
L’Etat doit prendre ses responsabilités et refuser la fermeture du site Technicolor d’Angers !
Mercredi 17 octobre 2012, Christine Antoine, membre du Bureau National, était auprès des salarié-es en lutte contre la fermeture du site Technicolor d’Angers pour leur apporter le soutien du Parti de Gauche. Tout comme les Sodimedical à Plancy l’Abbaye et Petroplus de Petit-Couronne, le site Technicolor d’Angers a été mis en liquidation. Cette fermeture annoncée concerne là aussi 350 salarié-e-s.
La fermeture de l’usine d’Angers a été causée en grande partie par la rupture du contrat de fabrication d’ebox qui liait Technicolor et France Telecom Orange, dont l’Etat détient 27 % du capital. Si ce contrat n’avait pas été transfèré a Sagem, le site n’aurait sans doute pas fermé. Le gouvernement doit maintenant prendre ses responsabilités, alors que la direction de Technicolor pousse l’indignité jusqu’à tergiverser sur le financement du plan social.

La communauté d’agglomération Angers Loire Métropole s’était dite prête à négocier avec le liquidateur pour racheter le site d’Angers. Son recul est inacceptable. L’Etat ou la communauté d’agglomération doivent reprendre l’usine et en laisser la gestion et le contrôle à ses salariés !
Le Parti de Gauche rappelle qu’il assume sans relâche la responsabilité à gauche que lui ont donne 4 millions d’électeurs et électrices lors de la campagne présidentielle avec le candidat du Front de Gauche Jean-Luc Melenchon. Il continuera à soutenir les salarié-es en lutte car pour nous, c’est toujours l’humain d’abord !
20 octobre 2012 | Classé Dans
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Le Conseil constitutionnel a annulé jeudi 18 octobre l’élection de Patrick Devedjian (UMP) au siège de député dans la 13ème circonscription des Hauts-de-Seine pour non respect du code électoral !
Le Parti de Gauche, attaché au respect du droit, se félicite de la décision du Conseil constitutionnel. Il regrette cependant que la candidature n’ait pas été jugée irrecevable au lieu d’être obligé d’attendre une décision a posteriori ! En effet, Patrick Devedjian et son parti, l’UMP, si prompts à donner des leçons de droit et de morale, ont sciemment contourné la loi.
A l’heure où le gouvernement vient de faire adopter à l’Assemblée nationale, avec la voix de Patrick Devedjian (!), le traité austéritaire rédigé par N. Sarkozy et A. Merkel, le Front de Gauche mènera campagne pour amplifier l’élan créé autour de Jean-Luc Mélenchon lors de l’élection présidentielle, parce que nous avons besoin d’élus qui bousculent l’ordre établi !
Le Front de Gauche présentera à cette élection partielle Pascale Le Néouannic, Conseillère municipale d’Antony et Conseillère régionale, secrétaire nationale du Parti de Gauche, candidate dans cette circonscription en juin 2012.
19 octobre 2012 | Classé Dans
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Le 20 octobre, les Islandais voteront pour adopter ou rejeter la nouvelle Constitution qu’ils préparent depuis deux ans. Héritée du Danemark, la loi fondamentale qui régit actuellement la République d’Islande a été adoptée à la hâte en 1944, au lendemain de l’indépendance. A l’époque, il s’était principalement agi de remplacer le roi par un président élu, étant entendu que le texte, considéré comme provisoire, serait amendé à la première occasion. Ce n’est que fin 2008, en plein cœur de la tourmente financière qui secouait alors les institutions et sous la pression des mouvements citoyens, que la nécessité d’une refondation complète s’est finalement imposée.
Le projet sur lequel les électeurs auront à se prononcer dans quelques jours a été conçu à l’écart de toutes les structures politiques conventionnelles, sous la supervision d’un conseil de vingt-cinq représentants de la société civile élus lors de scrutins ouverts. Et c’est en lançant une vaste consultation interactive sur Internet et les réseaux sociaux que l’Assemblée constituante a débuté ses travaux. Le procédé, inédit dans les annales de la construction démocratique, a été retenu en partie en raison de la piètre estime en laquelle la population tient sa classe politique, depuis que le pays a évité de justesse la faillite à l’automne 2008 (1). Un désaveu qui ne semble pas se démentir puisqu’un sondage révélait récemment que neuf Islandais sur dix n’accordent aucune confiance à leur Parlement.

Dans un tel contexte, le référendum n’a cessé de soulever la controverse et ses détracteurs sont nombreux. Dans le camp de la droite, le Parti de l’indépendance, qui domine la scène politique et le Parti du progrès, plus modeste, se sont farouchement opposés au projet dès ses prémices. Rien de vraiment surprenant : les deux formations ont largement bénéficié du système. L’une et l’autre ont exercé le pouvoir sans discontinuer de 1926 à 2009, souvent ensemble, au sein de gouvernements de coalition. L’hostilité des avocats n’étonne pas non plus : issus des rangs de la faculté de droit de l’Université d’Islande, ils entretiennent des liens étroits avec les milieux politiques et considèrent en outre que la réforme constitutionnelle relève de questions purement juridiques sur lesquelles il revient à eux seuls de trancher. La prise de distance du gouvernement actuel interpelle davantage. A l’initiative du projet, dès son arrivée aux affaires en janvier 2009, la coalition de l’Alliance social-démocrate et du Mouvement des verts de gauche semble désormais contrariée par ses retombées. Seuls le premier ministre et quelques députés font montre d’un quelconque enthousiasme à ce sujet.
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19 octobre 2012 | Classé Dans
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Embarqués à bord de la goélette Estelle, une vingtaine d’hommes et femmes de toutes nationalités tentent une nouvelle fois de briser le blocus de Gaza par voie maritime. Parmi eux, se trouvent notamment un député espagnol d’Izquierda Unida et deux députés grecs de Syriza mais aussi des députés sociaux-démocrates norvégien et canadien.
Partie en août de Suède, et ravitaillée hier en Crète, Estelle devrait atteindre les eaux palestiniennes d’ici quelques jours. Une nouvelle fois, l’Etat israélien est mis en demeure de cesser immédiatement ses violations du droit international et des droits inaliénables du peuple palestinien. Comment pourrait-on en effet accepter un blocus totalement illégal, qui concerne les produits de première nécessité (médicaments, nourriture dont est chargée la goélette Estelle) et frappant de manière inhumaine tous les habitants de Gaza, femmes, enfants et malades, qui doivent déjà subir des bombardements aveugles?
Mais une nouvelle fois, le gouvernement israélien a menacé de prendre d’assaut l’équipage, comme il l’avait déjà fait le 31 Mai 2010 contre le Mavi Marmara, avec pour résultat la mort de 9 passagers et des dizaines de blessés graves. En 2011, ce sont trois bateaux qui avaient été arrêtés dans les eaux internationales, dont le bateau français « Dignité Al-Karama » qui fut attaqué et pillé avant d’être dérouté.
Et en cette période de campagne électorale, le gouvernement de Benjamin Netanyaou semble déterminé à employer la force afin de satisfaire son électorat d’extrême-droite.
Le Parti de Gauche félicite les militants de la campagne « Un bateau pour Gaza » pour leur dévouement sans faille, en dépit de tout ce qui a été fait pour les dissuader de briser le blocus de Gaza.
Le Parti de Gauche appelle formellement le gouvernement de François Hollande à mettre sévèrement en garde le gouvernement israélien contre toute nouvelle fuite en avant dans la violence. Tout silence serait coupable et renforcerait le grave danger qui plane sur les passagers d’Estelle.
19 octobre 2012 | Classé Dans
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Résolution adoptée au CN des 13 et 14 octobre

Les majorités de l’Assemblée nationale et du Sénat viennent de ratifier le TSCG. La nouvelle mandature débute sur une voie sans issue. Au mépris du vote des Français, la continuité avec la politique de Sarkozy l’a emporté sur les promesses du changement. Le Premier Ministre J.M. Ayraulta dû reconnaître, après de nombreux mensonges, qu’il s’agissait, exactement comme nous le disions, du texte élaboré au mot près par Merkel et Sarkozy. Le pacte de croissance annexé ne représente aucun apport sérieux en terme d’investissements et aucune orientation n’est donnée sur les priorités et notamment sur les nécessités d’investissements massifs pour la transition énergétique.
La droite ne s’y est pas trompée et a voté la ratification avec enthousiasme. Le refus d’un débat public conclu par un référendum, comme la manière expéditive dont s’est organisée la discussion parlementaire, confirme que l’austérité porte en elle le viol de la démocratie. Une institution austéritaire, le Haut Conseil des finances publiques, non élu, a vu le jour dans le pays de la Révolution Française pour réduire la souveraineté des élus du peuple sur le budget. Cet épilogue désastreux était, hélas, en filigrane dans les premiers mois du nouveau pouvoir.
Pendant qu’il renie ses engagements sur l’amnistie des syndicalistes condamnés et sur une loid’interdiction des licenciements boursiers, François Hollande multiplie les gestes en direction du Medef jusqu’à reprendre son vocabulaire sur la compétitivité et le « coût » du travail. Le patronat a vite compris qu’il pouvait s’engouffrer dans la brèche pour accélérer les plans de licenciements (PSA, Sanofi, ArcelorMittal, …). Une fois passés les effets de manche d’Arnaud Montebourg, la résistance du gouvernement se limiterait à mendier quelques améliorations des conditions de licenciement des travailleurs.
Au niveau international, François Hollande a tout de suite donné des signes d’allégeance à l’OTAN et à l’accompagnement des conflits menés par l’impérialisme étasunien.
La dette est toujours un prétexte. Le budget 2013, pour respecter la règle des 3% de déficit, organise l’austérité à tous les échelons et dans tous les secteurs, y compris l’éducation et la santé. Les collectivités locales n’échapperont pas à la contrainte austéritaire. Elles assument 70% de l’investissement public. La ministre de la réforme de l’État l’a d’ores et déjà annoncé : les dotations seront gelées en 2013 et devront être baissées de 1,5 milliard d’euro sur les deux exercices budgétaires suivants. Les conséquences seront désastreuses sur les services publics de proximité et le tissu économique local (TPE, PME). Dans ces conditions, la relance des activités caractérisées par leur contenu social et écologique devient d’autant plus impossible.
À l’image des poupées russes, le traité et le budget 2013 s’emboîtent pour dessiner une politique d’austérité qui entraîne le pays tout droit à la récession. Comme pour le traité, le Parti de Gauche s’oppose à cette logique budgétaire. Les chiffres du chômage explosent et la précarité s’étend inexorablement, en particulier chez les jeunes. Parce qu’elles sont déjà les plus précarisées autravail, les femmes sont les premières touchées par cette politique d’austérité généralisée.
Ce contexte de mise en concurrence de tous contre tous favorise les manifestations de racismes et de xénophobie comme en témoignent les évènements de Marseille ou de Lille à l’encontre des Roms. L’action de Manuel Valls, qui continue dans la logique politique d’exclusion des gouvernements précédents, entretient ce climat comme en témoigne la poursuite, médiatisée, du harcèlement des Roms et le refus de régulariser plus de personnes sans papiers. Nous réaffirmons notre volonté de régulariser les sans-papiers afin de régler la situation laissée par la droite. L’expulsion des Roms a été utilisée comme écran de fumée pour empêcher le débat citoyen sur le TSCG alors qu’il fallait réaffirmer leurs droits à la liberté de circuler et de travailler. Il est vrai qu’il est plus facile de s’attaquer à des boucs émissaires que de s’en prendre aux patrons voyous. On mesure là le courage politique !
En fait, en refusant de construire dans l’opinion le rapport des forces contre les oppositions de droite, d’extrême-droite et des forces réactionnaires sur l’ensemble des questions de société et de l’égalité des droits qui ne relèvent pour certaines pas directement des finances du pays, le gouvernement marque également déjà des reculs par rapport aux engagements de campagne de François Hollande. Il en est ainsi du droit de vote et d’éligibilité des résidents étrangers aux élections locales, promesse de plus de 30 ans du PS relayée par des mobilisations citoyennes régulières du temps des gouvernements UMP : le gouvernement refuse d’annoncer un calendrier parlementaire pour faire aboutir la proposition de loi déjà votée en ce sens au Sénat, notamment par les parlementaires du PS et de EÉLV. De même concernant l’égalité des droits pour les personnes LGBT, le gouvernement annonce pour la fin de l’année une loi sur le « mariage pour tou-te-s » et l’adoption, très restrictive et en retrait des promesses de campagne. Elle maintiendra des inégalités en droits selon l’orientation sexuelle des parents et ne permettra pas de garantir une filiation pour l’ensemble des enfants déjà en situation d’homoparentalité. Le gouvernement refuse d’annoncer le moindre calendrier quant au droit au changement d’état-civil en fonction de son identité de genre à l’instar de la loi modèle adoptée cette année en Argentine.
Quant aux prises de position concernant la laïcité, elles ne sont pas moins inquiétantes. M. Valls a défendu lors d’un déplacement à Strasbourg le Concordat: « (…) lorsqu’un système fonctionne, qu’il est compatible avec notre République et notre démocratie, il n’y a pas de raison de le supprimer en prétextant l’exception qu’il représente« . En cela, M. Valls défend une organisation de la société à l’opposé d’une conception républicaine et laïque, socle de tout projet d’émancipation citoyenne. Il contribue à enfermer les citoyens dans des particularismes où le religieux sert de compensation face au renoncement politique sur un mode compassionnel qui donne du grain à moudre aux tenants du « choc des civilisations » si cher à Nicolas Sarkozy et au Front National. Ces derniers s’en servent pour alimenter une lecture identitaire des appartenances sociales où la haine de l’autre remplace la lutte des classes. Ces renoncements font malheureusement le lit des droites extrêmes et de l’extrême-droite.
Du côté des questions environnementales, l’enfumage médiatique aura été parfait mais n’aura duré que peu de jours : pas d’annulation des permis d’exploration des huiles et gaz de schiste déjà délivrés, absence de réflexion quant à la sortie du recours aux énergies fossiles dont font partie les gaz de schiste. Une fermeture de Fessenheim (qui devait être immédiate) et qui est maintenant repoussée à 2016, un engagement de diminution de la part du nucléaire de 75% à 50% au rythme du calendrier AREVA / EDF, révèlent la pression des lobbys. Comme l’a montré la conférence environnementale, François Hollande, c’est peu de promesses et déjà beaucoup de reculades ! Dans ce cadre, Europe Écologie Les Verts est bien obligée d’avaler les couleuvres les unes après les autres (Notre Dame des Landes, poursuite de l’EPR, PAC, ligne THT). La catastrophe climatique et les menaces pesant sur l’écosystème sont déjà là (appauvrissement des sols, OGM, extinction des espèces), mais les gouvernants continuent à refuser de remettre en cause les intérêts du capitalisme financier et du productivisme énergivore.
La politique du gouvernement Ayrault est en tous points dans la lignée des politiques sociales libéralesqui, de Schroeder à Zapatero, en passant par Papandréou, ont accompagné le libéralisme avec les résultats catastrophiques que l’on sait. Les résultats du congrès du PS confirment malheureusement la normalisation de ce parti sur le modèle de la gauche démocrate, désormais généralisée à l’Europe entière. La participation a été très faible à l’issue d’un congrès largement dépolitisé. La motion de gauche perd cinq points par rapport au congrès précédent. Elle culmine désormais à 13%. Nous avions diagnostiqué cette évolution du PS, elle explique même en partie la création du PG ; mais c’est la première fois qu’elle s’applique à ce niveau en France, sans complexe et aussi rapidement ; c’est une mauvaise nouvelle. Les dégâts d’une telle politique se voient pourtant déjà en Grèce, Espagne et Portugal avec comme seule conséquence la montée de la récession dans toute l’Europe avec son cortège de chômage et de pauvreté. Cette politique va dans le mur, plus vite même que nous ne l’imaginions.
Face à cette situation, il revient au Front de Gauche d’organiser la solidarité avec les luttes pour éviter que la révolte populaire ne tourne à la résignation, au dégoût de la politique, voire à la tentation de rejeter toutes les forces de gauche. Oui, il est possible de mener une autre politique. Par exemple, face à la destruction de l’outil industriel, nous proposons la nationalisation d’Arcelor-Mittal. Nous démontrons ainsi, que le Front de Gauche, avec son programme « l’Humain d’abord » a cette capacité et peut l’imposer par les luttes et son action dans les institutions.
Dans ce contexte, les quatre millions de voix de Jean-Luc Mélenchon et du Front de Gauche à l’élection présidentielle nous permettent d’aborder la période avec toujours plus de crédibilité. La cohérence du Front de Gauche a été de refuser de participer à un tel gouvernement et de ne pas voter la confiance au premier ministre. Nous avons largement contribué à la défaite de NicolasSarkozy. Nous sommes donc à juste titre les ayants-droits exigeants de la volonté de changement exprimé. Engagés à résister et à porter des propositions de rupture avec la logique capitaliste, nous sommes l’alternative gouvernementale à la politique austéritaire.
Les Estivales, la Fête de l’Humanité, et surtout le formidable succès de la manifestation nationale unitaire du 30 septembre, montrent un Front de Gauche à l’offensive partout. Le souffle citoyen de la campagne présidentielle est toujours là. Le Front de Gauche démontre sa capacité à dynamiser un large front social, associatif et politique contre l’austérité.
Dans une perspective d’élargissement, nous restons évidemment favorables au principe d’adhésion directe au Front de Gauche de toutes et tous les citoyen-nes, militant-e-s du mouvement social et syndical, qui n’envisagent pas aujourd’hui d’intégrer l’une des composantes du Front de Gauche. Nous souhaitons développer les Assemblées Citoyennes et les Fronts Thématiques. Pour ces derniers, nous proposons l’organisation d’une convention nationale. Là où les conditions sont réunies, il est tout à fait envisageable de constituer des comités locaux du Front de Gauche. La manifestation du 30 septembre est un événement qui pourrait se révéler décisif pour la suite. Elle est la plus importante manifestation jamais organisée contre un traité européen. Jamais gouvernement de « gauche » n’avait dû faire face, aussi vite, à une telle mobilisation venue de sa gauche. Mais surtout elle commence à donner à voir le Front du Peuple que revendique de devenir au final le Front de Gauche. C’est essentiel pour la suite.
Elle a également contribué à changer les conditions du débat parlementaire qui s’en est suivi. Elle a permis d’augmenter la pression sur les parlementaires qui ne peuvent ignorer qu’ils ont été élus sur la promesse d’une renégociation du traité. Enfin, elle a accru la légitimité d’un référendum attendu par une majorité de Français.
Cette exigence démocratique renforce l’élan de la manifestation du 18 mars pour l’Assemblée Constituante pour la VIème République. Elle détonne brutalement avec les travaux opaques de la commission Jospin-Bachelot sur la « moralisation de la vie politique » dont les réunions devraient être transmises en direct et qui jette un doute quant à la mise en oeuvre de la proportionnelle aux législatives.
Enfin, cette manifestation survient après des mobilisations monstres dans les pays où la récession sévit déjà. Les peuples ne se laissent pas faire. Ces événements confirment l’inéluctabilité des bouleversements sur le vieux continent. Pourtant, deux issues restent possibles : révolution citoyenne ou solution réactionnaire, lutte des classes ou haine des autres et divisions « ethniques » ? C’est pourquoi le Front de Gauche se doit d’éviter toute assimilation à la politique d’austérité menée. Il lui revient de travailler à une alternative capable de rassembler une majorité de gauche sur une ligne de rupture tant d’un point de vue institutionnel que dans les mobilisations. L’opposition au traité prouve que c’est possible sans attendre 2017. Le vote de certains parlementaires du PS et la décision d’Europe Écologie les Verts contre le traité sont de ce point de vue de bonnes nouvelles. Enfin, la concomitance de mobilisations populaires dans tout le pourtour méditerranéen, véritable Printemps Méditerranéen, est un encouragement. L’internationalisme est une question centrale pour le Parti de Gauche. La compréhension des situations internationales nourrit notre projet politique d’émancipation humaine. Le Parti de Gauche oeuvre à la coordination de ces luttes, à leur mise en réseau et à la solidarité entre elles.
Pour construire et rendre crédible cette alternative, le Parti de Gauche doit continuer de se renforcer. Il a marqué la campagne contre le traité austéritaire par son dynamisme, son imaginationet sa capacité à mener dans un délai si court une campagne d’éducation populaire. Il a joué un rôle essentiel dans la réussite du 30 septembre. C’est la conséquence d’un élargissement militant important et régulier qui a porté nos effectifs à 12000 adhérents. C’est le résultat des apprentissages individuels et collectifs réalisés dans l’action, notamment lors de la présidentielle et des législatives. Il nous faut maintenant continuer à mener de pair la construction du PG et du Front de Gauche (ledynamisme du premier renforçant les chances de succès du second) et le développement du mouvement de résistance à l’austérité avec une attention particulière pour les entreprises, les quartiers populaires et la jeunesse (lycées, universités, jeunes travailleurs, …).
À celles et ceux qui partagent nos combats, en particulier aux quatre millions d’électeurs de Jean-Luc Mélenchon, nous disons « c’est le moment de prendre parti ». Dans ce but, nous tiendrons des bureaux d’adhésion dans toute la France le samedi 27 octobre à l’occasion d’une journée nationale d’adhésion, que nous voulons annuelle, et nous multiplierons dans les semaines et les mois qui viennent les réunions de formation et d’accueil des nouveaux adhérents.
Le 14 novembre, journée de mobilisation contre l’austérité en Espagne et au Portugal, et en pleine discussion budgétaire, nous organiserons plusieurs meetings dans toute la France pour combattre ces politiques mortifères et populariser nos propositions alternatives.
Les manifestations du 9 octobre ont démontré la détermination face aux plans de licenciements et fermetures d’entreprises (PSA, Sanofi, Petroplus, etc.) qui se multiplient y compris dans des entreprises faisant des profits. Le Parti de Gauche propose aux autres forces du Front de Gauche de lancer une campagne pour l’inscription à l’ordre du jour de l’assemblée de la loi contre les licenciements boursiers votée au Sénat y compris par les sénateurs du PS et déposée à l’assemblée par les députés du Front de Gauche.
Les propositions du Front de Gauche pour un droit de veto suspensif des travailleurs et pour le droit de préemption se révèlent plus que jamais indispensables. Nous devrons aussi lancer une mobilisation pour exiger l’amnistie de tous les syndicalistes et militants associatifs (anti-OGM, paysans contre NDDL ou contre l’EPR, militants RESF …) condamnés pour des faits de militantisme. Les propositions de loi issues des ateliers législatifs permettront de crédibiliser notre capacité à exercer le pouvoir et à refonder notre démocratie. Nous les proposerons aux parlementaires des groupes du Front de Gauche à l’Assemblée Nationale et au Sénat. Ceux-ci ont un rôle important à jouer. Bien sûr nous tenons compte de leur autonomie par rapport à notre Parti. Cette autonomie signifie que nous sommes nous mêmes libres par rapport à leurs décisions. Elle appelle aussi à renforcer notre dialogue avec les groupes parlementaires sur une base libre, fraternelle et constructive.
Après 4 ans d’existence, le Parti de Gauche est dorénavant reconnu comme une force politique autonome porteuse d’une radicalité concrète, alliant l’écologie à la transformation sociale et à l’idéal républicain. Il est un formidable creuset d’histoires et d’identités politiques qui se renforcent et se complètent les unes les autres. C’est maintenant le moment d’asseoir cette richesse sur un socle théorique ambitieux et partagé. C’est l’objectif des premières assises pour l’éco-socialisme qui auront lieu le 1er décembre et que nous comptons ouvrir aux autres forces du Front de Gauche.
C’est donc un Parti de Gauche renforcé et mobilisé qui tiendra son prochain congrès les 22, 23 et 24 mars 2013.
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19 octobre 2012 | Classé Dans
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François Delapierre était l’invité de Michel Field dans le Oui/Non du jeudi 18 octobre 2012 sur LCI
19 octobre 2012 | Classé Dans
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Un philosophe pour une marée de costard-cravates
Arrivée au 8e Congrès ARF (Association des Régions de France) : « Décentralisation, l’heure des régions ». Où l’on se rend compte que patronat et politiques ont deux points communs. Le costard-cravate… Et la détestation de l’État. J’ai raté le speech d’Alain Rousset, Président PS de l’ARF, mais il paraît que ça a été un grand moment de piétinement de la notion de République une et indivisible, notamment sur l’expérimentation législative territoriale. La fête aux Jacobins 😉 Il aurait même déclaré qu’ « il nous faut aller vers l’exemple allemand des Länder ». Juste au moment où Angela Merkel déclare au nom du gouvernement allemand que « nous pourrions faire un pas en avant en accordant à l’Europe un véritable droit d’ingérence sur les budgets nationaux ». Joli sens du timing.
C’est à Laurence Laigo, qui s’exprime pour la CFDT : « si on veut pouvoir redistribuer de la richesse, il faut d’abord la créer » (donc croissance, compétitivité et tout le bras). Diable. Comment dire… Non ! Les richesses existent, bon sang, la répartition c’est pas demain, c’est maintenant ! … Mais tiens ? Que fait le philosophe Patrick Viveret au milieu des cravates du CEA, CGPME, CFDT, et BEI ? Eh bien il cite Aristote et dénonce le découplage économie spéculative / économie réelle… Et bigre, ça fait du bien.
Les services « au » public sont aux services publics ce que les charges sociales sont aux cotisations sociales.
Début d’après-midi, c’est au tour de Cécile Duflot. Je suis déçue. Connaissant le franc-parler de la Ministre, j’étais prête à twitter de petites phrases bien senties. Las, on assiste à un joli numéro ministériel de langue de bois bien techno (mince, ça vient vite quand même). Du coup, c’est dur d’en ressortir quelque chose, je prends en note des bouts de verbatim : « agir avec les territoires pour la décentralisation de demain… redressement et égalité des territoires… nouveau pas dans la territorialisation des politiques publiques… nouvelle articulation Etat / territoires… sur la croissance : ’la donne a changé, c’est en partant des territoires qu’on pourra aller vers ce que j’appellerais un nouveau modèle de développement’…’vous êtes le bon niveau pour élaborer des éléments structurants sur une échelle spatiale’… ». Bref. « Territorialisation, contractualisation, éléments structurants, échelle spatiale, gouvernance différenciée »… Je n’arrive même pas à en faire un twitt.
Ah si, voilà. La Ministre nous met en garde sur le fait que l’État est parfois « concurrent et peut vouloir penser à la place des territoires », avant de rappeler que l’État doit rester « animateur, négociateur, régulateur, garant de l’égalité mais sur les prérogatives qui sont les siennes et seulement celles ci ». Sur le fait de repenser l’articulation entre l’État et le local, de réinventer la socialisation entre État, usagers et acteurs locaux, aucun souci. Mais Cécile Duflot parle ensuite de « services « au » public« . Ah. On ne parle déjà plus de services publics ? Pour celles et ceux qui penseraient que ce n’est qu’un point de détail sémantique, rappelons que des services « au » public peuvent être assurés par le privé, et que la novlangue de l’Union européenne parle désormais de « services d’intérêt général » – SEIG et de SSIG (services économiques / services sociaux d’intérêt général). En effet, et je cite le Courrier des Maires : « l’UE ne distingue pas le service rendu par une entreprise privée et celui fourni par une entreprise publique. Seule compte la mission d’intérêt général remplie. La notion de SIG comprend à la fois les services marchands, dits services d’intérêt économique général (SIEG) et les services non économiques». CQFD. Les mots ont un sens. Les services « au » public sont aux services publics ce que les « charges » sociales sont aux cotisations sociales. Une subtile dérive vers les politiques libérales. Et vive la décentralisation.
Quand Vinci et Notre Dame des Landes prennent le dessus sur l’ARF (que dans ma tête hélas).
Tout au long de la journée, je continue à garder un œil sur ce qui se passe à Notre Dame des Landes, tout en laissant une oreille traîner à ce qui se raconte au Congrès de l’ARF. Peine perdue, plus le temps passe, plus les barricades tonnent, et moins j’arrive à me concentrer sur le ronron des discours institutionnels.
Dommage, la table ronde sur la transition énergétique est intéressante. Je me rebranche au moment de l’intervention de Thierry Salomon, de Negawatt qui nous explique qu’il faut « dire stop là où il y a des consommations énergétiques qui ne sont pas acceptables. On nous dit que c’est une question de libertés individuelles ? Mais alors faisons comme pour le Code de la route : bâtir un consensus collectif et citoyen sur ce qui est permis ou non ». Las, le communiqué du Président PS du Conseil Général de Loire sur les expulsions à Notre Dame des Landes achève de me déconcentrer. C’est mort. Le temps de rédiger un billet d’humeur et je m’enfuis. Ce soir pas de dîner de gala pour moi, je le sens pas là.
Illustrations : Expo réalisée par Acteurs Publics, la carte de France revisitée selon la densité et l’urbain métropolisé
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19 octobre 2012 | Classé Dans
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19 octobre 2012 | Classé Dans
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Le Parti de Gauche salue les réformes progressistes du Frente Amplio en Uruguay, dont le Sénat a adopté hier, à 17 voix contre 14, une loi légalisant l’Interruption Volontaire de Grossesse. Ratifiée par le président uruguayen José « Pepe » Mujica, la légalisation de l’avortement constitue une véritable avancée, pour les droits des femmes sur le continent latino-américain, malheureusement en retrait sur cette question. Il n’y a qu’à Cuba, et Guyana, que les femmes enceintes ont le droit d’interrompre pendant les trois premiers mois leur grossesse sans fournir de motif.
La nouvelle loi prévoit la possibilité d’un recours légal à l’IVG jusqu’à 12 semaines de gestation. Cependant, comme le remarquent certains mouvements féministes uruguayens, il faudra continuer à se battre pour que le droit des femmes à disposer de leurs corps soit réellement reconnu car le cadre prévu est potentiellement rigide et long. En effet, une femme souhaitant réaliser une IVG devra préalablement effectuer une consultation devant une équipe d’au moins trois professionnels qui l’informeront sur les risques médicaux, les alternatives et les programmes sociaux d’aide à la maternité ou à l’adoption. Après quoi, elle aura cinq jours de réflexion avant de confirmer ou non sa volonté. Les femmes mineures devront quant à elles obtenir soit le consentement parental, soit l’approbation d’un juge.
La réglementation fixant les modalités concrètes d’application de cette loi sera donc déterminante et les mouvements féministes uruguayens, forts de cette première victoire, continueront la bataille contre la stigmatisation des femmes tout au long d’un tel processus et pour une dépénalisation totale de l’IVG.
Le Parti de Gauche salue le courage politique du gouvernement uruguayen qui a lancé une réforme si controversée en Uruguay mais plus globalement partout en Amérique latine et qui ouvrira, nous l’espérons, une brèche pour les autres gouvernements progressistes du continent.
Nous soutenons toutes les luttes féministes émancipatrices pour instaurer l’égalité entre les femmes et les hommes et nous serons aux côtés des mouvements féministes et des progressistes uruguayens qui devront continuer à se battre pour garder cette avancée fragile et déjà menacée par l’opposition de droite qui promet l’abrogation de la loi en cas de victoire aux présidentielles de 2014.
19 octobre 2012 | Classé Dans
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Monsieur le Président François Hollande, vous venez à votre tour de faire votre discours de Dakar ce 12 octobre 2012 avec belle déclaration annonçant que « le temps de la Françafrique est révolu » et quelques belles phrases sur la sincérité, la solidarité et la démocratie, sans oublier « la bonne gouvernance ».
Monsieur le Président François Hollande, si vous voulez vraiment en finir avec la Françafrique, nous vous suggérons de faire vôtres les propositions du Front de gauche dont voici quelques unes : en finir avec le soutien aux dictatures, redéfinir une coopération à l’écoute, revoir les conditions de l’aide publique au développement , soutenir le développement d’une agriculture paysanne auto-centrée et respecter la souveraineté agricole des pays africains, agir contre la prédation des terres, favoriser l’appropriation collective des biens communs africains par les Africain-e-s, co-inventer un nouveau modèle de développement avec les peuples africains, exiger et contrôler la transparence des pratiques des grandes entreprises françaises en Afrique, rendre aux Africains l’autonomie de gestion du Franc CFA, créer un rapport de force avec les structures internationales qui pillent l’Afrique, appuyer les dynamiques de renforcement régional et continental, ré-examiner la dette et l’annuler, soutenir les politiques d’éducation et d’enseignement supérieur, favoriser l’enrichissement réciproque de nos cultures, avoir une politique ouverte de circulation et de résidence des personnes, regarder en face notre histoire en soutenant la création de commissions d’enquête parlementaire pour faire la lumière sur les responsabilités de la France dans les atrocités commises durant la colonisation et sur les implications de la France dans les génocides, coups d’Etat et renversements militaires.
Ces propositions parmi d’autres sont détaillées dans le document intitulé « pour une nouvelle politique entre la France et l’Afrique » que nous avions publié à l’occasion de la campagne présidentielle et disponible sur le site « place au peuple 2012 »
Tout ceci, Monsieur le Président, nécessite une vraie volonté politique que nous n’avons pas perçue à ce jour ainsi qu’une continuité d’action qui semble contredite par les faits : baisse de l’APD, non respect des engagements financiers, maintien et renforcement du Franc CFA, maintien de l’Accord de Partenariat Economique (APE) qui livre aux multinationales les marchés africains, proposition d’aide dans les domaines de l’agroalimentaire, les télécommunications et les services financiers qui est en fait une façon d’imposer les multinationales françaises, proposition d’une aide pour négocier avec les multinationales minières et pétrolières, maintien des forces militaires françaises en Afrique.
Dans votre discours qui se veut le programme de la France en Afrique, vous déclarez que l’Afrique « est une terre d’avenir pour l’économie mondiale » et vous ajoutez « les grands pays émergents se tournent vers vous et investissent massivement » car c’est bien cela qui vous intéresse : non pas le développement auto-géré de l’Afrique mais son accompagnement par les soins intéressés du capitalisme français.
Vous indiquez ensuite : « le futur de l’Afrique se bâtira par le renforcement de la capacité des Africains à gérer eux-mêmes les crises africaines ». Or c’est sans vergogne que la France reste militairement présente en Côte d’Ivoire pour appuyer le régime de Ouattara, conduit au pouvoir par l’armée française et maintenu au pouvoir par des criminels de guerre. C’est sans vergogne que vous vous ingérer dans les affaires internes au Mali par le biais de la CEDEAO, en imposant un gouvernement prétendument d’union nationale et une solution militaire extérieure pour lutter contre les troupes mafieuses et islamistes du nord du pays.
Certains Africains commencent à dire que décidément on ne peut rien attendre de François Hollande. Devons nous leur donner raison ?
19 octobre 2012 | Classé Dans
National
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