Nous devons montrer qu’il n’y a pas de fatalité à l’austérité

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Pour la coprésidente du PG, Martine Billard, les tiraillements dans la majorité témoignent d’une inquiétude quant au bilan que pourra présenter le gouvernement.

L’austérité suscite des tiraillements inédits dans la majorité, avec Delphine Batho (Écologie) qui juge que l’on est «au maximum de la réduction des dépenses», et Cécile Duflot (Logement) qui insiste sur 
le nécessaire investissement. 
Quelle conclusion en tirez-vous ?

Martine Billard. Cela démontre que les conséquences directes de cette austérité – et je crois important d’employer ce mot et pas celui de rigueur – commencent à se faire sentir. Je ne suis pas étonnée que cela vienne de deux ministères, Logement et Écologie, où il est impossible de faire quoi que ce soit sans engagements financiers. Le mariage pour tous est important, mais n’a que peu d’impacts financiers sur le budget de la Justice. Des ministres, au PS comme à EELV, sont donc inquiets d’apparaître comme des ministres de la parole, avec de bons projets qu’ils seraient incapables de mettre en œuvre. Les annonces de Cécile Duflot sur la construction de logements ou l’isolation thermique ont besoin de moyens financiers, sinon quel bilan aura-t-elle à opposer ? Je crois qu’elle sent les limites de l’exercice à être dans un gouvernement qui s’engage dans l’austérité. De la même manière, pour Delphine Batho, sans moyens pour l’éolien ou le photovoltaïque, elle ne pourra présenter aucun projet concrétisé.

Pierre Moscovici, le ministre 
de l’Économie, tient au cap 
de réduction des dépenses 
en gardant comme ligne d’horizon zéro pour cent de déficit en 2017. Et n’exclut pas de fiscaliser les allocations familiales, par exemple.

Martine Billard. Que les étapes annoncées soient éventuellement différées ne change rien, l’hypothèse de croissance de 
0,8 % pour 2013 n’est pas tenable. Même François Hollande 
a expliqué, en Inde, qu’il lutte « pour qu’elle ne soit pas en dessous de zéro ». Concept intéressant qu’une croissance en dessous de zéro… La réalité est qu’ils se savent pris entre le marteau et l’enclume, la Commission européenne et 
la réalité économique. Et que 
la première n’a pas l’air prête à faire de cadeau à la France, c’est-à-dire accepter de remettre en cause les objectifs poursuivis. Voilà pourquoi Jean-Marc Ayrault coupe 3 milliards d’euros dans les budgets des collectivités locales, pour financer une partie des 20 milliards de cadeaux aux entreprises.

N’y a-t-il pas un paradoxe à fustiger, comme le fait François Hollande, 
un budget européen d’austérité, 
mais faire de même en France ?

Martine Billard. Qu’il se souvienne que les peuples ne sont pas prêts 
à tout accepter : la Grèce, l’Espagne, d’autres pays encore 
en témoignent. En France, 
outre les luttes contre les fermetures d’entreprises, il y a maintenant 
les enseignants, la santé… Tous 
ces électeurs qui n’ont pas voulu 
la réélection de Sarkozy s’aperçoivent que la différence, pour ce qui est des politiques économiques et sociales – il suffit de voir l’accord Medef sur 
l’emploi – est plus que minime.

71% des Français, selon un récent sondage, estiment vivre « en pleine crise ». Cette intériorisation de la crise ne facilite pas l’émergence d’une alternative.

Martine Billard. Le discours dominant est d’expliquer qu’il faut être responsable, que les sacrifices sont momentanés. Les entreprises vont bénéficier de cadeaux sans aucune contrepartie, sans aucun engagement – quand bien même ces entreprises ne peuvent pas délocaliser leurs emplois tels Vinci, qui gère des parkings, ou la grande distribution – et se mettre dans la poche des milliards qui auront été, pour trois milliards d’entre eux, retirés de l’investissement productif des collectivités locales. Il est de la responsabilité du Front de gauche de dénoncer que, contrairement à la « guerre à la finance » annoncée durant la campagne, François Hollande se couche devant la finance. La loi bancaire en discussion fait pschitt ; les banques ont expliqué, ce week-end, que si l’on manifestait le souhait de plafonner les frais bancaires que paient les particuliers, l’emploi des salariés des banques serait en cause, ce qui est proprement scandaleux car cela n’a rien à voir. Or, aussitôt, Bercy a reculé ; ce gouvernement recule devant les banques, les grandes entreprises, le patronat… La droite n’a même pas à monter au créneau, le Medef le fait pour elle. En face, nous devons montrer qu’il n’y a pas de fatalité, que les 25 propositions du Front de gauche contre l’austérité sont sur la table, et que c’est un choix politique.

Entretien réalisé par Lionel Venturini

Crédit photo photosdegauche.fr (stef.burlot)

Accord MEDEF • Ne laissons pas le MEDEF faire la loi !

Tract Accord MEDEF

Ecosocialisme • Premier manifeste : 18 thèses pour l’écosocialisme

premier manifesteCe Manifeste des Assises pour l’écosocialisme s’inscrit dans la lignée du Manifeste international de l’écosocialisme publié en 2002 ainsi que de la déclaration écosocialiste de Belem de 2009, pour ouvrir la voie à un nouveau projet politique. Il a été très largement soumis à débat dans le cadre des Assises pour l’écosocialisme organisées par le Parti de Gauche le 1er décembre 2012 à Paris. Depuis, 133 amendements de fond, émanant de plus d’une trentaine d’auteurs d’horizons divers ont été reçus et traités.

Cette synthèse est proposée à toutes celles et ceux qui le souhaitent, organisations et dividus, en France et à l’international, qui se reconnaissent dans l’écosocialisme.

Ce « Manifeste des Assises pour un écosocialisme » sera discuté tout au long de l’année et donnera lieu à de nouveaux débats à l’occasion des secondes Assises pour l’écosocialisme qui se tiendront en décembre 2013, dans le cadre du comité des Assises composé des personnalités suivantes : Mathieu Agostini, Paul Ariès, Guillaume Étievant, Laurent Garrouste, Susan George, Janette Habel, Damien Joliton, Matthieu le Quang, Jacques Lerichomme, Michael Löwy, Laurent Maffeïs, Corinne Morel Darleux, Arno Munster, Danièle Obono, Anita Rozenholc.

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Hollande, le vautour hellène

VautourMardi 19 février, François Hollande débarquait à Athènes en ce qu’il considère être un pays conquis. Il faut dire que pour pouvoir venir faire aujourd’hui son marché en Grèce, le chef de l’Etat n’a pas ménagé sa peine.

Il lui a d’abord fallu apporter tout son soutien à Georges Papandréou, le président de l’internationale socialiste et alors premier ministre grec, qui maintenait la tête sous l’eau du peuple pendant que Goldman Sachs et sa suite se gavaient sur le dos des grecs. A peine élu en juin dernier, François Hollande et sa bande se sont escrimés à pousser des cris d’orfraie pour essayer de contenir le surgissement de Syriza et d’Alexis Tsipras lors des élections législatives, préférant de loin la victoire de la droite à celle de la gauche qui refuse l’austérité et le diktat des marchés. Tragédien éprouvé, François Hollande pouvait clore la pièce en imposant le TSCG (Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance pour l’Union Européenne) à l’Europe et donc à la Grèce par l’allégeance pitoyable dont il a fait preuve devant Angela Merkel.

Ce voyage présidentiel en Grèce prenait donc les contours assumés de courses au supermarché. François Hollande, dès les obligations protocolaires terminées, s’est d’ailleurs adressé aux chefs d’entreprises grecs et surtout français. Faisant preuve d’un cynisme sans limite, le chef de l’Etat a ainsi décliné les différentes étapes de l’offensive libérale, dont il a revendiqué sa part d’héritage, avant de sonner l’hallali au nom des entreprises françaises et de présenter sa définition de l’internationalisme : « Il ne s’agit plus maintenant de la responsabilité des Etats, les gouvernements ont fait leur devoir. Il s’agit de la responsabilité des entreprises mais avec l’encouragement, le soutien des Etats, et notamment du gouvernement français ».

Le banquet auquel François Hollande, tout à la fois convive et hôte, invite les entreprises françaises, c’est celui du dépeçage de l’état grec et notamment du service public. Aucun scrupule ne saurait enrayer la soif de profits qui écume des lèvres du Président dès lors qu’il s’agit de profiter des privatisations grecques : « Le Premier Ministre depuis plusieurs semaines, depuis plusieurs mois, m’a informé de son programme de privatisation. Alors il m’a dit avec sa gentillesse habituelle, mais aussi la fermeté de ses convictions et son amitié pour la France, « Venez, entreprises françaises, participer à ce programme ». Sur le plan intellectuel, idéologique, on peut être pour ou contre les privatisations. Là n’est pas la question. C’est un programme qui est décidé par la Grèce. Il y a des opportunités. Et bien nous devons, nous les français, et les entreprises françaises, prendre toute notre part».

Vous avez bien lu : « Là n’est pas la question » ! Au royaume des charognards, il n’est ni principe, ni vertu qui vaille, et surtout pas de l’idéologie sinon celle du libéralisme le plus éhonté. Cet héritage du mouvement socialiste que François Hollande balaye ainsi d’un revers de main, il l’avait déjà assumé deux heures plus tôt lors d’une conférence de presse aux côtés du Premier Ministre grec Antonis Samaras. Il avait même poussé le cynisme jusqu’à faire de l’expérience passée du service public des entreprises françaises un avantage compétitif au moment d’obtenir de nouveaux marchés : « Le Premier Ministre a parlé d’un programme de privatisation. C’est la décision des grecs. C’est également, reconnaissons le, une recommandation de l’Europe. Dès lors qu’il va y avoir ces appels d’offres, les entreprises françaises doivent être présentes, parce qu’elles ont justement une expérience de ce qu’est le service public, de la qualité des prestations qui peuvent être apportées aux grecs, et donc dans de nombreux domaines, l’énergie, l’eau, les transports, les chemins de fer, les entreprises françaises seront prêtes à répondre aux appels d’offres ». Pour François Hollande, qui avait au préalable cité GDF-Suez, EDF, Alstom, Vinci…, le service public sert uniquement à valoriser des savoir—faire pour mieux les marchandiser en les privatisant avant d’en faire un argument de vente pour partir à la conquête de nouveaux marchés.

On comprend dès lors que le Président de la République, lorsqu’il parle d’affermissement de l’Etat grec, n’ait pas un mot sur le service public. Ce qu’il juge déjà pléthorique en France au point de le dilapider à travers la MAP (modernisation de l’action publique), resucée de la RGPP version Sarkozy, il se garde bien de l’envisager pour la Grèce où pourtant beaucoup reste à faire. Puisque les grecs ont « décidé » de vendre, et après tout il ne faudrait pas que le Président et ses amis de la Troïka se soient escrimés en vain, il veut être aux premières loges. Total est ainsi placé par le Président en pôle position pour aller chercher du gaz et des hydrocarbures en Grèce (après l’Algérie) alors même que le gouvernement vient de lancer le débat sur la transition énergétique en France. Avant de prendre son avion du retour, sûr qu’il ira négocier une île grecque pour que Madame Bettencourt puisse l’acquérir au meilleur prix…

François Hollande n’est en fait rien de plus qu’un représentant de commerce au service de l’oligarchie et hameçonné par l’intéressement. Cela n’en fait même pas un capitaine d’industrie, encore moins un Président de la République française. Là où l’universalisme français avait l’occasion de rejoindre le mythe prométhéen, François Hollande a préféré le rôle du vautour.

Solidarité avec Jean Baptiste Eyraud du DAL et Amnistie des militant-e-s et syndicalistes !

Lors du précédent Conseil de Paris, j’avais défendu un vœu qui visait à exprimer la solidarité du Conseil de Paris à l’égard de JB Eyraud, porte parole du DAL et à se prononce en faveur de l’amnistie des militants et syndicalistes poursuivis en raison de leur engagement. Je souhaite revenir sur ce débat lors de ce conseil, vu les mensonges de la préfecture de Police et l’attitude minable des socialistes sur le sujet. Je souhaite également vous inviter à venir nombreuses et nombreux au rassemblement organisé par le Front de Gauche le 27 février prochain, à partir de 13h, devant le Sénat, pour soutenir la proposition de loi d’Amnistie sociale déposée par le Front de Gauche.

Et signez la pétition !

Et pour info, je serai ce lundi Procès de 6 militants du collectif des Déboulonneurs (militant-e-s anti pub) pour barbouillage de panneaux publicitaires et refus de prélèvement d’ADN : Lundi 25 février 2013 à 13 h 30, 12e chambre correctionnelle, tribunal de grande instance de Paris.

Le 29 octobre 2012, lors d’une manifestation pour le droit au logement déclarée et non violente, Jean Baptiste Eyraud, porte parole du DAL avait été « encagé » par les forces de police, sans explication, conduisant les familles vers des cars de police stationnés le long de la Préfecture. Dénonçant ce traitement, JB Eyraud était alors sorti du périmètre policier, et avait été brutalement repoussé, puis jeté à terre, après avoir reçu un coup de poing au visage. La préfecture de police a depuis cessé d’employer ce dispositif répressif à l’encontre des mal logés. Mais le 1er janvier 2013, Jean Baptiste Eyraud a été convoqué au commissariat du 15ème arrondissement de Paris suite à une plainte pour violence ayant entraînée une ITT de 6 jours, déposée par le CRS qui l’avait jeté à terre et frappé au visage. (Bref, il a du se casser le poigné en frappant.) Convoqué au commissariat, JB Eyraud s’est vu signifié son obligation de se plier à un prélèvement ADN, ce qu’il a refusé. Il va dorénavant être poursuivi pour son refus d’ADN !

Je voudrais revenir sur le court échange qu’il y a eu en séance du Conseil de Paris.

Pour rappel, c’est très frustrant de déposer un vœu en Conseil de Paris. Nous n’avons droit qu’à 1 minute pour le défendre. Puis l’exécutif (c’est-à-dire l’adjoint-e du Maire en charge de la thématique) peut prendre bien plus de temps pour répondre, ainsi que le représentant du Préfet (désolée, c’est toujours un homme, je ne féminiserai donc pas…).

L’exécutif (PS et EELV) a présenté un contre vœu et m’a demandé de retirer le mien, ce que j’ai refusé. L’exécutif a expliqué qu’on ne pouvait pas demander une enquête interne à la Préfecture de Police de Paris puisque qu’il y avait enquête judiciaire… Quelle belle ineptie ! Il est très fréquent qu’une enquête de l’IGS soit diligentée alors même que la justice est saisie. Dans cette affaire, le PS et EELV (qui a soutenu également le vœu de l’exécutif et pas voté notre vœu hélas) ne se mouillent pas, et ne se précipitent pas pour soutenir le DAL. Et finalement, ils laissent entendre en renvoyant sur l’enquête judiciaire que le DAL pourrait l’être.. On attendait mieux. Ils ont la mémoire bien courte, car jamais le DAL n’a été violent, ce qui n’est pas le cas de la police. L’argument juridique de mauvaise foi leur a permis surtout de ne pas prendre position sur la loi d’Amnistie ! Quelle lâcheté. Quelle trahison de toutes celles et ceux qui ont justement œuvré à battre Sarkozy !

La déclaration du représentant de la Préfecture de Police de Paris m’a fait bondir. Un tissus de contre vérités ! Il a d’abord prétendu que le rassemblement du DAL était illégal et non autorisé… Or, le DAL avait bien envoyé une déclaration de manifestation, la veille (ou l’avant veille). La préfecture était parfaitement informée et a même téléphoné au DAL avant à ce sujet. Le dispositif policier mis en place ce jour là n’était pas un barrage mais un encagement, commencé à la sortie du RER conduisant les familles et les militant-e-s vers des cars de police, garés le long de la Préfecture de région …

Après ce mensonge, on a sans doute à faire à de faux témoignages, devenant une spécialité policière… (À mon avis, j’ai intérêt à utiliser le subjonctif tant que l’enquête est en cours ?!…)

Plusieurs policiers auraient témoigné, appuyant la thèse du CRS. Mais je vous invite à bien regarder la vidéo ci-dessous pour vous faire une idée par vous-même : http://droitaulogement.org/suites-a-des-brutalites-policieres-le-29-11-2012/

Franchement, les images contredisent bien la thèse policière. On voit nettement un CRS plaquer violemment Jean Baptiste Eyraud au sol !

Que cesse la répression du mouvement social, vite une loi d’amnistie des militant-e-s !

La répression du mouvement social sous l’ère de Sarkozy était inacceptable. Je me souviens des rassemblements en soutien à Xavier Mathieu des Continental qui avait aussi été poursuivi et condamné pour son refus de test ADN. Toute la gauche était venue le soutenir ! Certes, le PS n’avait pas envoyé ses numéros « un ».. Mais même eux étaient là !

Le Front de Gauche demande une loi d’Amnistie pour tous les militants poursuivis. Jean Luc Mélenchon et Martine Billard avaient essayé de convaincre François Hollande après son élection de procéder à cette amnistie des militant-e-s syndicalistes. En vain. C’était pourtant bien légitime d’amnistier celles et ceux qui s’étaient mobilisés pour défendre leur emploi, leur entreprise, contre le OGM, contre l’envahissement publicitaire, pour les sans papiers, pour un service public comme une gare de province menacée de fermeture, pour le maintien de l’électricité à des familles qu’ERDF voulait couper… Toutes celles et ceux qui ont contribuer à résister, défendre l’intérêt général et battre Sarkozy !

Mais non. Pour l’instant pas d’aministie ! Et la répression policière et judiciaire se poursuit !

Nous ne pouvons accepter cette répression du mouvement social et sa criminalisation des militants par l’utilisation abusive du FNAEG, fichier au départ prévu pour les délinquants sexuels condamnés ! Ce qui devait être un instrument de preuve à l’encontre de criminels particulièrement dangereux est devenu un outil de fichage de l’ensemble des citoyens, et des militants en particulier !

Le PS et EELV vont-ils soutenir la proposition de loi du Front de gauche pour l’Amnistie sociale ?

Le Front de Gauche vient de déposer une proposition de loi qui sera présentée le mercredi 27 février au sénat (d’où le rassemblement devant le Sénat à partir de 13h). Le gouvernement donnera t-il un avis favorable au texte ? L’ensemble des élu-e-s du PS et d’EELV le voteront-ils ? Rien n’est sûr sans rapport de force !

Il y a donc un enjeu à faire monter un débat public sur le sujet !

Pour info, ci-dessous le communiqué du groupe CRC, celui de Jean Luc Mélenchon et celui du Front de Gauche pour interpeller le gouvernement :

Les droits des travailleurs s’arrêtent-ils à la porte de la commission des Lois ?
Amnistie sociale !

Communiqué du groupe CRC / 13 février 2013

Ce mercredi 13 février, la commission des Lois du Sénat, pourtant majoritairement à gauche, a rejeté la proposition de loi « Amnistie sociale » du groupe Communiste républicain et citoyen.
Ce rejet est inacceptable !
Ces dernières années, les difficultés rencontrées par les Français se sont fortement accrues : chômage, précarité, accès au logement, à la santé, inquiétudes sur l’environnement… Beaucoup de nos concitoyens se sont légitimement engagés dans des mouvements sociaux. Ils se sont exprimés pour faire respecter leurs droits fondamentaux, protéger leurs conditions de travail, préserver l’emploi, les services publics, un système de protection sociale efficace et solidaire, leur environnement…
Parmi eux, beaucoup sont frappés de procédures criminalisant leurs actions revendicatives. Or, les travailleurs en lutte, les citoyens qui défendent l’école, leur outil de travail, leur hôpital, le droit à l’emploi et à la retraite, ne sont pas, n’ont jamais été des délinquants ou des criminels !
Le 27 février, en votant cette proposition de loi « d’amnistie sociale », la gauche sénatoriale avec le soutien du gouvernement, peut rétablir ces travailleurs injustement poursuivis dans leurs droits.
Cela constituerait enfin un premier signe positif en leur direction.

Communiqué de Jean-Luc Mélenchon

L’amnistie des syndicalistes n’a que trop tardée

J’appelle le gouvernement à soutenir sans tarder, la proposition de loi pour l’amnistie des syndicalistes et militants associatifs, déposée par les parlementaires du Front de Gauche et qui arrive en discussion au Sénat.

Le gouvernement doit cesser de mépriser le mouvement social et l’action des syndicalistes pour défendre l’emploi et les services publics. Il doit soutenir sans ambiguïté cette proposition de loi d’intérêt général pour que cessent les poursuites aveugles et arbitraires dans l’exercice des droits syndicaux et de la liberté d’expression et de manifestation.

Le ministre de l’Intérieur ne doit pas s’occuper de cette affaire, lui qui organise la lamentable répression contre les mouvements sociaux qui a fait perdre un œil à un syndicaliste de la métallurgie. Nous comptons sur la ministre Taubira pour apporter le soutien du gouvernement à ce texte de salubrité publique.

Communiqué du Front de Gauche

TOUS ENSEMBLE POUR LE VOTE DE LA LOI D’AMNISTIE SOCIALE

Pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy de nombreux salariés, syndicalistes, responsables associatifs et citoyens ont été fichés, condamnés ou sont sous le coup de poursuites pénales ou administratives pour avoir participé à une action collective en faveur de l’intérêt général ou au service de revendications professionnelles et sociales. Parfois même une simple distribution de tracts a suffi à les poursuivre en justice.

Trop de sanctions injustes ont été prononcées à l’égard de militants qui par leur action citoyenne ont largement contribué à la défaite de N Sarkozy. Ceux qui mériteraient d’être sanctionnés ne sont pas à chercher parmi ces militants mais plutôt parmi ceux qui délocalisent ou licencient sans autre motif que d’accroître leurs profits et qui détruisent ainsi des milliers de vies.

La justice, c’est d’amnistier toutes ces condamnations injustes.

L’avenir c’est de mettre fin à la criminalisation des luttes sociales.

Tel est le sens de la proposition de loi d’Amnistie sociale déposée par les Sénatrices et les Sénateurs du groupe CRC et du Front de Gauche. Celle-ci sera examinée au Sénat le mercredi 27 février dans l’après midi. Pas une seule voix de gauche ne doit manquer au vote de cette loi. Le Front de Gauche appelle à se mobiliser, à se rassembler pour soutenir cette proposition de loi.

Il appelle à un rassemblement,

en présence de syndicalistes, de responsables associatifs,
devant le Sénat mercredi 27 février à partir de 13 heures,

Rendez vous au débouché de la rue de Tournon face à l’entrée du Sénat 13 H

Solidarité avec Jean Baptiste Eyraud du DAL et Amnistie des militant-e-s et syndicalistes !

Lors du précédent Conseil de Paris, j’avais défendu un vœu qui visait à exprimer la solidarité du Conseil de Paris à l’égard de JB Eyraud, porte parole du DAL et à se prononce en faveur de l’amnistie des militants et syndicalistes poursuivis en raison de leur engagement. Je souhaite revenir sur ce débat lors de ce conseil, vu les mensonges de la préfecture de Police et l’attitude minable des socialistes sur le sujet. Je souhaite également vous inviter à venir nombreuses et nombreux au rassemblement organisé par le Front de Gauche le 27 février prochain, à partir de 13h, devant le Sénat, pour soutenir la proposition de loi d’Amnistie sociale déposée par le Front de Gauche.

Et signez la pétition !

Et pour info, je serai ce lundi Procès de 6 militants du collectif des Déboulonneurs (militant-e-s anti pub) pour barbouillage de panneaux publicitaires et refus de prélèvement d’ADN : Lundi 25 février 2013 à 13 h 30, 12e chambre correctionnelle, tribunal de grande instance de Paris.

Le 29 octobre 2012, lors d’une manifestation pour le droit au logement déclarée et non violente, Jean Baptiste Eyraud, porte parole du DAL avait été « encagé » par les forces de police, sans explication, conduisant les familles vers des cars de police stationnés le long de la Préfecture. Dénonçant ce traitement, JB Eyraud était alors sorti du périmètre policier, et avait été brutalement repoussé, puis jeté à terre, après avoir reçu un coup de poing au visage. La préfecture de police a depuis cessé d’employer ce dispositif répressif à l’encontre des mal logés. Mais le 1er janvier 2013, Jean Baptiste Eyraud a été convoqué au commissariat du 15ème arrondissement de Paris suite à une plainte pour violence ayant entraînée une ITT de 6 jours, déposée par le CRS qui l’avait jeté à terre et frappé au visage. (Bref, il a du se casser le poigné en frappant.) Convoqué au commissariat, JB Eyraud s’est vu signifié son obligation de se plier à un prélèvement ADN, ce qu’il a refusé. Il va dorénavant être poursuivi pour son refus d’ADN !

Je voudrais revenir sur le court échange qu’il y a eu en séance du Conseil de Paris.

Pour rappel, c’est très frustrant de déposer un vœu en Conseil de Paris. Nous n’avons droit qu’à 1 minute pour le défendre. Puis l’exécutif (c’est-à-dire l’adjoint-e du Maire en charge de la thématique) peut prendre bien plus de temps pour répondre, ainsi que le représentant du Préfet (désolée, c’est toujours un homme, je ne féminiserai donc pas…).

L’exécutif (PS et EELV) a présenté un contre vœu et m’a demandé de retirer le mien, ce que j’ai refusé. L’exécutif a expliqué qu’on ne pouvait pas demander une enquête interne à la Préfecture de Police de Paris puisque qu’il y avait enquête judiciaire… Quelle belle ineptie ! Il est très fréquent qu’une enquête de l’IGS soit diligentée alors même que la justice est saisie. Dans cette affaire, le PS et EELV (qui a soutenu également le vœu de l’exécutif et pas voté notre vœu hélas) ne se mouillent pas, et ne se précipitent pas pour soutenir le DAL. Et finalement, ils laissent entendre en renvoyant sur l’enquête judiciaire que le DAL pourrait l’être.. On attendait mieux. Ils ont la mémoire bien courte, car jamais le DAL n’a été violent, ce qui n’est pas le cas de la police. L’argument juridique de mauvaise foi leur a permis surtout de ne pas prendre position sur la loi d’Amnistie ! Quelle lâcheté. Quelle trahison de toutes celles et ceux qui ont justement œuvré à battre Sarkozy !

La déclaration du représentant de la Préfecture de Police de Paris m’a fait bondir. Un tissus de contre vérités ! Il a d’abord prétendu que le rassemblement du DAL était illégal et non autorisé… Or, le DAL avait bien envoyé une déclaration de manifestation, la veille (ou l’avant veille). La préfecture était parfaitement informée et a même téléphoné au DAL avant à ce sujet. Le dispositif policier mis en place ce jour là n’était pas un barrage mais un encagement, commencé à la sortie du RER conduisant les familles et les militant-e-s vers des cars de police, garés le long de la Préfecture de région …

Après ce mensonge, on a sans doute à faire à de faux témoignages, devenant une spécialité policière… (À mon avis, j’ai intérêt à utiliser le subjonctif tant que l’enquête est en cours ?!…)

Plusieurs policiers auraient témoigné, appuyant la thèse du CRS. Mais je vous invite à bien regarder la vidéo ci-dessous pour vous faire une idée par vous-même : http://droitaulogement.org/suites-a-des-brutalites-policieres-le-29-11-2012/

Franchement, les images contredisent bien la thèse policière. On voit nettement un CRS plaquer violemment Jean Baptiste Eyraud au sol !

Que cesse la répression du mouvement social, vite une loi d’amnistie des militant-e-s !

La répression du mouvement social sous l’ère de Sarkozy était inacceptable. Je me souviens des rassemblements en soutien à Xavier Mathieu des Continental qui avait aussi été poursuivi et condamné pour son refus de test ADN. Toute la gauche était venue le soutenir ! Certes, le PS n’avait pas envoyé ses numéros « un ».. Mais même eux étaient là !

Le Front de Gauche demande une loi d’Amnistie pour tous les militants poursuivis. Jean Luc Mélenchon et Martine Billard avaient essayé de convaincre François Hollande après son élection de procéder à cette amnistie des militant-e-s syndicalistes. En vain. C’était pourtant bien légitime d’amnistier celles et ceux qui s’étaient mobilisés pour défendre leur emploi, leur entreprise, contre le OGM, contre l’envahissement publicitaire, pour les sans papiers, pour un service public comme une gare de province menacée de fermeture, pour le maintien de l’électricité à des familles qu’ERDF voulait couper… Toutes celles et ceux qui ont contribuer à résister, défendre l’intérêt général et battre Sarkozy !

Mais non. Pour l’instant pas d’aministie ! Et la répression policière et judiciaire se poursuit !

Nous ne pouvons accepter cette répression du mouvement social et sa criminalisation des militants par l’utilisation abusive du FNAEG, fichier au départ prévu pour les délinquants sexuels condamnés ! Ce qui devait être un instrument de preuve à l’encontre de criminels particulièrement dangereux est devenu un outil de fichage de l’ensemble des citoyens, et des militants en particulier !

Le PS et EELV vont-ils soutenir la proposition de loi du Front de gauche pour l’Amnistie sociale ?

Le Front de Gauche vient de déposer une proposition de loi qui sera présentée le mercredi 27 février au sénat (d’où le rassemblement devant le Sénat à partir de 13h). Le gouvernement donnera t-il un avis favorable au texte ? L’ensemble des élu-e-s du PS et d’EELV le voteront-ils ? Rien n’est sûr sans rapport de force !

Il y a donc un enjeu à faire monter un débat public sur le sujet !

Pour info, ci-dessous le communiqué du groupe CRC, celui de Jean Luc Mélenchon et celui du Front de Gauche pour interpeller le gouvernement :

Les droits des travailleurs s’arrêtent-ils à la porte de la commission des Lois ?
Amnistie sociale !

Communiqué du groupe CRC / 13 février 2013

Ce mercredi 13 février, la commission des Lois du Sénat, pourtant majoritairement à gauche, a rejeté la proposition de loi « Amnistie sociale » du groupe Communiste républicain et citoyen.
Ce rejet est inacceptable !
Ces dernières années, les difficultés rencontrées par les Français se sont fortement accrues : chômage, précarité, accès au logement, à la santé, inquiétudes sur l’environnement… Beaucoup de nos concitoyens se sont légitimement engagés dans des mouvements sociaux. Ils se sont exprimés pour faire respecter leurs droits fondamentaux, protéger leurs conditions de travail, préserver l’emploi, les services publics, un système de protection sociale efficace et solidaire, leur environnement…
Parmi eux, beaucoup sont frappés de procédures criminalisant leurs actions revendicatives. Or, les travailleurs en lutte, les citoyens qui défendent l’école, leur outil de travail, leur hôpital, le droit à l’emploi et à la retraite, ne sont pas, n’ont jamais été des délinquants ou des criminels !
Le 27 février, en votant cette proposition de loi « d’amnistie sociale », la gauche sénatoriale avec le soutien du gouvernement, peut rétablir ces travailleurs injustement poursuivis dans leurs droits.
Cela constituerait enfin un premier signe positif en leur direction.

Communiqué de Jean-Luc Mélenchon

L’amnistie des syndicalistes n’a que trop tardée

J’appelle le gouvernement à soutenir sans tarder, la proposition de loi pour l’amnistie des syndicalistes et militants associatifs, déposée par les parlementaires du Front de Gauche et qui arrive en discussion au Sénat.

Le gouvernement doit cesser de mépriser le mouvement social et l’action des syndicalistes pour défendre l’emploi et les services publics. Il doit soutenir sans ambiguïté cette proposition de loi d’intérêt général pour que cessent les poursuites aveugles et arbitraires dans l’exercice des droits syndicaux et de la liberté d’expression et de manifestation.

Le ministre de l’Intérieur ne doit pas s’occuper de cette affaire, lui qui organise la lamentable répression contre les mouvements sociaux qui a fait perdre un œil à un syndicaliste de la métallurgie. Nous comptons sur la ministre Taubira pour apporter le soutien du gouvernement à ce texte de salubrité publique.

Communiqué du Front de Gauche

TOUS ENSEMBLE POUR LE VOTE DE LA LOI D’AMNISTIE SOCIALE

Pendant le quinquennat de Nicolas Sarkozy de nombreux salariés, syndicalistes, responsables associatifs et citoyens ont été fichés, condamnés ou sont sous le coup de poursuites pénales ou administratives pour avoir participé à une action collective en faveur de l’intérêt général ou au service de revendications professionnelles et sociales. Parfois même une simple distribution de tracts a suffi à les poursuivre en justice.

Trop de sanctions injustes ont été prononcées à l’égard de militants qui par leur action citoyenne ont largement contribué à la défaite de N Sarkozy. Ceux qui mériteraient d’être sanctionnés ne sont pas à chercher parmi ces militants mais plutôt parmi ceux qui délocalisent ou licencient sans autre motif que d’accroître leurs profits et qui détruisent ainsi des milliers de vies.

La justice, c’est d’amnistier toutes ces condamnations injustes.

L’avenir c’est de mettre fin à la criminalisation des luttes sociales.

Tel est le sens de la proposition de loi d’Amnistie sociale déposée par les Sénatrices et les Sénateurs du groupe CRC et du Front de Gauche. Celle-ci sera examinée au Sénat le mercredi 27 février dans l’après midi. Pas une seule voix de gauche ne doit manquer au vote de cette loi. Le Front de Gauche appelle à se mobiliser, à se rassembler pour soutenir cette proposition de loi.

Il appelle à un rassemblement,

en présence de syndicalistes, de responsables associatifs,
devant le Sénat mercredi 27 février à partir de 13 heures,

Rendez vous au débouché de la rue de Tournon face à l’entrée du Sénat 13 H

Un super-héros de l’oligarchie

Sans surprise, hélas, l’austérité débouche sur l’austérité. Les chiffres de l’Union Européenne publiés la semaine dernière sont accablants. Ils ont pourtant été accueillis dans l’indifférence médiatique. Une dépêche AFP fait même diversion : c’est Chypre qui « menace de ruiner les efforts de la zone euro ». Mais ce sont ces « efforts » qui ruinent la zone euro ! Le bon élève portugais voit son PIB dégringoler de 1,8% au dernier trimestre 2012. Le docteur Monti a réduit celui de son pays de 2,7% en un an. Même la vertueuse Allemagne entre en récession. Et je ne parle pas de la Grèce : -30% depuis 2009. Au total, le PIB de la zone euro a reculé de 0,6% au dernier trimestre 2012, autant qu’après la chute de Lehman Brothers en 2008.

Nous sommes au bord du gouffre. Faisons un grand pas en avant ! Le gouvernement français prévoit un nouveau tour de vis. Avant de serrer, il faut lubrifier. En France, nous n’avons ni Monti ni les envoyés de la Troïka. Mais nous avons Didier Migaud, le président de la Cour des Comptes. L’oracle a table ouverte dans les médias. Mardi dernier le voilà invité de BFM TV et dimanche du Grand Rendez-vous Europe 1-i-Télé-Le Parisien. Il reste « Migaud le discret » dans la chronique politique de France Inter. La fascination qu’il exerce sur les importants éclaire l’époque. Sa seule passion, les finances publiques ! « Avec lui, on ne sait pas si c’est blanc, on ne sait pas si c’est noir » témoigne un de ses collègues. Mi chair mi poisson : on se croirait dans une barquette Findus. « C’est l’homme de la semaine, il n’est ni de gauche ni de droite ! » roucoule Philippe Labro qui, lui, se contente d’être ni de gauche. Interchangeable, inamovible, l’homme occupe un poste public assuré jusqu’à sa retraite en 2021. Cela ne l’empêche pas d’estimer qu’il faut « inciter les chômeurs à la mobilité géographique ou à la diminution de salaire » pour retrouver un emploi. Ancien député PS, c’est le seul spécimen de cette espèce qui se pense à l’abri d’une vague électorale contraire, quand bien même aurait-il contribué à la provoquer. Il a été élu à maintes reprises. Mais ce n’est pas de ce peuple éternellement suspect qu’il a obtenu le plus de pouvoir. C’est Nicolas Sarkozy qui lui confia la présidence de la Commission des Finances de l’Assemblée puis, satisfait de son travail, le propulsa à sa fonction actuelle. Il troqua alors sa carte du PS contre un premier rôle politique sous tous les gouvernements. Il anticipait le social-libéralisme de Hollande sous Sarkozy. Il garantit que la politique austéritaire de Sarkozy continue sous Hollande.

Le président de la Cour des Comptes n’en rend à personne. Il est censé être un magistrat indépendant. En l’espèce c’est un homme très politique, très médiatique et très social-libéral. Loin de se contenter de vérifier si les deniers publics sont utilisés conformément aux décisions du législateur, il déclare, alors que le chômage explose, que « la France est malade de ses déficits publics ». Il demande d’en finir avec les hausses d’impôts mais de fiscaliser les allocations familiales. Il appelle à sabrer dans les retraites et l’assurance chômage au nom du fait que « personne ne doit être à l’écart de l’effort nécessaire pour redresser les comptes publics ». Quelques députés PS toussent. Il sort de son rôle ! Ont-ils lus la règle d’or qu’ils ont unanimement votée ? Elle institue une instance « indépendante » pour faire appliquer les engagements budgétaires du gouvernement et la confie à un certain… Didier Migaud.

Un super-héros de l’oligarchie

Sans surprise, hélas, l’austérité débouche sur l’austérité. Les chiffres de l’Union Européenne publiés la semaine dernière sont accablants. Ils ont pourtant été accueillis dans l’indifférence médiatique. Une dépêche AFP fait même diversion : c’est Chypre qui « menace de ruiner les efforts de la zone euro ». Mais ce sont ces « efforts » qui ruinent la zone euro ! Le bon élève portugais voit son PIB dégringoler de 1,8% au dernier trimestre 2012. Le docteur Monti a réduit celui de son pays de 2,7% en un an. Même la vertueuse Allemagne entre en récession. Et je ne parle pas de la Grèce : -30% depuis 2009. Au total, le PIB de la zone euro a reculé de 0,6% au dernier trimestre 2012, autant qu’après la chute de Lehman Brothers en 2008.

Nous sommes au bord du gouffre. Faisons un grand pas en avant ! Le gouvernement français prévoit un nouveau tour de vis. Avant de serrer, il faut lubrifier. En France, nous n’avons ni Monti ni les envoyés de la Troïka. Mais nous avons Didier Migaud, le président de la Cour des Comptes. L’oracle a table ouverte dans les médias. Mardi dernier le voilà invité de BFM TV et dimanche du Grand Rendez-vous Europe 1-i-Télé-Le Parisien. Il reste « Migaud le discret » dans la chronique politique de France Inter. La fascination qu’il exerce sur les importants éclaire l’époque. Sa seule passion, les finances publiques ! « Avec lui, on ne sait pas si c’est blanc, on ne sait pas si c’est noir » témoigne un de ses collègues. Mi chair mi poisson : on se croirait dans une barquette Findus. « C’est l’homme de la semaine, il n’est ni de gauche ni de droite ! » roucoule Philippe Labro qui, lui, se contente d’être ni de gauche. Interchangeable, inamovible, l’homme occupe un poste public assuré jusqu’à sa retraite en 2021. Cela ne l’empêche pas d’estimer qu’il faut « inciter les chômeurs à la mobilité géographique ou à la diminution de salaire » pour retrouver un emploi. Ancien député PS, c’est le seul spécimen de cette espèce qui se pense à l’abri d’une vague électorale contraire, quand bien même aurait-il contribué à la provoquer. Il a été élu à maintes reprises. Mais ce n’est pas de ce peuple éternellement suspect qu’il a obtenu le plus de pouvoir. C’est Nicolas Sarkozy qui lui confia la présidence de la Commission des Finances de l’Assemblée puis, satisfait de son travail, le propulsa à sa fonction actuelle. Il troqua alors sa carte du PS contre un premier rôle politique sous tous les gouvernements. Il anticipait le social-libéralisme de Hollande sous Sarkozy. Il garantit que la politique austéritaire de Sarkozy continue sous Hollande.

Le président de la Cour des Comptes n’en rend à personne. Il est censé être un magistrat indépendant. En l’espèce c’est un homme très politique, très médiatique et très social-libéral. Loin de se contenter de vérifier si les deniers publics sont utilisés conformément aux décisions du législateur, il déclare, alors que le chômage explose, que « la France est malade de ses déficits publics ». Il demande d’en finir avec les hausses d’impôts mais de fiscaliser les allocations familiales. Il appelle à sabrer dans les retraites et l’assurance chômage au nom du fait que « personne ne doit être à l’écart de l’effort nécessaire pour redresser les comptes publics ». Quelques députés PS toussent. Il sort de son rôle ! Ont-ils lus la règle d’or qu’ils ont unanimement votée ? Elle institue une instance « indépendante » pour faire appliquer les engagements budgétaires du gouvernement et la confie à un certain… Didier Migaud.

Récit d’écosocialisme au Maroc • De Marseille à Tanger, une seule Méditerranée

Arrivée au Maroc accueillie par un croissant de lune mercredi soir, le sourire aux lèvres. Voyager, c’est à chaque fois décaler un peu le temps et l’esprit, prendre une grande inspiration, faire le pas de côté essentiel pour se décoller le nez. Confronter aussi ses présupposés à la réalité… Et au Maroc, tous les ingrédients sont réunis pour donner envie d’aller y voir de plus près.Ici, sur les rives de la Méditerranée, flotte encore le parfum du printemps arabe et du mouvement marocain du 20 février. Ses répercussions politiques, comme en témoigneront les représentants de la société civile, syndicalistes, associatifs, représentants d’Attac et militants des droits de l’homme, politiques de gauche que nous allons rencontrer, n’ont pas fini de secouer la société marocaine. La parole des syndicalistes et associatifs se libère, l’autre gauche se rassemble et s’organise, des problématiques écologiques et sociales comme l’accès à l’eau et sa gestion publique grandissent. Ajoutez à cela qu’ici les deux tiers de la population a moins de 30 ans, que le pays est dirigé par un monarque et un gouvernement avec le parti islamiste PJD, et vous aurez une idée des raisons pour lesquelles nous faisons l’analyse que le Maroc est un des lieux où peut naître et grandir la révolution citoyenne. Le tout sur fond de mimosas, de palmiers et d’eucalyptus… Bref, bien décidée à ouvrir grands le regard, l’esprit et le cœur, à ne pas en perdre une miette.
A Casablanca je retrouve donc Jean Luc Mélenchon et Alain Billon, notre responsable Maghreb-Machrek du PG. Eux ont déjà largement entamé cette tournée écosocialiste en Tunisie et Algérie. Ils me racontent l’ambiance à Tunis, le centre culturel d’Alger, et le programme chargé qui nous attend au Maroc. Le tout autour d’un plat de calmars frits dans un restaurant populaire de Casa, et la joyeuse interruption permanente de marocains qui viennent saluer Jean Luc, toujours amicaux et respectueux, et nous remercier avec chaleur de la campagne présidentielle. C’est fou de se rendre compte à quel point tout ce que nous avons fait, à grandes foulées et le nez dans le guidon, a été suivi ici avec attention et beaucoup d’enthousiasme. Ici aussi nous avons par nos actions, sans toujours en avoir conscience, redonné espoir à plein de gens. Franchement c’est une chouette piqûre de rappel. Et tout au long de notre séjour nous serons ainsi stupéfaits de voir à quel point le discours du Prado à Marseille, mais aussi les images de la Bastille et notre discours contre le FN ont marqué les esprits. Jean Luc est connu ici comme le loup blanc, on lui donne du « Président » à chaque coin de rue. Jusqu’aux journalistes qui une fois l’interview terminée reviennent sur leurs pas pour partager leur propre souvenir de campagne et repartir avec leur cliché-souvenir. On se prend à rêver…

Lire la suite sur le blog de Corinne Morel-Darleux

Récit d’écosocialisme au Maroc • De Marseille à Tanger, une seule Méditerranée

Arrivée au Maroc accueillie par un croissant de lune mercredi soir, le sourire aux lèvres. Voyager, c’est à chaque fois décaler un peu le temps et l’esprit, prendre une grande inspiration, faire le pas de côté essentiel pour se décoller le nez. Confronter aussi ses présupposés à la réalité… Et au Maroc, tous les ingrédients sont réunis pour donner envie d’aller y voir de plus près.Ici, sur les rives de la Méditerranée, flotte encore le parfum du printemps arabe et du mouvement marocain du 20 février. Ses répercussions politiques, comme en témoigneront les représentants de la société civile, syndicalistes, associatifs, représentants d’Attac et militants des droits de l’homme, politiques de gauche que nous allons rencontrer, n’ont pas fini de secouer la société marocaine. La parole des syndicalistes et associatifs se libère, l’autre gauche se rassemble et s’organise, des problématiques écologiques et sociales comme l’accès à l’eau et sa gestion publique grandissent. Ajoutez à cela qu’ici les deux tiers de la population a moins de 30 ans, que le pays est dirigé par un monarque et un gouvernement avec le parti islamiste PJD, et vous aurez une idée des raisons pour lesquelles nous faisons l’analyse que le Maroc est un des lieux où peut naître et grandir la révolution citoyenne. Le tout sur fond de mimosas, de palmiers et d’eucalyptus… Bref, bien décidée à ouvrir grands le regard, l’esprit et le cœur, à ne pas en perdre une miette.
A Casablanca je retrouve donc Jean Luc Mélenchon et Alain Billon, notre responsable Maghreb-Machrek du PG. Eux ont déjà largement entamé cette tournée écosocialiste en Tunisie et Algérie. Ils me racontent l’ambiance à Tunis, le centre culturel d’Alger, et le programme chargé qui nous attend au Maroc. Le tout autour d’un plat de calmars frits dans un restaurant populaire de Casa, et la joyeuse interruption permanente de marocains qui viennent saluer Jean Luc, toujours amicaux et respectueux, et nous remercier avec chaleur de la campagne présidentielle. C’est fou de se rendre compte à quel point tout ce que nous avons fait, à grandes foulées et le nez dans le guidon, a été suivi ici avec attention et beaucoup d’enthousiasme. Ici aussi nous avons par nos actions, sans toujours en avoir conscience, redonné espoir à plein de gens. Franchement c’est une chouette piqûre de rappel. Et tout au long de notre séjour nous serons ainsi stupéfaits de voir à quel point le discours du Prado à Marseille, mais aussi les images de la Bastille et notre discours contre le FN ont marqué les esprits. Jean Luc est connu ici comme le loup blanc, on lui donne du « Président » à chaque coin de rue. Jusqu’aux journalistes qui une fois l’interview terminée reviennent sur leurs pas pour partager leur propre souvenir de campagne et repartir avec leur cliché-souvenir. On se prend à rêver…

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