L’heure est à la gravity

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Il y a celles et ceux qui ont vu ou iront voir le film « Gravity ». Et il y a celles et ceux qui n’iront pas. A gauche pour de vrai !, nous faisons partis de cette première catégorie de personnes. D’une part parce que nous ne manquons jamais un « Sapce Opera », même le pire. Même un nanar spatial et on plonge. Ensuite parce que le bouche à oreille d’un ami est magnifiquement sorti de sa bouche, profondément entré dans notre oreille. Alors nous y sommes allés, alors nous avons vu un grand film. Et parce que nous sommes A gauche pour de vrai !, parce que nous sommes convaincus que le fait politique est partout, de la plus petite des décisions à la plus grande, nous y avons vu un film d’une rare intensité politique

 

.Nous avons vu un film farouchement écologique. Ces plans de la terre vue de l’espace font comprendre quelle est la chance de voir rassemblées sur une même petite sphère les conditions qui permettent la vie. L’espace lui, est froid ou horriblement chaud, plein de vide, plein de rien, plein d’hostilité à la vie. Nous avons vu comment les centaines, les milliers de satellites envoyés en l’air pour satisfaire notre consommation, notre soif toujours plus grande de consumérisme, s’agglutinent à 300 kms au dessus de nos têtes. Nous avons vu comment ils deviennent obsolètes, comment on les abandonne, en faisant des déchets en errance. Tout comme nous avons vu ce tir de missile abattre l’un deux pour qu’il ne tombe pas au mains d’une nation concurrente. Nous avons vu comment d’un déchet de plus transformé en centaines, puis en milliers, à la faveurs d’une réaction en chaîne incontrôlée, la catastrophe se produit, une catastrophe qui détruit aussi bien les matériels que les hommes et les femmes.

Alors nous avons vu comment l’absence de lois, l’absence de contrainte, l’absence de gravité empêchent des êtres, petits, fragiles, dans un espace si vaste et antagoniste à l’humain de vivre, comment ces absences conduisent à la mort devant une crise catastrophique. Les milliers de débris « déchets » fracassent une navette comme des milliers de spéculateurs fracassent une économie, et voilà des femmes et des hommes qui meurent parce qu’il ne peuvent rien, individuellement, face à l’ampleur d’une telle catastrophe, d’une telle crise. Ils explosent littéralement ou se font transpercer par ces débris devenus projectiles. Et les deux survivants non transpercés par la menace déchaînée dérivent sans pouvoir trouver la moindre prise à laquelle se raccrocher, se stabiliser et souffler un peu. Car dans leur dérive folle, dans leur chute sans fin, ils s’affolent, brûlent leur oxygène, comme des millions d’autres brûlent leurs économies sans pouvoir s’accrocher à un emploi qu’ils perdent, à un code du travail qui les protège, une retraite qui les sécurise.

Et puis nous avons vu la solidarité se mettre à l’œuvre. L’un est mieux équipé que l’autre. Sa chance d’une richesse supérieure il ne l’a conserve pas pour lui même. Il a pourtant tellement plus d’expérience de l’espace froid et hostile. Sa richesse, son expérience, il décide de les partager et d’aller sauver celle moins équipées, moins expérimentée. Il rejoint donc l’autre rescapé, s’y attache et ensemble, à deux, et non dans l’individualisme, ils vont chercher à comprendre, à s’adapter et à survivre. Seuls, ils le savent en vérité, ils n’ont aucune chance.

Nous avons vu l’internationalisme s’activer et devenir le radeau de sauvetage de cette solidarité. La navette américaine est détruite. Qu’importe, ils iront, ensemble, sur la station internationale s’abriter dans un module Soyouz russe. Puis, de là, après avoir repris des forces et se nourrir de l’expérience de l’autre, ils gagneront la station chinoise qui les ramènera à la maison sains et saufs. Mais l’espace résiste et persiste dans son hostilité, comme les marchés résistent et persistent dans leur hostilité. L’un d’eux meurent, l’un d’eux survit à force de chercher et trouver cette accroche, cette loi qui contraint et qui lui permet de s’arrimer, de ne plus dériver sans loi et sans pesanteur.

Le film féministe s’est alors révélé. Le survivant, celui qui deviendra le héros de cette saga n’est pas l’homme mais la femme survivante. La voilà faire aussi bien souvent, aussi mal parfois, que les hommes. Dans cette jungle hostile qu’est l’espace, elle n’est pas moins armée, elle n’est pas moins utile, elle n’est pas moins forte. Face à la mort, comme face à la vie, elle se comportera en être humain, sans distinction de sexe, aucune.

Sa lutte contre un univers rendu encore plus hostile par l’action mercantile de l’homme, son union avec un partageur de richesses et d’expériences, son recours à la création de l’autre même étranger, finiront par la ramener à la maison, sur la terre. Dans un dernier effort, elle sortira de l’eau, rampera sur la berge d’une mer tiède, fera tellement d’efforts pour se redresser, gravité retrouvée plutôt qu’une course au vide, oblige. Mais elle sera fière de sa lutte. Elle sera debout!

 

Vive l’impôt… républicain

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Au cimetière des promesses enterrées de Hollande, nos pensées se tournent cette semaine vers sa grande réforme fiscale. Cet engagement promis les yeux dans les yeux aux électeurs fut prématurément fossoyé par Cahuzac en plein Mots croisés face à Jean-Luc Mélenchon : « la réforme fiscale ? elle est faite ! ».

Cette fois, l’ancien ministre du budget disait peut-être vrai. Mais il ne faut parler ni de réforme ni de révolution. C’est une contre-révolution fiscale qu’opère ce gouvernement. Le traité européen ratifié par Hollande instaure d’abord le contrôle du budget de la Nation par la Commission européenne, assistée d’une bureaucratie non élue au sommet de laquelle trône en France le député repenti Didier Migaud, président de la Cour des Comptes et du Haut Conseil des finances publiques mis en place pour appliquer la fumeuse « règle d’or ». Ensuite, la fiscalité du pays est redessinée au gré du poids des intérêts particuliers sans que jamais l’intérêt général n’ait le dessus. Cela commença avec la taxation des plus-values quand le gouvernement céda devant un vol de pigeons sur Facebook. Et cela finit, provisoirement, avec la hausse de la TVA pour tous au 1er janvier prochain. Enfin, nous avons vu Moscovici promettre dans une réunion du MEDEF que le crédit d’impôt de 20 milliards d’euros offert aux entreprises sans contrepartie ne donnerait lieu à aucun contrôle fiscal. Une première.

Dans une tribune pour la révolution fiscale, le candidat Hollande estimait que « le risque serait la continuité, la chance, c’est le changement ». Il est le président de la continuité fiscale, jusque dans les détails. Il a par exemple repris tel quel le dispositif de collecte de l’écotaxe prévu par ses prédécesseurs. Pour la première fois depuis la Révolution française, une entreprise privée sera chargée de collecter l’impôt. Elle récupèrera même 20% des taxes prélevées.

Regardons le tableau d’ensemble. Un impôt parfois prélevé par des groupes privés, fraudé en toute impunité, dont une bonne part sert à payer les intérêts des banques -on nous le répète assez-, qui abonde un budget imposé par Bruxelles. Que faut-il de plus pour saper la légitimité de l’impôt dans le pays qui inventa la souveraineté budgétaire et l’impôt progressif ? Regardez ce qui se passe chez les peuples soumis au joug austéritaire. En Espagne, un refus de la solidarité fiscale monte des régions riches et disloque le pays. En Grèce, le mouvement « nous ne paierons pas » organisa la grève contre des impôts devenus un tribut payé aux banques.

En France, la délégitimation de l’impôt est exploitée par les responsables de l’injustice fiscale eux-mêmes. Moscovici se fait l’avocat du « ras-le-bol fiscal »… que sa politique produit. Le MEDEF dénonce un matraquage… opéré pour financer les cadeaux qui lui sont faits ! Face à leur offensive, il faut certes défendre l’impôt. Mais l’impôt républicain et non celui qui « saigne le malheureux » comme le dit la chanson. L’impôt est efficace quand il est légitime, donc au service de l’intérêt général, progressif car lié aux facultés contributives de chacun, décidé par des représentants élus et collecté par des fonctionnaires impartiaux.

Le mouvement contre l’impôt a aujourd’hui son épicentre en Bretagne et se trouve sous l’emprise de la droite et du patronat. Leurs slogans dénoncent pêle-mêle l’impôt, l’inspection du travail et l’indivisibilité de la République. Quoi qu’en pense Hollande, il faudra donc faire la révolution fiscale. Car pour l’emporter face à un mouvement réactionnaire, il faut une politique révolutionnaire.

Débat • L’Europe est-elle sur la bonne voie pour sortir de la crise ?

Débat sur RFI entre Jean-Paul Gauzès, membre du Parlement européen français du Groupe du Parti Populaire Européen, et Eric Coquerel, secrétaire national du parti de gauche.

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Voir l’article sur RFI.

Retrouver Les Jours Heureux

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La parenté est évidente entre le « buen vivir » et « Les Jours Heureux ». Les plus jeunes générations connaissent peut-être cependant mieux le premier que le second. Le « bien vivre » nous est pourtant plus éloigné géographiquement: c’est la refondation écosocialiste de la gauche en Amérique latine où sont promus non seulement des objectifs économiques et sociaux, mais aussi une philosophie qui veut réconcilier l’homme avec son milieu, en terminer avec ses outrances prédatrices et se constituer en véritable humanité.

En revanche, on vit encore en France sur ce qui subsiste des « Jours Heureux » même si on l’ignore. C’est en ces termes que le CNR (Conseil national de la Résistance) avait en effet baptisé son programme de « mesures à mettre en œuvre dès la Libération du territoire», adopté à l’unanimité le 15 mars 1944. On y trouvait, entre autres, le rétablissement de la démocratie, l’instauration de la liberté de la presse, un programme de nationalisations, l’établissement de systèmes de sécurité sociale et de retraite, un véritable droit du travail, une politique familiale…

Autant de choses qui ont été patiemment grignotées par le patronat et ses représentants et dont la destruction programmée reste encore l’objectif. On se rappelle des propos de Denis Kessler en 2007, alors vice-président du Medef : « il s’agit de sortir de 1945 et de défaire méthodiquement le programme du CNR. » C’est d’ailleurs le but obsessionnel de la droite de revenir constamment sur le passé pour restaurer les privilèges des uns aux dépens de la grande majorité. Dans le même ordre d’idées, Sarkozy ne promettait-il pas alors de « faire oublier 68 », le rayer de l’histoire ! Comme on le sait, l’idéologie de cette droite a trouvé des relais dans le gouvernement Ayrault.

La dernière « réforme » des retraites, toujours en navette entre Assemblée nationale et sénat, signe la dernière en date des agressions d’envergure contre le programme du CNR. Revenir sur sa genèse, son esprit s’impose d’autant plus aujourd’hui que la situation de crise écologique et sociale nécessite une réponse radicale. Il faut choisir entre l’horizon d’une barbarie plus ou moins molle ou celui d’une société qui privilégie l’humain. Opportunément, un film de Gilles Perret, sobrement intitulé Les Jours Heureux sort en salles dès le 6 novembre et permet de s’interroger, de débattre de l’actualité de perspectives qui virent le temps où selon le sous-titre du documentaire « l’utopie des Résistants devint réalité ».

Utopie ? Le mot n’a jamais aussi bien convenu, car un ailleurs, un autrement devenus nouvelle réalité ont été inventés au plus dur de l’Occupation nazie. Un des mérites du documentaire est de bien mettre en lumière la dialectique des deux volets du programme du CNR sur laquelle passent systématiquement les commémorations. On préfère d’ordinaire cantonner la Résistance à ses faits d’armes, si peu politiques, quand on exalte l’héroïsme des combattants sans en rappeler l’engagement.

Léon Landini qui est le fil rouge de ce doc ne se vit pas comme un héros. L’ancien FTP qui a à son actif une quarantaine de soldats tués, participé au déraillement d’une quarantaine de trains, à la destruction de plus de trois cents véhicules allemands avant d’être arrêté puis torturé par Klaus Barbie ne serait cependant pas le plus mal placé pour en revendiquer le titre. Mais il veut avant tout rappeler que l’action immédiate n’avait de sens qu’avec un projet politique qui a fini par se formuler de manière claire et précise dans le programme du CNR.

Son élaboration a, bien sûr, suivi les vicissitudes de la Résistance et a évolué au gré de multiples rapports de force entre les partis, les syndicats, les mouvements dont le documentaire fait la chronique détaillée. Le feu de l’action au beau milieu de l’hiver du nazisme a attisé un optimisme qui s’est traduit dans la rédaction des Jours Heureux tout comme la prépondérance de la gauche dans les composantes du CNR en a rougi la teneur. A la Libération, un ensemble de mesures a dessiné en moins de deux ans le paysage économique et social de la France de la seconde partie du XXe siècle avant que la guerre froide et l’éloignement progressif de l’Occupation avec l’oubli de certaines compromissions ne glacent définitivement cet élan réformateur.

Aujourd’hui, soixante-dix ans plus tard, l’enjeu des Jours Heureux demeure entier. Dans la seconde partie de son documentaire, Gilles Perret interroge d’anciens Résistants et des représentants politiques sur son actualité. Pour Stéphane Hessel et Raymond Aubrac, deux grandes figures de la Résistance décédées durant le tournage, l’équation est simple : il faut prendre au sérieux la période présente et combattre le néolibéralisme. La guerre que livre celui-ci à l’ensemble de la société et à la nature appelle à une résistance déterminée et à des perspectives dont il faut débattre à notre tour. Et comme le souligne Daniel Cordier, l’ancien secrétaire de Jean Moulin, « on ne se trompe jamais en se battant pour les opprimés ».

On se doute que l’argument ne trouve pas aisément l’oreille des représentants politiques de droite. Copé, Mariani ou Apparu se font l’écho les uns des autres : « Quel rapport avec le présent ? » Jean-Luc Mélenchon y répond en soulignant que toute solution passera par l’établissement d’un rapport de forces dans une période qui est, toute proportion gardée, beaucoup plus facile que l’Occupation. Sans surprise, un François Hollande pusillanime remet, lui, aux calendes grecques l’examen même de batailles nécessaires au prétexte que « les forces progressistes ne sont pas pour l’instant majoritaires en Europe ». L’argument prend toute son inconsistance quand on le rapporte à la leçon des Jours Heureux. Et sa pirouette en guise de conclusion, « Je suis au pouvoir pour pouvoir », ne peut faire oublier ce qui lui manque : le vouloir.

Débat au ciné Espace Saint Michel à Paris :

Dimanche 10 nov. 16h30 : Pascal Durand, secrétaire national
de Europe-Ecologie-Les-Verts et Corinne Morel-Darleux secrétaire nationale à
l’écologie du Parti de Gauche

Le 5 novembre le Parti de gauche se mobilise en soutien aux salariés et à la jeunesse

Roanne

Mardi 5 novembre, le Parti de Gauche sera présent à Roanne, notamment représentés par les secrétaires nationaux Eric Coquerel et Laurence Sauvage, pour soutenir les militants CGT Jean-Paul, Cristel, Gérald, Didier et Christian, traduits une nouvelle fois devant le Tribunal Correctionnel de Roanne pour avoir refusé le prélèvement de leur ADN.
Déjà assignés en justice pour avoir tagué en 2010 contre le Président de la République et Nicolin le Député UMP de la circonscription, ces militants sont victimes d’une véritable répression syndicale et d’un harcèlement sans fin.

Au delà de leur cas emblématique, c’est la criminalisation du mouvement social poursuivie avec zèle par le gouvernement Ayrault qui sera contestée mardi dans la Loire.

cmdlyceensphotopg.jpg Les militants du Parti de Gauche soutiendront également les lycéens, étudiants, enseignants et leurs organisations syndicales, qui manifesteront à partir de République à 13 heures pour exiger le retour en France des jeunes scolarisés expulsés et la régularisation de ceux qui se retrouvent dans ce cas.

Depuis plusieurs semaines la jeunesse se mobilise sur des valeurs qui sont celles de la fraternité, de la dignité et de l’égalité des droits. Ils s’opposent ainsi à la politique du bouc-émissaire appliquée par le gouvernement et plus particulièrement Manuel Valls dont nous demandons en conséquence la démission.

Projet de loi Economie Sociale et Solidaire : le compte n’y est pas

Vient de s’ouvrir au Sénat le débat sur le projet de Loi Hamon en faveur de l’Economie Sociale et Solidaire (ESS). Celui-ci a le mérite de donner un coup de projecteur sur les pratiques de ce secteur alternatif de l’économie.

Mais, sous prétexte de soutenir l’ESS, ce projet de loi cantonne celle-ci principalement à l’action sociale et à l’insertion ; elle ouvre la porte à des SARL ordinaires qui s’engageraient sur une “charte” au contenu très vague, légitimant ainsi les acteurs du social business, qui font de la pauvreté une niche de marché; elle n’offre pas de droit de préemption aux salariés pour la reprise en coopérative de leur entreprise en passe d’être cédée ; au nom de la sacro-sainte « concurrence libre et non faussée », elle entérine de fait le cadre de la compétition libérale entre les mutuelles ; elle fait l’impasse totale sur le fonctionnement des mutuelles et des associations, dans lesquelles les salariés n’ont souvent pas plus de droits que dans n’importe quelle autre entreprise du secteur privé.

Le PG réaffirme que l’économie sociale et solidaire n’est pas seulement l’infime partie de l’économie qui permet de faire de l’éducation socio-économique auprès des plus démunis.

L’économie sociale et solidaire est un ensemble de statuts et de pratiques alternatives qui permettent de préfigurer l’entreprise de demain, dans laquelle l’investisseur privé collectif ou public, le salarié, l’usager et le client se retrouvent à égalité de pouvoir dans la gestion de l’activité. A ce titre, les statuts des SCIC (société coopérative d’intérêt collectif), qui intègrent comme porteurs de parts sociales non seulement les salarié-e-s, mais aussi les usagers et les collectivités publiques mériteraient d’être réellement soutenus par le gouvernement. Ce n’est pas le cas aujourd’hui.

L’économie sociale et solidaire n’est pas un “tiers-secteur » sympathique pour les activités non rentables, comme le laisse entendre le projet de loi Hamon. C’est un outil à la disposition des travailleurs et des consommateurs qui veulent reprendre le pouvoir sur leur économie.

Une loi utile aurait intégré un véritable droit de préemption pour la reprise en coopérative par les salariés. Elle aurait soumis l’appartenance au secteur de l’ESS à un double engagement des structures candidates à mettre en œuvre à la fois un fonctionnement démocratique et des finalités sociales et écologiques.

François Longérinas, secrétaire national aux Alternatives concrètes du Parti de Gauche

Jean-Luc Varin, co-animateur de la commission ESS du PG

Lyon-Turin, encore un Grand projet Inutile…et Imposé !

Lyon-Turin_NoTAV.png Ratification de l’accord franco- italien pour la nouvelle ligne ferroviaire Lyon-Turin : les députés engagent la France dans un grand projet, coûteux, inutile, destructeur de nature et sans le peuple (GPI) !

Les députés ont approuvé le 31 octobre 2013 l’accord franco-italien sur la réalisation de la ligne ferroviaire Lyon-Turin, nouvelle étape de ce projet contesté. Cet accord, signé le 30 janvier 2012 doit maintenant être soumis au Sénat le 18 novembre, Il concerne la conception, la réalisation et l’exploitation de la section transfrontalière de la ligne, c’est-à-dire comprenant le tunnel de base de 57 kilomètres, ouvrage majeur du tracé entre les villes de Saint-Jean-de-Maurienne et Suse.
Certes, l’entrée en vigueur de ce texte n’aura pas pour effet de permettre l’engagement des travaux : faute d’un plan de financement défini, la ratification d’un nouveau traité sera nécessaire, plan de financement qui sera difficile à réaliser, et pour cause !
L’engagement accru de la France envers l’Italie, (la section commune internationale a été rallongée jusqu’à Montmélian avec 33 kilomètres de tunnels supplémentaires), est à la seule charge financière de la France. Le lancement de ce projet asséchera les ressources financières pour d’autres projets urgents de modernisation des infrastructures de transport ferroviaires, fluviales ou maritimes dont a besoin notre pays comme le notait le rapport de la commission Mobilités 21 chargée de classer les projets d’infrastructures nouvelles inscrites dans le Schéma National des Infrastructures de Transport (SNIT). Alors que le gouvernement enfonce le pays dans une austérité budgétaire sans précédent cet engagement est hors des réalités et tout à fait inopportun.
Le Parti de Gauche avait interpellé au mois d’Avril les parlementaires sur ce projet pharaonique dont l’utilité publique n’est pas avérée au regard de la baisse du trafic de camions entre la France et l’Italie, et des coûts sans cesse croissants estimés pour sa réalisation..
Force est de constater que nos interpellations d’alors sont toujours d’actualité :
Rien n’est fait pour que chaque mode de transport paye ses justes coûts. Ainsi, les couts externes, non pris en compte dans le prix du marché mais supportés par la collectivité sont pour la France de 85 milliards d’euros et ils sont pour 85% le fait du transport routier. Rien n’est fait pour faciliter le report Lyon-Turin_TGV_Italien.png modal vers le ferroviaire puisque l’autorisation de circuler des 44 tonnes est toujours en vigueur et que le gouvernement ne met en place aucun plan fret digne de ce nom ! Plus encore, il ne remet pas en cause l’ouverture à la concurrence du fret ferroviaire aux effets dévastateurs pour ce secteur. Il prévoit même dans le cadre de l’Acte III de la décentralisation de confier le fret ferroviaire aux régions… L’Etat se désengage toujours plus du fret ferroviaire! Le nouveau projet de ligne ferroviaire si coûteux et dangereux pour l’écosystème (il induirait notamment la destruction de terres agricoles et le tarissement de ressources en eau) n’a fait l’objet d’aucun débat public, d’aucune consultation réelle des citoyen-ne-s concerné-e-s. Une politique de planification écologique, pour sortir du tout camion, impliquerait des investissements choisis et raisonnés, avec l’implication populaire nécessaire à la transition écologique.

Le Parti de Gauche exige dès à présent le report modal sur l’autoroute Ferroviaire Alpine existante à hauteur des engagements du Grenelle de l’environnement, soit au minimum 25% du trafic fret transitant dans les Alpes du Nord françaises (c’est-à-dire multiplier par dix le trafic actuel de l’AFA). Il faut d’abord favoriser l’usage de la ligne existante, utilisée à seulement 17% de ses capacités, et améliorer les axes ferroviaires savoyards, notamment de la vallée de la Maurienne. Il s’agit de répondre à la double urgence de santé publique et de sécurité routière.
Il existe des solutions alternatives qui comprennent le financement de l’autoroute maritime méditerranéen, le financement de l’Autoroute ferroviaire Nord-Sud, avec la rénovation des sillons qui lui seraient consacrés, la taxation du tonnage à vide.
Le Parti de Gauche est donc favorable à un moratoire permettant une réévaluation du projet. C’est pourquoi le Parti de Gauche appelle les sénateurs à ne pas ratifier cet accord, exprime son soutien à la mobilisation massive du peuple Italien opposant de la première heure au Lyon-Turin. Il appelle les citoyen-ne-s, organisations, associations, collectifs, syndicats, français et italiens qui partagent la défense de l’intérêt général à s’unir contre ce projet et à participer au rassemblement de Suse le 16 novembre à 13h.

Le front de gauche est une stratégie

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Crédit photo photosdegauche.fr (rémy_blang)

La crise qui sévit dans l’Union européenne ne cesse de s’aggraver. La politique d’austérité appliquée sur le continent accroit en effet son caractère structurel qui engendre tout à la fois une crise économique et sociale majeure et une crise écologique d’ampleur. En France, seul François Hollande prédit la reprise quand la courbe du chômage continue sa progression mortifère partout.

A l’image du SPD allemand, qui préfère soutenir un gouvernement de droite plutôt que de rechercher une majorité de gauche et écologiste au Bundestag, la social-démocratie européenne applique sans hésiter la même politique économique et sociale que les libéraux de droite. Ces deux forces sont les piliers jumeaux du néo-libéralisme. En France, François Hollande applique d’ailleurs sans sourciller une politique de droite. C’est vrai sur le plan économique avec le recul de l’âge de la retraite et le budget d’austérité le plus grave depuis la Libération, c’est vrai aussi pour les questions d’immigration. Manuel Valls pratique la politique du bouc émissaire en durcissant encore les discours et les mesures de discrimination et d’exclusion vis à vis des populations étrangères les plus fragilisées, à commencer par les Roms.

Cette politique légitime le discours du FN. Elle désoriente l’électorat de gauche qui a permis la défaite de Nicolas Sarkozy. Les législatives partielles et la cantonale de Brignoles l’ont montré : d’un côté, le FN sur la base d’une campagne à contenu national mobilise tout son électorat et profite de sa banalisation pour en gagner sur la droite, de l’autre, l’électorat de gauche ne se déplace plus. A ce compte-là, le pire n’est plus à exclure. Le FN peut très bien arriver au pouvoir dans les bagages d’une droite de plus en plus dominée idéologiquement par le parti de Marine Le Pen. L’alliance gouvernementale entre le Parti conservateur et le parti d’extrême droite du progrès en Norvège, crédibilise des issues de ce type en Europe.

Ce que le FDG écrivait à ce propos en janvier 2013 dans son document d’orientation « Imposer une Alternative à l’austérité » a donc, malheureusement, gagné encore en pertinence : « Face à la crise, une course de vitesse est engagée entre deux types de réponses possibles : l’une, démocratique et solidaire et l’autre, autoritaire et porteuse de profondes régressions sociales. ».

Nos conclusions du coup n’ont pas varié depuis : « Nous avons donc, en tant que Front de gauche, un rôle historique : rassembler pour construire une alternative de gauche rompant avec les logiques libérales et social-libérales. Cet objectif est non seulement un enjeu important pour la France mais aussi pour l’Europe. Car nous sommes persuadés que si la rupture intervient en notre faveur dans un pays, elle sera au moins aussi contagieuse que l’austérité que nous subissons tous ».

Les événements ayant confirmé notre analyse, l’heure est venue d’en tirer toutes les conséquences. Le Front de Gauche doit aborder les élections municipales et européennes dans la clarté. Il nous revient de proposer à notre peuple un autre choix à gauche que celui de la ligne social-libérale qui entraîne la gauche et notre pays dans le mur. Tout autre choix ne serait qu’aggraver la confusion. Le Front de Gauche ne doit donc être en rien assimilé à une soumission à la politique du gouvernement. Ni de près, ni de loin.

Cette préoccupation n’est pas nouvelle vis à vis du social-libéralisme. Elle a conduit le Front de Gauche à proposer des candidatures autonomes du FDG dans toutes les élections depuis les Européennes de 2009. Ce qui était nécessaire quand le PS était un parti d’opposition l’est évidemment encore plus lorsqu’il est le parti pivot d’une majorité soutenant un gouvernement qui applique une politique de droite. A l’inverse d’Europe Ecologie et malgré un mécontentement diffus de certains socialistes, rien n’indique en effet une prise de distance du parti socialiste en tant que tel avec le gouvernement. Au contraire, chaque réforme libérale voit la quasi totalité de ses parlementaires voter comme un seul homme.

C’est pourquoi le Front de Gauche, pour permettre à la gauche de transformation sociale et écologique de donner sens et espoir dans cette période politique de grande confusion, doit proposer la même stratégie dans les élections municipales et européennes que seulement deux mois séparent. Là encore ce n’est pas nouveau. Toutes les organisations du Front de Gauche l’ont déjà dit ensemble en liant élections municipales et européennes dans notre texte stratégique. La dimension spécifiquement nationale des municipales était même clairement énoncée : « Nous voulons faire de cette élection et des prochaines municipalités des points d’appui pour refuser la logique austéritaire du gouvernement, l’asphyxie des collectivités (…) Municipales et Européennes peuvent ainsi constituer deux moments importants pour faire évoluer le débat et les rapports de force, la perspective d’une autre issue politique que la politique d’austérité aujourd’hui menée par le gouvernement Ayrault en France tout comme par l’Union européenne ».

Il est évident que la première élection nationale après celle de François Hollande sera dominée, du moins dans les grandes villes, par des enjeux nationaux à commencer par le bilan du gouvernement. La politique est toujours une question de rapport de force et le Front de Gauche ne peut sans grand dommage se dissoudre derrière une alliance avec une liste gouvernementale. Les candidats aux élections locales et par la suite les élus sont les premiers médiateurs de la chose politique auprès des citoyens. Il importe donc que leur positionnement soit clair pour incarner la ligne alternative du Front de Gauche, faute de quoi nous ne ferions qu’augmenter la confusion.

Tout autre choix ferait reculer le Front de Gauche en le rendant inaudible. C’est pourquoi nous regrettons que le PCF 75 ait choisi de rallier une liste gouvernementale plutôt que celle du Front de Gauche à Paris. Ce sera vrai d’autres grandes villes comme Rennes, ou Nantes, ville ô combien symbolique du 1er Ministre, et peut-être Toulouse. Le tout enrobé dans un discours stratégique officialisé par le secrétaire national du PCF qui revient à donner la priorité à un rassemblement de la gauche pour battre la droite et l’extrême droite. Dire cela c’est d’abord ignorer volontairement que la gauche ne peut pas être éliminée des seconds tours puisqu’il ne faut que 10% des suffrages exprimés pour pouvoir y participer. Ensuite, dans les villes concernées, le Front National ne sera pas un danger. Si au 2e tour des alliances seront le plus souvent nécessaires pour battre effectivement la droite et l’extrême droite, elles ne pourront se réaliser que sur la base du rapport de forces obtenu au premier tour devant le suffrage universel. Toute autre solution sera comprise, à juste titre, comme un ralliement, au mieux critique, au camp gouvernemental.

Nous affirmons ainsi que le Front de Gauche n’est pas seulement un cartel, il est avant tout défini par une démarche, une stratégie, qui dépasse les partis qui le composent. Voilà ce qu’a été le Front de Gauche, voilà ce qu’il doit rester. Et fort heureusement des listes relevant de cette démarche et pouvant ainsi revendiquer le label Front de Gauche seront présentes dans la quasi totalité des villes françaises, dont bon nombre d’entre elles avec le PCF

Dès les municipales, le Front de Gauche doit également faire vivre dans le maximum de villes la majorité alternative qu’il appelle de ses vœux en réunissant toutes les forces et personnalités, y compris des partis de la majorité gouvernementale, qui acceptent de refuser la politique d’austérité menée par le gouvernement. Vis-à-vis de ces partenaires potentiels ce positionnement sans ambiguïté est donc là aussi essentiel. Plusieurs listes de rassemblement entre le FDG et EE-LV vont déjà dans ce sens, il nous appartient d’en favoriser partout le plus grand nombre y compris avec les socialistes critiques ou encore le NPA. C’est le sens de la démarche de rassemblement à laquelle le texte stratégique du Front de Gauche faisait référence. Il ne s’agit pas de se rassembler derrière le parti socialiste mais d’être le pivot d’un rassemblement d’une autre nature, porteur d’un autre projet qui assume sa divergence et la concurrence avec la ligne sociale-libérale du PS.

Le Parti de Gauche appelle donc à être fidèle au document stratégique élaboré par le Front de Gauche et en tirer toutes les conclusions pour les municipales. De même il doit en profiter pour renouer avec le texte sur le fonctionnement du Front de Gauche qui l’accompagnait et intitulé « le développement du Front de Gauche ». Car Municipales et Européennes sont de formidables campagnes politiques pour relancer l’émergence d’un Front du peuple. Cela passe par l’implication citoyenne qui est au cœur. Là encore, ensemble, nous avions vu juste : « Cela revient à poser la question de l’utilité du FDG. C’est donc d’abord une réponse politique : la nécessité d’une stratégie claire, d’initiatives concrètes, de bonnes campagnes, du soutien aux mobilisations et, de notre progression dans l’ancrage de nos idées et à travers les élections » écrivions-nous. Parce que les Municipales constitueront la première « initiative concrète », nous appelons à en profiter pour relancer des assemblées citoyennes les plus ouvertes possibles, y compris sous forme d’adhésions directes, pour soutenir et faire la campagne de nos listes autonomes. C’est le plus sûr moyen de rassembler sans œillères, le peuple de gauche dans le refus du libéralisme et du social libéralisme. Nous pourrions avoir l’occasion de porter nationalement ce grand mouvement avec l’organisation avant les municipales d’une Convention nationale, prévue également dans notre texte fonctionnement, des représentants de toutes les listes Front de Gauche donc autonomes des listes gouvernementales. Voilà qui serait le meilleur moyen d’ouvrir largement les portes du Front de Gauche. Ce serait aussi une bonne façon de préparer la mobilisation finale pour les Municipales. Dans la foulée le même dispositif citoyen et rassembleur appuiera nos listes aux Européennes qui doivent plus que jamais être l’élection où nous ambitionnons de prendre la tête de la gauche.

Nul besoin de faire la sérénade devant les fenêtres du PS

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Lettre à Nicolas GARCIA, secrétaire départemental du PCF dans les Pyrénées Orientales.

Cher Nicolas,

Je me permets de répondre à la note récente de ton blog où tu mets en cause le Parti de Gauche et où tu me cites. Je le fais car nous avons souvent combattu ensemble côte à côte depuis 2005 et la campagne pour le NON au TCE et j’ai beaucoup de respect pour ton action tant au Front de gauche dans les Pyrénées Orientales qu’en tant que Maire d’Elne. A chaque fois que tu m’as invité pour animer une réunion publique ou partager une action j’ai répondu présent ; en 2010 quand il a fallu défendre l’honneur de la gauche face à Georges Frêche, tu as refusé de suivre Gayssot et autres opportunistes et tu t’es engagé pour la liste du Front de Gauche que je conduisais ; lorsque tu nous as demandé que Jean-Luc Mélenchon soit présent à la Fête du travailleur Catalan, celui-ci a toujours répondu présent. Si cette critique du Parti de Gauche était le fait du secrétaire départemental du 34 je ne perdrais pas mon temps à lui répondre car depuis le début il a toujours manifesté son hostilité au Front de gauche, ce qui est normal pour un élu qui s’est toujours plié aux volontés de Frêche et de ses successeurs (il fut même le seul responsable du PCF à refuser de venir au meeting de campagne de Mélenchon à Montpellier où nous étions 10 000 !) mais venant de toi avec qui j’ai partagé tant de combats communs, tu comprendras que je prenne le temps de répondre à ta mise en cause en espérant te convaincre, d’autant que tes informations sont fausses.

Tu affirmes que le PG est contre toute présence commune avec des socialistes sur des listes municipales dès le premier tour dans toutes les villes. Cela est faux. Je te précise donc la position du PG. Dans les grandes villes de plus de 20 000 habitants il nous paraît indispensable que le Front de gauche se présente sur des listes autonomes du parti socialiste car il faut permettre aux électeurs de PS_Rose_fanee.jpg voter à gauche contre l’austérité que met en œuvre le gouvernement Hollande-Ayrault. Ce dernier vient de décider de mettre au régime sec les collectivités locales en baissant massivement la Dotation 2014 ; comment pourrions nous être sur les mêmes listes que ceux qui approuvent cette cure libérale et que vaudront leurs promesses puisqu’ils mettront en œuvre cette austérité locale programmée? Naturellement si un élu socialiste rompait avec cette logique libérale nous pourrions nous rassembler ; nous n’excluons pas cette hypothèse quand on voit le début d’une vague de démissions qui se profile, mais ce n’est le cas d’aucun candidat PS actuellement dans les grandes villes et pour le PCF à Paris comme à Perpignan ou Montpellier se compromettre sur une liste PS c’est le plus sûr moyen de partager le rejet populaire qui grandit dans le pays et ainsi laisser le champ libre au FN qui apparaîtrait comme la seule alternative. Ce serait catastrophique et c’est bien pour cela que dans la grande majorité des villes les communistes votent massivement dans leur consultation interne pour des listes Front de Gauche autonomes.

Quant aux villes de moins de 20 000 habitants la mise en œuvre de politiques municipales en rupture avec l’austérité peut parfaitement se faire en rassemblant toute la gauche authentique d’une ville ou d’un village et parmi eux il ne manque pas de socialistes de terrain qui nous suivront ! Tu me fais l’honneur de parler de la ville de Grabels qui avec ses 6500 habitants est membre de l’Agglomération de Montpellier. Laisse moi d’abord te rappeler que quand j’ai été élu en 2008 c’est CONTRE Georges Frêche et Robert Navarro (1er fédéral PS) qui avaient appelé à voter pour une autre liste ! Ensuite tu parles d’un élu « centriste » ; tu fais certainement allusion à un élu qui se disait « centre gauche et admirateur de DSK » et je t’informe qu’il a quitté notre liste au début du mandat et qu’il a depuis inondé le net de critiques virulentes contre notre politique. Son écho est faible puisqu’il est parti seul, toute la liste étant resté solidaire. Sur les 22 colistiers 6 sont au PG (le PCF n’existe pas chez nous) et 5 sont au PS et les 11 autres sont non encartés. Nos actions ont été soumises à tous et approuvées. Le bilan est là :
1- Refus de l’austérité avec un plan d’investissements massifs (3M€ par an en moyenne soit le triple des communes identiques) et municipalisation de la crèche et du centre de loisirs faisant passer le personnel de 60 en 2008 à 101 en 2013 ;
2- Mise en place de circuits courts avec un marché local et une réinstallation d‘agriculteurs, base d’une politique de relocalisation des activités à l’opposé de la stratégie frêchiste (devenue depuis la doxa du PS et du gouvernement) des pôles privés de compétitivité ;
3- Politique massive de logements sociaux les faisant passer en 5 ans de 108 à 400 !
4- Prise de position claire et nette pour refuser la métropole ;
5- Pour la gestion publique de l’eau contre la DSP à VEOLIA défendue par le Président PS de l’agglomération et candidat socialiste à la mairie de Montpellier et cette décision soumise à un référendum municipal qui a obtenu 95% des voix pour la régie publique….Et je pourrais ainsi aligner d’autres exemples.
Je suis certain qu’un tel programme et une telle action ne peuvent qu’entraîner la majorité de la base socialiste que nous rencontrons dans nos villages et nos quartiers. Je sais que ton action à Elne va dans le même sens et depuis bien longtemps. Alors nul besoin de faire la sérénade devant les fenêtres du PS pour faire triompher localement une politique de gauche.

Et ainsi ensemble nous pourrons porter haut et clair les couleurs d’une gauche qui n’est pas libérale et que le front de gauche peut rassembler , non seulement aux municipales mais aussi deux mois après aux élections européennes dans le grand sud ouest derrière Jean-Luc Mélenchon ou encore aux élections régionales en Languedoc Roussillon en mars 2015 où nous devrons porter une alternative à gauche à la gestion socio-libérale des Bourquin et consorts.

En espérant que nos débats seront constructifs et nous permettront de faire vivre le Front de gauche partout dans notre région.

Fraternellement,

René REVOL

Les douaniers ont beaucoup à déclarer

douanes_poste.jpg Ça ressemble à une histoire belge. Les syndicalistes du service des douanes du Royaume de Belgique ont été tentés, par dépit, d’afficher l’« Avis aux fraudeurs » suivant : « une circulaire limite le nombre de contrôles en dehors des heures de bureau. Vous avez le champ libre environ 58 nuits sur 60. Faites votre choix ! » Pour des raisons budgétaires, l’administration des douanes belges a en effet réellement décidé de réduire le nombre de contrôles à deux nuits par période bimensuelle. L’anecdote a fait rire, mais jaune, l’assemblée devant laquelle elle était rapportée, car elle ne relève pas d’une situation ubuesque exceptionnelle, plutôt d’une idéologie partagée. Dans la salle du Conseil économique, social et environnemental, 300 douaniers français se sont réunis le 18 septembre dernier pour des Etats-Généraux de la Douane, à l’appel d’une intersyndicale comptant toutes les organisations du secteur afin de répondre aux alarmes suscitées par l’état d’une administration « au bord du gouffre ». L’image n’a rien d’exagéré si l’on rappelle qu’en moins de dix ans, les effectifs douaniers ont fondu de près de 4 000 unités pour ne plus compter qu’un peu plus de 16 000 agents aujourd’hui. Durant cette période, le nombre de conteneurs transitant par les ports hexagonaux a augmenté lui de près de 50%. Une équation qui ne peut que remettre en cause les missions confiées aux douaniers et affecter aussi bien le consommateur que le citoyen.

blason_douanes.jpg Selon un sondage, les Français pensent que la moitié des produits entrant en Europe sont contrôlés. Leur confiance est largement exagérée : seulement 1 produit sur 10 000 subit un contrôle. Dans le port des Pays-Bas de Rotterdam, principale porte d’entrée européenne, la vérification de 900 000 conteneurs par an est confiée à… une personne et demie. Ce qui fait dire à une intervenante des Etats-Généraux de la Douane que « les conteneurs s’apparentent de plus en plus à des valises diplomatiques ». Pendant que l’on fait résonner la présence de quelques milliers de Roms sur le territoire national comme une terrible menace, tandis que les naufrages d’épaves auxquelles s’accrochent quelques survivants dans les eaux de Lampedusa passent pour les prémices d’une invasion, des millions de conteneurs franchissent allègrement les frontières avec leurs contenus licites ou illicites. Lorsqu’ils font état de trafics, les médias font surtout référence à celui des stupéfiants ou à celui de la contrefaçon des produits de luxe oublieux d’autres trafics moins télégéniques comme celui des déchets par exemple, mais d’un excellent rapport : 10% des conteneurs qui partent du Havre contiendraient des déchets interdits à l’exportation en destination des pays africains ou asiatiques qui n’ont pas les moyens de les traiter.

Fakir_douanes.jpg Le trafic de drogues est bien sûr une réalité : il pèse 350 milliards de dollars par an, à peine plus de la moitié de celui de la contrefaçon dans laquelle le luxe ne compte seulement que pour 8%. Car la plus grande partie de cette contrefaçon concerne des produits usuels, du petit matériel électrique, des médicaments… et brasse un chiffre d’affaires de 600 milliards de dollars. Pour le consommateur, les risques d’accident sont réels, brûlures ou blessures, intoxication, au minimum tromperie sur la marchandise comme le récent scandale du « chevalgate » l’a montré. « Les contrôles sont un préalable indispensable à une consommation à risque limité », résume un inspecteur des douanes. A condition bien sûr de s’en donner les moyens, y compris légaux. Le trafic d’espèces protégées est le 4e trafic le plus lucratif (20 milliards d’euros par an). Il a surtout l’avantage de présenter des risques limités. La corne de rhinocéros qui pour certains Asiatiques a la réputation d’un super Viagra vaut plus cher au kilo que l’or ou la cocaïne. Ainsi deux trafiquants en possession de 8 cornes d’une valeur de 500 000 euros ont été condamnés à une amende de… 500 euros. Comme l’explique un douanier spécialisé, « le trafic d’espèces protégées devient la composante d’un commerce triangulaire international avec les drogues et la contrefaçon ».

Ainsi, il n’y a pas de petits trafics, mais un ensemble de trafics où les mafias, les cartels investissent l’ensemble de la circulation des marchandises pour profiter des avantages que procure une mondialisation soumise au libre-échange et à la diminution des contrôles tout en se livrant à des noces plus ou moins clandestines avec la finance. « Sans les douanes, le monde serait une aire de jeu pour le crime organisé », commente un criminologue. Les trafics affectent autant les pays destinataires que les pays d’origine. Ils ne concernent pas seulement les consommateurs des premiers, mais aussi leurs entreprises qui vont pâtir d’une concurrence déloyale avec la contrefaçon qui tire toutes les normes techniques vers le bas et met en péril leur viabilité. Ce qui a fait tenir à des représentants du secteur privé présent à ces Etats-Généraux de la Douane le même discours que les syndicalistes. Il faut « faire une priorité nationale » du renforcement des « réseaux de proximité que représentent les douanes » dit l’un d’eux. Sans compter les effets de ces trafics qui ravagent les pays d’origine par la pratique des normes sociales les plus basses, le travail des enfants…

evasion_fiscale.jpg La nécessité des missions de contrôle et de régulation de la douane n’est guère discutable. Elle a aussi un rôle à jouer dans la lutte contre la fraude ou l’évasion fiscale. La fraude à la TVA se monterait à 32 milliards d’euros par an, le tiers de la fraude générale aux finances publiques qui atteindrait les 100 milliards. Selon un juge d’instruction, la douane serait « l’instrument le mieux placé et le plus performant » pour s’opposer efficacement à ce hold-up permanent qui au total est donc supérieur aux 88 milliards du déficit de l’Etat, agités en chiffon rouge à la fois pour justifier la politique austéritaire et la hausse des taxes et impôts.

Alors quelles sont les raisons de l’assèchement programmé du service des douanes ? Comme tout service public, il a subi la sarkozyenne RGPP et aujourd’hui, sa version hollandaise, la MAP (modernisation de l’action publique) dont l’objectif avoué est la baisse des dépenses publiques au nom de « l’amélioration des politiques publiques ». Mais que vont coûter aux Français en termes de santé publique, d’emplois, d’abaissements des normes sociales, économiques, l’abandon des contrôles douaniers, l’affaiblissement de ses moyens de collecte des contributions indirectes ? Les syndicalistes douaniers, outre la tenue des Etats-Généraux dont ils ont remis les réflexions à l’Assemblée nationale avant de le faire bientôt au sénat et au parlement européen, sont déterminés à le faire savoir. Ils vont même dresser des chapiteaux le 21 novembre dans la rue pour inviter les passants à s’y rendre afin de s’informer et débattre et par là réfléchir en dernière analyse à la société que nous voulons. Livrée à l’avidité néo-libérale comme le promettent les négociations confidentielles engagées le 8 juillet dernier autour du Pacte transatlantique Europe-USA ou centrée sur l’humain d’abord ?

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