Les buches et embuches de Vincent Peillon

Cocq-francois-cocq
Un contrefeu sur un contrefeu n’a jamais éteint un incendie. Après avoir tenté le 26 janvier, par le biais du décret sur les rythmes scolaires, une première diversion pour échapper à la sanction sur sa loi d’orientation présentée trois jours plus tôt, Vincent Peillon essaie de nous resservir la même manœuvre via les vacances d’été pour sortir du bourbier dans lequel il s’enfonce sur les rythmes.

Dimanche 24 février, Vincent Peillon a donc préconisé sur BFM-TV six semaines de vacances en été réparties en deux zones. Paniqués, ses conseillers l’ont invité à corriger le tir en cours d’émission comme le rapporte Le Parisien-Aujourd’hui en France du 25 février, le ministre concédant que « nous commencerons peut-être à en discuter après 2015 ». Peu importe, le ministre venait de lancer une nouvelle balle et attend désormais de voir qui ira la ramasser.

Pour autant, les stratégies d’évitement du Ministre ne se limitent pas à des ficelles de communication. Elles ne doivent pas occulter qu’à chaque saillie médiatique, Vincent Peillon tente de pousser toujours un petit peu plus son avantage vers une territorialisation de l’éducation, la fin du cadre national et l’instauration d’une école à la carte, nouveau vocable pour parler d’une école à plusieurs vitesses.

Ce que cache la déclaration du ministre sur les vacances d’été transparait dans la justification qu’il fournit à l’appui de sa proposition : « ça va nous obliger à revoir les examens, et en particulier le fameux baccalauréat […] qui occupe les locaux d’un certain nombre d’établissements très tôt dans le mois de juin». Nous y voilà !

La nouvelle annonce de Vincent Peillon cible donc une fois encore le baccalauréat en tant qu’examen national. Le 12 janvier 2013, au Grand-Jury- RTL, il avait déjà défloré le terrain arguant qu’il faut désormais « attaquer des choses qui divisent les français, comme le baccalauréat. Cette question ne devra pas être taboue. […] Le bac, le contrôle continu, oui on y réfléchi. Pour reconquérir le mois de juin ».

Si Vincent Peillon est aussi persévérant sur cette voie, c’est qu’il sait que le démantèlement du cadre national est le préalable libéral à l’institution d’une école à plusieurs vitesses dont la loi d’orientation bâtie sur l’égalité des chances et le socle commun est l’outil perce-muraille. Cela se traduit donc aussi au niveau des diplômes. Après que Sarkozy ait explosé la carte des formations et des diplômes dans le supérieur, Peillon veut réussir dans le secondaire là où ses prédécesseurs Fillon, Ferry et Darcos avait échoué malgré leurs velléités : abandonner le baccalauréat en tant qu’examen national anonyme pour y substituer un contrôle continu à la carte.

Briser le cadre national du bac général par le contrôle continu est un vieil objectif du patronat. Cela permettrait ensuite de justifier la sélection à l’entrée de l’Université, mais surtout d’affaiblir les conventions collectives, le bac étant le premier diplôme général reconnu par celles-ci. De là à trouver une cohérence avec l’accord Medef apporté par un plateau par le gouvernement le 11 janvier dernier et auquel se sont ralliés trois syndicats minoritaires, il n’y a qu’un pas qui ne nécessite pas même d’étirer la jambe…

Bien sûr, Vincent Peillon va se montrer rassurant et proposer une « dose de contrôle continu ». Mais qui ne voit pas qu’en développant le contrôle continu, les épreuves nationales anonymes seraient très vite réduites à la portion congrue ? Il faudrait dès lors détenir le précieux sésame délivré par un lycée des beaux quartiers pour prétendre continuer dans les voies les plus demandées. La sacro-sainte concurrence libre et non faussée trouverait un nouveau terrain d’atterrissage dans l’éducation nationale, avec d’un côté des établissements prolongeant le socle commun destiné à la plèbe, quand d’autres appliqueraient les programmes et proposeraient des activités à la carte. Ce bac, enraciné dans l’environnement socio-économique, n’aurait dès lors plus de valeur identique sur le marché du travail, pas plus qu’il n’offrirait les mêmes garanties de poursuite d’études, et a fortiori de réussite ultérieure.

Vincent Peillon ne commet aucune bourde. Il avance à marche forcée et jauge jusqu’où il peut aller. Des rythmes scolaires aux vacances d’été en passant par le baccalauréat, il prépare les points d’appui à sa loi d’orientation. Ses contrefeux sont autant de bûches qui servent à alimenter le brasier dans lequel il invite à se brûler les doigts. Nous ne lui ferons pas ce plaisir car nous ne sommes pas dupes du démantèlement de l’école publique auquel il s’attèle avec tant d’application.

Crédit photo photosdegauche.fr (octave_honorin)

Gratuité des services publics

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RÉÉCOUTEZ, C’EST GRATUIT !

Mardi dernier, j’intervenais dans l’émission de Daniel Mermet sur France Inter « Là bas si j’y suis ». Je vous mets le lien dans lequel vous pouvez, si vous le souhaitez, réécouter l’émission. Le thème abordé était la gratuité, et notamment bien sûr la gratuité des services publics.

Je crois que nous avons acquis une certaine légitimité sur cette question. 4 notes de blogs s’y réfèrent explicitement, celles du 28 avril 2010, du 9 septembre 2010, du 26 novembre 2010 et enfin celle du 13 septembre 2011. Cette dernière contient la vidéo dans laquelle Jean-Luc Mélenchon était intervenu sur ce même thème lors du colloque organisé aux Lacs de l’Essonne intitulé « Viv(r)e la gratuité des services publics.

http://www.dailymotion.com/video/xg3peh_jean-luc-melenchon-viv-r-e-la-gratuite-des-services-public_news 

A travers cette vidéo, vous pourrez également retrouver sur le compte Dailymotion OHTV l’ensemble des intervenants lors de ce colloque : Corinne-Morel Darleux, Paul Ariès, ou encore Roger Martelli et Jean-Louis Sagot-Duvauroux, qui interviennent également dans l’émission de France Inter. Elles ont été mises en ligne en décembre 2010.

J’espère que toutes ces interventions finiront de convaincre les plus sceptiques. Si ce n’est pas le cas, vous pouvez vous référez aux actes du colloque dans Liberté Égalité Gratuité, édité chez Golias.

Le 27 février (devant le Sénat) • Tous ensemble pour le vote de la loi d’amnistie sociale !

Pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy de nombreux salariés, syndicalistes, responsables associatifs et citoyens ont été fichés, condamnés ou sont sous le coup de poursuites pénales ou administratives pour avoir participé à une action collective en faveur de l’intérêt général ou au service de revendications professionnelles et sociales.

Une loi d’Amnistie sociale déposée par les Sénatrices et les Sénateurs du groupe CRC et du Front de gauche (1) sera examinée au Sénat le mercredi 27 février dans l’après midi. Pas une seule voix de gauche ne doit manquer au vote de cette loi.

Le Front de gauche appelle à se mobiliser, à se rassembler pour soutenir cette proposition de loi
devant le Sénat mercredi 27 février de 13 heures à 15 heures,
Rendez vous au débouché de la rue de Tournon face à l’entrée du Sénat

Interviendront :
Des militants syndicalistes et associatifs directement concernés par la loi :
Des militants syndicaux d’Alès (Gard), de Roanne (« les cinq de Roanne », Loire), de l’Oise
Des syndicalistes EDF, La Poste 92
Des militants de RESF (Marseille), DAL, Robin des Bois, de défense des services publics

Des délégations de la CGT Paris et de PSA viendront également soutenir cette loi.

Eliane Assassi prendra la parole au nom du groupe des sénateurs-trices CRC FDG

Pour le Front de Gauche : Jean-Luc Mélenchon, Pierre Laurent et deux autres représentant-e-s

La délégation PG sera conduite par JL Mélenchon, Martine Billard, Eric Coquerel, Laurence Sauvage

Non au gouvernement Parisot !

Le 5 mars nous serons dans la rue pour empêcher le MEDEF de faire la loi. Tout renforce cette ardente nécessité. Les droits des salariés, bien sûr. Si le travail était soumis au libre jeu des rapports de force sur le marché, ceux-ci passeraient à la moulinette. Avec la lutte ouvrière, la loi est la seule limite à l’exploitation. Dès l’origine, le mouvement ouvrier veut restreindre par la loi le pouvoir de propriété capitaliste. Quelle rude bataille ! La journée de 8 heures, réclamée dès 1817, est inscrite dans la loi française 102 ans plus tard. Revoilà Zola ! ricanent déjà les néolibéraux piliers de comptoirs médiatiques. Mais les mêmes soulignent l’âpreté de la concurrence mondiale. Celle-ci pousse à raboter tout ce qui entrave le profit du capital. Il faut donc protéger les travailleurs. Avec plus de 90% de salariés dans la population active, jamais la vie d’autant de nos concitoyens n’en a dépendu. Oui, la vie ! Faut-il rappeler combien de suicides la mobilité forcée que l’accord made in MEDEF veut généraliser à tous les salariés du privé a causés à France Télécom ?

L’enjeu est aussi économique. La réponse du patronat à la crise actuelle est connue : licenciements, intensification du travail, gel voire baisse des salaires. Il ne s’agit pas de préférence morale mais de la voie à laquelle conduisent les injonctions des actionnaires et le dumping social du libre-échange. Or l’addition des comportements individuels des chefs d’entreprise conduit à une catastrophe collective : la précarité et la baisse des salaires nourrissent récession, chômage de masse et crise environnementale. Il faut donner au contraire du pouvoir aux salariés pour faire bifurquer notre modèle de production vers une économie respectueuse des besoins humains, au premier rang desquels l’écosystème. Il faut des droits effectifs (sécurisation de l’emploi, information en amont et avis conforme sur les décisions stratégiques des entreprises…) pour enrayer la domination des actionnaires, définanciariser les entreprises afin d’en finir avec le court-termisme et les exigences de rentabilité exorbitantes, combattre les fraudes et défendre la sécurité sanitaire. Parce qu’il s’agit d’une question d’intérêt général, le droit du travail doit bien relever de la loi.

Le bras de fer engagé est pluriséculaire. Déjà Jaurès définissait le socialisme comme l’achèvement d’une Révolution qui « a fait du Français un roi dans la cité et l’a laissé serf dans l’entreprise ». C’est une lutte pour le pouvoir. Donc une lutte politique. La manière insultante dont le patron de Titan s’adresse à un ministre de la République, l’appui donné par l’agence de notation S&P à l’accord made in Medef (personne ne lui a reproché d’empiéter sur la démocratie sociale !), le grossier acharnement de Parisot à ce que le Parlement abdique sa souveraineté ne sont pas anecdotiques. Quand le candidat Hollande avait publié une tribune réclamant que le résultat de la négociation sociale s’impose au législateur, Madelin l’avait salué en notant que : « la refondation sociale ouvre le chantier d’une refondation juridique plus vaste qui touche à la nature du pouvoir et au rôle de la loi. » Il voyait juste. Cet accord n’est pas seulement antisocial, il est aussi antirépublicain. C’est une pièce du coup d’état financier avec lequel le grand patronat veut étendre son empire. Si l’accord made in MEDEF devenait la loi, il faudrait paraphraser le Hollande du Bourget : Parisot ne présentera jamais sa candidature, elle ne sera donc pas élue, et pourtant elle gouverne.

Le Medef ne fera pas la loi

Construire un front de résistance • Mobilisons-nous avec le peuple grec !

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La Grèce est dans une situation désastreuse en raison des politiques d’austérité sévère et de la tempête néolibérale des dernières décennies. Ces deux dernières années, notamment, le pays a subi des plans successifs d’austérité (Mémorandums) imposés, en mai 2010 ainsi qu’en février et octobre 2012, par la Troïka.
Ces différents plans d’austérité ont conduit la Grèce à une situation qui frôle la catastrophe humanitaire. Les patients se voient privés de soins et de couverture sociale, les suicides se multiplient, la pauvreté explose alors que les fermetures d’entreprises se succèdent ; la multiplication vertigineuse du nombre de SDF, la dépression et le désespoir de la plupart des grecs complètent ce tableau apocalyptique.
Le chômage a atteint des proportions inouïes (Près de 30%, dont 60% chez les jeunes). Cependant, le commissaire Européen, Oli Ren, persiste à dire que le salaire minimum de 490 euros net est trop élevé et devrait être revu à la baisse en 2014. Les conventions collectives sont en voie d’extinction alors que prolifèrent les contrats individuels de travail à temps partiel et alterné. On réquisitionne des grévistes en invoquant des lois d’exception, applicables en temps de guerre ou lors de catastrophes naturelles, et les forces spéciales brisent régulièrement les piquets de grève (Métro, transports maritimes). Ces attaques en règle du droit du travail vont loin : elles touchent jusqu’au droit de grève, alors que les mouvements sociaux se sont multipliés ces dernières semaines ; mais, elles touchent aussi la démocratie ! Le peuple subit un régime de pleine dérive autoritaire.
La police applique les anciennes méthodes de la dictature des colonels : torture des manifestants, arrestations de masse, tout en fermant les yeux sur les assassinats racistes des immigrés – la plupart du temps, les agresseurs et les assassins néo-nazis ne sont pas poursuivis. Ceux qui sont poursuivis et menacés par des oligarques proches du régime, ce sont les journalistes qui rapportent les scandales et les fraudes financiers.
Nous souhaitons dénoncer cette situation que le président Hollande a ignorée lors de sa visite en Grèce et qui a encouragé, par ses propos, la grande « braderie » des biens publics grecs. Comment la Grèce pourrait-elle retrouver le chemin de la « croissance », après cinq années consécutives de récession, si les outils de la croissance sont tous privatisés ?
Le collectif des militants du SY.RIZ.A de Paris appelle à un rassemblement contre l’Europe « austéritaire » et totalitaire à la fontaine des innocents, Châtelet-les Halles, le Vendredi 1er Mars, 18h30 en solidarité avec le peuple grec en lutte contre l’instauration d’un état d’urgence en Grèce, imposée par le gouvernement basculant vers une dérive autoritaire qui accompagne la mise en place des politiques d’austérité.
Construisons un front de RESISTANCE pour une autre Europe, une Europe de la paix, du travail, des droits démocratiques et sociaux, de l’égalité entre les sexes, une Europe de la démocratie, de la solidarité et de l’écologie.

MOBILISONS-NOUS AVEC LE PEUPLE GREC CONTRE LA DERIVE AUTORITAIRE QUI ACCOMPAGNE LA MISE EN PLACE DES POLITIQUES D’AUSTERITE !

Premiers signataires :SY.RIZ.A Paris , Parti de Gauche ,

Le Parisien • « Sur Titan, le silence d’Ayrault est consternant »


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Jean-Luc Mélenchon tire à boulets rouges sur le chef de l’Etat, le Premier ministre, les socialistes et… la chancelière Angela Merkel.

Selon Jean-Luc Mélenchon, « Ayrault et Hollande ont sauté à pieds joints dans les sables mouvants de l’austérité! Maintenant, plus ils vont se débattre, plus ils vont s’enfoncer! ». 

Comment avez-vous réagi au courrier du PDG américain de Titan, dénigrant les ouvriers et le gouvernement français ?
Jean-Luc Mélenchon. Cet Américain est un rustre arrogant. Il s’adresse à la France comme un gringo aux Latino-américains.D’où lui vient cette insolence? C’est évident : il a vu comment Jean-Marc Ayrault a baissé les yeux devant Lakshmi Mittal. Ayrault a donné un signal aux patrons et à la finance mondiale : en France, ils sont les rois !

La réponse d’Arnaud Montebourg a-t-elle été suffisante ?
A ce niveau de gravité, c’est au Premier ministre de monter en ligne. Son silence est consternant. Sa politique des cajoleries aux puissants est un cruel échec. Il a gavé le Medef de bienfaits, dont 20 milliards payés par le peuple sous prétexte d’aides à la compétitivité ? Le Medef lui mord la main à la première occasion. Il a été caressant avec les patrons des multinationales ? A la première occasion, ils injurient la France.

Bruxelles prévoit une croissance en berne pour la France. Est-ce le présage d’un nouveau tour de vis budgétaire ?
Ayrault et Hollande ont sauté à pieds joints dans les sables mouvants de l’austérité! Maintenant, plus ils vont se débattre, plus ils vont s’enfoncer! La politique de rigueur contracte l’activité économique, alors les recettes fiscales diminuent, donc les déficits se creusent et la dette repart. Tous les pays qui ont appliqué cette politique sont aujourd’hui dévastés.

Comme la Grèce ?
Exactement. Elle est à présent livrée au pillage. François Hollande s’est même entouré de vautours pour voir quels bons morceaux peuvent être achetés à vil prix! Un homme de gauche guidant des dépeceurs!

Vu l’ampleur de son déficit, la France a-t-elle d’autre choix que l’austérité ?
Sa responsabilité, c’est d’organiser une relance maîtrisée de l’activité économique. Hollande bat des records d’hypocrisie en faisant des discours sur la relance alors qu’il organise l’austérité. En fait, il veut être le meilleur élève de la classe de Mme Merkel, qui a décidé de mettre tout le monde à la corvée!

Fiscaliser les retraites ou les allocations familiales, n’est-ce pas mieux répartir l’effort ?
Tout cela est proposé par les pédants des « comités schmol » dont l’imagination ne va pas plus loin que de supprimer des acquis sociaux. Payer des gens aussi cher pour avoir des idées aussi limitées, quel gâchis!

Deux personnes se sont immolées devant Pôle emploi, est-ce un simple fait divers ?
C’est le révélateur d’une terrible violence sociale. Imaginez que cela se soit produit sous Nicolas Sarkozy ! Parce qu’on a un gouvernement de gauche, il faudrait se taire? Je ne le crois pas.

Dans ce gouvernement, vous ne trouvez rien de bon ?
Sa politique est un contresens! Au nom de quelle connivence faudrait-il fermer les yeux? Abandonner le droit de critiquer. A qui? A la droite? Il n’y aurait donc aucune alternative : le PS ou la droite. Eh bien si, il y en a une : le Front de gauche, et c’est ce qu’on verra dès 2014.

Vous voulez dire aux élections européennes. Vous-même, avec ce système des listes régionales, où serez-vous tête de liste ?
Ce n’est pas décidé. Je suis élu du Grand Sud-Ouest, je pourrais y retourner. Mais la campagne sera nationale.

Votre ambition d’être en tête de la gauche amuse au PS…
Ils ne rient pas, ils grimacent. Ils savent comment ont fini leurs amis espagnols ou grecs. Le PS est arrogant et sectaire. Cela ne rend que plus odieuse sa politique dure pour les faibles et faible pour les puissants. Il ne leur suffira pas de mépriser tout le monde pour avoir raison.

Où en sont vos discussions avec le Parti communiste pour les municipales ?
Aux municipales, nous, Parti de gauche, sommes plutôt pour des listes autonomes, mais aussi pour des listes de rassemblement qui visent à unir à nous des socialistes et des Verts. Nos maires sont des maires de rassemblement : ils ne rendront pas les militants socialistes locaux responsables des aberrations gouvernementales. Le PS, par contre, veut punir nos élus. Voyez comment le maire de Toulouse a été sectaire avec nous. Il s’est disqualifié pour rassembler la gauche.

Et à Paris ?
Dans les grandes villes, le vote est plus politique. On annonce une liste écologiste. Alors, pourquoi irions-nous faire du zèle dès le premier tour avec le PS ?

Et à Marseille ?
Il règne une grande confusion. La droite est épuisée, le PS discrédité. Nous serions bien inspirés d’avoir une liste au premier tour.

La loi d’amnistie sociale que vous défendez cette semaine au Sénat peut-elle passer ?
Oui. Les syndicalistes réprimés pendant les années Sarkozy, nous les avons tous soutenus, Hollande, Rebsamen et Bel compris. C’est grâce à eux, sur le terrain, qu’il y a eu résistance. J’ai demandé l’amnistie sociale à François Hollande dès la première fois que je l’ai rencontré à l’Elysée. Il s’était engagé. Ceux qui ne la voteront pas n’auront plus jamais nos votes non plus.

Les Italiens votent demain : croyez-vous au retour de Silvio Berlusconi ?
Voyez surtout l’extraordinaire débandade de Mario Monti, Premier ministre nommé par la Commission européenne! Il croupit à 12% dans les sondages et va mordre la poussière. Tant mieux pour nos amis de la liste Révolution citoyenne, qui aura sans doute des députés et peut-être même un sénateur.

Un vœu pour le prochain pape ?
L’actuel ne m’inspire aucun regret. Il a été d’une violence sans cœur contre les prêtres de la théologie de la Libération en Amérique latine. Il confirme une pratique bureaucratique de sa charge puisqu’il l’abandonne. Son élection n’était donc pas une grâce, juste un mandat ? A ce compte, saint Pierre aurait démissionné plutôt que d’être crucifié.

Paris (Xe), vendredi.

Paraguay • Non à l’escalade criminelle

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Le gouvernement de facto de Frederico Franco, issu du coup d’Etat constitutionnel organisé en juin 2012 contre le Président élu Fernando Lugo, maintient le peuple paraguayen dans un climat de violence permanent.

Huit mois ont passé depuis la « rupture de constitutionnalité » au Paraguay et la répression fait rage sur toute tentative de résistance de la part des organisations paysannes et de ses militants.

Ce Mardi 19 février, dans le département de Concepción, deux tueurs à gage ont assassiné devant son domicile le dirigeant paysan Benjamin Lozcano dit « Toto ». Benjamin Lozcano luttait contre le pillage des terres arables paraguayennes par des multinationales de l’agrobusiness, contre les plantations de soja génétiquement modifié et l’installation de la multinationale minière canadienne Rio Tinto Alcan, connue pour ses méthodes des plus douteuses. Ces derniers mois, le pouvoir en place a en effet livré en pâture des pans entiers du territoire au mépris des droits les plus élémentaires de la petite et moyenne paysannerie.

La situation de déliquescence de l’Etat de droit au Paraguay se traduit également par une justice corrompue qui a jeté en prison les paysans sans terre, survivants du massacre de Curuguaty le 15 juin 2012 et laissé en liberté ses véritables responsables. Ce massacre avait alors servi de prétexte a la destitution de Fernando Lugo.

Dans ce contexte de féodalisation du pouvoir agricole et de répression systématique, alors que le gouvernement est isolé dans la région, le ministre des affaires étrangères du Paraguay sera en visite dans l’ Union européenne au mois de mars, gageons que les gouvernements européens ne se rendront pas complices par leur silence de cette situation dramatique.

Le Parti de Gauche condamne cette escalade criminelle et renouvelle son soutien inconditionnel aux forces progressistes, aux organisations paysannes. Nous demandons la libération des prisonniers politiques de Curuguaty et souhaitons que la justice internationale fasse toute la lumière sur cette affaire.

Le Front de Gauche de l’économie sociale et solidaire à la Une de L’Huma

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C’est pas tous les jours que l’ESS fait la Une de l’Huma!
Et quand c’est mon acolyte du Front de Gauche de l’économie sociale et solidaire, Sylvie Mayer, et moi-même qui ouvrons le bal… qui se poursuivra de manière régulière dans le journal, ça démarre plutôt pas mal à mon, goût!

Voilà donc la tribune publiée ce week-end.

L’économie sociale et solidaire pour articuler démocratie sociale et intérêt général

“L’appropriation sociale des moyens de production demeure pour nous un outil essentiel de la mise en œuvre de notre projet écosocialiste. Cela concerne autant les modes d’appropriation publique, comme les nationalisations et les municipalisations que les reprises en coopérative, SCOP ou SCIC (sociétés coopératives d’intérêt collectif). Notre fil conducteur est le respect de l’intérêt général, tant du point de vue de son fonctionnement interne, que de la finalité de son activité.
C’est en ce sens que nous soutenons aussi bien le projet de nationalisation des sites sidérurgiques d’Arcelor-Mittal que les mouvements de reprise en coopérative des Fralibs, d’Hélio Corbeil ou de SeaFrance.

La forme des coopératives de production, des SCOP, s’appuie sur trois principes fondamentaux, qui sont inscrits dans leurs statuts. Tout d’abord, le fonctionnement y est démocratique, « une personne égale une voix », quel que soit le montant de sa participation au capital de l’entreprise. Ensuite les « parts sociales », qui composent le capital en question, y sont détenues majoritairement pas les salariés. Enfin la majeure partie des bénéfices n’est pas distribué en dividendes aux associés, mais maintenu au sein de l’entreprise pour y renforcer ses fonds propres.

Avec environ deux mille entreprises et quarante mille salariés, la puissance de feu des SCOP dans le paysage de l’économie française reste modeste. D’où l’enjeu de dynamiser, par la législation, les procédures de reprise et de transmission en coopérative. Avec une loi instituant le droit de préemption, c’est plusieurs dizaines de milliers de sociétés qui basculeraient en SCOP en quelques années.

Pagehuma Mais le statut des SCOP, comme ceux des associations et des mutuelles, ne règle pas tous les problèmes, loin s’en faut. Nombre de structures de cette économie sociale « historique » ont connu, au fil des décennies une dégradation de leur vie démocratique et sociale. Qui d’entre nous participe chaque année à l’assemblée générale de sa mutuelle ou de sa banque coopérative? Qui n’a pas entendu des salariés d’entreprises associatives se plaindre de leurs conditions de travail?

D’un autre côté, ce qu’il est convenu d’appeler l’économie solidaire regroupe informellement les activités citoyennes de territoire qui ont émergé dans les années soixante-dix.
La plupart de ses animateurs se préoccupent trop peu à notre goût de la vie démocratique de leurs structures. Le pompon revient à certains des réseaux de « l’Insertion par l’activité économique », qui multiplient les contrats précaires pour leurs salariés « permanents », négligent l’implication des personnes en insertion dans la vie associative et appliquent les méthodes de management et les techniques marketing des entreprises capitalistes les plus classiques… le tout au nom même de la solidarité. Il n’y a pas à s’étonner que des banques comme la BNP Paribas financent les « Trophées de l’entreprise sociale », se payant à peu de frais une nouvelle image sociale et écologique, alors qu’elle maltraite ses propres salariés et organise l’évasion fiscale…

Il y a là aussi du ménage à faire: l’argent, même déguisé en subvention d’une fondation n’est pas toujours bon à prendre…

Tirons le meilleur de de l’ESS, à savoir les principes démocratiques de l’économie sociale historique et la démarche d’intérêt général, à laquelle l’économie solidaire a donné un nouveau souffle. De ce point de vue, les SCIC réprésentent sans nul doute le meilleur exemple de combinaison entre démocratie et finalité de la production…

… Il convient toutefois de ne pas se bercer d’illusions : la simple augmentation du nombre des structures de l’ESS ne peut réduire l’hégémonie du capitalisme mais il s’agit d’un point d’appui déterminant dans notre volonté de transformation sociale et écologiste. Dans cette optique, nous défendons une ESS émancipatrice. Face à l’offensive des tenants d’une vision libérale de l’ESS, les nombreux-ses militant-e-s du Front de Gauche impliqué-e-s dans les réseaux de l’économie sociale et solidaire s’attachent à y mettre en oeuvre une démarche de rupture avec le système capitaliste.

Nous attendons de Benoît Hamon, ministre en charge de l’ESS, qu’il soit plus attentif à ces préoccupations qu’aux sirènes néo-libérales des tenants de « l’entrepreneuriat social ».

François Longérinas
Secrétaire national du Parti de Gauche
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Auteur de « Prenons le pouvoir, coopératives, autogestion et initiatives citoyennes » (Bruno Leprince éditeur).

Vous trouverez ici « Loi-cadre sur l’économie sociale et solidaire, quelles avancées pour les salariés? » la tribune de Sylvie Mayer publiée ce même jour dans l’Huma.

Ces tribunes sont issues de nos interventions respectives dans le cadre du séminaire sur « appropriation sociale, autogestion, coopératives »… organisé par Espaces Marx, L’Omos, l’Association pour l’Autogestion, Copernic, le Cidefe, l’Anecr, la Fondation Gabriel Péri, le réseau Transform !

Le Front de Gauche Ardéchois en ordre de bataille

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Pg07 Le Front de Gauche Ardéchois a organisé le 19 Février son meeting départemental pour lancer sa campagne sur le thème « L’Alternative à l’austérité, c’est possible ». Plus de 200 personnes ont répondu à l’appel des composantes du Front de Gauche. C’est avec beaucoup de plaisir que nous avons accueilli Les Alternatifs, la FASE et la Gauche Anticapitaliste qui ont rejoint pour la première fois le Parti de Gauche, le PCF et la Gauche Unitaire.

La soirée a débuté par l’intervention de deux syndicalistes qui sont venus nous parler des difficultés rencontrées et du risque de fermeture de l’entreprise de Bijoux GL (Le Cheylard), pour l’un, et de l’abandon des missions de service public en direction des petites communes dans l’aide à la constitution de dossiers, pour l’autre. Les petites communes doivent faire appel à des organismes privés. La Modernisation de l’Action Publique (MAP) du gouvernement social libéral d’AYRHOLLANDE n’a pas modifié grand-chose à la RGPP de SARKOZY.

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Puis, les intervenant-e-s, Eric COQUEREL Secrétaire National du Parti de GAUCHE, Didier LE RESTE Direction nationale du PCF, animateur du Front des luttes du Front de Gauche, Jean-Jacques BOISLAROUSSIE porte parole des Alternatifs, Horiya MEKRELOUF Militante antiraciste et Féministe, ont tour à tour pris la parole pour exposer la situation politique actuelle et dénoncer le virage social libéral du gouvernement socialiste : « Nous n’avons pas chassé SARKOZY pour cela ».

Tous ont proclamé la nécessité d’une résistance à cette politique de régression sociale et ont invité les militant-e-s, les syndicalistes et les citoyen-ne-s présent-e-s à soutenir les parlementaires du Front de Gauche qui vont proposer une loi contre les licenciements boursiers et à se mobiliser derrière les syndicats pour la grande manifestation du 5 Mars contre les accords made in MEDEF. Pour l’Ardèche, trois manifestations sont prévues à Annonay 14h, gare routière FAYA, à AUBENAS 14H, place du champ de Mars, à Privas 10h devant le Conseil Général.

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