Education nationale • Rythmes scolaires : « La fin de l’école gratuite et républicaine » Magali Escot, PG
Le mécontentement est à son comble.
Le décret Peillon organisant le nouveau temps scolaire crée la désillusion de ceux qui s’y étaient engagés et la colère de ceux qui le refusent depuis sa publication.
Magali Escot, responsable de l’éducation au PG, analyse pour nous les tares de cette réforme, et montre que le Parti de Gauche porte le mot d’ordre de désobéissance citoyenne dans la campagne des municipales pour refuser une réforme qui instaure la rupture avec l’école gratuite et républicaine.
Marche du 1er décembre • J – 7 ! Elargissement politique et syndical
La proposition de marche « pour une révolution fiscale, la taxation du capital et l’annulation de la hausse de la TVA » initiée par le Front de Gauche, trouve un écho grandissant. Ce week-end, côté politique, Lutte Ouvrière a décidé de se joindre à la marche du 1er décembre sur Bercy. D’autres partis devraient également appeler dans les jours à venir.
Côté syndical, plusieurs structures ont déjà décidé d’appeler. C’est le cas par exemple des Unions départementales des Hauts-de-Seine, Val-de-Marne et Essonne, les branches Finances, FILPAC… A ces annonces collectives, il faut rajouter les appels de syndicalistes. Près de 700 signataires ont déjà signé en 6 jours. Ils sont issus de la totalité des organisations syndicales et de nombreuses entreprises et secteurs en lutte comme Air France, PSA, Sodimedical, Fralib, les Conti, l’enseignement, la santé etc…
Plusieurs autres appels thématiques se retrouvent par ailleurs sur le site créé spécifiquement pour l’événement.
Il faut se sortir de la crise tous ensemble
Alors que la grogne monte à travers le pays, le co-président du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, organise dimanche prochain une « marche pour la révolution fiscale ». Critique à l’égard des Bonnets rouges, l’ex-candidat à l’Elysée entend manifester au nom de l’intérêt général.
Pourquoi organiser une marche pour la révolution fiscale dimanche prochain ?
Il faut crier notre refus de l’augmentation de la TVA, à partir du 1er janvier. Elle est destinée à financer le crédit d’impôt compétitivité. C’est un cadeau de vingt milliards fait aux actionnaires des entreprises !
Cent euros par personne, enfants compris. Quatre cent euros par an pour une famille de quatre personnes. Ensuite, il faut manifester pour peser sur la remise à plat du système fiscal qui est annoncée. Qui va payer demain ?
La hausse de la TVA était programmée depuis longtemps. Pourquoi vous mobiliser seulement maintenant ?
Les esprits ont muri. Maintenant, beaucoup comprennent que cette politique fiscale ne mène nulle part. Les gens n’en peuvent plus. Ils sont dans le rouge de plus en plus tôt dans le mois ! Si on ne fait rien, le gouvernement se sentira encouragé.
Ceux qui feront les moutons, Hollande les tondra ! Il se dira : s’ils ne vont pas à la marche dimanche prochain, c’est qu’ils sont d’accord pour payer.
Les Bonnets rouges manifesteront de leur côté samedi. Pourquoi les critiquez-vous?
Les Bonnets rouges, c’est un mouvement au service du patronat local et de l’agriculture productiviste. Leur mobilisation sert l’intérêt particulier de ceux qui font déjà le malheur des départements bretons. Je condamne leur violence. Brûler et saccager, est inadmissible. Ca discrédite l’action de rue. J’appelle à ne pas le faire.
Comment transformer ces grognes sectorielles en révolte pour l’intérêt général ?
Il faut de l’éducation populaire et cette manifestation… Quand la situation va mal, la tendance est au chacun pour soi. Ce que nous proposons, c’est l’inverse. C’est tous pour un, en quelques sorte.
Nous n’aurons qu’un drapeau, ce ne sera pas celui d’une province, mais celui de l’intérêt général. Il faut se sortir de la crise tous ensemble, par la solidarité et le partage.
Que pensez-vous de la «remise à plat fiscale» proposée par Jean-Marc Ayrault ?
Nous allons faire l’effort de le prendre au sérieux et de croire qu’il a vraiment l’intention de la faire. Mais je mets le Premier ministre en garde. Si c’est pour faire un tour de passe-passe de communication, comme d’habitude, il lui en cuira.
Les français ne sont pas des imbéciles si facile à gruger. Il est donc important d’aller manifester. Le gouvernement ne doit pas réserver sa tendresse au patronat. Il doit respecter les familles : elles n’en peuvent plus.
Si vous étiez chargé de la réforme fiscale, quel serait votre priorité numéro un ?
L’impôt doit être général : tout le monde doit payer. Ensuite il doit être progressif. Entreprises ou particulier : qui gagne le plus paye le plus ! Au lieu de cinq tranches d’impôt, il en faut quatorze pour soulager la classe moyenne. Rien que ça, c’est déjà la révolution.
Face à l’impopularité du gouvernement, pourquoi est-ce si difficile pour le Front de gauche d’exister ?
Le moment est plus dur qu’il ne l’a jamais été. Mais j’ai toujours dit que ce serait, un, la saison des tempêtes, deux, l’heure des caractères. Pour ça, il faut des gens qui tiennent bon, qui gardent leur cap. Si la manifestation du 1er décembre inspire confiance c’est que les gens l’identifient à quelqu’un, à un Front de gauche qui ne cédera pas. C’est notre grande force. Peut-être la seule.
D’après le Premier ministre grec, le pays commence à voir « le bout du tunnel », est-ce que cela ne veut pas dire que, quelque part, tous les plans d’austérité qui lui ont été imposés ont permis à la situation de s’améliorer ?
C’est un fumiste. Ce propos est très politicien. Il fait une tâche déshonorante : la production de son pays s’est écroulée de 20% depuis qu’il applique dans son pays les ordres de madame Merkel. Grecs, espagnols, portugais souffrent comme jamais ! Accès aux soins, espérance de vie en bonne santé, tout ce qui fait la vie quotidienne va mal. C’est un vrai recul de la civilisation dans ces pays.
Comment expliquer que le FN soit donné si haut dans les intentions de vote pour les élections européennes et comment le combattre ?
Les partis centraux, le PS et l’UMP,……..Lire la suite sur DirectMatin.fr
Le problème, c’est le coût du capital !
Record historique : 40 millions d’Européens sont en situation de sous-emploi, c’est-à-dire exclus d’un emploi à temps plein. Face à une politique de l’offre qui plonge la France et l’Europe dans la dépression, la clé de la sortie de crise réside dans le coût du capital. Quatre raisons principales en font le fauteur, le prolongateur, et l’accompagnateur de la crise économique. Sortir de cette dernière par le haut impose de tirer le coût du capital vers le bas.
1°) Valeur ajoutée : le capital rafle la part du lion
La part de la valeur ajoutée (c’est-à-dire des richesses produites par le travail) que s’approprie le capital ne cesse d’augmenter. Il comprime les salaires, l’investissement, les contributions fiscales. Les entreprises françaises distribuent aujourd’hui 7 fois plus de dividendes qu’il y a 20 ans (9% de la valeur ajoutée, record depuis la seconde Guerre mondiale). Outre cette accumulation de capital débordante, les entreprises imposent au contribuables de financer leurs taux de profits : les grandes entreprises bénéficient annuellement de plus de 30 milliards € d’exonérations de cotisations sociales et 172 de niches fiscales. Bref, ce nouveau cadre financier contribue à l’explosion de la part du capital dans le revenu national (de 25 % en 1980 à 35 % en 2010).
2°) Le capital alimente la rente et paralyse l’investissement
Le coût du capital s’exprime par deux autres biais, fortement dégressifs (qui touchent plus les petites que les grandes entreprises). Tout d’abord, les actifs immobiliers, dont la hausse des prix à la location prend à la gorge de nombreuses PME. Ces dernières transfèrent leurs gains de productivité directement aux propriétaires dont la rente lucrative s’accroît, au lieu de les investir économiquement. Ensuite, l’inflation des taux de crédit (liée à la construction oligopolistique du marché bancaire) auxquels sont soumises les entreprises. Elle détourne la valeur ajoutée des entreprises vers les créanciers, et empêche, par ses obligations de retours sur « investissement », la mise en place de nombreux projets économiques utiles, sociaux, écologiques, rentables… dont la rentabilité demeure inférieure à 10 %!
3°) Le capital contre l’emploi
Conséquence de cette ponction grandissante du capital sur la valeur créée par les salariés : consommation basse, crédit cher, investissement en berne, indicateurs de gestion orientés vers le rendement à court terme… aussi les plans sociaux se multiplient-ils. Dernier exemple, Alcatel-Lucent, qui annonce la suppression de 20% des effectifs français (900 postes). Les salariés paient au prix fort les erreurs de dirigeants obsédés par la création de valeur actionnariale à court-terme, au mépris de la stratégie industrielle et de la recherche technologique.
4°) Le capital contre l’environnement
Le système capitaliste fonde en outre une logique extractiviste, productiviste et consumériste qui a pour résultat l’épuisement des ressources naturelles, la destruction de la biodiversité, le dérèglement climatique, la pollution de l’air, de l’eau et des sols, l’extension des transports de biens. Ces dégradations menacent la possibilité même d’une vie sur terre.
Face à cela, nous proposons l’écosocialisme, prolongement de la dimension internationale de la lutte anti-capitaliste dans la revendication universelle d’une planète vivable pour tous les êtres vivants. Il implique de revoir nos choix de production et de consommation énergétique, de rechercher des filières vertes, de repenser l’agriculture, d’organiser le transfert modal en privilégiant le fret ferroviaire et fluvial, d’imaginer la reconversion de notre outil industriel et de refuser la publicité et l’obsolescence programmée. Bref, mener une déflation vigoureuse du capital.
Notre ambition consiste à replacer la question du capital, son coût, son allocation, son appropriation, au centre du jeu politique. Deux axes y président : abaisser son coût pour définanciariser l’économie (reconquérir le marché intérieur, relancer la recherche et développement, réorienter l’épargne nationale vers les investissements productifs et les besoins sociaux) ; socialiser le capital, via des outils fiscaux (« révolution fiscale ») permettant d’élargir l’assiette d’imposition des revenus du capital, et des outils juridiques (« socialisation progressive ») permettant à plus long terme d’assurer un renversement de la propriété etun véritable pouvoir des salariés, exercé sous le contrôle de la Nation. Enfin l’enjeu démocratique dépasse le strict cadre des entreprises et rejoint l’urgence démocratique, devant l’émergence d’une société de rentiers, où l’héritage remplace le mérite, où les champs politiques et médiatiques sont captés par des fraudeurs et des corrompus aux patrimoines exorbitants.
Le grand chaos
Virage sur l’aile de Jean-Marc Ayrault. Alors qu’il se contentait de répéter que la TVA serait augmentée au 1er janvier, le voilà qui annonce la « remise à plat » fiscale. Cela ressemble plus à une turbulence qu’à un changement de cap. Rarement un chantier de cette importance aura été lancé dans une telle confusion. La cause en est simple. Hollande, après qu’on l’ait vu s’occuper en direct à la télévision des conditions du retour de Leonarda, reste obstinément silencieux sur ce qui fut sa promesse centrale depuis la primaire socialiste. Cahuzac s’engouffra dans ce mutisme béant en annonçant que la grande réforme fiscale promise par Hollande était achevée. Moscovici souffla ensuite sur les braises du « ras-le-bol fiscal ». Hollande promit la pause pour 2014, Ayrault le contredit en parlant de 2015. Un nouveau palier dans le désordre balaya ces controverses quand la pause fit place à ce grand chambardement. Pour 2015 annonce Ayrault. Ça prendra le temps du quinquennat corrige Hollande en déplacement en Italie. Qui croire ? Si c’est le chantier du quinquennat, c’est à Hollande d’annoncer ses intentions plutôt qu’au sursitaire de Matignon.
Le chaos est au pouvoir. Après que des élus PS aient réclamé publiquement sa tête, Ayrault cherche sans doute un sursis en s’installant comme pilote d’une réforme au long cours. Qu’en penser pour ce qui nous intéresse, l’indispensable révolution fiscale ? D’abord les orientations de l’exécutif sont toujours floues et parfois très inquiétantes. Hollande a déclaré que l’un des objectifs de la réforme devait être la compétitivité, synonyme dans sa vision étroite de baisse de la contribution des entreprises, notamment les grosses tournées vers les marchés étrangers. Moscovici avait déjà promis au MEDEF de futures baisses de cotisations patronales. Le gouvernement lorgne notamment sur les prestations familiales, financées exclusivement par les cotisations des employeurs, qu’il a commencé à rogner. De tels projets, de même qu’un changement du mode de financement de la protection sociale, expliquerait pourquoi la réforme commence par des entretiens avec les organisations patronales et les syndicats de salariés.
Ensuite, la méthode d’Ayrault recèle une arnaque fondamentale. La position des organisations syndicales et professionnelles sur les questions fiscales est connue. C’est un sujet sur lequel elles ne manquent pas de propositions… contradictoires. Les syndicats salariés récusent ainsi unanimement la hausse de la TVA, comme l’Union Professionnelle des Artisans. Le MEDEF la promeut de longue date. Les syndicats salariés plaident pour une augmentation des cotisations patronales. Le MEDEF la refuse avec obstination. Ce n’est pas surprenant : dans le partage des richesses, il n’y a pas d’accord « gagnant-gagnant », il y a le résultat de la lutte et du rapport de forces. Le gouvernement ne peut donc se contenter de faire la synthèse d’un tour de table. Il doit s’engager d’un côté ou de l’autre et ne peut le faire qu’au nom de l’intérêt général. S’il se tait ou multiplie les messages opposés, nous savons ce qu’il a fait jusqu’ici. Sur les retraites, il a satisfait le MEDEF. Sur la TVA aussi. Contrairement dans les deux cas aux promesses faites aux Français.
Il est significatif que le pouvoir prétende ouvrir un chantier aussi brûlant en dénonçant la mobilisation du Front de gauche le 1er décembre mais en s’accommodant de celles organisées par les secteurs patronaux. Ce sont des organisateurs de défaites. En marchant sur Bercy dimanche, nous ne commettrons pas la bêtise de contempler leur déroute.
Réforme fiscale • A peine annoncée, déjà reportée
Après des mois passés à annoncer par la voix de divers ministres et du président lui-même que le temps de la réforme fiscale était terminé, le 19 novembre le premier ministre a tout d’un coup déclaré qu’il était nécessaire de tout remettre à plat. Une lueur de lucidité ? Ou plutôt une tentative de sortir par le haut d’une situation où le gouvernement est coincé entre poujadisme fiscal d’un côté et exaspération à gauche et au niveau syndical face aux reculades constantes devant les exigences de la finance et de divers lobbies ? Jean-Marc Ayrault, dans son interview aux Echos, annonçait donc cette réforme pour le budget 2015. Cet engagement n’aura duré qu’une journée. Le lendemain, François Hollande indiquait « la réforme fiscale prendra le temps du quinquennat » ! Une fois de plus, la tête de l’état donne l’impression de ne pas savoir ce qu’elle veut.
Par contre, il y a bien un principe libéral sur lequel ce gouvernement ne lâche pas : « Revenir sur la hausse de la TVA pour certains secteurs, ce serait revenir sur la baisse du coût du travail ». Quelle fermeté ! Et quelle différence avec les reculs sur la fiscalité en direction des plus riches. Des études parues ces derniers jours démontrent toutes que la fiscalité, dans son ensemble, s’est alourdie sur les ménages et allégée pour les entreprises. Avec ses reculades, le PS est en train de valider l’idéologie libérale du moins d’impôts. Aussi, catégories après catégories, tous les intérêts corporatistes partent à l’assaut.
C’est maintenant au tour des céréaliers de bloquer Paris contre la réforme de la PAC, dont le seul aspect positif est justement de rééquilibrer un peu les aides alors que jusqu’ici elles favorisent surtout les exploitants les plus riches, surtout les céréaliers, aux dépens de tous les autres agriculteurs et des éleveurs ! Après la mobilisation contre l’écotaxe et pour la défense du modèle agroalimentaire productiviste, la FNSEA défend maintenant les gros contre les petits. Pas de surprise. Mais il serait temps que ceux qui ont appelé à manifester à Quimper derrière ce syndicat, se rendent compte qu’on ne peut pas défendre les droits des salariés, des petits agriculteurs et l’environnement aux côtés de ceux qui ont toujours été les premiers défenseurs du modèle libéral et productiviste.
Quant à la réforme fiscale, il ne faut rien lâcher, car une réforme fiscale avec comme base la poursuite de la baisse du coût du travail et des dépenses publiques ne peut se faire qu’au détriment des salariés.
La marche du 1er décembre à l’appel du Front de Gauche, contre l’austérité, pour la taxation du capital, pour l’annulation de la hausse de la TVA, est donc encore plus d’actualité.
Martine Billard,
co-présidente du Parti de Gauche
Quelle belle semaine pour…la droite!
En une semaine, en 5 jours, d’un lundi 18 novembre à un vendredi 22 novembre, la droite française aura obtenu ce qu’elle n’avait pas fait, ou presque, en 10 ans. Ce gain obtenu par la droite française est le fruit d’un don inestimable pour elle du gouvernement de « gauche » de Jean-Marc Ayrault sous la présidence de François Hollande. On exagère? Et bien pour démontrer notre propos, nous n’allons même pas analyser l’actualité politique de cette semaine, nous allons nous contenter de l’énumérer. Cependant, sachez le, cette énumération permettra à elle seule de dévoiler ce qu’est désormais le parti au pouvoir, pas à travers les mots qu’il prononce via une aile droite ou une aile gauche, mais au travers de ses actes.
Pudiquement, l’air de rien, comme si de rien n’était, lundi 18 novembre le premier ministre annonce une remise à plat de la fiscalité. Enfin la promesse de Big Bang fiscal de Hollande au meeting du Bourget, enfin la guerre à la finance va commencer. Enfin, la gauche est entendue! Et bien pas vraiment. La mise à plat de la fiscalité consiste à poursuivre la politique insensée d’austérité et de rigueur. Ainsi, apprenons nous, comme ça, l’air de rien, comme si de rien n’était, 15 milliards d’économie sur le budget de fonctionnement du pays en 2015, en 2016, en 2017. La droite est exaucée!
Pudiquement, l’air de rien, comme si de rien n’était, mardi 19 novembre, le ministre du travail, Michel Sapin, déclare les élections des conseillers des prud’hommes trop chers. La représentation démocratique des salariés dans une instance supposée réguler les conflits dans le monde du travail a donc un prix. Et ce prix vaut pour suppression pure et simple de l’élection démocratique. Ainsi, les magouilles entre amis vont pouvoir se dérouler à l’abri des regards indiscrets, ainsi, le rapport de force au sein des prud’hommes ne sera plus le fruit d’un vote mais de tractations. A ce jeu chacun sait qui est le plus fort: le Medef. Avec l’Ani hier et la suppression de l’élection par les salariés des conseillers aux prud’hommes la droite est exaucée!
Pudiquement, l’air de rien, comme si de rien n’était, mercredi 20 novembre, le ministre de l’économie, Moscovici, annonce la nomination à la tête du trésor d’un cadre dirigeant de la banque BNP. Ainsi, découvrons nous que notre haute fonction publique, qui se vise pour objectif, en théorie, le service rendu au public et aux citoyens, n’est pas assez compétente. Ainsi et surtout découvrons nous que sous l’ère Hollande, le trésor de la nation sera géré par un cadre de la finance qui en connaît toutes les ficelles. Nous apprenons donc la mise sur les marchés financiers du trésor de la France. La droite est exaucée!
Pudiquement, l’air de rien, comme si de rien n’était, vendredi 22 novembre, le gouvernement annonce que le vote sur le projet d’allongement de la durée de cotisation sur les retraites sera un vote bloqué! Et pourquoi donc? Parce que le Sénat avait ouvert une brèche énorme en repoussant en bloc ce projet et avait ainsi démasqué l’aile gauche du parti socialiste qui s’était abstenue quelques jours plus tôt, permettant ainsi à la loi de passer. Désormais à visage découvert, la voilà, cette aile gauche du PS, contrainte de voter contre car elle n’a plus aucune excuse si elle veut encore prétendre au « label rouge » qui rend éventuellement crédible les discours sur la défense des classes populaires et moyennes. Rappelons pour mémoire, et quand même aussi pour rigoler un peu face à autant de tragique et de faillite politique, qu’en 2010 le parti socialiste dans sont entier dénonçait fermement la pratique du vote bloqué quand « l’incarnation du mal à droite » l’utilisait pour faire passer une injuste réforme des retraites. Cet homme s’appelait Nicolas Sarkozy. Mais depuis, la promesse 60 du parti socialiste a volé en éclat! Finalement, la droite est exaucée!
Pudiquement, l’air de rien, comme si de rien n’était, au lendemain d’un conseil national qui devait, au PS, investir les candidats aux élections municipales et européennes, Solférino adresse un message limpide aux socialistes qui peuplent encore la rue de Solférino: rentrez dans le rang! Ils indiquent clairement que leurs mots, leurs écrits, leurs réunions ne servent à rien. Ils affirment hautement que les quelques récompenses de postes obtenues ça et là par les rares socialistes qui campent encore au PS ne signifient en rien qu’ils deviennent des « Personna Grata ». Enfin ils indiquent ce que sera la politique du gouvernement socialiste au lendemain des élections municipales et européennes. Cette politique sera conforme aux exigences de Bruxelles et les municipalités, frappées par l’austérité, n’auront plus qu’à suppléer la carence de l’état
. A celles et ceux qui y croient encore à ce parti au pouvoir qui exauce tous les désirs d’une droite qui ne lâche rien et et accentue chaque jour la pression chaque fois qu’il y a recul, au travers des bonnets rouges lou des « manifestants pour tous », au travers des geonpis ou du Medef, il est temps de le leur dire: »vous allez tomber de haut ». Car cette semaine, comme les semaines précédentes et comme les semaines qui viendront, à la fin, la droite est exaucée! Alors, lorsqu’au congrès « socialiste » de 2015, à l’issue d’une sombre nuit des résolutions le résultat tombera, la défaite sera totale. L’aile droite sera, comme toujours, exaucée!
Vinci, SNCM : le double jeu de la Commission européenne
Crédit photo photosdegauche.fr (michel_soudais)
Marie Batoux et Corinne Morel Darleux, du Parti de gauche, soulignent l’incohérence, selon elles, des décisions prises à Bruxelles, qui autorise l’Etat français à aider la filiale du groupe Vinci en charge de Notre-Dame-des Landes, mais pas la SNCM, qui assure le service public de transport entre la Corse et le continent.
A Bruxelles, la concurrence est libre et non faussée… Enfin, ça dépend des fois. C’est ainsi qu’on apprend que la Commission européenne vient d’autoriser l’État français à verser 150 millions d’euros à la filiale de Vinci en charge de la réalisation de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, et dans le même temps qu’elle réclame en tout 440 millions d’euros à la SNCM pour remboursement d’aides du même État.
Voilà qui a de quoi étonner. D’un côté, le groupe Vinci, qui en 2011 affichait 1,9 milliard de résultat net. De l’autre, la SNCM, compagnie d’utilité publique, dont le chiffre d’affaires annuel n’atteint pas le seuil des 440 millions que lui réclame aujourd’hui la Commission européenne !
Pour que la SNCM redevienne un service public, il faut désobéir à l’Union
Celle-ci s’appuie, pour réclamer cette somme à la SNCM, sur la requalification en aides d’État de la recapitalisation au moment de la vente. La Commission européenne justifie ainsi la décision : « Les interventions des pouvoirs publics en faveur d’entreprises peuvent être considérées comme ne constituant pas des aides d’État au sens des règles de l’UE dès lors qu’elles sont effectuées à des conditions qu’un opérateur privé guidé par les critères du marché aurait acceptées (principe dit de l’investisseur en économie de marché) ». Mais quel opérateur privé dans un système capitaliste privilégie la continuité de service public plutôt que ses profits ? Les salariés en lutte, qui se font traiter de « mafieux » pour vouloir maintenir les traversées et l’emploi, le savent : la Corse n’est pas qu’une destination touristique ! 300 000 personnes y vivent, et plus du quart des natifs corses vivent sur le continent. Tous se déplacent toute l’année entre PACA et la Corse. Toutes et tous sont nos concitoyens et vivent sur le territoire de la République française. Ils ont droit à la mobilité et à la continuité d’un service public des transports ! Seulement voilà, en période « basse », cela est bien moins lucratif. Alors qui va prendre en charge des traversées nécessaires mais peu, voire pas rentables ? Pas le concurrent direct Corsica ferries, c’est certain. Il serait plus que temps de revenir à un véritable service public de transport entre la Corse et le continent.
Ce qui de fait n’est pas tout à fait le cas : l’attaque de la Commission européenne s’inscrit en réalité dans un contexte de délégation de service public attribuée en septembre à la SNCM. Rappelons que le capital de la SNCM a été ouvert au privé par le gouvernement de Villepin, permettant ainsi à Veolia, numéro un mondial de l’eau et des déchets de devenir actionnaire indirect de la SNCM par l’intermédiaire de Transdev, sa co-entreprise avec la Caisse des Dépôts, qui détient 66 % du capital. On est donc loin d’un monopole de service public. Pourtant, la Commission européenne se montre beaucoup moins sourcilleuse quand il s’agit des 150 millions d’euros perçus par Corsica ferries de la part de l’Etat français par le biais de l’aide au passager. C’est d’ailleurs ce groupe, écarté de la délégation de service public, qui avait déjà saisi la justice européenne en 2007.
Corsica Ferries bénéficie pourtant déjà d’un « avantage concurrentiel » grâce à la mise en concurrence entre travailleurs organisée par l’Union européenne, qui permet aux compagnies low-cost de faire du dumping social. Quand une compagnie maritime peut choisir le registre de son pavillon, la Commission lui permet en réalité de respecter ou non le droit du travail français. Démarche singulière qui permet à des opérateurs privés de contourner les lois françaises pour assurer une traversée d’un port français à un autre port français. En choisissant un pavillon de régime international, une compagnie peut ainsi recruter un personnel qui ne parle pas la même langue, ne pas respecter le salaire minimum défini par la loi française et les droits des travailleurs.
Il faut donc changer ces règles européennes, ou leur désobéir. Le ministre Cuvillier l’avait promis à sa dernière visite à Marseille, il ne laisserait pas couler la SNCM. Il est temps de passer du double discours aux actes clairs. … lire la suite sur Mediapart
Bretagne: les Bonnets rouges siphonnés par l’extrême-droite
Les Bonnets rouges ont bien du mal à endiguer la récupération de leur mouvement par l’extrême-droite. Un groupuscule identitaire lance une souscription estampillée du couvre-chef breton, après avoir tenté de récupérer la propriété de la marque « bonnets rouges ».
Le mouvement de contestation breton a bien du mal à endiguer la récupération de l’extrême-droite. Malgré l’annonce d’une charte (toujours en attente) « pour que ces gens-là ne puissent pas se retrouver dans notre combat », et les dénégations du maire de Carhaix Christian Troadec -« On refuse le soutien de Le Pen ou du FN, on n’en a pas besoin, il n’est pas question que ces gens puissent se rallier -dans Libération)- les leaders des 30.000 manifestants à Quimper fin octobre perdent chaque jour du terrain face aux coups de boutoir de groupuscules dans la mouvance du Front national.
Le Parti de Gauche soutient les mobilisations du 23 novembre en Bretagne
L’ampleur des destructions d’emploi dans les filières agricoles et industrielles en Bretagne n’est pas une fatalité.
Alors que les solutions à ces drames sociaux résident dans la relocalisation de l’emploi, la remise en cause du cadre de concurrence européenne, et le financement de la transition écologique par une révolution fiscale, le Gouvernement se borne à un face à face avec un patronat cynique qui ne fait que demander encore et toujours plus d’exonérations et de flexibilité du travail.
Pour affirmer leurs revendications à l’abri du cynisme patronal qui licencie et qui pollue, les syndicats appellent aujourd’hui à se mobiliser dans les 4 départements Bretons :
A Lorient (10h30), à St-Brieuc (10h30) à Rennes (11h), et à Morlaix (15h).
A la suite de la manifestation du 2 novembre à Carhaix qu’il avait amplement soutenu, le Parti de Gauche sera présent aux 4 manifestations départementales du 23 novembre.
Raquel Garrido, Secrétaire Nationale du PG, sera présente à Rennes à 11h et à Morlaix à 15h.