et de la finance et au détriment des peuples.
18 octobre 2012 | Classé Dans
National
La droite tchèque, au pouvoir depuis 2006, vient de subir une violente claque électorale. Lors des élections régionales et sénatoriales partielles du 13 Octobre 2012, le peuple tchèque a très largement sanctionné la politique d’austérité drastique mise en œuvre par le gouvernement.
Principale force de la coalition gouvernementale, l’ODS (conservateurs), a chuté de plus de 11% depuis les dernières élections régionales (2008) et de 8% par rapport aux élections législatives de 2010. Il ne remporte qu’une région sur 13.
A l’instar de ses homologues de droites et sociaux libéraux, le Premier ministre Petr Necas a vanté le courage politique que forment selon lui les mises en œuvres des « réformes nécessaires » et la politique de restriction budgétaire qui sont autant de captulations devant Bruxelles et les marchés.
Le fait le plus notable de ces élections, outre la sanction des politiques d’austérité, c’est la désaffection civique majeure de la population : seuls 30% des inscrits n’ont pas boudé les urnes.
Quoique les sociaux-démocrates du CSSD profitent de la désaffection des électeurs de droite et emportent 10 des 13 régions, cette élection n’est en rien une victoire pour eux. Le CSSD enregistre en effet une baisse de plus de 12% depuis les dernières élections régionales (2008) et ne gagne qu’un petit pourcent par rapport aux élections législatives de 2010. Il perd 3 régions.
Le seul parti à marquer des points dans cette élection est finalement le Parti Communiste de Bohème Moravie (KSCM). Déclaré « mourant » par les partis libéraux et sociaux-démocrates et par la presse tchèque, celui-ci progresse de 5,40% par rapport aux élections régionales (2008) et gagne près de 10% par rapport aux élections législatives de 2010. Contrairement à l’ODS et au CSSD, il gagne même 100 000 voix en dépit de la faible participation. Il gagne 2 régions.
Le Parti de Gauche se félicite que le peuple tchèque ait infligé une défaite cinglante aux tenants de l’austérité de droite comme sociaux-libéraux. Il espère que le KSCM saura se montrer à la hauteur de ses résultats dans les urnes qui l’engagent et qu’il saura aider à la remobilisation citoyenne nécessaire pour que le peuple tchèque reprenne enfin ses droits économiques et démocratiques.
18 octobre 2012 | Classé Dans
National
Ce mardi aura été un raccourci fulgurant des politiques gouvernementales :
– au petit matin évacuation par la force d’opposants à l’aéroport Notre Dame des Landes alors que plus de 500 gendarmes et CRS empêchaient tout déplacement dans le secteur
– à la mi-journée annonce de la mise en liquidation de la raffinerie de Petroplus alors qu’un repreneur existe
– en début d’après-midi début du débat sur le budget d’austérité 2013.
La troïka européenne continue à se comporter de façon méprisante envers tous les peuples de l’Union. Lundi, Viviane Reding, vice-présidente de la Commission Européenne, non élue, n’a pas hésité à annoncer aux parlementaires français dans une réunion sur le budget français dans le cadre de la procédure du semestre européen : « la commission européenne doit donner son opinion sur les budgets avant les votes des parlements nationaux pour éviter de corriger après ». Voilà où la soumission aux politiques européennes nous amène ! Les députés du Front de Gauche ont à juste titre boycotté cette réunion.
Après Arcelor-Mittal, PSA, Sanofi et tant d’autres, la liquidation de Petroplus démontre une nouvelle fois que faute d’avoir légiférer contre les licenciements abusifs, le gouvernement est réduit à l’impuissance. Renoncement après renoncement, Hollande déçoit un peu plus tous les jours les différents réseaux et secteurs qui avaient pu voter pour lui : syndicalistes, féministes, militants des droits de l’Homme, militants LGBT, écologistes et tous les secteurs frappés par l’austérité. Sa chute de popularité ainsi que celle de son premier ministre est particulièrement marquée dans les classes populaires. Et lorsque les citoyens résistent, ce gouvernement n’hésite pas à envoyer les forces de l’ordre pour imposer ses choix. La droite profite des couacs gouvernementaux divers pour être à l’offensive dans la défense des intérêts du capital sous toutes ses formes. Dans ce cadre, il faut saluer la décision des députés du Front de Gauche de ne pas voter la partie recettes du budget car les recettes supplémentaires ne serviront qu’à préserver les intérêts financiers. Ils déposeront des amendements pour renforcer la progressivité de l’impôt sur le revenu par la refonte totale du barème et pour durcir la taxation du capital ou l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) en rétablissant l’assiette et le taux antérieurs à 2007. Le Front de Gauche continue la lutte contre l’austérité au parlement et dans les mobilisations, c’est ainsi qu’il apparaitra comme une alternative politique crédible.
Le Conseil national de ce week-end a voté le lancement d’une campagne nationale contre ces politiques d’austérité avec l’impression de matériel et l’organisation d’une journée de meetings le 14 novembre (plus de détails à venir). De plus, le 27 octobre, le PG sera dans la rue pour convaincre toutes celles et ceux intéressés par nos propositions de nous rejoindre en adhérant au Parti de Gauche.
18 octobre 2012 | Classé Dans
National
Le traité Sarkozy-Merkel à peine ratifié le 11 octobre par le Parlement français, pour la plus grande satisfaction des parlementaires de l’UMP en particulier, les technocrates de la commission européenne débarquent à l’Assemblée pour formuler leurs exigences sur le budget 2013 de notre pays!
Les député-e-s ont été convié-e-s le lundi 15 à un « débat » avec les gendarmes de la Commission européenne sous la houlette de la vice-présidente de la commission européenne et en présence des ministres Moscovici et Cahuzac pour examiner le budget 2013 de la France à la lumière de la « règle d’or » incluse dans le Traité.
Curieuse forme de débat : chaque député-e aura 2 minutes pour poser 1question aux « personnes conviées » de Bruxelles. Dans ces conditions, il est évident que le Parlement devient une chambre d’enregistrement des injonctions de Bruxelles. Les membres du gouvernement, premier ministre en tête, nous ont pourtant répété en boucle que le traité n’écornerait pas la souveraineté budgétaire de notre pays!! La manoeuvre est si honteuse qu’elle ne s’est pas déroulée dans l’hémicycle mais dans une annexe de l’Assemblée Nationale!
Les fonctionnaires européens ne sont pas encore, comme en Grèce, régulièrement dans les ministères pour surveiller si les diktats européens sont bien mis en oeuvre…mais c’est un bon début!
Les députés du Front de Gauche n’ont participé pas à cette pantalonnade: ils ont eu raison, ils ont ainsi défendu la dignité du débat démocratique dans notre république.
Parti de Gauche 82
17 octobre 2012 | Classé Dans
Communiqués,
PG82
Le 17 Octobre 1961 les Algériens manifestaient pacifiquement dans les rues de paris contre le couvre-feu discriminatoire que les autorités préfectorales leur imposaient depuis le 5 du même mois.
Les cortèges d’hommes, de femmes et d’enfants seront réprimés avec une violence extrême. Cette nuit reste dans les annales parisiennes comme une nuit d’horreur et de honte. Rafles, matraquage, chasse à l’homme, des dizaines d’Algériens sont jetés a la Seine; d’autres sont internés dans les stades. L’intensité et l’ampleur de la répression trouvent leur explication dans l’importance des outils répressifs anti-algériens mis en place aussi en métropole.
Cette répression d’Octobre 1961 n’est attribuable ni à l’emballement de l’appareil policier, pas plus qu’elle n’est assimilable à une succession de bavures. Elle est au contraire parfaitement imputable au système colonial et en traduit pleinement la nature ségrégationniste et raciste.
C’est en tant que tels que ces événement doivent être reconnus et condamnés. Un des innombrables crimes coloniaux commis par l’Etat au mépris des valeurs de la République et de la Révolution Française.
C’est en ce sens que le Parti de Gauche était présent ce mercredi à 18H au rassemblement organisé sur le Pont Saint-Michel à Paris aux côtés d’un grand nombre d’organisations et signataire de l’appel à ce rassemblement.
17 octobre 2012 | Classé Dans
National
Le projet de Banque Publique d’Investissement présenté en Conseil des Ministres aujourd’hui exprime une fois de plus le renoncement du gouvernement face aux marchés financiers. Le « redressement productif » (et son ministère) sont de facto sacrifiés.
Le Parti de Gauche déplore le sous financement de cette nouvelle structure : 40 milliards d’euros, dont 30 milliards pré-existants, soit à peine 2% du concours actuel du secteur bancaire à l’ensemble de l’économie. Toute ambition de redressement industriel est de fait réduite à néant. Ces 40 milliards ne permettront même pas de combler la quasi-disparition du CIF et de Dexia, deux organismes dont les missions de financement du logement social et des collectivités locales ne sont toujours pas remplacées. Il y a pourtant de nombreux gisements d’épargne aujourd’hui laissés à libre disposition des marchés financiers. Ainsi, sur les 1400 milliards d’euros de contrats d’assurance-vie, seuls 2 % financent les PME, le reste étant massivement investi dans des activités spéculatives hors frontières, sans réel contrôle des épargnants sur l’usage des fonds placés.
La BPI reproduira l’ancien système de financement « à la marge » des PME et des grandes entreprises jugées innovantes, sans fixer de critères sociaux et environnementaux particuliers. Elle ne financera pas les entreprises aujourd’hui en difficulté pour lesquelles une reprise par les salariés, une reconversion industrielle ou un soutien productif de l’Etat auraient permis d’éclairer l’avenir. Le « guichet unique en région » d’organismes pré-existants (Oséo, FSI, CDC entreprises) sera l’unique « ambition » de ce triste mille-feuille administratif.
Le Parti de Gauche regrette également qu’aucun dialogue social n’ait été engagé avec les salariés et les représentants du secteur bancaire public, les associations et les citoyens concernés qui pourtant le demandaient. Le Parti de Gauche fait part de son inquiétude quant à l’influence du lobby bancaire privé dans la mise en œuvre de ce projet d’intérêt général. La banque Lazard a supervisé le projet malgré le triste bilan de son dirigeant Mathieu Pigasse dans la faillite bancaire sans précédent de Natixis. La nomination à la tête de la BPI de Jean-Pierre Jouyet, ancien Secrétaire d’Etat du gouvernement Fillon, n’est pas faite pour nous rassurer, de même que la nomination de l’ancien directeur général du cabinet de conseil privé Capgemini, société soupçonnée de conflits d’intérêts dans la mise en oeuvre de la RGPP en 2007.
17 octobre 2012 | Classé Dans
National
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