Amiante – Bastamag
Les responsables des 100 000 morts de l’amiante seront-ils traduits en justice ?
16 ans après le premier dépôt de plainte, les dizaines de milliers de victimes de l’amiante attendent toujours un procès pénal. Le jugement de ceux qui les ont empoisonnés n’a toujours pas eu lieu. En Italie, deux dirigeants de la société Eternit ont écopé de 16 ans de prison. De ce côté-ci des Alpes, la justice traîne, faute de moyens et de soutiens politiques. Le nouveau gouvernement osera-t-il mettre fin à cette scandaleuse impunité ?

Silence au ministère de la Justice. Interpellée par les associations de défense des victimes de l’amiante sur la tenue d’un procès pénal, Christiane Taubira demeure pour l’instant muette [1]. 16 ans que ce silence judiciaire perdure… 16 ans, c’est le temps qui s’est écoulé depuis le dépôt des premières plaintes contre X pour « empoisonnement et homicide involontaire » par l’Andeva, l’Association nationale des victimes de l’amiante. L’association continue de demander inlassablement la tenue d’un grand procès pénal de l’amiante, à l’image du procès du sang contaminé.
« On parle de 3 000 à 4 000 morts par an. Ce n’est donc pas une mince affaire » , rappelle Roland Hottelard, président de l’association en Loire-Atlantique (Addeva 44). Voir le visage de leurs empoisonneurs, alors que les dangers liés à l’amiante étaient connus et documentés, voilà ce que souhaitent les victimes et leurs familles. Malgré l’attente d’un procès pénal, ils n’en sont pas à leur première bagarre – et victoire – judiciaire.
A Saint-Nazaire, salariés victimes de l’amiante et veuves de travailleurs décédés viennent chaque jour à la maison Henri Pézérat (du nom du toxicologue qui fut l’un des premiers lanceurs d’alerte sur l’amiante dans les années 70). En cette matinée du 24 septembre, c’est la commission « Anxiété » qui se réunit. D’anciens salariés des chantiers de l’Atlantique sont occupés à vérifier le contenu des dossiers qui doivent être déposés d’ici juin. Reconnu en mai 2010 par la Cour de cassation, le préjudice d’anxiété permet aux travailleurs exposés à l’amiante d’obtenir une indemnisation par les Prud’hommes pour l’angoisse causée par le risque de développer une maladie grave due à cette fibre tueuse.« Quand on a travaillé dans l’amiante, on vit avec une épée de Damoclès au dessus de la tête, explique Roland Hottelard. On stresse à chaque bronchite. Ou à chaque fois qu’un ancien collègue décède. »
100 000 travailleurs concernés
Depuis la création de l’Andeva en 1996, le droit est devenu leur arme principale. L’association est forte de 22 000 adhérents dans une soixantaine d’antennes locales. Leur colère est à la mesure de l’ampleur du drame. En France, au moins 35 000 travailleurs sont déjà morts prématurément de l’amiante. 100 000 seraient concernés d’ici à 2025 selon un rapport du Sénat rendu en 2005. Et si le dossier ne fait plus la une des médias, la mobilisation reste très forte. De même que les souffrances endurées par les victimes.
« En Loire-Atlantique, en 1998, nous étions 78 adhérents. Nous sommes aujourd’hui 5 000. Et nous avons réglé plus de 10 000 dossiers », illustre non sans fierté Roland Hottelard. Reconnaissance de maladies professionnelles – fibroses ou cancers –, préretraite amiante, création d’un fonds d’indemnisation spécial (le FIVA), reconnaissance par les tribunaux de la faute inexcusable de l’employeur : le volet civil de la lutte juridique des victimes de l’amiante est très fourni. L’investissement, sans précédent, des militants de l’Andeva dans cette bagarre administrative a permis à des dizaines de milliers de victimes d’être indemnisées.
Faute inexcusable de l’employeur
Ces victoires doivent aussi au soutien de plusieurs cabinets d’avocats. Jean-Paul Teissonnière, Michel Ledoux et Sylvie Topaloff ont ainsi joué un rôle très important, en épluchant le droit français pour y trouver des armes juridiques. Certains magistrats ont de leur côté rendu des décisions historiques. Ainsi Pierre Sargos, président de la chambre sociale de la Cour de cassation, qui rendra en 2002 les arrêts qui permettront la reconnaissance quasi-systématique de la faute inexcusable des employeurs dans les affaires amiante. « Les victoires des uns donnent du courage aux autres, constatent Roland Hottelard et son collègue Alain Viot. Mais aller au tribunal reste une épreuve pour de nombreuses victimes. Et c’est difficile d’attaquer en justice un patron qui fait encore travailler la famille. En plus, il faut être patient. La veuve d’un gars des chantiers de l’Atlantique a dû attendre 16 ans pour que la faute inexcusable de l’employeur de son mari, mort à 43 ans, soit reconnue ! » Pourquoi, malgré ces avancées, le procès pénal tarde tant ?
Connus depuis un siècle, les dangers de l’amiante ont été activement dissimulés en France [2]. Composé d’industriels, de représentants de ministères, de scientifiques, d’organisations syndicales de salariés et d’employeurs, le Comité permanent amiante (CPA) a été constitué en 1982, alors que se multipliaient les informations sur les dangers de l’amiante, et les restrictions – voire interdictions – de son usage ailleurs dans le monde. Censé améliorer la gestion de l’amiante et prévenir les risques pour la santé, le CPA, hébergé dans les locaux d’une société de communication payée par les industriels (!), a exercé un lobbying très efficace pour que dure le plus possible l’usage de la fibre tueuse [3]. Les premières publications scientifiques – et anglo-saxonnes – sur la relation entre amiante et cancer datent des années 1930. Mais la fibre n’est interdite en France qu’en 1997.
Obstruction du Parquet
Traduire en justice les responsables du lobbying pro-amiante inquièterait bien du monde. Et pas seulement les industriels ayant eu recours à l’amiante, de l’entreprise du BTP Eternit à Saint-Gobain en passant par l’équipementier automobile Valeo, les anciens chantiers de l’Atlantique ou la SNCF. Le Comité permanent amiante avait en effet l’oreille du pouvoir. Des décisions en faveur de la poursuite de l’utilisation de la poussière tueuse ont été prises, notamment par les ministères du Travail et de la Santé, alors même que les dangers étaient connus, et soulignés par certains fonctionnaires ! « La mise en cause de l’État dans une affaire de santé publique est l’une des raisons pour lesquelles l’instruction patine », indique Odile Barral, du Syndicat de la magistrature.
Le Parquet, chargé de poursuivre les infractions à la loi pénale au nom de l’intérêt général… fait tout pour qu’il n’y ait pas de procès. Suivant les instructions du ministre de la Justice, auquel il est inféodé. L’Andeva s’est même entendu dire à plusieurs reprises par certains de ses membres : « Mais pourquoi voulez-vous un procès pénal, puisque vous avez obtenu des indemnisations ? Pour de nombreuses personnes, ce ne sont pas des délinquants. Ils n’ont ni volé, ni violé… », raconte François Desriaux, vice-président de l’Andeva.
Martine Aubry mise en examen ?
Le volet pénal a malgré tout marqué quelques points. Une petite dizaine de personnes, dont d’anciens membres du CPA ont été mises en examen par Marie-Odile Bertella-Geofroy, magistrate en charge du dossier amiante au pôle de santé publique de Paris. Un temps dessaisie d’une partie du dossier, elle se rapproche peu à peu du cercle des politiques, comme le montre l’annonce de la probable mise en examen de Martine Aubry, directrice des relations du travail de 1984 à 1987 au ministère du Travail (occupé par Michel Delebarre, maire de Dunkerque et sénateur du Nord, puis Philippe Séguin, décédé en 2010).
« Les premiers responsables sont les industriels et les scientifiques qui ont participé au Comité permanent amiante, insiste François Desriaux. Mais toutes les personnes qui ont participé de près ou de loin à ce scandale doivent être entendues par la justice, qui fera ensuite son travail. » Fonctionnaires des ministères, mais aussi médecins ou inspecteurs du travail pourraient être convoqués par la Justice si l’enquête se poursuit. Pour cela, Marie-Odile Bertella-Geffroy aurait besoin de moyens supplémentaires. Elle affirme que si elle disposait de davantage de magistrats et d’enquêteurs, elle pourrait avoir bouclé l’enquête d’ici un an. « Mais le voudra-t-on ? » , interrogeait-elle le 4 juillet dernier dans les colonnes du Parisien. Pour Odile Barral, du Syndicat de la magistrature, il faudrait aussi que l’institution judiciaire sorte de la culture du chiffre : « L’amiante, c’est un seul dossier. Cela pèse moins que de poursuivre quantité de petits délinquants. »
Un code pénal inadapté
Dernier verrou à faire sauter pour que les responsables de catastrophes sanitaires puissent répondre de leurs actes devant la Justice : la définition pénale des délits non intentionnels. Encadré par la loi Fauchon de 2000, l’homicide involontaire est selon divers responsables d’associations et juristes, totalement inadapté pour des affaires comme l’amiante. « Ce délit ne fait pas de différences entre la ménagère qui tue quelqu’un en faisant tomber par mégarde un pot de fleurs, et un industriel responsable de la mort de milliers de personnes », explique François Desriaux. « Nous avons des industriels qui s’organisent pour cacher les dangers d’un matériau. Il y a tricherie, tromperie. Mais le but du jeu, ce n’est pas de tuer. Simplement de faire un maximum d’argent. » Pour le code pénal, ce ne sont pas des délinquants.
La notion d’homicide involontaire ne permet pas non plus de prendre en compte le caractère collectif de la catastrophe. Avocats et magistrats sont obligés de traiter ce phénomène social sous l’angle individuel, en décalage complet avec la réalité. En Italie, où deux anciens dirigeants d’Eternit, fabriquant d’amiante, ont été condamnés à 16 ans de prison, il existe une incrimination de « désastre environnemental », qui restitue aux faits leur caractère collectif. 6 000 parties civiles étaient réunies !
Les milliers de victimes de l’amiante se feront à nouveau entendre ce samedi 13 octobre dans les rues de Paris, où aura lieu la grande manifestation annuelle de demande de procès pénal. « 16 ans, ça suffit ! tempête Roland Hottelard. Si on ne donne pas tout de suite les moyens à la juge Marie-Odile Bertella-Geffroy, c’est qu’il n’y a pas de justice en France pour les petits que nous sommes. »
Nolwenn Weiler
Photo : © Ivan du Roy/Basta !
Notes
[1] Son ministère n’a pas non plus donné suite aux différentes sollicitations de Basta !.
[2] Le premier inspecteur du travail à évoquer les dangers de l’or blanc l’a fait en 1906. Soit 90 ans avant son interdiction officielle !
[3] Lire à ce sujet Derniers recours, Le monde du travail devant les tribunaux, Françoise Champeaux, Sandrine Foulon, Seuil.
Source: Bastamag
SANOFI – Montebourg, place à l’intox !
Contrairement à l’annonce retentissante, hier, d’Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif, le PSE des SANOFI Toulouse n’a pas été retiré, loin de là.
La direction a annoncé ce matin, lors d’un CCE, que ce plan avait été validé par écrit au ministre et que les 914 suppressions d’emplois avaient bien été confirmées. Pour Arnaud Montebourg, le « sauvetage » équivaut à « une étude de la situation par une commission interministérielle ».
La suppression annoncée des 914 emplois est donc toujours bien à l’ordre du jour. Nombre que les syndicats mettent en doute. Ils craignent qu’a terme, ce nombre soit plus près des 2000 à 3000 suppressions d’emplois.
Pour Laurent Ziegelmeyer, militant au Parti de Gauche et délégué syndical chez SANOFI sur le site de Vitry-Alforville : « C’est de l’enfumage : rien ne change ! Une nouvelle fois, beaucoup de bruit pour rien. L’intersyndicale exige le retrait du plan et renouvelle sa demande d’une loi contre les licenciements boursiers. »
Le Parti de Gauche et les parlementaires du Front de Gauche continuent et continueront à être auprès des SANOFI en les soutenant dans leur combat. Il rappelle également à Monsieur Montebourg ce qu’il avait annoncé le 8 juin 2012 sur une radio française lors de la campagne des législatives : « Nous travaillons à un texte pour lutter contre les excès de la finance. On a vu des usines fermer parce qu’elles ne rapportaient que 9%. Notre choix est de dire : « il y a des gens qui veulent continuer à donner du travail aux salariés, qui veulent faire vivre tout le monde, nous pouvons vivre avec une rentabilité financière moindre mais avec plus d’emploi ». Priorité à l’emploi industriel plutôt que priorité à la finance »….
Le Parti de Gauche rappelle que SANOFI a fait plus de 8,8 milliards de bénéfices en 2011. Il serait donc temps que le ministre s’empare du projet de loi contre les licenciements boursiers qu’ont déposé les parlementaires du Front de Gauche en juillet dernier. Voilà qui serait de nature à mettre en accord les déclarations de Monsieur Montebourg avec ce que peut décider le ministre du redressement productif aujourd’hui.
SANOFI – Quatre mille emplois détruits en trois ans, ça suffit !
Article qui a été publié sur le blog de Christophe Miqueu le 3 octobre 2012
Le Parti de Gauche de Gironde soutient les salariés de SANOFI en lutte aujourd’hui à Paris
Après l’annonce de la suppression de 900 postes en France, les syndicats de Sanofi appellent à une nouvelle journée de mobilisation, mercredi, jour d’un comité de groupe du laboratoire pharmaceutique. « Quatre mille emplois détruits en trois ans, ça suffit ! Nous refusons ce nouveau plan de démantèlement de nos activités qui serait catastrophique pour l’avenir de l’industrie pharmaceutique en France », déclare l’intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT et FO dans un communiqué.
En Gironde le groupe SANOFI possède le centre de production d’Ambares, celui de St Loubes et une unité de soutien informatique basée à Floirac. Le Parti de Gauche de Gironde sera particulièrement vigilant au maintien de l’ensemble des postes sur ces trois sites. En liaison avec les toutes les organisations syndicales, le PG33 se mobilisera aux côté des salariés en lutte comme chaque fois que des emplois sont menacés qui plus est dans un but uniquement financier.
Les 4 millions d’électeurs du Front de Gauche aux élections présidentielles exigent qu’une loi sur les licenciements boursiers soit adoptée dans les plus brefs délais, comme l’a rappelé Jean-Luc Mélenchon lors de sa visite de soutien aux employés du pôle recherche de Sanofi à Toulouse jeudi dernier. Il en va de la responsabilité du gouvernement. Nous ne pouvons pas nous contenter des effets d’annonce de Michel Sapin comme le 4 juin dernier, des atermoiements ou des larmes de crocodiles de celles et ceux qui aujourd’hui sont en capacité de décider une autre politique, à gauche, mettant l’humain d’abord comme l’ont exigé les 4 millions d’électeurs du Front de Gauche au Mois de Mai 2012 en chassant la droite du pouvoir.
Le Groupe SANOFI bénéficie chaque année de 150 millions de crédit d’impôts recherche. Il est maintenant indispensable que celui-ci soit intégré à un pôle public du médicament, composante d’un pôle de santé public, pour que la recherche et la production de médicament reste en France, moyens et leviers d’un droit fondamental à l’accès et aux soins pour tous.
Ukraine – Le Parti de Gauche condamne l’adoption de la loi homophobe 8711
La proposition de loi 8711 visant à lutter contre la «promotion de l’homosexualité» a donc finalement été adoptée mardi dernier par le Parlement ukrainien par 289 voix sur 450 en toute violation du droit international et même du droit constitutionnel de ce pays.
Si l’objectif de la loi est en soi condamnable, l’étendue potentielle de son application est, elle, parfaitement délirante. Le terme « promotion » n’y est tout simplement pas défini, laissant la porte ouverte à la censure la plus arbitraire en la matière.
Le Parti de Gauche avait déjà dénoncé ce projet de loi lors de sa première publication en 2011.
Le Parti de Gauche condamne fermement le vote du Parlement ukrainien et demande à l’Union européenne, dont les condamnations en matière de droits de l’Homme sont toujours si sélectives, de condamner l’adoption de cette loi et d’agir en conséquence.
Espagne – Non à la hausse de la TVA sur l’eau et l’énergie !
La Commission européenne a proposé cette semaine de supprimer le taux réduit de TVA (10%) que l’Espagne applique pour le moment notamment à l’eau et à l’énergie.
Pour la Commission européenne, l’existence de ces taux réduits « contredit les objectifs stratégiques de l’UE de limiter la consommation des ressources naturelles et la nécessité pour les Etats d’obtenir de nouvelles sources de recettes ».
Alors que le revenu minimum en Espagne est aujourd’hui l’un des plus bas d’Europe (640 euros par mois), que le chômage touche plus d’un quart de la population et plus de la moitié de la jeunesse et que les expulsions locatives ont atteint un taux record en cette année 2012 (estimation à 180.000 sur l’année) la Commission européenne propose donc au gouvernement espagnol d’augmenter le coût de ce qui est le plus essentiel pour vivre : l’eau et l’énergie.
Nous dénonçons cette proposition criminelle. Le droit à l’eau et à l’énergie pour tous doit être défendu partout.
La gratuité des mètres cube d’eau nécessaire à la satisfaction des besoins quotidien , la taxation progressive des mètres cube suivants et la différenciation entre les usages domestiques et professionnels sont la seule solution valable pour faire respecter le droit universel d’accès à l’eau et l’obligation de ne pas gaspiller la ressource. Il en va de même pour l’énergie.
Le PG soutient la journée d’actions "Changeons d’ère, sortons du nucléaire"
Samedi 13 octobre se dérouleront en plusieurs endroits de France des manifestations à l’initiative du réseau Sortir du nucléaire .
Le Parti de Gauche appelle ses militants à rejoindre les manifestants à Paris, Lille, Metz, Strasbourg, Bordeaux, Lyon et Montpellier, et sera présent, notamment à Laval, avec la participation de la secrétaire nationale à l’écologie, Corinne Morel Darleux, contre le projet d’EPR et sa ligne THT Cotentin-Maine et à Strasbourg pour demander la fermeture immédiate de la centrale de Fessenheim conformément à l’engagement qui avait été pris par le Parti Socialiste dans son accord avec Europe Ecologie les Verts. Le report à 2016 laisse trop présager un risque de non fermeture.
L’urgence est à une transition énergétique forte qui mette en avant la réduction de nos consommations, la recherche d’efficacité énergétique et le développement des énergies renouvelables afin de faire face au double défi de sortie progressive du nucléaire et de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour lutter contre le dérèglement climatique.
C’est possible. Et c’est urgent.
* voir : http://lepartidegauche.fr/actualites/actualite/nucleaire-fermons-fessenheim-17255
Non au retour de la répression militaire au Guatemala !
Le 04 octobre dernier, dans le departement du Totonicapan, a l’ouest du Guatemala, le Gouvernement de droite d’Otto Perez Molina, Président depuis janvier 2012, a reprimé dans le sang une manifestation pacifiste. Ce jour la des centaines de guatemalteques, étudiants, paysans étaient venus des 48 cantons que compte le departement pour protester contre la hausse des tarifs de l’électricité et divers projets de reforme constitutionnelle.
La décision d’envoyer l’armée prise par Otto Perez Molina rappelle les pires heures du pays toujours gangrené par la criminalisation systématique de tout mouvement social. 8 personnes sont tombées sous les balles des forces de sécurité et 32 autres ont été grièvement blessées.
Le President guatemaltèque, rompu à la lutte contre-insurectionnelle pendant le conflit interne du pays (1962-1996), ainsi que ses deux ministres Mauricio López Bonilla (Ministre de l’Intérieur et Ulises Noé Anzueto (Ministre de la Défense)
se perdent désormais en explications grotesques pour justifier l’injustifiable. Selon eux, ce sont les manifestants qui auraient provoqué les tirs. Ce n’est pas du tout la version qu’en donne les habitants du département. Selon ces derniers, les militaires sont venus en renfort des policiers anti-émeute pour « déloger » les manifestants qui bloquaient la route Interamericaine.
Le Parti de Gauche condamne la criminalisation des actions collectives au Guatemala qui a conduit a la mort de plusieurs de ses citoyens. Il soutient le peuple Guatemalteque dans son droit légitime de manifester et souhaite que la justice fasse condamner les responsables directs et indirects de ce massacre.
Grèce – Halte aux provocations de Madame Merkel ! Non au chantage odieux à l’austérité !
Angela Merkel se rendait ce mardi à Athènes pour rencontrer le premier ministre de droite Anthony SAMARAS et Carolos PAPOULIAS, le président. Le but de sa visite ? S’assurer que la Grèce réponde bien aux diktats de la Troïka et applique sans tarder les mesures austéritaires prévues dans le deuxième mémorandum. Sans égard pour le peuple grec, Angela Merkel a déclaré que « l’effort difficile en vaut la peine » et, comme si elle avait quelque pouvoir en la matière, qu’elle « voulait que la Grèce reste dans l’euro » (rappelons que cette décision appartient à la Grèce et à personne d’autre, aucune procédure d’expulsion n’étant prévue).
Une telle provocation de sa part était prévisible. La veille l’Eurogroupe et le FMI avaient lancé un avertissement à la Grèce en déclarant « il faut que la Grèce respecte les 89 actions préalables décidées en mars dernier d’ici le conseil des chefs d’Etat le 18 octobre » sans quoi le prêt annoncé à l’automne dernier ne serait pas versé. Odieux chantage ! La visite d’Angela Merkel au lendemain de cette annonce et à la veille de l’annonce du nouveau plan d’austérité du gouvernement Samaras, sous couvert de « solidarité », était en fait une vraie visite de pression.
Le peuple grec est ulcéré par ces déclarations et cette visite. Les deux confédérations syndicales grecques (GSEE et ADEDY), nos camarades de Syriza et plusieurs mouvements sociaux avaient appelé à des manifestations massives dans tout le pays. Mais il n’est plus question de libertés publiques en Grèce. Le gouvernement a donc interdit la veille tout rassemblement public à Athènes « pour des raisons de sécurité et pour la non perturbation de la fonction socio-économique de la ville ». Les organisations et les citoyens ont décidé de faire fi de cet arrêté arbitraire. En réponse, le gouvernement a organisé pour la venue de la chancelière un des plus grands dispositifs policier jamais mis en place dans le pays : 10 000 policiers prévus (MAT, unité anti-terroriste, tireurs d’élite, 3 hélicoptères). Athènes était de fait en véritable état de siège. Le coût de ce dispositif n’a évidemment pas été révélé. Il a choqué bien des Grecs à qui l’on explique qu’ils doivent accepter de ne pas être payés ou d’être payés une misère.
L’interdiction de manifester n’aura pas eu raison des manifestants. En milieu de journée ils étaient plus de 50 000 à défiler dans les rues d’Athènes pour protester contre la venue de Madame Merkel et contre le chantage aux politiques d’austérité exercés par la Troïka et les gouvernements libéraux (« sociaux » comme en France ou pas comme en Allemagne) et appliquées par le gouvernement de Samaras. Des heurts ont éclaté entre les forces de l’ordre et les manifestants.
En tête de cortège, notre camarade Alexis TSIPRAS, leader de Syriza, a déclaré que le peuple ne pouvait plus accepter ce chantage. Il était accompagné symboliquement par le nouveau co-président de Die Linke, Bern Riexinger, et 7 parlementaires du même parti. Une façon de donner à voir ce que pourrait être une vraie solidarité gréco-allemande.
À Paris, devant l’amabassade de Grèce, le Parti de Gauche manifestait hier sa solidarité avec le peuple grec aux côtés du collectif de Syriza-Paris.
Le Parti de Gauche dénonce la provocation qu’a constituée la venue de Madame Merkel. Le Parti de Gauche soutient la résistance du peuple grec, des syndicats, de Syriza et des mouvements sociaux contre l’austérité et demande fermement la fin de la saignée que la Troïka et ses sbires imposent au peuple grec.
Soirée électorale vénézuélienne à l’Usine
A l’occasion de l’élection présidentielle vénézuélienne du 7 octobre 2012 s’est tenue à « l’Usine », aux Lilas, une soirée où l’on pouvait fêter l’événement et s’informer sur le déroulement du vote et de la situation sur place.
Des échanges vidéos en direct avec des camarades se trouvant au Vénézuela ou dans le sud de la France, des prises de parole et des prestations musicales ponctuèrent ces heures d’échange.
Robespierre, reviens !
Il souffle un vent mauvais sur la manière dont se transmet l’histoire de la Révolution Française. Pas un mois ne passe sans qu’elle soit calomniée, caricaturée et suspectée des pires crimes. Moquer la Révolution et avoir la nostalgie de l’Ancien Régime semble même devenu « tendance ». Toutes ces attaques se concentrent généralement sur un homme : Robespierre. Oser le citer et le défendre, c’est prendre aussitôt le risque en retour des pires insultes. Et, comme toujours, à travers lui, c’est la grande Révolution qui est visée.
Défendre Robespierre et la Révolution Française n’est donc pas une querelle passéiste, c’est la condition pour bâtir aujourd’hui une gauche tournée vers l’avenir.
Laurent Maffeïs est responsable du secteur Études du Parti de Gauche et militant du Front de Gauche. Il travaille depuis plus de dix ans avec Jean-Luc Mélenchon dont il est aujourd’hui le directeur de cabinet.
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