Résultats des élections municipales, Manuel Valls prépare une manipulation

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À Paris, la valse des étiquettes continue. Lors du dépôt de leur liste, les candidats de la liste « Front de Gauche – À Paris, place au peuple », déclarent leur étiquette « Front de gauche », mais leur reconnaissance comme liste « Front de Gauche » n’est pas garantie par la Préfecture qui se retranche derrière la grille par laquelle le ministère entend recenser les couleurs des listes. Celle-ci est ambiguë et ne reconnaît comme liste Front de Gauche que celles présentée par « le Parti de Gauche et le Parti Communiste ». À Paris toutes les composantes du Front de Gauche, sauf le PCF, sont unies, mais Manuel Valls s’arroge le droit de minorer le résultat du Front de Gauche en ignorant ses listes.

Contrairement aux informations données précédemment par le ministère, les préfectures ne font qu’enregistrer les listes et c’est bien le ministère de l’intérieur qui décidera du classement dans les nuances dans les 9628 communes de plus de 1 000 habitants de notre pays où existe le scrutin de liste. Manuel Valls prépare une manipulation d’ampleur lors de l’annonce des résultats : le ministère de l’intérieur sertait-il de nouveau le ministère de la police politique ?

Pacte de responsabilité : il ne se négocie pas, il se combat

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François Hollande a décidé d’accélérer la mise en œuvre de son pacte de responsabilité. Le PS lui a immédiatement emboîté le pas, se vautrant avec délices dans le discours incantatoire de la « grande négociation sociale » en échange de suppressions de cotisations sociales payées par les entreprises en contrepartie. Mais, surprise, pour le PS celles-ci ne sont pas dues que par les entreprises « les contreparties doivent être respectives, (chaque partenaire doit prendre sa part de l’effort commun) et respectées. Elles doivent être négociées ». Ce sont donc les salariés qui doivent payer ! Joli tour de passe-passe ! Le Medef poursuit ainsi inlassablement sa campagne pour ce qu’il appelle « un allègement du coût du travail » c’est-à-dire une dégradation des droits des travailleurs et veut des négociations au niveau des branches « sans contrainte nationale ». Car celles-ci « stressent » le patronat dixit Pierre Gattaz ! Le PS, sous l’impulsion de son secrétaire national Harlem Désir, vient de s’aplatir devant lui, par un vote de 2/3 de son bureau national, soit une majorité écrasante, bien loin des rêves de ceux qui essaient de faire croire le PS plus à gauche qu’il n’est.

Comme la direction de la CFDT est d’accord avec le Medef pour maintenir le CICE (Crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi), ce qui arrange le gouvernement, J-M. Ayrault va devoir trouver 10 milliards de baisse de dépenses publiques de plus pour compenser la baisse de cotisations annoncée de la branche famille. Ce dernier aura donc obtenu 30 milliards, plus des régressions du droit du travail. Et les salariés ? Rien, une fois de plus. F. Hollande espère que tout sera bouclé pour fin mars afin de pouvoir engager la responsabilité du gouvernement en avril. En remaniant son gouvernement à cette occasion avec l’inconnue du changement ou non de premier ministre, le président espère trouver un regain de popularité à quelques semaines de l’élection européenne du 25 mai. Compte-t-il sur la droite?

A gauche par contre le rejet est massif et ne peut que s’accentuer. Le Front de Gauche appelle à la mobilisation contre ce pacte monstrueux, pour faire échouer cette « politique de l’offre » qui ne mène qu’au désastre économique, social et écologique. C’est le sens de la proposition d’une marche du ras le bol le 12 avril qui s’adresse à tous ceux qui refusent la politique d’austérité et ne veulent pas laisser la rue à la réaction. L’élection européenne permettra aussi de défendre une alternative de gauche face au cours libéral du PS et de la social-démocratie européenne qui vote avec la droite la privatisation du rail et négocie avec les Etats-Unis le grand marché transatlantique.

L’eau du Loing est arrivée

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Depuis ce matin les usagers de la régie publique Eau des Lacs de l’Essonne peuvent boire de l’Eau de source directement à leur robinet. Les Lacs de l’Essonne, bientôt une station thermale puisque dans toutes les baignoires de Viry-Chatillon, on a le privilège de se laver à l’Eau de source !

Ce grand cru 2014, c’est notre victoire collective. Celle du service public, des techniciens et des ouvriers qui se sont relayés nuits et jours pour que l’alimentation en eau soit réalisée dans les meilleurs conditions et dans le respect des normes sanitaires. C’est également la victoire de la démocratie. Cette régie est la vôtre. Vous participez à la politique tarifaire, écologique, social de l’usage de l’eau, à travers le système de cogestion entre vos élus, et les représentants d’associations d’usagers, de consommateurs et de défense de l’environnement. Vous avez décidé de sa création en Juin 2010, lors d’une votation citoyenne qui a vu le Oui à la Régie Publique l’emporter à plus de 95 % des suffrages exprimés.

Nous avons valeur d’exemple, car nous avons réussi à arracher aux multinationales la main-mise sur notre eau, ben commun du vivant. D’abord en s’extirpant du SEDIF (Syndicat des Eaux d’île-de-France) pieds et mains liés avec Véolia en 2010. Puis aujourd’hui, en s’affranchissant de la Lyonnaise des Eaux, grâce ce partenariat historique et 100% public avec Eau de Paris. En cette occasion, je tiens à remercier Anne le Strat et toute l’équipe d’Eau de Paris pour leur engagement à nos côtés.

J’étais la semaine dernière à Bruxelles pour porter ce message d’espoir que nous avons envoyé depuis Viry-Chatillon. J’y ai assisté au dépôt d’une Initiative Citoyenne Européenne (ICE) par la Fédération Syndical Européenne des Services Publics (FSESP) qui vise à faire reconnaître l’eau comme un droit humain. Ce statut c’est celui que nous défendons déjà à l’agglo par la gratuité des premiers mètres cube, du compteur, et sans part fixe dans vos factures pour l’usage domestique .

Bien sûr, une telle avancée ne fait pas plaisir à tout le monde, surtout pas aux industriels. Nous en avons fait les frais, Vae solis et Eau du Sud parisien, filiale de la Lyonnaise ont tenté de discréditer notre action. Sans succès. Nous attendons les suites des plaintes que nous avons déposées pour trafic d’influence.

Au Parlement Européen, les défenseurs de l’ICE, l’Eau est un droit humain, qui a reçu plus de 1,65 millions de signatures, font face aux mêmes rapaces, à ces mêmes ennemis de l’intérêt général et du service public. Aquafed, le puissant lobby des opérateurs privés de l’eau, à la main de Suez et Véolia, tente de mettre la main sur l’Eau européenne, et de casser la dynamique citoyenne en faveur de la préservation et de la sanctuarisation de la ressource en Eau.

C’est le goût du combat qu’a donc aujourd’hui l’eau qui coule dans les robinets de Viry-Chatillon. Ce combat, c’est celui qui amènera Grigny, au plus tard en 2018, à boire à son tour ce Grand Cru.

Notre-Dame-des-Landes • Ce sont les socialistes qui veulent passer en force

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Crédit photo photosdegauche.fr (stef.burlot)

Le président Socialiste de la Région des Pays de la Loire a demandé aujourd’hui à François Hollande l’évacuation des militants et résistants sur le site de Notre Dame des Landes. Après avoir monté en épingle le « millier » de casseurs et les scènes de « guérillas urbaine » la ficelle est grosse.

Ce sont les socialistes et Jean Marc Ayrault qui tentent de passer en force, encore une fois. Contre une majorité de français qui s’opposent à eux, contre les faits et les chiffres qui leur donnent tort, en imposant, par la répression, un projet inutile.

NON à l’aéroport de Notre-Dame des Landes

Françoise Verchère, conseillère générale, participait à la manifestation du 22 février à Nantes, elle interpelle Manuel Valls 

Monsieur le Ministre de l’Intérieur,

Je vous ai entendu commenter dès samedi soir les événements en marge de la manifestation contre l’aéroport de Notre Dame des Landes et vos propos appellent de ma part quelques réactions et aussi plusieurs questions.
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Sur les chiffres d’abord : vous avez parlé de 1000 casseurs et de 20 000 manifestants dont vous avez dit qu’il fallait les différencier des premiers. Je crois décidément que vos services ont un problème avec le calcul car nous étions beaucoup plus de manifestants et il y avait beaucoup moins de casseurs : disons qu’on pourrait diviser le premier chiffre et multiplier le second par deux au moins pour approcher de la vérité. Mais dans cette affaire d’aéroport, la vérité est décidément malmenée depuis longtemps…

Sur les fameux casseurs : je vous avoue que j’ai été très surprise de comprendre que vos services les connaissaient visiblement bien (vous avez donné des précisions sur leur origine, leur positionnement politique) et même qu’ils savaient ce qui allait se passer. Depuis deux jours, les bruits couraient sur des incidents à venir ; les avocats savaient qu’ils risquaient d’être réquisitionnés pour de nombreuses gardes à vue. Samedi matin, au moment où nous étions avec les tracteurs à l’aéroport de Nantes-Atlantique, les policiers présents nous ont spontanément parlé des «blacks blocs», en nous disant «qu’ils allaient gâcher notre manifestation ».

Je m’étonne donc que « les forces de l’ordre » n’aient pas été au fond plus efficaces puisque cela aurait dû être leur mission, n’est-ce pas ? Puisque l’on sait désormais interdire un spectacle avant même qu’il n’ait lieu, et puisque nous n’avons pas sur la ZAD 1000 casseurs ni blacks blocs, pourquoi ne les avez-vous pas fait arrêter avant leur arrivée ? J’imagine que s’ils sont si dangereux, vous avez certainement des preuves et même des faits graves à leur reprocher ?

Mais peut-être préfériez-vous les arrêter en flagrant délit ? Est-ce pour cela que vous n’avez pas fait protéger l’agence Vinci, située au tout début du parcours de la manifestation, pas plus que des engins de chantier Vinci aussi (car Vinci est partout vous le savez, immobilier, parkings, aéroports…) dont vous saviez qu’ils seraient forcément des cibles ? Est- ce pour cela que la Préfecture n’a autorisé qu’un parcours ridiculement petit, jamais vu jusque là ? Est-ce pour cela que les échauffourées localisées dans un périmètre pourtant restreint ont duré plusieurs heures ? Et au bout du compte combien y a-t-il eu d’interpellations ? Une douzaine seulement…C’est assez curieux et à vrai dire difficilement compréhensible alors que les moyens déployés étaient impressionnants, en hommes et en matériel anti-émeute, alors que la fermeture du centre ville était inédite, alors qu’il y avait vraisemblablement des hommes à vous des deux côtés.

Évidemment les images de « la guérilla urbaine » dont vous avez parlé seront reprises à l’envi plus que celles du char-triton, des 520 tracteurs présents ou des nombreuses familles manifestant paisiblement. Évidemment, cela permettra d’occulter une fois encore le fond du dossier, évidemment le chœur des partisans de l’aéroport poussera des cris horrifiés en rejetant la responsabilité sur les organisateurs de la manifestation.

Organisateurs qui ont pourtant tenté d’éviter l’affrontement en interposant des tracteurs entre l’imposant mur de fer érigé et ceux qui voulaient effectivement en découdre. Organisateurs dont le métier n’est pas d’assurer l’ordre, vous en conviendrez et à qui il serait malvenu de demander de faire mieux que vous… Organisateurs particulièrement choqués, en tout cas, par les propos du Préfet de Loire-Atlantique qui n’a pas hésité à affirmer que nous « opposants historiques » devions cesser « d’être la vitrine légale d’un mouvement armé ». Je me suis pincée pour y croire…encore un peu de temps et nous finirons nous-mêmes par être tenus pour de dangereux terroristes alors que nous avons participé loyalement au débat public, et à toutes les commissions mises en place. Débat déloyal puisqu’il y a une « vérité officielle » intangible même quand elle est contraire aux faits, aux chiffres et à la réalité. Le Premier Ministre ne reconnaît la validité que de la commission du dialogue à qui il avait donné mission de valider à nouveau le projet, mais refuse de regarder les conclusions accablantes de la commission des experts scientifiques au regard de la loi sur l’eau. Comment croire encore à la parole de l’État ?

En réalité, Monsieur le Ministre, tout cela est très lisible et vieux comme le pouvoir. Pour discréditer notre combat, et tenter de retourner l’opinion publique qui nous est aujourd’hui favorable, on fera appel à la peur du désordre, on utilisera l’image, déplorable je vous l’accorde, des dégradations commises par les méchants casseurs et on justifiera ainsi une nouvelle opération policière pour aller enfin nettoyer la ZAD de ses « délinquants dangereux », en même temps que de ses tritons et de ses paysans. Il faudra mettre les moyens (ils sont mille, ne l’oublions pas, et les tritons innombrables…) mais vous y êtes peut-être prêts pour que « force reste à la loi »? Permettez-moi de vous le déconseiller car pour que nous, citoyens, acceptions désormais cette clef de voûte théorique de la société, (« la seule violence légitime est celle de l’État »), il faudrait que l’État soit irréprochable, que la loi soit juste et que ses représentants soient dignes du mandat que nous leur avons confié. Vous avez compris, je pense, que ce n’est pas le cas depuis longtemps.

Depuis deux jours, j’ai lu et entendu que le centre ville de Nantes était « saccagé », qu’un commissariat avait été « dévasté », qu’il faudrait du temps pour « panser les plaies de la ville », que les dégâts ne pouvaient pas encore être chiffrés, autant dire que c’était l’apocalypse. Les mots eux-mêmes sont visiblement sens dessus dessous… Puis-je vous suggérer de venir à Nantes pour juger de la situation ? Aujourd’hui dimanche, flottait certes une petite odeur de gaz lacrymogène, mais le tramway roulait et les nantais flânaient. Je ne nie pas les poubelles brûlées, les pavés arrachés, les vitrines brisées et les murs maculés dans le secteur des affrontements. Je déplore ce vandalisme d’autant plus que nous dénonçons par ailleurs le gaspillage d’argent public qu’induirait le transfert de l’aéroport !

Mais je voudrais aussi vous rappeler que samedi des personnes âgées, des enfants ont été noyées sous les lacrymogènes. Et qu’un jeune manifestant a perdu un œil à cause d’un éclat de grenade assourdissante. Ce n’était pas un casseur. Et cela nous rappelle le même malheur survenu déjà à Nantes, à cause d’un tir tendu de flash ball lors d’une manifestation sans violence devant le Rectorat. Les aubettes seront reconstruites, cela fera même monter le P.I.B mais ce jeune restera, lui, marqué à jamais. Cela m’interroge sur la manière dont les forces de l’ordre utilisent leurs armes et me scandalise davantage que la casse matérielle. Et demain, si le gouvernement persistait dans son projet d’aéroport, la destruction du bocage de Notre Dame des Landes et de la vie qu’il abrite serait elle aussi irréversible.

Il faut arrêter un projet désormais dans l’impasse et régler le problème en prenant la seule décision raisonnable: respecter la loi sur l’eau, améliorer l’aéroport de Nantes- Atlantique et rendre sa sérénité à Notre Dame des Landes pour que la ZAD redevienne une

campagne où vivre et travailler. Vous pourrez ainsi, Monsieur le Ministre, vous consacrer aux blacks blocs si vous le jugez indispensable.

Dans l’espoir de votre réponse, je vous assure de mes salutations les plus distinguées,

Françoise Verchère,
Conseillère générale de Loire-Atlantique

Le PS et la droite alliés contre le service public ferroviaire au Parlement européen !

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Le Parlement européen vient d’adopter le 4e paquet ferroviaire. Ce paquet prévoit en particulier la fin du service public du transport régional avec l’ouverture à la concurrence de ce secteur.

Les libéraux et le Parti Socialiste européen, PS français inclus, ont voté main dans la main cette agression contre le service public ferroviaire.
Je dénonce cette collusion et l’hypocrisie qui l’entoure.

J’appelle les citoyens à punir les élus UMP, PS et à rompre avec cette Europe libérale en votant pour les listes du Front de Gauche aux élections européennes du 25 mai prochain.

Gulliver, patron d’HSBC, fait de l’Europe l’île de Lilliput de la finance internationale !

Stuart Gulliver, le Directeur Général de la banque HSBC, banque des exilés fiscaux, a ridiculisé aujourd’hui la « directive bonus » de l’Union Européenne qui entre en vigueur cette année.

En dévoilant publiquement des mesures de contournement de cette directive pistolet à bouchon, c’est la crédibilité démocratique de l’Union Européenne qui est une fois de plus ébranlée. Les actionnaires d’HSBC distribueront ainsi des primes équivalant à deux fois le salaire fixe de certains banquiers, comme l’y autorise la réglementation européenne, vaste passoire pour la finance mondialisée. Un système de défraiement trimestriel permettra également de contourner le plafond des rémunérations dans le cas de 665 employés.

En 2013, HSBC a ainsi octroyé 3 milliards d’euros de bonus, soit 6,2% de plus qu’en 2012. La rémunération globale de Gulliver a également été revue à la hausse : il a empoché, au titre de 2013, 9,7 millions d’euros, contre 9 millions d’euros un an plus tôt.

Gulliver, symbole de la finance qui gouverne, arrogante et méprisante de la souveraineté populaire, se moque des législations européennes fantoches. Il encourage publiquement les autres banques à en faire de même, de la BNP en passant par la Société Générale.

Le Parti de Gauche condamne ce dédain de souveraineté des peuples européens. Il devient urgent d’engager la nécessaire définanciarisation de la France et de l’Europe. Le Parti de Gauche s’y engage en défendant la séparation stricte des activités bancaires, le contrôle des capitaux et la taxation différentielle, l’impôt général sur le capital, la limitation des écarts de rémunération de 1 à 20 et le revenu maximum.

Hiroshima, l’effet d’une Bombe • #広島市 • Ecosocialisme au Japon, épisode 9 • #エコソシアリズム

HiroshimaDomeQuai_s.jpg 6 août 1945, un matin de guerre en été. Le ciel est clair, le soleil radieux. Il est 8h, la journée commence à Hiroshima, une ville de 350.000 habitants qui longe la Mer intérieure du Japon. Des étudiants et lycéens ont été mobilisés dans la ville pour des travaux de remblais. Des travailleurs, principalement Coréens, ont été amenés de force pour prêter la main. Entre 2000 et 6500 enfants ont été envoyés à la campagne pour fuir les bombardements.
La fin de la guerre est proche, l’état-major États-unien veut en finir avec les forces armées du Japon. Il cherche le coup final. Plusieurs possibilités, militaires et diplomatiques, sont examinées : débarquement terrestre, entrée en guerre de l’URSS contre le Japon… puis rejetées, cette dernière risquant de donner trop de pouvoir aux soviétiques.
L’hypothèse est finalement retenue d’un bombardement atomique, qui permettrait aux États-Unis de justifier les dépenses de recherche dans le domaine du nucléaire militaire auprès de sa population, et surtout de tester les effets grandeur nature de la Bombe A. Le « projet Manhattan », démarré trois ans plus tôt, trouve sa justification. Quatre objectifs possibles sont identifiés, dont Hiroshima et Nagasaki. L’état-major a posé ses conditions : la cible doit être une ville qui n’a pas subi trop de bombardements et d’une certaine superficie, pour pouvoir étudier au mieux les effets de la bombe. Hiroshima présente toutes ces caractéristiques et la ville a en outre un avantage décisif : elle ne détient pas de prisonniers américains.
HiroshimaOldPhoto_s.jpg 8h15, la première bombe atomique de l’histoire de l’humanité est larguée. Elle contient 50 kilogrammes d’uranium 235 et mesure trois mètres. Elle a été surnommée Little Boy et couverte de graffitis et d’injures à destination du peuple Japonais. A 600 mètres du sol, juste au-dessus d’un hôpital, Little Boy explose en produisant l’équivalent d’un deuxième petit soleil dans le ciel d’Hiroshima : une boule de feu de 280 mètres de diamètre, au cœur de laquelle la température avoisine les 1.000.000 °C. L’air se dilate, la pression de l’explosion atteint 19 tonnes / m2.
En un éclair tout brûle, se tord et fond. Tout ce qui se tient sur terre, êtres humains, espèces vivantes et bâtiments, est incinéré sur place dans un rayon de 2 kilomètres. Au-delà se combinent les trois effets de la Bombe A : radiations, chaleur et souffle de l’explosion. Et la pluie noire qui donnera son titre au terrible film 黒い雨 Kuroi ame de Shohei Imamura.
350.000 personnes sont irradiées, brûlées et projetées. Les survivants, les « Hibakusha », développeront pour beaucoup cancers et leucémies. Une loi promulguée en 1957 leur assurera un suivi médical particulier. Mais 140.000 personnes mourront avant la fin de l’année 1945. La plupart des enfants envoyés à l’abri à la campagne sont devenus orphelins.
Le tout n’a duré qu’un instant.
HirsohimaMemorial_s.jpg 22 février 2014, Hiroshima, un beau matin d’hiver. Ciel clair, soleil radieux. A l’endroit même où la bombe a explosé se trouve le Dôme de la Bombe A, conservé en l’état pour mémoire. Plus loin, dans le parc du Mémorial, une flamme allumée dans un temple de Miyajima, censée brûler jusqu’à l’éradication de la dernière arme nucléaire sur Terre. Une arche en hommage aux victimes, et un Musée. Dès l’entrée de celui-ci, le poids de la France dans l’arsenal nucléaire est souligné. Lire la suite sur le blog

Accord avec les Etats-Unis : la tartufferie Le Pen est risible !

MLP1.jpg Cinq ans après que j’ai lancé l’alerte, Marine Le Pen se réveille ! A la veille des élections européennes, elle prétend soudain faire la « guerre » au Grand Marché Transatlantique entre l’Union européenne et les Etats-Unis d’Amérique.

Ce réveil électoraliste ne doit pas faire trop faire illusion. En effet, dans cette « guerre », les amis de Madame Le Pen ont déjà capitulé. En région PACA, vendredi dernier, le groupe FN a voté contre la motion du Front de Gauche qui condamnait ce projet de libre-échange generalisé. La motion a été adoptée avec l’appui des Verts et de certains socialistes dont le président Michel Vauzelle. Le Front national a voté pour le projet avec la droite et d’autres socialistes. De son côté Jean-Marie Le Pen a préféré manquer la réunion du Conseil régional pour ne pas avoir à prendre position.
Mais la bataille contre le nouveau marché unique transatlantique est bien engagée. Avec le vote des conseils régionaux ile de France et PACA ce sont dix sept millions de français qui ont été placés « hors grand marché transatlantique ».

Avec les Verts et de nombreux socialistes, le Front de gauche fait émerger une nouvelle majorité de gauche contre le libre échange et le productivisme qui le sous tend.

Intermittents • Derrière l’épouvantail de l’intermittence, tous les chômeurs

maxnewsworldtwo897288.jpg « Cessons de tirer sur les intermittents ». C’est le titre d’un billet à la une des Echos daté du 24 février signé par l’ex-présidente du Medef, Laurence Parisot. Elle y explique aux lecteurs du quotidien économique qui n’en ont pas forcément l’habitude qu’il ne serait pas sage de faire des intermittents des boucs émissaires. La preuve qu’ils ne sont pour rien dans le déficit de l’Unedic, dit-elle, c’est qu’en 2008, la caisse était alors excédentaire de 4,5 milliards d’euros et qu’en 2010, elle était déficitaire de 2,9 milliards à nombre égal d’intermittents et à montants d’indemnisation équivalents. Mieux, reprenant des thèses syndicalistes extrémistes, elle se livre à une apologie de la solidarité. A ceux (sans doute nombreux dans son entourage) qui lui répètent en boucle que les allocations allouées aux intermittents sont cinq fois supérieures aux cotisations collectées dans le secteur, elle répond par un argument d’ordinaire étranger à la rhétorique patronale. « Où irait-on si l’on se mettait à soupeser au sein de l’Unedic la contribution de chaque secteur d’activité et à évincer ceux qui, sur une certaine durée, afficheraient un solde cotisations-allocations négatif ? » Cette excellente question, on aimerait qu’elle la pose à ses anciens camarades du Medef, qui, manifestement, persistent à penser de la sorte. Il ne faut toutefois pas se méprendre sur la conversion de l’ancienne présidente du Medef. La culture reste pour elle une marchandise et c’est en comptable avisée qu’elle se penche sur le problème. Pas à la manière du président américain, Abraham Lincoln, qui avait lâché à quelques cupides accrochés à leur magot : « si vous trouvez que la culture coûte cher, essayer l’ignorance ! » Il incluait dans sa remarque du social et du civilisationnel. C’est moins évident pour Madame Parisot pour laquelle « l’offre culturelle » est avant tout une « offre économique » juste « pas comme les autres ». A prendre en compte, car « le rayonnement et l’attractivité de notre pays » dépend aussi « de sa production culturelle ». « L’économie et la culture ne sont pas en conflit d’intérêts. Tout au contraire. (…). Elles ont un potentiel de synergies vertueuses tout à fait exceptionnelles. Profitons-en ! ».

Mais – nous y voilà – pour mieux en profiter, il faudrait, « impérativement lutter » contre les « nombreux abus dont fait l’objet le régime d’assurance chômage des intermittents du spectacle. » Pour tout dire, « des plafonnements, des critères différenciés entre les métiers techniques et ceux du spectacle vivant, des simplifications dans les procédures, pourraient largement y remédier. » La « figure emblématique de l’intermittent du spectacle », souligne Madame Parisot, c’est « l’acteur de théâtre ». Ce qui exclut d’emblée beaucoup de monde de l’intermittence, au premier rang les techniciens de l’annexe VIII avant de tronçonner l’annexe X et de faire le tri parmi les artistes. Quant aux simplifications de procédures, les négociateurs du Medef y travaillent. A tout bien considérer, il y a une différence de tactique entre l’ex-présidente et ceux qui l’ont débarquée l’an passé au profit de Pierre Gattaz mais pas de stratégie. Il s’agit plus que jamais de faire la guerre aux salariés.

La renégociation de la convention Unedic offre pour cela un beau champ de bataille. Et le Medef, en enfant gâté auquel on cède tout ces temps-ci, n’a pas fait dans le détail. Il a proposé d’entrée au nom de « l’équité » la suppression pure et simple des annexes VIII et X qui régissent le statut des intermittents, mais aussi l’annexe IV des intérimaires et la révision à la baisse de toutes les dispositions pour le régime général. La presse jusqu’ici s’est focalisée sur les intermittents. C’est plus photogénique et on peut recycler les articles d’année en année. Mais en réalité, tous les salariés privés d’emplois, les précaires, les temps partiels, les chômeurs de courte ou longue durée sont concernés.

Le document-cadre du Medef est explicite. Le système actuel est selon lui « aveugle à la conjoncture économique et à la réalité du marché du travail ». Sans vergogne aucune, l’organisation patronale dont les adhérents multiplient les plans sociaux, les délocalisations et autres restructurations propose des mesures pour « inciter au retour à l’emploi ». Car le chômeur est, on le sait, rétif, paresseux, voire roublard. Il peut, à défaut de retrouver un travail en CDI compenser le montant de ses allocations en exerçant une activité réduite. Horreur : son travail n’est plus qu’une « activité de complément » et les bénéfices qu’il en tire, ajoutés à ses allocations, peuvent parfois égaler voire dépasser son ancien salaire. Pour casser cet « effet d’aubaine » (sic) dont se goinfrent aussi les intérimaires, il faut plafonner de manière drastique le montant de cette combinaison de revenus.

Mais avant tout, pour remotiver le chômeur par nature profiteur, le Medef suggère de baisser les allocations. Si le taux de chômage est supérieur ou égal à 10%, comme aujourd’hui, la période d’indemnisation va courir sur 24 mois (36 pour les seniors). Mais si par bonheur, le chômage passe sous la barre des 10%, la période d’indemnisation va se rétracter à 18 mois (30 pour les seniors). De la même manière, il faudra 4 mois d’affiliation au minimum pour ouvrir ses droits à l’indemnisation comme aujourd’hui si le taux de chômage est égal ou supérieur à 10%. Mais deux mois de plus donc 6 mois si ce taux passe sous les 10%. Autrement dit, dès que la situation s’améliorera un peu statistiquement, elle empirera réellement pour des millions de chômeurs pour qui il sera plus difficile d’être indemnisé et sur une durée plus courte.

En dehors de ces considérations sur le retour à l’emploi et l’équité, le Medef prend le prétexte du déficit et la dette grandissants de l’Unedic. Feignant l’affolement, il agite hystériquement la menace de 40 milliards d’endettement en 2017. N’aurait-il pas remarqué qu’il vide lui-même les caisses en multipliant les emplois précaires et les périodes de chômage d’une part grandissante de la population ? N’aurait-il pas foi non plus dans ce qu’affiche le pin’s de son président Pierre Gattaz qui promet un million d’emplois que devraient libérer les 50 milliards du pacte de responsabilité ? Il se refuse en tout cas à augmenter sa part de cotisation (dont il ne cesse d’exiger la baisse lorsque la caisse est excédentaire) alors même que le record de versement des dividendes sur la planète vient d’être battu. Plus de 1000 milliards de dollars ont été versés en 2013 aux actionnaires, soit une progression de 43% entre 2009 et 2013 ! Et la France, ce pays où il n’est pas possible de faire des affaires, dont le déclin nous est annoncé à chaque JT ne s’en tire en la matière pas si mal avec une troisième place mondiale : 50 milliards distribués à ses actionnaires. A cette aune, il est effectivement urgent d’en finir avec le surcoût estimé des annexes des intermittents (320 millions par an), des intérimaires (340) et de faire les poches des chômeurs actuels et futurs du régime général…

Jeudi 27 février va se tenir une nouvelle rencontre entre les syndicats salariés et le Medef. Pour défendre le statut des quelque 100 000 intermittents et des deux millions d’intérimaires (dont les revenus seraient amputés de 20% en cas de suppression de l’annexe IV), la CGT appelle à une journée de grève et de mobilisation. Un rassemblement organisé par les intermittents et la coordination nationale pour la défense de la culture aura lieu à Palais Royal, à 14h, devant le ministère de la Culture avant de partir en manif vers le siège du Medef.

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