Revenu universel • « Le revenu universel » : Entretien avec Paul Ariès
La réflexion collective sur la différenciation entre travail et activité, sur la réorientation des gains de productivité et le partage du temps de travail est aujourd’hui un enjeux de long terme. L’idée d’une dotation d’existence inconditionnelle garantie est au centre de cette réflexion.
Première approche, sur cette question, avec Paul Ariès (le Sarkophage / Les Z’indigné(e)s).
Brignolles – Cantonale partielle • Eric Coquerel sur Brignolles : « C’est le résultat d’une politique de droite menée par un gouvernement dit de gauche »
Eric Coquerel sur France Info, le 13 octobre.
Schuepbach dehors !
Saisi par la multinationale Schuepbach d’une Question Prioritaire de Constitutionnalité (QPC) visant à invalider la loi interdisant la fracturation hydraulique, le Conseil Constitutionnel a confirmé vendredi 11 octobre le maintien de la loi et la constitutionnalité de tous les dispositifs visés. Il offre ainsi une confirmation de la justesse de la bataille engagée par les collectifs citoyens et les forces politiques écologistes.
Toutes les dispositions contestées par la multinationale ont été approuvées. Le Conseil constitutionnel a ainsi jugé qu’il n’y avait pas de rupture d’égalité de traitement devant la loi, les techniques utilisées par la géothermie, les sols et les risques étant bien différents.
Le Conseil Constitutionnel a également, dans son avis, estimé que le législateur était tout à fait fondé de limiter la liberté d’entreprendre au regard de la préservation de l’environnement. C’est un fait évidemment important.
Il a également confirmé qu’il n’y avait pas violation de la propriété privée. La multinationale estimait que l’annulation de ses permis violait celle-ci. Mais il a été déclaré dans l’avis du Conseil que c’est bien Schuepbach qui ne respecte pas les nouvelles normes en vigueur pour établir ses permis de recherche, que le législateur était fondé d’annuler ses permis et surtout, et qu’un permis de recherche ne vaut pas pour un titre de propriété des ressources cherchées.
C’est une énorme défaite pour les multinationales et pour tous ceux qui, du Medef au gouvernement, voulaient relancer l’exploitation de ces hydrocarbures. Après cette victoire, le Parti de Gauche demande au gouvernement d’aller jusqu’au bout de la logique désormais et de tenir les promesses faites par François Hollande lors de la première conférence environnementale en annulant tous les permis de recherche. Il est plus que temps d’enterrer ce débat et de se donner enfin les moyens d’une vraie transition énergétique !
La moblilisation continue plus que jamais le 19 octobre pour le « No Fracking Day » partout en France. Effectivement, si nous contestons à juste titre la fracturation hydraulique comme néfaste pour l’environnement, la question écologique est plus large et ramène au problème du réchauffement climatique. Il est impératif de laisser ces ressources carbonées sous terre si nous voulons un espoir d’inverser la courbe des émissions de carbone.
Avis de tempête !
Qui dira que l’élection de Brignoles n’était qu’un scrutin local ? Bien sûr ce canton est atypique. Il fait partie des deux seuls que le FN avait déjà emportés en 2011. Moins de 10 000 électeurs ont voté dimanche dans une abstention majoritaire. Mais ce résultat est national par ses causes comme par ses conséquences. Il est le fruit de la démoralisation de la gauche patiemment organisée au sommet de l’Etat pour anesthésier le pays soumis aux amputations austéritaires ou détourner sa souffrance sur les Roms. Il apportera de l’eau au moulin de tous ceux qui encouragent avec des mines horrifiées le Front national pour rendre repoussante toute alternative à ce qu’ils estiment être la seule politique possible. Et pourtant cette campagne a été menée de notre côté sur une ligne purement locale. Stratégie d’alliance avec les solfériniens, candidature identitaire, repli sur les dossiers locaux… le candidat PCF a pris à Brignoles le contrepied du Front de Gauche.
Alors faut-il recommencer aux municipales de mars prochain ? Cette fois ce sont plus de quarante millions d’électeurs qui sont appelés aux urnes le même jour. Les futurs élus auront à affronter les décisions d’une majorité parlementaire qui baisse dans le prochain budget les ressources des collectivités locales de 1,5 milliard d’euros. Ils feront face à la loi de métropolisation qui piétine l’indivisibilité de la République en instaurant des compétences à la carte variables selon les territoires, distinguant quelques ducs parmi les simples barons locaux. Ils seront aux manettes quand s’appliquera partout à la rentrée 2014 la réforme nationale des rythmes scolaires. L’intérêt des banques et du capitalisme mondialisé est que soit élue une nouvelle série de maires acquis à la concurrence des territoires. L’intérêt des populations est au contraire de se doter d’élus qui résisteront à l’austérité. Peut-on le faire localement autrement qu’en parole tout en participant à un parti qui la met nationalement en œuvre ? Peut-on résister sans faire de cette élection un nouveau moment de la révolution citoyenne transformant les clients de féodaux dépolitisés en souverains maîtres de leurs affaires ? Non bien sûr.
C’est pourtant ce que prétend le conseil fédéral du PCF Paris qui vient de voter la participation à une liste menée par le PS dans la capitale du pays. Pierre Laurent, sénateur dans cette fédération et secrétaire national du PCF, appuie cette option. Il la justifie nationalement en annonçant que les communistes préfèrent le rassemblement avec le PS dès le premier tour partout où les solfériniens ne sont pas sectaires et sont enclins à leur faire une place. Heureusement que les choix des militants communistes démentent cette thèse dans la majorité des grandes villes ! Toujours est-il que nous risquons à cette heure de nous retrouver avec des candidats communistes faisant campagne au côté de dirigeants solfériniens de premier plan, députés à l’Assemblé nationale, contre leurs camarades du Front de Gauche dans la première ville du pays, par ailleurs siège de la médiacratie. A la fin de la semaine les militants du PCF Paris auront fini de voter. Ils n’effaceront pas le Front de Gauche de l’élection puisqu’à Paris une liste sera conduite par Danielle Simonnet. Mais là aussi quelques centaines de votants feront localement une décision aux conséquences nationales.
Election du FN à Brignoles
Le FN l’a emporté ce soir à Brignoles. Cette victoire a eu lieu dans un canton très particulier qui faisait déjà partie des seuls deux cantons déjà emportés par le FN en 2011, mais il est indiscutable que ce dernier a progressé en % et en voix. Pour les militants anti-facistes du Parti de Gauche, la victoire de l’extrême droite est toujours une catastrophe. Mais nous ne mêlerons pas nos voix ce soir à celles des pyromanes.
Car la vérité c’est que le FN profite de la politique d’austérité d’un gouvernement qui met ses pas dans ceux de Sarkozy, désespérant ainsi l’électorat qui s’est mobilisé pour l’élire
La vérité c’est que le FN profite de la stigmatisation de « l’autre », en ce moment les Roms, depuis Estrosi jusqu’à Valls.
La vérité c’est que le FN profite de la banalisation de ses idées par la droite qui lui courre derrière et ose le comparer à une force républicaine comme le FDG
La vérité c’est que le FN profite d’une Lepenmania de certains médias
Ce soir, réagissant à la Télé, Marine Le Pen a une fois de plus répété sa petite musique : les étrangers et les naufragés de Lampedusa seraient les responsables de la crise. Avec un tel allié, la finance peut dormir tranquille. Mais ceci explique peut-être cela.
Le Front de Gauche doit plus que jamais proposer une alternative claire, dénuée de toute ambiguité vis à vis de la politique d’austérité et au profit des plus riches du gouvernement. C’est la feuille de route que nous nous sommes collectivement fixés, seule à même de faire resurgir l’espoir à gauche
L’inverse serait catastrophique pour notre pays car ce n’est ni le PS ni a fortiori l’UMP qui nous tireront d’affaire.
2013 • 2013.10.12 Manif PSA
Appel à rassemblement et manif • Soutien aux 7 grévistes de PSA Poissy
Samedi 12 octobre 2013
Rassemblement à 14 hrs suivi d’une manifestation.
RDV au rond point Boulevard de l’Europe, devant le « Pole Tertiaire » de PSA.
Inutile de rappeler la lutte que mènent les 7 grévistes de la faim de Sud Auto à PSA Poissy (voir cp en lien). Ils en sont à leur 23ème jour de grève, et sont dans un état d’affaiblissement critique – voir ci-dessous le cp du 7 octobre dernier du Docteur Laurent Cordonnier, l’un des médecins qui les suit :
Communiqué des médecins: Lundi 7 octobre 2013 Le collectif de médecins généralistes qui s’est créé pour maintenir une « veille médicale » passe quotidiennement voir les 7 travailleurs qui font la grève de la faim depuis le 18 septembre devant PSA à Poissy. Au vingtième jour de grève l’état général des grévistes inquiète les médecins qui assurent cette veille et ce particulièrement depuis le dimanche 6 octobre. Nous risquons d’avoir très vite des problèmes médicaux plus sérieux qu’un simple amaigrissement. Docteur François CORDONNIER |
A l’heure d’aujourd’hui, la direction refuse toujours d’entrer en négociations, bien au contraire. Les pressions sont intenses, le mépris sans limites, et les salariés sont « baladés » entre annonces de reprises de discussions et annulation à la dernière minute.
PSA n’a pour le moment pas accepté de médiation, pourtant exigée par le Ministre Sapin.
La détermination dont ils font preuve ne peut qu’engendrer respect et admiration. Des têtes dures comme on les aime, tenaces, résitantes !
Le Parti de Gauche rappelle que si le gouvernement avait tenu parole, la loi d’amnistie des syndicalistes serait votée à ce jour et les syndicalistes auraient toute liberté de mener à bien leur mandat, sans entrave de la part des employeurs.
Laurence Sauvage, SN en charge des luttes sociales, et Jean-Michel Mespoulede, animateur du réseau luttes, seront présents demain pour continuer à soutenir le combat mené par les 7 salariés de Sud Auto.
Conseil constitutionnel et gaz de schiste : Victoire ! Schuepbach dehors !
Le Conseil Constitutionnel a confirmé aujourd’hui le maintien de la loi interdisant la fracturation hydraulique !
Saisi par la multinationale Schuepbach d’une Question Prioritaire de Constitutionnalité (QPC) visant à invalider la loi, le Conseil Constitutionnel a validé ce matin la loi et donc l’interdiction, offrant ainsi une confirmation de la justesse de la bataille engagée par les collectifs citoyens et les forces politiques écologistes.
Toutes les dispositions contestées par la multinationale ont été approuvées. Le Conseil constitutionnel a ainsi jugé qu’il n’y avait pas de rupture d’égalité de traitement devant la loi, les techniques utilisées par la géothermie étant bien différentes, mais aussi que le législateur était fondé de limiter la liberté d’entreprendre au regard de la préservation de l’environnement.
Il a également confirmé qu’il n’y avait pas violation de la propriété privée : c’est bien Schuepbach qui ne respecte pas les nouvelles normes en vigueur pour établir ses permis de recherche, et qu’enfin un permis de recherche ne vaut pas pour un titre de propriété des ressources cherchées.
C’est une énorme défaite pour les multinationales et pour tous ceux qui, du Medef au gouvernement, voulaient relancer l’exploitation de ces hydrocarbures.
Après cette victoire, le Parti de Gauche demande au gouvernement d’aller jusqu’au bout désormais et de tenir les promesses faites par François Hollande lors de la première conférence environnementale en annulant tous les permis de recherche. Il est plus que temps d’enterrer ce débat et de se donner enfin les moyens d’une vraie transition énergétique !
La moblilisation continue plus que jamais le 19 octobre pour le « No Fracking Day », rendez-vous partout en France !
L’hydre à deux têtes du nucléaire français
Alors qu’en France le président Hollande annonce le plafonnement de la capacité de production du nucléaire, en Turquie le ministre Montebourg en vend.
Après Fukushima et les nombreux incidents de Tricastin à Fessenheim, aller refourguer a un autre pays des réacteurs franco-japonais… Est ce vraiment une bonne idée ?
Qui plus est dans un pays à forte sismicité, et où les atteintes à la démocratie ne prêtent que peu d’espoir quant à la transparence et au risque de répression contre les militants écolos qui s’y opposeraient.
Qu’en pensent les adhérents d’ Europe Ecologie les Verts ?
Pour nous c’est clair. Il ne peut y avoir de double discours. Le nucléaire est dangereux ici, il le reste ailleurs. Cessons d’exporter ce dont on ne veut pas ici !
L’arrêt progressif du nucléaire doit commencer dès maintenant et cela vaut pour tous les peuples.
Municipales Paris, Simonnet (PG) : «Cette volte-face de la direction du PCF est incompréhensible»
Hier, 67% du conseil départemental du PCF de Paris s’est exprimé en faveur d’une alliance avec le Parti socialiste dès le premier tour pour les prochaines municipales. Pierre Laurent, patron du PCF, déclare dans le Parisien «partager cette proposition». Craignez-vous pour l’avenir du Front de gauche ?
Cette volte-face de Pierre Laurent est pour moi assez incompréhensible et opportuniste. Décider que le PCF quitte le FDG à Paris, et fasse l’inverse à Marseille ? Cette décision me consterne. Mais je continue d’espérer que les militants communistes se prononceront pour leur poursuite dans le Front de gauche à Paris.
Avez-vous bon espoir quant à l’issue de ce vote, qui aura lieu les 17, 18 et 19 octobre prochains ?
Je n’ai pas de boule de cristal. Mais depuis ce matin je reçois des SMS de militants communistes qui me disent «ne lâche pas, Danielle». J’ai croisé des militants communistes effondrés, qui ne comprenennt pas pourquoi ils ne pourraient pas être autonomes sur Paris, alors que sur Marseille ils vont l’être. Cette situation est très grave. On ne peut pas dénoncer les politiques d’austérité, la casse des retraites, la rentrée catastrophique avec la réforme des rythmes scolaires, et faire alliance avec le PS. Car il y a une cohérence complète entre les politiques menées au gouvernement, les soumissions à l’austérité au niveau municipal, et les orientations de la candidate PS Anne Hidalgo. Nous devons rester unis et cohérents dans les urnes. Dans les quartiers populaires parisiens, il y a un très fort mécontentement : si on n’en est pas le réceptacle et le débouché, qui le sera ?
Vous pensez au Front national ?
En premier lieu, c’est l’abstention qui va en être l’énorme réceptacle. Et elle va permettre la surreprésentation du score du Front national, comme cela a été le cas à Brignoles. Il faut tirer les enseignements de cette élection partielle : le PS et ceux qui y sont associés s’effondrent. Le FN se présente comme la force en tête, grâce à l’abstention. Mais ils ne se préoccupent pas des acquis sociaux. Les députés FN étaient absents lors du vote sur la loi des retraites, ils n’ont pas voté ! Mais à Paris, le FN reste faible.
Dans l’hypothèse où vous partiriez seule, ne craignez-vous pas qu’une dispersion de l’électorat de gauche ne fasse le jeu du FN ?
Nous ne sommes pas seuls. Sept composantes sur les neuf que compte le Front de gauche souhaitent participer à des listes autonomes. Je n’exclus pas une grande surprise dans ce scrutin, au vu de la dynamique que nous lançons. Il est possible que le périmètre de rassemblement évolue vers un front plus large, un front du peuple. Ce sera à chacun de choisir en conscience, et pour les communistes, de savoir dans quel camp ils souhaitent agir. Si nous n’arrivons pas en tête, nous aurons à défaut rassemblé les nôtres, en restant libres sur nos choix politiques, sans aucune muselière.
Vous pensez aux écologistes ?
Je fais allusion à ceux qui participent à ce gouvernement. Je suis sûre que les militants communistes refuseront de prendre les mêmes muselières que les ministres d’EE-LV.
Ne craignez-vous pas que certains militants communistes votent pour une alliance avec le PS par peur de votre posture trop anti-PS sur le plan national ?
Pierre Laurent, lors de son discours à la fête de l’Humanité, était tout aussi dur que nous vis-à-vis de la politique nationale menée par le PS. Pour ma part, je continuerai à mettre en garde les socialistes sur leur stratégie d’explosion du FDG, et sur leur surenchère sécuritaire anti-Roms. A jouer la divison de la gauche et du peuple, à démissionner de la question sociale, ils risquent de provoquer de graves conséquences pour la démocratie et la République. Pas un jour ne se passe dans ma campagne sans que des personnes ne me parlent des Roms. Voilà le climat nauséabond qu’ils encouragent, comme s’ils étaient responsables de la spéculation immobilière, de la destruction des emplois… Ils encouragent à rendre victorieuse l’hégémonie culturelle des idées racistes. Ils jouent avec le feu.
Au vu de la stratégie du PCF à Paris, les discussions sont donc interrompues ?
Pas toutes. Mais nous avons interrompu celle sur la constitution des listes parce que nous estimons qu’elle ne pourra avoir lieu qu’une fois que les composantes auront tranché en faveur de la stratégie. Nous refusons de participer à un comparatif d’offres où le Front de gauche serait le lot de consolation, au cas où l’accord avec le Parti socialiste ne marcherait pas. Une seule composante ne peut s’autoriser à faire valoir le score de tout le FDG pour négocier pour elle-même, et provoquer une rupture en quittant la stratégie du Front de gauche. En cas d’accord politique sur la stratégie, je n’ai aucun doute que nous parviendrons à constituer des listes.
Cette posture du PCF met-elle en péril le Front de gauche pour les prochaines élections européennes ?
Il est très difficile de savoir ce qu’il va se passer. Pierre Laurent dit qu’en aucun cas cela ne remet en cause la bataille commune pour les européennes. Aujourd’hui la discussion n’a pas encore eu lieu dans mon parti ni dans le Front de gauche. Moi je dis qu’il y aura un avant et un après le vote des militants communistes.
Que dites-vous aux militants du Parti communiste français qui devront voter dans quelques jours ?
J’espère que vous restaurerez la cohérence politique du PCF au sein du Front de gauche à Paris. Faites un vote de conviction, pour poursuivre la belle aventure commune.