Jean-Luc Mélenchon invité de France Info par lepartidegauche
6 novembre 2012 | Classé Dans
National
Décidemment le Medef parle beaucoup à l’oreille du gouvernement et, hélas, est nettement plus écouté que les syndicats. En effet les propositions de Jean-Marc Ayrault lui feront plaisir puisqu’il s’agit de la reprise d’un de ses scénarii.
Le gouvernement a choisi son camp en érigeant le coût du travail comme variable d’ajustement alors qu’il était possible de faire une réforme fiscale rétablissant plus de progressivité et de justice fiscale.
On ne s’étonnera donc pas des mesures proposées :
- un nouveau cadeau indifférencié aux entreprises avec 20 milliards d’impôts en moins
- 10 milliards de dépenses publiques en moins qui s’ajoutent aux restrictions déjà prévues
- 10 milliards d’impôt en plus pour les ménages dont 7 milliards de TVA
La hausse de la CSG n’est que momentanément écartée car réservée pour le budget de la sécurité sociale.
La suppression de la TVA sociale de Nicolas Sarkozy n’aura pas fait long feu… remplacée par une hausse qui s’appliquera aussi à des produits d’usage quotidien, contrairement à ce qu’on voudrait nous faire croire.
Ces annonces ne font que renforcer notre opposition au budget proposé par le gouvernement.
Le Parti de Gauche sera mobilisé le 14 novembre pour la journée européenne contre l’austérité aux côtés des salariés et de leurs syndicats.
6 novembre 2012 | Classé Dans
National
L’annonce par Jean-Marc Ayrault d’une prochaine hausse de la TVA pour financer une baisse des cotisations patronales est une terrible capitulation. Les 98 grands patrons auteurs d’une tribune dans le Journal du dimanche voient leur principale revendication satisfaite. Ce sont les 98% de la population qui paieront ce nouvel acquis du capital prélevé sur la richesse commune. Cette politique ne conduit ni à la justice ni au redressement. Le Medef l’emporte sur la démocratie puisque le gouvernement renie là un engagement pris devant le peuple. C’est d’une triste cohérence. Ils ont commencé par applaudir Papandreou. Les voilà maintenant qui l’imitent. Le même sort leur est donc promis.
François Delapierre
6 novembre 2012 | Classé Dans
National
Appel inter-associatif au rassemblement devant l’Assemblée Nationale
Le 7 novembre 2012 à 19h00
Mariage pour toutes et tous : l’égalité des couples c’est maintenant
La République doit reconnaitre toutes les familles !
La République doit protéger tous ses enfants !
Ce 7 novembre, le projet de loi « mariage pour toutes et tous » est présenté en Conseil des Ministres avant d’être transmis au Parlement. L’adoption de ce projet de loi serait une avancée majeure pour notre pays en matière d’égalité des droits. Le Parlement détient par ailleurs l’occasion unique de voter une égalité des droits quasiment complète entre les couples en amendant le texte aux fins d’y inclure l’ouverture de la PMA (procréation médicalement assistée) aux couples de femmes, l’accès à la filiation hors adoption et hors mariage pour les couples de même sexe, et de créer un véritable statut du beau-parent pour tous les couples.
Si le mariage et la parentalité ne constituent pas les seules revendications des associations LGBT (droits des personnes trans, santé, renforcement des droits des LGBT étrangers…), les députés ont une occasion unique de mettre fin à une discrimination dénoncée depuis trop longtemps. La loi doit permettre à tous les couples de s’unir comme ils le souhaitent et doit protéger toutes les familles, sans discriminations en raison de l’orientation sexuelle ou de l’identité de genre.
Les associations signataires appellent à un rassemblement citoyen devant l’Assemblée nationale ce mercredi 7 novembre, 19h00. Ce sera l’occasion de rappeler que l’opinion publique française est plus que jamais favorable à l’ouverture du mariage et à l’adoption pour les couples de même sexe ainsi qu’à la protection des familles homoparentales.
Nous appelons le législateur à prendre pleinement ses responsabilités et saisir cette occasion unique de mettre fin à cette discrimination. L’égalité des droits entre les couples n’est pas que l’affaire du milieu associatif ou politique, mais avant tout celle de tous les Français et toutes les Françaises qui, hétérosexuel-le-s ou homosexuel-le-s, ne peuvent tolérer une telle inégalité de traitement. En 2012, il n’est plus concevable que les personnes LGBT ne soient toujours pas considérées comme des citoyen-ne-s à part entière.
Rendez-vous le mercredi 7 novembre, à 19h00 devant l’Assemblée Nationale – Place Edouard Herriot – Paris 7ème (métro Assemblée nationale)
Rejoindre l’événement sur facebook : https://www.facebook.com/events/490571960977448/?notif_t=plan_user_joined
Associations signataires : Inter-LGBT, SOS-Homophobie, Centre LGBT Paris-IDF, LGBT Nord IDF, ALGO, les Enfants d’Arc en Ciel – l’Asso !, Commission « genres, sexualités, LGBT » du Parti de Gauche, Rainbhopital, APGL, ADFH, David et Jonathan, UNL, UNEF, Embrayage, HomoSFeRe, GARE !, La Nef des Fiertés, L’Autre Cercle, COMIN-G, Acceptess-t, ANGEL 91, Homoboulot, ACTHE, ID Trans’, CASH !, Aides, Collectif « Fières et Révolutionnaires » du PCF, GLUP, FLAG !, Les Oubliés de la Mémoire, Bi’cause, HES, OLF, Collectif LGBT de Français du monde-ADFE, Centrégaux, GLUP, Flag !, Contact Paris-IDF, Homobus, FSGL, Ardhis, GayLib, les efFRONTé-e-s…
6 novembre 2012 | Classé Dans
National
Pendant la campagne électorale états-unienne, l’argent coule à flot. Et les grandes entreprises françaises, y compris publiques, ne sont pas les dernières à distribuer des milliers de dollars aux candidats. Avec un certain penchant pour les républicains les moins fréquentables : néoconservateurs et fondamentalistes chrétiens du tea party, dénégateurs du changement climatique, fanatiques des énergies fossiles et des armes à feu, jusqu’aux xénophobes avérés. Quand les intérêts économiques français se font complices de l’obscurantisme.

Aux États-Unis, le financement des campagnes électorales, que ce soit pour entrer à la Maison Blanche ou au Congrès, ne souffrent de quasiment aucune restriction, ni véritable obligation de transparence. Depuis deux ans, les dirigeants de sociétés cotées en bourse peuvent ainsi financer les campagnes, sans limites, via des comités d’action politique, appelés « Super PACs » (Lirenotre article). De grandes entreprises françaises participent à cet afflux massif de dollars. Leur objectif premier : empêcher toute mesure significative de lutte contre le changement climatique, et toute régulation environnementale en général. Leurs financements favorisent également la frange des républicains la plus réactionnaire.
Avec des donations déclarées de 728 000 dollars, au 1er octobre 2012, auprès de candidats au Sénat et au Congrès, les entreprises françaises se placent au quatrième rang des firmes étrangères qui interviennent financièrement dans les élections. Elles sont certes moins généreuses que leurs homologues britanniques, suisses (2,3 millions par pays) et allemandes (près de 2 millions). Mais les sommes en jeu demeurent conséquentes, selon le relevé établi par le site états-unien opensecrets.org, animé par un centre de recherche indépendant qui scrute les financements des partis politiques états-uniens. Ces versements profitent d’abord au camp républicain : le groupe pharmaceutique Sanofi, EADS (aéronautique et défense), Areva (nucléaire), Lafarge (BTP), GDF-Suez (énergie) et le groupe Louis-Dreyfus (négoce de matières premières) ont chacun versé entre 55 000 et 192 500 dollars à des candidats, en majorité républicains, via les « Super PACs » que ces entreprises ont créés [1].
GDF-Suez et Lafarge misent sur les climato-sceptiques
A regarder dans le détail, on s’aperçoit que nos champions du CAC 40 portent une attention toute particulière aux candidats climato-sceptiques, qui nient la réalité du changement climatique, et aux membres ultraconservateurs du Tea party, aussi bien hostiles à toute régulation qu’aux minorités (homosexuels, migrants, noirs…). Sur les 33 candidats que GDF-Suez a soutenu, le groupe français a ainsi versé des milliers de dollars à seize républicains clairement climato-sceptiques, ainsi qu’à six autres s’opposant à toute forme de régulation des gaz à effet de serre. Près des trois quarts des contributions directes de l’entreprise – environ 40 000 dollars – leur sont destinées. Le groupe de BTP Lafarge finance de son côté douze candidats climato-sceptiques et cinq opposés à toute régulation sur le climat. Soit 17 candidats sur les 23, auprès desquels l’entreprise a distribué 48 500 dollars de subsides.
Parmi les politiciens les plus prisés des entreprises françaises, on trouve par exemple John Shimkus, membre du Congrès pour l’Illinois. Il avait défrayé la chronique en 2009 en déclarant ne pas craindre la montée du niveau des océans parce que Dieu a promis à Noé que l’humanité ne serait plus jamais menacée par un déluge, selon la Bible… Autre chouchou de cette french connection, Ed Whitfield (Kentucky) : on le retrouve derrière toute une série de tentatives d’abrogation de mesures environnementales adoptées par les démocrates, depuis la classification des gaz à effet de serre comme polluants jusqu’aux normes de pollution de l’air par les centrales électriques. Ou encore John Barrasso, sénateur du Wyoming – financé par Sanofi et GDF-Suez – et déterminé à empêcher l’Agence de protection environnementale de faire quoi que ce soit en matière de changement climatique. Cette liste est loin d’être exhaustive.
Le Tea party, prisé par Vivendi et Sanofi
Parmi les élus républicains, figurent deux groupes de membres du Congrès spécialement mis à l’index par des associations citoyennes et écologistes à cause de leur acharnement à entraver toute forme de limitation de la pollution. Le premier est baptisé le « Five Flat Earth » (« les cinq de la Terre plate »), en référence à leur négation de toute considération scientifique environnementale. Le second est appelé le « Toxic Six » (les « six toxiques »), opposés à toute forme de lutte contre la pollution. Parmi leurs bienfaiteurs, on retrouve encore des entreprises françaises. Le républicain Dan Lungren (Californie), qui a le privilège douteux de faire partie des deux groupes, a reçu 2 000 dollars du groupe de services et restauration Sodexo.
L’assureur Axa a versé 6 000 dollars à la candidate Ann Marie Buerkle (New York), l’une des « five flat earth ». Lafarge soutient Chris Gibson (New York) des « Toxic Six », ainsi que Dan Benishek (Michigan) pour 7 500 dollars. La plus importante contribution directe de l’entreprise, qui clame pourtant son attachement à la « protection environnementale » et au « respect des communautés locales »… Membre des « five flat earth », Dan Benishek a qualifié le changement climatique de « foutaise », de « truc scientifique non prouvé », ou encore de « pure et simple machination ».
Financer le créationnisme
Et s’il n’y avait que les climato-sceptiques. Défendre le créationnisme, s’opposer à toute restriction des armes à feu, entraver les droits des homosexuels, des immigrés ou des Noirs, ne semble pas spécialement déranger les entreprises françaises. David Vitter, sénateur de Louisiane, financé par Lafarge et Louis Dreyfus, avait ainsi tenté de faire voter une subvention de 100 000 dollars à un groupe créationniste pour prêcher la « science chrétienne » dans les écoles de Louisiane. Le « Tea party », la frange la plus extrémiste des parlementaires républicains, bénéficie également de l’attention pécuniaire de Vivendi, Areva, Sanofi, GDF-Suez et du groupe Louis Dreyfus [2].
Des dizaines de milliers de dollars sont donc distribués ici et là, parmi les ultra-conservateurs. Et encore ne s’agit-il là que des sommes directement données à un candidat par des entreprises françaises. Si l’on considère les budgets d’ensemble des comités d’action politique (PACs), spécialement créés pour faire transiter les financements privés à but politique, les dépenses totales de ces entreprises hexagonales se portent à 700 000 dollars pour Axa, 644 000 pour Sanofi, 196 000 pour Vivendi ou 163 000 pour Areva.
La Société générale, fan de Mitt Romney
La Société générale et BNP-Paribas contribuent à travers les associations professionnelles et par des donations directes. Les deux banques ont par exemple déclaré à la Commission électorale fédérale (FEC) [3] avoir distribué respectivement 218 000 et 32 000 dollars à la campagne de Mitt Romney. Le candidat républicain est, cette fois, le favori des banquiers : ceux de Goldman Sachs lui ont versé près d’un million de dollars, ceux du Crédit suisse un demi-million…

Les contributions de campagne des groupes français s’ajoutent à leurs dépenses de lobbying à Washington. Air Liquide, Alstom, ArcelorMittal, Areva, GDF-Suez, Lafarge ou Michelin ont chacune dépensé annuellement entre 600 000 et 1,5 million de dollars ces dernières années pour peser sur des projets de loi relatifs au secteur de l’énergie et du climat. Dans le secteur pharmaceutique, Sanofi bat tous les records hexagonaux, avec 6 à 8 millions de dollars dépensés chaque année. Vivendi, en raison de ses intérêts dans Universal, figure parmi les plus gros contributeurs historiques en terme de lobbying, avec pour objectif quasi exclusif la protection et le durcissement de ses droits de propriété intellectuelle. Le groupe a ainsi dépensé plusieurs millions de dollars en 2011 et 2012 à l’occasion du projet de loi avorté Stop Online Piracy Act (connu sous l’acronyme SOPA).
Areva, le nucléaire à tout prix
Une entreprise comme Areva illustre à merveille la continuité entre lobbying et dépenses électorales. Sans surprise, l’équipementier nucléaire concentre la majeure partie de ses dépenses de lobbying – plus d’un million de dollars déclaré par an depuis 2005 – sur les projets de loi relatifs à l’énergie et aux normes de sécurité et de pollution qui pourraient affecter la viabilité des centrales nucléaires. Les dons aux candidats effectués par Areva dans le cadre de la campagne 2012 suivent la même logique. Ils sont versés à des politiciens influents et connus pour leur soutien au nucléaire, qu’ils soient républicains (Fred Upton et Mike Simpson) ou démocrates (Steny Hoyer et James Clyburn). L’entreprise a également organisé des séminaires dans le cadre des conventions républicaines et démocrates pour assurer la promotion du nucléaire [4]. Cette stratégie d’influence, déjà contestable en elle-même, semble désormais justifier toutes les dérives et toutes les compromissions. Comment expliquer qu’une entreprise publique française finance ainsi six congressistes républicains se réclamant du Tea party ?
Les contributions déclarées par les entreprises ne sont que la pointe émergée de l’iceberg. Il existe bien des moyens de contourner les faibles règles de transparence qui régissent encore leurs dépenses politiques et électorales. C’est le cas notamment des groupes dits « c4s », acteur émergent de la campagne 2012, et dont l’immense majorité est favorable à la cause républicaine. Contrairement aux « superPACs », ils ne sont pas tenus de révéler l’identité de leurs donateurs et sponsors. C’est le cas d’un puissant réseau néoconservateur et néolibéral : l’American Legislative Exchange Council (Alec), dans lequel Sanofi et Louis Dreyfus ont joué un rôle actif aux côtés de célèbres entreprises états-uniennes.
Louis Dreyfus et les « bienfaits du dioxyde de carbone »
L’Alec s’implique activement dans toutes les causes chères à la droite extrême américaine, depuis la répression de l’immigration [5] jusqu’à la dénégation du changement climatique, en passant par la liberté de porter des armes à feu et d’en faire usage à titre préventif. Sur tous ces sujets, l’organisation élabore et promeut des « législations modèles ». L’Alec a ainsi, parmi ses multiples activités, tenté de promouvoir une « législation modèle » sur les gaz de schiste, dont le but à peine caché est d’affaiblir tout moyen de protection de la qualité de l’eau et de maintenir le secret commercial sur la nature des substances chimiques utilisées pour la fracturation hydraulique. Lors de son congrès en 2011, le programme de l’Alec proposait aussi une session sur les « bienfaits du dioxyde de carbone ».
Les grands groupes finançant l’Alec ont été ciblés par une campagne citoyenne de grande envergure, Alec Exposed [6], après que les informations fragmentaires existant sur leurs financements aient été recoupées. Pointées du doigt, des dizaines de multinationales nord-américaines, dont Coca-Cola, PepsiCo, Wal-Mart, McDonald’s, ou Kraft Foods, ont annoncé publiquement qu’elles se dissociaient de l’Alec. Côté français, Sanofi, particulièrement actif dans l’Alec, a fini par officialiser son retrait début octobre 2012. Louis Dreyfus affirme également s’être désengagé du lobby.
Tout sauf Obama
…. Lire la suite de l’article, les références et les notes sur www.bastamag.net
6 novembre 2012 | Classé Dans
National
Quand les Nord-Américains auront voté pour élire leur président, l’encre de cet éditorial sera déjà sèche. Le résultat sera-t-il aussi commenté que la campagne ? Que de place accordée en effet à ce scrutin dans les médias français ! Certes une élection dans l’Empire concerne a priori le monde entier. Mais depuis Reagan, on n’a jamais vu un changement de président aux Etats-Unis bouleverser la politique extérieure de ce pays. Quant à la politique intérieure, qui peut nous frapper de plein fouet comme l’ont montré les subprimes, elle découle souvent du résultat de l’élection de la chambre des Représentants. Pourtant celle-ci bénéficie d’une couverture médiatique bien moindre. C’est le « sujet » de la présidentielle états-unienne qui fascine les médias dominants. Pourquoi ?
Le journal Le Monde, par ses excès, vend la mèche. Dans un supplément publié lundi dernier, il titre « Obama-Romney, deux programmes que tout oppose ». Or ce qui est frappant c’est justement l’inverse. C’est la convergence exceptionnelle des deux principales formations du pays sur un cœur de conceptions communes en matière de politique économique, sociale et étrangère. C’est la mise hors-jeu des courants partisans des ruptures. C’est le cantonnement des divergences, hystérisées, aux questions dites de société. On se souvient de la campagne de la droite états-unienne comparant Obama à Hitler pour avoir défendu un maigre système public de prestations maladie pour les plus pauvres. On n’est pas obligé de chausser ces lunettes déformantes pour regarder la vie politique du pays ! En le faisant, Le Monde invalide tout autre point de vue que celui des démocrates et des républicains. Si leurs thèses sont en tout point opposées, c’est parmi elles qu’il faut piocher pour se faire son opinion, mixte des deux ou point de vue d’un des camps. Mais rien qui remette en cause les consensus fondamentaux des deux piliers du bipartisme !
Ce processus est à l’œuvre dans notre propre pays. Regardez le suivi du rapport Gallois. Les désaccords entre le gouvernement et le Medef-UMP portent presque uniquement sur le calendrier d’application de ces mesures. Choc initial de compétitivité d’un côté, pacte étalé sur la législature de l’autre. C’est du côté du Front de Gauche qu’il y a une divergence de fond. En réduisant le paysage à une compétition PS – UMP, les entreprises de presse militent concrètement pour que le « coût du travail » soit à nouveau réduit. Malgré les apparences de la confrontation démocratique, le cœur des choix politiques est ainsi soustrait à l’arbitrage du peuple.
L’élection présidentielle états-unienne montre un autre procédé de réduction de l’horizon démocratique. C’est celui de la personnalisation de la politique, de l’insistance obsessionnelle sur les stratégies de communication voire dorénavant sur le jeu des acteurs. Les trois débats télévisés de la campagne ont été abondamment disséqués : spécialistes ès-mimiques, sélection de formules chocs de quelques secondes, sondages à l’issue du match pour départager les combattants. Mais de cette abondance d’informations on ne retiendra rien sur les divergences programmatiques entre les deux protagonistes. La politique spectacle, c’est aussi de la politique ! La presse dominante aime à présenter les Etats-Unis comme la plus grande démocratie du monde. Elle célèbre en fait un cas modèle de rabougrissement de l’espace démocratique. Ce n’est pas une surprise. A l’heure néolibérale du TSCG, l’idéologie dominante cherche désespérément à faire croire qu’une démocratie sans peuple serait possible.
6 novembre 2012 | Classé Dans
National
Le patronat et l’UMP attendaient Louis Gallois comme le messie des bonnes nouvelles libérales, ils ne doivent pas être déçus : baisse des cotisations sociales, exploitation des gaz de schiste, amplification des contrats d’alternance, fiscalité plus favorable pour l’assurance-vie placée en actions etc …
Un pas de plus est ainsi franchi dans ce matraquage idéologique sur le coût du travail alors même que les dernières enquêtes démontrent par exemple que la crise de l’automobile vient plus d’une chute de la demande que d’un problème de coût.
Les visions financières et à court terme sont le plus sûr chemin pour poursuivre la descente vers la récession de notre pays.
Le Parti de Gauche s’opposera à toute mesure qui aurait comme conséquence la baisse du pouvoir d’achat (hausse de la TVA et de la CSG) et l’aggravation du réchauffement climatique. Il présentera mi-novembre un contre-budget pour montrer qu’une autre politique est possible.
Martine Billard, co-présidente du Parti de Gauche
6 novembre 2012 | Classé Dans
National
La campagne présidentielle 2012 s’annonçait morose au possible. La France s’enfonçait dans une politique libérale et un climat de plus en plus peureux, xénophobe et égoïste. L’alternative PS ne proposait aucun réel changement contrairement à son slogan risible; les Verts étaient quasiment absents et pleins de concessions envers le PS, s’y noyant et signant ainsi leur acte de mort politique. Mais pour qui voter? Et surtout, quel nouvel espoir pour une France dans l’Europe et le monde? Car le gouvernement ne peut pas tout faire: tout un peuple, toute l’humanité doit se responsabiliser de son rôle sur terre et parmi les hommes: éducation, partage, travail, écologie… Même les indignés n’avaient pas réussi à ameuter les troupes en France, car les Français ont tendance à s’enfermer dans leur cocon confortable, régional et familial, sans rechercher l’information et la communication.
Et puis le Front de Gauche a tapé du poing sur la table, JL Mélenchon a fait de superbes discours convaincants et s’est battu mordicus contre des journalistes endormis et endormants; enfin une alternative, une belle, écologique, humaine, sociale, forte de ses revendications, certes pour l’instant encore bien théorique, mais qui ne demande qu’à s’affirmer. La vision politique du Front de Gauche ne s’arrête pas à la France, elle est ouverte vers l’Europe, l’Amérique du Sud, l’Afrique du Nord et le reste du globe; universaliste; enrichissante de réflexions pour revoir en profondeur notre mode de vie, de fonctionner, de penser surtout, et pour ouvrir des portes, des brèches sur le système capitaliste en panne et irrespectueux de la terre qui appartient à tout être vivant.
Enfin une bulle d’oxygène, avant, pendant et après l’élection; enfin un nouvel espoir, même si malheureusement la grande majorité des Français s’abreuve des mensonges médiatiques et répétés à tout va et d’un mode consumériste absurde. Certes il y a encore un très long chemin à faire, mais à présent il est entamé; une nouvelle force politique a éclos en France et dans d’autres pays et grandit de façon internationale. Je souhaite que le Front de Gauche accède au pouvoir en France et dans plein de pays du monde, et que ce pouvoir soit un pouvoir d’un peuple éclairé, informé, éduqué, partagé, social et en harmonie avec la planète. Et j’y contribue autant que je peux.
Emmanuelle Somer, PG 41, écolo depuis toujours, éduquée dans ce milieu (recyclage – manifestations – pétitions – compost et potager etc). Militante anti-nucléaire et en faveur d’Amnesty International.
6 novembre 2012 | Classé Dans
National
A l’occasion du débat autour du « rapport Gallois », Laurent Maffeïs, du secteur « Etudes et Arguments » du Parti de Gauche, décortique en quoi la question de la compétitivité telle qu’elle nous est présentée par la droite, le patronat et même par le Parti socialiste, est inefficace économiquement et disqualifiée écologiquement. Les problèmes de compétitivité des entreprises et de déséquilibre de la balance commerciale sont pourtant à nouveau placés en ce moment au centre de l’actualité. Ceci est en réalité une stratégie pour s’attaquer à nouveau aux salaires, aux 35h et aux acquis sociaux en général, tout en n’apportant aucune solution aux problèmes de la désindustrialisation, de l’augmentation des importations et du coût du capital.
5 novembre 2012 | Classé Dans
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Dimanche 28 octobre, les Ukrainiens étaient appelés aux urnes pour renouveler la composition de leur Parlement national, la Rada. Il s’agissait de la première élection nationale depuis l’élection présidentielle de janvier/février 2010. Elle avait donc valeur de test pour le président Viktor Ianoukovitch (pro-russe) et pour le gouvernement dirigé par son parti, le Parti des régions.
Le scrutin a fait polémique avant même son organisation, plusieurs responsables d’ONG et d’autres pays déplorant l’emprisonnement, suite à un procès considéré comme inéquitable, de l’ancienne Première ministre Ioulia Tymochenko, encore principale dirigeante de l’opposition à la présidence de Viktor Ianoukovitch.
Si la journée du scrutin du 28 novembre s’est passée dans un climat serein et dans le respect des procédures légales dans les bureaux de vote, elle a en revanche été précédée d’une débauche de dépenses de campagnes (non limitées) au profit des principales listes soutenues par tels ou tels milieux financiers, et suivie d’une grande confusion lors de l’agrégation des résultats par les commissions électorales territoriales puis la Commission électorale centrale. Les fraudes et manipulations des résultats se concentrent dans quelques circonscriptions du scrutin majoritaire, particulièrement contestées entre le parti du pouvoir et l’opposition, au point que les résultats définitifs ne seront pas connus avant le 12 novembre.
La participation a été faible, à 58 %, signe de la lassitude de l’électorat ukrainien, fatigué des débats sur la question linguistique et les relations internationales qui occultent les enjeux sociaux et économiques dans un parti lourdement touché par la crise et la corruption. Une fois de plus, le pays a été coupé en deux, entre des régions de l’Ouest et du Centre (dont Kiev) favorables à un rapprochement avec l’Europe, et des régions de l’Est et du Sud majoritairement russophones, plus enclines à voir leur pays coopérer étroitement avec la Russie.
La liste du Parti des régions de Ianoukovitch arrive en tête du scrutin proportionnel avec un résultat assez faible : 30 %, en recul de cinq points par rapport au premier tour de la présidentielle de 2010. Sa victoire est malgré tout assurée grâce au changement de mode de scrutin. Le système proportionnel qui prévalait auparavant a en effet été remplacé par un système mixte, avec 50 % d’élus à la proportionnelle et 50 % d’élus au scrutin majoritaire à un tour. Si la performance du Parti des régions au niveau proportionnel est modeste, il emporte en revanche plus de la moitié des sièges attribués via le scrutin majoritaire. La majorité présidentielle sera facilement reconduite grâce au soutien vraisemblable de quelques élus indépendants et surtout du Parti communiste ukrainien, qui fait une percée surprenante au scrutin de listes (13 %).
Côté opposition, « Patrie », le parti de Tymochenko (pro-européen), se maintient avec 25,5 % des voix. Le parti d’opposition anticorruption du champion du monde de boxe Vitaly Klitchko fait lui son entrée au Parlement avec 14 %. On note enfin l’explosion du vote d’extrême-droite : Svoboda (« Liberté » en ukrainien), parti proche du Jobbik hongrois ou du BNP britannique, a obtenu 10,5 % des suffrages exprimés. Il stagnait encore en-dessous des 2 % il y a deux ans…
Le Parti de Gauche déplore que le pourrissement de la situation et l’absence d’une véritable force politique de gauche se positionnant sur les questions économiques et sociales et contre le système oligarchique du pays, fassent le lit de l’extrême-droite. Aucun changement positif ne pourra émaner de Viktor Ianoukovitch et ses soutiens, comme de l’opposition libérale rassemblée autour de Tymochenko et de Klitchko et activement soutenue par la droite européenne*. En Ukraine comme partout ailleurs, il faut une révolution citoyenne !
(*) « Patrie » est membre observateur au Parti populaire européen, et l’UDAR est liée par un partenariat transnational avec la CDU allemande d’Angela Merkel.
5 novembre 2012 | Classé Dans
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