COP19 • Conférence climat à Varsovie : du privé, du charbon, et au final… du vent
Déclaration du Parti de Gauche.
Les grandes puissances mondiales étaient réunies à Varsovie pour la 19e conférence des parties (COP), sommet de négociations internationales sur le climat qui vient de s’achever ce 22 novembre. Alors même que l’Organisation Météorologie Mondiale (OMM) vient d’annoncer un nouveau pic exceptionnel de concentration de Co2 dans l’atmosphère, ce fut une fois de plus le bal des incapables.
La conférence était déjà mal engagée avec l’introduction de grandes entreprises privées – dont Arcelor Mittal ou BMW – dans le cycle des négociations… Et jusqu’au mobilier ! Le Réseau Action Climat a ainsi témoigné de la surprise des délégués découvrant des distributeurs d’eau siglés Alstom et des fauteuils Emirates ! Elle s’est mal poursuivie avec l’absence marquée de remise en cause du fonctionnement du marché carbone. Elle s’est enfin très mal terminée avec le retrait de la conférence des grandes ONG et associations environnementales (Greenpeace, WWF, Oxfam, Amis de la Terre entre autres), mais aussi de la Confédération syndicale internationale (CSI-ITUC) la veille de la clôture, toutes regrettant qu’une fois de plus cette conférence n’ait abouti qu’à du vent.
Comme si ne suffisait pas la proposition ahurissante de la Pologne d’un « sommet du charbon et du climat », les États-Unis ont encore pesé lourd dans la balance en refusant tout accord contraignant ainsi que tout traitement différencié des pays développés et des pays en développement. « Il faut laisser l’idéologie à la porte » a même déclaré le négociateur américain Ted Stern. Ainsi la prise en charge de la responsabilité qui leur incombe est balayée d’un revers de la manche par les États-Unis.
Le Canada, le Japon et l’Australie ont quant à eux révisé à la baisse voir carrément effacé de leurs tablettes tout objectif contraignant. L’Union européenne fait du sur-place, et les ministres français Pascal Canfin et Laurent Fabius répètent en chœur que le gouvernement français veut « un accord applicable à tous, juridiquement contraignant et ambitieux, c’est-à-dire permettant de respecter la limite des 2 °C ». En l’absence de toute volonté politique internationale et au vu de la politique en matière d’écologie du gouvernement Ayrault, cela prêterait à sourire si ce n’était pas d’urgence climatique dont il était question !
Il sera dès lors difficile de trouver un point d’accord sur la feuille de route pour le sommet de Paris de 2015, et encore plus de voir les pays développés s’engager concrètement dans le sens de la mise en place d’un objectif intermédiaire en ce qui concerne l’aide apportée aux pays en développement et les 60, puis 100 milliards de dollars par an promis lors de la conférence de Copenhague.
On le constate une fois encore, l’Union Européenne est paralysée par son credo libéral, qui l’empêche tout à la fois de reconnaitre l’inefficacité du système d’échange des quotas d’émission (SEQE) et de proposer d’une même voix d’autres solutions. Pire, elle s’obstine : nulle trace, dans le rapport du parlement et du conseil européen sur la conférence de Varsovie, de la mise en place d’un tribunal climatique au niveau international. Ce rapport est resté enfermé dans la promotion aveugle du marché carbone et des mécanismes de marché pour résoudre la crise climatique. Les mêmes recettes libérales qui ont prouvé leur incapacité ont donc encore et toujours la faveur de l’Union Européenne. Et il n’a choqué aucune de ces belles personnes que cette conférence de Varsovie fasse la part belle aux grands industriels internationaux, qui sont les principaux pollueurs-bénéficiaires au niveau de l’Union Européenne de ces mécanismes de marché.
À regarder la crise climatique par le petit bout de la lorgnette en privilégiant les intérêts financiers et de court-terme, les négociations entre grands oligarques de la planète sont vouées à l’échec. À ce stade de main mise des multinationales et de leurs représentants sur les négociations internationales, nous n’avons jamais eu autant besoin que se lève un grand mouvement citoyen et que se réalise l’unité des forces sociales et écologiques. Eux seuls semblent encore en mesure d’inverser le cours des choses.
Le Parti de Gauche et ses militants s’engagent à tout mettre en œuvre pour y contribuer.
15 novembre 1884
C’est paradoxalement à Berlin que commence à s’écrire, avec l’ouverture d’une conférence le 15 novembre 1884, le destin de l’Afrique contemporaine. Les douze principales puissances européennes, du Portugal à la Russie, plus l’Empire ottoman et les Etats-Unis, se réunissent autour de Bismarck pour organiser le partage du continent noir. Comme l’annonce joliment l’Acte principal de cette conférence « au nom du Dieu Tout-Puissant », il s’agit de « régler, dans un esprit de bonne entente mutuelle, les conditions les plus favorables au développement du commerce et de la civilisation dans certaines régions de l’Afrique, et (…) de prévenir les malentendus et les contestations que pourraient soulever à l’avenir les prises de possession nouvelles (…) » Une opération en somme de diplomatie européenne, à laquelle aucun Africain n’est convié, qui doit prévenir les frictions suscitées par la trop grande avidité et rivalité des prédateurs européens.
Car s’il n’est pas encore question de colonialisme – l’Afrique est alors très imparfaitement connue et les investissements semblent trop faramineux pour être un jour rentables -, les grandes puissances cherchent à acquérir des zones-clés favorables à leur commerce ou à occuper un maximum d’espace pour bloquer l’adversaire. France et Grande-Bretagne en particulier se marquent à la culotte et organisent des expéditions qui ont pour mission de signer des traités d’amitié et de protectorat avec les chefs locaux de façon à se constituer des zones d’influence. Ainsi commencent à se tracer au cordeau des lignes, des frontières qui ne correspondent guère à de quelconques réalités, mais qui seront source de conflits ultérieurs entre Africains même.
La conférence de Berlin entérine ainsi le partage du bassin du Niger entre la Grande-Bretagne et la France, celui du Congo entre cette dernière (500 000 km2) et Léopold II, roi des Belges, lui un réel visionnaire du colonialisme, qui accapare à titre personnel pas moins de 2,5 millions de km2… Alors qu’en 1880, les Européens n’occupent que 1/10 de l’Afrique, 20 ans plus tard, elle le sera dans sa totalité.
Partenariats public-privé • Plus chers, moins performants, antidémocratiques
Depuis dix ans, le recours aux partenariats public-privé (PPP) explose. Ces contrats permettent à la puissance publique, notamment les collectivités territoriales, de confier à un opérateur privé le financement, la construction et l’exploitation d’un équipement pour une durée déterminée. Les élections municipales sont l’occasion de lancer une offensive contre cette capture par les grands trusts d’investissements essentiels pour la vie quotidienne. Présentés comme la preuve de l’efficacité supérieure de l’initiative privée sur l’intervention publique, les PPP démontrent en fait le contraire.
Précarité et mauvaise qualité
Les PPP conduisent tout d’abord à une moindre qualité. Pour les salariés, ils accroissent les inégalités. La personne publique recourt à des consultants, les mêmes qui travaillent à construire l’offre des groupements privés, d’où une rente pour les consultants employés par les deux parties. On voit petit à petit une imposition « douce » des méthodes du management privé et des conditions de travail dégradées qui vont avec. La rémunération exorbitante d’experts financiers et juridiques impose (à budget constant) une précarisation du personnel d’entretien. C’est la fin de l’échelle des salaires resserrée de la fonction publique.
Les usagers sont aussi perdants. L’organisation en flux tendu avec des ressources limitées (pour accroître les profits), produit des services de qualité réduite. Dans le cas de l’université Paris-Diderot, par exemple, premier PPP de cette ampleur dans l’enseignement supérieur, le tribunal administratif a déclaré la moitié des bâtiments inaptes à l’accueil du public, car Vinci s’est affranchi des règles de sécurité incendie. Bilan, ce défaut de qualité dans des bâtiments déjà occupés par les étudiants va entraîner des délais et des travaux presque aux seuls frais de l’université.
Un coût plus important
Et c’est la source du deuxième échec des PPP : selon la Cour des Comptes (2008), ils demeurent beaucoup plus chers au final, notamment car la dépense est étalée sur plusieurs années. Voilà où conduit l’idéologie hostile à l’endettement public : ne pas emprunter de somme élevée à court-terme amène à payer bien plus au final en cachant le prix réel. L’effet-prix réapparaît au niveau de l’emprunt, plus cher pour de nombreux groupes privés que pour l’Etat, la différence étant supportée par les contribuables. Confier ces travaux à divers groupes privés empêche enfin les économies d’échelle que permettent des équipements standards nationaux.
Les attentes de la puissance publique sont souvent ignorées en phase de conception, alors qu’au bout de la chaîne de production, c’est elle qui supporte les coûts et les risques de défaillance. Ainsi, le PPP du centre Hospitalier Sud Francilien a cumulé un retard de huit mois et 8000 erreurs de construction. Pourtant, ces défaillances, imputables à Eiffage, seront à la charge de la collectivité avec une réévaluation à la hausse des loyers et un surcoût de 100 millions d’euros pour des travaux non prévus dans le contrat originaire : le PPP empêche toute flexibilité et toute adaptation du service, puisque la puissance publique passe un contrat, et doit payer toute modification si le contexte change ! En plus du contribuable, l’usager est aussi pénalisé par ces projets qui répondent aux logiques financières avant les besoins humains concrets. L’hôpital de Jossigny en Seine-et-Marne a confié son parking pour 30 ans à la société Vinci, qui impose un stationnement payant à tous les usagers. Ainsi, aller à l’hôpital ou rendre visite à un proche – rappelons que les plus pauvres sont plus touchés par les problèmes de santé ! – oblige à payer un groupe privé. Il s’agit donc ni plus ni moins que de racket organisé.
PPP ou écosocialisme ! En juillet 2012, l’association Nord Écologie Conseil a porté plainte contre X pour « pollution de nappe phréatique ». Elle vise le déversement par Elisa, filiale du groupe Eiffage, de plus de 60.000 tonnes de cendres volantes dans les galeries souterraines situées en-dessous du chantier… qui menacent d’entrer en contact avec la nappe phréatique : en plus des usagers, des salariés, des contribuables et des électeurs, la loi du profit menace aussi les générations futures ! |
Non à la finance !
Les PPP promeuvent la financiarisation de l’économie et la rente. Les services publics deviennent de simples actifs dans des portefeuilles d’action : ils doivent rapporter des dividendes. Le marché du PPP est, de par ses procédures, oligopolistique : 3 trusts se répartissent 92% des grands projets (Vinci, Bouygues et Eiffage), d’où des suspicions d’ententes, corruption, favoritisme…
Enfin, les PPP sont une des exigences austéritaires fondamentales de l’Union européenne : « les partenariats public-privé peuvent aider les autorités publiques à créer de l’emploi en continuant à investir dans le futur, tandis que nous mettons en œuvre des stratégies de sortie visant à ramener les finances publiques à l’équilibre. (…) Nous souhaitons que les autorités publiques utilisent davantage et plus efficacement les PPP.» (Barroso, 2009). L’Union européenne soutient obsessionnellement ce mode de financement dans l’intérêt des grands groupes privés !
Ainsi, aux municipales, contre les PPP nous disons : les services publics doivent être démocratiques, efficaces, et peu chers. La municipalisation, c’est automatique !
L’écotaxe Le PPP choisi pour récolter l’écotaxe est le plus cher jamais signé par l’Etat français : 3,2 milliards d’euros versés sur 13 ans à la société « Ecomouv » (détenue à 70% par une entreprise italienne d’autoroutes, Autostrade). Le contrat qui lie l’Etat à la société italienne demeure confidentiel. Le coût de la collecte par Ecomouv est estimé à 20% des recettes de la taxe (240 millions) versés chaque année à Ecomouv : vingt fois plus que le coût moyen de recouvrement de l’impôt en France. De plus les services des douanes seront chargés de poursuivre les contrevenants, au frais de l’Etat. L’écotaxe devait être mise en place dès avril 2013 mais Ecomouv n’était pas prête ! En négation de tous les principes républicains, l’écotaxe signe le retour à la « ferme générale », la perception de l’impôt par un acteur privé, abolie par la révolution de 1789. Le PPP a subi une procédure pour corruption : le tribunal administratif de Cergy-Pontoise avait cassé l’appel d’offre confiant le marché à la société Ecomouv à la suite d’un signalement au service central de prévention de la corruption fait par Pierre Chassigneux, ex-président de la SANEF – société française en lice pour le contrat. En effet, dans ce PPP, le cabinet Rapp Trans, conseiller de l’Etat, était aussi conseiller d’Autostrade…. Mais Thierry Mariani, alors ministre des transports, a fait appel de la décision du tribunal et obtenu satisfaction au Conseil d’Etat. Pierre Chassigneux a subi des pressions et a été remplacé par Alain Minc à la tête de la SANEF. |
Les 20 000 et cinq de Roanne
Jean-Paul, Cristel, Gérald, Didier, Christian et les autres… Nous étions 20 000, le 5 novembre, à soutenir les cinq de Roanne qui comparaissaient pour la 3e fois devant les tribunaux, 20 000 à contester cet acharnement antisyndical. Rappelons que le crime originel de ces syndicalistes de la CGT est d’avoir tagué, en 2010, un trottoir et un mur de slogans contre la réforme des retraites. Après une condamnation à 2 000 euros d’amende chacun et une inscription au casier qui signifiait pour les cinq fonctionnaires la révocation, un jugement en appel les dispensait de peine. Ils furent néanmoins convoqués en mai 2013 pour subir un prélèvement ADN qu’ils refusèrent. Nouvelle intimidation : la police fit irruption à l’aube à leur domicile, perquisitionna (!), les embarqua pour une garde à vue et le tout fut suivi d’un nouveau passage en correctionnelle, le 5 novembre. Verdict le 17 décembre prochain.
La volonté d’impressionner le mouvement syndical paraît d’autant plus manifeste que le cas des cinq de Roanne n’est pas isolé. Il fait écho à une cinquantaine d’autres selon la CGT, dont une poursuite pour distribution de tracts sur la voie publique, des mises en examen pour manifestations de soutien à un collègue licencié abusivement, etc. Sans parler du recours au FNAEG (fichier national des empreintes génétiques) créé à la suite de l’émotion suscitée par des crimes sexuels puis aménagé par Sarkozy dès 2003. Celui-ci élargit alors le fichier aux infractions mineures comme l’arrachage d’OGM, les tags etc. et permit d’y faire figurer les simples suspects. Un refus de prélèvement expose à une peine pouvant aller jusqu’à un an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende. A ce jour, 2 millions de personnes y figureraient dont 80% de présumés innocents. Un dispositif de classe qui s’inquiète des « dégradations » mais pas des casses d’usine et qui dans les 137 infractions répertoriées a « oublié » la délinquance financière.
Il ne faut pas s’étonner que la droite ait fait le boulot. Elle était au pouvoir pour ça. Mais on déplore qu’une gauche proclamée ne soit pas revenue sur un dispositif aussi scélérat que le FNAEG et se soit refusée « à entrer dans la logique de l’amnistie » de syndicalistes incriminés pour avoir seulement exercé des droits démocratiques. Les 20 000 qui se sont réunis autour des cinq de Roanne ont eux compris où était leur devoir. Nous serons encore plus nombreux la fois prochaine dans la rue pour défendre les nôtres.
Jean-Luc Bertet
Recours au vote bloqué : Ayrault, isolé, gouverne contre sa majorité
Le gouvernement Ayrault a décidé de tordre le bras du Parlement sur la réforme des retraites en imposant un vote bloqué mardi prochain sur l’ensemble du texte.
Jean-Marc Ayrault gouverne contre sa propre majorité à qui il veut imposer une baisse déguisée des pensions en reportant la date de revalorisation.
En 2010, c’est Nicolas Sarkozy qui recourait au vote bloqué au Sénat pour imposer la fin de la retraite à 60 ans.
Trois ans après, François Hollande recourt à la même brutalité pour imposer la retraite à 66 ans.
Pour reprendre les mots du PS contre Sarkozy en 2010, « le vote bloqué déshonore et discrédite le gouvernement et le Président ».
La marche du 1er décembre pour la révolution fiscale sera aussi une dénonciation de cette politique et de ces méthodes autoritaires.
Economie • Assez parlé du coût du travail ! Combien nous coûte le capital ?
Une interview de Guillaume Etiévant, Secrétaire national du Parti de Gauche.
Ce n’est pas le travail qui coûte cher mais la rémunération du capital
Contrairement à ce que prône le patronat, ce ne sont ni le coût du travail ni la rigidité du marché du travail qui plombent la compétitivité des entreprises.
Ce sont les salariés par leur travail qui créent les richesses. Diviser par deux les dividendes libérerait 120 milliards d’euros pour les investissements productifs, créerait de l’emploi, permettrait de financer la protection sociale et de diminuer le déficit de l’état.
Vote bloqué sur la réforme des retraites : Le Gouvernement resserre la muselière du Parlement
En décidant de recourir au vote bloqué sur la réforme des retraites le gouvernement confirme sa vision anti-démocratique des institutions françaises. Pour lui, le Parlement n’a de raison d’être qu’aux ordres de l’Elysée.
Alors qu’en 2010 le PS avait reproché à Nicolas Sarkozy le recours à cette procédure de vote bloqué, le gouvernement Ayrault fait de même pour faire passer sa propre réforme des retraites à l’assemblée le 26 novembre. Mêmes causes, même effet : il s’agit toujours de reculer l’âge du départ à la retraite et d’aggraver les conditions des retraités. Et comme en 2010 ce n’est pas sans mal : la loi n’a pas trouvé de majorité absolue à l’Assemblée, le Sénat a voté unanimement contre et hier, lors de son nouveau passage à l’assemblée, les députés EELV et PRG alliés à ceux du FDG, ont fait battre le report de la revalorisation des pensions de six mois. Ce Gouvernement peine, il est vrai, à trouver une majorité pour ces mesures qui contredisent ses promesses électorales.
Devant la peur d’une défaite, le gouvernement a décidé de se discréditer, de se déshonorer et de mettre une nouvelle fois ses pas dans ceux de Nicolas Sarkozy.
Le Parti de Gauche rappelle cependant aux députés que rien ne les oblige à former un Parlement godillot. Il n’y aura certes plus de débat, mais il y aura bien un vote. Il suffirait d’un rien pour la réforme des retraites soit battue, à savoir qu’une partie des 47 députés PS/EELV/PRG qui se sont abstenus en première lecture votent contre.
Enfin, il réaffirme son attachement à une République où la souveraineté du peuple soit effective et non contre-carrée en permanence par un exécutif caporaliste. La Marche du 1erdécembre rappellera au Gouvernement qu’en matière de fiscalité comme pour le reste, c’est le consentement du peuple qui doit être la règle.
Le deux poids, deux mesures du gouvernement : Blocus de la FNSEA autorisé, paysans de Novissen en garde à vue
Alors que les grands céréaliers appelés par la FDSEA et les JA d’Ile de France bloquent impunément Paris, dans la Somme le porte parole de la Confédération Paysanne Laurent Pinatel, le président de l’association Novissen, Michel Kfoury, ainsi que Manuel Aze, paysan, et trois salariés du syndicat sont eux placés en garde à vue depuis ce matin.
Leur tort ? Dénoncer le projet dit « Ferme des Mille Vaches » comme l’a également fait le Parti de Gauche en alertant sur ce projet d’agriculture intensive d’une ampleur rarement atteinte à un tel niveau industriel, couplé à un méthaniseur surdimensionné.
Leur crime ? Selon un témoignage recueilli par le site Reporterre, « des engins ont été mobilisés et un slogan a été peint sur le site. Mais il n’y a bien sûr pas eu de vol : des pièces soustraites ont été remises le lendemain à Rennes au Salon de l’élevage. » (http://www.reporterre.net/spip.php?article5039)
Le Parti de Gauche dénonce ce deux poids, deux mesures du gouvernement, irresponsable en plein grogne populaire et crise de l’agro-alimentaire. Les lanceurs d’alerte n’ont pas à payer pour ses incuries.
Il réaffirme son soutien à la Confédération paysanne et à Novissen dans leur combat.
Malgré la mobilisation et les recours de l’association Novissen qui regroupe plus de 2000 adhérents, le géant du BTP Ramery a commencé les travaux, suite à quoi une action avait été menée en septembre, entrainant une plainte pour « vol et dégradation ». L’ironie du calendrier veut que cette garde à vue coincide avec le blocus routier de la FNSEA. Pour en savoir plus et soutenir Novissen
A Bruxelles, la concurrence est libre et non faussée… Sauf pour Vinci
La commission européenne vient d’autoriser l’Etat français à verser 150 millions d’euros à la filiale de Vinci en charge de la réalisation de l’aéroport de Notre Dame des Landes. Vinci, groupe dont les résultats financiers en 2011 faisaient apparaitre 1,9 milliards de résultat net.
En pleine cure d’austérité imposée par la même Commission européenne, cette décision est une véritable provocation et un bras d’honneur fait par les oligarques de Bruxelles au mouvement de contestation sur ce projet.
La commission européenne entend-elle ainsi remercier le gouvernement de M Ayrault d’avoir ratifié le TSCG sans l’avoir renégocié ? D’appliquer la règle d’or avec minutie, dans son nouveau budget d’austérité ? D’avoir annoncé en pleine conférence environnementale la privatisation accrue d’EDF et GDF ? De poursuivre l’ouverture du rail à la concurrence et le démantèlement de la SNCF ? Ou tout simplement d’organiser la libéralisation à marche forcée de ces dangereux monopoles que représentent les services publics face à la « concurrence libre et non faussée » ?
Aider ce projet d’aéroport est un non-sens, tant d’un point de vue économique qu’environnemental. Le faire sur les deniers publics est une honte en pleine annonce de hausse du taux de TVA, un signe de plus du fonctionnement oligarchique de la Commission et une motivation supplémentaire pour dire que nous ne voulons plus de cette Europe là.
Sans vergogne, la commission européenne affirme que ce cadeau à Vinci de 150 millions est « compatible avec les règles européennes relatives aux aides de l’Etat ». Il faut donc changer ces règles, et vite ! C’est ce que s’attacheront à faire les futurs eurodéputés du Parti de Gauche, avec le FdG, dès mai 2014.
Bercy, un portique aux mains des banques
La presse a révélé ce matin que le gouvernement se préparait à nommer un nouveau directeur du Trésor à Bercy. Le titulaire de ce poste qui est l’un des plus importants de la haute fonction publique sera notamment chargé de piloter la « remise à plat » fiscale promise par Ayrault.
Si la finance avait la moindre inquiétude sur les intentions d’Ayrault, elle doit être rassurée. Le gouvernement avait en effet choisi pour ce poste stratégique un banquier de la BNP, François Villeroy de Galhau.
Le gouvernement pourrait sur cette lancée nommer un dirigeant de Total pour piloter la transition énergétique, Servier à la Santé et faire revenir à Bercy Cahuzac pour s’occuper de la lutte contre la fraude fiscale.
On vient d’apprendre que le banquier pressenti avait démenti sa nomination alors que la porte parole du gouvernement ne pouvait ni la confirmer ni l’infirmer ! Le siège de la BNP semble donc mieux savoir ce qui se trame à Bercy que l’hôtel Matignon. En appelant à marcher sur Bercy le 1er décembre prochain pour renverser les privilèges de la finance, nous visions décidément juste.