Suspension de l’écotaxe : le gouvernement cède encore une fois au patronat !
Crédit photo photosdegauche.fr (michel_soudais)
La suppression de l’écotaxe poids lourds révèle une fois de plus l’inconsistance de la politique écologique, l’indécision permanente érigée en principe politique et l’inclination à céder à tous les chantages patronaux du gouvernement Ayrault.
L’écotaxe faisait une bien mauvaise politique écologique car elle ne s’attaquait pas vraiment au problème du recours massif au transport routier. En l’absence de régulation des échanges et de lutte contre le dumping social en vigueur en Europe, il sera toujours plus profitable de faire voyager 45000 porcs par an sur les routes européennes plutôt que de les abattre sur place. A cela le gouvernement ne s’est pas attaqué.
Par ailleurs, alors que cette taxe était censée inciter au report modal vers le fluvial et le ferroviaire, aucun plan de développement du fret n’était mis en oeuvre pour endiguer le flot toujours plus dense des camions sur nos routes.
Pour autant, la suspension de cette mesure montre la perméabilité du gouvernement aux discours patronaux, alors que les revendications des salariés sont systématiquement ignorées ! Cette suspension montre également l’incapacité de ce gouvernement à envisager de façon globale les raisons qui poussent les citoyens bretons à la colère. L’écotaxe était une farce, mais sa suspension l’est tout autant !
Suspension de l’écotaxe : le gouvernement cède encore une fois au patronat !
Crédit photo photosdegauche.fr (michel_soudais)
La suppression de l’écotaxe poids lourds révèle une fois de plus l’inconsistance de la politique écologique, l’indécision permanente érigée en principe politique et l’inclination à céder à tous les chantages patronaux du gouvernement Ayrault.
L’écotaxe faisait une bien mauvaise politique écologique car elle ne s’attaquait pas vraiment au problème du recours massif au transport routier. En l’absence de régulation des échanges et de lutte contre le dumping social en vigueur en Europe, il sera toujours plus profitable de faire voyager 45000 porcs par an sur les routes européennes plutôt que de les abattre sur place. A cela le gouvernement ne s’est pas attaqué.
Par ailleurs, alors que cette taxe était censée inciter au report modal vers le fluvial et le ferroviaire, aucun plan de développement du fret n’était mis en oeuvre pour endiguer le flot toujours plus dense des camions sur nos routes.
Pour autant, la suspension de cette mesure montre la perméabilité du gouvernement aux discours patronaux, alors que les revendications des salariés sont systématiquement ignorées ! Cette suspension montre également l’incapacité de ce gouvernement à envisager de façon globale les raisons qui poussent les citoyens bretons à la colère. L’écotaxe était une farce, mais sa suspension l’est tout autant !
Retraites : on ne lâche rien !
Communiqué du collectif Retraites 2013 – 29 octobre 2013
Après l’adoption de la contre-réforme des retraites par une courte majorité à l’Assemblée Nationale, la mobilisation reste plus que jamais nécessaire ! C’est maintenant au Sénat que se tiennent les débats du 28 octobre au 5 novembre.
Le collectif unitaire retraites 2013 poursuit sa mobilisation contre un projet de réforme qui va poursuivre l’entreprise de démolition des retraites par répartition et contribuer à appauvrir davantage les futurs retraités.
Nous pensons qu’une autre réforme des retraites est possible : retraite à 60 ans, départs anticipés pour travaux pénibles… Les possibilités de financement existent : par exemple, en soumettant à cotisation les revenus financiers.
C’est pourquoi nous nous mobilisons pour que le Sénat rejette ce projet de réforme injuste et irresponsable. La bataille n’est pas terminée ! A ce titre, nous appelons à participer au rassemblement unitaire interprofessionnel qui se tiendra devant le Sénat, rue de Tournon, (Métro Odéon), le mercredi 30 octobre 2013 à 12H30.
Plus d’information : http://www.retraites2013.org/
Retraites : on ne lâche rien !
Communiqué du collectif Retraites 2013 – 29 octobre 2013
Après l’adoption de la contre-réforme des retraites par une courte majorité à l’Assemblée Nationale, la mobilisation reste plus que jamais nécessaire ! C’est maintenant au Sénat que se tiennent les débats du 28 octobre au 5 novembre.
Le collectif unitaire retraites 2013 poursuit sa mobilisation contre un projet de réforme qui va poursuivre l’entreprise de démolition des retraites par répartition et contribuer à appauvrir davantage les futurs retraités.
Nous pensons qu’une autre réforme des retraites est possible : retraite à 60 ans, départs anticipés pour travaux pénibles… Les possibilités de financement existent : par exemple, en soumettant à cotisation les revenus financiers.
C’est pourquoi nous nous mobilisons pour que le Sénat rejette ce projet de réforme injuste et irresponsable. La bataille n’est pas terminée ! A ce titre, nous appelons à participer au rassemblement unitaire interprofessionnel qui se tiendra devant le Sénat, rue de Tournon, (Métro Odéon), le mercredi 30 octobre 2013 à 12H30.
Plus d’information : http://www.retraites2013.org/
Paris vu par le candidat du Front National
« A Paris il n’y a plus que des bobos et des immigrés » , affirme Wallerand de Saint-Just, le candidat du Front national à la mairie de Paris, dans un entretien au quotidien maurasso-pétainiste Présent (29 octobre 2013). Qui ajoute aussitôt :
« C’est devenu une ville extrêmement pénible à vivre. »
Que ceux qui s’inquiéteraient pour lui se rassurent, il habite aujourd’hui les Hauts-de-Seine et n’est pas inscrit sur les listes électorales de la capitale.
Autre affirmation stupéfiante du candidat, par ailleurs avocat attitré des Le Pen, vice-président et trésorier du parti d’extrême droite, « si une grande partie des ménages de 30-35 ans quitte Paris pour partir en banlieue », ce n’est pas spécialement à cause du prix de l’immobilier :
« Hormis le prix exorbitant des loyers, ils partent d’abord à cause de leur enfants [qui] ne peuvent plus sortir seuls dans la rue et peuvent difficilement apprendre à l’école publique, où des dizaines de nationalités se côtoient. »
Comme on a l’habitude de dire à Politis, le Front national nouveau ressemble furieusement à l’ancien.
>>> Lire l’article original sur le site de Politis
Paris vu par le candidat du Front National
« A Paris il n’y a plus que des bobos et des immigrés » , affirme Wallerand de Saint-Just, le candidat du Front national à la mairie de Paris, dans un entretien au quotidien maurasso-pétainiste Présent (29 octobre 2013). Qui ajoute aussitôt :
« C’est devenu une ville extrêmement pénible à vivre. »
Que ceux qui s’inquiéteraient pour lui se rassurent, il habite aujourd’hui les Hauts-de-Seine et n’est pas inscrit sur les listes électorales de la capitale.
Autre affirmation stupéfiante du candidat, par ailleurs avocat attitré des Le Pen, vice-président et trésorier du parti d’extrême droite, « si une grande partie des ménages de 30-35 ans quitte Paris pour partir en banlieue », ce n’est pas spécialement à cause du prix de l’immobilier :
« Hormis le prix exorbitant des loyers, ils partent d’abord à cause de leur enfants [qui] ne peuvent plus sortir seuls dans la rue et peuvent difficilement apprendre à l’école publique, où des dizaines de nationalités se côtoient. »
Comme on a l’habitude de dire à Politis, le Front national nouveau ressemble furieusement à l’ancien.
>>> Lire l’article original sur le site de Politis
#Facebook serait-il homophobe et pro Front National?
Ce matin, comme à notre habitude, nous entamons une petite revue de Facebook. Histoire de prendre des nouvelles de nos « amis » virtuels ou réels. C’est alors que nous tombons sur une page clairement ciglée Front National faisant une incroyable apologie de l’homophobie et qui a été créée le 11 août. Tous les clichés y passent, y compris ceux qui vous laissent sans voix, sans bras, sans cerveau…
Commençons par le bandeau lui même. La flamme du FN est nettement visible et le slogan de la page sans équivoque:
« Nous sommes le réveil français; Homophobes jusqu’aux couilles »
Là, vous vous dîtes que c’est tout simplement incroyable, tout simplement impossible. Alors voici la preuve en image
Les iconographies utilisées, à elles seules, tomberaient sur le coup de la loi. Voir une scène de sodomie dans un panneau d’interdiction (en bas à gauche) , non seulement réduit de manière ridicule la sexualité des homosexuels, mais heurte également tous les hétérosexuels qui se découvrent d’un seul coup dévients si, par malheur, cette position leur permet d’atteindre un plaisir recherché. Mais accrochez-vous, vous n’avez encore rien vu.
Le mouvement d’émancipation homosexuel a, pour eux, une cause, des coupables: le féminisme. Reconnaissons à ces « Français », « Préservateurs », « catholiques » et « souchiens » (toujours lisibles en bas à gauche), un minimum de cohérence politique. Ils se revendiquent donc comme des fascistes à mots à peine voilés, mais ils reconnaissent l’apport du mouvement féministe à la cause homosexuel. En cela ils savent lire l’étendue de ce que la cause féministe a apporté à l’émancipation de toutes et tous, et pas seulement aux homosexuels. Mais ces nouvelles libertés acquises qui font de la femme l’égal de l’homme et de l’homosexuel l’égal de l’hétérosexuel, ça leur va pas, mais alors pas du tout. Alors comme une image est plus efficace d’une démonstration écrite qui ne tiendrait pas le route une seule seconde, ils ont, une fois de plus, recours à l’iconographie:
Mais leur crainte absolue est de voir l’homme blanc se dissoudre dans le « fatras » des sous hommes et de la sous culture immigrée. Alors, dans leur esprit « d ouverture » et de « tolérance » ils mettent en scène un homme blanc de souche blanche avec un homme pas très blanc de souche pas très blanche. Et comble de l’horreur, ils ont un enfant, fruit non de l’amour, mais du fatras, là encore, du « multiculturalisme ». Vous ne nous croyez toujours pas? Alors encore une preuve de plus:
Lire la suite sur le blog A Gauche Pour de Vrai
Intervention de Christophe Ventura au meeting du front populaire Tunisien
Mes camarades, chères amies du Front Populaire. Au nom du Parti de Gauche, de ses coprésidents Martine Billard et Jean Luc Mélenchon, je tiens à vous remercier pour votre invitation.
C’est pour moi une grande fierté de m’adresser à vous, en cette période déterminante pour l’avenir de la Tunisie en révolution, et en présence de Basma Khalfaoui et M’Barka Brahmi qui sont devenues l’incarnation et les dignes symboles de la résistance du peuple tunisien. Pour cela, elles ont payé le prix fort. Celui de la mort, par lâche assassinat, de leurs maris respectifs, Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi.
Comme nous l’avons dit à de nombreuses reprises, encore le weekend dernier devant vos frères d’Al Massar réunis également à Paris, le processus révolutionnaire ouvert en 2011 en Tunisie a regonflé le coeur de la gauche internationaliste.
Nous ne sommes pas de ceux qui craignent l’irruption du peuple sur la scène politique, qu’il soit tunisien, français, ou autre. Et, malgré les craintes légitimes face à la situation sécuritaire actuelle très tendue, comme l’ont encore montré les abjectes attaques terroristes de la semaine dernière et de mercredi, qui ont causé la mort de huit membres de la garde nationale auxquels je souhaite rendre hommage ici, nous ne ferons jamais partie de ceux qui expriment leur regret d’un régime dont ils oublient qu’il était la négation de la République tunisienne, du peuple tunisien et même, contrairement à une idée très répandue, de l’idée que nous nous faisons de la laïcité.
Seuls ceux qui croient qu’une révolution peut se faire sans rapports de forces, c’est-à-dire ceux qui ne croient pas aux révolutions, ont pu oublier un temps que tout processus révolutionnaire déclenche mécaniquement des forces contrerévolutionnaires qui s’attèlent à un processus qu’ils n’ont pas déclenché, pour le détourner. Bref, face aux discours démobilisateurs, nous continuerons à dire que la Révolution déclenchée en Tunisie en janvier 2011 peut et doit influencer les forces de gauche en Europe, tout comme le font les révolutions citoyennes d’Amérique latine.
Notre devoir est donc de soutenir les forces progressistes tunisiennes à chaque fois qu’elles le demanderont. A notre place, sans prétendre leur dicter une stratégie qui relève de choix souverains. Pour nous, la Tunisie ne se résume pas à des statistiques économiques produites par des soi-disant experts du FMI ou d’ailleurs. Ce même FMI qui vient de déclarer qu’il s’inquiète pour la stabilité économique du pays, sans un mot pour les forces du progrès en lutte, sans le début d’un avis sur les responsabilités de cette situation… Peut-être finalement qu’à l’instar de certains dirigeants français, le FMI se satisferait d’un pays sous la férule d’Ennahda, où les « affaires » marcheraient, sans être dérangées par des grévistes et des manifestants réclamant leur dû et défendant leur patrie. Après tout, Monsieur Strauss Kahn n’avaitil pas, en son temps, félicité Ben Ali ?
Ces forces progressistes tunisiennes ont, comme vous le savez mieux que nous, été durement éprouvées depuis le début de l’année. Je veux rendre ici un nouvel hommage aux camarades Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, dont les assassinats furent un crime contre le peuple tunisien dans son ensemble.
Qu’elles émanent de vous-mêmes, camarades du Front populaire, ou de l’Union pour la Tunisie, désormais votre alliée au sein du Front du salut national alliance par laquelle vous avez su répondre avec force aux nouveaux crimes commis durant l’été ces forces ne lâchent rien. Cette capacité de résistance s’enracine dans une histoire de luttes, autour des mouvements de la gauche tunisienne, des forces du peuple tunisien, et d’une société civile d’une richesse inouïe, symbolisée par un grand syndicat, l’Union général tunisienne du travail (UGTT), que tout le monde arabe et au-delà vous envie
.
Cette capacité de résistance se manifeste de mille manières dans les grèves, qui parsèment le pays, les luttes des femmes, des pêcheurs artisanaux, des avocats, des syndicats de policier dénonçant l’instrumentalisation des forces de sécurité par le pouvoir en place, des étudiants, qui ont aussi manifesté hier, des enseignants, des chômeurs de Siliana il y a un an.
Et je pense aussi à ces militants qui, face aux défaillances et obstructions d’un gouvernement qui souhaitent visiblement cacher ses compromissions, réalisent à la place de la justice officielle des enquêtes sérieuses et détaillées sur les crimes politiques. Comme celle des camarades qui cherchent la vérité sur les assassinats de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi. Enfin, cette capacité de résistance s’illustre dans le nouveau bras de fer engagé cet été face au pouvoir.
Sans la décision des députés de l’opposition, dont bien sûr ceux du Front populaire, de quitter l’Assemblée nationale constituante, la troïka n’aurait pas été acculée à accepter un dialogue national. Sans votre unité et votre détermination sans failles, Ali Laârayedh et le gouvernement n’aurait pas annoncé, aujourd’hui même, son engagement à démissionner. Il faudra toute votre unité et votre détermination pour que soit respectée et traduite en faits cette annonce.
L’établissement d’un rapport de forces obligeant le pouvoir à discuter, la mobilisation populaire, consciente et non téléguidée par quelconque Etat-major, la formation d’un camp du progrès qui n’acceptera pas de revenir en arrière, et qui saura se présenter au futures élections bien plus uni qu’il ne l’avait été en octobre 2011, sont autant d’exemples pour nous tous. Soyez certains de pouvoir compter sur nous dans les prochaines semaines, qui seront déterminantes, quoiqu’il arrive.
Ce soutien sans faille est pour nous d’autant plus évident que nos adversaires, voire nos ennemis, sont les mêmes. En France comme en Tunisie, les réactionnaires, l’extrême-droite, s’attaquent toujours aux étrangers, à la gauche, aux syndicalistes. En Tunisie, comme en France, l’oligarchie financière continue à spolier le peuple pour préserver ses intérêts. En Tunisie comme en France, ces forces rechignent toujours à donner la parole au peuple, quand elles ne le bâillonnent pas de force.
Le Parti de Gauche sera donc toujours aux côtés du Front populaire et du peuple tunisien dans les luttes qui viennent pour la défense de la démocratie au sens le plus strict du terme, des libertés, de la laïcité, et de la souveraineté politique.
Mali : la communication ne compensera pas l’absence de stratégie
Vendredi 25 octobre, certains journaux ont daigné informer les français du lancement d’une « opération militaire de grande ampleur » impliquant plusieurs centaines de soldats français dans le nord du Mali. Elle vise à contrer les djihadistes qui se sont « réorganisés », afin de garantir la sécurité à quelques semaines des élections législatives.Les discours triomphalistes de l’hiver dernier, après la mise en déroute temporaire des assaillants, semblent loin. Tout comme ceux de l’été, lors d’une élection formelle et prématurée imposée sous la menace d’une coupure des aides internationales et bien insuffisante pour garantir la sécurité des populations Maliennes.
Il n’y a rien de surprenant dans cette réorganisation des djihadistes. Le Parti de Gauche avait dès le départ mis en garde contre les impasses de cette intervention, et exigé un débat public. En vain, le Président Hollande refusant toute contradiction. Cette attitude de déni n’enlève rien au fait que tout un ensemble de facteurs déterminants, tant sur le plan des problèmes économiques et sociaux que d’un strict point de vue militaire, ont été négligés dès l’origine de cette intervention dont la « stratégie » s’est réduite à une opération de communication aux accents néo-conservateurs sur la « guerre au terrorisme ».
Nous avions donc vu juste en refusant de céder aux sirènes de la guerre libératrice courte et joyeuse. La décision prise à la hâte en janvier risque d’engager l’armée française dans une guerre sans fin. D’autant plus que la France se retrouve très isolée, alors même que François Hollande avait garanti un passage de relai à des forces africains sous mandat de l’ONU.
Monsieur le Président, il est plus que temps de réagir en revoyant en profondeur la stratégie de la France au Mali. Ceci suppose pour commencer d’écouter les voix contradictoires, telle celle d’Aminata Traoré, qui s’était vue au printemps refuser par la France l’octroi d’un visa pour venir participer en Europe à un débat sur l’intervention au Mali.
Ci-dessous les liens vers les prises de position du PG depuis janvier sur l’intervention française au Mali :
Stéphane Burlot, résister par l’image
Né à Sarcelles en 1969, Stéphane Burlot est un citoyen ordinaire, photographe devenu artiste engagé. Il a participé à de nombreux magazines musicaux depuis le début des années 1990 : Prémonition, Elegy, D-Side, Noise, Obsküre… Puis, il est devenu l’un des principaux photographes de la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon pour le compte du Front de Gauche. Ce travail est recueilli dans un très bel album, Résistance, paru en 2012, chez Bruno Leprince. Son œuvre s’attache depuis à capturer l’énergie et la rage des travailleurs et des peuples en lutte, dans toute l’Europe.
Place au Peuple! : Stéphane Burlot, revenons sur votre parcours de photographe professionnel engagé en politique ? Pourquoi avoir suivi la campagne du Front de Gauche en 2012 ?
J’avais été assez éprouvé par la victoire de Sarkozy en 2007. Après l’abattement est apparu la volonté de faire quelque chose. Mais quoi ? Comment ? La politique était loin de ma culture familiale, je n’avais jamais milité et « la gauche de la gauche » semblait assez complexe à appréhender avec ses multiples composantes. J’ai alors longtemps essayé de comprendre ce qui se passait en dehors du PS, celui-ci étant hors jeu après la traîtrise du traité européen en votant avec l’UMP et contre le résultat du référendum. J’ai alors jugé qu’il y avait une réelle volonté chez Mélenchon d’unifier sous une même bannière, celle du Front de Gauche, toute « l’autre gauche » et qu’un Front de Gauche fort était le seul moyen de peser face au PS. J’ai alors participé aux manifestations pour les retraites en 2010, j’ai adhéré au Parti de Gauche, j’ai illustré l’actualité du parti et j’ai finalement été pris dans l’équipe de campagne. On m’a chargé de monter un groupement de photographes pour couvrir les nombreux événements qui allaient se présenter et fournir la communication de la campagne.
PAP! : Depuis, vous travaillez sur les mouvements sociaux en Europe, projet qui vous a conduit à suivre les principales manifestations de ces dernières années en particulier dans la Méditerranée. Que retenez vous de vos voyages : une Europe qui va mal ?
Oui très mal, même si pour un touriste de passage les choses peuvent paraître normales dans des villes comme Madrid ou Lisbonne. C’est déjà nettement moins le cas à Athènes où la misère est très présente. En discutant avec les gens, on perçoit beaucoup de difficultés dans la vie quotidienne, beaucoup de colère parfois de la haine envers la Troïka mais aussi beaucoup de résignation. Les immenses manifestations, les grèves générales à répétition n’ont servi à rien, avec des gouvernements qui s’entêtent et n’écoutent pas, les gens sont découragés et se sentent impuissants.
PAP! : Dans ce nouveau travail, vous jouez beaucoup sur la chromatique (les couleurs des marées espagnoles, ce rouge de la gauche révolutionnaire et en lutte qui est omniprésent). On y retrouve votre goût pour la lumière comme dans les beaux portraits du Front des luttes, quand l’éclairage détache les salarié-es en lutte sur fond de grisaille, comme si l’image capturait cette dignité que le capital a voulu piétiner et qui renaît dans le combat. Vous construisez une esthétique de la photographie des luttes.
Oui j’avais envie de donner une autre dimension à ces événements et à ces gens qui luttent, en réalisant des portraits avec une lumière soignée qui porte l’attention sur eux, une esthétique poussée que je n’avais pas encore vue pour ce genre de sujet. C’est avec cette envie qu’est née cette série que je nomme « Nos rêves, leur cauchemar ». J’essaie de construire quelque chose de différent visuellement, qui mette en valeur ces manifestants et donne envie de les rejoindre.
PAP! : Vous avez choisi trois photographies pour illustrer cet entretien. Pourquoi celles-ci ?
La première est celle d’un pompier romain. C’était lors de ma première manifestation à l’étranger, fin 2012. J’aime la fierté de cet homme qui habillé de son uniforme pour défiler et qui est également drapé du drapeau de son syndicat. Elle est très représentative de ce que je voulais faire dès le départ avec cette série, fond flou et assombri pour mettre en avant le sujet principal avec une lumière douce.
Lire la suite sur le site Place au peuple !