"Grand Jury" RTL-LCI-Le Figaro – Jean-Luc Mélenchon invité du dimanche 9 septembre 2012
Jean-Luc Mélenchon était l’invité le dimanche 9 septembre 2012 de l’émission « le Grand Jury », sur LCI et RTL, pour débattre face à Alexis Brezet (Le Figaro) et Eric Revel (LCI). L’émission était animée par Jérôme Chapuis.
L’émission en audio sur le site de RTL.
Alternatives économique – Des pauvres plus nombreux, des riches plus riches
500 000 pauvres de plus en un an. Selon les derniers chiffres de l’INSEE, la pauvreté et les inégalités ont fortement progressé en France en 2010. La crise n’explique pas tout, car le problème est aussi dû à une protection sociale qui ne protège pas assez ceux qui en ont besoin…
On s’en doutait, mais la réalité est encore pire que ce que l’on craignait : la pauvreté et les inégalités ont fortement progressé en 2010. Selon l’Insee, qui vient de publier les premiers chiffres, le nombre de personnes en situation de pauvreté en France a progressé de près de 500 000 en un an, et de plus de 800 000 en deux ans. Désormais 14,1 % de la population française dispose d’un niveau de vie[1] inférieur au seuil de pauvreté (964 euros par mois, contre 968 euros en 2009), alors que, en 2008 ; ce n’était le cas que de 13 % de la population.
Certes, la crise a frappé, et fortement. Mais elle a bon dos, si l’on ose dire, car elle n’explique pas tout. Le taux de pauvreté des chômeurs a effectivement augmenté, mais moins qu’on pourrait le croire : il s’établit désormais à 36,4 % ( !) contre 35,8 % en 2008. Un chiffre énorme – nettement plus d’un tiers des personnes concernées -, mais qui progresse de 0,6 point en deux ans, contre une progression de 1,1 point du taux de pauvreté général. En réalité, les sinistrés de la pauvreté sont principalement les inactifs autres que les retraités ou les étudiants (le taux de pauvreté passe de 29,3 % à 32,2 % entre 2008 et 2010, soit 2,9 points supplémentaires) et les enfants de moins de 18 ans (leur taux de pauvreté passe de 17,3 % à 19,6 %). Chez les étudiants, le taux de pauvreté progresse également sensiblement, passant de 18,1 % à 19,4 %, mais ces chiffres ne tiennent pas compte des aides familiales éventuelles.
Le visage de la pauvreté de masse se dessine ainsi nettement : il s’agit pour une part croissante de familles monoparentales (lorsque le parent isolé ne travaille pas, le taux de pauvreté explose à près de 80 %, ce qui explique la proportion élevée – et croissante – d’enfants touchés par la pauvreté), d’inactifs et de chômeurs. Certes, ces trois catégories (qui se recoupent partiellement) ont sans doute vu leur sort se dégrader du fait de la crise, en raison de l’absence d’embauches, des licenciements et de la réduction des emplois temporaires. Mais, pour elles, ce sont aussi les prestations sociales qui se révèlent fortement insuffisantes : le moindre incident économique les précipite alors dans la pauvreté ou aggrave cette dernière. Pour dire les choses brièvement, la protection sociale ne les protège pas, ou pas assez, pour qu’elles puissent faire face. Au cours de ces dernières années, la tendance dominante a été d’accuser « l’assistanat » de tous les maux : l’aide sociale, disait-on, inciterait les gens à ne rien faire au lieu de chercher à se former et à travailler. Les personnes assistées seraient le cancer de la société, des profiteurs suçant le sang des honnêtes travailleurs. L’urgence aurait été de travailler plus, et pour cela tous les moyens ont été jugés bons, certains évoquant même la contrainte.
En période « normale », déjà, cette idéologie était contestable, aussi bien moralement qu’économiquement : comme si, par exemple, le fait de ne pas disposer de quoi faire garder ses enfants n’expliquait pas une partie du « non-travail » des chefs de familles monoparentales. Mais en période de crise, elle devient criminelle : quand l’emploi se dérobe, il faut être aveugle pour avancer que c’est par calcul ou par fainéantise que l’on ne travaille pas, et il faut être pervers pour préconiser une réduction des aides sociales.
Hélas, les chiffres de l’Insee dévoilent aussi une autre face de la réalité : la très forte progression des inégalités. En 2002, le cinquième le plus pauvre de la population percevait 9,3 % du niveau de vie total. Il en perçoit désormais 8,7 %, soit 0,6 point de moins, ce qui représente environ 6 milliards de moins que ce qu’il aurait perçu si la répartition des revenus ne s’était pas déformée à son détriment. Pendant ce temps, dans le cinquième le plus riche, c’est l’inverse qui s’est produit : de 37,7 %, sa part dans le revenu total est passée à 39 %, soit 1,3 points de plus, donc un gain supplémentaire d’environ 12 milliards issu de la déformation de la répartition des revenus à son avantage. Et l’on entend ces pauvres privilégiés hurler à l’oppression fiscale parce que l’Etat viendrait leur reprendre une part de ce surplus ? De qui se moque-t-on ?
Lecture : au seuil du 1er décile (10 % des français gagnent moins) les Français ont perdu 3 points de pouvoir d’achat entre 2008 et 2010, tandis qu’au seuil du 9ème décile (10 % des Français gagnent plus) ils en ont gagné 1 et même 2 si on s’intéresse au centile 95 (5 % des français gagnent plus). Source : INSEE
Voir l’article sur le blog d’Alternatives économique
Portugal – Le Parti de Gauche dénonce le nouvel "effort collectif" au service des marchés
Le premier ministre Passos Coelho, meilleur élève de la Troïka, a annoncé vendredi 7 septembre que le budget 2013 constituerait un « effort collectif » pour le peuple portugais. Autant dire des souffrances de plus pour une population très appauvrie.
Le menu élaboré directement par la Troïka et son fort mal nommé « Programme d’Assistance Économique et Financier » est une nouvelle fuite en avant des recettes qui plongent la grande majorité des Portugais et des citoyens de la zone euro tout entière dans la misère.
Avec un salaire minimum plus bas qu’en Grèce, 17% de chômage officiel et un demi million de Portugais qui ont fuit le pays depuis début 2011, le gouvernement demande encore au peuple de payer une hausse de sa contribution à la sécurité sociale de 18%. Il s’agit en fait d’un transfert des cotisations patronales vers les cotisations salariales : le gouvernement met simultanément en place une baisse de la part des entreprises du même montant.
Le Parti de Gauche dénonce cette énième tonte d’un peuple qui n’en peut plus.
Il rappelle son indéfectible solidarité avec la résistance du peuple portugais et ses représentants politiques : le Bloco de Esquerda, le PCP et les Verts portugais, et ses représentants sociaux : la CGTP, le M12M, le mouvement du 15O, et les associations de précaires.
Le Parti de Gauche soutient l’appel à la mobilisation pour les manifestations du 15 septembre pour que « la Troïka aille se faire… Nous voulons réaliser nos vies ! »
Hénin-Beaumont - Noyelles-Godault – Jean-Luc Mélenchon en duplex sur France3 le 6 septembre 2012
Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro – Jean-Luc Mélenchon invité du 9 septembre 2012
L’émission en audio sur le site de RTL.
L’émission en vidéo sur le Dailymotion du Parti de Gauche.
Hommage à Yann Cochin
Le Parti de Gauche exprime sa profonde tristesse à l’annonce de la disparition de Yann Cochin, salarié d’EDF, syndicaliste de Solidaires-Energie et militant politique à Convergences & Alternative.
La maladie qui a emporté Yann s’était révélée en 2010 après qu’il eut entamé une longue grève de la faim pour obtenir la réintégration d’un collègue licencié. Cela en dit long sur le dévouement, l’exceptionnelle humanité et la combativité dont Yann a fait preuve tout au long de sa vie contre l’injustice et pour un monde meilleur.
Yann fait partie de ces militants politiques qui ont toujours œuvré à la création d’une force de transformation sociale et écologique capable de bousculer les rapports de force dans ce pays. Cela l’a mené au NPA puis au Front de Gauche dont il a été l’un des artisans du développement. Il personnifie mieux que quiconque le lien nécessaire entre la politique et les mouvements sociaux.
Tout au long de son parcours, et quels que soient les désaccords politiques qu’il a toujours assumés franchement, il a laissé une marque profonde, empreinte de respect et de fraternité. Nous pleurons un camarade et un ami trop tôt disparu. Nous adressons toutes nos amitiés aux siens et notamment à sa compagne et camarade Anne Debrégeas. Yann va manquer à beaucoup d’entre nous.
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François Hollande sur TF1 – Pas de changement de cap dans la marche forcée à l’austérité
Le président de la République a confirmé sa volonté d’appliquer à la France un plan d’austérité sans précédent de 30 milliards d’euros (soit deux fois le plan Fillon de fin 2011) et la poursuite de la réduction des effectifs de la fonction publique, pourtant déjà saignée à blanc, hors éducation, justice et ministère de l’intérieur.
Le cap de la saignée est donc maintenu. Mais l’expérience a démontré que les saignées étaient souvent mortelles.
Pour ce qui est du redressement de la France, le discours de François Hollande a cette fois clairement pris un nouveau cap : celui qui consiste à favoriser le patronat au détriment des travailleurs. En filigrane de son intervention, on a pu entendre flexisécurité et augmentation de la CSG plus une fiscalité écologique sur laquelle il ne s’est pas étendu.
Et s’il a eu des mots fort aimables pour les chefs d’entreprises, les salariés ont été les grands oubliés. Les travailleurs auront compris que l’état de grâce était terminé : lorsque les plans sociaux sont engagés, il est trop tard pour intervenir a dit le président. Les salariés de PSA, Sanofi et des autres entreprises en butte aux plans sociaux savent donc maintenant qu’ils ne peuvent compter que sur leur lutte. de même pour la loi contre les licenciements dans les entreprises distribuant des bénéfices.
C’est à un agenda de l’enlisement social-libéral et non à celui du redressement industriel auquel nous avons eu le droit.
Mais à quelques semaines de l’examen par le Parlement du traité européen de l’austérité, il est paradoxal que ce traité ait été le grand absent du discours.
Pourtant, en persévérant dans sa volonté de respecter les diktats libéraux de l’austérité, en psalmodiant son ode à la croissance sans interroger notre système économique, François Hollande maintient le cap de la récession.
Aussi, l’urgence n’est pas au compromis patronat-travailleurs mais au rejet du traité européen pour permettre le passage à une meilleure répartition des richesses et à la conversion écologique de notre économie.
Martine Billard, co-présidente du Parti de Gauche
Élections au Québec – Défaite des libéraux et première victoire des étudiants
Les élections provinciales qui viennent d’avoir lieu le 4 septembre ont conduit à la défaite du Parti Libéral du Québec (PLQ), au pouvoir depuis 2003. Le Parti Québécois (centre-gauche, souverainiste) l’emporte de justesse avec 32% contre 31% au PLQ (droite, fédéraliste) et 27% à la Coalition Avenir Québec (centre-droit, fédéraliste). Avec 54 députés sur 125, le PQ pourra former un gouvernement minoritaire. Ces élections ont été marquées par une forte mobilisation des électeurs, avec un taux de participation de 73,7% contre 57% lors des élections de 2008.
Si le PLQ a bien résisté à la percée du Parti Québécois, il essuie une défaite symbolique dans la circonscription du Premier Ministre sortant, Jean CHAREST. Ces élections ont également été marquées par le renforcement du parti de gauche Québec Solidaire, qui obtient 6% contre 3,8% aux élections précédentes. Cette poussée de Québec Solidaire est fortement contrainte par le mode de scrutin majoritaire à un tour et le vote stratégique. Néanmoins, Québec Solidaire progresse fortement dans plusieurs circonscriptions de Montréal (Laurier Dorion, Outremont, Hochelaga Maisonneuve, Sainte Marie Saint Jacques) et y devient la deuxième ou troisième force politique. Ce parti conquiert une seconde circonscription à Montréal : celle de Gouin, voisine de la circonscription déjà détenue par QS à Mercier. Françoise DAVID, co-présidente de Québec Solidaire y bat lourdement Nicolas GIRARD, député sortant et bien implanté du PQ.
Ces élections ont été convoquées durant l’été ; la campagne électorale a duré en tout et pour tout 35 jours. Le gouvernement libéral de Jean CHAREST faisait face depuis la mi-février à une grève étudiante historique contre sa décision d’augmenter les frais d’inscription. Il a cherché à instrumentaliser le conflit avec le étudiants, en prétendant incarner l’ordre contre la chienlit. Jean CHAREST a joué et a perdu les élections…
Le nouveau chef de gouvernement du Québec, Pauline MAROIS, a annoncé qu’elle supprimerait par décret la hausse de 1 625 $ des frais d’inscription et abrogerait la Loi 78 adoptée en toute hâte par le gouvernement CHAREST pour réprimer le mouvement étudiant.
En tout état de cause, les étudiants ont gagné ! Ils ont bloqué la hausse (slogan du mouvement). Durant ses 6 mois de lutte, ce mouvement social est parvenu à coaliser autour de lui de larges secteurs de la société civile : écologistes, syndicalistes, professeurs, militants politiques, familles. Il ne s’est pas posé comme un mouvement catégoriel mais comme un mouvement de toute la société, en remettant en cause l’ensemble de la politique du gouvernement : taxe santé, Plan Nord, exploitation des gaz de schiste, corruption… Les étudiants ont puissamment contribué à réveiller le peuple québécois et à faire renaître la gauche politique au Québec.
Le Parti de Gauche se félicite de la défaite du gouvernement libéral et des résultats encourageants de Québec Solidaire. Le Parti de Gauche adresse également un message de solidarité aux étudiants québécois mobilisés durant plus de 6 mois.
Comprendre le traité Sarkosy-Merkel
Vidéo élaborée par le groupe parlementaire européen « Gauche Unie Européenne » (GUE) au sein duquel siègent les députés du Front de Gauche, et qui explique succinctement mais clairement le traité que François Hollande veut faire ratifier par le Parlement début octobre 2012 sans débat populaire alors que ce texte durcit encore plus les traités de Maastricht et de Lisbonne.
Exigeons un débat public et un référendum !
Stop aux politiques anti écologiques !
Avec le Parti de Gauche,
membre du Front de Gauche,
Construisons une force
autonome et conquérante
pour l’éco-socialisme !
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