Espagne – 40 000 manifestants demandent la démission de Rajoy

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Ce mardi 25 septembre, plus de 40 000 personnes ont répondu à l’appel de la plate forme « debout »  (« En Pie ») et de leur action « Encercle la Congrès » l(« Rodea el congreso »)  

L’histoire a commencé fin août : une plate-forme se monte autour d’un manifeste et d’une action « Occupe le Congrès le 25 Septembre ».
Le but :  « encercler le Congrès » des députés et demander la démission de Rajoy, l’ouverture d’un processus constituant, un audit de la dette, l’arrêt des coupes budgétaires et des contre-réformes…. (voir le manifeste à la fin) Peu à peu l’événement posté sur facebook voit son nombre de participants augmenter et la plate-forme trouve le soutien de plusieurs dizaines de collectifs.

Le gouvernement a alors tenté de criminaliser le mouvement (qui n’a pourtant eu de cesse de clamer son pacifisme) :
– lors de la manifestation du 15 septembre dernier à Madrid, réunissant plus d’un million d’espagnols, 4 personnes ont été arrêtées lorsqu’elles déployaient une banderole « Occupe le Congrès »
– il y a une semaine la police identifiait 8 personnes comme « organisateurs » de la manifestation, ils devront comparaître le 4 octobre prochain pour  « délit contre les Hautes organisations de la Nation en appelant à manifester devant la chambre »

– lors de la dernière assemblée organisationnelle du 25S, dimanche dernier, au Parc du Retiro à Madrid, la police a procédé au contrôle d’identité d’une quarantaine de personnes alors même que ce rassemblement avait été autorisé.
La secrétaire générale du PP, Maria Dolores de Cospedal va jusqu’à comparer l’action « Rodea el congreso » à celle du coup d’Etat manqué du 23F (coup d’Etat fasciste de Tejero qui a contribué à légitimer la monarchie et le roi Juan Carlos)

Derrière ces intimidations, se cache une vérité : le gouvernement a peur et prépare sa réplique répressive.

Dès lundi soir ce sont près de 1350 policiers qui sont chargés de sécuriser le Congrès :  27 groupes de 50 CRS pour faire de la chambre des députés un véritable bunker.

La criminalisation du mouvement par le gouvernement n’a pourtant pas opéré. Hier, plus de  40 000 personnes ont encerclé le congrès des députés à Madrid aux cris de « Rajoy, démission! » « Dehors! »

On pouvait voir de nombreuses pancartes « Non aux coupes budgétaires! » et des drapeaux républicains, sur la banderole qui ouvrait l’un des cortèges, écrit en gros: « Qué se vayan todos! »

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Quelques slogans : « Oui on peut! » « S’il n’y a pas de solution, il y aura révolution! » ou encore « Rajoy, lâche! La rue est en feu! ». Des slogans aussi contre les médias comme « Télévision! Manipulation! » et « Journalistes! Terroristes! ». D’ailleurs aucune des grandes chaînes de télé n’a consacré du temps à cet événement, au contraire elles oeuvrent à la désinformation annonçant des attaques policières en réponse à de la violence des manifestants, mais les images le prouvent, cela est faux.

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Les députés d’Izquierda Unida (IU) ont quitté l’assemblée pour rejoindre les manifestants en fin d’après-midi. Cayo Lara, le coordinateur général de IU avait d’ailleurs invité le gouvernement à ne pas voir cette manifestation comme « un problème d’ordre public » et de ne pas chercher à la stopper « par la répression » mais de plutôt analyser les causes qui poussent un peuple à « se déclarer insoumis face à des politiques qu’on lui imposent ».
La seule réponse du gouvernement a néanmoins été la répression.  Alors que la manifestation était encore autorisée, les manifestants ont dû faire face à de violentes charges policières. A partir de 21h, la police a procédé à la dispersion de la manifestation à coup de matraques, de balles en caoutchouc et de gaz lacrymogènes. 

En écho, face à la police qui usait de la matraque, la foule criait : « On l’appelle démocratie et ce n’en est pas une! » slogan des indignés du 15 Mai 2011, ou encore en levant les mains « voilà nos armes! »

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Les heurts se sont poursuivis entre la police et les manifestants dans les rues adjacentes tard dans la nuit.
On compte une trentaine de blessés (4 policiers, une quinzaine de blessés ont du être emmenés dans des centres hospitaliers, un blessé souffre d’une lésion à la moelle épinière) et une vingtaine d’arrestations.

Quelques 1000 personnes étaient encore réunies Plaza Neptumo à minuit.

L’assemblée de Puerta del Sol, la coordination du 25S, appellent à revenir demain pour une nouvelle manifestation à 19h.

Des rassemblements de soutien ont eu lieu simultanément dans d’autres villes d’Espagne notamment à Barcelone.

C’est la première fois que les espagnols se donnent rendez-vous directement à la chambre des députés, comme ce fut le cas en Grèce et au Portugal et non plus seulement dans la rue.

Une nouvelle étape dans les luttes :  se retrouver là où se font les lois pour dire stop à l’austérité et réclamer la refondation du pacte citoyen!

Le Parti de Gauche soutient le mouvement et ses revendication. Il dénonce la répression brutale organisée par le gouvernement Rajoy.

La démocratie doit être rétablie. A bas l’austéritarisme, en Espagne et dans le reste de l’Europe!

 

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Le manifeste de la plate-forme « En pie »
« Nous sommes des personnes ordinaires, lassées de souffrir des conséquences d’un système conditionné et contraint par les marchés, système qui à tous les égards ne peut être soutenable et nous a rendu victimes d’une grande arnaque appelée « la crise ». Nous nous unissons pour rédiger ce manifeste et invitons tous les citoyens à se joindre à nos revendications.

Nous considérons que la situation a passé toutes les limites du tolérable, et pensons être victimes d’une attaque sans précédent du pouvoir économique qui utilise la crise comme prétexte pour ruiner nos vies. Les coupables sont ceux qui, avec la complicité de toutes les forces politiques représentées au parlement, ont constitué cette oligarchie intouchable qui manipule tous les pouvoirs de l’Etat pour maintenir ses privilèges et son enrichissement démesuré et illicite.

Aujourd’hui, il n’est plus possible d’occulter cette gigantesque fraude sociale, faite de trahison systématique des engagements électoraux et d’absence de sanction judiciaire pour les banquiers, les politiciens et les grands patrons coupables. Nous voyons à quel point la structure corrompue et immorale du pouvoir instaure des politiques mettant en péril nos droits et nos vies, et à quel point nous subissons une répression injustifiable quand nous demandons un changement.

Nous pensons que le problème est d’une telle envergure et que ces racines sont si profondes que la solution ne peut provenir de réformes basées sur le système politique actuel et c’est pourquoi nous exigeons :
La démission du gouvernement en place et du chef de l’Etat, ainsi que la dissolution de l’assemblée, du fait de leur trahison préméditée qui a conduit le pays et l’ensemble des citoyens au désastre.
L’ouverture d’un processus constituant démocratique, permettant de rédiger une nouvelle Constitution avec la participation de tous les citoyens, afin qu’elle leur appartienne, car nous ne reconnaissons aucun caractère démocratique au texte constitutionnel actuel, qui rédigé dans le dos des citoyens, consacre la domination des héritiers du franquisme et de ceux pactisant avec eux. Ce doit être le peuple qui détermine le modèle d’organisation social dans le lequel il veut vivre, et non l’inverse.
L’audit de la dette publique d’Espagne, avec un moratoire sur son paiement jusqu’à ce que soit déterminé clairement les parties de celle-ci qui n’ont pas à être payées par la nation car ayant servi des intérêts privés utilisant le pays pour ses propres fins et non pour celles de l’ensemble des citoyens. Nous exigeons également le procès de toutes les personnes suspectes de telles manoeuvres, et le fait que leurs biens soient engagés si elles étaient déclarées coupables.
La réforme de la loi électorale pour un nouveau processus électoral qui représente véritablement la volonté du peuple à chaque élection, ceci étant nécessaire pour faciliter le développement d’un processus constituant démocratique.
L’arrêt immédiat de toutes les coupes budgétaires et de toutes les réformes qui sontcontraires à l’état de bien-être car elles entrainent une restriction des droits et des libertés des citoyens : prises avec l’excuse de la crise, elles sont non seulement un désastre pour le pays, mais en plus elles ont été imposées en trahissant la volonté du peuple.
Une profonde réforme fiscale qui fasse payer le plus à ceux qui obtiennent le plus de bénéfice de la société. Nous exigeons également l’abrogation de l’amnistie fiscale décrétée par le gouvernement, dont l’injustice est une véritable tromperie aux citoyens honnêtes.
La suppression de tous les privilèges de ceux qui ont des charges politiques ou publiques, et la mise en place de mécanismes efficaces pour le contrôle de l’accomplissement de leurs fonctions.
L’arrêt immédiat de toutes les expulsions des logements, et la mise à disposition pour la population, au prix du logement social, des logements appartenant aux banques et aux caisses qui ont été aidées avec de l’argent public.
La création de nouveaux emplois dont la première condition soit la soutenabilité et dont la fin soit le développement de l’humanité. Ainsi, la gestion cohérente des emplois doit se faire de façon à ce que toute la population puisse travailler pour vivre et ne soit pas obligée à perdre sa vie à la gagner. Le fait que nous soyons obligés de travailler toujours plus est une énorme tromperie, soutenue par l’avarice des grands intérêts et contraire aux intérêts de la plupart des gens.

Pour toutes les raisons exposées ci-dessus, nous convoquons les citoyens le 25 septembre 2012 devant les portes de l’assemblée, pour une manifestation illimitée jusqu’à la démission du gouvernement et l’ouverture d’un processus constituant, en faisant appel à l’union de toutes les luttes pour une société plus juste.

¡Nous sommes la majorité, nous sommes le peuple, nous avons raison, et nous ne vous permettrons pas de passer!

Jean-Luc Mélenchon "C à vous" France 5

Le 24 septembre 2012, Jean-Luc Mélenchon répondait aux questions de Patrick Cohen dans l’émission « C à vous » sur France 5

Traité austéritaire – Tout connaître sur le traité

Vous pouvez trouver ici des documents sur le traité, des analyses et des déclarations expliquant notre « Non » au traité et l’exigence d’un référendum, ainsi que du matériel militant.

Texte de l’appel unitaire : Non à l’austérité permanente – Refusons le Pacte budgétaire, ouvrons le débat en Europe !

Ils auront tout dit

Le traité décortiqué

Ce qu’ils pensent du traité

Mobilisons-nous !

Le Parti de Gauche dénonce le renforcement du partenariat UE-Israël

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Le 18 Septembre 2012, la commission du commerce international au Parlement Européen a recommandé l’application du protocole ACAA, qui vise à assouplir les conditions d’accès au marché européen des produits industriels israéliens. Les négociations sur l’ACAA avaient pourtant été gelées depuis l’attaque de la flottille pour Gaza le 31 Mai 2010, attaque dont les responsables n’ont toujours pas été jugés par la justice israélienne.Cet accord doit encore être validé par le vote en plénière du Parlement Européen en Octobre prochain. 

Il faut savoir que depuis Juillet 2012, l’Union européenne a décidé de renforcer ses relations avec Israël dans plus de 60 domaines d’activité de coopération comme les transports, l’énergie, les douanes, la justice, la sécurité, les communications, le tourisme mais aussi Europol, l’Agence spatiale européenne.

Or pendant ce temps, le gouvernement d’extrême-droite de Benjamin Netanyahou continue la colonisation des territoires palestiniens et le blocus de Gaza, au mépris du droit international et surtout des accords signés avec l’Union Européenne qui devraient conditionner tout accord commercial. Comment les dirigeants de l’UE, et notamment les autorités françaises, peuvent-elles accepter de renier ainsi leurs propres principes et de se rendre donc directement complices de l’oppression du peuple palestinien?

A l’instar de ses partenaires du Front de Gauche et de la GUE/NGL, et conformément aux positions qu’il a toujours défendues, le Parti de Gauche condamne tout approfondissement des relations entre l’Union Européenne et Israël et demande le gel des accords existants tant que le gouvernement israélien continuera la colonisation de la Cisjordanie et le blocus de Gaza. 

Il soutient les manifestations pacifiques contre le vote de la commission parlementaire INTA qui ont eu lieu à Ramallah.

Il demande au gouvernement de François Hollande de refuser la mise en application de ces accords en l’état. 

Enfin, il demande au gouvernement français de relancer le processus d’admission de la Palestine comme État membre de l’ONU à part entière.

Portugal : Stop austérité ! Le peuple se réveille!

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Depuis que le Gouvernement a annoncé en plus des voupes budgétaires déja prévues dans le budget 2013, une forte hausse des cotisations sociales des salariés, de 11% à 18 % pour compenser un recul des cotisations patronales de 23,75% à 18%, le peuple portugais a fait explosé sa rage.
 
1 million de manifestants le 15 septembre dans 30 villes du pays, soit pour ce pays près d’1 habitant sur 10 !
 
Des milliers de citoyens ont manifesté devant le Conseil d’Etat vendredi soir dernier aux cris de « Voleurs, voleurs », « C’est au peuple de gouverner » !
 
Après 8 heures de réunion de ce Conseil d’Etat, seul un appel au dialogue social est sorti, et un éventuel tassement de la hausse des cotisations sociales pour les salariés. Un recul bien trop timoré (mais un premier recul quand même).
 
Les luttes s’accélèrent et la CGTP, principal syndicat, appelle à des manifestations le 29 septembre. L’union si difficile entre les organisations (associations, syndicats, partis politiques) qui combattent la Troïka et le gouvernement qui imposent l’austérité commence à se faire corps.
 
« Nous voulons nos vies » scandent les résistants à l’austérité, « et pour elles nous sommes disposés à faire, de chaque jour de lutte, de chaque nouvelle protestation, quelque chose d’extraordinaire »
 
Le Parti de Gauche salue la détermination du peuple portugais d’en finir avec ce gouvernement et la Troïka.
Le Parti de Gauche salue le travail d’union dans la lutte de nos amis associatifs, syndicaux et politiques à gauche au Portugal.

La «règle d’or», règle des ânes

Pour Jacques Généreux, professeur à Sciences-Po, qui publie une version enrichie de « Nous, on peut ! Manuel anticrise à l’usage du citoyen », la « règle d’or » est une ineptie idéologique doublée d’une mise en cause de la démocratie.

Genereux
Le traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) institue la fameuse règle d’or de l’équilibre budgétaire. Elle impose aux Etats d’inscrire dans leur loi, et de préférence dans leur Constitution, l’obligation de limiter à 0,5 % du PIB leur déficit structurel, c’est-à-dire le déficit hors variations conjoncturelles. La Commission européenne est chargée de mesurer le niveau des déficits structurels et de signaler tout dépassement illégal. Si un pays viole la règle d’or, les autres Etats signataires du TSCG peuvent, sur proposition de la Commission, saisir la Cour de justice européenne qui a la possibilité d’imposer au pays concerné une amende allant jusqu’à 0,1 % du PIB (2 milliards d’euros pour la France, par exemple).

Cette règle d’or est d’abord une renonciation pure et simple à la démocratie. Fidèles au penchant dictatorial qui les inspirait déjà dans l’élaboration du traité constitutionnel européen, puis dans la ratification sans référendum d’un traité identique à celui rejeté par trois peuples souverains, les gouvernements signataires du TSCG veulent que, désormais, le vote des électeurs n’ait plus aucune prise sur l’orientation rigoriste de la politique budgétaire. Quel que soit le résultat des élections à venir, un gouvernement ne pourra appliquer que la politique budgétaire unique fidèle à un dogme néolibéral unique. Une autre politique sera considérée comme un délit punissable par des magistrats internationaux.

La règle d’or est ensuite une règle des ânes en économie politique ! Imposer un quasi-équilibre permanent des comptes publics, en dehors des déficits conjoncturels engendrés par les récessions, revient à considérer qu’en temps normal toute dépense publique supérieure aux recettes courantes est un mal en soi, que l’endettement est en soi un moyen de financement condamnable ! C’est là évidemment une ineptie. Sans dette, les économies modernes n’existeraient tout simplement pas. Dans toute économie développée, le secteur des entreprises, considéré globalement, est en déficit permanent, en raison des dépenses d’investissement étalées dans le temps.

Ce déficit n’apparaît pas dans la comptabilité privée, car celle-ci n’inscrit pas en charges de l’année la totalité des dépenses engagées dans l’année : les investissements sont répartis sur plusieurs exercices et seule une fraction des sommes investies est comptée en charges de l’exercice en cours (l’amortissement). En revanche, les règles de la comptabilité publique exigent l’inscription au budget de toutes les sommes dépensées par l’Etat dans l’année. Appliquez cette convention aux entreprises privées et, alors, celles-ci sont en déficit permanent, quand tout va bien, c’est-à-dire quand elles investissent.

On ne parle jamais d’une « dégradation » des comptes privés quand les dépenses d’investissement creusent le déficit privé. Or la seule différence entre ce déficit privé et son jumeau public est de n’être pas appelé « déficit ». Si le déficit et l’endettement privé peuvent jouer un rôle positif pour l’économie nationale, il en va de même pour la dette publique finançant les investissements publics. Si l’on se réjouit de voir nos entreprises investir et dépenser dans l’année plus d’argent qu’elles n’en gagnent, il n’y a aucune raison économique de s’alarmer quand une administration publique étale ses dépenses d’investissement dans le temps.

Il y a en revanche une vraie raison politique, à peine masquée, derrière la règle d’or. Ses partisans ne veulent pas d’un Etat qui persiste à investir dans l’éducation, la santé, la recherche, le logement, les transports collectifs, la sécurité, etc. Ils souhaitent que toutes ces activités productives soient confiées à des entreprises privées, pour étendre la part de la vie sociale qui est ouverte à la libre course aux profits marchands. Tel est le projet strictement politique que d’aucuns tentent de maquiller en bon sens économique. Mais le fard appliqué ici pour maquiller la réalité est vraiment trop grossier pour passer inaperçu. D’autant que la règle d’or est une ânerie économique pour une autre raison encore.

Si, par malheur, le TSCG entrait effectivement en vigueur et si les gouvernements européens s’efforçaient vraiment de ramener leur solde structurel vers l’équilibre – tous ensemble dans une Europe déjà largement touchée par la récession –, ils ne réussiraient qu’à provoquer une dépression durable et générale dans l’UE et, ce faisant, ils n’atteindraient jamais leur objectif d’équilibre budgétaire.

Article paru dans « Marianne 2 » le 21 septembre 2012

Le blog de François Cocq

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Dimanche, attaquons le verrou

Ces derniers jours confirment l’étendue de l’opposition au traité européen austéritaire, le TSCG.

Citons notamment l’appel à manifester le 30 septembre voté par la direction nationale de la FSU à plus de 70% et le vote tout aussi large du conseil national d’Europe Ecologie les Verts contre le traité. Chaque soutien à cette cause est précieux pour le 30, bien sûr, mais aussi au-delà. Car cette journée décisive sera un moment dans un bras de fer de plus longue haleine pour la reconquête de la souveraineté populaire des Français.

Le 30 doit d’abord obliger au débat interdit par le pouvoir. On comprend pourquoi ! Quand Jean-Marc Ayrault finit, au milieu d’entretiens complaisants, par tomber sur des journalistes (de Mediapart) qui lui demandent enfin pourquoi il ne reconnaît pas que le texte n’a pas été modifié d’une ligne, il répond piteusement : « D’un point de vue juridique, c’est vrai, le traité est le même ». Mais qu’est-ce qu’un traité sinon un document juridique ! Quand on lui cite son discours pour un référendum en 2008, il répond cyniquement : « C’est beau (sourire) ». Rapidement l’agressivité méchante revient. Nous cacherions que nous sommes en faveur de la sortie de l’euro assène-t-il sans appuyer sur rien son accusation. Ayrault préfère pourfendre des chimères inventées par ses soins que répondre à nos arguments.

Les principaux partisans du TSCG avancent donc à coup de contre-vérités et de procédés dignes d’une vente forcée. Alors dommage que le texte soit si compliqué et le calendrier implacable, entend-on parfois du côté du « non ». Oui, la liste des obstacles à la discussion est connue. Il est vain d’espérer de notre adversaire sans visage la finance un combat loyal.

Mais nous avons aussi des points d’appui ! Le texte n’est pas si long. A côté du projet de Constitution européenne, c’est un modèle de simplicité. Quant au calendrier, il ne s’achève pas le 30. Le TSCG est la clé de voute d’un ensemble de mesures sans lequel il n’aurait pas d’effet. Une loi organique le complète, avec son objectif inamovible de réduction des déficits et son haut conseil des finances publiques chargé de mettre sous tutelle budgétaire le Parlement. La prétendue « règle d’or » qu’elle instaure est accompagnée d’une première programmation des dépenses publiques portant aussi bien sur la protection sociale que sur le budget de l’Etat. Cela fait trois textes.

Tout ceci ne se vote pas en quelques heures. Même si le règlement de l’Assemblée a été laissé dans l’état où l’avait rendu Sarkozy pour limiter la discussion, le débat parlementaire se poursuivra donc tout au long du mois d’octobre. Un mois entier pendant lequel nous pouvons, appuyés sur l’énergie du 30, faire échouer le passage en force antidémocratique.

Si nous travaillons bien, le TSCG s’avérera vite être la grande erreur des libéraux. En imposant un texte qui leur servira demain à refuser toutes les demandes de la société, ils ont fabriqué eux-mêmes la cible qui unira les oppositions multiformes à l’ordre austéritaire et fera converger l’aspiration démocratique et celle du partage des richesses. Le traité agira de la même manière que les « hommes en noir » de la Troika qui ont donné un visage à la prétention dictatoriale des marchés à renverser la démocratie dans les pays soumis au mécanisme européen de stabilité. Quand la pression monte, les verrous sont faits pour sauter. Le plus tôt sera le mieux. Car en attendant combien de personnes seront écrasées sur la porte ?

Le 30 il nous faut donc porter un bon coup.

Le blog de René Revol

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http://leblogderenerevol.wordpress.com/

L’Humanité – Presstalis doit vivre ! Pour un service public de la distributuion de la presse.

 

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Le système de distribution de la presse est en crise.

Il a été mis en place à la Libération, dans le cadre du programme du Conseil National de la Résistance pouvoirs publics et parlementaires considérant alors la presse comme une composante essentielle dela démocratie.Ce système coopératif garantissait la liberté et l’impartialité de distribution des quotidiens, l’égalité et la solidarité entre éditeurs, sur la base de la péréquation des coûts. Cela permettait à tous les titres d’être accessibles partout et pour tous.

Aujourd’hui, après plus de vingt années de fermetures de centres de traitement des titres,de plans de restructurations, l’entreprise, qui s’est appelée NMPP durant soixante-dix ans et Presstalis maintenant est la cible d’une offensive libérale destructrice sans précédent.

Sur 2 500 salariés, la direction envisage de supprimer plus de 1 000 emplois et de sous-traiter l’essentiel de l’activité de production et de service. Ce plan serait l’ultime étape avant la disparition pure et simple de l’entreprise. Avec cette liquidation programmée de Presstalis, c’est la remise en cause complète de l’activité de distribution de la presse qui est en jeu. Certains grands groupes la souhaitent. Ils ont déjà dans leurs cartons une alternative, un système purement libéral qui correspondrait à leurs besoins. Alors qu’ils ont fait la preuve de leur incapacité à gérer le système, ils se tournent une fois de plus vers l’Etat, enquête de nouveaux financements pour sa mise en place qui serait en fait payée par les contribuables.

La grande majorité des titres, les lecteurs, les citoyens et les salariés de la filière n’ont rien de bon à en attendre. Ils ont, au contraire, intérêt à défendre le pluralisme, à se mobiliser pour en renforcer ses principes et obtenir dans ce cadre une véritable refondation du système de distribution de la presse.

L’Etat ne peut pas se contenter de satisfaire les demandes des patrons. Il doit intervenir pour que le système soit renforcé dans sa mission de service public, y compris en y étant partie prenante. Les moyens existent pour mettre en oeuvre cette politique. Rien ne justifie la disparitionde Presstalis.

Dans l’immédiat, nous demandons :

– le retrait du plan de la direction de Presstalis prévoyant des suppressions d’emplois et de nouvelles fermetures de centres.

– la convocation d’urgence, par le ministère, d’une table ronde pour refonder le système coopératif de distribution des quotidiens et périodiques en repartant de la défense du pluralisme de la presse, indispensable à la vie démocratique du pays ; dans le cadre d’un débat public, elle devrait notamment avoir pour mission d’examiner les moyens nécessaires – y compris de l’Etat, qui est garant de la démocratie – pour assurer la distribution des journaux sur l’ensemble du territoire.

Signez la pétition

Premiers signataires : Maxime Picard, Marc Norguez, Léo Purguette, Jacques Bétemps, Michel Diard, Jean-François Ropert, Patrick Kamenka, Claude Marchand, Gilbert Bonhomme, Guillaume Dumoulin, Jean-louis Hericher, Gérard Jagorel, Jean-Jacques Hedouin Jean-François Téaldi, Francis Verneau, Emma Mauguen, Thierry Ginier, Luc Chigot, Laurent Bouyerie, Luc Vallot …

TRAMEROUGE, réseau des militants communistes de la presse et de leurs amiEs

Lire l’article sur l’Humanité

 

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