« Hugo Chávez était un hyper-démocrate »

Hugo Chávez s’est éteint des suites d’un cancer le 5 mars 2013. Réélu en octobre 2012 avec plus de 54% des suffrages, il aura présidé la République bolivarienne du Vénézuela pendant quatorze ans. Suite à l’annonce de son décès, des millions de Vénézuéliens ont gagné les rues de Caracas, encerclant l’hôpital où il était soigné d’une sarabande de cierges. Alors qu’un continent entier pleure sa disparition – l’Argentine, la Bolivie, l’Equateur et Cuba annonçant plusieurs jours de deuil national en hommage à sa mémoire – en France, seul le Parti de Gauche s’est ému de cette disparition. Ragemag a donc voulu s’entretenir avec Raquel Garrido, secrétaire nationale aux relations internationales du PG, qui avait rencontré le président Chávez plusieurs fois.

Quel était le rapport d’Hugo Chávez à la démocratie ?Chavez et la démocratie

Chávez a commencé sa vie par une entreprise militaire contre le pouvoir oligarchique du Vénézuela de l’époque : il a tenté de faire un coup d’état avec ses camarades en armes. Qui a été un échec. Mais qui lui a néanmoins permis d’incarner aux yeux des Vénézueliens l’opposition au gouvernement antérieur et d’approfondir sa pensée sur sa méthode d’accession au pouvoir. D’ailleurs, quand il décide de se rendre, il dit : « Je reviendrai. » Durant ses deux années d’emprisonnement, Chávez réfléchit beaucoup à cette question ; c’est un homme qui lit énormément et connaît très bien l’histoire des Lumières, de la Révolution française et de Simon Bolivar (il était rappelons-le chargé de l’instruction de l’histoire au sein de l’armée).

L’évolution que subit sa pensée durant cette période, autour de la question démocratique et républicaine, a eu un impact central dans sa décision de concourir à l’élection présidentielle de 1998. Il raconte souvent que lors d’une rencontre, Fidel Castro lui aurait dit que, pour gagner une élection, il fallait monter sur sa jeep pour faire le tour du pays et visiter chaque village. Chávez a suivi ses conseils et entrepris ce travail décisif d’ancrage sur le terrain, qui a payé en 1998.

« En 1998, on pouvait résumer son programme politique à cet élément unique : convoquer une Constituante pour rendre le pouvoir au peuple. »

Mais le point important dans la première campagne présidentielle de Chávez, et on pouvait résumer l’ensemble de son programme politique à cet élément unique, était sa volonté de convoquer une nouvelle Assemblée constituante pour que le peuple puisse enfin écrire une constitution neuve. Il ne voulait pas le pouvoir pour lui-même ; il voulait le restituer immédiatement aux Vénézuéliens. Sa première promesse politique consistait donc à rétablir la souveraineté populaire et correspondait à une conceptualisation hyper-démocratique de la République face à l’oligarchie en vigueur : sa critique de l’oligarchie se doublait donc d’une méthode concrète pour la renverser. Or, quand on pense sérieusement au renversement d’un ancien régime, on doit non seulement se poser la question de savoir à quoi doit ressembler le nouveau régime, mais également de savoir qui est légitime pour en jeter les bases. Si on est réellement démocrate, la réponse s’impose d’elle-même : le seul corps légitime pour énoncer les articles d’une constitution souveraine émancipée du régime antérieur, c’est le peuple lui-même par le biais d’une Assemblée constituante. C’était une pensée subtile et relativement dure d’accès dans les années 1990, où aucun parti de gauche dans le monde n’avait réellement cette vision proprement révolutionnaire : aucun ne proposait de changer les règles constitutionnelles par le peuple lui-même. C’était une révolution profonde dans la pensée démocratique elle-même.

Suite 

Austérité • Les femmes en première ligne

tract 8 mars 2013

François réveille-toi, l’austérité est déjà là !

Le gouvernement vient d’annoncer 5 milliards de réductions de dépenses publiques par an en plus des 10 milliards déjà programmés.

« C’est un effort que nous pouvons parfaitement consentir », a expliqué François Hollande, pour qui l’austérité « Ce serait d’amputer le pouvoir d’achat, de réduire le service public, de supprimer des prestations et en réalité d’affaiblir la croissance. »

François réveille-toi, la baisse du pouvoir d’achat c’est déjà le cas, la réduction du service public aussi avec les hôpitaux qui ne peuvent plus faire face même aux urgences faute de moyens, les agences de Pôle Emploi où des précaires reçoivent les chômeurs avant eux-mêmes de repartir au chômage, la précarité et ses cadences impossibles à la Poste, les enseignants mal payés, les universités étranglées …

L’obstination dans l’erreur austéritaire est décidément la marque de ce gouvernement qui préfère se boucher les oreilles pour ne pas entendre les dégâts que cause sa politique.

Le Parti de Gauche propose à François Hollande de faire beaucoup d’économies en supprimant les grands projets inutiles et néfastes écologiquement (Notre Dame des Landes, l’EPR de Flamanville, le TGV Lyon-Turin …), en supprimant les 20 milliards de cadeaux aux entreprises sans contrepartie et en mettant en oeuvre une réforme fiscale rétablissant la progressivité de l’impôt.

Le Parti de Gauche appelle à rompre avec ces politiques d’austérité contre lesquelles manifestent tous les peuples d’Europe.

Logement • Des mesurettes

Batiments L’arrivée au pouvoir du gouvernement PS-EELV devait être l’occasion d’un changement de cap de la politique du logement que la droite avait offert à la logique du tout marché et de la spéculation. Force est de constater que depuis l’été dernier on se paye de mots, on huile une communication par la production de mesurettes, on nous promet une grande loi au printemps puis à l’automne. Mais les engagements financiers fermes et trébuchants sont rabotés sur l’autel de la sacro-sainte austérité !

Passons en revue la production réglementaire et législative de ce gouvernement sur la question du logement.

– Le 27 juillet 2012, est édicté le décret relatif à « l’évolution de certains loyers » qui concerne l’encadrement des loyers uniquement à la relocation. Cette annonce avait reçu à l’époque un accueil très mitigé de la part des associations de lutte et de défense pour le logement jusqu’à ce que l’ensemble des acteurs reconnaissent que ce décret était finalement sans aucun effet sur le marché locatif. Il est en effet inapplicable dans les faits. Imaginons qu’un locataire demande à son nouveau propriétaire des comptes sur le niveau de loyers antérieur à son bail : dans un contexte de pénurie d’offres locatives, où le rapport de force sur le marché locatif lui est défavorable, il y a peu de chance que le propriétaire accepte de lui louer le logement. Celui-ci sait qu’une armée de locataires en recherche de logement acceptera le montant du loyer aussi exorbitant soit-il. Que le gouvernement cesse de parler de politique de régulation des loyers quand dans le même temps ce même décret à très faible portée ne concerne pas la production de logements neufs. Le programme du Front de Gauche lui, à l’avantage de la clarté et de l’efficacité : la baisse des loyers immédiate de tous les logements du parc privé dans les zones géographiques tendues.

– Le 26 août une circulaire interministérielle relative à l’anticipation et à l’accompagnement des opérations d’évacuation des campements illicites est bafouée dans les jours qui suivent par Valls soulevant un tonnerre de protestation sur la manière dont les Roms sont à nouveau traités sans aucune dignité.

– Le 20 septembre le gouvernement annonce une « Conférence nationale contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale » des 10 et 11 décembre. L’un des sept groupes de travail préparatoires concerne l’hébergement et l’accès au logement. Une enveloppe de 50 M€ est alors redéployée sur l’hébergement d’urgence. Une goute d’eau dans un océan de pauvreté.

– Pendant la même période à l’Assemblée, lors des discussions concernant la loi de finance 2013, la faible augmentation de 47 millions (+10%) d’euros du budget de l’aide à la pierre (pour un budget global de 505 millions) masque la diminution des subventions à l’unité pour la construction de logement. L’Etat financera à hauteur de 400 euros pour un logement conventionné en PLUS (600 en 2012 soit -33%) et à hauteur de 7500 euros pour les PLAI (9600 en 2012 soit -21%). Lorsque l’on sait qu’en moyenne un logement social coûte 180 000 euros à construire. Ceci contribue à maintenir pour les bailleurs sociaux la logique de production de logement cher. Ce qu’ils perdent du côté de l’Etat, ils le cherchent ensuite dans les poches des locataires soutenus par les aides aux logements. Ces mêmes aides sont principalement financées par la collecte auprès des entreprises qui à l’origine devait servir à construire des logements avec le 1% (on dit Action Logement à présent). Donc loin de changer de cap en termes de financement, on continue à marcher sur la tête. Mais Cécile Duflot, nous promet qu’en 2014 l’Etat cessera de maintenir le holdup organisé par la droite sur les fonds des bailleurs et d’action logement…

– Le 10 octobre : entrée en vigueur du relèvement du plafond du Livret A porté à 19 125 euros contre 15 300 auparavant. Mais il n’y a aucun recentrage de la collecte au profit d’une banque publique pour tourner le dos aux cadeaux fait par la droite aux banques privées qui récupèrent désormais une partie de cette manne.

– A cette même date est adoptée à l’Assemblée Nationale le projet de loi « relatif à la mobilisation du foncier public en faveur du logement et au renforcement des obligations de production de logement social ». Outre le fait que la liste peine à être réellement opérationnelle, il est clair que ces cessions serviront à camoufler la politique d’austérité du gouvernement qui calculera son « effort » à la hauteur de la valeur du terrain cédé dans une période de forte tension spéculative…

– Le 26 octobre une circulaire relative aux modalités de mise en œuvre du Droit au logement opposable et à la gestion des expulsions locatives par les préfets est enfin parue à 4 jours de la trêve hivernale. Les mots manquent pour exprimer l’indignation lorsque l’on sait ce que cela représente comme angoisse pour les personnes confrontées à une procédure d’expulsion. Suites aux zèles de certains Préfets qui ont autorisé l’expulsion de ménages reconnus prioritaires par la loi Dalo, la Ministre du logement Cécile Duflot déclarait le 1er février à la remise du rapport sur le mal logement de la Fondation de l’Abbé Pierre, qu’elle avait renvoyé une énième circulaire afin que les préfets suspendent les procédures envers les ménages reconnus prioritaires Dalo. Le mouvement social et le Parti de Gauche resteront extrêmement vigilants sur ce point.

– Le 18 novembre, le Parlement adopte le projet de loi « relatif à la mobilisation du foncier public en faveur du logement et au renforcement des obligations de production de logement social » La loi SRU est passé de 20 à 25% et les contraintes légèrement relevées. Si le cap est bon, l’intensité reste faible : les logiques sont les mêmes lorsque le 29 décembre la Loi de finances pour 2013 contient des mesures concernant notamment la taxation de la vacance (très légère et toujours aucune réquisition de logement) et la production d’une offre locative intermédiaire dans le cadre d’un nouveau dispositif d’investissement locatif. On est passé du Cellier au Duflot, il paraît plus juste parce qu’il est réduit à des plafonds de ressources plus sociaux et fiscalement plus intéressant pour les propriétaires … mais on parle bien d’une offre de loyers intermédiaires, donc du logement cher !

Alors que le logement était un axe prioritaire et d’urgence de la campagne de François Hollande, 9 mois se sont écoulés et son gouvernement n’a visiblement pas une grande volonté pour sortir de cette crise du logement qui touche une grande majorité de nos concitoyens. Nous ne lâcherons rien, et nous ne manquerons pas de faire entendre la voix des sans logis et des mal logés lors des manifestations organisées par les associations dans toute la France le 16 mars 2013 contre les expulsions et pour la baisse immédiate des loyers.

Romain Biessy
Maël Goepfert

8 Mars • Toujours dans la rue pour exiger l’égalité !

A l’occasion de la journée internationale pour les droits des femmes, le Parti de Gauche se joint à l’appel à manifester d’une quarantaine de collectifs, associations et partis politiques.

Toujours dans la rue pour exiger l’égalité !

Manifestation le 8 Mars

18h30 – Place de Stalingrad jusqu’à Bastille

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Crédit photo photosdegauche.fr (stef.burlot)

L’ÉGALITÉ, inscrite dans la Constitution de 1946 tarde à se concrétiser : l’égalité salariale, l’égalité professionnelle et l’égalité politique ,entre autres, ont donné lieu à plusieurs lois qui ne sont toujours pas appliquées.

Partout en Europe, les femmes sont les premières victimes des mesures d’austérité. Elles sont très majoritairement concernées par le temps partiel et les bas salaires, et ont toujours un taux de chômage supérieur à celui des hommes. Les coupes massives dans les budgets publics, la casse des services publics d’éducation, de santé, sociaux, de transport, les baisses de prestations sociales et le manque de crèches et de maisons de retraite les pénalisent en priorité. Résultat : tout cela les oblige à consacrer plus de temps à la prise en charge des enfants et de leurs proches dépendants, au détriment de leur vie professionnelle.

Nous voulons l’égalité salariale maintenant et un véritable service public de la petite enfance et des personnes âgées dépendantes. Nous refusons des demi-mesures type « 10 % d’enfants pauvres dans les crèches » comme le préconise le gouvernement.

De nombreuses femmes, souvent sans papiers, sont cantonnées dans des services à la personne, sous payées, et contribuent à pallier l’absence de service public. Nous demandons leur régularisation. Nous demandons aussi la revalorisation des salaires des métiers féminisés.

Nous refusons l’Accord National Interprofessionnel qui aggrave la précarité du travail et dont les prétendues avancées en matière de temps partiel sont assorties de multiples dérogations et contournements possibles.

Le droit à l’avortement, obtenu de haute lutte en 1975, est entravé par la fermeture de près de 200 CIVG consécutive à la loi Bachelot (Hôpital Patients Santé et Territoires) qui a pour objectif le démantèlement de l’hôpital public. Nous demandons son abrogation, la suppression de la tarification à l’activité et une réelle revalorisation tarifaire de l’IVG à la hauteur d’une fausse couche spontanée.

Pour la pilule, surtout pas de panique ! Nous demandons que les femmes aient une information réelle et exhaustive sur l’ensemble des moyens de contraception qui leur permette un vrai choix.

La législation sur les violences faites aux femmes n’a pas cessé d’évoluer ces dernières années. C’est le résultat du rapport de forces imposé par les féministes. Mais cette législation est toujours incomplète. Nous demandons une loi cadre contre les violences faites aux femmes et l’application de toutes les lois existantes. Cette loi cadre implique, entre autres, une véritable éducation non sexiste et non lesbophobe et le droit d’asile pour les femmes persécutées pour fait de sexisme et de lesbophobie.

De la prostitution à la gestation pour autrui (GPA) nous sommes résolument contre la marchandisation du corps des femmes.

La prostitution est une violence. Nous voulons que le gouvernement prenne ses responsabilités pour mettre en œuvre une véritable politique abolitionniste incluant les moyens pour une vraie réinsertion des personnes prostituées, l’abrogation du délit de racolage, et une politique de responsabilisation et de pénalisation des clients.

Nous refusons toute reconnaissance implicite ou explicite de la GPA, dont celle pratiquée en dehors de notre territoire, concrétisation de l’exploitation des femmes les plus pauvres par les classes les plus favorisées.

C’est pourquoi nous condamnons la circulaire Taubira entérinant auprès des tribunaux le fait qu’un enfant né de la GPA bénéficie de la nationalité française.

Nous revendiquons la Procréation Médicalement Assistée pour toutes les femmes. La PMA n’a rien à voir avec la GPA, n’exploite le corps de personne et est déjà autorisée en France pour les couples hétérosexuels.

Le Premier Ministre a installé en janvier un « Haut Conseil à l’égalité des droits entre les femmes et les hommes ». On y trouve des personnalités telles Mme Bachelot, auteure de la loi HPST, ou Mr Taddéi, présentateur télé qui a invité à son émission un proxénète notoire. Dans le même temps, des associations féministes de poids en sont écartées pour des motifs politiques. Nous demandons que le mouvement féministe soit représenté dans sa diversité.

Devant l’énorme problème que représente le logement, nous exigeons l’application de la loi Dalo (Droit au logement opposable) et l’hébergement inconditionnel de toutes les femmes, avec ou sans papiers.

Partout dans le monde, les femmes luttent pour la paix, la liberté, l’égalité et la fin des violences sexuelles. Elles s’organisent, résistent, revendiquent, créent des liens et des structures de solidarité.

Nous pensons particulièrement en ce 8 mars à Nirbhaya, violée et assassinée en Inde ; à Pinar Selek injustement condamnée à la prison à perpétuité après avoir été acquittée par 3 fois. Nous demandons que soi-en-t identifié-s au plus vite et jugé-s le ou les assassins de Sakine, Leyla et Fidan, assassinées à Paris, militantes de la reconnaissance du peuple kurde.

Nous soutenons la lutte des femmes tunisiennes pour conserver leurs droits, celle des femmes rwandaises, indiennes, égyptiennes et africaines du sud contre les viols et agressions sexuelles subis au quotidien ; des femmes maliennes, congolaises, syriennes, maltraitées et violées dans les zones de conflits.

Nous soutenons, également, la revendication du COCAFEM – Coordination régionale des grands lacs africains (Rwanda, Burundi et République démocratique du Congo) pour que les femmes soient reconnues comme actrices et négociatrices de la paix et qu’elles participent à tous les processus de prévention, gestion et résolution pacifique des conflits ainsi qu’à la reconstruction de leurs pays respectifs.

Nous exigeons que soit mis fin à l’impunité de tous les criminels de guerre, de tous les auteurs de crimes de génocide ou de crimes contre l’humanité et que tous les auteurs de viols soient punis.

Solidarité avec les femmes du monde entier !

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Premiers signataires : Collectif national pour les Droits des Femmes, Cadac,ANEF, APEL-Égalité, Association des femmes kurdes Zine, CATW Europe, Les Chiennes de Garde, Coalition Internationale Impunity Zero , Collectif féministe contre le Viol, Collectif Fiér-e-s et révolutionnaires, Collectif contre les viols au Rwanda, Collectif de Pratiques et de Réflexions Féministes « Ruptures », Coordination Lesbienne en France, L’Égalité c’est pas sorcier, FASTI, Femmes migrantes debout, FAE – INITIATIVE FEMINISTA EUROPEENNE – FRANCE, Front de Gauche, Gauche unitaire, Les efFRONTé-e-s, Ligue des femmes iraniennes pour la démocratie, Marche Mondiale des Femmes, Maison des Femmes de Montreuil, Mouvement Jeunes Communistes de France, Organisation Femmes Egalité, Osez le Féminisme, Parti Communiste Français, Parti de Gauche, Planning Familial 75, Réseau Féministes « Ruptures », SOS Sexisme, Union des Étudiants Communistes

La bombe de la dette étudiante

Après la crise des subprimes de 2008, une nouvelle bulle financière se prépare à exploser : celle de la dette étudiante. Elle est le fruit pourri de la marchandisation, rampante ou assumée, de l’université. Alors que le temps des études devrait être celui d’une émancipation intellectuelle et sociale, il devient le sas d’entrée dans une prison pour dette. Au Québec, en Grande-Bretagne, au Portugal, en Tunisie… étudiants et jeunes précarisés se sont mobilisés contre la dégradation des diplômes et la déqualification des diplômés. C’est un bras de fer planétaire aux enjeux immenses pour toute la société. Déjà, l’université française est minée par cette nouvelle contradiction du capitalisme.

François Delapierre est secrétaire national du Parti de Gauche, chargé de la bataille idéologique et du programme.

Format 120 x 170 mm
76 pages
ISBN : 978-2-36488-048-1

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Mobiliser contre l’accord Made in Medef

Les manifestations du 5 mars à l’appel des syndicats CGT, FO, Solidaires et FSU, soutenus par le Front de gauche, ont lancé la mobilisation contre l’accord Made in Medef. Elles ont permis qu’enfin cet accord commence à être connu de l’opinion publique. Mais cela concerne encore peu le contenu. Pour que la population commence à comprendre tous les méfaits de cet accord il faut insister sur les points principaux :
– licenciements facilités avec quasi disparition du contrôle du juge. Depuis des années le Medef exigeait de licencier très vite et sans que les juges viennent s’en mêler. Ce sera chose faite si cette loi est votée ;
– licenciements dorénavant possibles à la tête du client sous prétexte de privilégier les compétences. Au même moment ce gouvernement nous explique qu’il faut encore repousser l’âge de départ en retraite. Bilan : encore plus de salaries âgés qui vont se retrouver dans la pauvreté ;
– baisse de salaires, hausse du temps de travail et mobilité forcée loin de chez soi pourront être imposés au nom de la compétitivité par période de 2 ans, que rien n’empêche de renouveler.
Il faut donc multiplier les explications et les actions pour faire grandir la mobilisation contre la transposition de cet accord. Interpellez vos députés du PS et d’EELV ! Le texte vient en discussion le 2 avril à l’assemblée puis le 17 avril au sénat. Le gouvernement s’apprête à le faire adopter avec le soutien de la droite.
Il n y a pas un moment à perdre pour mobiliser car en plus, derrière ce texte, il y a la volonté d’écrire dans la constitution la primauté de l’accord sur la loi. Et le gouvernement annonce déjà des régressions sur les retraites. Mobilisation générale donc contre les attaques contre les droits des travailleurs !
Martine Billard,
co-présidente du Parti de Gauche

Forêts, • Soutien aux opposants au projet ERSCIA, fausse solution et vraie menace pour la transition énergétique

Foret1 Le Parti de Gauche soutient les opposants au projet Erscia et les personnes engagées dans la ZAD du bois du Tronçay. Depuis le 4 février, des centaines de citoyens sont mobilisés pour dire non à ce projet anti écologique et coûteux. Fruit d’intérêts financiers, celui-ci ne prend pas en compte l’équilibre écologique et économique de la région.

Erscia est un danger pour la biodiversité. Par sa taille, il ne tient pas compte des fragiles équilibres de l’écosystème. Outre le fait qu’il propulserait des centaines de camions par jour sur une départementale, qu’il déverserait des polluants aux portes d’un parc naturel, le projet Erscia est surtout un danger pour l’équilibre de la forêt du Morvan. En effet, il prévoit de consommer plus de 700 000 m3 de bois par an soit 3 hectares par jour ou l’équivalent de 1 250 terrains de foot par an  ! De plus, le Morvan est une forêt de feuillus. Cela ne correspond donc pas au tout-résineux qu’impose le projet Erscia et met en danger l’équilibre de la forêt et sa biodiversité. Le projet conduirait à court terme au lessivage des sols après les coupes à blanc ainsi qu’à l’accroissement de l’effet de serre, les jeunes plantations n’absorbant pas le CO2 comme les rotations longues, et à l’appauvrissement du sol du Morvan déjà très acide. Cela n’est pas acceptable.

Scierie ERSCIA est également un danger pour la filière bois locale. La région de la Nièvre est déjà pourvue en scieries. Dans un rayon d¹une cinquantaine de kilomètres existent trois grandes scieries, dont une, ouverte en 2011, a bénéficié de fonds publics. Le projet ERSCIA est une menace pour toutes ces entreprises à taille humaine déjà implantées localement.

Cette scierie est enfin un bien mauvais choix stratégique, à l’heure où la transition énergétique recommande de relocaliser l’activité et de privilégier les circuits courts. En effet, ce projet prévoit la production de combustibles provenant de la sciure de bois pour la consommation… belge ! Pire encore, cette production sera ensuite vendue par la Belgique à la Chine ! Et une fois transformés à l’autre bout du monde, ces produits reviendront ici concurrencer la filière bois artisanale française déjà mise à mal par la mondialisation.

Non, décidément, malgré notre attachement aux énergies renouvelables, à la biomasse et au développement de la filière bois, ou plutôt en raison même de cet attachement, nous ne pouvons que soutenir les opposants à ce projet insensé. Contrairement à la préfecture et à certains élus tel le député PS Christian Paul, qui cherchent à imposer ce projet porté par le patron du Medef de Bourgogne. Les tronçonneuses ont été envoyées il y a un mois, passant outre le fait que les deux premiers arrêtés de la préfecture avaient été suspendus par le tribunal administratif. Le défrichement n’a pu être interrompu que grâce à l’opiniâtreté des riverains et des associations à qui la justice a, pour la troisième fois, donné raison.

Zad-du-bois-de-troncais Le Parti de Gauche soutient donc le combat de toutes celles et ceux qui se sont regroupés dans le bois du Tronçay pour dire non au projet ERSCIA. Il est écologiquement et économiquement nuisible, et qui plus est imposé. L’argent public devrait plutôt servir à soutenir des projets tel que le projet Lucy, qui prévoit la transformation d’une centrale à charbon en une centrale biomasse, plutôt que d’aider ce genre de projets qui ne tiennent pas compte de l’intérêt général.

La transition énergétique, dans laquelle la biomasse a sa place parmi les énergies renouvelables, doit se faire de façon raisonnée et à taille humaine. Cela passe par un soutien à la filière bois locale et aux structures qui n’exploitent pas les ressources de façon excessive. Cela se fera également par la mise en place de circuits courts dans la sylviculture et le développement réel de la filière bois, à commencer par la mise en place de structures de formation et la valorisation du bois d’œuvre.

Parti de Gauche de l’Aveyron (12) • Procès de 2 occupants de la mairie de Saint-Affrique

Le 5 mars e eu lieu le procès de deux occupants de la mairie de Saint Affrique, accusés de « violence volontaire sur agent dépositaire de la force publique » et de « résistance avec violence ».

A St-Affrique , le 23 novembre, des militants ont occupé la Mairie de manière pacifique, contrairement au « mensonge triomphant » qu’on a fait circuler dans la cité. Ce n’était pas une invasion de barbares mais une occupation non violente par des militants au service de la lutte à NNDL! La lutte à NDDL , contre l’aéroport, c’est non seulement une lutte contre un projet destructeur et dépassé mais également une lutte pour un nouveau modèle de développement de société, contre le bétonnage continu des terres agricoles, et pour la préservation des ressources. C’est pourquoi le Parti de Gauche et ses militants se trouvent engagés dans le mouvement des opposants au projet d’aéroport.
Seulement ce gouvernement socialiste n’a pas l’air de comprendre la nature du mouvement qu’il affronte et s’obstine à le traiter en terme de sécurité publique alors même qu’il est devenu le symbole d’une nouvelle génération de lutte et d’engagements politiques .
Nous soutenons les 2 jeunes qui sont aujourd’hui inculpés. La disproportion entre les faits et le traitement subi montre l’instrumentalisation qu’on tente de tirer de cette affaire.
Nous insistons sur ce qui fut une occupation sans saccage contrairement au « mensonge triomphant » qu’on a fait circuler dans la ville. Le recours aux CRS fut une réponse totalement disproportionnée, dénoncé comme tel par le Parti de Gauche. Un peu de scotch sur un mur, sur un miroir ou sur une statue , quelques pieds dansant sur un parquet ancien au son d’un accordéon, ne méritaient pas une telle intervention qui dénature la mission protectrice de la police .Par contre, les vénérables portes en chêne de la salle du Conseil Municipal ont, quant à elles, été éventrées à coup de haches par ces mêmes CRS ! Voila le résultat pour avoir privilégier l’autoritarisme au dialogue.
Afin de montrer la différence de traitement et la manipulation de l’opinion publique, il est bon de rappeler que les spéculateurs de la finance et certaines élites fraudeuses politiques sont de grands transgresseurs de la loi, ce sont de véritables délinquants, mais eux, tardent à se retrouver au tribunal ; à tel point que la plupart du temps ,les « affaires » se dégonflent comme par enchantement, disparaissant ainsi des commentaires et de la plupart des médias nationaux
Les policiers sont pris dans un système consistant à centrer la surveillance et le contrôle sur les militants politiques , les militants associatifs, les militants syndicaux et certaines cibles sociales qu’on leur demande « d’aller mater » ! A St Affrique comme à Notre Dame des Landes le dénigrement et la criminalisation sont utilisés à l’encontre de celles et ceux qui résistent jusqu’à aller à les présenter comme de dangereux agitateurs semant le trouble et la destruction.
Fabriquer du danger pour maintenir les populations en état de peur, il faudrait avoir peur des jeunes, il faudrait avoir peur des étrangers. Peut-être fallait-il aussi faire peur avec les occupants de la mairie pour avoir l’air de sauver…
Constat : En 2013, nous sommes dans une République gangrénée par la politique de la peur.
Pour le parti de gauche (comité sud aveyron), Carole Joly

Voir aussi l’article de la Dépêche

Marseille • Hommage à Hugo Chavez

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Pas loin de 50 personnes étaient présentes : militants et adhérents PG en grande majorité. Militants PCF, GA, C et A, Rouges Vifs. France Amérique Latine s’était joint à nous aussi en nous remerciant chaleureusement d’avoir organisé si rapidement cet hommage.

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Nous avons donc poser un « z » à la fin du boulevrard Chave, pour donner symboliquement un nom de rue au Commandante Chavez.

Ce « z » ayant de plus un double symbole, se référent au « z  » qui a fleuri sur les murs d’Athènes (voir le film de Costa Gavras tiré du roman de Vassili Vassilikos) et qui signifie en grec « IL VIT ». Ceci était au coeur des interventions tout comme la défense du bilan chaviste et la dénonciation de la hargne des médiacrates.

Un bouquet de fleurs aux couleurs du Vénézuela a été déposé à l’angle de la rue (qui est donc devenu un temps l’angle de la rue Chavez et de la rue Jean Jaurès). Nous avons déployé le drapeau national et scandé « Hu ! Ha ! Chavez no se va ! »

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Les symboles étaient au RDV, l’émotion aussi tout comme la ferveur militante de continuer la révolution. Hasta siempre, commandante !

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