Austérité An II

Bercy

Bercy vient d’envoyer ses recommandations à chaque ministère pour le budget 2014 : les dépenses publiques devront décroître de 1,5 milliard d’euros de plus que prévu initialement. Ce sera la première fois sous la Vème République que les dépenses baisseront autant. Le ministre du budget, Bernard Cazeneuve, s’en vante « la baisse est bien là depuis le changement de majorité ». La RGPP UMP prévoyait le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux qui partait en retraite, la MAP PS prévoit une réduction de 2,5 % par an dont 2000 suppressions de postes à Bercy en 2014. De quoi ridiculiser les grands discours sur la nécessité de la lutte contre l’évasion fiscale. François Hollande pendant sa campagne s’était pourtant engager à maintenir le nombre de fonctionnaires. Les dépenses de fonctionnement devront baisser de 7 % en 2013 ! Mais, alors que la Commission Européenne veut baisser le budget européen de 6 %, la contribution de la France à ce budget augmentera de 700 millions. Au même moment, les dotations de l’État aux collectivités territoriales diminueront de 750 millions. La Direction Générale des Finances publiques l’a anticipé en adressant le 3 juin 2013 une circulaire à ses cadres locaux pour les inciter à convaincre les élus locaux de ne pas « remunicipaliser » les services publics qui auraient fait l’objet d’une délégation au privé.

Voilà où mène cette politique d’austérité dont se vante le ministre du budget : la privatisation des services publics quand ce n’est pas leur fermeture. Rien à envier aux politiques des gouvernements UMP. Le gouvernement s’étant précipité pour annoncer la prolongation du gel des salaires des fonctionnaires, le patronat s’est senti légitimé pour refuser d’augmenter les salaires dans le privé tout en multipliant les annonces d’accords de mobilité imposée avec licenciements à la clé en cas de refus. Tout cela avec l’unique objectif de faire payer les salariés et épargner les entreprises qui n’ont jamais autant été choyées que depuis un an.

Pour les retraites, le gouvernement s’apprête à faire pire que Sarkozy : nouvel allongement de la durée de cotisation et baisse du montant des pensions, avec les fonctionnaires en bouc émissaire. Mais la Commission Européenne n’en a jamais assez. Et malgré les supplications de François Hollande et ses tentatives d’être le meilleur élève de la classe austérité, elle maintient pour le moment ses exigences de report de l’âge de départ en retraite et la remise en cause des régimes spéciaux. La mobilisation contre cette réforme se prépare pour la rentrée. La CGT a déjà annoncé des meetings pour la première semaine de septembre et des manifestations la deuxième semaine. D’autres initiatives sont en préparation. Le PG prendra toute sa place dans cette bataille qui sera aussi le moment de passer du discours aux actes pour tous ceux qui se sont retrouvés le 16 juin : la gauche du PS et EELV seront-ils ou pas aux côtés de celles et ceux qui rejettent cette nouvelle régression sociale ?

Décharge de déchets ultimes à Nonant le Pin : ni ici ni ailleurs !

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Le Parti de Gauche apprend avec colère la remise du rapport d’expertise, favorable à la mise en route de la décharge gérée par GDE, à la ministre Delphine Batho. Cette décharge de déchets ultimes située à Nonant le Pin est pourtant ce qu’on peut faire de pire dans le domaine du traitement des déchets automobiles et D3E.

Deux rapports, l’un sur l’impact économique, l’autre sur l’impact sur la santé environnementale, ont été publiés depuis longtemps, expliquant le caractère plus que négatif de cette décharge. Des conférences et un défilé de spécialistes ont appuyé ces rapports. Les citoyens riverains, la région Basse Normandie et bien des élus locaux sont vent debout contre cette décharge : que faut-il de plus pour mettre fin à cette hérésie ?

GDE, ferrailleur dont la technicité pour dépolluer correctement avant broyage les automobiles en fin de vie est plus que mise en doute, au vu des explosions régulières sur les sites existants (Rocquencourt notamment). Son principal dirigeant Claude Dauphin est aussi connu pour son livre « le guide vraiment pratique des paradis fiscaux » et pour être entré dans les 50 plus grandes fortunes françaises domiciliées en Suisse, ne devrait plus être autorisé à sévir, ni à Nonant le Pin, ni ailleurs.

Le Parti de Gauche apporte son soutien aux associations qui mènent vaillamment le combat d’intérêt général contre l’ouverture de cette décharge à Nonant le Pin (Nonant environnement et Sauvegarde des terres agricoles) et espère que Delphine Batho saura mettre fin à ce projet plus que néfaste pour l’environnement et l’économie des déchets.

Un changement radical de cap tant sur le plan économique, de la production ou de la consommation doit être réalisé. Il faut privilégier la logique des besoins plutôt que celle de l’offre. L’humain d’abord plutôt que le profit d’abord. La réduction des déchets et une gestion vertueuse de ceux-ci est une des finalités de ce changement de cap.

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Brésil • Signification et perspectives des mobilisations

Entretien avec João Pedro Stedile, coordinateur national du Mouvement des sans terre, dans Brasil de Fato (24 juin 2013).

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Brasil de Fato : Comment analysez-vous les récentes manifestations qui ont secoué le Brésil ces dernières semaines ? Quelle est la base économique d’un tel évènement ?

João Pedro Stedile : Il y a de nombreuses évaluations sur le pourquoi des manifestations. Je rejoins l’analyse de la professeure Erminia Maricato, notre meilleure spécialiste des questions urbaines, qui a travaillé au sein du ministère des villes sous la gestion d’Olivio Dutra. Elle défend la thèse d’une crise urbaine au Brésil comme conséquence du capitalisme financier. Une énorme spéculation immobilière a fait grimper le prix des terrains et les loyers de 150% dans les trois dernières années. Le capital a financé hors de tout contrôle gouvernemental la vente massive d’automobiles, pour envoyer de l’argent à l’extérieur, ce qui a rendu la circulation chaotique. Dans les dernières années, il n‘y a pas eu d’investissements dans le transport public. Le programme de logement “ma maison, ma vie” a rejeté les pauvres vers les périphéries, sans qu’il y ait le moindre progrès en termes d’infrastructures. Tout cela a engendré une crise structurelle, les gens vivent l’enfer dans les grandes villes en perdant trois à quatre heures par jour dans les embouteillages alors qu’ils pourraient être avec leur famille, aux études ou dans des activités culturelles. A cela s’ajoute la très mauvaise qualité des services publics, en particulier dans la santé et dans l’éducation, de l’école primaire à l’enseignement secondaire dont les étudiants sortent sans pouvoir faire une rédaction. Et l’enseignement supérieur, où l’on trouve 70 % des étudiants universitaires, est devenu un marchand de diplômes ou de prestations.

Brasil de Fato : Du point de vue politique, quelles sont les causes du mouvement ?

João Pedro Stedile : Les quinze ans de néolibéralisme suivis de dix ans de politique de conciliation de classes ont transformé la manière de faire de la politique. Celle-ci est devenue l’otage des intérêts du capital. Les partis ont reproduit leurs vieilles pratiques et se sont transformés en boutiques qui attirent en majorité des opportunistes qui se battent pour accéder à des mandats publics ou capter des fonds publics en fonction de leurs intérêts. Toute une jeunesse arrivée après coup n’a pas eu la possibilité de participer à la politique. Aujourd’hui, tout candidat à un mandat public doit posséder plus d’un million de reais ; un mandat de député coûte à peu près dix millions. Les capitalistes paient et les politiques obéissent. La jeunesse en a par-dessus la tête de cette manière bourgeoise, mercantile, de faire de la politique. Mais le plus grave, c’est que les partis de la gauche institutionnelle, sans exception, ont adopté ces méthodes. Ils ont vieilli et se sont bureaucratisés. Cette manière d’agir des partis a dégoûté les jeunes. Et ils ont raison. La jeunesse n’est pas apolitique, au contraire, elle vient de remettre la politique dans la rue même sans avoir conscience de sa signification. Ce qu’elle dit, c’est qu’elle ne supporte plus d’assister à la télévision à ces pratiques politiques, qui prennent le vote des citoyens en otage, sur base du mensonge et de la manipulation. Et les partis de gauche ont besoin de réapprendre que leur rôle est d’organiser la lutte sociale et de politiser la classe des travailleurs s’ils ne veulent pas passer aux oubliettes de l’histoire.

Brasil de Fato : Pourquoi ces manifestations n’éclosent-elles qu’aujourd’hui ?

João Pedro Stedile : Sans doute est-ce davantage la somme de différents facteurs de la psychologie de masse qu’une décision politique planifiée. A tout le climat que j’ai décrit s’est ajouté la dénonciation des surfacturations dans les travaux de construction des stades de football, ce qui choque la population. Quelques exemples : le groupe privé médiatique Globo a reçu du gouvernement de l’État de Rio et de la mairie 20 millions de reais d’argent public pour organiser un show d’à peine deux heures pour le tirage au sort de la coupe des confédérations. Le stade de Brasília a coûté 1,4 milliards et il n’y a pas d’autobus dans la ville ! Les gouvernements se sont soumis à la dictature explicite et aux coups tordus imposés par la FIFA/CBF. La (ré)inauguration du Maracanã fut une gifle pour le peuple brésilien. Les photos parlent d’elles-mêmes : dans le plus grand temple du football mondial, pas un noir, pas un métis ! Et la hausse des tarifs d’autobus n’a été que l’étincelle pour allumer le sentiment généralisé de révolte et d’indignation. L’étincelle est venue du gouverneur de l’Etat de São Paulo, Geraldo Alkmin, protégé par les médias qu’il finance, habitué à réprimer impunément la population comme il l’a fait à Pinheirinho et dans d’autres expulsions rurales et urbaines, et qui a relancé sa barbarie policière. Là, tout le monde a réagi. Heureusement la jeunesse s’est réveillée. Et le mérite du mouvement “Passe livre” (MPL) est d’avoir su canaliser cette insatisfaction populaire et d’organiser les protestations au bon moment.

Brasil de Fato – : Pourquoi la classe des travailleurs n’est-elle pas encore descendue dans la rue ?

João Pedro Stedile : C’est vrai qu’elle n’a pas encore pris part aux manifestations. Ceux qui sont dans la rue sont les fils de classe moyenne, classe moyenne basse, ainsi que des jeunes issus de ce qu’André Singer nomme le sous-prolétariat, ceux qui étudient et travaillent dans le secteur des services, qui ont amélioré leurs conditions de consommation, mais qui veulent être entendus. Ces derniers apparaissent plus dans d’autres capitales que São Paulo et dans les périphéries.

La réduction des tarifs intéressait beaucoup l’ensemble de la population, et le mouvement “Passe livre” a vu juste en mobilisant sur la base de ces intérêts populaires. Le peuple a appuyé ces manifestations, on le voit dans les indices de popularité des jeunes, surtout quand ils ont été réprimés.

La classe des travailleurs tarde à se mobiliser mais quand elle bouge, cela affecte directement le capital. Chose qui ne s’est pas encore produite. Je crois que les organisations médiatrices de la classe des travailleurs n’ont pas encore compris le moment ou sont encore trop timides. Mais en tant que classe, je crois que les travailleurs sont disposés à lutter. Le nombre de grèves pour des améliorations salariales est déjà revenu au niveau des années 80. Je crois que ce n’est qu’une question de temps, si ces médiateurs trouvent les revendications justes qui peuvent motiver la classe à se mettre en mouvement. Ces derniers jours, dans des villes de moindre taille et dans les périphéries des grandes villes, se produisent des manifestations sur des revendications très localisées. Et cela est très important.

Brasil de Fato : Les voix du Mouvement des sans terre et des paysans ne se font pas encore entendre…

João Pedro Stedile : C’est vrai. Dans les capitales où nous avons des unités productives et des agriculteurs familiaux à proximité, nous participons déjà. D’ailleurs, je suis témoin du bon accueil que nous avons reçu avec notre drapeau rouge et notre revendication d’une réforme agraire et d’aliments sains et bon marché pour le peuple. Je crois que dans les prochaines semaines, il pourra y avoir une adhésion majeure, ce qui comprend des manifestations de paysans sur les routes et dans les municipalités de l’intérieur. Parmi nos militant(e)s, tou(te)s brûlent d’entrer dans la lutte et de se mobiliser. J’espère aussi que ça bougera bientôt…

Brasil de Fato : Qu’est-ce qui, selon vous, est à l’origine de la violence dans certaines manifestations ?

João Pedro Stedile : D’abord, il faut relativiser : la bourgeoisie à travers ses télévisions a recouru à la tactique de la peur pour effrayer la population en mettant en avant les émeutiers et les casseurs. Ils sont minoritaires et insignifiants par rapport aux milliers de personnes qui se sont mobilisées. Cela convient à la droite de faire entrer dans l’imaginaire collectif l’idée du désordre, et s’il y a finalement du chaos, d’en rendre responsable le gouvernement et d’exiger la présence des forces armées. J’espère que le gouvernement ne commettra pas la bêtise de faire appel à la Garde nationale et aux forces armées pour réprimer les manifestations. C’est ce dont rêve la droite !

Ce qui provoque les scènes de violences, c’est la manière d’intervenir de la police militaire. La PM a été entraînée depuis la dictature militaire pour traiter le peuple comme un ennemi et dans les Etats gouvernés par les sociaux-démocrates (Sao Paulo, Rio de Janeiro, Minas Gerais), elle est sûre de son impunité.

Il y a des groupes de droite organisés dont l’objectif est de provoquer et de piller. A São Paulo, des groupes fascistes se sont mobilisés. Et des vigiles sous contrat. A Rio de Janeiro ont agi des milices organisées qui protègent les politiciens conservateurs. Et bien sûr, on trouve aussi un substrat de « lumpen » qui apparaît dans toute manifestation populaire, que ce soit dans les stades, dans le carnaval, et même dans les fêtes religieuses, pour tenter d’en tirer profit.

Brasil de Fato : Alors y a-t-il une lutte de classes dans les rues, ou s’agit-il seulement de la jeunesse qui exprime son indignation ?

João Pedro Stedile : Il y a clairement une lutte des classes dans la rue. Mais ce n’est pas encore l’expression d’une bataille idéologique. Le plus grave, c’est que la jeunesse elle-même qui se mobilise, par son origine de classe, n’est pas consciente de ce qu’elle prend part à une lutte idéologique. Elle fait de la politique de la meilleure manière possible, dans la rue. Elle écrit sur ses pancartes : « nous sommes contre les partis et la politique ». C’est pour cela qu’ont été autant diffusés ces messages. Cela se produit dans chaque ville, dans chaque manifestation, c’est une bataille idéologique permanente dans la lutte des intérêts de classes. La jeunesse vit ce conflit…..lire la suite sur le blog « Mémoires des luttes »

Marche des fiertés LGBT 2013: Pour l’égalité, on lâche rien!

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Le Parti de Gauche appelle à participer à la Marche des fiertés LGBT de Paris-Ile-de-France ce samedi 29 juin 2013, à 14h, de Montparnasse à la Bastille.

Cette marche sera la première suivant l’ouverture des droits au mariage et à l’adoption aux couples de même sexe.

Cette avancée, que nous avons saluée, ne saurait pourtant masquer le chemin qu’il nous reste à parcourir :
– droit à la PMA pour toutes les femmes,
– inscription dans la loi de l’identité de genre et du droit à sa reconnaissance, avec droit au changement d’état civil démédicalisé et déjudiciarisé,
– filiation par engagement, dès la naissance, indépendante du mariage.

Durant le débat parlementaire, les atermoiements du gouvernement ont favorisé l’expression de la réaction homophobe : multiplication des agressions contre les personnes LGBT, comme celle contre un couple de femmes à Lille, le 4 juin dernier, qui a occasionné une ITT de 90 jours pour une des femmes. Terroriser l’ensemble de la population, voilà ce que visent les violences verbales et physiques que subissent les personnes LGBT, les femmes, les immigré-e-s (ou perçu-e-s comme), les militant-e-s d’organisations progressistes.

Dans les manifestations « contre le mariage pour tous », droites et extrêmes-droites ont montré leur attachement à une vision essentialiste des genres, traditionaliste de la famille et naturaliste de la parenté. Cette vision qui est la base du patriarcat, est inséparable de l’exploitation économique. Le Parti de Gauche se bat pour une république écosocialiste, pour le droit à bien vivre de toutes et tous. Notre lutte pour l’égalité des droits des personnes LGBT est partie intégrante de notre combat pour l’émancipation liant égalité civile et civique, et égalié sociale.

Ne nous laissons ni diviser, ni isoler. Ne laissons pas la rue à la réaction!

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Crédit photo photosdegauche.fr (stef.burlot)

Le 29 juin, aux côtés de Danielle Simonnet, Pascale Le Neouannic, Laurence Pache, Manuel Bompard et Jean-Charles Lallemand, secrétaires nationaux du Parti de Gauche, manifestons nombreuses et nombreux dans le cortège du Front de Gauche (départ : emplacement 21 bd du Montparnasse).

Retrouvez ici le tract du Front de Gauche pour la marche de samedi Téléchargez le document

Pétition de soutien à Raquel Garrido

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Raquel Garrido, avocate d’un candidat aux législatives en 2012, est poursuivie par le Front national devant le tribunal correctionnel pour des propos tenus dans le cadre de sa mission de défense de son client.

La tentative d’intimider Maître Raquel Garrido dans l’affaire des faux tracts de Madame Le Pen contre Jean-Luc Mélenchon à Henin-Beaumont est d’une exceptionnelle gravité.

En poursuivant un avocat directement dans l’exercice de ses fonctions, le Front national affiche sa conception des droits de la défense, composante essentielle des droits de l’homme et des libertés individuelles. Ces pratiques qui visent à museler la parole de l’avocat sont d’un autre temps ou d’un autre lieu, mais n’ont pas leur place dans une société démocratique.

Ce parti d’extrême droite nous montre ici son vrai visage.

Cette action du Front national nous rappelle qu’il doit être combattu avec force.

C’est pourquoi nous soutenons Maître Raquel Garrido avocate et son syndicat le SAF qui l’accompagne dans sa défense et exigeons avec eux que Marine Le Pen retire sa plainte.

Premières organisations signataires :

Front de Gauche (Parti de Gauche – Parti Communiste Français – Gauche Unitaire – Fédération pour une Alternative Sociale et Ecologique – Convergences et Alternatives – Gauche Anticapitaliste – Parti Communiste des Ouvriers de France – République et Socialisme – Les Alternatifs), NPA, Union Syndicale Solidaires, SOS Racisme, Association la gauche par l’exemple, Agaureps-Prométhée

Premiers signataires :

Henri Peña-Ruiz, philosophe, écrivain, maitre de conférences à l’IEP
Marianne Lagrue, Avocate au Barreau de Paris, Présidente du SAF Paris
Benjamin Stora, historien
Didier Daeninckx, écrivain
Galina Elbaz, Avocate au Barreau de Paris
Caroline Fourest, essayiste et journaliste
Erwan Lorvellec, Avocat au Barreau de Paris
Annick Coupé, Porte parole union syndicale Solidaires
Caroline Mecary, Avocate au Barreau de Paris, Conseillère Régionale Ile-de-France Europe Ecologie Les Verts
Martine Billard co-présidente du Parti de Gauche
Ian Brossat, Président du Groupe communiste et Parti de gauche au Conseil de Paris
Cindy Leoni, Présidente de SOS Racisme – Touche pas à mon pote
Emmanuel POILANE, Directeur de la Fondation Danielle Mitterrand France Libertés
Patrick Klugmann, Avocat au Barreau de Paris
Simone Mazauric, philosophe
Patrick Appel-Muller, Directeur de l’Humanité
Pierre Khalfa, co-président de la fondation Copernic, membre du Conseil Scientifique d’ATTAC
Jeannette Habel, maître de conférences à l’Institut des Hautes Etudes d’Amérique Latine
Gérard Boulanger, Avocat au Barreau de Bordeaux

 

Lien vers la pétition en ligne

Sous-traitance dans le nucléaire • Le cri d’alarme du Parti de Gauche (contribution au DNTE)

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Dans le cadre du Débat national sur la transition énergétique (DNTE), le Parti de Gauche a déposé le 24 juin 2013 une contribution directe sous forme de cahier d’acteur, intitulée « Les employés sous-traitants du nucléaire, les sacrifiés de la transition énergétique ».

Ce rapport de 23 pages jette un pavé dans la mare en revenant sur l’impossible débat concernant la filière électro-nucléaire en France. Celui-ci a de facto été exclu du DNTE par l’objectif gouvernemental d’ores et déjà annoncé de poursuite de l’EPR de Flamanville, de part du nucléaire à 50% de la production d’électricité ou encore par les annonces de report de la fermeture de la centrale de Fessenheim en 2016.

Surtout, la contribution du Parti de Gauche revient en détails, chiffres et témoignages à l’appui, sur la condition des ouvriers de la sous-traitance dans l’industrie nucléaire et ses impacts pour l’ensemble de la population. C’est un véritable cri d’alarme, sérieux et documenté, que lance le Parti de Gauche par cette contribution,

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Droit de vote des résident-e-s étranger-e-s • Arrêtons la mascarade !

manif 14 juillet

Danielle Simonnet

Je ne participerai pas au débat sur le droit de vote des résident-e-s étranger-e-s organisé par le collectif Votation Citoyenne ce mardi au Grand Parquet.

Non pas, évidemment, que le thème me gêne. Au contraire : mon parti milite pour depuis sa création et c’est pour moi un combat de toujours ! Mais je refuse qu’on l’instrumentalise politiquement.

D’une part parce que je ne souhaite pas cautionner le PS alors même que son gouvernement vient de renvoyer cette promesse de François Hollande aux calendes grecques. Lors de son débat d’entre deux tours face à Sarkozy, Hollande avait clairement envisagé de contourner l’obstacle du congrès, qui nécessite d’obtenir un vote favorable des 3/5ème des voix des parlementaires, en assumant alors d’avoir recours au référendum, pour permettre l’application de son 50ème engagement : le droit de vote des résident-e-s extracommunautaires aux élections locales.

Qu’est-ce qui a changé depuis ? Rien. Qu’est-ce qui a aura changé au lendemain des municipales qui justifie le report ? Toujours rien. A part sans doute une débâcle électorale prévisible du PS !

D’autre part, parce qu’au moment où Anne Hidalgo réclame une alliance du Modem au Front de Gauche, la ficelle est grosse en nous proposant de la mettre en scène dans ce meeting polissé. Qu’on ne compte pas sur nous pour jouer le rôle qu’on nous assigne sur une exigence qui, du fait du PS, ne verra pas le jour avant les municipales.

Enfin, parce qu’au moment où le gouvernement s’apprête une fois de plus à emboîter le pas de Nicolas Sarkozy en reculant de fait l’âge de la retraite, je refuse de donner à ses représentants la caution factice de l’unité.

La mascarade a assez duré !

Danielle Simonnet, Conseillère de Paris, élue du 20e, candidate tête de liste PG pour les élections municipales à Paris.

Dans le monde idéal de Marine Le Pen, ses victimes n’ont pas le droit à un avocat

Raquel Garrido avocate Aujourd’hui à 10h du matin je me suis présentée à la Galerie de l’instruction du Palais de Justice de Paris. C’est là que se trouvent les cabinets des Juges d’instruction. On n’y entre qu’après avoir justifié de son identité auprès des gendarmes postés derrière un hublot en verre épais. La grande majorité des personnes qui ont à faire à la Justice pénale ne verront jamais un magistrat instructeur. Très peu d’affaires pénales sont instruites par ces juges indépendants. Il s’agit principalement des crimes (c’est-à-dire les faits jugés en Cour d’Assises), auxquels s’ajoutent certaines affaires compliquées ou à haut potentiel de scandale, par exemple celles qui ont un caractère politique. On y traite également les délits de presse, encore que dans ces cas il n’y a pas vraiment d’instruction, comme je l’expliquerai.

Les gendarmes de la Galerie de l’Instruction ont été surpris, ce matin. Une personne convoquée qui se présente en robe d’avocat, c’est inhabituel. Madame le Juge a également été surprise de voir arriver mon avocate, Me Galina ELBAZ, avec moi-même en tenue de fonction. Mais elle a très bien compris pourquoi j’ai comparu en robe. C’est bien en tant qu’avocate que je suis pourchassée par Marine Le Pen.

C’est en tant qu’avocate que j’ai dit que Marine Le Pen avait commis des délits. Je l’ai dit dans une citation directe que l’huissier a signifié à Marine Le Pen début juin 2012. Dans cette citation, que j’ai rédigée avec mon confrère Erwan Lorvellec, j’ai dit que Marine Le Pen avait violé l’article 226-8 du Code Pénal et l’article L97 du Code électoral. Du fait de ces délits, j’ai cité Marine Le Pen à comparaître directement devant le Tribunal Correctionnel de Béthune.

En tant qu’avocate, j’ai expliqué cette démarche procédurale à l’AFP. J’ai expliqué la différence entre une plainte auprès du Procureur de la République, qui avait pour objet de mettre en mouvement les services de police afin d’élucider un délit, et la citation directe qui suppose que l’auteur soit déjà identifié et les éléments de preuve déjà constitués. J’ai expliqué que pour procéder par citation directe il fallait être sûr quant au fait que la personne visée a bien commis le délit. C’est mon rôle d’avocat que de qualifier juridiquement les faits. En l’occurrence les faits sont connus. Il s’agit de la distribution à Hénin-Beaumont, à quelques jours du vote, d’un faux-tract représentant mon client, Jean-Luc Mélenchon.

Marine Le Pen a annoncé dès le jour de mon explication à l’AFP qu’elle porterait plainte contre moi. Immédiatement, mes confrères ont réagi pour me soutenir, en particulier mon confrère Christian Charrière-Bournazel, ancien Bâtonnier de Paris et actuel président du Conseil National des Barreaux, et mes camarades du Syndicat des Avocats de France. En effet, en s’en prenant à moi, elle s’attaque à une fonction, celle de l’avocat, et à une liberté fondamentale, le droit à la défense.

La plainte a ensuite été déposée, aujourd’hui j’ai comparu devant le Juge, et j’ai été mise en examen. Que les fachos et autres trolls qui me suivent sur Twitter ne se réjouissent pas trop vite. En matière de presse la mise en examen est systématique. A peine de nullité de la procédure, le Juge ne peut pas entrer dans le débat sur la qualification des faits. Tout le débat à lieu plus tard, au procès. Le Parquet est lié par la plainte, et ce dans les deux sens, c’est-à-dire que si la plainte est retirée il ne peut plus y avoir ni instruction ni procès.

Cela dit, être mis en examen n’est pas agréable. Non seulement parce que la plupart de nos concitoyens, profanes en ce qui concerne les subtilités du contentieux, confondent mis en examen en condamné. Surtout parce que c’est profondément choquant de devoir donner des explications, dans un cadre prévu pour les criminels, à la demande d’une femme qui a elle-même commis des délits que je n’ai fait que dénoncer au nom de mon client. Que ce soit moi qui dusse m’expliquer, alors que cette femme défie ouvertement la République en proclamant qu’elle est fière d’avoir fait distribuer des faux-tracts, et qu’elle considère ce fait comme légal. Une femme qui fréquente Serge Ayoub et autres amis des meurtriers de Clément Méric, une femme qui glorifie Jean-Marie Le Pen, Président d’Honneur de sont parti, même quand celui-ci rend hommage à Brasillach et conteste les crimes contre l’Humanité. Cette femme, qui devra répondre un jour ou l’autre de ces provocations, a réussi à me contraindre ainsi à m’expliquer devant un juge.

Je lui ferai payer cette atteinte à mon honneur et à ma profession. Car sa plainte n’a aucune chance d’aboutir. Les délits de presse sont là pour les gens qui cherchent à défendre leur honneur. Ce n’est pas le cas de Marine Le Pen qui ne peut pas nier qu’elle a déjà été condamnée et ne peut donc pas se sentir offensée du fait qu’on le dise. Oui, Marine Le Pen a déjà été condamnée et elle le sait. C’est d’ailleurs écrit en toutes lettre dans les jugements du Tribunal Correctionnel de Béthune qui ordonnent les renvois successifs de l’affaire des faux-tracts. NOM : LE PEN Marion Anne Perrine. ANTECEDENTS JUDICIAIRES : déjà condamnée.

Ainsi, il apparait de façon limpide que cette plainte est abusive. Elle est plus qu’abusive, elle est attentatoire aux libertés. Tout le monde a le droit à un avocat. Même Marine Le Pen. Dans le monde idéal de Marine Le Pen, ses victimes n’ont pas le droit à un avocat. Heureusement ce monde-là n’est pas à l’ordre du jour. Nous combattons de toutes nos forces pour qu’il n’advienne jamais. D’ores et déjà de très nombreux confrères m’ont manifesté leur soutien. Merci Emmanuel Pierrat, Thomas Klotz, Michael Ostrove, Céline Campi, Oury ATTIA, Thibaud Cotta, Mahor Chiche.. pour ne parler que de ceux qui ont réagi les premiers. Merci également aux nombreux citoyens et militants qui ont réagi sur ma page Facebook. Je remercie également mes consoeurs Pascale Taelman et Marianne Lagrue du SAF. L’accumulation de ces soutiens sous forme de pétition nous permettra de dire ensemble à Marine Le Pen que si elle a une once d’attachement à ses propres engagements déontologiques, si elle a une once d’attachement aux grandes libertés et en particulier au droit de la défense, si elle ose se plier aux valeurs de la République: qu’elle retire sa plainte contre moi.

 

Post-Scriptum : Une délinquante est une « personne qui a commis un délit ». C’est ne pas moi qui le dit, c’est mon Larousse.

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 Crédit photo photosdegauche.fr (stef.burlot)

Sous-traitance du nucléaire • Le cri d’alarme du PG

Dans le cadre du débat national sur la transition énergétique (DNTE), le Parti de Gauche a déposé le 24 juin 2013 une contribution directe sous forme de cahier d’acteur, intitulée « Les employés sous-traitants du nucléaire, les sacrifiés de la transition énergétique ».

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Ce rapport de 23 pages jette un pavé dans la mare en revenant sur l’impossible débat concernant la filière électro-nucléaire en France. Celui-ci a de facto été exclu du DNTE par l’objectif gouvernemental d’ores et déjà annoncé de poursuite de l’EPR de Flamanville, de part du nucléaire à 50% de la production d’électricité ou encore par les annonces de report de la fermeture de la centrale de Fessenheim en 2016.

Surtout, la contribution du Parti de Gauche revient en détails, chiffres et témoignages à l’appui, sur la condition des ouvriers de la sous-traitance dans l’industrie nucléaire et ses impacts pour l’ensemble de la population. C’est un véritable cri d’alarme, sérieux et documenté, que lance le Parti de Gauche par cette contribution.

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3 et 4 août 2013 – Notre Dame des Landes • On ne lâche rien ! Ni ici, ni ailleurs

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Crédit photo photosdegauche.fr (stef.burlot)

Depuis sa création le Parti de Gauche est engagé avec d’autres dans la lutte contre le projet d’aéroport à Notre Dame des Landes. Le Parti de Gauche assumant pleinement ses convictions rouges et vertes pour une république sociale et écologique ne peut que s’opposer à ce projet socialement inutile, financièrement ruineux et écologiquement destructeur.

Notre vision ouverte de l’écosocialisme est celle d’un socialisme débarrassé du productivisme et d’une écologie anticapitaliste incompatible avec le dogme du libéralisme et de la financiarisation de l’économie imposée par VINCI et consorts. Ces groupes transnationaux, alliés aux grandes banques n’hésitent pas à imposer de grands projets inutiles aux populations pour satisfaire la soif de profit de leurs actionnaires en flattant la mégalomanie de certains décideurs politiques.

Nous serons donc comme chaque année depuis la création du PG, avec d’autres acteurs de la lutte, partie-prenante du grand rassemblement militant du 3 et 4 août 2013 à Notre-Dame-des-Landes pour redire notre opposition et débattre autour des Grands Projets Inutiles Imposés, des terres nourricières, de la transition écologique et énergétique, de l’urbanisation, de l’aménagement du territoire, des transports, de l’eau, de la biodiversité etc.

Sur ces questions sociales, écologiques et politiques, chères au Parti de Gauche, nous voulons inventer, proposer et bâtir une société alternative construite par et pour l’Humain d’abord, respectueuse de l’environnement, soucieuse de l’égalité sociale autant que des ressources naturelles.

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À cette réflexion prospective, à ce travail de l’esprit, nous ajouterons les plaisirs d’être ensemble, de nous cultiver et de nous divertir en joignant l’utile à l’agréable, autour de la sandwicherie des organisations du Front de Gauche et d’une bonne programmation musicale !

Martine Billard, co-présidente du Parti de Gauche, Corinne Morel Darleux, secrétaire nationale à l’écosocialisme et Laurence Pache, secrétaire nationale à l’aménagement territorial, participeront avec de nombreux militant-e-s du PG à ce rassemblement.

Le Parti de Gauche invite tous les amis et les militants du Front de Gauche à se joindre aux nombreux opposants à l’« ayraultport » de Notre Dame des Landes les 3 et 4 août prochains.

vignette nddl  Pour plus d’infos : http://www.notredamedeslandes2013.org/

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