Espagne – Un référendum contre l’austérité et une grève générale européenne maintenant !
Des centaines de milliers de manifestants ont répondu à l’appel de la « Cumbre Social » réunissant plus de 150 organisations sociales, professionnelles et syndicales dont les deux syndicats majoritaires CCOO (Comisiones Obreras) et l’UGT (Union General del Trabajo).
Il s’agissait d’un nouveau rendez-vous dans la rue pour dire non aux coupes, non au budget 2013 (« Presupuesto Generales de Estado) voté la semaine dernière qui promet une seule chose toujours plus d’austérité. A Madrid sur la banderole qui ouvrait le cortège on pouvait lire « Ils veulent ruiner le pays, il faut les en empêcher ».
Comme lors de les manifestations du 15 septembre dernier (plus d’un million d’espagnols dans les rues), la revendication principale était celle d’un référendum pour donner enfin la voix au peuple. » Referendum ya! »« Un referendum maintenant! » pouvait-on lire sur les banderoles. Et dans le manifeste de la Cumbre social, les choses étaient on ne peut plus claires: « Nous sommes ici pour demander à nouveau que la parole soit donnée au peuple et que soit convoqué un référendum. »
Un référendum mais aussi une grève générale, c’est le mot d’ordre le plus entendu dans les cortèges : « Huelga general! » Celle-ci est déjà actée au Portugal pour le 14 novembre. L’Espagne en prend à son tour le chemin. Dans le manifeste, une fois de plus, la chose est entendue: « Nous sommes ici pour annoncer publiquement que les organisations qui composent la Cumbre Social débattent sur la possibilité d’une grève générale pour le pays si le gouvernement ne change pas significativement de politique et d’attitude (…) Une grève générale que nous voudrions coordonner avec d’autres pays de l’UE et qui pourrait être la première à être convoquée dans plusieurs pays à la fois »
Face aux politiques d’austérité, la « Cumbre Social » appelle à faire converger les luttes : « Nous sommes ici parce que nous revendiquons une autre politique aussi bien en Europe qu’en Espagne, pour affronter la crise. Nous savons aujourd’hui qu’on ne peut pas sortir de la crise grâce à l’austérité. Nous savons aujourd’hui que la Grèce, le Portugal et l’Irlande, pays qui ont sollicité un plan de sauvetage, sont dans une situation bien pire qu’avant de l’avoir fait. »
D’ici le 14 novembre d’autres mobilisations sont prévues en Espagne notamment une manifestation des étudiants le jeudi 11 octobre. Tours de chauffe avant la grève générale.
Le Parti de Gauche soutient les centaines de milliers d’espagnol-e-s qui sont descendu-e-s dans les rues ce dimanche ainsi que l’appel à la convergence des luttes lancé par la Cumbre Social.
Faire de l’école du peuple une réalité
Après la casse méthodique de notre école républicaine par le gouvernement précédent, toute annonce progressive en matière d’éducation redonne sourire et espoir. Cela nous ferait presque oublier les budgets d’austérité que le Président de la République et le gouvernement s’apprêtent à faire tomber sur tous nos concitoyens pour répondre aux exigences qu’eux-mêmes se sont fixées de 30 milliards « d’économies » afin de se présenter comme les enfants sages de l’Europe et les gestionnaires appliqués des préconisations des financiers.
Ca serait oublier aussi un peu vite que l’école n’est pas une entreprise qui peut se gérer avec un peu plus de ceci (plus d’enseignants), un peu moins de cela (moins de vacances). Le système scolaire souffre de manque d’envergure et de réflexion globale : quelle école souhaitons-nous pour le XXIème siècle ? Quelles missions lui fixe la Nation pour répondre aux exigences de notre période ? Cette question entraîne de fait les socialistes dans une impasse. Elle les oblige à avouer que le projet de société qu’ils portent est celui de la continuité et de la gestion de la société capitaliste.
Derrière le vernis, on retrouve une logique que nous ne connaissons que trop : la refondation de l’école proposée par le Ministre Peillon s’appuie ainsi sur la généralisation du socle commun, validant de la sorte une dérive minimaliste et utilitariste des savoirs. Le livret des compétences et l’évaluation par compétencesqui l’ont promue au cours des années passées ne sont pas prêts de disparaître.
La faute tient à un contresens originel pourtant toujours pierre angulaire des libéraux de tous poils : le concept de l’égalité des chances. Celle-ci est devenue le soubassement du triomphe de la doxa libérale dans le champ de l’école, effaçant peu à peu le postulat existant chez les progressistes et humanistes de l’universalité de l’éducabilité. Elle consacre le renoncement à œuvrer à la recherche de l’égalité réelle, non sans se donner bonne conscience en se targuant de le réussite de quelques uns pour mieux s’exonérer de l’échec d’un plus grand nombre au motif qu’ils n’auraient pas été suffisamment méritants. Elle consacre l’idée si chère aux libéraux du chacun pour soi et de la responsabilité individuelle, niant la force du collectif et de l’universalité des droits rendant la société dans sa totalité responsable du devenir de tous ses citoyens.
Rien n’atteste mieux de ce reniement que la proposition de la Ministre de l’enseignement supérieur Geneviève Fioraso qui le 19 septembre dernier voulait mettre en place des frais d’inscriptions en classes préparatoires. Sans juger sur le fond du bien-fondé des classes préparatoires, il s’agit ni plus ni moins que d’entériner et généraliser les frais d’inscription existants déjà à l’Université. Les socialistes assument par ce biais leur social libéralisme, non seulement en enracinant l’idée que, dans une logique purement individualiste, chacun-e doit souscrire à un « investissement éducatif », mais aussi en faisant entrer le verde l’autofinancement dans les établissements du second degré qui accueillent lesdites classes préparatoires.
La rédaction de la nouvelle loi d’orientation scolaire devrait être un grand rendez-vous permettant au pays tout entier de se saisir de ces questions, afin que le peuple s’approprie le destin de son pays. Le choix d’une loi élaborée subrepticement, confiée aux mains des sempiternels « experts », avec des débats territoriaux bâclés, nous démontre hélas le manque d’ambition.
Nous proposerions volontiers au gouvernement une autre méthode, une méthode démocratique, basée sur la réflexion et l’apport de tous, sur une collecte de feuillets législatifs, produits du débat et de la confrontation, issus d’assemblées citoyennes, permettant ensuite aux parlementaires de s’appuyer sur des cahiers revendicatifs venant du peuple. Une méthode aussi où chaque parti, association, syndicat, citoyen apportent sa contribution.
Celle que nous apportons aujourd’hui au titre du Parti de Gauche, et que nous proposons au débat se trouve dans le livre « L’école du peuple – Pour l’égalité et l’émancipation ». Cela constitue notre contribution à l’ambition scolaire, reposant sur les missions que nous confions à l’école, résumées par le triptyque « Eduquer – Qualifier – Emanciper ». Elle inscrit l’Ecole dans le projet global et cohérent que nous avons porté lors de la présidentielle avec Jean-Luc Mélenchon, celui d’une société nouvelle, rompant avec les logiques d’accumulation, de profit, de concurrence.
Notre pays va au-devant de grands défis économiques et écologiques qui ne pourront être relevés qu’avec une population hautement qualifiée pour réussir la bifurcation économique nécessaire pour changer le mode de production. Dans le même temps, la reconquête de la souveraineté populaire demande un peuple hautement éduqué et émancipé.La période demande mieux que des pansements et des lois a minima. L’heure est à l’école du peuple.
François COCQ est Secrétaire national à l’ Education du Parti de Gauche
Francis DASPE est Secrétaire général de l’AGAUREPS-Prométhée (Association pour la Gauche Républicaine et Sociale – Prométhée)
Ils sont coauteurs de L’Ecole du peuple. Pour l’égalité et l’émancipation, aux éditions Bruno Leprince, collection Politique à gauche, août 2012.
Tribune parue dans Libération le 9 octobre 2012
Soutien aux travailleu-rs-ses sans papiers
Depuis mardi soir les travailleu-rs-ses sans papiers et la CGT occupent une partie de la place du 18 juin (Montparnasse).
Ils exigent la régularisation des 1500 grévistes de 2009 qui ne l’ont pas encore été.
Ils ont décidé d’occuper l’endroit jusqu’à satisfaction.
Le Parti de Gauche appelle à les soutenir sur place.
Mercredi 10 octobre à 18h, réveillons nos parlementaires !
Pour une Europe solidaire, non au traité d’austérité !
Députés et sénateurs s’apprêtent à voter le nouveau traité européen sans aucune renégociation contrairement aux engagements de François Hollande. Ce traité aggravera encore la dérive austéritaire de l’Union Européenne, enfermant les peuples d’Europe dans une camisole d’austérité au mépris de la souveraineté populaire.
Après le succès de la manifestation unitaire du 30 septembre, qui a réuni plus de 80.000 personnes, rendez-vous ce mercredi 10 octobre à 18h devant le Sénat pour faire du bruit et réveiller nos parlementaires. Pour participer à cette action militante, nous vous proposons d’apporter vos casseroles, sifflets, tambours ou tout autre objet bruyant qui permettra de nous faire entendre. N’oubliez pas aussi vos banderoles et pancartes, vos paperboards pour les topos citoyens, vos costumes de comédien-ne-s pour les saynètes sur le TSCG, etc …
On continue, on lâche rien !
Appel de J.-L. Mélenchon suite à l’adoption du TSCG
- Version audio
- Billet du blog de J.-L. Mélenchon sur lequel la vidéo a été publiée
Vote social démocrate, pas de gauche.
Il n’y a pas de majorité de gauche pour le traité Merkozy, même sous emballage socialiste. Le gouvernement ne peut agir qu’avec le soutien de la droite.
Mais une alternative de gauche s’est manifestée avec le vote commun de députés socialistes, verts et Front de Gauche contre le traité.
Là est l’avenir de la gauche.
Italie – Le Parti de Gauche soutient les étudiants contre la casse de l’enseignement public et la répression
Ce vendredi 5 Octobre des milliers d’élèves et d’étudiants ont manifesté partout en Italie contre les politiques du gouvernement Monti et contre la destruction de l’Ecole Publique.
Une opposition légitime car ce gouvernement, aux ordres de la BCE et de la Commissions Européenne, a décidé de faire peser le coût de la crise sur les travailleurs, les précaires et les étudiants.
En plus des 8 milliards d’Euro que le précédent gouvernement a retiré du budget de l’enseignement publique, décrétant de fait la fin du droit aux études, s’ajoutent les insoutenables augmentations des taxes universitaires. Ajouter à cela la hausse du prix des transports publics et vous obtenez un système de sélection par la classe sociale dans l’accès à l’instruction.
Et pendant que les étudiants contestent la loi APREA qui, sous le pretexte de l’autonomie des instituts permettra à des « personnes tiers » (entrepreneurs locaux et autres) d’entrer dans les conseils d’administration des instituts et de là d’en diriger jusqu’aux programmes et à l’embauche des enseignants, dénaturant leur fonction formative au profit des logiques du marché et du profit.
Le gouvernement a eu pour seule réponse de faire charger les cortèges par les forces de l’ordre dans le but de faire taire définitivement toute voix d’opposition. C’est la face réactionnaire et répressive, déjà vue à l’oeuvre en Espagne et en Grèce, des serviteurs de l’Europe austéritaire. Le ministre de l’Education, Profumo, est très clair à ce sujet quand il déclare que pour faire fonctionner le pays « Nous devons utiliser un peu le baton et un peu la carotte et quelques fois nous devons utiliser un peu plus le baton et un peu moins la carotte (…) ».
Le Parti de Gauche et le Front de Gauche – Italie seront au coté des étudiants et des enseignants précaires dans les manifestations de vendredi 12 Octobre pour les soutenir dans leur combat pour une éducation de qualité et réellement accéssible à toutes et tous, contre la privatisation des savoirs et de l’enseignement et contre les politiques austéritaires décidées par la troika et fidèlement appliquées par le gouvernement Monti.
Le PGE félicite le peuple vénézuélien et le Président Chávez
Le Parti de la Gauche Européenne salue la victoire obtenue par le camarade Hugo Chávez aux élections présidentielles de ce dimanche 07 octobre. Il s’agit d’une victoire historique tant par le résultat obtenu, très proche des 8 millions de votes, que par le sens de ce dernier, car le peuple vénézuélien s’est déclaré massivement en faveur de la poursuite du projet de profondes transformations démocratiques de la société.
Nous souhaitons également féliciter le peuple du Vénézuéla, dont 80 % se sont rendus aux urnes, alors qu’en Europe, c’est déjà un triomphe lorsque 50% de la population participe à n’importe quelle élection.
Cette victoire est la consolidation des progrès réalisés, telle que la construction d’une démocratie de participation populaire effective dans la prise des décisions, des résultats remarquables dans la lutte contre la pauvreté et la marginalisation, dans l’accès de la majorité au droit à la santé et à l’éducation, ainsi que dans les politiques de crédit en faveur de la production, de la réforme agraire et de la souveraineté alimentaire.
Le PGE réaffirme toute sa solidarité avec le peuple vénézuélien et les partis de gauche qui composent le Grand Polo Patriotique, tous deux artisans de ce triomphe populaire.
Traduction : Guillaume Beaulande
9 Octobre 18h30 : Solidarité avec le peuple grec !
A l’occasion de la visite d’Angela Merkel à Athènes demain pour venir soutenir le gouvernement de Samaras dans sa volonté d’imposer le mémorandum contre la volonté du peuple grec, la préfecture de police d’Athènes a décidé d’interdire les manifestations dans le centre d’Athènes ainsi que dans la zone de l’aéroport et annoncé un dispositif policier invraisemblable.
Déjà au Québec, le gouvernement n’avait pas hésité à faire voter des restrictions au droit de manifester pour imposer sa réforme libérale aux étudiants mobilisés. Le gouvernement de Rajoy en Espagne a annoncé réfléchir à une modification législative pour les mêmes raisons. Le gouvernement chilien n’a pas hésité à utiliser des dispositions de la loi antiterroriste contre la jeunesse chilienne mobilisée. C’est maintenant au tour du gouvernement grec d’utiliser un décret législatif « sur les rassemblements publics » datant de la dictature militaire.
Tous ces gouvernements montrent ainsi leur vrai visage : ils sont prêts à tout y compris à l’utilisation de la force, pour imposer leur politique libérale malgré le rejet massif de la part des peuples. A l’union des gouvernements européens pour imposer à tous les pays de l’UE leurs politiques austéritaires, nous répondons par la solidarité des peuples d’Europe.
Le Parti de Gauche appelle ses militants et tous ceux qui rejettent ces politiques à exprimer leur solidarité avec le peuple grec, aujourd’hui 9 octobre à 18h30 à proximité de l’ambassade de Grèce, place de l’Uruguay, 75016 Paris (métro Kléber ou Iéna)
Appel unitaire
Le 9 octobre Angela Merkel vient à Athènes afin de soutenir le fragile gouvernement de Samaras sur le point d’adopter un nouveau mémorandum aux conséquences criminelles. Le peuple grec l’accueillera de manière pacifique et massive en envoyant un message de résistance aux politiques néolibérales en Grèce ainsi que dans toute l’Europe et le monde entier.
La visite d’Angela Merkel à Athènes constitue une provocation pour lepeuple grec qui subit de plein fouet les politiques barbares du mémorandum, promulguées dans la zone euro sous l’hégémonie du gouvernement allemand.
Le nouveau paquet de mesures barbares dans le cadre du mémorandum et le budget 2013, le plus antisocial de l’histoire de la Grèce, a les caractéristiques d’un coup prémédité et criminel contre la quasi-majorité du peuple grec puisqu’il ajoute encore de la barbarie à la barbarie : les patients souffrant des maladies chroniques se voient privés de soins et de couverture sociale, les suicides se multiplient, le chômage et la pauvreté explosent alors que les fermetures d’entreprises, la paupérisation généralisée, la multiplication vertigineuse du nombre de SDF, la dépression et le désespoir de la plupart complètent ce tableau apocalyptique.
Avec une annonce qui rappelle la période de la dictature des colonels, la préfecture de police d’Athènes a interdit tout rassemblement et manifestation à Athènes de 9h du matin jusqu’à 22h du soir pour des raisons de sécurité publique et de préservation de la vie socioéconomique de la capitale. Cette décision a été prise dans le cadre du décret législatif de la dictature militaire « sur les rassemblements publics » 794/1971.
Contre l’Europe Austéritaire et totalitaire, mobilisons nous ! Construisons un front de RESISTANCE pour une autre Europe, une Europe de la paix, du travail,des droits démocratiques et sociaux, de l’égalité entre les sexes, une Europe dela démocratie, de la solidarité et de l’écologie.
Le collectif des militants de Syriza à Paris appelle à un rassemblement le 9 Octobre à 18h30 à la proximité de l’ambassade de Grèce, place de l’Uruguay, 75016 Paris (métro Kléber ou Iéna) en solidarité avec le peuple grec en lutte contre l’instauration d’un état d’exception en Grèce et notamment contre l’interdiction à manifester imposée par le gouvernement, une décision dans la ligne droite de la dérive autoritaire qui accompagne la mise en place des politiques d’austérité.
Premiers signataires : Parti de Gauche, PCF, collectif des militants de Syriza à Paris, FASE
Élection contagion !
Pourra-t-on jamais assez remercier le journal Le Monde pour sa contribution à l’internationalisation de la révolution bolivarienne du Venezuela ? Organe le plus acharné et le plus caricatural de la lutte antichaviste dans notre pays, il en fait un sujet d’hostilité contre le Front de Gauche dès le mois d’août dernier. Le 21 au matin, Michel Sapin tente de répliquer aux critiques de Jean-Luc Mélenchon sur le bilan des cent premiers jours du gouvernement en mettant en cause « la gauche tonitruante, la gauche qui manie uniquement le verbe, la gauche d’Amérique du Sud ». Dans la foulée, Le Monde qui publie une pleine page sur le Front de Gauche y ajoute un articulet sur la visite rendue l’été même à Chavez par l’ancien candidat à la présidentielle. Le voici rangé dans la rubrique « axe du mal » du journal. Le lendemain, le Monde publie une interview de Cohn Bendit qui enfonce le clou : « quelqu’un qui donne des leçons de politique et qui passe ses vacances avec Chavez (sic), c’est assez stupéfiant. Si le modèle de démocratie, c’est Chavez, pour moi, c’est merci et au revoir ! ». Le refrain tourne depuis lors en boucle avec sa petite morale réactionnaire : il faut se garder de la révolution citoyenne prônée par le Front de Gauche ; elle déboucherait sur l’autoritarisme aussi sûrement que le socialisme du 21e siècle défendu au Venezuela déguiserait le pouvoir personnel de Chavez.
Quelques semaines plus tard, le tableau d’infamie est devenu un symbole de la gauche victorieuse, durable même ! Le scrutin remporté par Chavez a été couvert avec une intensité supérieure à bien des élections chez nos voisins européens. Les médias qui avaient prétendu que le Venezuela était une dictature dirigée par un président élu à vie ont annoncé que l’élection serait très serrée en relayant docilement le discours de l’opposition vénézuélienne. Le ralliement du candidat commun de l’Internationale socialiste, de la droite et de l’extrême-droite coalisés aux missions sociales de Chavez les a aussi conduits à dire quelques mots de ses programmes sociaux inaugurés il y a dix ans déjà. Au milieu d’un flot de propagande grotesque, une partie du voile s’est déchirée. Le résultat devait être serré (« si Chavez gagne encore une fois, ce sera d’une courte tête », écrivait la représentante de l’Internationale socialiste Renée Frégosi dans Le Monde). Chavez a été réélu dès le premier tour avec 10 points d’avance. Il devance son adversaire dans 22 régions sur 24, y compris dans l’Etat de Miranda dont ce dernier est gouverneur. Il obtient plus de 8 millions de voix, son meilleur niveau depuis 13 ans et plus du double des suffrages totalisés lors de sa première victoire en 1998.
En nous mêlant à leur déferlement haineux contre Chavez, les réactionnaires avouent leur frousse de la contagion. Nous les avions déjà affolés en mettant l’exigence révolutionnaire au cœur de la présidentielle. Voilà maintenant le retour de l’Internationale ! C’est le retour du soutien aveugle aux régimes antidémocratiques de l’URSS ou de la Chine serinent les repentis qui eux les ont vraiment soutenus. La démonstration se retourne à nouveau contre eux. Le Venezuela est le pays au monde qui vote le plus. Cette fois encore l’élection a été un moment de la transformation révolutionnaire par l’implication de la société vénézuélienne qui n’avait jamais voté si massivement. Les réactionnaires du monde entier en ont eux-mêmes exporté l’énergie politisante. Et permis ainsi de faire progresser l’expérience concrète de ce nouvel internationalisme qu’ils voulaient conjurer.