Pour des JO compatibles avec l’écosocialisme
Depuis leur restauration dans leur version moderne en 1896, les Jeux Olympiques se sont imposés comme un événement planétaire majeur montrant des athlètes de haut niveau et des nations s’affrontant pacifiquement sur les terrains de sport. Mais ils sont également une aubaine pour les firmes multinationales, les télévisions et les pays organisateurs ainsi qu’un défi pour le développement durable. L’Olympisme est à la fois l’organisation internationale qui rassemble le plus grand nombre de pays, la première entreprise de spectacle du monde et une puissante mythologie contemporaine capable de cristalliser une charge émotionnelle à l’échelle mondiale. Amplificateurs de passions nationales, les JO rendent les athlètes et équipes-nations dépositaires d’un énorme investissement symbolique susceptible de recréer une communauté nationale sur le mode imaginaire. On peut applaudir aux performances des athlètes français aux JO d’hiver de Sotchi sans perdre pour autant son sens politique et critique. Brève parenthèse sportive dans un monde en crise financière, environnementale et politique, les JO d’hiver sont aussi un non-sens écologique et le symbole de la course au productivisme au détriment de l’humain.
En 2007, l’année où la candidature russe a remporté l’organisation des JO de 2014, la ville balnéaire de Sotchi ne possédait aucune patinoire et la seule station de ski de moyenne montagne à proximité de la ville datait de la période soviétique, avec des remonte-pentes obsolètes. Après 7 années d’un chantier gigantesque qui a employé plus de 70.000 personnes, Sotchi compte désormais quatre stations de ski modernes, cinq immenses patinoires au bord de la mer, un stade de foot, un circuit de formule 1, un parc d’attractions et de nombreuses infrastructures hôtelières et routières (dont 77 nouveaux ponts et 12 tunnels). Au total, une facture de plus de 50 milliards de dollars (37 milliards d’euros) qui dépasse le budget des Jeux de Pékin (31 milliards d’euros). Si l’on compare aux précédents JO d’hiver (ceux d’Albertville en 1992 avaient couté 1,82 mds d’euros, Turin en 2006, 3,50 mds et Vancouver en 2010 plus de 2 mds -sources CIO-), les « Jeux de Poutine » sont les plus chers de l’histoire de l’olympisme. Et au-delà du coût économique, on peut s’interroger sur le coût social et écologique.
Lors de la construction des infrastructures, des salariés du chantier olympique ont connu des conditions de travail dénoncées dans un rapport de Human Rights Watch (HRW). Ce rapport décrit des journées de travail interminables, une rémunération incertaine, l’absence de contrat de travail, le non-respect des normes de sécurité ou encore un chantage au visa pour les ouvriers étrangers. Pour un salaire mensuel moyen compris entre «14.000 et 19.200 roubles» (soit 318 et 436 euros), les ouvriers ont travaillé douze heures par jour «avec une heure de pause pour prendre les repas et changer de tenue» et «seulement un jour de congé toutes les deux semaines».
Ces Jeux ont été utilisés par Vladimir Poutine (comme d’autres leaders avant lui) pour promouvoir son pays sur la scène internationale, créer de la cohésion nationale ainsi qu’asseoir son prestige personnel auprès des Russes. Sotchi est ainsi présentée comme une vitrine du dynamisme économique et touristique du Caucase et montre au plan international la capacité de la Russie à organiser un événement global grâce à une mobilisation budgétaire sans précédent. Ces Jeux servent aussi à redistribuer l’argent public russe à une clique de barons devenus milliardaires, au détriment de la population caucasienne ou de l’environnement.
Derrière le slogan olympique des « Jeux en harmonie avec la nature », se pose la question des effets sur l’écosystème et de l’utilisation « durable » des infrastructures par la population locale ou régionale après les jeux. Ville balnéaire au climat méditerranéen dans une région où il ne gèle jamais (il faisait 11° le 12 février), Sotchi est totalement inadaptée à l’organisation des sports d’hiver. Outre l’utilisation irraisonnée de la neige artificielle et de canons à neige, les études d’impact sur l’environnement ont été bâclées et l’on observe une véritable métamorphose des lieux avec des risques de disparition des espèces rares et menacées du fait des changements de l’écosystème local. Faute d’avoir prévu des centres de traitement des déchets, de nombreuses décharges sauvages sont disséminées aux alentours du site. Ainsi, la pollution a gagné la rivière Mzymta qui fournit l’eau potable de la ville, et les saumons de la mer Noire qui venaient y pondre leurs œufs ont quasiment disparu. S’y rajoutent des risques de glissement de terrain, d’érosion et d’inondation aggravés par les nouveaux aménagements urbains et touristiques. Des associations environnementalistes russes et Greenpeace ont bien tenté de dénoncer ce désastre écologique. Mais en vain. Plus inquiétant, Evegueni Vitichko, géologue et militant dans une association du Caucase du Nord, a été condamné à trois ans de prison dans un camp pour « atteinte aux biens » suite à la rédaction de son rapport dénonçant l’impact des travaux de Sotchi sur les écosystèmes et les populations.
L’organisation des JO justifie souvent pour les pays d’accueil le fait de pouvoir bafouer les droits sociaux et humains les plus élémentaires. Ainsi, des dizaines de milliers de Russes ont été obligés de quitter Sotchi pour faire place aux nouvelles infrastructures sportives et touristiques. De nombreux habitants ont vu leurs maisons démolies du jour au lendemain, certains se sont retrouvés à la rue, d’autres ont été relogés dans des habitats insalubres.
On peut s’inquiéter également du fait que certains principes de la charte olympique ne sont pas respectés. Ainsi en est-il du sixième article qui affirme que « toute forme de discrimination à l’égard d’une personne fondée sur des considérations de race, de religion, de politique, de sexe ou autres est incompatible avec l’appartenance au mouvement olympique ». En promulguant en juin 2013 un texte de loi qui sanctionne tout acte de « propagande homosexuelle » d’une amende de 100 000 roubles (2 300 euros), 15 jours de détention et l’expulsion du pays, Vladimir Poutine viole la charte olympique et discrimine une partie de la population.
Ces JO montrent un modèle de croissance économique qui promeut le gaspillage des ressources alors que nous entrons dans une ère où les énergies fossiles s’épuisent et où nous devons plus que jamais engager une réflexion sur la sobriété énergétique et la transition écologique. Pour reprendre le slogan de l’olympisme, l’essentiel est de participer… mais pas au prix d’une destruction de l’environnement. Tout comme les JO, l’écosocialisme est un projet à l’échelle internationale et universel. Ce projet reconnaît la dette écologique et sociale causée par l’industrie touristique et sportive et ses effets sur le climat, le pillage des ressources naturelles et l’accaparement des terres.
Après les JO d’hiver en bord de mer, bientôt le football climatisé au Qatar, supporté par des spectateurs acheminés presque exclusivement par avion. Le sport, mauvais pour la santé de la planète ?
Le 1er mars 1981
Le 1er mars 1981, dans la prison de Maze, Robert Gerard Sands, communément appelé Bobby Sands entame une grève de la faim. Les conditions de détention sont particulièrement dures pour les prisonniers membres de l’IRA. En 1976, ils perdent le statut de prisonnier politiques et entament les premières protestations. Pendant la « protestation des couvertures » (the blanket protest), les détenus refusent de revêtir l’uniforme des prisonniers de droit commun et vivent nus sous des couvertures. Puis à partir de 1978, à la suite de nouvelles violences et brimades des gardiens, les prisonniers refusent de quitter leurs cellules et de se laver, c’est la « protestation sale » (the dirty protest). Mais le pouvoir thatchérien ne transige pas. En octobre 1980, les premières grèves de la faim ont lieu dans le bloc H de la prison, celui où sont détenus les membres de l’IRA. La Dame de fer ne recule toujours pas et le mouvement est interrompu avant d’avoir obtenu gain de cause.
Bobby Sands, condamné à 14 ans de détention et incarcéré depuis 1977 veut relancer le mouvement de grève de la faim et, cette fois-ci, d’aller jusqu’au bout, c’est-à-dire jusqu’à la mort. Il recueille les noms de 70 volontaires prêts à l’accompagner dans cet ultime combat. Bobby Sands est le premier à jeûner à partir du 1er mars 1981. Un nouveau gréviste doit rejoindre le mouvement toutes les deux semaines.
En avril, alors qu’il poursuit sa grève de la faim, il est élu député le 9 avril. Il ne pourra jamais occuper ce poste. La « Dame de fer », l’amie du dictateur Pinochet, démontre encore une fois son inhumanité et le peu de cas que les libéraux portent à la vie humaine. Au bout de 66 jours, le 5 mai, Bobby Sands meurt. 9 de ses camarades de lutte sacrifient leur vie avant que le mouvement ne s’achève en août 1981.
L’émotion internationale est grande. Des manifestations dans de nombreuses villes européennes sont organisées, le gouvernement Thatcher est pointé du doigt. La tension s’est accrue en Irlande du Nord et l’IRA se renforce face à la fermeté du pouvoir britannique. En 1983, le gouvernement Thatcher cède. S’il refuse de leur accorder le statut de prisonnier politique, il accepte les 5 « exigences de l’IRA » sur les conditions de détention.
Médias • Municipales/Paris : Alexis Corbière défend les services publics sur Europe 1
Alexis Xorbière est tête de liste du Front de Gauche dans le 12ème arrondissement de Paris.
Europe 1, le 27/02/2014
Entendu • Le Grand Marché Transatlantique : « Là bas si j’y suis » (Fr.Inter) avec R.M. Jennar (PG/Attac)
Raoul Marc Jennar, membre du Parti de Gauche et du Conseil scientifique d’Attac, était l’invité de Daniel Mermet pour parler du Grand Marché Transatlantique.
La page de l’émission : www.franceinter.fr/emission-la-bas…tre-les-peuples
Jean-Luc Mélenchon soutient la liste « Rassemblement Montauban Citoyenne »
Récemment jean- Luc Mélenchon était de passage à Montauban, afin d’apporter son soutien à la liste « Rassemblement Montauban Citoyenne » menée par Marie- Claude Bouyssi :
Solidarité avec notre camarade Boualem Snaoui !
Le Parti de Gauche tient à affirmer sa pleine solidarité avec Boualem Snaoui, responsable de Ensemble, retenu en garde à vue pendant 8 heures par la police nationale, pour avoir collé des affiches dénonçant la politique criminelle du gouvernement israélien.
Le responsable local du Conseil Représentatif des Institutions Juives de France, par ailleurs tête de liste PS pour les élections municipales de Montmagny, a en effet porté plainte pour « dégradation de ses affiches sur les panneaux dédiés à la libre expression publique (…) et incitation à la haine raciale ».
Boualem Snaoui n’a fait qu’utiliser son droit d’affichage, en tant que citoyen, en placardant des affiches dénonçant les exactions israéliennes en Palestine et exprimant le soutien aux refuzniks israéliens.
Cet épisode nous rappelle malheureusement la politique de pénalisation du mouvement de solidarité avec le peuple palestinien à l’œuvre dans notre pays aujourd’hui. L’appel au boycott de l’Etat israélien est ainsi passible de condamnations, les parquets étant encouragés à poursuivre les militants, au mépris de la liberté d’expression. La mise en garde à vue de Boualem Snaoui participe de ce climat général qui vise à faire taire les citoyens qui ne réclament que la justice pour les Palestiniens.
La critique de la politique israélienne n’a par ailleurs rien à voir avec une quelconque haine raciale. Cette dernière est au contraire véhiculée par tous ceux qui amalgament la dénonciation des violations constantes du droit international par Israël à de l’antisémitisme.
Le Parti de Gauche appelle tous les citoyens qui tiennent à la liberté d’expression à se mobiliser contre la circulaire Alliot-Marie qui incite les parquets à poursuivre celles et ceux qui appellent au boycott d’Israël, en signant notamment la pétition ici : http://www.change.org/fr/p%C3%A9titions/abrogation-de-la-lettre-circulaire-alliot-marie?utm_campaign=petition_created&utm_medium=email&utm_source=guides
Assises pour l’écosocialisme
Rapport Honeyball : Un pas supplémentaire vers l’abolition de la prostitution en Europe
Le Parti de Gauche tient à saluer l’adoption par le parlement européen du rapport Honeyball sur « l’exploitation sexuelle et la prostitution et leurs conséquences sur l’égalité entre les hommes et les femmes ». Le vote des député-es européen-nes en faveur du rapport, dont celui de Jean-Luc Mélenchon qui s’était exprimé dans une tribune sur médiapart le 3 décembre 2013, reconnait ainsi que la prostitution reste une violence grave faite aux femmes et nuit à l’égalité entre les femmes et les hommes. En effet, ce rapport pointe les échecs des politiques réglementaristes mises en oeuvre en Allemagne et au Pays-Bas et défend un modèle abolitionniste comme l’ont mis en place la Suède, le Danemark, et l’Irlande. Nous regrettons toutefois le dépôt par le groupe écologiste d’une opinion minoritaire qui tentait de vider le texte de son contenu abolitionniste et de faire la distinction, que nous réfutons, entre » prostitution forcée et prostitution volontaire « .
Il affirme ainsi la nécessité de lutter contre la traite et le proxénétisme, de dépénaliser les personnes prostituées qui sont des victimes de violences, de contribuer à leur accompagnement social vers la sortie de la prostitution si elles le souhaitent, de travailler à l’éducation et la prévention, et de responsabiliser les clients par la sanction de l’achat d’acte sexuel.
En France, alors que la loi pour l’abolition du système prostitueur a été votée à l’assemblée nationale, nous attendons toujours qu’elle passe devant le Sénat. Le Parti de Gauche reste donc mobilisé pour qu’enfin la France adopte une réelle politique abolitionniste de la prostitution.
Soutien à la lutte des intermittents du spectacle
Le Medef s’obstine à exiger la suppression du régime spécifique d’indemnisation chômage des intermittents bien que l’ensemble des confédérations syndicales aient refusé cette option dès l’ouverture des négociations Unedic. Il est même dans le registre de la provocation en revenant pour la nouvelle séance de négociations de ce jeudi avec des propositions qui ne sont que le copier-coller de la première mouture présentée et déjà rejetée.
Le Parti de Gauche apporte tout son soutien à la manifestation organisée par les syndicats et la coordination des intermittents et précaires ce jeudi 27 février. Il y sera représenté par Danielle Simonnet, candidate du Front de Gauche à la mairie de Paris.
Paradoxes et potentialités des politiques éducatives municipales
Crédit photo photosdegauche.fr (david_ammar)
Les politiques éducatives qu’une municipalité peut mener sont frappées d’un étrange paradoxe. A première vue, il n’y a pas grand-chose qui soit en capacité d’infléchir les orientations nationales. Cependant, à bien y regarder, on constate que s’offre à une municipalité désireuse de contribuer à la transformation sociale un certains nombre de leviers porteurs de radicalités concrètes. Et ceci dans le strict respect du périmètre des compétences municipales.
Les politiques éducatives qu’une municipalité peut mener sont frappées d’un étrange paradoxe. A première vue, il n’y a pas grand-chose qui soit en capacité d’infléchir les orientations nationales : réparer les dégâts causés à l’Ecole de la République relève de la gageure. Le rôle des municipalités dans les politiques éducatives n’est pas de se substituer aux défaillances du service public national. D’une certaine manière, c’est rassurant ; l’échelon municipal doit rester dans l’impossibilité de remettre en cause le cadre national républicain. Car la principale menace réside bien actuellement dans la territorialisation de l’éducation, quels qu’en soient les leviers utilisés : l’autonomie et la gestion managériale sous la droite, la déclinaison de l’acte III de la décentralisation sous le gouvernement socialiste. Cependant, à bien y regarder, on constate que s’offre à une municipalité désireuse de contribuer à la transformation sociale un certains nombre de leviers porteurs de radicalités concrètes. Et ceci dans le strict respect du périmètre des compétences municipales.
La laïcité en constitue un exemple éloquent. Elle stipule l’égalité de tous, expulse les marchands du temple, élargit les horizons de la gratuité, récuse les communautarismes aliénants, ouvre les voies de l’émancipation. L’actualité nous montre à quel point elle est trop souvent battue en brèche. Les choix en matière de restauration scolaire peuvent favoriser la relocalisation de l’activité par l’encouragement aux circuits courts. Les emplois du périscolaire doivent devenir pérennes, sous statut public, bénéficier d’une véritable formation, avec la mise hors-la-loi de la précarité. En filigrane, se dessine la création d’un service public de l’animation et de l’accueil de l’enfance au niveau d’une commune. Cette initiative locale peut ensuite impulser une extension à l’échelon national.
Une exigence d’utilisation de l’argent public à des fins d’intérêt général servira de boussole à l’action municipale, en définissant une sorte de traçabilité. Par exemple, la loi Carle ne pourra pas être appliquée : l’argent de tous ne peut pas financer l’école du choix de quelques uns. La sectorisation scolaire visera à favoriser mixité sociale et vivre-ensemble. Elle sera dans les faits un antidote aux processus de ségrégation et de clientélisme. L’application d’une adaptation du quotient familial sur les différents tarifs des activités des centres de loisirs et de la restauration scolaire, en plus de faire progresser la justice sociale au quotidien, s’inscrit dans le nécessaire combat des idées. Il s’agit d’habituer au principe que chacun cotise en fonction de ses moyens et reçoit selon ses besoins. C’est de cette manière que, pour reprendre Gramsci, se reconquiert l’hégémonie culturelle.
Ces quelques leviers sont de nature à initier des inflexions majeures à la société. Ils offrent, en fin de compte, la possibilité … lire la suite sur Marianne.net