Non à la collectivité d’Alsace

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Un nouveau Pape « 100% réac »

Loin d’être un signe d’ouverture du Vatican qui se dote pour la première fois d’un Pape non européen, l’élection à sa tête de l’argentin Jorge Mario Berloglio sonne la volonté de l’Eglise catholique romaine de reprise en mains de tout le continent latino-américain qui a vu se développer les régimes progressistes fondés sur les révolutions citoyennes et mettant en oeuvre d’importantes réformes de société.

Jorge Mario Berloglio a été auditionné plusieurs fois concernant les crimes commis par la dictature militaire entre 1976 et 1983, sous laquelle l’Eglise argentine avait gardé un silence complice, et en particulier sur les vols d’enfants et le mouvement des Mères de la place de Mai. Il s’oppose ouvertement à l’avortement et à l’euthanasie, en qualifiant le mouvement pro-choix de «culture de mort». Il s’est aussi publiquement opposé à la distribution gratuite de préservatifs. Pourtant, 500.000 femmes ont aujourd’hui recours à des avortements illégaux en Argentine et chaque année une centaine en meurent.

Alors que l’Argentine de Cristina Kirchner fait figure de modèle à l’échelle du monde en matière d’égalité des droits pour les homosexuels (loi sur le mariage égalitaire en 2010) et les personnes transgenres (loi sur la liberté du genre en 2012), qu’accompagnent sur le continent des démarches de reconnaissance des couples homosexuels au Mexique, Brésil, en Equateur, Colombie et dernièrement au Parlement d’Uruguay, et de reconnaissance des droits des personnes transgenres à Cuba, l’ex-primat d’Argentine, s’est prononcé contre ces avancées de société. Il a ainsi qualifié le mariage entre personnes de même sexe « d’origine démoniaque » et de « prétention destructrice contre le plan de Dieu », et l’adoption homoparentale de « machination visant à tromper les enfants de Dieu ».

Le message de cette élection est clair : avec un Pape « 100% réac », la libération, l’émancipation et l’égalité des droits ne seront toujours pas à l’ordre du jour du Vatican. L’Eglise catholique dit « longue vie »… au patriarcat !

Delphine Beauvois et Jean-Charles Lallemand,

Secrétaire nationale à l’égalité Femmes-Hommes et Secrétaire national à l’égalité des droits

La Gare, la LGV Quel gouffre financier ?

Grande réunion publique
à Montauban
Maison du Peuple
20h30 lundi 18 mars 2013

 

NE PAS MANQUER CETTE DATE CRUCIALE A QUELQUES MOIS DE L’ENQUETE D’UTILITE PUBLIQUE ! LE COMBAT CONTRE LA LGV ET POUR LA MODERNISATION DES LIGNES EXISTANTES LE MERITE !


Réunion organisée par l’association ALTernative LGV 82 et ouverte à toute-s.
Renseignements au 05 63 95 95 30

A propos du nouveau chef de l’église catholique

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L’élection de Jorge Mario Berloglio comme nouveau pape n’est pas une bonne nouvelle pour les progressistes du monde chrétien ni pour la révolution citoyenne en Amérique du sud.

Silencieux sous la dictature militaire puis à l’heure des jugements des militaires criminels, opposant connu aux gouvernements argentins de Nestor puis de Christina kirschner, tendre pour l’Opus Dei, hostile aux prêtres progressistes, le nouveau chef de l’église catholique devra prouver qu’il n’a pas été élu pour déstabiliser les régimes progressistes de l’Amérique latine ni pour poursuivre les persécutions contre la théologie de la libération.

Compte tenu de l’affichage favorable aux pauvres, il faut espérer qu’il soit plutôt enclin à aider ceux qui en sont actuellement les porte-paroles en politique et dans le christianisme amérindien.

Le PG dénonce la visite du Ministre d’Affaires Etrangères du gouvernement putschiste paraguayen

Le Parti de Gauche tient à exprimer son indignation à propos de la tournée européenne qu’effectuera la Ministre d’Affaires Etrangères du gouvernement de facto paraguayen, José Félix Fernández, à partir de ce mercredi 13 mars, date à laquelle il sera reçu par son homologue allemand.

Alors que le Paraguay a été expulsé du MERCOSUR et de l’UNASUR, le ministre allemand envoie par cette rencontre un signal extrêmement grave en direction des gouvernements latino-américains qui défendent la démocratie et le respect de la souveraineté populaire dans la région. L’Allemagne sera ainsi le premier pays à recevoir officiellement le Ministre d’affaires étrangères paraguayen depuis le coup d’Etat qui a rompu la continuité constitutionnelle du pays en juin de l’année dernière.

Ceci est particulièrement grave du fait que quasiment au même temps, le gouvernement putschiste paraguayen sera convoqué au tribunal des droits de l’homme de l’Organisation des États Américains, pour son implication dans l’assassinat de plusieurs leaders de la lutte paysane contre le pillage des terres arables paraguayennes par des multinationales de l’agrobusiness, contre les plantations de soja génétiquement modifié et contre l’installation de la multinationale minière canadienne Rio Tinto Alcan.

Cette visite intervient en plein milieu du processus électoral qui aboutira à l’élection d’un nouveau président paraguayen, le 21 avril prochain et juste après les déclarations des ambassadeurs français et allemands au Paraguay disant qu’aucune négociation commerciale entre le MERCOSUR et l’UE serait possible tant que le Paraguay ne serait pas réintégré. Cette pratique d’ingérence de la diplomatie européenne est totalement inacceptable et nous appelons au respect de la souveraineté du peuple paraguayen et à la condamnation du gouvernement putschiste de Frederico Franco.

Le Parti de Gauche soutient les deux paysans, Rubén Villalba et Néstor Castro, qui font une grève de la faim depuis 38 et 35 jours respectivement, sollicitant que justice soit faire dans l’affaire du massacre des paysans de Curuguaty, qui a servi d’excuse au coup d’Etat de juin dernier.

En ce sens nous nous joignons à la lettre ouverte ci-dessous, adressée au gouvernement allemand:

Lettre Ouverte au Gouvernement Allemand face à la Visite du Chancelier de facto du Paraguay

Nous, organisations de paraguayens et paraguayennes résidant en Allemagne, en France ou en Espagne et d’autres pays d’Europe et dans le monde, conjointement avec des organisations sociales allemandes de Solidarité avec l’Amérique -Latine et des organisations sociales Latinoaméricaines installées en Europe, nous nous adressons à vous pour les motifs suivants:

  1. Notre indignation devant l’invitation faite au Gouvernement de facto du Paraguay à réaliser une visite officielle en Allemagne.Il est de notoriété publique que ce gouvernement a été mis en place par un mécanisme qui a violé ouvertement les recours légaux et le droit à la défense d’un Président élu par le vote populaire.Raison pour laquelle nous le considérons comme un coup d’Etat institutionnel. En outre, cette invitation contraste fortement avec les positions et les sanctions appliquées par des instances régionales telles que le Marché Commun du Sud – MERCOSUR – et l’Union des Nations Sud-américaines -UNASUR-.L’actuel gouvernement paraguayen a également été exclu, du fait de son caractère antidémocratique d’importantes instances internationalescomme le XXII ème Sommet Ibero-américain réalisé à Cadix, Espagne; ainsi que du Sommet CELAC-UE qui s’est tenu au Chili. De sorte que l’Allemagne serait le premier et l’unique pays à réaliser ce type d’invitation au dit gouvernement.
  2. Nous regrettons que cette invitation aille à l’encontre de la politique de renforcement démocratique que soutient la communauté internationale car, accepter un gouvernement illégitime, c’est attenter à la volonté exprimée dans les urnes par le peuple paraguayen, laquelle a été arrachée par le coup d’Etat institutionnel contre le gouvernement constitutionnel du Président Fernando Lugo.
  3. Nous considérons cette invitation plus qu’inopportune, compte tenu que le gouvernement de facto se trouve impliqué dans la violation des Droits de l’Homme vis à vis de paysans et de paysannes privés de soutien légal dans l’affaire du massacre de Curuguaty. Dans le cadre de ce procès, deux paysans, Rubén Villalba et Néstor Castro, font une grêve de la faim depuis 38 et 35 jours respectivement, sollicitant justice sans être écoutés jusqu’à maintenant et sans la moindre réaction des autorités issues du coup d’Etat institutionnel.
  4. Dans le même temps où le gouvernement Allemand recevra le chancelier illégitime, se réalisera à Washington, EE UU une audience devant la Commission des Droits de l’Homme de l’Organisation des Etats Américains -OEA- pour l’assassinat de leaders paysans comme Vidal Vega et Benjamín Lezcano par des tueurs à gages. Or, de leur côté, d’importants représentants du Gouvernement et des forces policières minimisent ce fait et ne montrent aucun intérêt pour l’ouverture d’une enquête sérieuse et en profondeur pour ces assassinats commis dans le cadre de la lutte des paysans pour la terre.
  5. Enfin, nous considérons que l’engagement du Gouvernement Allemand en tant que membre de la Communauté Internationale est d’appuyer la Démocratie et le plein respect des Droits de l’Homme. Ainsi, avant de recevoir un Gouvernement illégitime, il faudrait exiger de lui le rétablissement démocratique, l’arrêt des violations des Droits de l’Homme, de l’assassinat de leaders paysans et de la criminalisation des luttes sociales.

Samedi 16 mars à Paris • manifestation contre les expulsions et le logement cher

Stop_expulsions Le 16 mars 2013 sonne le retour des expulsions de logements, l’angoisse pour des milliers de familles et de personnes d’être jetées sur le trottoir et d’y rester. Le changement de gouvernement n’a pas changé grand chose.

Depuis 2000 le nombre d’expulsions a doublé, comme le nombre de sans logis, à mesure que les loyers et l’immobilier ont flambé, que la précarité salariale, la pauvreté se sont étendues, que les prix de l’énergie, des transports, des soins, ou des produits alimentaires se sont emballés…

Le logement cher, c’est le résultat des politiques libérales, qui ont permis aux spéculateurs, aux bailleurs privés et aux milieux de l’immobilier de s’enrichir, sur le dos des salariés et des couches populaires : les profits locatifs ont grimpé de 70% en 10 ans.

Alors qu’il faudrait résolument baisser les loyers, cesser les expulsions, abroger les lois qui précarisent les locataires et le logement social, réquisitionner et mobiliser massivement les logements et les bureaux vacants, les résultats se font attendre, dans un contexte de rigueur budgétaire, de renoncements, de baisse de la construction de HLM.
Quelques timides avancées ont été octroyées, comme l’arrêt des expulsions de prioritaires DALO, une promesse d’application de la loi de réquisition, l’annonce d’une future loi sur le logement, mais c’est très insuffisant pour réparer les dégâts des années d’or de la spéculation.

Nous appelons à nous mobiliser pour de vraies mesures en faveur du logement social, des locataires, des sans logis, des galériens du logement et pour exiger :

– L’arrêt des expulsions, de tout type d’habitation ;

– La baisse immédiate des loyers et des charges ;

– Le respect du DALO et du droit à un hébergement, avec un programme massif de mobilisation et de réquisition de logements et de bureaux vacants ;

– Le renforcement des droits des locataires, particulièrement le droit au maintien dans les lieux, la suppression des sous-statuts locatifs …

– La création d’un service public du logement pour : produire 200 000 vrais logements sociaux par an, agir contre la spéculation, lutter contre les taudis et les abus, faire respecter le droit au logement décent et accessible…

– L’abrogation de la loi Boutin et des mesures de marchandisation des HLM ;

– Pour financer les HLM nécessaires : doublement du plafond du Livret A et centralisation à 100% par l’Etat, suppression de la TVA et rétablissement du 1%.

A l’appel de : Plate forme logement des mouvements sociaux, AC !, ACDL, Advocacy, AFVS, ATTAC, Bagagérue, CAHL 94, CAL, CGL, CGT, CNAFAL, CNL, COPAF, CSF, Fondation Copernic, DAL, FSU, HALEM, INDECOSA, Jeudi Noir, MNCP, MRAP, Sud Santé Sociaux, USP, Union Synd. Solidaires, SAF, Synd. de la Magistrature…

Manifestation nationale samedi 16 mars 2013 à Paris rassemblement à 15h,

place de la République, côté rue du Temple

La loi « made in Medef » ne doit pas passer !

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 La manifestation du 5 mars dernier contre la transposition de l’accord « made in Medef » sur l’emploi a été un moment crucial : la mobilisation des 200 000 manifestants a obligé les grands médias à enfin parler de cet accord entièrement tourné contre les droits des salariés. Reprenant un grand nombre de revendications du Medef, détaillées notamment dans son manifeste « Besoin d’air », cet accord institutionnalise la précarité. Sa transcription en loi permettrait au patronat et à des syndicats minoritaires d’imposer des baisses de salaires, des augmentations du temps de travail ou des mobilités forcées aux salariés. S’ils refusent, ils seront licenciés sans les droits prévus par le code du travail et les recours en justice seront drastiquement limités.

On comprend mieux pourquoi le premier ministre Ayrault veut museler ses députés et pourquoi jusqu’à présent les médias se taisaient sur ce sujet : si l’ensemble de nos concitoyens ont l’occasion de prendre conscience des dangers considérables contenus dans l’accord, la loi risque de ne pas passer. Le gouvernement fait donc tout pour que le débat n’ait pas lieu : le projet de loi sera soumis à l’Assemblée nationale le 2 avril en procédure accélérée (une seule lecture) et les seules interventions de membres du PS pour défendre l’accord se focalisent jusqu’à présent sur la méthode ou mentent effrontément en affirmant que l’accord permettrait d’éviter les licenciements ou au moins de les renchérir. Les marchés financiers, eux, ne s’y trompent pas : l’agence de notation Standard & Poor’s a chaleureusement félicité le gouvernement en février dernier en affirmant que « la proposition de réforme du marché du travail, qui doit encore devenir une loi, devrait aider les employeurs à mieux adapter les coûts salariaux à la conjoncture internationale. »

C’est aux parlementaires de faire la loi

Tractaccordmedefa5_1Grâce à la mobilisation du 5 mars, les médias n’osent plus éviter complètement le sujet, et les journaux télévisés des grandes chaînes hertziennes en ont fait leur une. C’est le moment d’enfoncer le clou. Nous avons un mois devant nous pour informer nos concitoyens et obliger à un vrai débat à l’Assemblée nationale et au Sénat. Les parlementaires ne peuvent pas voter la loi sans amendements importants, ce serait un déni complet de la démocratie. Cet accord n’a aucune légitimité, il ne constitue en aucun cas une réussite du dialogue social, contrairement à ce que proclament en chœur le Medef et le gouvernement. Les syndicats qui l’ont signé (CFDT, CFTC, CFE-CGC) représentent à peine un tiers des salariés du pays. Pire, le projet de loi diffusé le 6 mars au Conseil des ministres clarifie certains dispositifs de l’accord en les aggravant, en particulier en ce qui concerne le rôle d’information/consultation des Comités d’entreprises qui y est complètement vidé de sa substance. Non content d’avoir imposé un accord désastreux, le grand patronat a ensuite effectué un grand travail de lobbying auprès du ministère du travail pour que toutes les clarifications aillent dans son sens. Encore une fois, le gouvernement a préféré écouter le Medef plutôt que la CGT et FO.

Le gouvernement s’est rallié à l’idée patronale selon laquelle les salariés et les directions des entreprises partageraient des intérêts communs. Selon cette idée, les progrès sociaux découleraient donc de la négociation aboutissant à un consensus entre les acteurs du dialogue social. Cette idée vise à désamorcer le conflit de classe dans l’entreprise. Le PS défend ainsi la supériorité du contrat sur le droit réglementaire et nie de cette manière un siècle de lutte sociale et syndicale en oubliant que le rapport salarial est d’abord un rapport de dépendance et de subordination. Les salariés et les dirigeants d’entreprise ne sont pas sur un pied d’égalité et leurs intérêts ne convergent pas. Tout ce qui a été obtenu des patrons à travers les siècles leur a été arraché par la lutte. C’est donc aux parlementaires, représentants du peuple, d’être à l’écoute des luttes et de faire la loi et non aux « partenaires » sociaux. Le dialogue social doit servir à renforcer et améliorer les garanties déjà présentes dans le droit du travail et non à légaliser un rapport de force en faveur du patronat.

Le Front de Gauche refuse donc le prétendu « équilibre » de cette loi « made in Medef ». Chaque combat gagné par les députés et les sénateurs opposés à l’accord sera utile aux salariés. Nous nous battrons pour que chaque article de la loi soit mis en lumière et amendé. Les dispositions concernant la mobilité forcée et les accords de maintien dans l’emploi (qui permettent d’imposer des baisses de salaires) peuvent disparaitre intégralement si on y ajoute simplement qu’elles nécessitent l’accord du salarié sans risque de licenciement s’il refuse et qu’elles ne doivent pas être inférieures aux règles prévus dans le code du travail. Les députés peuvent également voter des amendements supprimant toutes les limites au recours en prud’hommes contenus dans l’accord.

Porter une alternative

Cette bataille doit aussi être l’occasion de montrer que le Front de Gauche est porteur d’une réelle alternative à la logique austéritaire et à ses conséquences sur l’emploi et sur les droits des salariés. Les amendements au projet de loi issus de l’accord peuvent aussi être utiles à cela. Il faut par exemple exiger la suppression de l’intégralité des attaques contre les Comités d’entreprises dans l’accord et, à l’inverse, renforcer leur pouvoir en mettant en place un droit de veto suspensif des Comités d’entreprise qui leur permettra de faire des contre-propositions aux décisions stratégiques des actionnaires et de refuser les plans sociaux. Il faut aussi que la loi permette d’invalider tous les licenciements économiques mis en place dans des entreprises en bonne santé financière. C’est tout le sens de la proposition de loi des parlementaires Front de Gauche qui va être déposée et qui propose l’interdiction des licenciements boursiers.

Bref, à l’inverse de cette loi « made in Medef » qui sécurise le patronat et lui permet d’accélérer les licenciements, il faut une loi qui reconstruise le droit du travail, mette fin à l’inversion de la hiérarchie des normes et donne de nouveaux droits aux salariés dans les entreprises. Pour cela, la mobilisation de chacun est indispensable pour pousser les députés PS et EELV dans ce sens et les mettre face à leur responsabilité. C’est en multipliant les actions envers eux que la situation pourra changer. C’est indispensable pour éviter les immenses reculs contenus dans cette loi et la poursuite de cette méthode, tant vantée par Laurence Parisot, qui vise à ramener tous les droits à des négociations locales, au sein de chaque entreprise, et à démolir l’idéal républicain des droits égaux pour tous sur le territoire français. Avec cette loi et l’acte trois de la décentralisation, nous faisons face à une attaque coordonnée du Medef et du gouvernement contre la République. Il faut la stopper immédiatement.

Austérité • La gauche européenne rejette le cadre financier pluriannuel du Conseil européen

austérité

Le projet d’accord du Conseil européen sur le futur cadre financier pluriannuel de l’Union européenne pour les sept années à venir (2014 – 2017) est inacceptable.

Cet accord ouvre la voie à sept années d’austérité et de ralentissement économique en Europe et renie la notion de solidarité européenne.

Contrairement aux déclarations officielles, les chefs d’Etat et de gouvernement proposent des coupes dans des domaines tels que le Fonds Social Européen, qui concernent principalement les vies des citoyens européens en temps de crises.

Nous remarquons avec consternation que les chefs d’Etat européens ont choisi de frapper fort sur les citoyens les plus démunis : le budget dédié à l’aide alimentaire qui était d’environ 3,5 milliards d’euros pour la période 2007-2013 sera drastiquement réduit. Il ne sera que de 2,5 milliards d’euros pour les années 2014-2020 ; en sachant qu’il couvrira alors 28 et non plus 27 Etats. La solidarité est une fois de plus sacrifiée sur l’autel de l’austérité budgétaire alors que le nombre de personnes vivant en-deçà du seuil de pauvreté dans l’Union européenne est passé de 18 à 25 millions entre 2008 et 2012. C’est un dommage qui ne peut qu’alimenter le rejet croissant de l’Union Européenne par ses peuples.

Les violentes coupes budgétaires prévues pour la politique de cohésion et la politique agricole commune, respectivement amputées de 8% et de 16%, sont la conséquence directe de cet abandon. En délaissant ces politiques, qui constituent les politiques redistributives par excellence de l’Union Européenne, la décision est prise d’oublier une fois pour toutes le projet d’une Union basée sur la solidarité.

Nous sommes totalement opposés à la direction qu’ont prise les politiques européennes. Nous rejetons sans réserve les coupes budgétaires généralisées qui pénalisent tous les citoyens européens mais d’abord et avant tout la jeunesse, les agriculteurs, les pêcheurs, les chercheurs, les universités, les collectivités locales, les projets environnementaux.

Les aides d’Etat à l’agriculture, la pêche, l’industrie, et bientôt aux collectivités territoriales sont réglementées et, dans la plupart des cas, interdites par les dispositions des Traités établissant les règles du marché intérieur. La réorientation vers l’agriculture paysanne, plus respectueuse de l’environnement et des agriculteurs est totalement absente. La PAC continuera de bénéficier aux plus grandes exploitations et à celles qui polluent le plus. Sans les programmes européens financés à la hauteur des besoins et des enjeux, tout ce qui concerne la vie quotidienne des citoyens européens sera gravement atteint s’il n’y a pas de possibilité d’octroyer une aide budgétaire nationale supplémentaire.

Dès à présent, nous appelons tous les membres du Parlement Européen à poursuivre les efforts amorcés pour rejeter les politiques d’austérité sur lesquelles se sont entendus les chefs d’Etats et de gouvernement. L’Union européenne ne saurait et ne peut se résumer à une Europe libérale ayant pour unique objectif le seul marché commun. A ce rythme, l’idéal d’une Europe unie est condamné.

Nous ne pouvons accepter que des compétences étatiques soient systématiquement transférées des Etats à l’Union européenne pour que les politiques confiées se retrouvent sans cesse budgétairement affaiblies.

Nous militons avec fierté, unité et cohérence, pour un cadre financier pluriannuel de l’Union européenne qui ne prolonge pas l’austérité imposée aux Etats membres parce que nous savons que l’austérité ne mènera jamais à rien de positif, quel que soit le niveau auquel elle est appliquée.

Le vote sur la résolution du Parlement européen sur les Conclusions du Conseil européen sur le cadre financier pluriannuel ira au-delà de la dimension économique et sociale qui nous est si chère. De manière plus discrète mais tout aussi sérieuse, il en va aussi du respect du peu de démocratie européenne existant. Si le Parlement européen valide la décision des chefs d’Etats, il renoncera du même coup à ses pouvoirs de décision.

En effet, les dispositions des traités accordent au Conseil européen, qui rassemble les chefs d’Etats et de Gouvernement nationaux au niveau européen, le droit de déterminer le montant global du cadre financier pluriannuel et les montants globaux de chaque rubrique (cohésion, agriculture, etc.). Mais le Conseil a pris en otage les quelques instruments légaux de la démocratie européenne existant en définissant le cadre financier pluriannuel de l’Union Européenne 2014-2020 dans ses moindres détails. Le Parlement européen est donc mis devant le fait accompli et ne peut que l’accepter ou le rejeter en bloc ; cela excède largement les compétences des chefs d’Etat et de Gouvernement. C’est tout à fait inacceptable.

Nous rejetons totalement le cadre financier pluriannuel 2014-2020 proposé comme nous avons rejeté tous les mécanismes austéritaires, du Semestre européen au « Two pack », en passant par le « 6 pack », le MES et le traité Merkozy.

Nous avons besoin d’une autre Europe, refondée pour devenir une vraie démocratie. Une Europe dotée d’un budget redistributif, sans l’austérité en contrepartie, afin de permettre à tous ses citoyens de bien y vivre. C’est pour cette Europe-là que nous nous battons.

Nous adressons une solennelle mise en garde. La politique d’austérité sans fin et le pouvoir autoritaire des chefs d’Etat et de Gouvernement sur les budgets nationaux font coïncider reculs sociaux, recul de la souveraineté et recul de la démocratie. La résistance du peuple est inéluctable. Elle ne connaîtra pas de limite.

Strasbourg, le 12 mars 2013

Signataires :

Alexis Tsipras Président de Syriza
Jean-Luc Melenchon CoPrésident du Parti de Gauche
Martine Billard co- Presidente du Parti de Gauche
Cayo-Lara Coordinateur fédéral d’Izquierda Unida
Catarina Martins co-Presidents of Bloco de Esquerda
João Semedo co-Presidents of Bloco de Esquerda
Katja Kipping co-President de Die Linke
Bernd Riexinger co-President de Die Linke
Pierre Laurent Secrétaire national du Parti Communiste Français

Nikolaos Chountis GUE/NGL
Jürgen Klute GUE/NGL
Marisa Matias GUE/NGL
Jiri Mastalka GUE/NGL
Alda Sousa GUE/NGL
Younous GUE/NGL
Lothar Bisky GUE/NGL
Marie-Christine Vergiat GUE/NGL
Cornelia Ernst GUE/NGL
Patrick Le Hyaric GUE/NGL
Miloslav Ransdorf GUE/NGL
Sabine Wils GUE/NGL
Gabriele Zimmer GUE/NGL
Sabine Lösing GUE/NGL
Helmut Sholz GUE/NGL
Gregor Gysi DIE LINKE. au Bundestag
Martina Michels Comité des Régions
Diether Dehm DIE LINKE. au Bundestag
Wulf Gallert DIE LINKE. au Bundestag
Dimitrios Papadimoulis Syriza au Parlement hellénique
Francis Wurtz Ancien président de la GUE/NGL

Les avancées à reculons de Vincent Peillon

Peillon A l’occasion de l’examen par le Parlement du projet de loi d’orientation scolaire, nombreux sont ceux qui s’interrogent et se disent que tout ce qui peut être pris est bon à prendre. C’est à voir. Décryptage.

« A dire vrai, l’examen du projet de loi de refondation pour l’école qui démarre lundi 11 mars pourrait constituer le premier débat « normal » de la législature, entre une majorité globalement rassemblée et une opposition pas franchement remontée. ». Voilà la présentation que faisait le journal Le Monde dans son édition du 11 mars de l’arrivée au Parlement de la loi de refondation scolaire. Pour le journal de référence de l’oligarchie, un débat « normal » est donc un débat où la confrontation d’idées est absente, où le consensus est sacralisé. La loi d’orientation Peillon, qui fait discussion à défaut de faire débat, a donc tout pour leur plaire.

Les lecteurs avertis du journal auront constaté que le quotidien en profite pour glisser l’une des manipulations perfides dont il est coutumier : le Front de Gauche serait dans la majorité tandis que le consensus trouvé entre le parti socialiste et l’UMP autour du TSCG Sarkozy-Merkel serait balayé d’un revers de main afin de reconstruire artificiellement un échiquier politique binaire.

Pourtant, ces deux lignes qui décrivent les réactions à la loi d’orientation sont aussi éclairantes que toutes les analyses : à travers l’acquiescement des uns et l’assentiment tacite des autres, la loi Peillon apparait de fait pour ce qu’elle est : une occasion manquée, un renoncement et un prolongement. Voilà le prix à payer pour que toute la classe des bien-pensants y retrouve son compte !

Le non-dit initial qui permet de les contenter tous, c’est de ramener l’évolution de l’école publique au seul quinquennat sarkozyste. De fait, exit la déferlante libérale qui s’est abattue depuis des années sur l’institution scolaire et qui a remis en question jusqu’aux missions mêmes que la Nation doit affecter à son école. Partant de là, tout ce qui précède les agressions du précédent quinquennat est entériné. Ainsi en est-il du principe d’égalité des chances qui chapeaute tout l’édifice et que les libéraux ont réussi à faire avaler depuis une vingtaine d’années aux sociaux-démocrates. Ainsi en-est-il du socle commun de compétences institué par la loi d’orientation Fillon de 2005 (sous Jacques Chirac) qui segmente les savoirs et les connaissances entre ce qui serait suffisant pour la plèbe et ce qui est nécessaire pour les autres et institue ce faisant une école à plusieurs vitesses. Il en est jusqu’aux suppressions de postes pour lesquelles le référentiel demeure le début de l’ère Sarkozy. Là où Sarkozy avait supprimé 84.000 postes d’enseignants, Vincent Peillon se glorifie de remettre 60.000 postes de personnels divers et variés. Ce n’est pas une loi de refondation, c’est une correction à la marge des cinq dernières années !

Pas étonnant dans ces conditions que la droite, gênée par le bilan sarkozyste mais avide d’assouvir les desiderata du patronat, fasse profil bas. Car tout le corpus des libéraux et du Medef est validé : disparition des qualifications, adéquationnisme au travers de la régionalisation de l’enseignement professionnel, apprentissage plutôt que lycée professionnel…Les chasseurs de « mammouths » pavoisent avec des pans entiers de l’éducation nationale qui se retrouvent en passe d’être externalisés : orientation confiée aux régions via l’acte 3 de la décentralisation, activité péri-scolaires confiées à des collectivités locales sans le sou…Partout les officines privées fourbissent leurs armes pour monter à l’assaut d’une forteresse dont on a abaissé le pont levis.

Dans une période où la lutte des classes est exacerbée et se révèle au grand jour, la droite se voit encouragée et ne peut faire moins qu’essayer de pousser son avantage plus loin encore. C’est ce qu’elle fait quand elle propose de mettre en place ce qu’elle n’a pas osé imposer lorsqu’elle était aux commandes. Pour faire bonne figure, les libéraux nous ressortent ainsi à l’occasion du « débat » parlementaire leur école fondamentale, leurs attaques contre le temps de travail des enseignants, leurs élucubrations visant à faire disparaître le bac comme premier niveau de qualification… Voilà où conduit le ralliement aux fondamentaux de l’adversaire. Non Monsieur Peillon, on ne mange pas dans la main qui veut vous étrangler !

Sauf si le nœud coulant est devenu le sport national. C’est à se le demander lorsque l’on constate que Vincent Peillon profite de l’occasion pour détricoter un peu plus l’existant. Que sa loi d’orientation revienne sur la formation des enseignants qui avait été purement et simplement éradiquée par la droite, c’est bien la moindre des choses. Mais qu’au gré de cette reconstruction il en profite pour imposer les emplois d’avenir dans l’éducation nationale, voilà qui est fort de café. Non seulement il dénature ainsi l’ambition des pré-recrutements qui devaient permettre de concilier élévation du niveau de qualification pour les enseignants et garantie d’accès pour les étudiants issus de tous les milieux sociaux, mais il s’attaque au statut des enseignants déjà fragilisé par ses prédécesseurs en faisant rentrer dans l’école des statuts de droit privé toujours plus précaires. Avec Peillon, inexpérience se conjugue désormais avec précarité !

Quant à l’enseignement privé, il symbolise à lui-seul le statu quo bienveillant. Le gouvernement s’est bien gardé de revenir sur la loi Carle qui organise le financement des établissements privés du premier degré. Lorsqu’il s’est agi de déployer les postes, le privé était à la table. De même pour la réforme des rythmes scolaires, Peillon y va de son aumône pour octroyer aux établissements privés qui appliqueront sa réforme un financement dont ils devraient être légitimement exclus au regard du caractère propre qu’ils revendiquent si ardemment.

Dès lors, il est indécent de faire comme si nous n’avions pas vu la logique de ce texte. Amender des mesurettes, c’est en avaler la logique même. Il ne saurait être question sur un enjeu aussi structurant que l’éducation de se contenter de faire trois pas en avant sur un tapis roulant qui nous entraîne inexorablement en arrière. Il faut entendre ceux qui de bonne foi veulent « sauver les meubles » et prendre ce qui peut être pris. Mais pour en faire quoi ? Dans quel système éducatif ? Avec quelles finalités ?

Ce qui est fait le caractère républicain de notre école, c’est sa globalité : l’école est en prise avec les objectifs de sa période ! Comment aujourd’hui concevoir une « refondation » de l’école sans s’arrêter quelques instants sur les besoins pour notre Nation ? Dans ce projet de loi, pas un mot sur la nécessaire élévation des qualifications dont notre pays a besoin pour engager la transition énergétique. Pas un mot non plus sur l’objectif d’émancipation alors que résonne tout autour de nous les aspirations populaires, les marées citoyennes, les révolutions démocratiques. Pourtant, le bruit des bottes des conservateurs et fascistes en tous genres claque lui aussi sur le pavé, eux qui ne rêvent que de s’appuyer sur l’ignorance et la peur des peuples. La grandeur humaniste de notre école permet de dégager chaque individu des carcans obscurantistes, et partant de là permet l’émancipation de tout le genre humain. Refonder l’école, cela ne peut pas être se livrer à des comptes mesquins d’apothicaires et s’interdire de froisser les puissants.

Si cette loi avait été une loi de refondation, si elle avait rompu avec l’architecture libérale de notre système scolaire, si elle avait été mise en prise avec la société, nous aurions pu juger des avancées et de leurs limites dans un mouvement où la pente aurait été prise. Malheureusement, on en est loin. Derrière le vernis, la loi d’orientation Peillon reste celle de tous les renoncements. Elle est celle de la résignation au vieux monde.

Critique • Un documentaire pour débattre et construire Notre monde

Notre_monde

« Faire de la politique et si possible autrement. »

C’est l’incitation majeure à laquelle nous convie Notre monde, le film de Thomas Lacoste qui sort en salles le 13 mars. Trente-cinq intervenants parmi lesquels le philosophe Jean-Luc Nancy, l’anthropologue Françoise Héritier, le sociologue Luc Boltanski… se succèdent durant 2 heures face à la caméra pour décortiquer chacun un aspect de la réalité sociale et proposer une ou plusieurs pistes afin de remédier à la crise de civilisation sans précédent que nous traversons. 

De l’éducation à la justice et aux libertés publiques en passant par la santé, l’économie, le travail… les interventions ne se limitent pas à des expertises dispensées sur le mode magistral. Les citoyens sont convoqués pour devenir les acteurs principaux du changement, se saisir de ces propositions comme d’un point de départ à de réels débats dont certains extraits seront mis en ligne de manière régulière sur le site www.notremonde-lefilm.com dès les premières projections (voir sur le site également la liste des nombreuses avant-premières ou soirées exceptionnelles en présence d’intervenants).
Jean-Luc Nancy qui ouvre le film trace pour double perspective, les nécessaires élaborations d’une “pensée commune et d’une Commune pensée”.

Les propositions ne feront pas obligatoirement consensus et c’est tant mieux, la démocratie se nourrissant de contradictoire. Ainsi l’analyse des institutions et valeurs éducatives déborde le discours syndical ordinaire. La machine scolaire fabrique volontairement et pour l’essentiel de l’échec s’accordent à dire historiens et sociologues de l’éducation. Il est nécessaire d’initier rapidement une vraie révolution culturelle afin de casser la mécanique infernale qui, dès la maternelle, assigne à l’enfant, avec une image de lui même, une place et une classe sociales. De même dans le monde du travail, il est urgent d’en terminer avec la notion d’excellence. « Il n’y a pas de vie réussie ou de vie ratée, martelle Luc Boltanski. Personne n’est de trop. »

Seule omission que les adhérents du Parti de Gauche se feront fort de réintroduire dans les débats, la dimension écosocialiste qui, loin d’être un chantier parmi d’autres ou un supplément d’âme, constitue la colonne vertébrale du socialisme que nous voulons demain.

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