Florange, un enterrement sans classe

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Crédit photo photosdegauche.fr (rémy_blang)

Le 1er octobre 2012, la direction de Mittal a annoncé la fermeture des hauts-fourneaux de Florange. Son objectif consistait à détruire des capacités de production pour relancer le cours de l’acier. Un sacrifice de 2500 salariés dont 629 directement dans les hauts-fourneaux, qui avait été dénoncé en février 2012 par le candidat François Hollande qui promettait alors une loi contre les fermetures d’usines rentables, déclarant que lorsqu’« une grande firme ne veut plus d’une unité de production, mais ne veut pas non plus la céder, nous lui en ferons obligation ». Depuis, la capitulation est totale.

Pourtant, fin juillet 2012, un rapport d’expert (rapport Faure) vantait les atouts d’un des « trois sites d’Arcelor Mittal les plus performants en termes de coûts de production », à la « situation géographique au cœur des marchés ». Il s’agit donc d’un site d’avenir !

Une loi brouillonne arrive maintenant à l’Assemblée

La loi censée traduire la promesse de Hollande prévoit qu’un employeur de plus de 1000 salariés désireux de fermer un site doive « rechercher » un repreneur durant 3 mois. Si les recherches sont estimées peu honnêtes par le personnel, ils peuvent saisir le Tribunal de Commerce qui en appréciera la crédibilité – à la clé, une pénalité financière d’environ 30.000 euros par emploi supprimé. Pour le syndicaliste CFDT Edouard Martin de Florange, « des pénalités financières sont prévues mais, compte tenu de la puissance des groupes en question, ils s’adapteront et provisionneront l’argent nécessaire. (…) Ces sommes-là, 20 fois le Smic, ne les feront pas reculer. »

Outre la présentation de la loi après la fermeture des hauts fourneaux, le gouvernement a finalement reculé sur le cœur même de la mesure, en renonçant à l’obligation de cession des sites, remplacées par des pénalités – inapplicables à Florange, car valables en cas de fermeture de l’ensemble d’un site et d’identification d’un repreneur. De plus, les tribunaux de commerce (où siège le patronat) sont érigés en juge, alors même que leur probité est souvent mise en cause, pour cause de conflits d’intérêts. Avec ce système, le Medef peut s’avérer juge et partie !

De retour à Florange le 26 septembre, Hollande a annoncé un centre de recherche sidérurgique… qui exclut de son périmètre les hauts fourneaux ! Il y a promis « d’assurer l’acier de demain » – mais comment croire celui qui s’est révélé incapable de préserver l’acier d’aujourd’hui ?

Pourtant, il y a des solutions. Nous avons formulé quatre propositions : réquisition du site et relance des hauts-fourneaux pour mettre en œuvre le projet ULCOS de réduction d’émission de CO², une commission d’enquête sur la stratégie de Mittal et les subventions versées, le vote du projet Front de Gauche voté par toute la gauche en février 2012 qui interdit les licenciements boursiers, ainsi qu’un droit de reprise des salariés. Sauver la filière est une question de volonté politique.

 

Grand Marché Transatlantique : La négociation de tous les dangers

 

Sans aucune consultation des peuples et malgré la révélation de l’espionnage des institutions européennes par les États-Unis, les négociations sur le Grand Marché Transatlantique (dit Traité TTIP) ont débuté cet été dans le plus grand secret.

La transparence piétinée

On se souvient que le 14 juin dernier, les ministres du commerce des 27 États de l’UE ont accepté un mandat secret de négociation de la Commission européenne. En dehors d’une protection illusoire de l’exception culturelle, qui pourra être remise en cause en cours de négociation, le mandat de la Commission piétine les autres exigences qui avaient pu être formulées par les Parlements. Le Parlement français avait par exemple demandé à ce que les mécanismes d’arbitrage privé permettant aux entreprises de sous soustraire aux lois des États soient exclus du mandat. Il n’en est rien et ces mécanismes destructeurs sont toujours à l’ordre du jour des négociations, sans que le gouvernement français s’y soit opposé au Conseil européen.

Après le coup de force de l’adoption de ce mandat secret de négociation, la révélation de l’espionnage généralisé de l’UE par les USA au début de l’été a pu faire croire que les négociations allaient être reportées. C’est en tout cas ce qu’ont fait mine d’annoncer aussi bien le gouvernement français que la Commission européenne. La Vice-présidente de la Commission européenne Viviane Reding a ainsi affirmé début juillet qu’« on ne peut pas négocier sur un grand marché transatlantique s’il y a le moindre doute que nos partenaires ciblent des écoutes vers les bureaux des négociateurs européens ». Or comme le souligne Jean-Luc Mélenchon dans les deux questions à la Commission européenne qu’il a posées cet été en tant que député européen, aucune explication ou garantie des autorités états-uniennes n’ont été données par la Commission européenne depuis. Comme un rouleau compresseur, les négociations du traité de commerce transatlantique ont pourtant débuté du 8 au 12 juillet à Washington. Et elles doivent se poursuivre du 7 au 11 octobre à Bruxelles.

Des négociations secrètes

D’après les maigres informations communiquées par la Commission, la discussion a d’emblée porté sur un périmètre très large d’une vingtaine de domaines que devrait couvrir le Traité de commerce TTIP. Impossible de savoir exactement en quoi consistent ces négociations et les positions qu’y défend effectivement la Commission européenne. Les réunions de compte-rendu prévues par la Commission pour informer le Parlement européen sont des mascarades de démocratie comme l’a souligné Jean-Luc Mélenchon dans une nouvelle question posée à la Commission européenne le 26 septembre. Non seulement ces compte-rendu sont réservés aux seuls députés membres de la commission du commerce du Parlement européen mais ils se font à huis clos en anglais sans traduction dans les langues officielles de l’Union, ni même dans les langues de travail de la Commission que sont le français et l’allemand.

Les lobbies US à l’offensive

Pendant l’été, de multiples lobbies mercantiles états-uniens se sont mis en mouvement et ont confirmé les dangers que nous avions déjà pointés avant le début des négociations. Un dirigeant de la Chambre de commerce des USA a ainsi expliqué que « le côté américain devrait expliquer clairement les dangers d’une régulation sociale, environnementale non nécessaire et du ’droit à réguler’ souhaité par le parlement européen ». Cette position des milieux d’affaire correspond à celle défendue par le gouvernement états-unien, à travers son département du Commerce (USTR), grand ordonnateur des négociations. Le prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz a ainsi expliqué au début de l’été que « le bureau de l’USTR, qui représente les intérêts des entreprises, poussera presque sûrement pour le plus petit commun dénominateur, incitant un nivellement vers le bas plutôt que vers le haut. » Cela est attesté par les positions officielles du Département du Commerce dans de nombreux domaines comme l’agriculture. Un rapport de cet organisme affirme ainsi que « les mesures [européennes] relatives à l’importation et l’utilisation des produits génétiquement modifiés constituent des obstacles majeurs au commerce. » L’ONG les Amis de la Terre a aussi alerté sur l’activisme des lobbies de l’industrie chimique états-uniens : « L’accord de libre-échange transatlantique va donner aux industries de produits chimiques et autres firmes multinationales l’arme ultime pour détruire les progrès que nous avons réalisés dans l’UE et dans différents États des États-Unis pour protéger la santé humaine et l’environnement des produits toxiques. »

Renoncements

Face à cette puissante offensive du capitalisme états-unien, non seulement la Commission ne résiste pas mais elle a commencé à céder du terrain pendant l’été. Tout en faisant mine de résister sur l’interdiction du bœuf aux hormones en Europe, le Commissaire européen au Commerce Karel de Gucht a par exemple cédé dès la première session de négociation en juillet sur le poulet lavé au chlore. En parfait libéral, il a cyniquement expliqué sa position : « on pourrait laisser le choix aux Européens, via des systèmes d’étiquetage clair. Ne diabolisons pas [le poulet lavé à l’eau de javel]. Moi je fais confiance aux consommateurs. Par exemple, si j’achète un poulet, je prendrais évidemment un poulet de Bresse. » Grâce à la Commission européenne et si cet accord n’est pas stoppé, des poulets low cost à la javel déferleront donc demain sur les marchés européens en aggravant les difficultés de toute la filière européenne des volailles, déjà en crise aujourd’hui.

Résister au désastre

Ce renoncement n’est que le premier d’une longue liste qui suivra lors des prochaines sessions de négociation si la Commission européenne n’est pas arrêtée. Un mémo sur le site de la Commission explique ainsi que « dans les relations commerciales transatlantiques actuelles, l’obstacle au commerce le plus important n’est pas le droit acquitté en douane, mais bien les entraves au commerce «au-delà de la frontière», telles que, par exemple, les différentes normes de sécurité ou environnementales applicables aux voitures. » En application de cette logique, le bilan des négociations ne peut être que désastreux pour les peuples, comme l’a souligné au début de l’été le prix Nobel Joseph Stiglitz : « La probabilité que ce qui ressortira des discussions à venir puisse servir les intérêts des Américains ordinaires est faible ; les perspectives pour les citoyens ordinaires des autres pays sont encore plus sombres. »

La résistance des peuples est donc plus que jamais à l’ordre du jour pour empêcher ce désastre. Elle passe par l’information citoyenne active sur un projet que les médias dominants passent largement sous silence. Et par la sanction aux élections européennes des gouvernements et des partis, de droite comme sociaux-démocrates, qui ont construit ce monstre.

 

9 octobre 1934

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Le 9 octobre 1934, Louis Barthou, ministre français des affaires étrangères est tué lors d’un attentat contre Alexandre 1er, Roi de Yougoslavie, en visite à Marseille. Blessé par la balle perdue d’un policier français, il est victime d’une forte hémorragie et meurt faute de soins.

Personnage peu connu, Louis Barthou, élu de la droite républicaine, est convaincu de la terrifiante menace que font planer Hitler et le national-socialisme sur le monde et sur la France. Son anti-communisme ne pouvant justifier la trahison de sa patrie, il prône donc l’isolement de l’Allemagne nazi. Dès 1933 il travaille à rassembler la Grande-Bretagne, l’Italie et l’Union soviétique dans un front anti-allemand. Il devient ainsi le principal artisan du projet de pacte oriental destiné à stabiliser définitivement les frontières européennes. Ce pacte est arrêté début juin 1934 et prévoit la participation de l’Allemagne, des Etats baltes, de la Finlande, de la Pologne, de la Tchécoslovaquie et de l’URSS. Tous les signataires devaient s’engager à prêter une assistance immédiate au contractant dont il serait le voisin et qui serait victime d’une agression de la part d’un des autres participants au pacte. Cette stipulation se double d’une assistance mutuelle franco-soviétique. La mise en place de ce plan entraine également un rapprochement entre la France et l’URSS qui obtient son adhésion à la Société des Nations à cette occasion.

Mais le pacte oriental reste mal vu par les anglais, décrié par les polonais aligné sur l’Allemagne, inaudible auprès d’une armée verrouillée et scandaleux pour les capitalistes français pour qui l’ennemi était les bolcheviks plus que les nazis. Le projet est donc enterré avec Louis Barthou. C’est Laval qui lui succède, concédant un pacte franco-soviétique signé en 1935, mais jamais ratifié donc inopérant. Dès lors c’est un changement radical de la diplomatie française qui s’éloigne de l’URSS, de plus en plus isolée. Et qui conduira la France aux accords de Munich mais aussi à l’abandon des républicains espagnol.

 

Non à la réforme Peillon

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Alcatel : la France martyrisée, Hollande complice

article_alcatel.jpg L’annonce du plan d’Alcatel-Lucent porte une nouvelle attaque insupportable contre le potentiel industriel et technique français.

La France est martyrisée. Alcatel-Lucent annonce la suppression de 20% des effectifs français soit 900 licenciements et autant d’emplois externalisés. Et le groupe annonce aussi l’abandon de 40% de ses sites avec la fermeture de deux sites et la cession de trois autres sur les treize sites du groupe en France.

C’est la conséquence du cocktail mortel qui frappe l’industrie depuis des années. Il n’y a plus aucune protection des télécoms. C’est comme ça que Lucent a fait main basse sur Alacatel. A présent Goldman Sachs a placé son homme comme directeur financier d’Alcatel-Lucent. 27 000 brevets de téléphonie sont déposés en dépôt de garantie auprès de la banque-vampire.

Les phrases creuses de François Hollande sur la politique industrielle ne masqueront pas sa responsabilité historique dans ce désastre : avec lui comme avec Sarkozy, la France se vide de son sang industriel. Elle est en train de perdre son savoir faire en communication.

Plus que jamais l’heure est à la résistance : l’emploi et l’intérêt général du pays sont en jeu.

Le PS et la droite adoptent la loi métropole Grand Paris au Sénat…

………….contre le Front de Gauche et EE-LV

Le Parti Socialiste vient de faire adopter au Sénat la loi métropole, dont le point d’orgue est le Grand Paris, grâce à l’appui de la droite. Il vient ainsi, une fois encore, de donner une victoire à Nicolas Sarkozy, père de ce projet. Il s’agit d’une catastrophe sociale, écologique et démocratique. Le Grand Paris est dans la droite ligne de la politique austéritaire du gouvernement.

Mais en votant contre, les groupes Front de gauche et EE-LV viennent de confirmer les possibilités d’une majorité alternative. Avec un peu d’audace et de courage de part et d’autre, elle peut se concrétiser aux municipales par des listes de rassemblement opposées aux politiques d’austérité nationale comme locale.

À l’inverse, ce nouveau vote de droite du PS rendrait encore plus absurdes et incompréhensibles des listes d’union derrière ce parti aux yeux du peuple de gauche et plus généralement de nos concitoyens qui pâtissent de la politique gouvernementale.

Non aux saignées curatives de l’hôpital Fioraso

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Il s’agit d’une tribune collective du Parti de Gauche Languedoc-Roussillon portant sur la situation de l’Université Paul-Valéry de Montpelier 3 en particulier, celle de l’enseignement supérieur et de la recherche plus largement.

Les auteurs:

 

Le combat de l’Université Paul-Valéry (Montpellier 3), porté par sa présidente Anne Fraïsse et mené courageusement par ses étudiants et personnels, a tout le soutien du Parti de Gauche. Il salue une initiative, espérons-le, salutaire pour l’ensemble du milieu universitaire européen.

Ce combat ne concerne, en effet, pas uniquement Paul-Valéry. Elle ne doit donc pas le mener seule : la file d’attente devant les urgences de l’hôpital Fioraso ne fera que grandir de jour en jour si nous ne faisons rien. Parce que lorsqu’un patient en vient à choisir de se ronger lui-même un membre pour pouvoir survivre, c’est la société toute entière qui doit s’interroger sur sa propre responsabilité. Il est urgent de rechercher les causes profondes d’une telle extrémité.

Les différentes mesures drastiques que l’UM3 est aujourd’hui contrainte d’annoncer contre son gré (fermeture du site de Béziers, fermetures de filières d’enseignement, filtrage des inscriptions par tirage au sort) sont en effet alarmantes. Elles sont malheureusement symptomatiques d’un mal qui dépasse les seules frontières de Paul-Valéry, de Béziers, ou même de la France. Les causes profondes sont à chercher dans une politique européenne dévouée à des intérêts mercantiles et privés à grande échelle. Elle gangrène l’Enseignement Supérieur et la Recherche publics des nations européennes.

Cette politique européenne a été définie de longue date dans des directives comme le Processus de Bologne (1999) ou la Stratégie de Lisbonne (2000). Elle affirme sans rougir que l’avenir de notre société doit passer par une marchandisation du savoir, et donc notamment (et entre autres choses) une remise des clés inconditionnelle de l’enseignement supérieur et de la recherche au secteur privé. En somme, à une gestion commerciale, quantitative, et uniquement motivée par un profit financier immédiat. Les différentes lois et mesures nationales prises au cours des ces 15 dernières années concernant l’ESR (LRU ou loi sur l’autonomie, procédures d’évaluation quantitative à court terme, financement compétitif de la Recherche publique, Loi Fioraso, etc.), dont l’Université Paul-Valéry fait aujourd’hui les frais, ne sont que la mise en application de ces directives. Elles sont, qui plus est, dictées par un pouvoir européen non-élu démocratiquement.

Ne nous y trompons pas : l’étranglement financier auquel doit aujourd’hui faire face Paul-Valéry dans l’urgence concerne en réalité l’ensemble du milieu universitaire européen. Les universités grecques ferment à tour de bras ; les italiennes, pour ne citer qu’elles, suivent en ordre rangé ; les françaises annoncent chacune à leur tour des perspectives de dépôt de bilan à un, deux, voire trois ans pour les plus optimistes.

Ce combat dépasse donc largement la seule sphère universitaire locale de l’Université Montpellier 3. C’est une sirène d’alarme, qui doit nous interpeller sur la question du rôle que nous souhaitons voir jouer au Savoir dans notre société. Devons-nous conserver et défendre un accès pour tous, public et gratuit, au Savoir, et donc à l’Université ? La recherche de nouvelles connaissances est-elle du domaine public, à l’accès et aux bénéfices publics, ou échoit-t-elle uniquement au secteur privé ? Et lorsque le financement est public, doit-on continuer à encourager la privatisation des résultats, qui en retour d’argent public, verrouille l’accès aux nouvelles connaissances acquises, et soumet à transaction financière un savoir parfois aussi fondamental que des séquences génomiques ?

Pour nous projeter dans l’avenir, et chercher à prédire ce que nous sommes en train de préparer, imaginons un instant que les mesures actuelles aient eu cours un ou deux siècles en arrière. Serait-il alors concevable, par exemple, qu’un patient aujourd’hui cardiaque doive payer, en plus des frais d’intervention médicale, des royalties au(x) découvreur(s) du système vasculaire avant de pouvoir être opéré ? Cette question n’est pas qu’une métaphore, c’est ce que nous préparons : « l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde » (Stratégie de Lisbonne).

La Stratégie Europe 2020, établie en mars 2010 par la Commission européenne pour succéder à celle de Lisbonne, ne change en rien la direction de fond. Le combat ne fait donc que commencer. L’Université Paul-Valéry-Montpellier 3 n’est « que le patient zéro à la seule échelle nationale ».

En conséquence, le Parti de Gauche réaffirme ici son soutien aux luttes menées à l’Université Paul-Valéry et à ses acteurs. Il entend prendre une part active au combat politique sous-jacent, dont la première étape doit être l’abrogation immédiate des lois Pécresse (LRU) et Fioraso. Nous serons également présents aux côtés des personnels, étudiants, parents et citoyens concernés.

AIR France – KLM : toujours le moins disant social !

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En Juin 2012, les salarié-es d’Air France avaient appelé à cesser le travail pour dénoncer les directives européennes qui imposent la libéralisation du ciel européen et met en péril les travailleurs d’Air France (cf ci-dessous le communiqué). Le vendredi 4 octobre 2013, en annonçant un PSE mettant en péril 2800 emploi, la société Air France KLM n’a fait que confirmer l’inquiétude des salarié-es.

En 2013, Alexandre de Juniac, PDG d’AirFrance KLM, continue sa logique libérale, à laquelle il n’a mis aucune limite. Il suffit de se rappeler les plus de 5000 suppressions d’emplois en 2012, Juniac promettant alors que c’était, pour ce « coupeur de têtes », la fin de la restructuration sociale de l’entreprise.

Les vœux de l’Union européenne, destructeurs de la valeur humaine, ignorant totalement le volet « sécurité des usagers », ne tenant aucun compte des conditions de travail et des compétences expérimentés des salarié-es, sont une fois de plus bien exaucés. La concurrence libre et non faussée qui ne tient aucunement compte du volet humain va à nouveau entrainer des milliers de familles dans la précarité, alors que les poches des actionnaires vont continuer à se remplir sans limites.

Comme le dit Medhi Kemou dans son interview de vendredi soir sur BFMStory (cf.ci-dessous), le moins disant social continue à être le leitmotiv d’une Union européenne dont les valeurs ne sont que profits et marchandisation des travailleurs.

Le Parti de Gauche soutien les salarié-es d’AirFrance-KLM et exige du gouvernement, détenteur de 15,9 % des parts de l’entreprise et notamment à son ministre des Transport, Frédéric Cuvellier, de réagir rapidement afin que le plan « Transform 2015 » ainsi que celui de « Ciel Unique +2 » soit abrogé et d’entamer enfin de véritables négociations avec les organisations syndicales. Le service public des transports ne doit pas être à la traine de toutes les décisions prises, que ce soit à AirFrance-KLM ou par l’Union Européenne.

 

Conflit des salariés de la Direction Générale de l’Aviation Civile le 12 juin : les aiguilleurs du ciel font dérailler l’Europe anti sociale du capital !

A l’appel de l’USAC-CGT, de FO et de l’UNSA, les salariés de l’aviation civile française ont massivement cessé le travail le 12 juin. Le trafic aérien a été en grande partie paralysé. Les salariés ont signifié leur inquiétude quant à leur devenir et leur profond rejet d’une directive de la Commission Européenne.

Le but de cette directive ? Imposer une libéralisation accrue du ciel européen, dans la DROITE ligne des politiques de mise en concurrence des salariés pour le seul profit des dirigeants des grands groupes multinationaux. Ce plan, dont le nom de guerre est « Ciel Unique 2+ », aurait pour conséquences en France un éclatement de la Direction Générale de l’Aviation Civile (DGAC) et une mise en concurrence de ses services, donc des salariés !

Après avoir sévi dans le Transport Aérien avec des directives scandaleuses (notamment le déplafonnement de la limite de vol des pilotes et hôtesses/stewards qui permet aux patrons de compagnies aériennes (souvent des low-cost) de faire voler leur employés jusqu’à 22 heures d’affilée ( ! ), les oligarques s’attaquent au service public français de l’aviation civile.

Ces directives s’imposent aux pays de l’Union Européenne, privant ainsi les Etats de leurs prérogatives dans des domaines stratégiques tels que l’énergie et les transports. Partout où ce système s’est imposé, des problèmes graves de sûreté et de sécurité ont été observés.

Après l’aérien, après le train, c’est le contrôle du trafic aérien national, véritable enjeu stratégique, qui est dans le collimateur des libéraux.

A l’appel de syndicats, les salariés ont compris les enjeux de cette bataille : l’avenir du contrôle aérien et le leur !

La DGAC elle-même a été contrainte de communiquer dans les médias sur un taux de grévistes pour les personnels opérationnels proche de 100% et qualifié cette mobilisation d’ « exceptionnelle ». Elle a dû demander aux compagnies aériennes de passer de 50 % (initialement prévus) à 75 % de suppressions de vols!

5 centres de contrôle régional ont été paralysés, tout comme les aéroports d’Orly, Roissy, Toulouse, Marseille, Beauvais, Clermont Ferrand, Strasbourg, Lyon, Bâle/Mulhouse, Bordeaux, la Rochelle, Nice, Nantes, Dijon, Poitiers, Châteauroux, Deauville, Brest, Ajaccio, Melun, Saint Denis de la Réunion !

Cette directive concerne tous les pays membres de l’UE. Sous l’égide du syndicat européen ETF (European Transport Federation), des mobilisations ont eu lieu dans 11 pays européens, n’en déplaise à une certaine presse toujours aux ordres de ses maîtres qui martelait que cette action était franco-française afin de tenter d’influencer négativement l’opinion publique.

Cette puissante journée de mobilisation ainsi qu’un argumentaire solide démontrant les dangers de cette directive européenne, a contraint le gouvernement à se ranger du côté du bon sens. En Allemagne les syndicats en ont fait de même. Les gouvernements français et allemands viennent de cosigner une lettre qui acte l’opposition de nos deux pays à ce projet.

Il s’agit d’une véritable victoire syndicale qui démontre une fois de plus qu’une mobilisation d’ampleur des salariés peut faire reculer le capital et contraindre le gouvernement à s’opposer à des lois européennes scélérates.

La commission européenne doit entendre le message et retirer son projet sans délai. Le Parti de Gauche, qui a apporté tout son soutien à ce mouvement, félicite chaleureusement les hommes et les femmes qui ont contribué à la réussite de ce mouvement.

Et si on était en train de vivre l’An 01 de la convergence vers une vraie alternative ?

rhoneteamecosocialismes.jpg  Je prends enfin le temps de me poser pour un rapide retour sur diverses activités écosocialistes de ce week end. En soulignant au passage que même si je n’aborde pas directement l’actualité, de Lampedusa à Brignoles, de Valls aux Unes des medias, on ne parle de rien d’autre ici.

Rien de hors sol, bien au contraire. Car d’une : tous ces sujets sont largement débattus dans nos Assises pour l’écosocialisme, où il est beaucoup question évidemment de climat et de planification écologique, mais aussi d’urgence sociale, de chômage, de fiscalité et de luttes. Et de deux… Vu la période et l’actualité politique, il y a des faits, réels et concrets, qui ne devraient pas être sous-estimés. En termes d’alliances et d’alternatives, quel autre projet politique aujourd’hui, opposé au capitalisme, pour rassembler comme nous le faisons dans ces assises qui se tiennent quasi chaque semaine depuis des mois, en France et à l’international ? Pas contre un fait divers ou une enième réforme du gouvernement, mais sur un projet politique en positif comme l’écosocialisme ? Pour fédérer au-delà même des rangs du Front de Gauche, réunir autour d’une même table comme à Bruxelles ou à Vaulx en Velin des gens qui ne se parlaient pas ou plus, des milieux de défense de l’environnement aux syndicats et salariés en lutte, des jeunes et moins jeunes militants de 15 à 85 ans, des orgas politiques aux réseaux altermondialistes… Vers un vrai front du peuple ! Avoir un projet qui rassemble sur des bases à la fois sociales et écolos, ça peut aider pour la suite aussi. A méditer.

Et si le changement se jouait ailleurs, en coulisses ?… Ainsi vendredi j’étais à la réunion du groupe « environnement  » du Parti de la Gauche Européenne (PGE) où l’écosocialisme gagne du terrain et s’aiguise avec nos camarades du Bloco portugais, d’Izquierda Unida en Espagne ou encore de Syriza en Grèce, de Finlande et du Danemark (qui souhaite que je vienne présenter le Manifeste pour l’écosocialisme à Copenhague :) Des amendements au texte programmatique vont être faites par notre groupe de travail en vue du congrès du PGE qui aura lieu en décembre à Madrid, ainsi que des contributions spécifiques.
Le lendemain, j’étais aux Assises pour l’écosocialisme à Vaulx en Velin avec Haris Konstantatos de Syriza et Eva Garcia d’Izquierda Unida, Paul Ariès, Matthieu le Quang d’Equateur, des syndicats (CGT, Conf Paysanne), des orgas (NPA, EELV), les Fralib en force, des personnalités et luttes locales (OL Land, LGV Lyon Turin…) : pas loin de 300 personnes sur la journée, une superbe équipe de jeunes camarades motivés. Un grand bravo au PG du Rhône et merci aux camarades venus des Savoie, de la Drome, Isère, Vaucluse etc – voir ici les vidéos de cet événement sur la Télé de gauche.

Enfin dimanche, le grand forum des alternatives Alternatiba à Bayonne a rassemblé 10.000 personnes autour des radicalités concrètes et du climat. Tout le gratin des réseaux écolos et alternatifs, avec la présence d’Eva Joly, de Geneviève Azam, d’Hervé Kempf ou encore La parisienne libérée… J’y ai assuré le débat animé par Jade Lindgaard de Mediapart avec Pierre Larrouturou du Collectif Roosevelt et Jean Marie Harribey des Economistes Atterrés, en dénonçant le suicide civilisationnel que représente la double politique de l’offre et de l’austérité menée par le gouvernement, devant 500 personnes et avec une retransmission sur Liberation.fr .

J’ai ensuite filé à l’atelier sur le projet de traité entre les États Unis et l’Union européenne, le GMT (grand marché transtlantique) que je co-animais avec Maxime Combes d’Attac. Ce projet de traité a au moins un avantage, c’est qu’il unit déjà à la fois organisations environnementales, syndicats et partis politiques. Merci Ayrault, merci Barroso… L’info est désormais passée, la campagne a démarré, la lutte est lancée.

De Bruxelles à Vaulx en Velin, en passant par Bayonne, les luttes sociales et environnementales se fondent en un seul et même combat anticapitaliste, contre les libéraux de tout poil, qu’ils se qualifient de droite ou de gauche. Pour un autre modèle de société fait de bien vivre et de jours heureux.

Il y a quelques temps je parlais de ce week end comme pouvant marquer l’An 01 de la convergence vers une vraie alternative… Je n’avais peut être pas tort. Sans vouloir crier victoire ni paraitre exagérément optimiste, ce que je ne suis pas forcément d’ailleurs… Mais quand même, à force de parcourir le pays en tout sens, et de rencontrer nos amis un peu partout en Europe, je me dis qu’on tient peut être le bon bout. Peut-être. Tenons bon, soyons forts.

L’Etat doit refuser la vente d’Euriware, filiale d’Areva !

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Crédit photo photosdegauche.fr (octave_honorin)

Dans cette filiale d’Areva, c’est aujourd’hui plus de 2650 salariés qui sont
concernés par ce plan de restructuration. Euriware fabrique et exploite les
programmes informatiques de la gestion du transport nucléaire, les déplacements
de matières sensibles telles qu’uranium, plutonium, ainsi que la sécurité
nationale nucléaire.

Euriware invente et exploite aussi des systèmes informatiques complexes pour
notre industrie. Ses principaux clients sont Airbus, le CEA, La Poste, Total,
EDF, GDF SUEZ et cerise sur le gâteau, le Ministère de la Défense.

La vente de celle-ci n’est que l’aboutissement d’un processus de pillage des
liquidités de cette entreprise fille. En effet, ce sont plus de 29 millions de
cash-flow que la maison maire AREVA a fait remonter dans ses caisses l’an
dernier, laissant sa filiale a sec pour l’exercice à venir , annulant même
toute possibilité en terme d’investissement futur d’EURIWARE puisqu’en
refusant de payer une créance de 54 millions d’euros, AREVA mets sciemment sa
filiale dans le rouge.

Les salarié-es, alertés par l’intersyndicale CGT-CFDT-FO, refusent depuis le
mois d’avril d’être sacrifié-es sur l’autel des dividendes et résistent partout
ou ils ont la possibilité d’être entendus : alerte des élus des dangers d’une
telle vente pour l’indépendance et l’autonomie de nos systèmes informatiques
sensibles, sacrifice des bassins d’emplois, fin des garanties des clauses de
confidentialité des systèmes sensibles, etc… Au vu de la sensibilité des
systèmes en question, l’annulation de la vente d’Euriware est vitale pour notre
pays.

Le parti de Gauche à rencontré une délégation de salariés d’EURIWARE, ce lundi.
Ceux-ci ont pu porter auprès de Laurence Sauvage, SN en charge des luttes
sociales, et d’une délégation du Parti de Gauche, l’ensemble du dossier et de ses
conséquences lourdes pour la sécurité nationale et la sécurité nucléaire et
notre outil industriel.

Le parti de Gauche interpelle le Gouvernement, et surtout Philippe Martin,
Ministre de l’Ecologie, pour que ceux-ci prennent leur responsabilité en ordonnant
à Areva de stopper la vente d’Euriware, exige que l’ensemble des activités
d’EURIWARE réintègrent la maison mère, et protège les salariés et chercheurs,
ce qui est essentiel à la réalisation, l’exploitation et à la conduite de
système sensibles.

 

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