Manipulation journalistique pour la Collectivité Territoriale d’Alsace
Hier, un journaliste de France Inter, Nasser Madji, m’appelle pour me faire réagir sur le projet de Collectivité Territoriale d’Alsace qui a fait l’objet d’un récent billet sur ce blog. Je le félicite de s’intéresser à ce sujet, seul de son espèce au milieu du silence sans failles des médias. Ne vous inquiétez pas, ça va venir dans l’actualité, nuance-t-il. Je comprends vite pourquoi. Après quelques questions sur ce que nous pensons de la Collectivité Territoriale d’Alsace, il m’apprend que Marine Le Pen lance le lendemain une campagne pour le « non » à Mulhouse. Tout s’explique ! C’est reparti comme en 2005… Il me demande ce que cela me fait d’être sur la même position que Le Pen. Vous l’auriez parié ? Mon billet de blog s’intitulait l’Alsace doit rester française, la campagne du FN dit je veux l’Alsace française. C’est la même chose a-t-il établi au terme d’une enquête impartiale et fouillée ! Je constate qu’il a au moins lu le titre de mon papier. Le reste lui est passé au-dessus la tête. Eh ça fait tout de même plus de 8000 signes, coco ! Après lui avoir fait remarquer que sans ce titre il ne se serait pas intéressé à ma note, ce qu’il admet volontiers, je lui explique patiemment en quoi notre vision de la France est en tout point opposée à celle du Front national. J’espère naïvement que l’oral suppléera l’écrit. La conversation dure une dizaine de minutes. Dix minutes que j’aurais mieux fait de consacrer à autre chose. Car son papier est déjà tout rédigé dans sa tête : le non, c’est le FN et le FdG est sur la même ligne que le FN. C’est ce qu’il expliquera dans le journal de 13h de France Inter. Nous utilisons les mêmes mots, les mêmes arguments, assène-t-il. Madji cite même le FN Alliot qui aurait admis son jacobinisme pour dire que nous reconnaissons la similitude de nos points de vue. Nasser Madji ne fait pas du journalisme, il agite un épouvantail au service du « oui », il récite les mantras d’Ayrault et du PS, « après nous Le Pen ». Il lui faut pour cela évacuer du tableau tout ce qui ne colle pas avec sa thèse, sans crainte de cacher les faits et déformer les propos. Jugez-en. Toutes les informations qui vont suivre sont accessibles sans sortir de son fauteuil, par Internet. Elles sont donc à la disposition des journalistes assis comme couchés. Et j’ai signalé chacun de ses points à Nasser Madji pour alléger son harassant travail.
D’abord, les auditeurs d’Inter n’auront pas le droit de savoir que les élus FN se sont prononcés à l’unanimité pour le « oui » lors du Congrès d’Alsace qui décida le referendum le 24 novembre 2012. Pas une voix d’extrême-droite n’a alors manqué pour la Collectivité Territoriale d’Alsace. Un détail ! C’est ensuite que la direction nationale du FN a exigé qu’ils reviennent sur leur vote et se prononcent pour le « non ». Cela mériterait une enquête pour en savoir plus. C’est ce qu’a fait un journaliste authentique pour La Croix. Quoi qu’il en soit, ce virage sur l’aile se fait dans la plus grande confusion et on ne sait pas dans quel mesure le FN alsacien suivra sur le terrain la consigne de Le Pen. Le site Rue 89 écrivait ceci en janvier : « Les élus du Front National n’ont pas non plus trouvé de position commune. Les militants seront interrogés afin de savoir dans quel camp fera campagne le FN alsacien. Trois élus FN ont voté contre, deux se sont abstenus vendredi. Leur chef de file, Patrick Binder, a envoyé cinq lettres remplies de suggestions à Philippe Richert : « Nous ne pouvons pas choisir en l’état. Il fallait, comme je vous l’avais écrit, commander un audit des services publics des collectivités, afin de mieux connaître ce que pourrait être la future collectivité. On aurait pu aussi créer un site web, doté d’un forum, où les Alsaciens auraient pu débattre, poser des questions et soumettre des idées. » » Il manquait un audit et un site web… admirez ces opposants en peau de lapin ! Quant au prétendu jacobinisme du FN, Madji se moque du monde. Binder déclare par exemple pour justifier son passage du « oui » à l’abstention puis au « non » : « C’est dommage, parce que je suis favorable à une province d’Alsace, mais sur des bases saines. Or là, ça s’est fait sans consulter le peuple alsacien dans une incohérence totale. » (à lire ici). Pour Binder il y a un « peuple alsacien » qui devrait disposer d’une « province d’Alsace ». Un minimum de bonne foi suffit pour comprendre qu’il s’agit d’une divergence fondamentale avec nous. Le FN est un parti ethniciste. C’est précisément ce qui permet de comprendre ses volte-faces et ses divisions internes. Les ethnicistes alsaciens se sont prononcés pour le « oui » parce qu’ils sont favorables à l’affirmation d’un peuple alsacien. Les ethnicistes français cherchent depuis à imposer le « non ». Quand ils parlent de l’Alsace française, c’est au nom d’un peuple français vu comme une unité ethnique. Pour nous, à l’inverse, la France n’est pas une nation ethnique. Le peuple français est un peuple politique. Ceux qui le composent sont venus de partout. La France est une construction politique : c’est l’espace où se définit et où s’applique une même loi, décidée par tous et qui s’applique à tous. C’est pourquoi le peuple français comme la République elle-même sont indivisibles. Et c’est pourquoi nous nous opposons depuis la première heure au projet de Collectivité Territoriale d’Alsace, à la différence du FN.
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Le Parti de gauche soutient l’association « Les Amis des peuples de la méditerranée »
Le Parti de Gauche soutient l’association « Les Amis des peuples de la Méditerranée » dans le cadre du procès engagé contre l’Etat d’Israël pour récupérer le Dignité Al Karama.
Nous comptons sur la Justice de notre pays pour condamner l’acte illégal et illégitime d’Israël, dont l’armée avait arraisonné le bateau en route pour Gaza, dans les eaux internationales, en juillet 2011.
Nous réaffirmons notre soutien à la lutte légitime du peuple palestinien pour ses droits et continuerons, quelque soit l’issue du procès, à combattre l’impunité de l’Etat d’Israël, qui se rend coupable de quantités de crimes en prolongeant sa politique de colonisation, de blocus et d’emprisonnement, au mépris de toutes les résolutions de l’ONU.
Nous appelons la France et l’Union européenne à appliquer des sanctions économiques et diplomatiques contre le gouvernement israélien jusqu’à ce qu’il respecte le droit international.
Accord Medef • Discussion autour du film Article 23
On ne dira jamais assez de bien de l’apport des réseaux sociaux de l’internet dans la lutte politique. Encore une belle rencontre grâce à quelques clics et mots échangés !
Contacté et invité par Jean-Pierre Delépine, c’est donc en grande pompe que le PG53 s’est rendu à la projection du film « Article 23 » (http://www.article23-lefilm.com/) ce dimanche 10 mars 2013.
« On oublie trop souvent que l’article 23 de la déclaration universelle des droits de l’homme stipule que chaque être humain a droit à un travail dans des conditions équitables et satisfaisantes…
Ne croyez pas que cela arrive par hasard ou même par fatalité…
Et, il n’y a pas plus de raison économique ou d’histoire de lutte pour rester compétitif qui puisse justifier de sacrifier les faibles pour ne garder que… L’élite.
Nous sommes juste en présence d’un système organisé par des gens qui visiblement ne savent pas faire autrement et qui sont d’ailleurs complètement dépassés par les évènements », note son auteur sur le site de ce film classé « art et essai ». Car c’est bien de cela qu’il s’agit, se demander ce que chacun de nous peut trouver derrière la fameuse « valeur travail » que l’on nous a tant érigée en valeur dans le modèle capitaliste. A travers un récit largement inspiré de faits réels, Jean-Pierre Delépine illustre la réalité de la souffrance et du stress au travail en dressant un portrait au vitriol des méthodes managériales et des coulisses des cabinets de recrutement. Tous sensibles que nous sommes à ces questions au Parti de Gauche, nous ne pouvons que penser au trop grand nombre de celles et ceux qui ont décidé d’en finir avec la vie, poussés à bout par leurs conditions de travail. Et ça tombe bien, ce film leur est dédié, à elles, à eux et à leurs familles dévastées.
Après le film, un peu sonnés par une réalisation volontairement percutante, on a envie de penser que le silence qui suit est encore de Jean-Pierre Delépine. Mais il ne vous en laissera pas le temps car il a beaucoup de choses à dire et il doit se lever le lendemain matin pour aller bosser. Il a cette particularité de ne pas être un professionnel du cinéma. Il se présente comme un homme ordinaire, ordinaire mais en colère. Ramassant ce qu’il a vu, entendu et vécu dans le monde du travail, avec peu de moyens mais la volonté de déplacer des montagnes, il nous offre « Article 23 », son premier film.
Au détour de la discussion engagée avec le public venu à la projection il nous livre quelques incontournables analyses politiques, inévitables considérations sur le sujet dont il est question. Facétieux, il chuchotera même à un moment sa préférence pour un programme de gauche dans le micro en glissant : « Votez Mélenchon ! ». Jean-Luc Mélenchon, le seul homme politique qui ne l’a pas ennuyé un instant durant la campagne présidentielle 2012, nous confiera-t-il plus tard avant que l’on se quitte.
Parce qu’il s’inquiète de la dégradation du climat social en France, parce qu’il redoute que « ça pète », il a souhaité parler du projet d’ANI (accord national interprofessionnel) qui, s’il est voté à l’Assemblée nationale, aggravera encore la situation sociale en démantelant le code du travail (tout est là : http://www.lepartidegauche.fr/actualites/actualite/toutes-les-actualites-informations-sur-accord-made-in-medef-20984).
Nous remercions Jean-Pierre de nous avoir sollicités pour présenter à son public un ANI qui nous veut du mal, un accord justement renommé « Made In Medef » par le Parti de Gauche. Comme nous nous en étions fait la réflexion lors de la manifestation du 5 mars en voyant nos concitoyens venir vers nous pour se procurer la brochure de décryptage du texte:
(http://www.lepartidegauche.fr/militer/kit/non-l-accord-made-in-medef-20989), le public du cinéma n’avait pas ou peu connaissance du contenu et des enjeux de l’ANI. Damned, que notre tâche est rude face à un système médiatique passant sous silence ce qui l’arrange et se contentant désormais de criminaliser les luttes sociales !
Mais nous sommes légions et nous ferons donc le travail, à travers la toile de l’Internet et sur le terrain, multipliant les belles rencontres comme celle de ce 10 mars.
Au fait camarades PG, Jean-Pierre Delépine est en tournée de présentation de son film dans toute la France. Contactez-le, rencontrez-le, discutez, désenfumez et comme toujours, ne lâchez rien !
http://www.facebook.com/Article23.lefilm
https://www.facebook.com/jeanpierre.delepine.9?fref=ts
La loi d’orientation scolaire du renoncement
La loi d’orientation scolaire arrive enfin ce lundi au Parlement. Malgré le paravent d’une consultation jugée recevable par le ministre uniquement quand elle allait dans son sens, Vincent Peillon a dû recourir aux artifices des vacances d’été ou des rythmes scolaires pour détourner les regards de sa loi. Mais cette dernière apparaît aujourd’hui dans toute sa nudité. Pire, le gouvernement a profité du passage en commission pour renforcer les pires travers que recelait déjà le projet de loi Peillon.
L’égalité des chances reste l’ambition validant de fait une logique individualiste et de compétition entre élèves et entre territoires. Le socle commun institué par Fillon en 2005, confirmé par Peillon dans son projet de loi, est en passe d’être étendu au secondaire et représente désormais la clé de voute d’une école à plusieurs vitesses. Le cadre national est battu en brèche, le rôle prescripteur des régions étant renforcé, anticipant ainsi le futur acte 3 de la décentralisation. Même la priorité à l’éducation affichée par le gouvernement se heurte au mur de l’austérité et se traduit, au-delà de la question du nombre de postes, par la sanctuarisation du budget du ministère de l’éducation nationale…sur les bases de la fin du quinquennat précédent.
Pour le parti de Gauche, cette loi d’orientation est incompatible avec la construction d’une école de la réussite de toutes et tous. Elle se résout à préparer nos enfants à vivre dans une société où la finance règne en maitre. En cela, elle est celle de tous les renoncements.
Chavez brûle encore
Plus d’une semaine après sa mort, les cendres d’Hugo Chavez sont encore assez chaudes pour que les belles personnes continuent à cracher dessus.
Cela ne leur suffit pas de l’avoir si souvent calomnié de son vivant. Il leur faut piétiner sa dépouille, comme pour empêcher la créature démoniaque de revenir à la vie. Rien n’aura calmé leur haine ni leur peur.
Ni sa mort qui n’en fait plus un protagoniste des luttes politiques au Venezuela et lui interdit de se présenter à la prochaine présidentielle. Ni leur ignorance crasse, si manifeste dans le flot de contre-vérités délivré par les nécrologies officielles des médias dominants.
Leurs diatribes ne nous apprennent rien sur Chavez. Mais elles nous en disent tellement sur les antichavistes ! Chaque vision du monde désigne des ennemis. Après le décès de Stéphane Hessel, on nous demandait souvent : et vous, qu’est-ce qui vous indigne ? Certains d’entre nous répondaient la misère, d’autres l’arrogance de l’oligarchie. Cela nous décrivait assez bien. Eux répondent une semaine plus tard : Chavez. Cela les décrit parfaitement.
Ecoutons par exemple ce qu’en dit Parisot. Certains de ses reproches peuvent être écartés. Ils sont là pour compléter le décor. Cet « homme était un dictateur » assène-t-elle. Cette accusation commença lorsque Chavez fut accusé de vouloir devenir président à vie pour avoir proposé de supprimer la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels dans la Constitution. Un mensonge répété en boucle. Mais je ne peux croire que cela indigne Parisot qui est en train de faire changer les statuts du MEDEF pour pouvoir briguer un troisième mandat. « Ce pays importe tout, il ne fabrique rien » déclare-t-elle aussi contre le Venezuela bolivarien. Il n’y pas là non plus matière à indignation pour une dévote du libre-échange qui ne s’émeut guère de la dépendance croissante de la France aux industries étrangères. Qu’elle se rassure, le Venezuela produit au moins des sondages, en grande quantité puisque le pays a voté 16 fois sous le « dictateur » Chavez. Certes leur utilité productive est nulle. Cela n’a pas empêché le MEDEF de placer à sa tête une représentante de ce secteur, la patronne de l’IFOP, Laurence Parisot. En revanche, nous touchons du doigt sa haine et sa peur, presque palpables, lorsque, parlant de Chavez au présent, Parisot s’exclame : il « incarne le populisme dans toute son horreur ».
Le peuple, voilà l’horreur ! Voilà l’objet de l’indignation sans cesse renouvelée des puissants. Le peuple est le trait d’union répulsif des belles personnes. Commissaires européens, journalistes, sondeurs, experts de la caste, tous ont en commun le mépris de ce peuple qu’ils se font profession de rééduquer, de manipuler, d’anesthésier, de contourner. Populiste est logiquement leur suprême injure. Ils ont dansé après la chute du Mur de Berlin. Mais la fin de l’histoire n’a pas eu lieu. Les voilà qui regrettent presque les froides bureaucraties qui gouvernaient sans le peuple puis contre lui. Les repentis qui abondent dans leurs rangs renouent sans même s’en rendre compte avec leurs idoles staliniennes. Elles au moins réalisaient l’industrialisation du pays, ne parlaient pas la langue drue d’un Chavez et surtout n’incarnaient rien d’autre qu’un appareil dominant la société.
Chavez les horrifie car il est une image de ce surgissement populaire dans un monde où tout a été conçu pour le tenir à l’écart. Il incarne la hantise des oligarques : ce feu populaire qui jamais complètement ne s’éteint.
Canal+ • Rediffuser pour insulter le deuil de l’Amérique du Sud
Enfin un point de vue hostile à Hugo Chavez à la télévision !
Comme si les torrents de boue médiatiques déversés depuis le décès de Chavez ne suffisaient pas, Canal + a décidé de rediffuser un documentaire délirant contre le bilan de son gouvernement.
Nous comprenons parfaitement que l’impératif premier de cette rediffusion est le remplissage au moindre coût des heures d’émission. Profitant de l’actualité, Canal+ veut capter l’émotion et les interrogations des téléspectateurs. Mais c’est pour injecter un poison de calomnies et de dénigrement propagandiste.
Ce que les téléspectateurs ne sauront pas, c’est que ce documentaire a été réalisé pendant la dernière campagne électorale présidentielle au Venezuela et qu’il est unilatéralement dédié à combattre l’image de Chavez. Il a été réalisé avec l’aide des seuls opposants et de certaines ambassades, sans aucun recoupement avec le point de vue adverse. Il contient un nombre considérable de pures affabulations, d’accusations sans preuve et de mensonges grossiers. Il reproduit sans recul la ligne argumentaire de l’opposition à l’époque de cette campagne. Chavez mort, on comprend que le film a seulement l’intention de se moquer de la ferveur populaire qui s’est exprimée dans tout le cône sud. Le racisme implicite et la haine anti populaire de cette attitude doivent être pointés.
Cet acte d’arrogance est délibéré en pleine semaine de deuil national dans neuf pays de l’Amérique du Sud. Ce soir Canal+ est une télévision du réseau d’influence nord américain.
Non à la privatisation du National Health Service
Le Parti de Gauche à Londres condamne la tentative de privatisation du NHS (Sécurité Sociale britannique) par le gouvernement britannique. Ce projet de loi s’inscrit dans le contexte de l’impasse austéritaire qui tire toute l’Union Européenne dans une terrible récession.
Depuis mars 2012 et le vote du Health and Social Care Act, l’Etat britannique ne se voit plus dans l’obligation de fournir un accès gratuit et universel à la santé. Les mobilisations de masse qui eurent lieu quand les parlementaires votèrent de force la loi fit bouger les lignes, et le gouvernement avait promis que les groupes de travail nouvellement créés ne seraient pas dans l’obligation d’ouvrir tous les services à la privatisation.
Toutefois, le gouvernement britannique vient de présenter devant le Parlement les régulations spécifiques pour l’application de cette loi, et ces nouvelles régulations donnent de fait à Monitor (l’entreprise en charge de la régulation financière du NHS) le pouvoir de forcer les privatisations, en particulier à travers la Section 75 du projet de loi.
Le Parti de Gauche Londres soutient le combat contre la privatisation du NHS, et nous réaffirmons notre soutien à toutes les personnes, tous les syndicats et organisations politiques dont les voix s’élèvent contre la dangerosité de ce projet.
Nous considérons de surcroît que le gouvernement a dupé ses électeurs en taisant leurs intention de privatiser le NHS, qui est pourtant selon tous les critères officiels économiquement “efficace”. Nous dénonçons les mensonges et la désinformation répandus dans leur tentative de justifier le démantèlement des services publics britanniques, ainsi que la création d’un marché de la santé, à l’américaine et à deux vitesses, basé sur un système injuste d’assurances privées.
Ce projet de loi est d’autant plus douteux que construit sur un conflit d’intérêts : 25% des parlementaires ayant voté pour le projet de loi possèdent en effet des actions dans des entreprises de santé privées, qui bénéficieraient financièrement de l’application de cette loi.
Cela constitue une agression majeure à l’encontre des progrès sociaux acquis après la Seconde Guerre Mondiale, qui incluaient la création d’un National Health Service en 1948. Le NHS est le dernier symbole de tout ce qui est cher au peuple britannique : une société juste et égalitaire où tous travaillent ensemble pour l’intérêt général, et où l’accès à la santé ne dépend pas de la capacité de chacun à montrer sa carte bancaire.
Le Parti de Gauche Londres dénonce aussi la manière dont le gouvernement fait passer la loi, qui sera votée dans l’urgence et dans le dos des citoyens le 1er avril. Tout cela est accompli dans le plus grand mépris d’un principe essentiel de la société britannique : la démocratie.
« Hugo Chávez était un hyper-démocrate »
Hugo Chávez s’est éteint des suites d’un cancer le 5 mars 2013. Réélu en octobre 2012 avec plus de 54% des suffrages, il aura présidé la République bolivarienne du Vénézuela pendant quatorze ans. Suite à l’annonce de son décès, des millions de Vénézuéliens ont gagné les rues de Caracas, encerclant l’hôpital où il était soigné d’une sarabande de cierges. Alors qu’un continent entier pleure sa disparition – l’Argentine, la Bolivie, l’Equateur et Cuba annonçant plusieurs jours de deuil national en hommage à sa mémoire – en France, seul le Parti de Gauche s’est ému de cette disparition. Ragemag a donc voulu s’entretenir avec Raquel Garrido, secrétaire nationale aux relations internationales du PG, qui avait rencontré le président Chávez plusieurs fois.
Quel était le rapport d’Hugo Chávez à la démocratie ?
Chávez a commencé sa vie par une entreprise militaire contre le pouvoir oligarchique du Vénézuela de l’époque : il a tenté de faire un coup d’état avec ses camarades en armes. Qui a été un échec. Mais qui lui a néanmoins permis d’incarner aux yeux des Vénézueliens l’opposition au gouvernement antérieur et d’approfondir sa pensée sur sa méthode d’accession au pouvoir. D’ailleurs, quand il décide de se rendre, il dit : « Je reviendrai. » Durant ses deux années d’emprisonnement, Chávez réfléchit beaucoup à cette question ; c’est un homme qui lit énormément et connaît très bien l’histoire des Lumières, de la Révolution française et de Simon Bolivar (il était rappelons-le chargé de l’instruction de l’histoire au sein de l’armée).
L’évolution que subit sa pensée durant cette période, autour de la question démocratique et républicaine, a eu un impact central dans sa décision de concourir à l’élection présidentielle de 1998. Il raconte souvent que lors d’une rencontre, Fidel Castro lui aurait dit que, pour gagner une élection, il fallait monter sur sa jeep pour faire le tour du pays et visiter chaque village. Chávez a suivi ses conseils et entrepris ce travail décisif d’ancrage sur le terrain, qui a payé en 1998.
« En 1998, on pouvait résumer son programme politique à cet élément unique : convoquer une Constituante pour rendre le pouvoir au peuple. »
Mais le point important dans la première campagne présidentielle de Chávez, et on pouvait résumer l’ensemble de son programme politique à cet élément unique, était sa volonté de convoquer une nouvelle Assemblée constituante pour que le peuple puisse enfin écrire une constitution neuve. Il ne voulait pas le pouvoir pour lui-même ; il voulait le restituer immédiatement aux Vénézuéliens. Sa première promesse politique consistait donc à rétablir la souveraineté populaire et correspondait à une conceptualisation hyper-démocratique de la République face à l’oligarchie en vigueur : sa critique de l’oligarchie se doublait donc d’une méthode concrète pour la renverser. Or, quand on pense sérieusement au renversement d’un ancien régime, on doit non seulement se poser la question de savoir à quoi doit ressembler le nouveau régime, mais également de savoir qui est légitime pour en jeter les bases. Si on est réellement démocrate, la réponse s’impose d’elle-même : le seul corps légitime pour énoncer les articles d’une constitution souveraine émancipée du régime antérieur, c’est le peuple lui-même par le biais d’une Assemblée constituante. C’était une pensée subtile et relativement dure d’accès dans les années 1990, où aucun parti de gauche dans le monde n’avait réellement cette vision proprement révolutionnaire : aucun ne proposait de changer les règles constitutionnelles par le peuple lui-même. C’était une révolution profonde dans la pensée démocratique elle-même.
Austérité • Les femmes en première ligne
François réveille-toi, l’austérité est déjà là !
Le gouvernement vient d’annoncer 5 milliards de réductions de dépenses publiques par an en plus des 10 milliards déjà programmés.
« C’est un effort que nous pouvons parfaitement consentir », a expliqué François Hollande, pour qui l’austérité « Ce serait d’amputer le pouvoir d’achat, de réduire le service public, de supprimer des prestations et en réalité d’affaiblir la croissance. »
François réveille-toi, la baisse du pouvoir d’achat c’est déjà le cas, la réduction du service public aussi avec les hôpitaux qui ne peuvent plus faire face même aux urgences faute de moyens, les agences de Pôle Emploi où des précaires reçoivent les chômeurs avant eux-mêmes de repartir au chômage, la précarité et ses cadences impossibles à la Poste, les enseignants mal payés, les universités étranglées …
L’obstination dans l’erreur austéritaire est décidément la marque de ce gouvernement qui préfère se boucher les oreilles pour ne pas entendre les dégâts que cause sa politique.
Le Parti de Gauche propose à François Hollande de faire beaucoup d’économies en supprimant les grands projets inutiles et néfastes écologiquement (Notre Dame des Landes, l’EPR de Flamanville, le TGV Lyon-Turin …), en supprimant les 20 milliards de cadeaux aux entreprises sans contrepartie et en mettant en oeuvre une réforme fiscale rétablissant la progressivité de l’impôt.
Le Parti de Gauche appelle à rompre avec ces politiques d’austérité contre lesquelles manifestent tous les peuples d’Europe.