« Maintenant La Gauche » a-t-elle toujours sa place au PS ?
Avec la réforme des retraites qui se prépare, l’aile gauche du PS est face à une situation politique particulièrement complexe. Les dirigeants de son principal courant, Maintenant La Gauche, avaient, lors de la réforme Sarkozy de 2010, affirmé des principes forts et non négociables. Ces principes peuvent être résumés par 2 chiffres régulièrement répétés par Gérard Filoche, un des cadres de MLG: 40 et 60. 40 pour affirmer une durée de cotisation qui ne doit pas excéder 40 ans. 60 pour affirmer que l’âge légal de départ en retraite doit être 60 ans. Seulement voilà, le président de la république, François Hollande, son premier ministre, Jean-Marc Ayrault, son ministre du travail, Michel Sapin, son ministre de l’économie, Pierre Moscovici, et quelques autres habitués de la rue de Solférino sont d’un avis absolument différent. Ils estiment que la durée de cotisation doit, dans un avenir très proche, être d’au moins 43 ans, ce qui induit, pour pouvoir bénéficier d’une retraite à taux plein, de partir bien après 60 ans. Face à cette menace d’amplifier la détérioration des conditions de départ en retraite, détérioration initiée par tous les gouvernements de droite qui se sont succédés depuis Balladur jusqu’à Sarkozy, Maintenant La Gauche a pris l’initiative d’écrire à l’ensemble des membres influents du Parti Socialiste. Dans cet écrit, MLG affirme, à juste titre, que la prochaine « réforme » du gouvernement est sans fondement économique et profondément injuste socialement. Depuis, la réponse du gouvernement est claire, nette et précise. Le courant Maintenant La Gauche, qui a obtenu 14% des suffrages lors du dernier congrès de Toulouse, est « irresponsable », « démissionnaire » et, comble de tout « conservatrice ». Par cette réponse, prononcée par un des porte voix bien connu chez les solfériniens, un certain Christophe Caresche, François Hollande place un des courants de son parti, le courant Maintenant La Gauche, dans la catégorie des » irresponsables » du Front de Gauche. Il est vrai qu’au Front de Gauche la retraite à taux plein après 40 annuités dès l’âge de 60 ans est un principe fort et non négociable. Si bien qu’une question d’ordre « existentielle » se pose à Maintenant La gauche, c’est à dire à Emmanuel Maurel, Marie Noëlle Lienemann, Jérôme Guedj et Gérard Filoche. Leur place politique est-elle toujours au Parti des Solfériniens?
Lire la suite sur le blog A Gauche Pour de Vrai
« Maintenant La Gauche » a-t-elle toujours sa place au PS ?
Avec la réforme des retraites qui se prépare, l’aile gauche du PS est face à une situation politique particulièrement complexe. Les dirigeants de son principal courant, Maintenant La Gauche, avaient, lors de la réforme Sarkozy de 2010, affirmé des principes forts et non négociables. Ces principes peuvent être résumés par 2 chiffres régulièrement répétés par Gérard Filoche, un des cadres de MLG: 40 et 60. 40 pour affirmer une durée de cotisation qui ne doit pas excéder 40 ans. 60 pour affirmer que l’âge légal de départ en retraite doit être 60 ans. Seulement voilà, le président de la république, François Hollande, son premier ministre, Jean-Marc Ayrault, son ministre du travail, Michel Sapin, son ministre de l’économie, Pierre Moscovici, et quelques autres habitués de la rue de Solférino sont d’un avis absolument différent. Ils estiment que la durée de cotisation doit, dans un avenir très proche, être d’au moins 43 ans, ce qui induit, pour pouvoir bénéficier d’une retraite à taux plein, de partir bien après 60 ans. Face à cette menace d’amplifier la détérioration des conditions de départ en retraite, détérioration initiée par tous les gouvernements de droite qui se sont succédés depuis Balladur jusqu’à Sarkozy, Maintenant La Gauche a pris l’initiative d’écrire à l’ensemble des membres influents du Parti Socialiste. Dans cet écrit, MLG affirme, à juste titre, que la prochaine « réforme » du gouvernement est sans fondement économique et profondément injuste socialement. Depuis, la réponse du gouvernement est claire, nette et précise. Le courant Maintenant La Gauche, qui a obtenu 14% des suffrages lors du dernier congrès de Toulouse, est « irresponsable », « démissionnaire » et, comble de tout « conservatrice ». Par cette réponse, prononcée par un des porte voix bien connu chez les solfériniens, un certain Christophe Caresche, François Hollande place un des courants de son parti, le courant Maintenant La Gauche, dans la catégorie des » irresponsables » du Front de Gauche. Il est vrai qu’au Front de Gauche la retraite à taux plein après 40 annuités dès l’âge de 60 ans est un principe fort et non négociable. Si bien qu’une question d’ordre « existentielle » se pose à Maintenant La gauche, c’est à dire à Emmanuel Maurel, Marie Noëlle Lienemann, Jérôme Guedj et Gérard Filoche. Leur place politique est-elle toujours au Parti des Solfériniens?
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Rue89 • A qui profite la réserve parlementaire ? A vous de jouer !
Un document d’un millier de pages, 150 millions d’euros de subventions : grâce à l’insistance d’Hervé Lebreton, président de l’Association pour une démocratie directe, l’utilisation de la réserve parlementaire de l’année 2011 est enfin publique.
Au printemps, le tribunal administratif lui a donné raison, et ordonné au ministère de l’Intérieur de lui fournir les détails de la réserve parlementaire pour l’année 2011. Le ministère s’est exécuté fin juin. Et l’association vient de mettre en ligne le document [PDF] sur son site. Comme plusieurs lecteurs de Rue89 (que nous remercions), l’association Regards Citoyens a également réalisé un tableur, plus facilement exploitable.
Rappelons le principe de la « réserve ». Elle est destinée à subventionner des projets menés par des collectivités locales, et dont celles-ci ne peuvent pas assurer seules le financement. Ces fonds sont gérés par le ministère de l’Intérieur, également en charge des collectivités locales.
Si cette réserve est « parlementaire », c’est parce que ce sont les députés et sénateurs qui décident de l’affectation des fonds. Chacun d’entre eux dispose d’une enveloppe à distribuer à un ou plusieurs projets. En 2011, le montant total de la réserve s’élevait à 153 millions d’euros. (Le document mentionne aussi les subventions attribuées au titre de la réserve « ministérielle » : le principe est identique, sauf que les fonds sont débloqués par des ministres… et que ceux-ci ne sont pas identifiés.)
Une subvention vous étonne ?
LA « RÉSERVE » EN CHIFFRES
Montant total : 153 449 956 euros (en 2011).
Moyenne des subventions : 14 804 euros.
Subventions les plus élevées : 200 000 euros.
Subvention la moins élevée : 50 euros (accordés par le sénateur des Ardennes Marc Laménie, pour ’l’aménagement d’un boulodrome » à Angecourt).
Plusieurs découvertes étonnantes ont déjà été rendues publiques. Par exemple, les subventions versées par des parlementaires en dehors de leur circonscription – notamment dans les villages où ils passent leurs vacances…
Mais le millier de pages mis en ligne par l’Association pour une démocratie directe cache sans doute beaucoup d’autres secrets.
Rue89 vous propose donc de vous plonger dans le document, et d’examiner les informations concernant votre commune, votre député, votre sénateur. Une subvention vous étonne ? Partagez votre découverte dans les commentaires !
Vous pouvez prendre comme point de départ :
- le nom d’un parlementaire : vous découvrirez par exemple qu’en 2011, le député François Hollande a permis à la commune d’Argentat de recevoir une subvention de 4 500 euros pour « l’installation d’un toboggan de type Pentagliss au centre aquarécréatif » (un investissement s’élevant au total à 33 500 euros) ;
- le nom d’une commune : vous découvrirez par exemple que certains ont subventionné les villes dont ils étaient le maire (comme Philippe Marini, le sénateur-maire de Compiègne, ou Jérôme Cahuzac, lorsqu’il était député-maire de Villeneuve-sur-Lot), et qu’ils ont donc pu utiliser la réserve parlementaire pour financer des projets dont ils étaient les initiateurs..
Pour être généreux, il faut être puissant
Lorsqu’il s’agit de distribuer des fonds publics, tous les parlementaires ne sont pas égaux. L’inégalité est d’abord politique : en 2011, les élus UMP pouvaient disposer d’une enveloppe supérieure à 190 000 euros, quand celle de leurs collègues PS n’atteignaient pas, en moyenne, 40 000 euros.
Ce n’était pas le cas de tous les élus socialistes. Jérôme Cahuzac a pu, lui, attribuer plus de 970 000 euros de subventions : les parlementaires les plus hauts gradés ont disposé d’une « réserve » beaucoup plus élevée. A l’époque, par exemple, Jérôme Cahuzac présidait la commission des Finances de l’Assemblée nationale.
Le montant des enveloppes attribuées à ces stars peut surprendre. Voici le palmarès des députés et sénateurs les plus gâtés en 2011 :
Bernard Accoyer (UMP, à l’époque président de l’Assemblée nationale) : 11 442 910 euros ;
Gilles Carrez (UMP, rapporteur général de la commission des Finances de l’Assemblée nationale) : 3 507 244 euros ;
Gérard Larcher (UMP, président du Sénat) : 3 064 922 euros ;
Philippe Marini (UMP, rapporteur général de la commission des Finances du Sénat) : 2 701 609 euros ;
Jean Arthuis (centriste, président de la commission des Finances du Sénat jusqu’à septembre 2011) : 1 952 000 euros.
Pour être gâté, il faut avoir un élu puissant
Cette inégalité entre les parlementaires en entraîne une seconde – entre les communes, cette fois. Celles qui ont reçu le plus de subventions avaient pour député ou sénateur un de ces super-parlementaires disposant d’une enveloppe supérieure à la moyenne.
Dans plusieurs cas, ce parlementaire se trouve aussi être… le maire de la commune qu’il subventionnait. Ce qui lui permet donc de co-financer, sur les fonds de l’Etat, un projet qu’il a lui-même lancé sur les fonds de sa municipalité.
Voici les communes les plus gâtées en 2011 :
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La fausse « rupture » du plan d’investissement
Le Premier ministre a annoncé hier son plan d’investissement d’avenir. Derrière les effets d’annonces se cache en réalité la petitesse de son plan. Trois fois moins important que celui lancé par Nicolas Sarkozy, seuls 4 milliards sur 12 seront effectivement consacrés à la transition énergétique soit 30% et non 50% comme cela est annoncé partout. Cela fait à peine 400 millions d’euros par an. Une paille comparée aux besoins et au vivier d’emplois qui pourraient être créés. Le tout sera financé par de nouvelles privatisations. C’est l’écologie au service du libéralisme.
Et pourtant, malgré quelques voix discordantes au sein des partis qui la composent, cela parait satisfaire la majorité gouvernementale dont nombre de dirigeants d’Europe Ecologie. Ceux-là avancent avoir obtenu le financement des promesses de campagne de Hollande. Mais où est la rupture dont parle Pascal Durand, Secrétaire National d’Europe Ecologie les Verts ? D’ailleurs, Arnaud Montebourg lui, ne s’y est pas trompé. Le même jour que le Premier ministre, il a annoncé que la réforme du code minier, pourtant compétence du Ministère du Développement Durable, intègrera l’extraction des Gaz et Huiles de Schiste. Bas les masques. C’est un camouflet adressé à tous ceux qui se sont battus contre cette exploitation dangereuse pour l’environnement, et qui ne répond pas à l’enjeu de la transition énergétique.
EELV doit refuser ce jeu de dupes. Le Parti de Gauche appelle à la planification écologique pour relever le défi de la crise écologique portée par le libéralisme !
Ensemble, défendons nos retraites
Lors de la Conférence sociale du 20 juin, François Hollande a annoncé que, dans le cadre de la prochaine réforme des retraites, l’allongement de la durée de cotisation sera « la mesure la plus juste » face à « cette chance formidable qu’est l’allongement de l’espérance de la vie ». Cette voie n’est pas acceptable. Les réformes de 1993, 2003, 2007 et 2010 ont déjà réduit les droits à pensions de plus de 30 %, en aggravant les inégalités déjà fortes entre les pensions des femmes et celles des hommes. Elles doivent donc être remises en cause.
Refusons les régressions sociales
« On vit plus vieux, il faut donc travailler plus longtemps », tel est l’argument qu’on nous rabâche. Mais on oublie de préciser qu’augmenter la durée de cotisation, c’est en réalité programmer la baisse des pensions. Baisse immédiate pour tous ceux – chaque année plus de la moitié des nouveaux retraités – qui passent directement du chômage, ou de l’inactivité, à la retraite, et qui ne pourront jamais atteindre cette durée. Baisse à venir pour les nouvelles générations entrées plus tard dans la vie professionnelle du fait de l’allongement des études et qui connaissent déjà un chômage massif, aggravé par l’incitation faite aux seniors qui le peuvent de prolonger leur activité. On oublie aussi de rappeler que l’allongement de la durée de cotisation et la décote pénalisent plus fortement les personnes aux carrières courtes, en majorité des femmes.
L’espérance de vie augmente, mais l’espérance de vie en bonne santé, elle, diminue depuis plusieurs années. La souffrance au travail se développe, de nouvelles pathologies apparaissent. Les plus dures années au travail sont entre 60 et 65 ans. Les meilleures années de la retraite sont entre 60 et 65 ans. L’allongement de la durée de cotisation, c’est la double peine. Nous ne pouvons pas l’accepter.
L’austérité sans fin est suicidaire
Le gouvernement justifie cette nouvelle réforme par l’allongement de la durée de vie. Mais le déficit actuel ne doit rien au vieillissement de la population. Il s’explique par la récession qui se creuse en Europe, détruit des millions d’emplois et diminue les cotisations sociales induites par l’emploi. Cette récession provient essentiellement des politiques de réduction des dépenses publiques et de baisse du « coût du travail » menées partout en Europe par les gouvernements en accord avec la Commission.
Si, comme cela semble être le cas, le gouvernement inscrit la réforme dans le cadre de ces politiques, il ne pourra que retenir des pistes entraînant une nouvelle baisse du niveau des pensions. Ce qui diminuerait encore le pouvoir d’achat des retraités, aggraverait la récession et entraînerait une nouvelle hausse du chômage. Sans qu’au bout du compte les déficits ne soient réduits !
Il est possible de faire autrement
L’augmentation de l’espérance de vie ne date pas d’aujourd’hui. Par le passé, elle s’est accompagnée d’une diminution du temps passé au travail et d’une amélioration du niveau de vie, grâce à un partage de la richesse produite. C’est à nouveau la voie à suivre.
Pour augmenter le volume des cotisations sociales, il faut en finir avec l’austérité, relancer l’emploi par une réduction du temps de travail, une sécurisation de l’emploi, de la formation et du revenu, une augmentation des minima sociaux, une politique audacieuse d’investissement en matière sociale et écologique. Une voie supplémentaire, toujours négligée, pour répondre au besoin de financement des retraites, est la réalisation de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes, à la fois par l’accroissement du taux d’activité des femmes, la suppression des inégalités salariales et la lutte contre le temps partiel subi. Il s’agit là de choix politiques de justice et de solidarité.
Il y a plus de retraité-es ? A moins de décréter leur paupérisation, il est normal de financer leurs retraites en augmentant leur part dans la richesse produite. Selon le Conseil d’orientation des retraites, il faudrait, à législation inchangée, un point de PIB supplémentaire en 2020 pour équilibrer le système de retraite alors que la part des salaires a chuté d’environ 6 points au cours des dernières décennies en faveur des dividendes.
Pour une large mobilisation citoyenne
La question des retraites pose celle de la société dans laquelle nous voulons vivre. La retraite à 60 ans par répartition n’est pas un fardeau, elle est une transmission continue et solidaire de la prise en charge d’une génération par la suivante. C’est pourquoi elle dépend aussi de l’avenir que la société sera capable d’offrir aux jeunes générations. Nous ne pouvons accepter la paupérisation programmée des futurs retraité-es, la destruction des solidarités sociales, l’idéologie absurde du « travailler toujours plus » dans une société productiviste et inégalitaire. Cet engrenage favorise l’extrême droite et menace à terme la démocratie. Comme en Europe du Sud et dans bien d’autres pays du monde, la société doit se mettre en mouvement. Pour y contribuer nous organiserons partout des réunions, des initiatives de rue, des ateliers d’éducation populaire et nous soutiendrons les initiatives prises par le mouvement syndical. Nous voulons un système de retraites solidaire.
Pas un trimestre de plus, pas un euro de moins !
Premiers signataires
Gérard Aschieri (président de l’institut de la FSU) – Clémentine Autain (FASE) – Ana Azaria (Femmes Egalité) – Marinette Bache (Résistance sociale) – Guillaume Etiévant (économiste) – Fatima-Ezzahra Benomar (Les Effronté-e-s) – Michel Barthélémy (CEMS-IMM CNRS) – Nicolas Belorgey (sociologue, CNRS) – Nicolas Béniès (économiste) – Gérard Berthiot (vice-président PS de la région Champagne Ardenne) – Sophie Béroud (politiste, université Lyon 2) – Jean Bigot (producteur de cinéma) – Martine Billard (co-présidente du Parti de Gauche) – Bernard Bosc (Réseau Féministe Ruptures) – Jean-Jacques Boislaroussie (les Alternatifs) – Gérard Billon (CGT) – Jean Marc Canon (secrétaire général UGFF CGT) – Bernard Cassen (Mémoire des luttes) – Nadine Castellani (secrétaire nationale CGT-Educ’action) – Jean-Claude Chailley (Résistance sociale) – Isabelle Charpentier (sociologue, université Versailles-Saint Quentin) – Chantal Charvy (Femmes Egalités) – Gérard Chaouat (Bureau national SNCS FSU) – Philippe Corcuff (sociologue, IEP de Lyon) – Laurent Cordonnier (économiste Lille 1) – Annick Coupé (secrétariat national de l’Union syndicale Solidaires) – Thomas Coutrot (économiste) – Alexis Cukier (Editions La Dispute) – Isabelle De Almeida (présidente du Conseil National du PCF) – Marielle Debos (politiste, université Paris Ouest Nanterre) – Claude Debons (syndicaliste) – Bernard Defaix (Convergence de Défense des services publics) – Laure Delair (Vice Présidente de l’UNEF) – Christophe Delecourt (CGT Finances) – Karima Delli (députée européenne EuropeEcologie/Les Verts) – Monique Dental (Réseau Féministe Ruptures) – Ivan Dementhon (président de l’Union Nationale Lycéenne) – Patrick Désiré (secrétaire général de la CGT-Educ’action) – Michèle Dessenne (M’PEP porte parole national) – Jean-Michel Drevon (Etats Généraux du Service Public) – Paul Dirkx (sociologue, université de Lorraine) – Denis Durand (CGT Banque de France) – Cédric Durand (économiste, université Paris 13) – Philippe Enclos (juriste, université Lille 2) – Anne Eydoux (économistes atterrés) – Anne Féray (Secrétaire Nationale de la FSU) – Gwenaëlle Ferré (CNDF) – Jacqueline Fraysse (Député des Hauts de Seine FASE-Gauche citoyenne) – Gerard Gueniffey (retraité CGT) – Jérôme Gleizes (économiste, université Paris 13) – Jean-Marie Harribey (ATTAC) – Clémence Helfter (militante d’Osez le féminisme !) – Gérad Filoche (membre du Bureau National du PS) – Bertrand Geay (politiste, université de Picardie) – Guillaume Floris (Gauche Anticapitaliste) – Cyril Gispert (agrégé d’économie) – Lucas Gomez (Les Effronté-e-s) – Bernadette Groison (Secrétaire Générale de la FSU) – Elsa Hardouineau (trésorière nationale de l’Union Nationale Lycéenne) – Nordine Idir (Secrétaire général du MJCF) – Lucien Jallamion (secrétaire général de République et Socialisme) – Wandrille Jumeaux, (Secrétaire fédéral des Jeunes Écologistes) – Nicolas Jounin (sociologue, université Paris 8) – Marianne Journiac (porte-parole de République et Socialisme) – Pierre Khalfa (co-président de la Fondation Copernic) – Razmig Keucheyan (sociologue, université Paris 4) – Lucile Koch-Schlund, (Secrétaire fédérale des Jeunes Écologistes) – Michel Koebel (sociologue, université de Strasbourg) – Bernard Lacroix (politiste, Institut Universitaire de France) – Rose-Marie Lagrave (sociologue, EHESS) – Véronique Lamy (porte-parole PCOF) – Pierre Laurent (secrétaire national du PCF) – Jacques Le Bohec (professeur de sciences de la communication, Lyon 2) – Isabelle Le Roux-Meunier (CGT Banque de France) – Alain Lipietz (économiste EuropeEcologie/Les Verts) – Wenceslas Lizé (sociologue, université de Picardie) – Marc Mangenot (économiste) – Jean-Claude Mamet (Convergences et Alternative) – Alain Marcu (secrétariat d’AC) – Nathalie Marcu (les Alternatifs) – Olivier Masclet (sociologue, université Paris 5) – Lilian Mathieu (sociologue CNRS) – Philippe Marlière (politiste, université de Londres) – Myriam Martin (Gauche Anticapitaliste) – Christiane Marty (Bureau de la Fondation Copernic) – Gustave Massiah (fondateur d’IPAM) – Gérard Mauger (sociologue, CNRS) – Jean-Luc Mélenchon (co-président du Parti de Gauche) – Olivier Michel (informaticien, université Paris Est) – Catherine Mills (rédactrice d’Economie et Politique) – Jean-Marie Monnier (économiste Paris 1) – Christian de Montlibert (sociologue, université de Strasbourg) – Julie Muret (porte-parole d’Osez le féminisme !) – Corinne Nativel (géographe, université Paris Est) – Toni Negri (philosophe) – Frédéric Neyrat (sociologue, université de Limoges) – Jacques Nikonoff (M’PEP porte parole national) – Martine Noël (CADAC) – Daniele Obono (Convergences et alternatives) – Alain Oriot (Editions du Croquant) – Ugo Palheta (sociologue, université Lille 3) – Roland Pfefferkorn (sociologue, université de Strasbourg) – Willy Pelletier (sociologue, université de Picardie) – Matthias Perez (secrétaire académique de la CGT Educ’action Créteil) – Jean-Marie Pernaut (IRES) – Michel Pialoux (sociologue, CNRS) – Christian Pierrel (porte-parole PCOF) – Christine Poupin (porte-parole du NPA) – Philippe Poutou (porte-parole du NPA) – Frédéric Rauch (rédacteur en chef d’Economie et Politique) – Suzy Rojtman (CNDF) – Michel Rousseau (Marches européennes contre le chômage) – Henri Sterdyniak (économistes atterrés) – Maya Surduts (CADAC) – Baptiste Talbot, (secrétaire général, fédération des services publics CGT) – Patricia Tejas (CGT Finances) – Sylvie Tissot (sociologue, université Paris8) – Christian Topalov (sociologue, CSU) – Marie-Pierre Toubhans (porte-parole de Gauche Unitaire) – Stéphanie Treillet (Convergences et alternatives) – Marcel Trillat (réalisateur) – Aurélie Trouvé (ATTAC) – Denis Turbet-Delof (secrétariat national de l’Union syndicale Solidaires) – Janine Vaux (Convergence de Défense des services publics) – Christophe Ventura (Mémoire des luttes) – Christophe Voilliot (politiste, université Paris Ouest Nanterre) – Louis Weber (responsable éditorial) – Laurent Willemez (politiste, université Versailles St Quentin) – Emmanuel Zemmour (président de l’UNEF).
Pour vous informer, signer l’appel et vous mobiliser : www.retraites2013.org/
Regards.fr • Internationale socialiste, la dernière estocade, par Jean-Luc Mélenchon
Dans le numéro d’été de Regards, Jean-Luc Mélenchon consacre un long article à la fin de l’Internationale socialiste, l’occasion pour lui d’exprimer son point de vue sur l’union de la gauche.
Fin mai 2013, le SPD allemand a entériné la mort de la social-démocratie en créant l’Internationale progressiste. Jean-Luc Mélenchon analyse les maux responsables de cette lente agonie.
La social-démocratie était déjà à l’agonie au commencement de ce siècle. Car à la fin du précédent, les Blair, Schröder et Zapatero l’avaient ostensiblement diluée, autant qu’ils le pouvaient, dans la marée du libéralisme triomphant. Puis elle s’est effondrée politiquement en Grèce. Ce fut certes sans le vacarme du mur de Berlin mais tout aussi violemment. Cela se passa dans Athènes assommée, quand Georges Papandréou capitula sans condition sous l’assaut du capitalisme financier caractéristique du nouvel âge du capitalisme. Papandréou était le Premier ministre du pays mais surtout président de l’Internationale socialiste. À présent, le dépôt de bilan vient d’être prononcé. Le SPD allemand, le plus ancien et le plus puissant parti de l’histoire de la social-démocratie mondiale, a lancé le 22 mai dernier à Leipzig une nouvelle structure internationale baptisée l’Alliance progressiste. Avec 70 autres partis, dont le PS français, les sociaux-démocrates ont ainsi franchi un nouveau pas dans la rupture avec l’histoire du socialisme et du mouvement ouvrier qu’ils avaient façonnée. Une froide logique est à l’oeuvre : comme ils détruisent l’État social qu’ils avaient créé, les sociaux-démocrates sabordent l’outil qui l’avait construit. Comment un courant idéologique et politique aussi puissant en est-il arrivé à assumer un tel suicide politique ? L’affaire vient de loin. Mais sa conclusion nous touche de près. Il est aussi vain de vouloir « aiguillonner » de tels partis que d’espérer les voir revenir à leur raison d’être. Toute stratégie de conquête du pouvoir pour renouer le fil de la lutte pour l’émancipation passe donc par une compétition sans ambiguïté avec ce mutant « progressiste » dont le centre de gravité est ancré dans la perpétuation de la société et l’économie de marché financiarisée actuelle.
Le socialisme est né comme discours d’élucidation des causes des crises du capitalisme cherchant à y apporter une réponse globale de long terme. Mais dans les faits réels, c’est l’incapacité de la social-démocratie à penser et à affronter le capitalisme au-delà du seul cadre national qui l’a mise dans des impasses historiques successives. D’abord, en la rendant incapable de résister aux chocs des impérialismes lors de la guerre de 14. Puis impuissante à résister au basculement européen des capitalistes dans le camp fasciste dans les années 1930. En dépit de ces échecs historiques, la social-démocratie s’est reconstituée en Europe dans les ambiguïtés des lendemains de la Deuxième Guerre mondiale, face à la fois aux brutalités du soviétisme et à la déchéance des classes dominantes dans la collaboration avec le nazisme. Mais elle a continué à reproduire la vieille stratégie du XIXe siècle. Elle consistait à faire des prises d’avantages pour les travailleurs dans le cadre du capitalisme à l’échelon national. La mondialisation libérale, en submergeant le cadre national, a placé la social-démocratie dans une nouvelle impasse stratégique. Les partis de l’Internationale n’ont pas pris la mesure du changement de nature du capitalisme du fait de la financiarisation de l’ensemble de l’économie, et de son changement d’échelle avec la transnationalisation du capital. Dans le cadre national, le capitaliste industriel pouvait trouver intérêt à discuter avec les syndicats et à peser dans la définition des normes. Dans la mondialisation libérale, le capitalisme financier n’a plus besoin d’aucun compromis politique ou social en contrepartie de ses prélèvements sur le travail. Le rapport de force que lui donne sa transnationalisation est d’autant plus écrasant qu’il est mal compris ou qu’il passe pour une loi de la nature. Sous toutes les latitudes une pression terrible s’est donc exercée pour sanctuariser le marché, pour le mettre hors de portée de la régulation citoyenne. Ce nouvel âge du capitalisme est allergique à la souveraineté populaire. Dans ces conditions, le credo social-démocrate de la « régulation » du capitalisme sonne dans le vide et ne peut avoir aucune prise sur le réel. Comment réguler en effet une réalité entièrement construite pour échapper a l’exercice ? L’autre impasse stratégique est évidemment dans le postulat du « partage des fruits de la croissance ». Double aberration. Elle suppose une croissance sans fin dans un écosystème limité. Et elle suppose que le rapport de force antérieur au nouveau partage ne servira pas les dominants dans le rapport de force !
La ligne démocrate
Cette contradiction majeure du discours social-démocrate sur la régulation et la croissance explique que les sociaux-démocrates sont si démunis face à la crise actuelle. Comme ils se refusent à penser le dépassement du capitalisme et du productivisme, et la nécessité d’introduire des ruptures avec l’ordre actuel, ils en sont réduits à soutenir le sauvetage et le rafistolage à tout prix du système. Leur impuissance s’est accrue avec la chute de l’URSS qui a entraîné une nouvelle étape de transnationalisation du capital tout en dégradant le rapport de force au détriment des classes populaires dans chaque État-nation. Ce capitalisme apparemment triomphant a alors exercé une immense force d’attraction sur les partis socialistes eux-mêmes. Cela a entraîné la mutation progressive de la vieille social-démocratie européenne. Fascinée par le modèle nord-américain auquel l’attachaient les liens les plus divers, pas toujours avouables, elle a programmé son évolution en mouvement « démocrate ». Cette mutation a commencé avec les New Democrats de Bill Clinton avant d’arriver en Europe avec le New Labour de Tony Blair, dans les années 1990. Ces modernisateurs ont longtemps essayé d’isoler la France au sein du mouvement social-démocrate en raison de l’histoire particulière du socialisme français. Son ancrage dans la République et son attachement à la puissance de la loi comme instrument de l’intérêt général l’ont longtemps rendu rétif à la culture du contrat qui a permis à la social-démocratie de dévaler la pente des renoncements. Dix ans après la chute du Mur, la France de Lionel Jospin était ainsi le seul pays industriel à compter des communistes et des écologistes au gouvernement.
La ligne « démocrate » repose sur quelques invariants idéologiques. Le premier est l’abandon de toute référence aux intérêts de classes en jeu dans le partage de la richesse. Jusqu’au point de perdre tout ancrage social du discours. La pauvreté, le chômage ou l’exploitation, ces réalités sociales sont progressivement effacées au profit de la figure du pauvre, du chômeur ou du salarié renvoyé à sa « responsabilité » individuelle. Les démocrates nient l’existence d’un conflit entre classes sociales. Une fois écartée la perception du conflit, les « démocrates » pensent s’appuyer sur le « compromis » entre « partenaires » sociaux comme si la rationalité et la modération des appétits ne dépendaient d’aucun rapport de force social ou culturel. Le moteur de l’action passe alors sur le terrain de la compassion et de « l’ordre juste » où les droits universels cèdent la place à un improbable « sur mesure » compassionnel et où l’équité remplace l’égalité. L’appareillage conceptuel des démocrates enracine l’idée de contrat jusque dans la sphère intime des relations humaines, comme s’y est appliqué le théoricien du blairisme Anthony Giddens. Mais après les mots viennent les réalités. Du compromis au consensus il n’y a que l’espace de la capitulation, sort promis à tous ceux qui prétendent aborder un conflit en le niant.
De ce point de vue, le SPD est l’exemple le plus abouti avec les réformes engagées par Gerhard Schröder au nom de son Agenda 2010. Baisses d’impôts pour les plus riches et les entreprises. Réduction de l’indemnisation des chômeurs. Hausse de l’âge de la retraite jusqu’à 67 ans et baisse des pensions. Des réformes qui ont entraîné l’explosion de la pauvreté, des chômeurs, salariés et retraités. Au point que l’espérance de vie des Allemands les plus pauvres a reculé. Ce dumping social a fracassé la parfaite égalité des nations sans laquelle la construction européenne est nécessairement une nouvelle forme de domination impériale. Le capitalisme décrépit des Allemands domine l’Europe actuelle et la soumet à ses intérêts les plus bornés.
Pourtant, François Hollande a rendu un hommage appuyé à ce désastre social lors de son discours à Leipzig pour les 150 ans du SPD : « Le progrès, c’est aussi de faire des réformes courageuses pour préserver l’emploi et anticiper les mutations sociales et culturelles comme l’a montré Gerhard Schröder. On ne construit rien de solide en ignorant le réel », a-t-il déclaré. Par ces mots, François Hollande a acté l’alignement du PS français sur ce qu’est devenu le SPD allemand. Il a ainsi fait sauter le dernier verrou qui subsistait en Europe face à la mutation « démocrate » de la social-démocratie. Hollande est acquis de longue date à cette orientation. Dans un texte de 1984 intitulé « Pour être modernes soyons démocrates », il appelait déjà à « proposer un consensus stratégique entre nous [le PS] et les courants démocratiques du pays », « au-delà du clivage gauche-droite ». Dans cette trajectoire « démocrate », la campagne présidentielle n’a ainsi été pour Hollande qu’une parenthèse. Le dynamisme du Front de gauche l’a obligé à quelques embardées rhétoriques contre la finance ou les hauts revenus. Désormais, président de la République, il profite à plein de la monarchie présidentielle de la Ve République pour imposer totalement cette ligne idéologique à sa majorité et à son propre parti. Traité européen Merkozy, politique de l’offre, pacte de compétitivité, accord « Made in Medef » sur l’emploi, austérité budgétaire, privatisations etc. En un an, le ralliement de Hollande à la ligne « démocrate » est total et spectaculaire. Avec Hollande président, le PS rompt explicitement avec son appartenance au mouvement ouvrier en refusant de voter la loi d’amnistie sociale. Cette destruction de l’État social que les « socialistes » avaient largement contribué à bâtir va se poursuivre avec une nouvelle régression des droits à la retraite. Quelle est alors l’identité politique d’un tel parti ? Je le nomme « solférinien » pour décrire le parti dont le lien avec l’histoire socialiste se réduit à l’adresse de son siège historique, situé 10 rue de Solférino à Paris.
Dans tous les pays qui ont connu cette mutation « démocrate », la destruction idéologique et culturelle de la gauche a ensuite entraîné sa disparition politique et électorale. Cela s’est vérifié et se vérifie encore en Allemagne. Entre la victoire de Schröder en 1998 et les dernières élections de 2009, le SPD est passé de 41 à 23 % des voix. Et les sondages pour les élections de septembre prochain n’indiquent aucune remontée après huit ans d’Angela Merkel.
L’Italie est un autre exemple de cette faillite idéologique et électorale. Là-bas, l’ancien Parti communiste, devenu Parti des démocrates de gauche, se saborde en 2007, fusionnant avec une partie de la démocratie-chrétienne pour fonder le Parti démocrate. Le nouveau nom du parti efface toute référence à la gauche et affirme clairement l’objectif politique : l’alignement sur les démocrates américains. Après six ans d’existence, le bilan est terrible. En 2008, le nouveau Parti démocrate est battu laissant le champ libre à Silvio Berlusconi. En 2011, le Parti démocrate apporte son soutien au gouvernement non élu de Mario Monti et à sa politique d’austérité. En 2013, le Parti démocrate recule encore, ne devance la droite que d’un souffle et finit par former un gouvernement avec elle, comme le SPD avec la CDU en 2005. La boucle est bouclée.
Les fronts du peuple
Partout, cette orientation idéologique des principaux partis sociaux- démocrates conduit au naufrage. Partout, le rétrécissement de leur base sociale les pousse à rechercher des solutions artificielles d’union nationale pour faire avaler de force les politiques d’austérité. Face à cet effondrement historique de la « gauche » social-démocrate, une autre gauche a commencé à prendre la relève. En portant le drapeau de la résistance du peuple contre l’oligarchie, système qui lie les libéraux et sociaux-libéraux à la finance pour appliquer « la seule politique possible ». Sous le nom de révolution citoyenne, cette nouvelle prise de pouvoir du peuple a commencé en Amérique latine et se prolonge au Maghreb. Elle travaille désormais l’Europe en commençant par le Sud et ses marées citoyennes. Des fronts de partis y jouent un rôle de déclencheur social et culturel. Ils font naître alors des « fronts du peuple », mêlant dans un mouvement politico- social toutes les formes de la lutte contre la déchéance sociale et la catastrophe écologique.
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La politique de la muselière fait des petits à l’AP-HP !
le Parti de Gauche dénonce la décision politique de la direction de l’Assistante Publique Hôpitaux de Paris de démettre de ses fonctions le responsable du SMUR, le dr Kierzek, pour avoir osé s’engager contre la destruction des urgences de l’Hôtel Dieu et de cet hôpital de proximité. Cette répression est inacceptable !
Voilà comment l’AP-HP prend modèle sur la dérive autoritaire du gouvernement : muselière pour tous ! Aujourd’hui, comble du cynisme, la ministre Marisol Tourraine ouvrait le comité de suivi du « Pacte de confiance pour l’Hôpital »…
Le Parti de Gauche appelle au rassemblement organisé ce mardi 9 juillet devant l’Hôtel Dieu. Danielle Simonnet, conseillère de paris et candidate PG pour les municipales sur la capitale y sera présente.
Le Parti de Gauche exige la réintégration immédiate dans ses fonctions du Dr Kierzek, l’instauration d’un moratoire immédiat sur la fermeture des urgences et l’ensemble des services de l’Hôtel-Dieu et que la direction de l’AP-HP engage enfin une réelle concertation afin que le projet alternatif de défense de l’Hôtel Dieu en tant qu’hôpital de proximité puisse être défendu.
Pour en savoir plus sur la situation de l’Hôtel Dieu :
Hôtel Dieu – casse de l’hôpital public et répression
L’austérité nuit dangereusement à la santé
Accident de Lac-Mégantic • Quand l’extractivisme détruit une ville
Un grave accident vient d’avoir lieu au Québec à Lac-Mégantic (à 250 km de Montréal), important noeud ferroviaire entre le Québec et les USA : un train citerne rempli de pétrole a déraillé. Les explosions et incendies provoqués par cet accident ont ravagé le centre – ville et détruit des dizaines de bâtiments. 80 personnes sont portées disparues et plus de 2000 personnes ont été évacuées. 100 000 litres de pétrole ont déjà été déversées dans la rivière voisine et pourraient atteindre le Fleuve Saint-Laurent.
L’accident de Lac-Mégantic met en lumière les conséquences de l’exploitation des pétroles de schiste du Dakota du Nord et sables bitumineux de l’Alberta. Ce train acheminait effectivement du pétrole de schiste du Dakota du Nord vers la ville de Saint John (Nouveau Brunswick) pour y être raffiné.
Le transport par train de ces hydrocarbures a fortement augmenté depuis plusieurs années : en Amérique du Nord, il y a 20 fois plus de pétrole brut sur les voies ferrées aujourd’hui qu’il y a à peine cinq ans, selon l’Association des chemins de fer des États-Unis. Au Canada, le volume a quadruplé depuis 2011, selon Statistique Canada.
Ce boum du transport ferroviaire de pétrole s’explique par l’augmentation de la production de ces hydrocarbures dits « non conventionnels » et par les retards pris dans la construction de pipelines. De ce fait, les compagnies ont fortement investi dans le transport ferroviaire. Par exemple Cenovus, une compagnie exploitant les sables bitumineux, a annoncé l’achat de 800 wagons-citernes qui lui permettront de transporter 30 000 barils par jour.
Le Parti de Gauche s’associe à la douleur du peuple québécois devant un évènement si dramatique. Si nos pensées vont aux victimes et à leurs proches, le Parti de Gauche tient à souligner la dimension écologique sous–jacente à ce grave accident. Il constitue une nouvelle illustration des limites du modèle de développement extractiviste du Canada et des USA.
Austérité, saudade et révolution citoyenne dans un stade… (Retour de PGE à Porto)
Porto. En quittant Paris il faisait gris. Ici pas de doute, l’été est bien là. Deux jours à hésiter à rester enfermés dans la moquette d’un stade (sic) ou à se retrouver écrasés de chaleur dehors. A débattre de la situation politique en Europe, des ravages des politiques d’austérité d’Athènes à Lisbonne, des mouvements au Brésil et du futur traité transatlantique entre les États Unis et l’Union européenne. A réfléchir à la stratégie à adopter et à défendre l’écosocialisme, notre projet.A Orly je retrouve Jean Luc Mélenchon, notre vol aller sera consacré à plancher sur la réunion du bureau exécutif du PGE, le parti de la gauche européenne aka european left, qui tient donc son université d’été ce week end au Portugal. Au programme par exemple, une motion sur le GMT, le grand marché transatlantique, dans laquelle nous faisons, avec mon camarade Hadrien Clouet, intégrer la question des gaz de schiste et les associations environnementales qui prennent part au combat. Car ce traité, s’il est adopté, favorisera le recours par droit privé de multinationales qui s’estimeraient lésées par des réglementations nationales dans leurs investissements et leurs intérêts. Exemple, tous les pétroliers à qui la France interdit aujourd’hui la fracturation hydraulique en vertu de la loi de juillet 2011…
Mais je brûle les étapes. Avant cela, notre arrivée. Direction le stade du Futebol Clube do Porto où ont donc lieu ces journées d’été du PGE. Quelle drôle d’idée. Apparemment pour certains c’est un frisson d’excitation de se retrouver dans ce haut lieu du ballon rond, dont un photographe portugais m’explique qu’il reste un sport populaire à Porto. L’occasion je l’avoue d’en remettre quand même une couche auprès de mon interlocuteur sur le foot-business, le Qatar et le PSG. Pas pu m’en empêcher… Mais malgré les frissons qui me viennent de repenser à d’autres stades en d’autres temps et d’autres lieux, sombres lieux de répression… J’apprécie l’expérience totalement surréaliste de sortir fumer sa clope dans un immense stade vide. De se retrouver dans les gradins en fin de soirée pour boire un dernier verre de Porto… Un moment décalé de plus, un instantané d’ailleurs, glané sur place puisque cette fois il n’y aura pas moyen de tout le week end de s’échapper pour aller se perdre dans les rues.
Nous y retrouvons, grâce à l’entremise précieuse de notre camarade du Bureau National François Ralle-Andreoli déjà présent, les représentants du journal portugais « I ». S’ensuit un long entretien où ça discute de Gramsci, Marx et Borges, de déterminisme probabiliste, de vision non linéaire du temps et d’emballement climatique, de niveau des océans et des différents déclencheurs de la révolution citoyenne. Du ticket de bus au Vénézuela ou au Brésil, à la taxe de stand sur un marché de Tunisie, jusqu’aux situations subies comme en Argentine pendant la crise où, les petits patrons partis, les salariés ont bien du s’autogérer sans qu’au départ ce soit franchement leur souci premier que de jouer aux soviets…
« La politique est un art de réalisation, attention à ne pas croire qu’une situation objective crée la conscientisation ». Jean Luc rappelle cependant au cours de l’entretien que souvent, comme au Brésil, l’insurrection populaire est aussi le fruit de bifurcations : l’accès à l’éducation, à la contraception, l’urbanisation qui crée de nouveaux types de liens sociaux, et de mesures de gauche qui portent paradoxalement leurs fruits en donnant plus de pouvoir et d’émancipation au peuple et permettent à des citoyens plus éduqués, souvent urbains, d’élever la voix et parfois de se retourner contre ceux-là même qui se sont efforcés d’améliorer le quotidien.
Il sera d’ailleurs beaucoup question ce week-end de constituante, de revendications démocratiques, de l’évolution des forces de gauche en Europe, de la genèse du Front de Gauche, du prochain Congrès de Syriza en Grèce, et de la responsabilité de tous ceux qui, de Clinton à Hollande en passant par Blair et Schroeder, ont volé les partis socialistes aux ouvriers. De ceux-là qui se plient aujourd’hui à l’austérité et trahissent la gauche historique en en faisant l’alliée de l’oligarchie et des politiques libérales… Mais aussi de la valse des ministres : quand nous expliquons l’éviction de Delphine Batho à nos amis portugais, ceux-ci sourient… Après la démission en début de semaine du libéral Ministre des finances Vitor Gaspar, les frasques au sein du gouvernement, comment dire… Ils voient bien.
Le Portugal est un pays aussi durement touché que la Grèce, dont on parle paradoxalement moins. Le chômage frôle les 20% de la population active, et les manifestations se multiplient : plus d’un million de personnes dans les rues le 15 septembre, une grève générale le 14 novembre, une immense mobilisation le 2 mars puis de nouveau grève générale le 27 juin… Pour dénoncer la Troika et le nouveau plan d’austérité annoncé en mai qui vise à une nouvelle coupe de 4,8 milliards d’euros d’ici 2015. Dans un pays déjà exsangue, cela signifierait concrètement 30.000 postes en moins dans l’administration publique, le report d’un an de l’âge de la retraite, ou encore le retour de la durée de travail des fonctionnaires à 40 heures au lieu de 35 actuellement. La mobilisation monstre qui a suivi ces annonces a donc entraîné le départ du Ministre des Finances Vitor Gaspar, dont le budget a par ailleurs été retoqué deux fois au Conseil constitutionnel suite aux interventions des députés de gauche du PS et du Bloco, et ouvert une situation de crise au gouvernement. Preuve que les luttes peuvent ouvrir des brèches dans le dogme de l’austérité.
« On ne fait pas un parti révolutionnaire avec une tête de premier communiant ». Nous aurons de longs échanges également sur la fonction tribunicienne, le fameux parler « cru et dru » qui nous est parfois reproché et résonne pourtant dans un nombre d’esprits grandissant. Mais aussi et surtout des principaux axes de notre programme : la répartition des richesses, la planification écologique, la refondation des institutions avec une assemblée constituante, la paix et la sortie de l’Otan… Et les trois points qui ont marqué la campagne du Front de Gauche à la présidentielle et continuent de guider notre action politique. Un, s’adresser à la raison et non à la peur comme le fait l’extrême droite, en expliquant nos mesures : l’écart maximum de salaires de 1 à 20 ou le revenu maximum autorisé avec une tranche d’impôt à 100% au-delà de 360.000 euros, des mesures radicales et concrètes qui permettent une discussion rationnelle, ce que nous appelons le débat argumenté. Deux, proposer une culture de référence : le capitalisme a su esthétiser ses valeurs de réactivité, de compétitivité et de flexibilité… Nous c’est le ralentissement, la gratuité, l’amour, le partage et les jours heureux. D’où : trois, une identité de référence, héritée des Lumières et de l’humanisme. Quand la droite impose une identité de blancs chrétiens à l’instar des WASP anglosaxons (white anglo-saxon protestant), nous disons nous que la France n’est pas une nation occidentale mais une nation universaliste. Car non, la politique ne se réduit pas à des chiffres et analyses macro-économiques déshumanisées. « Nous ne sommes pas des bêtes », nous sommes des êtres humains faits de culture, pour qui lire un poème de Victor Hugo sur une tribune de meeting en pleine campagne présidentielle fait sens.
Et bien sûr, durant la réunion du bureau de l’exécutif du PGE, où sont discutés différentes motions et où j’interviens avec mon camarade Hadrien Clouet sur la plateforme commune en vue des élections européennes, il est question de combattre, par l’espoir de l’alternative, l’abstention et l’extrême droite, deux grands risques du scrutin des européennes. De l’euro, monnaie unique en voie d’implosion, qui comme l’a rappelé Jean Luc.………..Lire la suite sur le blog de Corinne Morel-Darleux
Affaire Snowden • Appel à soutenir le rassemblement en solidarité avec la Bolivie et l’Amérique latine organisé le 9 juillet à Paris
Le Parti de gauche salue la décision des gouvernements de Bolivie, du Venezuela et du Nicaragua d’accorder l’asile à Edward Snowden.
Cette décision courageuse honore toute l’Amérique latine alors que nos gouvernements ont, eux, fait le choix tragique de s’enliser dans un alignement atlantiste servile.
Le Parti de gauche dénonce l’attitude honteuse du gouvernement français à l’égard de Evo Morales et toutes les pressions que ne manqueront pas d’exercer les États-Unis et leurs alliés européens sur ces pays dans les semaines à venir. Il prendra toute sa place pour soutenir les révolutions citoyennes latino-americaines.
Le Parti de gauche sera présent lors du rassemblement » Tous avec la Bolivie, respect pour l’Amerique latine », organisé à l’initiative de France Amérique latine et des associations latino-americaines de France le mardi 9 juillet à 18h30 sur le parvis des droits de l’homme, place du Trocadero ( métro Trocadero, ligne 9). Il dénoncera l’atlantisme de François Hollande et du gouvernement qui non seulement collabore avec les Etats-Unis d’Amérique pour la traque de Snowden mais n’a rien fait pour empêcher l’Union européenne d’entamer dès lundi 8 juillet des négociations sur le Grand marché transatlantique comme si de rien n’était.