Médias • « Standard and Poor’s : Encore une agression contre la France » : François Delapierre sur RMC

Le 8 novembre sur RMC.

 

Médias • « J’appelle à une marche pour une révolution fiscale autour du 1er décembre » J-L.Mélenchon sur RTL

Le 8 novembre sur RTL.

 

Jean-Luc Mélenchon propose « une marche pour la révolution fiscale »

Le co-président du Parti de gauche souhaite que le Front de gauche manifeste pour refuser l’augmentation au 1er janvier de la TVA. Un « cadeau aux patrons » de 107 euros par habitants, selon lui.

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Jean-Luc Mélenchon a proposé hier soir au Front de Gauche d’organiser, « le 1er décembre, une marche pour la révolution fiscale ». Une proposition réitérée, ce matin au micro de RTL : « C’est toujours les puissants qui ont tout et les autres qui tirent la langue. Il faut une révolution fiscale dans ce pays », a-t-il expliqué en déclarant « comprendre » le ras-le-bol fiscal.

Le co-président du Parti de gauche, qui participait hier soir à un meeting de soutien à Francis Parny (PCF), candidat aux municipales dans cette commune du Val-d’Oise, a indiqué à son hôte, longtemps responsable des relations extérieures du PCF, qu’une lettre en ce sens serait adressé, ce matin, à l’ensemble des formations du Front de gauche. L’ancien candidat à la présidentielle, dont le caractère personnel des précédentes initiatives (manifestation nationale contre le TSCG, marche contre l’austérité et pour la VIe République) avaient été critiqué, a pris soin de préciser à plusieurs reprise qu’il s’agissait là d’une « proposition ».

Il n’est pas possible de « laisser la colère légitime » du peuple être dirigée par la droite et l’extrême droite « comme c’était le cas à Quimper », a-t-il expliqué, parce que dans ce cas « la colère va se retourner contre le voisin, contre la région d’à côté, contre l’usine d’à côté ». Refusant que le Front de gauche se laisse « embrigader dans des choses inacceptables », Jean-Luc Mélenchon l’invite à « diriger la colère » : « Il faut qu’on soit là avec nos idées, nos drapeaux, nos mots d’ordre. On ne se mélange pas avec n’importe quoi. (…) Nous préférons le dire franchement, nous ne faisons pas de manifestation avec le Medef, avec l’UMP, avec l’extrême droite. Nous faisons des manifestations contre le Medef, contre l’UMP, contre l’extrême droite. »

Le gouvernement organise « la prédation » du capital

Pour le 1er décembre, si cette date est retenue, Jean-Luc Mélenchon a déjà une idée du mot d’ordre. « Puisque Monsieur Ayrault a cédé au premier portique qui a dégringolé, a-t-il lancé, nous avons quelque chose à demander : nous refusons l’augmentation de la TVA au 1er janvier prochain. » Pour le député européen, cette augmentation de 7 milliards d’euros décidée par Bercy, décrit comme « le portique du Medef », n’est rien d’autre qu’une nouvelle « prédation du capital » qui représente en moyenne 107 euros par habitant.

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Plus de 1000 plans sociaux en 1 an: seul le gouvernement reste optimiste

La France est en train de remonter la pente, disait Jean-Marc Ayrault le 4 novembre. Ce sont pourtant plus de 50 000 emplois directs qui sont menacés par les nouveaux plans sociaux. En Bretagne, la droite et le patronat savent jouer du « sentiment breton » pour faire croire qu’il y aurait une réponse spécifique : patrons, salariés, agriculteurs, transporteurs routiers mains dans la main pour sauver la Bretagne. Mais quelle Bretagne ? Celle des algues vertes ? Des élevages intensifs de poulets et de porcs responsables des montagnes de lisiers qu’il devient difficile d’éliminer ? Celle des abattoirs avec leurs bas salaires et leurs mauvaises conditions de travail avec leur cortège de troubles musculo-squeletiques ? Et pour quelles revendications ?

Après la manifestation, les masques tombent. Ainsi pour le patron du Medef : « pour relancer l’économie bretonne, il faut en premier lieu briser le carcan réglementaire qui pèse sur nos élevages et tue les initiatives ». Comprenez le fait de ne plus respecter le droit du travail, les normes environnementales et sanitaires ni l’obligation de déposer une demande pour les extensions d’élevage industriel de porcs. Lorsque le représentant de FO dit « Mais il est vrai qu’on peut craindre des demandes d’allégements de charges sociales et de dérogations du travail » pourquoi ne s’est-il pas posé la question avant d’appeler à manifester avec les patrons ?

Carhaix

L’avenir a été sauvé par les centrales syndicales (CGT, FSU, Solidaires) qui ont appelé à manifester à Carhaix, sur une ligne claire de défense de l’emploi, des conditions de travail, des salaires, des services publics et pour un autre développement qui rompt avec le productivisme du modèle agroalimentaire qui mène la Bretagne au désastre économique, social et écologique. Mais comme à chaque fois que ce gouvernement cède au patronat, celui-ci se sent plus fort. Et dans sa roue sont en train de s’engouffrer toutes les forces réactionnaires : la FNSEA qui en détournant ainsi la colère des agriculteurs veut éviter qu’ils remettent en question le modèle prôné depuis des décennies par ce syndicat agricole, la droite catholique réactionnaire qui veut prendre sa revanche après l’échec des manifs pour tous, l’extrême-droite trop contente de pouvoir surfer sur le rejet du gouvernement, l’UMP qui a pourtant voté cette taxe à l’assemblée dans le cadre du Grenelle de l’environnement. Ce rassemblement hétéroclite menace d’une manifestation à Paris. Ne nous y trompons pas : un tel rassemblement ne pourrait qu’être celui de la confusion et de la récupération par toutes les droites et extrême-droites rassemblées.

Il est temps que la classe ouvrière relève la tête et lutte pour ses propres intérêts. À Roanne, plus de 20 000 militants sont venus à l’appel de la CGT soutenir les 5 salariés victimes de répression. Il est donc possible de construire la résistance. Le 23 novembre à Rennes les syndicats appellent à une manifestation contre la casse de l’emploi dans l’automobile, l’électronique, et l’agroalimentaire. Il faut en faire une démonstration de force de l’unité des travailleurs contre les exigences insupportables du patronat soutenu par un gouvernement social-libéral sourd aux demandes populaires.

Martine Billard,
co-présidente du Parti de Gauche

La Bretagne victime d’un productivisme en bout de course

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Les mobilisations sociales qui se développent en Bretagne sont révélatrices de la crise touchant notre pays et plus particulièrement de la dégradation considérable de la situation économique et sociale dans la région : 6000 emplois salariés en moins rien que pour l’année 2012 et 19 000 dans le secteur marchand depuis 2008. Voilà le résultat de la crise du capitalisme néolibéral, aggravée par les politiques d’austérité du gouvernement, et d’un modèle économique productiviste refusant de prendre en compte les impératifs écologiques.

L’agriculture et les industries agroalimentaires bretonnes, notamment la filière porcine et avicole, se sont, en général, développées sur la base de production de masse de produits peu valorisés destinés en partie à l’exportation. Cette production est aujourd’hui fortement concurrencée par les pays émergents ou par des pays de l’Union européenne qui, comme l’Allemagne ou le Danemark, pratiquent un dumping social éhonté en employant massivement des salariés d’Europe centrale et orientale sous-payés en utilisant les failles de la directive européenne sur le détachement des travailleurs.

Dans ce cadre, l’écotaxe votée sous la droite et mise en œuvre par le gouvernement Ayrault est un prétexte que saisissent le Medef, les tenants de l’agro-business et les patrons de la grande distribution pour détourner l’attention des véritables responsabilités de cette crise. Mais au-delà, si cette fronde rencontre l’adhésion de nombre de catégories sociales excédées de voir leur pouvoir d’achat diminué et les services publics décimés, c’est que cette taxe symbolise l’injustice fiscale actuelle : censée vouloir réduire le trafic routier, elle ne s’appliquera pas sur les autoroutes à péage, là où passe l’essentiel du trafic de camions. Seules seront touchées les routes nationales et les routes départementales. Ainsi seront pénalisées les producteurs locaux, alors que gros du trafic européen qui utilise les autoroutes ne sera pas touché. Cette taxe n’a donc d’écologiste que le nom ! Mais les véritables enjeux sont ailleurs.

L’écotaxe n’est qu’un prétexte et n’est en rien la cause des suppressions d’emplois et de la casse sociale. Pour le Front de gauche, le modèle de l’agroalimentaire productiviste n’est pas soutenable économiquement, socialement et écologiquement. Nous devons rompre avec ce modèle mortifère. Nos revendications ne sont pas celles du patronat, du MEDEF et de la FNSEA. Avec les travailleurs, nous devons nous opposer à l’austérité imposée par le gouvernement et l’Europe libérale, aux cadeaux faits au Medef et aux nouvelles coupes dans les dépenses publiques. Aussi, il se prépare une bataille d’importance contre le budget d’austérité que nous appelons à refuser.

Pour nous, ce changement de modèle passe par la planification écologique. C’est le rôle des pouvoirs publics, Etat et collectivités locales, d’aider à cette transition :

 

De l’air du temps et des Jours Heureux…

Allons chercher la poésie avec les dents

get_tired_s.jpg Je ne sais pas vous, mais je n’ai jamais trouvé les gens autour de moi aussi inquiets et déprimés. Regardez dans le métro, dans les champs, les salles d’attente et même les diners entre amis… Agnès Maillard l’exprime très justement ici.

Nous sommes en période de reflux citoyen et militant, et l’arrivée de la « gauche » au pouvoir, une gauche qui multiplie les manquements à tout ce qui a fait la tradition humaniste et progressiste, de la classe ouvrière au socialisme utopique, en passant par les mouvements républicains et révolutionnaires, cette « gauche » là en porte une lourde part de responsabilité. Réforme des retraites, chasse aux Roms, reculs fiscaux devant le patronat et les pigeons, criminalisation des syndicats, soumission à l’OTAN et acceptation des traités iniques européens, totale absence de politique écologique et 5e république partant à la dérive, et maintenant jusqu’à la privatisation de la collecte de l’impôt avec cette fameuse écotaxe et le scandaleux partenariat public-privé avec Ecomouv… Difficile de voir la vie en rose.

Difficile, et pourtant… Face à tout ça il y a encore des gens qui luttent et résistent comme à la manif de soutien hier aux 5 syndicalistes de Roanne qui refusent de cracher sur un coton tige pour ficher leur ADN. Heureusement, il y a des perspectives de victoire, comme ce rejet au Sénat hier de la contre-réforme des retraites, dans la droite lignée des réformes Sarkozy contre lesquelles nous défilions ensemble en 2010 : si les députés du PS et d’EELV qui se sont abstenus (la liste ici) votent cette fois clairement contre en deuxième lecture, la casse de nos retraites ne passera pas.

When_nothing_goes_right_go_left_s.jpg Heureusement, il y a encore des gens pour porter l’idée qu’un autre monde est possible et proposer des alternatives comme nous le faisons avec l’écosocialisme ou encore notre nouveau contre-budget (notre tribune sur celui de l’an dernier) qui sera officiellement présenté le 18 novembre prochain pour rappeler que l’austérité n’est pas une fatalité et que face à la vague soigneusement orchestrée du « ras le bol fiscal » l’impôt peut être un véritable outil de justice sociale, de redistribution des richesses et de politiques publiques en faveur de l’écologie.

Et puis, dans ce contexte inquiétant de relents de poujadisme sur fond de hold-up par l’oligarchie, il y a Les Jours Heureux.

JoursHeureux-papillons-FB-OK-12_s.jpg Le nouveau film de Gilles Perret sur la résistance et le programme du Conseil National de la Résistance sort aujourd’hui en salles. Courrez-y. En ces périodes sombres d’orchestration de la montée du Front National dans les médias et de diabolisation des « rouges », il y a des éléments de notre Histoire dont il est bon de se rappeler. Pour se donner du coeur et, comme le disait Jean Luc Mélenchon dans son discours à Clermont, retrouver « la volonté du bonheur ».

Et juste après, relisez L’armée des Ombres de Joseph Kessel, magnifique recueil de témoignages romancé juste ce qu’il faut sans que rien n’en soit retiré. C’est sobre, digne et juste.

Après avoir débattu avec Hervé Kempf et Jérome Gleizes au rassemblement du plateau des Glières, je debattrai à nouveau cette …………..Lire la suite sur le blog !

En Equateur, la compagnie pétrolière Chevron doit respecter la justice

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Depuis plus de vingt ans, le géant pétrolier nord-américain Texaco, racheté par Chevron en 2001, fuit la justice équatorienne.

Entre 1964 et 1992, Texaco a opéré sur deux millions d’hectares de l’Amazonie équatorienne, sans respecter aucune des règles en vigueur dans ce pays depuis la loi sur les hydrocarbures de 1971. Pour optimiser ses profits, Texaco a délibérément choisi de ne pas respecter les procédés d’extraction standards de l’époque, déversant ainsi près de 71 millions de litres de résidus de pétrole et 64 millions de litres de pétrole brut à la surface de la forêt, avec pour conséquence des dégât environnementaux et sociaux irréversibles pour les populations.

En 2012, la justice équatorienne, saisie par les organisations indigènes et les familles victimes regroupées depuis 1993 au sein du Front de défense, a condamné Chevron à verser 19 milliards de dollars.

Cependant, la septième compagnie pétrolière du monde, après de nombreuses manoeuvres dilatoires, met désormais en place un lobbying agressif auprès du Congrès des Etats-Unis et du Département du commerce pour échapper à cette décision de justice.

Comble du cynisme, c’est Chevron qui attaque l’Etat équatorien en justice au nom du traité bilatéral d’investissement entre les Etats-Unis et l’Equateur (TBI), pourtant entré en vigueur en 1997, soit 5 ans après la fin du pillage par Texaco. Au-delà de l’aberration judiciaire que supposerait le caractère rétro-actif de ce traité, aucune clause ne stipule l’interdiction faite aux citoyens de poursuivre en justice une entreprise.

Le PG condamne la scandaleuse campagne de discrédit menée par Chevron contre des organes judiciaires et exécutifs de l’Etat équatorien et renouvelle son soutien au gouvernement de Rafael Correa qui appuie les organisations indigènes pour que justice leur soit enfin rendue.

Guillaume Beaulande,
responsable de la commission Amérique latine

« Surmenage sur le ménage ! »

C’est ainsi que des salariés de la société Isor, chargés du nettoyage à l’hôpital Saint-Jean de Perpignan, justifient la grève entamée lundi matin. Un acte courageux qui doit faire écho tant la situation est lourde de sens tant sur le plan social qu’humain.

PG66_menage-1.jpg A l’hôpital Saint-Jean de Perpignan, ils sont une vingtaine de salariés à former l’équipe du matin, en grande majorité des femmes, chargée du nettoyage des bureaux de consultation, chambres et lieux communs de l’hôpital. Depuis lundi matin, ils sont 16 à avoir entamé une grève qui sera reconduite tant que leurs revendications n’auront pas été satisfaites. Revalorisation des salaires pour respecter le code du travail et la convention collective, amélioration des conditions de travail, formation : rien d’exagéré, loin de là, juste le strict minimum. En fait, cela fait longtemps qu’elles auraient pu se mettre en lutte. Mais quand on n’a qu’un contrat précaire, une petite paye, on a peur de perdre le peu qu’on a. Aujourd’hui, devant l’intensification des pressions qu’elles subissent de la part de leur direction, elles ont décidé de réagir.

Soutenus au départ par l’UD CGT 66 et les UL CGT de Toulouse Sud et de Perpignan Nord, les salariés d’Isor sont bien décidés à se faire entendre. Dès le début de la grève, Yves Gauby, secrétaire général de l’Union locale CGT Perpignan Nord, est venu pour les aider dans le processus de négociation. Très vite, des militants de la CGT Santé de l’hôpital Saint-Jean, Emmanuel Caron en tête, se sont investis aussi. Des infirmières, conscientes de la situation, sont également venues les encourager car, comme elles l’affirment fort justement, le rôle du personnel de ménage en milieu hospitalier est crucial en termes de santé publique. Le combat de ces salariés est bien sûr le combat de tous les travailleurs précaires, mais il est renforcé par le danger sanitaire que provoque l’attitude de la direction d’Isor à l’égard de ses salariés : pressions insupportables, harcèlement moral, mépris des droits des travailleurs et des normes d’hygiène… Nous, le Parti de Gauche, devions absolument tenter de les aider. Nous sommes donc allés à leur rencontre, pour les écouter, comprendre et relayer leur lutte.

L’équipe du matin embauche à 5h. Avant de commencer le ménage, il faut enfiler la tenue règlementaire et préparer le chariot. Des tâches qui prennent déjà près de 25 minutes. 25 minutes qui ne sont pas comptées dans le temps de travail, donc pas rémunérées. En fin de service, c’est la même chose. Près de 20 minutes pour se changer et ranger, toujours non rémunérées. Ce qui est compté, c’est donc uniquement le ménage : 3 minutes 30 pour nettoyer un bureau de consultation, 10 minutes pour une chambre, voilà les cadences infernales auxquelles les salariés d’Isor sont soumis. Et si jamais tout n’est pas nickel ou que l’une ou l’un ose parler, alors les lettres d’avertissement pleuvent, promettant de lourdes sanctions disciplinaires.
Dans les dizaines de lettres qui nous ont été montrées figure toujours la même rengaine : « nous constatons malheureusement un grand laxisme de votre part et un réel manque de respect des consignes ». Peu importe à la direction de ne pas respecter le droit du travail. Les salariés d’Isor sont engagés au plus bas des échelons (AS1), à 9,61 euros de l’heure, en très grande majorité à temps partiel, entre 3 et 5 heures par jour. Trois mois après l’embauche, la convention collective prévoit une première promotion (AS2). Une deuxième (AS3) devrait aussi être accordée du fait que le travail s’effectue en milieu sensible (milieu hospitalier). Passer de AS1 à AS3, personne n’en a bénéficié. Pourtant, cela ne coûterait pas cher à la direction d’Isor, seulement 9 centimes de l’heure !

PG66_menage-2.jpg Non, la direction d’Isor préfère au contraire accélérer toujours les cadences. Il y a 4 ans, il fallait nettoyer 7 bureaux par heure, aujourd’hui c’est 14 !!! Et si une salariée se plaint, alors on lui envoie l’une de ces fameuses lettres. « Si tu n’es pas contente, dégage ! Il y a des tas de chômeurs qui peuvent prendre ta place… », voilà le discours qu’on leur fait entendre, voilà pourquoi certaines ont attendu des années pour se mettre en grève, par peur de perdre leur emploi. La plus ancienne des salariées est en poste depuis 7 ans. Il y a quelques semaines, la direction lui a proposé un licenciement dans le cadre d’une procédure si fumeuse qu’elle n’aurait pas reçu d’indemnités. Tout était magouillé d’avance pour que son départ passe pour un abandon de poste… Insupportable. Si insupportable qu’elle est tombée en dépression.

En plus du scandale social se noue un scandale sanitaire. Quand on laisse si peu de temps pour nettoyer un bureau ou une chambre, comment assurer l’hygiène indispensable que nécessite un hôpital ? Et ce n’est pas tout ! Les tenues devraient être lavées par Isor, afin d’assurer qu’elles soient stériles. Ce point n’est pas respecté par la direction qui impose à ses salariés de les laver eux-mêmes chez eux, au risque de transférer les microbes entre le domicile et l’hôpital. Qu’on se rassure, les salariés bénéficient ainsi d’une indemnité royale de 23 centimes par mois ! Isor ne fait donc pas qu’exploiter ses salariés, elle met également en danger les patients. Isor prend tout de même en charge le nettoyage des chiffons et autres serpillères. Mais là encore, le mépris des normes d’hygiène est révoltant : le lavage s’effectue à 30°, très loin des 95° qu’il faudrait pour stériliser ce linge.

On pourrait encore ajouter que les remplaçants ne bénéficient d’aucune formation alors, on le rappelle, qu’ils évoluent en milieu sensible, souvent pour la première fois. Ajouter aussi que les heures de travail de nuit (avant 6 heures du matin) ne sont pas rémunérées comme telles.

Hier matin, donc, commençait la grève. Avant de démarrer les discussions, la direction a appelé des salariés de l’équipe de l’après-midi, afin qu’ils remplacent les grévistes. Là encore, Isor a enfreint le cadre légal car ce type de pratique constitue une entrave au droit de grève. Mépris de ses salariés, mépris de la santé publique, mépris de la Loi : la direction d’Isor est dans l’épouvantable air du temps, celui qui considère que le bénéfice net est plus important que l’Humain. Nous, Parti de Gauche, lui adressons ce message : nous constatons malheureusement un grand laxisme de votre part et un réel manque de respect de la condition humaine.

Justice pour Philippe Pichon: le fait du Prince doit cesser, M. Valls !

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Dans un jugement du 22 octobre 2013 non frappé d’appel, la 17ème chambre correctionnelle du tribunal de Paris a infligé un camouflet judiciaire à Manuel Valls. Certes, Philippe Pichon, commandant de police mis à la retraite d’office suite à sa dénonciation illustrée et argumentée du STIC, fichier policier tentaculaire, a été reconnu coupable de violation du secret professionnel. Mais il a été condamné à une peine symbolique de 1500 euros d’amende avec sursis et surtout, le tribunal a prononcé la non-inscription de cette peine sur son casier judiciaire accessible aux administrations et ne lui a pas infligé d’interdiction d’exercer le métier de policier. Enfin, le ministère de l’Intérieur qui avait poussé l’acharnement jusqu’à lui réclamer 4 000 euros de dommages-intérêts a été débouté de sa demande !

Manuel Valls a refusé obstinément depuis mai 2012 la réintégration de Philippe Pichon dans la police nationale en arguant de l’attente de la décision pénale qui vient d’être rendue. Il a pourtant accordé cette faveur il y a quelques mois à plusieurs policiers de la BAC Nord de Marseille, mis en cause dans une enquête judiciaire pour corruption. La présomption d’innocence est manifestement une notion à géométrie variable Place Beauvau. En tout cas, rien ne s’oppose aujourd’hui à la réintégration de Philippe Pichon, M. le ministre !

Le Parti de Gauche réaffirme son soutien à Philippe Pichon, lanceur d’alerte pour nos libertés et exige que justice lui soit rendue en lui permettant de redevenir le policier républicain qu’il fut pendant des années.

Lettre aux député-e-s absentionnistes: dites non à cette réforme des retraites

assembleeEric Coquerel (PG), Annick Coupé (Solidaires), Isabelle de Almeida (PCF), Guillaume Floris (GA), Pierre Khalfa (Copernic), Alain Lipietz (EE-LV) et Christiane Marty (Attac), membres du Collectif unitaire Retraites 2013, appellent les « 47 députés de gauche » n’ayant pas voté la réforme des retraites à « la mettre en échec pour de bon » lors de son retour à l’Assemblée, après son rejet par le Sénat mardi 5 novembre.

Mesdames, Messieurs les Député-e-s

Le 15 octobre, vous avez été parmi les 47 députés de gauche à s’abstenir lors du premier passage à l’Assemblée nationale de la réforme du système de retraites. Grâce à votre vote, et aux votes contre de vos collègues du Front de Gauche, la réforme n’a pas obtenu la majorité absolue.

Depuis, le Sénat s’est unanimement opposé à cette réforme. Lorsqu’elle reviendra à l’Assemblée, vous aurez donc le pouvoir de la mettre en échec pour de bon. C’est dire si votre vote sera d’importance. Nous savons en effet que sur le fond votre abstention signifie un désaccord avec cette réforme.

Nous n’avons donc pas besoin dans cette lettre de vous dire à quel point cette réforme constituera une régression sociale.

Nous reviendrons cependant sur quelques points que ceux de vos collègues socialistes qui ont voté favorablement seraient bien avisés de se rappeler également avant leur vote. Il n’est pas interdit de changer d’avis surtout quand la cause est juste et correspond aux valeurs de la gauche.

Si cette réforme passe, elle entérine du coup la réforme Fillon qui mettait fin à la retraite à 60 ans. Or, si Nicolas Sarkozy a décidé de faire voter cette réforme coûte que coûte malgré une mobilisation populaire inédite, nous ne doutons pas que cela a contribué à sa défaite et donc à l’élection de François Hollande et de nombre de députés de gauche. Voter cette loi, c’est donc en quelque sorte donner une victoire a posteriori à Nicolas Sarkozy et causer une nouvelle défaite à la majorité qui s’est exprimée le 6 mai 2012.

Si cette réforme passe, vous feriez partie de la première majorité gouvernementale à faire reculer l’âge de la retraite. Une triste première. S’il fallait se convaincre que l’allongement de la durée de cotisation vaut en effet recul effectif de l’âge de départ à la retraite, il suffit de se reporter aux écrits de François Hollande lui-même. Dans le document qui retrace la «stratégie de politique économique de la France» envoyé le 1er octobre à Bruxelles, le président de la République reconnaît en effet que l’âge de départ à la retraite va faire un bond suite à l’allongement à 43 annuités de la durée de cotisation en 2035 : « A terme, un assuré qui débute sa carrière à 23 ans (c’est la moyenne en France) ne pourra partir à la retraite au taux plein qu’à partir de 66 ans. Ainsi, l’âge légal de départ est maintenu à 62 ans, mais l’âge effectif de départ à la retraite, qui constitue le critère déterminant au regard de la soutenabilité des finances publiques, devrait augmenter mécaniquement » écrit-il. Il est vrai qu’il convient de rassurer la Commission européenne qui avait fait de ce recul une des conditions pour assouplir pendant deux ans la règle d’or budgétaire. Mais au moins chacun, à commencer par vous, est ainsi prévenu de l‘objectif réel de cette réforme.

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