#Facebook serait-il homophobe et pro Front National?
Ce matin, comme à notre habitude, nous entamons une petite revue de Facebook. Histoire de prendre des nouvelles de nos « amis » virtuels ou réels. C’est alors que nous tombons sur une page clairement ciglée Front National faisant une incroyable apologie de l’homophobie et qui a été créée le 11 août. Tous les clichés y passent, y compris ceux qui vous laissent sans voix, sans bras, sans cerveau…
Commençons par le bandeau lui même. La flamme du FN est nettement visible et le slogan de la page sans équivoque:
« Nous sommes le réveil français; Homophobes jusqu’aux couilles »
Là, vous vous dîtes que c’est tout simplement incroyable, tout simplement impossible. Alors voici la preuve en image
Les iconographies utilisées, à elles seules, tomberaient sur le coup de la loi. Voir une scène de sodomie dans un panneau d’interdiction (en bas à gauche) , non seulement réduit de manière ridicule la sexualité des homosexuels, mais heurte également tous les hétérosexuels qui se découvrent d’un seul coup dévients si, par malheur, cette position leur permet d’atteindre un plaisir recherché. Mais accrochez-vous, vous n’avez encore rien vu.
Le mouvement d’émancipation homosexuel a, pour eux, une cause, des coupables: le féminisme. Reconnaissons à ces « Français », « Préservateurs », « catholiques » et « souchiens » (toujours lisibles en bas à gauche), un minimum de cohérence politique. Ils se revendiquent donc comme des fascistes à mots à peine voilés, mais ils reconnaissent l’apport du mouvement féministe à la cause homosexuel. En cela ils savent lire l’étendue de ce que la cause féministe a apporté à l’émancipation de toutes et tous, et pas seulement aux homosexuels. Mais ces nouvelles libertés acquises qui font de la femme l’égal de l’homme et de l’homosexuel l’égal de l’hétérosexuel, ça leur va pas, mais alors pas du tout. Alors comme une image est plus efficace d’une démonstration écrite qui ne tiendrait pas le route une seule seconde, ils ont, une fois de plus, recours à l’iconographie:
Mais leur crainte absolue est de voir l’homme blanc se dissoudre dans le « fatras » des sous hommes et de la sous culture immigrée. Alors, dans leur esprit « d ouverture » et de « tolérance » ils mettent en scène un homme blanc de souche blanche avec un homme pas très blanc de souche pas très blanche. Et comble de l’horreur, ils ont un enfant, fruit non de l’amour, mais du fatras, là encore, du « multiculturalisme ». Vous ne nous croyez toujours pas? Alors encore une preuve de plus:
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Intervention de Christophe Ventura au meeting du front populaire Tunisien
Mes camarades, chères amies du Front Populaire. Au nom du Parti de Gauche, de ses coprésidents Martine Billard et Jean Luc Mélenchon, je tiens à vous remercier pour votre invitation.
C’est pour moi une grande fierté de m’adresser à vous, en cette période déterminante pour l’avenir de la Tunisie en révolution, et en présence de Basma Khalfaoui et M’Barka Brahmi qui sont devenues l’incarnation et les dignes symboles de la résistance du peuple tunisien. Pour cela, elles ont payé le prix fort. Celui de la mort, par lâche assassinat, de leurs maris respectifs, Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi.
Comme nous l’avons dit à de nombreuses reprises, encore le weekend dernier devant vos frères d’Al Massar réunis également à Paris, le processus révolutionnaire ouvert en 2011 en Tunisie a regonflé le coeur de la gauche internationaliste.
Nous ne sommes pas de ceux qui craignent l’irruption du peuple sur la scène politique, qu’il soit tunisien, français, ou autre. Et, malgré les craintes légitimes face à la situation sécuritaire actuelle très tendue, comme l’ont encore montré les abjectes attaques terroristes de la semaine dernière et de mercredi, qui ont causé la mort de huit membres de la garde nationale auxquels je souhaite rendre hommage ici, nous ne ferons jamais partie de ceux qui expriment leur regret d’un régime dont ils oublient qu’il était la négation de la République tunisienne, du peuple tunisien et même, contrairement à une idée très répandue, de l’idée que nous nous faisons de la laïcité.
Seuls ceux qui croient qu’une révolution peut se faire sans rapports de forces, c’est-à-dire ceux qui ne croient pas aux révolutions, ont pu oublier un temps que tout processus révolutionnaire déclenche mécaniquement des forces contrerévolutionnaires qui s’attèlent à un processus qu’ils n’ont pas déclenché, pour le détourner. Bref, face aux discours démobilisateurs, nous continuerons à dire que la Révolution déclenchée en Tunisie en janvier 2011 peut et doit influencer les forces de gauche en Europe, tout comme le font les révolutions citoyennes d’Amérique latine.
Notre devoir est donc de soutenir les forces progressistes tunisiennes à chaque fois qu’elles le demanderont. A notre place, sans prétendre leur dicter une stratégie qui relève de choix souverains. Pour nous, la Tunisie ne se résume pas à des statistiques économiques produites par des soi-disant experts du FMI ou d’ailleurs. Ce même FMI qui vient de déclarer qu’il s’inquiète pour la stabilité économique du pays, sans un mot pour les forces du progrès en lutte, sans le début d’un avis sur les responsabilités de cette situation… Peut-être finalement qu’à l’instar de certains dirigeants français, le FMI se satisferait d’un pays sous la férule d’Ennahda, où les « affaires » marcheraient, sans être dérangées par des grévistes et des manifestants réclamant leur dû et défendant leur patrie. Après tout, Monsieur Strauss Kahn n’avaitil pas, en son temps, félicité Ben Ali ?
Ces forces progressistes tunisiennes ont, comme vous le savez mieux que nous, été durement éprouvées depuis le début de l’année. Je veux rendre ici un nouvel hommage aux camarades Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, dont les assassinats furent un crime contre le peuple tunisien dans son ensemble.
Qu’elles émanent de vous-mêmes, camarades du Front populaire, ou de l’Union pour la Tunisie, désormais votre alliée au sein du Front du salut national alliance par laquelle vous avez su répondre avec force aux nouveaux crimes commis durant l’été ces forces ne lâchent rien. Cette capacité de résistance s’enracine dans une histoire de luttes, autour des mouvements de la gauche tunisienne, des forces du peuple tunisien, et d’une société civile d’une richesse inouïe, symbolisée par un grand syndicat, l’Union général tunisienne du travail (UGTT), que tout le monde arabe et au-delà vous envie
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Cette capacité de résistance se manifeste de mille manières dans les grèves, qui parsèment le pays, les luttes des femmes, des pêcheurs artisanaux, des avocats, des syndicats de policier dénonçant l’instrumentalisation des forces de sécurité par le pouvoir en place, des étudiants, qui ont aussi manifesté hier, des enseignants, des chômeurs de Siliana il y a un an.
Et je pense aussi à ces militants qui, face aux défaillances et obstructions d’un gouvernement qui souhaitent visiblement cacher ses compromissions, réalisent à la place de la justice officielle des enquêtes sérieuses et détaillées sur les crimes politiques. Comme celle des camarades qui cherchent la vérité sur les assassinats de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi. Enfin, cette capacité de résistance s’illustre dans le nouveau bras de fer engagé cet été face au pouvoir.
Sans la décision des députés de l’opposition, dont bien sûr ceux du Front populaire, de quitter l’Assemblée nationale constituante, la troïka n’aurait pas été acculée à accepter un dialogue national. Sans votre unité et votre détermination sans failles, Ali Laârayedh et le gouvernement n’aurait pas annoncé, aujourd’hui même, son engagement à démissionner. Il faudra toute votre unité et votre détermination pour que soit respectée et traduite en faits cette annonce.
L’établissement d’un rapport de forces obligeant le pouvoir à discuter, la mobilisation populaire, consciente et non téléguidée par quelconque Etat-major, la formation d’un camp du progrès qui n’acceptera pas de revenir en arrière, et qui saura se présenter au futures élections bien plus uni qu’il ne l’avait été en octobre 2011, sont autant d’exemples pour nous tous. Soyez certains de pouvoir compter sur nous dans les prochaines semaines, qui seront déterminantes, quoiqu’il arrive.
Ce soutien sans faille est pour nous d’autant plus évident que nos adversaires, voire nos ennemis, sont les mêmes. En France comme en Tunisie, les réactionnaires, l’extrême-droite, s’attaquent toujours aux étrangers, à la gauche, aux syndicalistes. En Tunisie, comme en France, l’oligarchie financière continue à spolier le peuple pour préserver ses intérêts. En Tunisie comme en France, ces forces rechignent toujours à donner la parole au peuple, quand elles ne le bâillonnent pas de force.
Le Parti de Gauche sera donc toujours aux côtés du Front populaire et du peuple tunisien dans les luttes qui viennent pour la défense de la démocratie au sens le plus strict du terme, des libertés, de la laïcité, et de la souveraineté politique.
Mali : la communication ne compensera pas l’absence de stratégie
Vendredi 25 octobre, certains journaux ont daigné informer les français du lancement d’une « opération militaire de grande ampleur » impliquant plusieurs centaines de soldats français dans le nord du Mali. Elle vise à contrer les djihadistes qui se sont « réorganisés », afin de garantir la sécurité à quelques semaines des élections législatives.Les discours triomphalistes de l’hiver dernier, après la mise en déroute temporaire des assaillants, semblent loin. Tout comme ceux de l’été, lors d’une élection formelle et prématurée imposée sous la menace d’une coupure des aides internationales et bien insuffisante pour garantir la sécurité des populations Maliennes.
Il n’y a rien de surprenant dans cette réorganisation des djihadistes. Le Parti de Gauche avait dès le départ mis en garde contre les impasses de cette intervention, et exigé un débat public. En vain, le Président Hollande refusant toute contradiction. Cette attitude de déni n’enlève rien au fait que tout un ensemble de facteurs déterminants, tant sur le plan des problèmes économiques et sociaux que d’un strict point de vue militaire, ont été négligés dès l’origine de cette intervention dont la « stratégie » s’est réduite à une opération de communication aux accents néo-conservateurs sur la « guerre au terrorisme ».
Nous avions donc vu juste en refusant de céder aux sirènes de la guerre libératrice courte et joyeuse. La décision prise à la hâte en janvier risque d’engager l’armée française dans une guerre sans fin. D’autant plus que la France se retrouve très isolée, alors même que François Hollande avait garanti un passage de relai à des forces africains sous mandat de l’ONU.
Monsieur le Président, il est plus que temps de réagir en revoyant en profondeur la stratégie de la France au Mali. Ceci suppose pour commencer d’écouter les voix contradictoires, telle celle d’Aminata Traoré, qui s’était vue au printemps refuser par la France l’octroi d’un visa pour venir participer en Europe à un débat sur l’intervention au Mali.
Ci-dessous les liens vers les prises de position du PG depuis janvier sur l’intervention française au Mali :
Stéphane Burlot, résister par l’image
Né à Sarcelles en 1969, Stéphane Burlot est un citoyen ordinaire, photographe devenu artiste engagé. Il a participé à de nombreux magazines musicaux depuis le début des années 1990 : Prémonition, Elegy, D-Side, Noise, Obsküre… Puis, il est devenu l’un des principaux photographes de la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon pour le compte du Front de Gauche. Ce travail est recueilli dans un très bel album, Résistance, paru en 2012, chez Bruno Leprince. Son œuvre s’attache depuis à capturer l’énergie et la rage des travailleurs et des peuples en lutte, dans toute l’Europe.
Place au Peuple! : Stéphane Burlot, revenons sur votre parcours de photographe professionnel engagé en politique ? Pourquoi avoir suivi la campagne du Front de Gauche en 2012 ?
J’avais été assez éprouvé par la victoire de Sarkozy en 2007. Après l’abattement est apparu la volonté de faire quelque chose. Mais quoi ? Comment ? La politique était loin de ma culture familiale, je n’avais jamais milité et « la gauche de la gauche » semblait assez complexe à appréhender avec ses multiples composantes. J’ai alors longtemps essayé de comprendre ce qui se passait en dehors du PS, celui-ci étant hors jeu après la traîtrise du traité européen en votant avec l’UMP et contre le résultat du référendum. J’ai alors jugé qu’il y avait une réelle volonté chez Mélenchon d’unifier sous une même bannière, celle du Front de Gauche, toute « l’autre gauche » et qu’un Front de Gauche fort était le seul moyen de peser face au PS. J’ai alors participé aux manifestations pour les retraites en 2010, j’ai adhéré au Parti de Gauche, j’ai illustré l’actualité du parti et j’ai finalement été pris dans l’équipe de campagne. On m’a chargé de monter un groupement de photographes pour couvrir les nombreux événements qui allaient se présenter et fournir la communication de la campagne.
PAP! : Depuis, vous travaillez sur les mouvements sociaux en Europe, projet qui vous a conduit à suivre les principales manifestations de ces dernières années en particulier dans la Méditerranée. Que retenez vous de vos voyages : une Europe qui va mal ?
Oui très mal, même si pour un touriste de passage les choses peuvent paraître normales dans des villes comme Madrid ou Lisbonne. C’est déjà nettement moins le cas à Athènes où la misère est très présente. En discutant avec les gens, on perçoit beaucoup de difficultés dans la vie quotidienne, beaucoup de colère parfois de la haine envers la Troïka mais aussi beaucoup de résignation. Les immenses manifestations, les grèves générales à répétition n’ont servi à rien, avec des gouvernements qui s’entêtent et n’écoutent pas, les gens sont découragés et se sentent impuissants.
PAP! : Dans ce nouveau travail, vous jouez beaucoup sur la chromatique (les couleurs des marées espagnoles, ce rouge de la gauche révolutionnaire et en lutte qui est omniprésent). On y retrouve votre goût pour la lumière comme dans les beaux portraits du Front des luttes, quand l’éclairage détache les salarié-es en lutte sur fond de grisaille, comme si l’image capturait cette dignité que le capital a voulu piétiner et qui renaît dans le combat. Vous construisez une esthétique de la photographie des luttes.
Oui j’avais envie de donner une autre dimension à ces événements et à ces gens qui luttent, en réalisant des portraits avec une lumière soignée qui porte l’attention sur eux, une esthétique poussée que je n’avais pas encore vue pour ce genre de sujet. C’est avec cette envie qu’est née cette série que je nomme « Nos rêves, leur cauchemar ». J’essaie de construire quelque chose de différent visuellement, qui mette en valeur ces manifestants et donne envie de les rejoindre.
PAP! : Vous avez choisi trois photographies pour illustrer cet entretien. Pourquoi celles-ci ?
La première est celle d’un pompier romain. C’était lors de ma première manifestation à l’étranger, fin 2012. J’aime la fierté de cet homme qui habillé de son uniforme pour défiler et qui est également drapé du drapeau de son syndicat. Elle est très représentative de ce que je voulais faire dès le départ avec cette série, fond flou et assombri pour mettre en avant le sujet principal avec une lumière douce.
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La Bretagne à l’abattoir
Le marasme économique qui a mis le feu aux poudres en Bretagne n’est pas la conséquence malheureuse d’une situation géographique excentrée. C’est le fruit des politiques dites de « compétitivité » menées par l’Union européenne et le gouvernement de François Hollande. Le capitalisme a sa géographie, faite de zones spécialisées et hiérarchisées en centres et en périphéries selon leurs contributions réciproques au mouvement général d’extorsion de la plus-value. Le libre-échange vise justement à extraire de chaque territoire tout le profit que permet sa position singulière dans l’espace économique.
Ainsi la Bretagne détient de très grands élevages porcins. Mais l’Allemagne dispose d’un avantage comparatif en matière d’abattage, du fait de l’absence de salaire minimum dans cette branche et du recours massif à des salariés étrangers issus de l’Est exploités sous le régime du détachement instauré par une directive européenne de 1996. Ils gagnent 3 ou 4 euros de l’heure. Dès lors 700 000 porcs bretons font chaque année leur dernier voyage vers l’Allemagne.
Si la géographie physique n’y est pour rien, la politique y est pour beaucoup. C’est une conséquence de la fameuse directive Bolkenstein. Vous souvenez-vous que les partisans du « oui », le solférinien breton Bernard Poignant en tête, prétendaient qu’elle serait bloquée par l’adoption de la Constitution européenne imposée au pays via le traité de Lisbonne ? Quant aux conventions collectives qui suppléaient en Allemagne l’absence de SMIC, elles ont été cassées par le social-démocrate Schröder, maître à penser de Hollande.
L’écotaxe ne pourrait-elle pousser à relocaliser l’abattage en renchérissant le coût des transports ? Hélas le gouvernement a tort de faire croire qu’en modifiant le prix d’un facteur de production, il va orienter le « marché » vers des comportements plus écologiques. C’est la thèse du capitalisme vert. Mais ce n’est pas ce qui se produira. Le marché choisira d’autres lieux de production pour alimenter les abattoirs allemands. Après avoir mis en lasagnes le cheval de Roumanie, il trouvera bien du porc pas cher quelque part.
La désastreuse spécialisation économique de la Bretagne a été le fruit d’une politique publique menée sous l’égide de l’Etat gaulliste. La puissance publique a encouragé l’implantation simultanée de grands élevages et d’abattoirs donnant un débouché à l’ancienne main-d’œuvre agricole. Elle a géré les conséquences sociales de ce modèle. L’émigration massive, notamment vers l’Ile-de-France, a été logée par des programmes publics. Pour relocaliser la production et en finir avec un modèle d’agriculture industrielle qui détruit les terres et fragilise l’économie régionale, il faut encore un haut niveau d’intervention publique planifiant les investissements nécessaires.
Mais le gouvernement préfère la concurrence des territoires. Il distribue un crédit d’impôt compétitivité de 20 milliards sans critère ni contrôle. A chacun d’aller là dans les zones les plus « compétitives ».
A ce jeu la Bretagne sera perdante. La République indivisible aussi.
Nous avons déjà eu le droit à un inquiétant couplet sur les « ministres bretons » au chevet de leur région. Imaginez que l’on ait envoyé Taubira et Lurel comme « ministres ultramarins » au secours des DOM TOM condamnées à l’ultra-périphérie par l’UE. Cette comptabilité sera le prétexte à tous les déchirements. La seule bonne nouvelle est qu’aucun autonomiste breton n’est venu réclamer le rattachement à ce quota du nantais Jean-Marc Ayrault.
Vote du SDRIF 2013 • Explication de vote
Le Conseil régional a adopté vendredi 18 octobre, en séance plénière, le nouveau Schéma Directeur de la Région Île-de-France (SDRIF). Pour les non initiés, ce schéma acte le projet/la vision de la collectivité régionale pour l’aménagement du territoire à l’échelle régionale à l’horizon 2030.
C’est l’aboutissement de 10 ans de labeur. Pour les groupes politiques qui ont voté « pour », c’est l’impression d’un travail enfin achevé. En effet, le précédent projet de Schéma directeur, voté en 2008, avait subit le « veto » gouvernemental d’une droite décomplexée, alors au pouvoir. Nicolas Sarkozy avait fait, en imposant sa loi du Grand Paris, main basse sur l’aménagement de la Région au service d’une vision libérale !
Ainsi le SDRIF, voté ce 18 octobre 2013, résulte donc d’un blocage du projet voté en 2008, mais aussi des choix assumés par Jean-Paul Huchon. Celui-ci partage en grande partie cette vision de l’aménagement si chère au Président des riches, centré sur les « pôles de compétitivité » censés être les « moteurs du développement économique ». Ainsi la concurrence entre les territoires est devenu un des trois piliers du SDRIF alors que l’urgence sociale et écologique devait nous amener à repenser les solidarités sociales et territoriales, à repenser l’aménagement en partant des besoins des franciliens.
Reconnaissons aussi que le projet porté par le Président de Région, qui vise à faire de notre collectivité un instrument au service de la valorisation du capital, est largement partagé par le gouvernement. En atteste la future loi de décentralisation qui va parachever le projet du Grand Paris avec la création d’une métropole comprenant Paris, les départements de la petite couronne (92, 93 et 94), leurs 125 communes et leurs 6 millions d’habitants. Que va faire la métropole de Paris (c’est son nom) de ses nouvelles prérogatives ? Comment le SDRIF sera-t-il exécuté par cette structure qui aura le loisir de faire ce qu’elle veut et ce d’autant plus facilement que le mode de désignation de ses membres et son mode de fonctionnement empêche tout contrôle citoyen ?
Quand au SDRIF lui-même, si nous pouvons approuver deux des principes énoncés : « agir pour une Île-de-France plus solidaire », et « la nécessaire transition écologique », le fait d’introduire comme pilier « la compétitivité internationale » et, dans la mise en œuvre, de tout centrer sur « les territoires d’excellence», revient à faire le contraire de ce qui est énoncé.
En fait le nouveau SDRIF, risque, s’il est appliqué en l’état, d’approfondir les déséquilibres territoriaux entre les territoires d’excellences et les autres ; entre zone dense et zones rurales et périurbaines ; entre les territoires qui auront droits aux financements publics et les autres. De plus en validant les grands projets d’aménagements de l’ère Sarkozy, cela aura pour conséquence la disparition des terres agricoles les plus fertiles de l’Ile de France. Sans compter que le SDRIF semble s’être contenté d’empiler l’ensemble des projets des collectivités territoriales sans interroger ni leur utilité sociale, ni leur utilité écologique. Bref alors que depuis près de 30 ans l’évolution du capitalisme a provoqué une considérable augmentation des inégalités – tout particulièrement marqués dans notre région pourtant la plus « riche de France » – le SDRIF ratifie des choix qui ont été déterminés PAR et POUR les acteurs économiques, bancaires et financiers, et non pour le bien-être de la population francilienne !
Pour preuve l’expression « relocalisation des activités », terme central de la lutte contre les délocalisations et au service d’un rééquilibrage territorial, n’apparaît que rarement dans un SDRIF vantant, lui très largement la compétitivité. Pire lors de la séance, le nombre de ces occurrences a encore été réduit. Comme s’il s’agissait d’enterrer au plus vite les quelques notions proposant un « mieux-vivre » et un aménagement durable à la fois soutenable économiquement, socialement. Confirmation que le SDRIF n’ose aucune rupture franche et concrète avec le capitalisme néolibéral et son mode de développement d’accumulation illimitée des marchandises qui auront parcourues des milliers de kilomètres. Le texte du SDRIF dissimule encore moins dans sa version finale son incapacité à répondre à la crise sociale.
Pour preuve, encore, l’objectif de réduction de gaz à effet de serre, un des engagements majeurs du SDRIF, a été modifié dans le flot des « améliorations » soumises au vote pour rien de moins qu’exonérer le trafic aérien d’obligation de réduction des émissions de GES. Décidément les habits verts du SDRIF ne répondent pas à l’urgence écologique.
Le SDRIF affiche sa volonté de lutter contre la crise du logement. Et la critique de la spécialisation des territoires et de la spéculation foncière donne lieu à l’annonce d’objectif ambitieux : construction de 70.000 logements et 25% de logements sociaux. Le problème, c’est que ces objectifs ne seront pas efficaces pour lutter contre l’éviction des ouvriers et des employés des centres urbains. D’abord parce que 25 % de logements sociaux ne suffissent pas quand on sait que les classes populaires représentent 40 % de la population des ménages dans notre région. Ensuite parce que dans les centres urbains notamment, mais pas seulement, on construit surtout des logements PLS alors que seuls 5 % des demandeurs répondent aux plafonds de ressources demandés. Ainsi le SDRIF ne rompt pas mais « accompagne » la contrainte qui est faite à de plus en plus de ménages d’accepter de se loger de plus en plus loin, jusqu’aux franges de l’île de France. En définitif, le SDRIF permet surtout de sécuriser les futurs aménageurs qui alimenteront la spéculation immobilière.
La solution à l’éloignement domicile/travail consiste, dans le SDRIF, à promouvoir les nouvelles lignes du métro automatique, variante du projet du grand Paris-express. Et effectivement les besoins en transports en commun sont réels vu l’état de saturation du réseau existant. Mais cette réponse, le nouveau métro automatique, sonne un peu comme une réponse miracle (vous arriverez enfin à l’heure) alors qu’il faudrait, selon nous interroger le modèle qui contraint des millions de personnes à passer des heures, chaque jours soit dans les bouchons, soit dans les transports en commun, ou les deux… Le nouveau métro automatique ne réduira pas le temps passé dans les transports, car rien n’est dit de la question centrale des distances : en ne faisant pas de la relocalisation des activités par bassins de vie, le point central du futur aménagement de notre région, le nouveau SDRIF ne propose pas autre chose que « d’accompagner » là encore la logique libérale, qui trouve normal d’organiser chaque jour une véritable transhumance de plusieurs millions de salariés, d’un bout à l’autre de l’île de France.
En définitive, l’« équilibre » entre principes affichés et acceptations de grands projets inutiles socialement et dangereux écologiquement font du SDRIF 2013 d’abord un projet en deçà de celui de 2008 ; ensuite en intégrant les objectifs du Grand Paris, projet Sarkozyste, projet libéral, c’est le projet initial qui affirmait quelques ruptures qui a été dénaturé. C’est la raison de notre opposition à ce SDRIF version 2013.
C’est pourquoi notre groupe a déposé de nombreux amendements dont ceux pour demander de remettre en cause les Grands projets inutiles et imposés que sont l’aménagement du plateau de Saclay et du triangle de Gonesse. Sur ces territoires, le SDRIF prévoit d’urbaniser les meilleures terres agricoles de la Région pour construire un centre de recherche de niveau mondial (en déplaçant au milieu de nul part des structures universitaires et de recherche qui existent déjà) et l’un des plus grand centre de consommation et de loisir d’Europe. Nous ne pouvons que regretter que ces amendements aient été rejetés par l’ensemble des groupes de l’Assemblée, alors que certains sont à nos côtés localement pour dénoncer leur absurdité.
Nous avons au moins obtenus que les élus, les associations et les citoyens soient associés aux évaluations de la mise en œuvre du SDRIF. Reste un vrai regret qui sonne aussi comme un signal, c’est la faiblesse de la participation citoyenne à l’enquête publique. Si nous souhaitons remercier l’ensemble des associations et citoyens qui se sont investis dans ce débat, nous ne pouvons que constater que les conditions (réduction très importante des lieux d’enquêtes, peu de réunions publiques, etc. ) n’ont pas été réunies pour créer un véritable débat avec les Franciliens, un moment d’implication citoyenne à la hauteur des enjeux du SDRIF.
Comme élu-e-s, comme citoyens, nous avons utilisés tous les temps du débat pour aborder des sujets qui ne font pas « consensus », pour proposer d’engager quelques ruptures. A l’heure des votes, certains nous ont expliqué qu’il faut savoir se satisfaire ce compromis vu les rapports de force, qu’ils ont obtenu gains de cause sur tel ou tel point. Nous aurions sans doute pu croire à cette version optimiste si avait été soumis au vote l’esprit et la lettre du projet de SDRIF de 2008 parce qu’il osait quelques ruptures. Nous aurions sans doute pu croire à cette version optimiste si ces « arbitrages » n’avaient eu lieu loin des regards des citoyens… Nous aurions pu… mais justement parce que nous ne nous résignons pas au fatalisme de l’ordre néolibéral le groupe Front de gauche – Parti de Gauche et Alternatifs a voté contre le SDRIF.
Le Maire de Poissy soutient les 7 grévistes de la faim de PSA
Après 39 jours de grève et le mépris de la direction de PSA Poissy, le collectif de soutien des 7 grévistes de la faim (Parti de Gauche, NPA, LDH, Alternatives Libertaire, EELV, Attac, Sud Solidaires), accompagnés par les salariés en lutte de SWISSPORT CARGO à Roissy, qui eux luttent depuis 30 jours sur le site de l’aéroport Charles de Gaulle, ont rencontré, samedi 26 octobre, Monsieur Bernard, maire de Poissy.
En envahissant la mairie, mégaphone à fond sous les slogans militants, le collectif a exigé une rencontre avec le premier magistrat de Poissy. En vacances, Monsieur Bernard a interrompu sa période de repos pour nous recevoir. Il est vrai que la rudesse du combat mené par les 7 grévistes méritait bien quelques heures de disponibilité.
Pendant une heure de discussion, le collectif lui a rappelé le combat mené par ces 7 courageux et tenaces salariés, leurs véritables revendications, et non pas celles infusées par PSA, les conditions
sanitaires déplorables dans lesquelles les laissait la mairie (des toilettes à disposition de manière épisodiques, l’accès à l’électricité après 30 jours de grève), ainsi que le diagnostic donné par le collectif de médecins qui les suivent quotidiennement. Monsieur Bernard admit son absence sur le piquet de grève, qu’il suivait quotidiennement par l’intermédiaire de son directeur de cabinet, Mamy Andriamasomanana et qu’il avait interpellé PSA pour mettre fin à ce conflit. Il a accepté enfin de se rendre sur le piquet de grève.
« Je suis ici pour vous apporter tout mon soutien ». C’est par ces paroles que pour la deuxième fois depuis le départ du conflit, Monsieur Bernard a entamé une longue conversation avec les grévistes. Abasourdi et bouleversé par la situation, les grévistes étant soient installés sur des fauteuils, soient allongés sur des lits de camps, leur état de santé nécessitant l’allongement total, notamment Abdi, moribond, et de Hicham – qui ne l’avait pas reconnu – le maire de Poissy, en fin de discussion, et après accord des grévistes, s’est engagé à :
- Appeler le Préfet pour qu’il puisse lancer le retour aux négociations et auxquelles le maire a demandé à assister,
- Mettre en place un suivi par le CCAS afin d’évaluer les besoins quotidiens des grévistes et des familles,
- S’adresser à la fédération PS ainsi qu’aux député-es des Yvelines pour apporter un soutien financier aux grévistes,
- A écrire aux quatre ministres concernés par ce conflit : Mr Montebourg et Mr Sapin pour le volet emploi ; Mme Taubira et Mr Valls pour faire appliquer le jugement rendu en juillet condamnant PSA pour harcèlement moral.
Monsieur Bernard, choqué par l’état de santé des 7 grévistes, n’est pas ressorti indemne de ce moment passé sous le barnum. Les paroles du médecin présent sur place : « Ils vont de plus en plus mal et leur état de santé risque de s’aggraver de plus en plus rapidement et d’entraîner des séquelles irréversibles » lui ont également rappelé l’urgence de la situation et le devoir d’alerte d’un élu de la république.
Ce soir, les 7 grévistes de PSA SUD AUTO ont l’espoir que rapidement, la direction de PSA retournera à la table des négociations afin de rédiger un protocole d’accord de fin de conflit juste, équitable et qui
rendraient aux 7 syndicalistes le droit d’exercer leur emploi dans des conditions de travail dignes de ce nom et d’exercer leur mandat syndical en toute liberté.
PSA leur a tout pris, en les placardisant, en les harcelant, en les méprisant. La seule chose sur laquelle PSA n’a eu aucun poids, c’est leur dignité, car leur dignité n’est pas à vendre. Monsieur Bernard l’a bien compris cet après-midi. A PSA de faire l’effort de comprendre qu’ils ne peuvent pas tout acheter, mais encore moins laisser mourir 7 hommes sur le trottoir.
(Les photos qui suivent ont été prises au début de la grève de la faim)
Crédit photos photosdegauche.fr (stef.burlot)
Le Front de Gauche est une stratégie !
La semaine écoulée aura été de toute première importance pour le Front de Gauche.
Elle aura mal débuté avec le choix des communistes parisiens de se rallier à la liste gouvernementale. Bien que le secrétaire national du PCF se soit engagé fortement en faveur de cette ligne, le ralliement derrière le PS a finalement été obtenu de peu (57 % contre 43 % soit 170 voix). Comment justifier que dans la capitale, l’une des composantes importantes du FDG va se retrouver derrière le PS, parti pivot de la majorité gouvernementale, au moment où François Hollande aggrave le cours antisocial de sa politique ? Au moment où Manuel Valls banalise les thèmes du FN en appliquant la politique du bouc émissaire ?
Heureusement les électeurs du Front de Gauche et tous ceux qui contestent la politique d’austérité du gouvernement auront « leur » liste : celle menée par Danielle Simonnet. A Paris comme dans quelques autres villes, entre la ligne « de rassemblement derrière le PS » et la ligne du Front de Gauche, ce sera au peuple de trancher en mars prochain.
Mais la bonne nouvelle de cette fin de semaine, c’est que nos camarades communistes ont eux déjà choisi très majoritairement le FDG. Ces jours-ci, Lyon à 53%, ce qui constitue une heureuse surprise, Poitiers à 53,62 %, Limoges à 61 %, Montluçon à 73 %, Metz à 85 %, Orléans et Dax à 92 % ou encore Aubenas ont rejoint la très longue liste de villes où le PCF s’engagera dans des listes autonomes. Parmi elles : Marseille, Aix en Provence, Toulon, Nice, Cannes, Avignon, Grenoble, Bordeaux, Tarbes, Pau Nîmes, Strasbourg, Dijon, Le Mans, La Roche S /Yon, Niort, Angers, Clermont Ferrand, Orléans, Cherbourg, St Lo, Rouen, Le Havre, Lille, Lens, Soissons, St Quentin, Beauvais, Arras, Montreuil, Argenteuil, Evry etc… On recense déjà largement plus d’une centaine dont presque les ¾ des villes de plus de 100 000 habitants
Cette bonne nouvelle se double d’une autre : dans plusieurs villes, le Front de Gauche est déjà parvenu à initier des listes de large rassemblement contre la politique d’austérité du gouvernement. C’est ainsi le cas avec EE-LV à Rennes, Grenoble, Clichy La Garenne, Cholet, Hérouville St Clair….
Le Parti de Gauche va engager toutes ses forces dans les semaines à venir pour constituer et soutenir partout en France des listes qui correspondent à la stratégie du FDG, soit clairement autonomes des listes gouvernementales.
Au premier rang de cet engagement, Jean-Luc Mélenchon a déjà programmé de nombreux meetings et initiatives de soutien à ces listes. Les premières dates sont : 7 novembre à Garges Les Gonesse avec Francis Parny ; 12 novembre à Pau avec Olivier Dartigolles ; fin novembre à Paris avec Danielle Simonnet (date à confirmer)…
Travailleurs et travailleuses dits handicapé-es : la triple peine !
Suite à la derniere étude de la Dares, le Parti de Gauche dénonce les conditions faites en matière d’emploi aux travailleurs et travailleuses dits handicapé-es !
Victimes comme tout un chacun de la politique « austéritaire » du Gouvernement anesthésiant chaque jour un peu plus l’activité dans notre pays, les travailleurs dits handicapés subissent de surcroît une triple peine !
D’abord, en ayant accès moins que la moyenne des citoyens à l’éducation, à la formation, au transport, et par conséquent à l’emploi.
Ensuite, en subissant de plein fouet dans leur recherche d’emploi les attitudes discriminatoires des employeurs potentiels appelés par une législation inadéquate à s’appesantir beaucoup plus sur les déficiences des postulants à l’emploi que sur leurs capacités réelles.
Enfin, en raison de l’insuffisance des moyens consentis aux équipes d’insertion chargées spécifiquement de l’accompagnement des travailleurs dits handicapés, l’État ne cessant de se désengager de ses responsabilités en faisant supporter aux seuls Fonds d’insertion professionnelle des travailleurs dits handicapés le financement la charge des actions — déjà insuffisantes — prévues par le législateur alors que la mission de ces organismes et d’intervenir en complément de l’État !
Devant une situation qui voit tout à la fois le nombre de chômeurs dits handicapés et la période d’inactivité de chacun d’entre eux progresser beaucoup plus rapidement que tous les autres salariés, le Parti de Gauche insiste sur le fait que seul un changement profond de politique économique et sociale accompagné d’un renforcement des politiques d’insertion pour les travailleurs les plus en difficulté permettra de retrouver le chemin de l’activité et un emploi pour toutes et tous.
Non à l’exclusion de 11 nationalités du droit au mariage
Le Parti de Gauche se réjouit de la décision de justice rendue ce jour par la cour d’appel de Chambéry, malgré l’appel du Parquet, qui vient de décider qu’un couple de même sexe franco-marocain a le droit de se marier. Au nom de la longue lutte de l’émancipation, pour le Parti de Gauche, il est temps que cesse le parcours du combattant des couples binationaux dont l’un des partenaires est issu d’un des 11 pays exclus, sous couvert de conventions internationales, du droit au mariage pour les personnes de même sexe. Il faut changer la circulaire pour que l’égalité cesse d’être à géographie variable. Il est temps de mettre fin à l’arbitraire. Il est temps que la République défende l’universalité des droits humains car c’est justement au nom de l’égalité que ce jugement confirme l’incurie de la notion d’équité qui soumet toujours les êtres humains à une soi-disant sacralisation des traditions…