Recours au vote bloqué : Ayrault, isolé, gouverne contre sa majorité
Le gouvernement Ayrault a décidé de tordre le bras du Parlement sur la réforme des retraites en imposant un vote bloqué mardi prochain sur l’ensemble du texte.
Jean-Marc Ayrault gouverne contre sa propre majorité à qui il veut imposer une baisse déguisée des pensions en reportant la date de revalorisation.
En 2010, c’est Nicolas Sarkozy qui recourait au vote bloqué au Sénat pour imposer la fin de la retraite à 60 ans.
Trois ans après, François Hollande recourt à la même brutalité pour imposer la retraite à 66 ans.
Pour reprendre les mots du PS contre Sarkozy en 2010, « le vote bloqué déshonore et discrédite le gouvernement et le Président ».
La marche du 1er décembre pour la révolution fiscale sera aussi une dénonciation de cette politique et de ces méthodes autoritaires.
Economie • Assez parlé du coût du travail ! Combien nous coûte le capital ?
Une interview de Guillaume Etiévant, Secrétaire national du Parti de Gauche.
Ce n’est pas le travail qui coûte cher mais la rémunération du capital
Contrairement à ce que prône le patronat, ce ne sont ni le coût du travail ni la rigidité du marché du travail qui plombent la compétitivité des entreprises.
Ce sont les salariés par leur travail qui créent les richesses. Diviser par deux les dividendes libérerait 120 milliards d’euros pour les investissements productifs, créerait de l’emploi, permettrait de financer la protection sociale et de diminuer le déficit de l’état.
Vote bloqué sur la réforme des retraites : Le Gouvernement resserre la muselière du Parlement
En décidant de recourir au vote bloqué sur la réforme des retraites le gouvernement confirme sa vision anti-démocratique des institutions françaises. Pour lui, le Parlement n’a de raison d’être qu’aux ordres de l’Elysée.
Alors qu’en 2010 le PS avait reproché à Nicolas Sarkozy le recours à cette procédure de vote bloqué, le gouvernement Ayrault fait de même pour faire passer sa propre réforme des retraites à l’assemblée le 26 novembre. Mêmes causes, même effet : il s’agit toujours de reculer l’âge du départ à la retraite et d’aggraver les conditions des retraités. Et comme en 2010 ce n’est pas sans mal : la loi n’a pas trouvé de majorité absolue à l’Assemblée, le Sénat a voté unanimement contre et hier, lors de son nouveau passage à l’assemblée, les députés EELV et PRG alliés à ceux du FDG, ont fait battre le report de la revalorisation des pensions de six mois. Ce Gouvernement peine, il est vrai, à trouver une majorité pour ces mesures qui contredisent ses promesses électorales.
Devant la peur d’une défaite, le gouvernement a décidé de se discréditer, de se déshonorer et de mettre une nouvelle fois ses pas dans ceux de Nicolas Sarkozy.
Le Parti de Gauche rappelle cependant aux députés que rien ne les oblige à former un Parlement godillot. Il n’y aura certes plus de débat, mais il y aura bien un vote. Il suffirait d’un rien pour la réforme des retraites soit battue, à savoir qu’une partie des 47 députés PS/EELV/PRG qui se sont abstenus en première lecture votent contre.
Enfin, il réaffirme son attachement à une République où la souveraineté du peuple soit effective et non contre-carrée en permanence par un exécutif caporaliste. La Marche du 1erdécembre rappellera au Gouvernement qu’en matière de fiscalité comme pour le reste, c’est le consentement du peuple qui doit être la règle.
Le deux poids, deux mesures du gouvernement : Blocus de la FNSEA autorisé, paysans de Novissen en garde à vue
Alors que les grands céréaliers appelés par la FDSEA et les JA d’Ile de France bloquent impunément Paris, dans la Somme le porte parole de la Confédération Paysanne Laurent Pinatel, le président de l’association Novissen, Michel Kfoury, ainsi que Manuel Aze, paysan, et trois salariés du syndicat sont eux placés en garde à vue depuis ce matin.
Leur tort ? Dénoncer le projet dit « Ferme des Mille Vaches » comme l’a également fait le Parti de Gauche en alertant sur ce projet d’agriculture intensive d’une ampleur rarement atteinte à un tel niveau industriel, couplé à un méthaniseur surdimensionné.
Leur crime ? Selon un témoignage recueilli par le site Reporterre, « des engins ont été mobilisés et un slogan a été peint sur le site. Mais il n’y a bien sûr pas eu de vol : des pièces soustraites ont été remises le lendemain à Rennes au Salon de l’élevage. » (http://www.reporterre.net/spip.php?article5039)
Le Parti de Gauche dénonce ce deux poids, deux mesures du gouvernement, irresponsable en plein grogne populaire et crise de l’agro-alimentaire. Les lanceurs d’alerte n’ont pas à payer pour ses incuries.
Il réaffirme son soutien à la Confédération paysanne et à Novissen dans leur combat.
Malgré la mobilisation et les recours de l’association Novissen qui regroupe plus de 2000 adhérents, le géant du BTP Ramery a commencé les travaux, suite à quoi une action avait été menée en septembre, entrainant une plainte pour « vol et dégradation ». L’ironie du calendrier veut que cette garde à vue coincide avec le blocus routier de la FNSEA. Pour en savoir plus et soutenir Novissen
A Bruxelles, la concurrence est libre et non faussée… Sauf pour Vinci
La commission européenne vient d’autoriser l’Etat français à verser 150 millions d’euros à la filiale de Vinci en charge de la réalisation de l’aéroport de Notre Dame des Landes. Vinci, groupe dont les résultats financiers en 2011 faisaient apparaitre 1,9 milliards de résultat net.
En pleine cure d’austérité imposée par la même Commission européenne, cette décision est une véritable provocation et un bras d’honneur fait par les oligarques de Bruxelles au mouvement de contestation sur ce projet.
La commission européenne entend-elle ainsi remercier le gouvernement de M Ayrault d’avoir ratifié le TSCG sans l’avoir renégocié ? D’appliquer la règle d’or avec minutie, dans son nouveau budget d’austérité ? D’avoir annoncé en pleine conférence environnementale la privatisation accrue d’EDF et GDF ? De poursuivre l’ouverture du rail à la concurrence et le démantèlement de la SNCF ? Ou tout simplement d’organiser la libéralisation à marche forcée de ces dangereux monopoles que représentent les services publics face à la « concurrence libre et non faussée » ?
Aider ce projet d’aéroport est un non-sens, tant d’un point de vue économique qu’environnemental. Le faire sur les deniers publics est une honte en pleine annonce de hausse du taux de TVA, un signe de plus du fonctionnement oligarchique de la Commission et une motivation supplémentaire pour dire que nous ne voulons plus de cette Europe là.
Sans vergogne, la commission européenne affirme que ce cadeau à Vinci de 150 millions est « compatible avec les règles européennes relatives aux aides de l’Etat ». Il faut donc changer ces règles, et vite ! C’est ce que s’attacheront à faire les futurs eurodéputés du Parti de Gauche, avec le FdG, dès mai 2014.
Bercy, un portique aux mains des banques
La presse a révélé ce matin que le gouvernement se préparait à nommer un nouveau directeur du Trésor à Bercy. Le titulaire de ce poste qui est l’un des plus importants de la haute fonction publique sera notamment chargé de piloter la « remise à plat » fiscale promise par Ayrault.
Si la finance avait la moindre inquiétude sur les intentions d’Ayrault, elle doit être rassurée. Le gouvernement avait en effet choisi pour ce poste stratégique un banquier de la BNP, François Villeroy de Galhau.
Le gouvernement pourrait sur cette lancée nommer un dirigeant de Total pour piloter la transition énergétique, Servier à la Santé et faire revenir à Bercy Cahuzac pour s’occuper de la lutte contre la fraude fiscale.
On vient d’apprendre que le banquier pressenti avait démenti sa nomination alors que la porte parole du gouvernement ne pouvait ni la confirmer ni l’infirmer ! Le siège de la BNP semble donc mieux savoir ce qui se trame à Bercy que l’hôtel Matignon. En appelant à marcher sur Bercy le 1er décembre prochain pour renverser les privilèges de la finance, nous visions décidément juste.
Rythmes scolaires : Ayrault, la tête à taux-taux
Les annonces de Jean-Marc AYRAULT lors du congrès des maires de France sur les rythmes scolaires sont une provocation supplémentaire. Jean-Marc Ayrault entend ainsi assouplir les taux d’encadrement des
activités périscolaires ! L’UMP l’avait rêvé, Ayrault le fait : les maires de Droite vont pouvoir réduire leurs personnels territoriaux avec la bénédiction du Premier Ministre. Quant aux enfants, ils auront tout simplement moins d’adultes pour s’occuper d’eux. Intérêt de l’enfant ânonnaient-ils ?
Les pitreries sur l’éphémère augmentation budgétaire ne valent guère mieux. Le gouvernement donne d’une main ce qu’il a pris d’une autre en votant la baisse des dotations aux collectivités dans la loi de finance adoptée à l’assemblée nationale. Dès 2015, l’alternative à la hausse des taux des taxes locales serait donc la diminution du taux d’encadrement des enfants.
L’égalité républicaine est bien brisée par le décret Peillon. Il faut d’urgence l’abroger.
RER B ou la désorganisation organisée
Depuis un mois, à la RATP, les conducteurs sont en grève, 1 heure tous les mardis et vendredis, pour éviter de pénaliser les usagers plus qu’ils ne le sont quotidiennement.
Ils protestent contre l’exploitation ferroviaire inadaptée.L’organisation du travail est tellement mal élaborée que le retard des trains est devenu structurel, à tel point que la régularité est devenue le symbole d’un passé révolu.
Ce grand axe nord-sud de l’Île-de-France est en effet devenu ingérable depuis le refus du creusement d’un tunnel pour la ligne D, à Chatelet. Actuellement, 20 trains ligne B devraient emprunter ce tunnel qui lui est dédié et huit trains ligne D s’y intercaler, mais en réalité il est quasiment impossible d’y parvenir. Au 1er décembre, 12 trains ligne D sont prévus, soit 4 trains supplémentaires à insérer. C’est un non-sens absolu! Le manque d’investissement dans les infrastructures de transport est une fois de plus criant. Pendant ce temps là c’est toujours la galère pour les usagers du RER B !
Ce sont toujours les mêmes ingrédients employés : effectifs tendus, management agressifs. Tout cela concours à générer chez les travailleurs un profond mal être au travail du à l’impossibilité qui leur est faite d’assumer leur mission de service public.
Réforme ferroviaire, abandon des prérogatives publiques, absence d’investissement et de plan de développement des transports franciliens, tout est réuni pour continuer à martyriser 900 000 voyageurs par jour sur la ligne B et 500 000 sur la ligne D.
Il est difficile de ne pas voir dans cette pagaille organisée le signe d’une volonté affichée de privatisation. Nous sommes dans l’esprit du 4 eme paquet ferroviaire par lequel la Commission prêche l’ouverture de toutes les lignes même régionales à la concurrence en 2019.
Le Parti de Gauche s’oppose à ce désengagement de l’Etat. Il faut reconstruire un grand service public des transports, et consentir aux investissements nécessaires pour assurer la qualité de service pour tous les usagers du transport public francilien.
Le Parti de Gauche dénonce cette situation d’autant plus insupportable que l’augmentation de la TVA va frapper les 1,4 millions d’habitants de l’Île-de-France tout en étant toujours plus mal transportés.
Nous appelons donc les citoyen-e-s usagers et salariés des transports à venir manifester le 1er décembre pour la justice fiscale !